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 [INTRIGUE] Les murs d'une prison ne sont qu'affaire de perception

Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
Tell me More : Humain détenteur du secret
PROFESSION : Anciennement professeur d'université de médecine
Crédits : Michael Fassbender - Avatar par Meri
Messages : 147
Points : 2921
Anthony Earl

Mi-Octobre 2015


La chambre d’isolement étouffait les sons. Ils étaient lointains et, pour la plupart, obscures. Litanie des mourants esprits, cloisonnés par l’aveuglement humain en des sépulcres aux dehors d’altruisme bien-pensant. Adossé au mur le plus éloigné, regard vers la voûte lisse et sans caractère relevé, il tentait de s’imaginer combien de ces âmes égarées, esseulées, pouvaient bien n’avoir été en ces lieux abandonnés qu’en raison d’une malencontreuse rencontre avec un habitant du secret. Plus qu’il n’y paraissait à première vue, sans doute. Ces créatures à la psyché fragile ne semblaient pouvoir supporter ces vérités lorsqu’elles y étaient confrontées.  Pourtant il restait persuadé que révéler le Secret, dans son ensemble, aux yeux de ce monde aveuglé ne pouvait être que de la charité. C’était nécessaire ! Au diable Pryam et ses avis, ses menaces, ce vieil aigri n’avait en tête que ses propres intérêts, bien loin de l’image d’homme du peuple qu’il souhaitait se donner. Le Secret, à Last End en particulier n’était… Oh, oui, ce n’était qu’un outil, le trône sur lequel cette damnée famille siégeait comme un dû pourtant immérité. Rien que l’imaginer l’emplissait d’amertume et de rancune, plus encore au souvenir de son dernier entretient avec le grand patriarche. Mais qu’à cela ne tienne, son plan se déroulait tel qu’il l’avait imaginé, même son internement en ‘maison de repos’ n’était qu’une étape pendant laquelle il se devait de patienter.

Mais qu’il se doive d’entre ces murs demeurer ne signifiait pas qu’il ne puisse agir. Combien de temps, depuis sa capture et son enfermement ? Quelques semaines maintenant… oui, le moment semblait bien choisit, parfaitement dosé. C’était un moment pour pousser du doigt une pièce sur l’échiquier. Les internes attachés à sa personne ne viendraient pas avant plusieurs heures, il disposait d’un large budget temporel à usiter. Oui, cette isolation était vraiment le lieu rêvé pour s’occuper des détails de son plan d’action, pour jouer les perfectionnistes attentifs et dévoués… Sourire sincère et tranquille aux lèvres, il ferma les yeux et se concentra pour parvenir à l’état mental nécessaire à la projection astrale. Ce n’était pas un acte qui lui était familier, il ne l’avait tenté qu’une fois, pour confirmer en être bien capable. Pourtant, il ne lui fallut pas plus de quelques essaies pour se sentir bondir au travers des murs et des distances, droit vers le lieu où il souhaitait se matérialiser. La violence de l’acte, comme si son esprit à son corps s’arrachait, le tendit et le fit vaciller, et un bref instant, l’illusion de sa personne dans l’obscurité plongée sembla s’éteindre, puis se rallumer. Comme une vieille lampe fatiguée, pensa-t-il de son humour particulier, se faisant lui-même sourire. Devait-il se réjouir de sa réussite, ou se lamenter de la prévisibilité de ses pensées ?

Un moment, il resta sur place, se familiarisant avec cette forme d’existence, si ainsi on pouvait la nommer. De droite et de gauche, il observait, dans sa paisible curiosité, si peu semblable à la puissante détermination qui l’habitait. Puis, au bout d’un moment, il décida de se déplacer, enfin, et se mit à déambuler jusqu’à tomber sur le propriétaire des lieux. Parfait, pile comme il l’avait imaginé. « Bonsoir Monsieur Logan. J’espère ne pas vous déranger » S’il savait qui était cet individu ? Et bien… oui, à vrai dire. C’était d’ailleurs pour cela qu’il était là. Cela faisait déjà un moment que ses conversations sincères et non calculées se faisaient aussi rares que des enfants en vie dans le jardin de l’ogre pâle. Mais c’était bien d’une créature comme ce barman qu’il désirait contacter, et l’aisance que ses pouvoirs d’emprunt lui conféraient dans l’évasion psychique tombait à point nommé pour lui permettre de l’approcher comme il convenait. « Dites-moi… si la tâche de surveiller votre cheptel de la soirée n’est pas trop chronophage, vous intéresserait-il de discuter ? Voyez-vous, enfermé comme je suis, je tends à m’ennuyer, alors je me suis dit que rendre visite à un ange déchu et sans aucun doute preneur d’une distraction dans son éternité d’exilé serait une intéressante idée… » La voix était posée, lointaine, comme un écho accentué, le ton refusait à se baisser, laissant la phrase en suspens, comme une suggestion soufflée. Croisant les bras, il attendit, faisant fi de sa tenue d’interné, qui jurait dans un décor comme celui qui les entourait…

