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Johan Rosemary
L'étrange sous la normalité :
“L'ange ne diffère du démon que par une réflexion qui ne s'est pas encore présentée à lui.”

Tell me More : Écuyer des Earls, Archange s'ignorant
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Johan Rosemary

Il conduisait avec tranquillité, souplement et sans se presser. Après tout, pourquoi le devrait-il puisqu'il était de toute façon en avance ? Mais voulait-il seulement arriver à destination ? Pour son Lord, pour Pryam Earl, oui. Celui qu'il considérait comme un père adoptif lui avait confié une mission qu'il comptait honorer parfaitement et de son mieux. C'était le moins qu'il pouvait faire. Pourtant après la tension ressentie entre son Lord et Morghann Earl plus tôt dans la journée, il n'était pas certain que ce soit une bonne chose pour lui que d'officier auprès du légiste. Morghann Earl était le membre de la famille auquel il avait été destiné depuis sa naissance, et pourtant il s'agissait d'un parfait étranger… un étranger qui ne semblait pas beaucoup apprécier son bienfaiteur. Ayant vécu toute sa vie avec cette famille, il les connaissait bien, et savait comment ils fonctionnaient. Ce qu'il avait ressentit ne présageait absolument rien de bon, et il ne voulait surtout pas s'y mêler. Il ne voulait pas avoir à être une arme dans un affrontement entre générations. Surtout pas entre ces deux hommes en particulier. Cependant, il n'avait pas le choix : il devait se plier aux ordres qu'on lui donnait, jusqu'à ce que ceux-ci changent. Soupirant à cette pensée, il s'engagea dans l'allée menant à la maison occupée par les jumeaux et se gara proprement avant d'éteindre le moteur. Son regard glissa sur l'horloge. Pile dans les temps, il avait assez traîné pour que le timing soit parfait. Il prit alors son courage à deux mains et ouvrit la portière, la claquant derrière lui. Ses pas l'amenèrent jusqu'à la porte et il actionna la sonnette avant de croiser les mains dans le dos, attendant qu'on vienne lui ouvrir. Il n'était vraiment pas à l'aise, mais se refusait à le montrer, ne voulant pas donner pareille image de lui à la personne qu'il était sensé veiller...et surveiller.

L'insinuation de Pryam Earl avait été parfaitement claire et qui était-il pour lui refuser sa volonté ? Déglutissant légèrement, il se redressa plus fermement encore lorsque le déclique de la poignée se fit entendre et un bref instant, il pria pour que ce ne soit pas Howard qui apparaisse. Pendant un moment de pure panique, car il avait totalement oublié que l'aîné pouvait très bien être là à cette heure-ci, il se demanda ce qu'il devait faire ou dire si c'était bien lui qui ouvrait. L'idée lui faisait perdre tout ses moyens. Déjà qu'il n'était pas à l'aise avec Morghann, si c'était Howard qu'il devait gérer… En apnée, il faillit bien laisser transparaître son soulagement en voyant la barbe et les habits plus communs se matérialisés devant ses yeux. C'était Morghann. Ouf donc, il évitait le pire et aurait un peu plus de temps pour trouver une explication décente à sa présence ici. En attendant, il se retrouvait nez à nez avec son maître et retrouva un peu ses moyens. S'inclinant profondément, comme la bienséance se devait, et salua : « Lord Earl » Se redressant lorsqu'il sembla correct de le faire, il reprit sa position formelle. « Puis-je prendre mon office auprès de vous ? » Il avait faillit ajouter 'cette fois' mais ne voulait pas commencer à paraître impertinent, aussi préféra-t-il en rester-là. Il ne savait pas très bien ce que Morghann voudrait de lui. Tous deux travaillaient avec la police, mais ils étaient fondamentalement différent dans leurs rôles et leurs horaires. Peut-être voudrait-il également qu'il s'occupe de la demeure et des tâches quotidiennes souvent dévolues aux serviteurs dont il faisait partie. Il était également possible qu'au regard de la tension précédente, il ne veuille absolument rien de lui…