Sam 21 Nov - 23:12
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Un verre, liquide ambré s’écoulant dans un miroitement de métal précieux trompeur, à l’image de toutes ces illusions dont chaque nouveau jour s’entourait.

De mirage en mensonge, ils se complaisaient tous autant qu’ils étaient dans leurs chimères affectées, mimant une normalité à laquelle ils ne pouvaient prétendre.

Tous, se disait l’ange déchu, fixant tour à tour avec attention mais sans insistance ces clients de l’étrange qui un soir après l’autre venaient s’échouer dans son bar.

Il comprenait, sans cautionner ce besoin d’absolu anonymat. Chaque chose devait avoir une fin, et celle qui se préparait pour le secret trompeur qui changeait chacun de ses détenteurs en coupable confirmé le réjouissait au plus haut point.

Un peu de chaos dans ma bière je vous prie, aurait-il pu murmurer de ce timbre purement vicieux qu’il employait à l’envi lorsqu’il s’agissait d’adresser prières muettes et suppliques silencieuses à un dieu qu’il avait renié après lui avoir craché aux pieds.

L’ironie de la situation le frappait durement à chaque instant passé, lui rappelant que ce Paradis auquel il avait renoncé n’était somme toute pas bien différent de l’univers dans lequel il évoluait à présent, n’étant ajouté que le fait que ses capacités s’amenuisant mettaient sa patience déjà réduite à l’agonie.

En vérité, l’ange s’ennuyait fort, privé de ses semblables et des distractions qu’ils offraient à l’occasion. Rares, certes, mais la rareté se sublime par sa simple existence, qui vaut toujours mieux qu’un néant fade dans toute sa splendeur désuète.

Ainsi réfléchissait-il tout en contemplant sans enthousiasme aucun la foule qui se pressait familièrement au sein de son établissement.

L’interruption brutale du cours de ses pensées par l’instigateur même du joyeux bordel qui avait secoué la ville de Last End lui fit lâcher son verre encore plein, qui déversa mollement son contenu sur le comptoir poli du bar auquel le déchu était nonchalamment appuyé.

Avec un haussement de sourcil indécis, Seth pointa du doigt la catastrophe miniature du whisky traçant sur le bar des arabesques aléatoires, avant de pincer les lèvres en adoptant un air indigné de circonstance

« Je n’ai pas souvenir t’avoir convié, mais puisque tu es là, parlons. » lâcha-t-il du ton à la désinvolture étudiée qu’il utilisait lorsque son intérêt trop longtemps esseulé trouvait enfin une source à laquelle puiser.

S’il ne se permis pas le moindre commentaire sur la tenue qu’arborait son interlocuteur, un sourire s’ourdissait lentement au coin de ses lèvres, relevant petit à petit ses commissures en lui conférant un faux air de presque-amabilité.

Dim 22 Nov - 23:18
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Anthony Earl
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Son sourire prit, un instant, des tours sardoniques. Bien sûr, qu’il n’avait pas été convié, personne ne l’avait jamais convié, mais il s’invitait. Et, étrangement, on ne pouvait qu’accepter sa présence, même temporairement. Il s’invitait et il restait, le temps que ça lui chantait. Qu’il fasse face à un ange déchu n’y changeait pas grand-chose… c’était même un peu amusant de voir qu’il réagissait comme toute autre créature mortelle. « Oh mais c’est que vous êtes trop bon, me voilà comblé de tant de générosité » taquina-t-il doucement, pas le moins du monde perturbé, ni de son attention, ni de la situation. S’approchant du bar, il posa, en un geste instinctif et naturel, la manche unique de sa camisole sur le bois lustré. Sa forme à demi éthérée passa quelque peu au travers de l’assise, de sorte qu’il ressembla vaguement à une illusion incrustée là, ou un bug informatique apparu comme par… magie. Nonchalant, l’humain se prit à observer tant le déchu que son environnement immédiat, avant d’enfin prendre la parole, dans un soupire posé.