Mais il ne pouvait pas le demander clairement, ce n'était pas à lui de le faire car ce serait insinuer qu'il ne savait pas diriger sa maisonnée. Non, il valait mieux attendre. De toute façon il ne pouvait pas garder le silence indéfiniment. Son regard glissa sensiblement, et il ne pu s'empêcher, stupidement, de rester fixé sur un tuyaux d'arrosage pour les plantes qui poussaient le long des murs de la maison… et qui était monté à l'envers. Il en était si absorbé qu'il faillit se laisser complètement mener et se força à revenir à l'Earl.

Sam 14 Mai - 13:31
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Peut-être aurait-il mieux valu que Morghann ne réponde pas à la convocation de son père. Il ne se serait pas retrouvé dans cette situation épineuse et assez... Problématique. La colère de Pryam se serait faite sentir... Au fond, il n'était pas même certain que de s'y opposer d'une manière ou d'une autre aurait été fructueux. Pryam n'avait pas d'yeux dans leur maisonnée mais à présent oui. Une décision que le cadet avait agréé, dangereuse mais au moins présentait-elle un espoir d'alliance. Laisser Johan au château des Earl, c'était s'assurer qu'il ne changerait jamais d'allégeance et Morghann espérait, à tord ou à raison, déposséder le Patriarche de son animal trop bien éduqué. Tâche ardue et pourtant, en l'accueillant chez lui, c'était le challenge qu'il avait ouvertement, devant son père, accepté de relever, priant sincèrement ne pas avoir à le regretter. Tous savaient à quoi s'attendre, la salle de bal était dressée, ils allaient pouvoir danser et voir qui serait à terre à la fin de la soirée masquée. Il alla lui ouvrir, s'arrêta quelques secondes à l'observer, quand bien même il savait pertinemment ce qu'il venait faire ici et à cette heure puisque c'était lui-même qui le lui avait recommandé. Il perdit son attention bien rapidement et claqua des doigts sous son nez pour la reprendre : « Cette fois, il semblerait bien que oui. » Une confirmation, celle qu'il ne comptait pas quitter Last End comme il l'avait fait dans sa jeunesse. C'était ici qu'il devrait s'épanouir, envers et contre ce qui pouvait bien s'opposer à son bonheur. « Entre. » fit-il en s'écartant de l'ouverture pour le laisser passer. Il referma la porte de l'antre des jumeaux, lui offrant l'opportunité de découvrir les lieux. Nul doute qu'il en ferait un rapport bien copieux à son maître. Qu'il s'y complaise ! « Viens. » fit-il en remontant le couloir en face du hall d'entrée, celui qui menait aux chambres avant d'ouvrir l'une d'entre elle et de s'y engouffrer. Observant la pièce des yeux comme pour vérifier, inspecteur, que la femme de ménage avait bien fait ce qu'il lui avait demandé. Elle n'était pas parfaite mais elle savait obéir. C'était un bon point. « Tu t'installeras ici. Cette chambre est à toi à présent. Tu peux faire ce que tu veux, la repeindre de la pourpre des rois, orner les fenêtres de rideaux à fleurs de lys ou installer d'immenses tableaux au portrait de mon père, si tel est ton souhait. » Morghann s'en moquait éperdument, il n'y mettrait probablement pas les pieds.