« Vous n’avez pas pris part aux débats récents, n’est-ce pas ? J’ai entendu parler de plusieurs de vos confrères sortis de leurs hibernations pour offrir leurs avis, j’ai entendu dire que les familles fondatrices sortaient de leurs silences respectifs, j’ai même entendu dire que j’avais réussir à semer le chaos dans le couple le plus exemplaire de Last End… » Levant les yeux vers le haut des étagères vitrifiées, il hocha un peu la tête, savourant l’idée. Le couple exemplaire oui, le couple modèle, se disputait par sa faute, lui pauvre petit scion oublié… Comment ne pas apprécier ? « Mais vous… oui, je n’ai rien entendu à votre sujet. Vous aimez vous terrer ici, faire bonne figure, tête basse, vous défaire devant les mortels de vos lettres de… ‘noblesses’ ?» A lui, son regard revint, curiosité affichée, courtoisement, comme s’il parlait de la pluie et du beau temps. Un petit silence, attentif, avant qu’il ne poursuive. « C’est pourtant très drôle, de voir la réaction des humains innocents, lorsqu’ils découvrent la vérité… »

Oh oui, c’était drôle en un sens, même s’il n’avait fait qu’user de quelques portions de magie dans son petit tour aux autorités. Un instant, sa concentration vacilla et sa forme sembla s’estomper, avant de réapparaitre. « Décidément, les formes astrales ne sont pas mon fort… mais je suppose que pour un ange, même déchu, ce n’est qu’une forme triviale d’exercice magique. A moins évidemment que vous n’ayez déjà plus de pouvoirs du tout… ? »


Dim 29 Nov - 18:44
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S’il en avait été capable, le déchu aurait sûrement violemment attrapé l’entité par sa chemise ridicule pour lui envoyer la tête dans le comptoir. Un bon coup bien net, en toute amitié, bien sûr.

Pour l’heure, impuissant à cause de l’immatérialité du personnage qui le préservait efficacement de la rage croissante qui chauffait le sang de l’ange, ce dernier se contenta d’écouter sagement ce que l’autre avait à dire, en se retenant de l’agonir d’injures. Inutile, se disait-il en considérant l’indésirable comme s’il ne s’agissait que d’un éhonté cafard.

Son ton s’était nettement refroidi lorsqu’il répondit, paupières mi-closes sur un regard peu amène :

« J’ai horreur des mouvements de foule. Quant à ces détenteurs du Secret, ils nous ridiculisent, bouffis qu’ils sont de leur orgueil imbécile et fiers de leur soi-disant secret. Je suis bien mieux dans ma discrétion qui m'offre au moins le loisir d'observer tout ça. Pire encore, il a fallu que quelqu’un comme… vous, cracha-t-il sans plus prendre la peine de déguiser son mépris, ose mettre un vrai coup de pied dans la fourmilière, sans pour autant qu’aucun résultat valable ne soit constaté. Ils me désespèrent. Les humains ne m'intéressent pas plus, et l'amusement qu'ils procurent, vous en conviendrez, est plus que limité.

En attendant, il subissait toujours l’intervention non-sollicitée, et si la projection de l’humain lui offrit l’espoir de sa disparition prochaine en semblant se dérober, cet prévision fut aussitôt démentie quand il raffermit sa position.

Avec un soupir, l’ange fusilla une dernière fois l’humain du regard, puis questionna du même timbre faussement désintéressé en passant par la même occasion à un tutoiement bien plus familier :

« Tu as fait le déplacement jusque-ici pour contempler le quotidien d’un ange ? Ou pour compter mes recettes ? Plus sérieusement, je doute que l’une ou l’autre de ces raisons soit la bonne, alors explique-moi ce que tu fiches ici, et rapidement je te prie, je suis toute ouïe et, comme tu as pu le constater, l’ennui dans lequel je me noie peu à peu me rend enclin à accepter toute sorte de proposition. Si l’impatience me rend tolérant, ce n’est pas pour autant que j’accepte de perdre mon temps et je t’assure que tu ne veux aucune démonstration des pouvoirs que je possède encore.»

Une fois sa tirade terminée, le déchu poussa un nouveau soupire exagéré, et entreprit enfin de nettoyer le whisky répandu qui adhérait déjà à la surface de bois.

Lun 30 Nov - 22:56
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Anthony Earl
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Pendant un bref instant, à peine le temps d’un battement de cœur, quelque chose s’alluma dans le sombre regard de celui que l’on surnommait Le Réanimateur, et un délicat sourire vint sur ses lèvres fleurir. Posé, presque immobile malgré le fiel que l’ange sur lui déversait, il n’avait pas un instant tremblé, conforté par sa lointaine vérité, son corps dissimulé. Et par autre chose, un but fixé avec fermeté. Un but qu’il continuait de poursuivre, même si dans un asile on l’avait enfermé. Les murs seuls ne pouvaient le retenir, pas plus que des anciennes familles les volontés. Pas un instant son sourire ne vacilla, si sa forme, par instant, devenait plus estompée. Contre le comptoir toujours appuyé, il changea légèrement de position, plus pour l’exercice que la nécessité. Après tout, son véritable corps était recroquevillé, contre un mur appuyé. Rien à voir avec son attitude présente, mais ça, il ne le savait pas.

Après ce qui ressemblait à une éternité, il consentit à répondre enfin, de sa voix le silence briser. « Oh… au contraire, mon cher » Veloutée, douce comme une caresse, sa voix venait « Je ne demande qu’à voir ce que tu es capable de faire » Comme une évidence le tutoiement avait remplacé le vouvoiement, un changement aussi simple que la plus simple pensée, presque préparé pour un tel instant. « De préférence avec de nombreux témoins mortels alentours » Et ses lippes de s’étirer en un sourire encore moins discret, plus satisfait, plus amusé. Il se redressa sans grâce outrancière, mais avec la tenue ferme d’un homme qui n’était en rien diminué. « C’est vrai que tu n’es guère fermé aux suggestions. Je te l’accorde. J’ai effectivement donné un coup de pied dans la fourmilière. J’ai réveillé les vieux doutes, les ai plantés dans l’esprit des plus jeunes, de ceux qui ne les avaient jamais expérimentés… » Légèrement, il pencha la tête, les prunelles toujours habitées de cette même lueur.

« Mais ce n’est que le début. Une première marche. Il y a encore beaucoup à faire, beaucoup à réaliser de ce plan que j’ai imaginé. Et je dois avouer que ta participation serait appréciée, en la matière » Il se mit en marche, faisant le tour du comptoir pour s’approcher de lui, connivent. « Et si je dois le préciser, il ne s’agit pas de m’aider à m’échapper. Je le ferais seul en temps voulu. Mais en attendant, tu trouverais de quoi t’occuper un peu, et moi j’aurais ce que je veux. Nous serions tous les deux gagnants… à moins évidemment que tu ne t’inclines indéfiniment devant les Earl et leur attitude de parvenus… de simples humains se croyant capables de diriger le monde de l’envers, ça doit faire grincer des dents…. Non ? » La question se faisait aussi innocente que son contenu ne l’était. Et l’expression qu’il arborait avouait clairement qu’il ne le croyait pas dupe de cette feinte innocence. Il soupira d’ailleurs, secouant la tête en pleine dérision, et laissa échapper un léger rire chaud.

« Mais je suppose que de la part d’une population allant jusqu’à oublier ses racines, ce n’est guère étonnant. La moindre étincelle d’ambition suffirait presque »

Mer 2 Déc - 18:15
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Les prunelles du déchu s’accrochaient fermement à celles de l’humain. Il refusait de lâcher prise et, par la même occasion, de céder aux tentantes propositions savamment murmurées. Cela ne serait pas, il ne le permettrait pas.

Tout contre le secret qu’il soit, Seth voyait et servait avant toute chose ses propres intérêts, lesquels n’allaient pas dans le sens d’une panique générale.

Le déchu oeuvrait dans les ombres qu’il s’affairait à rejoindre, repoussant chaque jour un peu plus loin de son intellect l’influence de cette lumière qu’il avait bannie de lui. Sans même s’en rendre compte, il secouait lentement la tête de droite à gauche en un refus profondément ancré de ces paroles habiles mais reconnues pour ce qu’elles étaient.

Sans subtilité aucune, l’être souhaitait le manipuler, et si les enjeux étaient bien plus vastes qu’une simple prise de position, le déchu en concevait pourtant un gout amer.

Une amertume qu’il masqua parfaitement lorsqu’il répondit d’une voix dont le velours ne cachait en rien le poison

« Et tu viens donc à moi, pétri de bonnes intentions, afin de me sortir de cet ennui récurent qui m’assassine à petit feu, dans l’espérance que je me ferai la dupe de ton jeu. Je mène ma partie comme je l’entends, sache-le, et bien que l’idée d’un partenaire de danse m’enchante tout à fait, j’ai quelques doutes concernant notre entente future. Je ne reconnais aux Earl aucune autorité, pour autant leurs pions sont savamment placés et tout mouvement trop assuré pourrait mener cet intéressant enchainement à sa perte, ne crois-tu pas ? J’aimerai tant que possible éviter ces sournois mortels, leurs yeux n’ont plus pour habitude de contempler l’irréel de face et si je ne crains plus aucune conséquence de mes actes, je ne tolérerai pas de voir ma tranquillité bafouée. »

Il s’arrêta, comme à court d’argument devant l’énormité proférée. Si l’ordre connu arrivait à son terme, qu’importait alors en effet toute idée de calme ou de tranquillité. Ferré malgré lui, le déchu releva un sourcil, tandis qu’un sourire de loup lui réchauffait les traits :

« Oublie donc mon irascibilité, mon charmant ami. Je ne sais ce que me vaut cet intérêt soudain, mais il me semble finalement l’apprécier. J’imagine donc que je suis sur le point d’accepter cet accord que tu me proposes… à condition toutefois que tu me permettes d’assurer mes arrières et d’apaiser ma constante méfiance. Jusqu’où es-tu prêt à t’engager ? Quelles sont tes limites, cher désincarné ? Je suis d’autant plus curieux que le risque que je dois prendre remet en cause mon installation jusque-ici parfaite. »

Il s’interrompit encore, laissant son sourire adopter un pli narquois avant que le verdict ne tombe, brut et sans préparation.

« Accepterais-tu de t’unir à moi, afin de sceller ce pacte dont tu es l’initiateur ? » Si la demande paraissait ne se faire que la répétition de celle déjà lancée, le ton de l'ange ne laissait que peu de place au doute quant au type d'engagement réclamé. Non, il ne plaisantait pas.

Mer 2 Déc - 18:41
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Un léger rictus, un haussement de sourcil. Décidément, il était bien nerveux, son angelot trébuché. « Oh je n'ai jamais prétendu avoir de bonnes intentions. Note bien ! Je n'ai jamais prétendu en avoir de mauvaises également. Comme je l'ai dis, nous sommes simplement gagnants chacun à notre façon, et comme on a rien sans rien, il me semblait naturel de pointer du doigt ce que toi, tu pourrais y gagner... » Après tout, lui aussi aurait voulu être gagnant s'il avait été à sa place. C'était de bonne guerre, que de leur faire gagner du temps à tous deux en évitant les questions les plus récurrentes. Peut-être aussi était-il exacte qu'il n'avait pas tout le temps du monde devant lui, avant que les infirmiers ne reviennent, et qu'ainsi, il lui fallait parer au plus pressé. Les inquiétudes du déchu étaient cependant charmantes, et des plus amusantes. Il ne reconnaissait aucune autorité aux Earl… mais en reconnaissait fondamentalement une, si on lisait entre les lignes. Oui, il avait raison, lui aussi avait pensé à ce qui se passerait si ces adeptes de la nécromancie se décidaient à agir pour le faire définitivement taire. Pas pour les mêmes raisons, et pas selon les mêmes limites, très certainement, mais au final, cela ne changeait rien, ce n'était là que des détails qui ne changeaient rien au problème fondamental.

Un instant, il failli pouffer de rire de façon fort peu subtile. Son angelot était pantouflard… si on le lui avait dit ! Ce n'était pas comme si quiconque serait fondamentalement épargné lorsqu'il en aurait finit… et d'ailleurs, Samaël l'avait déjà compris. Bien. Il était vif. Et pragmatique. Deux qualités qu'il appréciait. Et il devait avouer que somme toutes, l'emplumé aurait pu lui causer quelques contrariétés s'il s'était entêté, et un retard sur son agenda de ministre.  Qu'il se range à son avis était donc une très bonne chose et il n'allait pas cracher dessus. Ferré… il était ferré, restait à conclure l'accord et à passer à l'action…. Mais mieux valait ne pas céder à l'impatience, ou il risquerait encore un revers fort irritant. Pourtant, sa soudaine demande le surpris. Alors ça ! Il ne s'y était absolument pas attendu ! Éclatant d'un rire sonore plein d'écho, il disparut soudain, sa concentration ayant trop vacillé pour lui permettre de se conserver de l'autre côté. Plié en deux de rire, pleurant presque, il lui fallut de longues minutes pour se remettre et réapparaitre devant l'angelot. Ricanant encore, il s'excusa d'une voix essoufflée, les épaules tressautant : « Veille à m'excuser, je ne maîtrise pas encore suffisamment les projections astrales pour pouvoir  en maintenir une et rire en même temps ! »

Parfaitement honnête, et absolument pas dérangé par sa façon d'être, le Réanimateur poursuivit : « Si je m'attendais à ça ! Voilà qui n'est pas commun, comme demande de garanti… à moins que ce ne soit ton prix ?  » Il était prit au dépourvu, et aussi perplexe qu'amusé, ou encore déstabilisé. Mais il ne désirait pas se laisser mettre à terre, ce n'était pas une bonne idée, à tous points de vue. Inspirant profondément pour retrouver un peu de stabilité, il s'adossa au comptoir. « Ce n'est pas l'âme, qu'on demande en général, en prix d'un pacte ? Tu as de drôles de goûts… j'aurais été un fringant jeune homme, je ne dis pas, éventuellement, mais je ne suis pas si éclatant… ni rasé ni coiffé depuis trois semaines, en camisole de force, à moitié transparent, et je passe certainement sur de nombreux détails grotesques… » Son sourire s’accentua, caustique « Ou alors tu vas me dire que les aliénés sont ton fantasme secret ?  » Nouveau rire, bref « Fait attention, je pourrais bien te réclamer un cadeau de mariage… et une lune de miel ! »

Jeu 3 Déc - 20:25
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Les lèvres du déchu s’incurvèrent dans un pli immanquablement moqueur lorsque son vis-à-vis disparu brutalement sous son nez, ne laissant derrière lui que l’écho multiple du rire qui l’avait secoué.

Redevenu patient, Seth croisa les bras jusqu’à ce que l’apparition revienne, et rétorqua, pas vexé le moins du monde par l’hilarité consommée de son interlocuteur

« Il paraît que j’ai toujours eu tendance à certaines déviances, en effet. Quant aux pactes incluant les âmes, je crains fort que cela ne me passe par-dessus la tête. Je suis un être qui aime le concret, vois-tu, et rien ne l’est moins qu’une âme ou sa représentation. J’ajouterai, de plus, que ta présente apparence sort suffisamment des normes pour attiser mon intérêt. »

Il s’arrêta, s’humecta tranquillement les lèvres, puis se servit un nouveau verre sans sembler davantage de l’humain. En prenant tout son temps, il porta enfin le liquide à ses lèvres, en goutant la saveur sans se lasser.
Les découvertes qu’il avait faites en prenant possession de ce corps ne cessaient de lui plaire, il les répétait donc avec un plaisir évident, jour après jour.

Il sembla soudain se rappeler à la conversation interrompue, et reprit sans transition aucune d’une voix réchauffée par le plaisir de l’alcool lui glissant dans la gorge :

« Cette mise en garde n’a pas lieu d’être vu la nature de ma proposition, il est évident que je suis prêt à en embrasser toutes les conséquences. Peut-être bien que les chemises comme celles que tu portes m’excitent effectivement. »

Son sourire s’étira de nouveau, plein d’une ambiguïté doucereuse lorsqu’il ajouta d’un timbre plus bas, légèrement voilé :

« Ravi que tu parles déjà de lune de miel. Ça va simplifier les choses. Mais j’aurai tendance à été couvrir de miel avant de t’offrir la lune. Marchons-nous ensemble ? »

Il attendit la confirmation de ce qu’il imaginait déjà, absolument ravi du tour que prenais la conversation. Il avait prié, doigts croisés, pour une distraction à la hauteur de son désœuvrement et voilà que l’aboutissement espéré venait à lui sans qu’il n’ait à faire le moindre effort.

Si cette facilité aurait autant pu l’inquiéter qu’elle le charmait, il préférait s’étendre sur le second sentiment, bien plus agréable et prometteur qu’une méfiance bridant grossièrement chaque impulsion.

Jeu 3 Déc - 22:35
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Anthony Earl

Il eut bien du mal à cacher sa surprise, mais fort heureusement pour lui, son hilarité encore bien marquée dissimulait ce léger changement de sujet… ou plutôt cette mixité, parce qu'il n'était certainement pas prêt d'arrêter de rire de la demande en mariage de son angelot. Alors celle-là, franchement, elle battait tous les records ! Ses yeux sombres pétillaient toujours, mais étincelaient par instant de malice. Alors, il ne savait pas… ou peut-être qu'il ne savait plus ? Dans tous les cas, cela signifiait qu'il avait un sacré avantage sur lui, une carte joker dans sa manche si Samaël ne lui servait plus, ou s'avérait en fin de compte plus dangereux qu'il n'avait escompté. C'était bien, très bien même, ça ne pouvait qu'être une bonne chose. Lui qui était pourtant prêt à prendre tous les risques sans compter, voilà que la vie lui offrait un garde fou inattendu.

Intérieurement, il jubilait.

Extérieurement, il s'amusait.


« Vraiment ? Les contraintes de ce genre te plaisent ? Ce n'est pas spécialement mon fort, je dois dire, je préfère être libre de mes mouvements » Pour autant, ça ne choquait qu'à moitié, de la part d'un déchu quand on y pensait. Qu'est-ce qui lui réfutait que son angelot était tombé pour avoir soupiré à la chair des mortels ? Il ne serait certainement pas le seul dans ce cas-là, à son humble avis. Alors finalement, était-il du genre à vendre ainsi ses attraits, même si lui doutait d'en posséder ? Son esprit revint au visage de son père, à son mépris, à ses menaces subtiles et voilées, mais bien réelles… Il revit son passé, la souffrance vécue et exercée. Il revit ses centaines d'heures de travail acharné, de recherche d'informations sur sa parenté… « Nous marchons ensembles, en effet » Sourire assuré, nullement hésitant ou méfiant, affirmé.

Il le détruirait… Il les détruiraient tous. La promesse brûlante en lui comme une marque de fer chauffé à blanc. Il souriait, s'avança, préparé à la curée. Un rire chaud lui échappa et il traversa le comptoir pour s'installer sur l'un des hauts tabourets. C'était un beau pion, qu'il venait d'ajouter à sa collection, mais un pion dont on ne faisait rien n'avait aucune valeur, aussi amusant puisse-t-il être. « Bien… tu as ce que tu voulais ? Je vais bientôt devoir te laisser, hélas, on ne me laisse pas indéfiniment seul, même dans ma cellule capitonnée. Mon affirmation précédente tient toujours, j'ai besoin que tu bouges à ma place tant que je suis enfermé… » Rictus éhonté « Mais tu peux éventuellement me rejoindre si tu veux, tant que tu te faufile sans te faire voir... »

Soupirant légèrement, rapidement, d'une exhalation posée, il poursuivit : « Toujours réticent à l'idée de te montrer directement auprès des mortels ? Je peux y pallier. Le marché des trolls a bien des richesses, des merveilles, dans ses sombres recoins conservés. Je peux t'en indiquer certains, qui feraient concession. Ou bien préfèrerais-tu être mon espion auprès des Earls ?» Énumérant progressivement, en toute tranquillité, il lança : « Acteur, espion, coursier, diantre, c'est que je ne sais plus de quelle casquette t'orner mon cher ! Qu'en dis-tu, toi, qu'es-tu prêt à faire pour commencer ? » Son regard revint à lui, en coin, interrogateur et enjoué.

Ven 4 Déc - 18:28
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Le déchu, encore empli de contentement à l’idée de sa dernière lubie, ne remarqua aucun des changements survenus chez son interlocuteur. Il ne répondit pas, trop occupé à imaginer ce que pourrait devenir cette alliance imprévue.

Recevant la confirmation d’un simple hochement de tête, il termina son verre à peine entamé d’une unique et longue gorgée avant de le reposer dans un claquement sec. L’affaire entendue, il ne voyait aucune raison de laisser l’échange s’éterniser, d’autant plus que pareil visiteur pouvait fort bien attirer nombre d’attentions malvenues.

Il ne s’en inquiétait pas outre mesure, parfaitement capable de supprimer les indésirables ou les curieux si vraiment le besoin s’en faisait sentir, mais dans son idée d’éviter toute vague trop violente pour commencer, l’élimination de tiers devait n’être qu’un tout dernier recours.

Soudain suspicieux, le déchu enveloppa la salle d’un regard vif, ne décelant aucun signe d’un intérêt trop prononcé envers leur conversation.

Rappelé à l’instant présent par le phrasé tonique de l’humain, Seth hocha rapidement la tête, attendant la fin de l’énoncé pour en accepter le contenu. Dans sa globalité.

« J’ai ce que je voulais, en effet. Quant au reste, ça ne tardera pas ,  ajouta-t-il évasivement. Il aurait été naif de croire qu’un être comme Samaël n’avait lui aussi ses propres plans, aussi ne se donna-t-il pas la peine d’offrir la moindre précision concernant ses derniers. Savoir qu’il œuvrerait pour la levée du Secret était bien suffisant pour l’heure, et suffisamment compromettant.

« Je ne fréquente que peu le marché des trolls, bien que j’en apprécie, la plupart du temps, les articles. Cependant, l’idée d’espionner ces Earl me parle bien plus que toute autre action que je pourrais mener. Je n’en sais moi-même pas assez les concernant, cela me permettra donc de faire d’une pierre deux coups. »

Il renifla, accorda un nouveau regard attentif à la projection astrale, et esquissa un sourire satisfait en reprenant le point de la conversation qu’il avait volontairement passé sous silence, le préférant en tant que touche finale plutôt que simple étape oubliée sitôt citée

«  Je te rendrai visite. Si j’y songe, et si d’autres préoccupations plus importantes ne retiennent pas mon attention. Mais j’attends de toi que tu sois à la hauteur de tes promesses si jamais je me présente. J’ai horreur des déceptions, d’autant plus que je fonde quelques espoirs sur toi, désormais. »

Estimant enfin avoir fait le tour des propositions apportées, le déchu se resservit un verre tout en plantant ses prunelles dans celles de son vis-à-vis, attendant l’adieu qui ne saurait tarder.

Le rencontrerait-il réellement dans une réalité physique partagée ? Rien n’était moins sûr, si l’attrait qu’il éprouvait pour l’humain était bien réel,  les contraintes dues à une telle rencontre et l’effort à fournir n’étaient pas de bonnes garanties si l’on prenait en compte la fainéantise assumée du déchu.

Ven 4 Déc - 19:08
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Il ne fréquentait que peu le marché des trolls, que voilà une nouvelle décevante. Il y gagnerait pourtant tellement ! Quand on savait combien le monde du Secret s'était étriqué… il ne restait plus trente six lieux où s'informer, ce qui rendait l'obtention d'informations autrement plus aisée. Il suffisait de traîner assez longtemps dans ces allées, de parler avec les bonnes personnes, et parfois de boire un extrait de puluche pour réussir à obtenir ce que l'on voulait. Ce n'était pas comme si les trolls étaient réellement méfiants, quand on appartenait à la communauté, ou qu'on le prétendait avec suffisamment de cohérence et de doigté. Pour autant, son angelot acceptait de se charger d'une mission autrement plus dangereuse que de subtiliser quelques nouvelles à une bande de créatures difformes. « Dans ce cas, je te conseil chaudement d'être prudent » Mésestimer cette puissante famille n'était pas une bonne idée, même si lui-même s'amusait à les défier. Mais après tout, s'il agissait avec un peu de subtilité, tout devrait parfaitement bien se passer. Il était suffisamment innocent pour que son soudain intérêt n'entraîne pas une immédiate méfiance de la part du patriarche.

Un nouveau sourire prit forme sur ses lèvres à la suite, il doutait de le voir accablé d'autant de préoccupations d'importance, en dehors de sa mission d'espionnage. Et comme celle-ci serait l'équivalent d'un jeu de séduction à la chinoise…. « Je déçois rarement, il parait » Un peu d'ego ? Bon un brin, mais il avait de qui tenir évidemment. Les chiens ne font pas des chats, comme on disait souvent, ça n'avait jamais été aussi vrai qu'aujourd'hui. Mais lui, serait-il déçu ? Bah, il serait toujours temps de voir, quand ils en arriveraient là… ce qui ne serait pas immédiat. L'autre l'observait, et il pouffa, les prunelles illuminées de cette malice amusée qui le caractérisait. « Je te laisse, mon angelot, mes geôliers reviennent...  » Et là-dessus, il disparut et fit en sorte, dans le court laps de temps qui lui restait, de paraître tel qu'il le devait dans le cadre de son isolation. Les enquêteurs du Met reviendraient bien assez tôt pour le divertir à leurs tours. Et puis, il y avait quelqu'un d'autre, qu'il voulait rencontrer, voir, à qui il voulait parler… et il avait d'autres affidés à recruter. Sa mission devait se poursuivre, quoi qu'il lui en coûterait. En fin de compte… il prévaudrait. Toujours, il prévaudrait.

Dim 6 Déc - 19:53
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[INTRIGUE] Les murs d'une prison ne sont qu'affaire de perception
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