Sourire désabusé et blasé, il maintenait son verre d'alcool contre son torse pour maîtriser son contenu quand il se déplaçait. « Je ne voudrais pas que tu te sentes trop dépaysé. Ta situation n'est pas confortable. Mon père avait besoin d'yeux et d'oreilles en cette demeure et te voilà. » Morghann quitta la chambre pour lui faire visiter les autres pièces à l'exception des chambres et bureaux des jumeaux dont Morghann lui interdisait l'accès. « Je ne pourrais pas te surveiller en permanence, aussi je ne doute pas que mes interdits ne te semble être des accords de bouche de Pryam. Tu trouveras dans ces pièces bien de quoi te divertir, j'en suis certain. Des papiers, des objets comme tant de bribes de nos existences, quelques futiles aveux sans grande valeur. » Arrivé dans le salon, il alla s'installer dans le canapé et prit une fine gorgée de son verre. Il observa un instant, songeur, la liqueur ambrée, jouant à y faire glisser les glaçons, comme pour y trouver une solution à son problème, celui que représentait Johan. Ses noires prunelles se reposait sur lui et d'un ordre informulé du regard, une invitation à s'asseoir plutôt que de le supplicier à lever de la sorte la tête pour pouvoir échanger. « Tu es psychologue, sois plus malin que cela. Ne t'abaisses pas à me trahir si stupidement pour satisfaire si peu mon père quand tu pourrais nous satisfaire tous les deux. La confiance... La confiance, Johan. Cela ne s'obtient pas avec des trahisons minables. » Une invitation, à nouveau, à être l'enfant sage qui pourrait s'en trouver récompensé, connaître le fond de l'histoire, ses secrets mais aussi et surtout les raisons de ses choix. A ce moment-là, il tiendrait un beau présent pour le Patriarche Earl mais aussi tout les tenants et aboutissants qui pourraient lui faire renoncer à apporter le cadeau tant attendu. Une partie de poker que Morghann lui offrait, restait à déterminer si Johan serait bon joueur ou refuserait l'opportunité. La mine du nécromancien se fit plus sombre et triste : « Je suis désolé de la position à laquelle tu es contraint. Avec tout autre que toi, j'aurais eu moins de scrupules. » Ils avaient été enfants ensemble. Ça avait laissé des traces, des souvenirs même si l'eau avait coulé sous les ponts depuis. « Tout autre que toi n'aurait même pas eu le droit de franchir le pas de ma porte. » Raison pour laquelle il tentait de le récupérer et Johan était loin d'un sot : il le comprendrait.

Dim 15 Mai - 18:11
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Johan Rosemary

Il eut un léger sourire à la confirmation qu'il pouvait prendre son poste. Bien, c'était déjà ça. Il ne se sentait pas plus de se battre pour officier que de prendre part au conflit interne qui couvait. Le suivant à l'intérieur, il se passa néanmoins de commentaires, se contentant d'observer silencieusement l'intérieur de la maison avec curiosité. Dans quel genre d'endroit vivaient-ils ? Comment était-ce, là dans les différentes pièces ? Il doutait sincèrement de retrouver ici l'ambiance calme et feutrée du château… et elle lui manquait déjà. Refrénant son début de morosité, sans doute davantage dû à la nouveauté qu'à autre chose, il se contenta d'essayer de mémoriser autant de choses qu'il le pouvait et d'en déduire autant qu'il puisse sur la meilleure façon de s'occuper des lieux. Pour autant, il fut légèrement surpris de le voir le conduire à sa chambre plutôt qu'à toute autre chose, par exemple et à tout hasard, la cuisine. La pique fut enregistrée, mais il ne répondit rien… ce n'était après tout pas dans ses attributions que d'apprendre le respect aux fils de son maître. Il était un serviteur, eux étaient de noble lignée, chacun avait sa place et chacun devait supporter sa part. Ce que lui devait supporter, c'était l'humeur des nobles au dessus de lui. Ça ne lui plaisait sans doute pas, et ce n'était pas quelque chose à laquelle il était habitué, mais il s'y ferait. N'offrant qu'une façade neutre, il attendit simplement que l'Earl continue sur sa lancé, que ce soit la visite ou les remarques. En un sens, c'était aussi son travail de servir de défouloir… Jamais Pryam Earl ne l'avait utilisé ainsi, et cela ne faisait que renforcer l'admiration qu'il avait pour lui, mais il n'en restait pas moins que c'était bien la vérité. Ce fut la visite. Il continua de suivre diligemment et silencieusement. Aux interdits, il hocha simplement la tête. Debout, il déglutit un bref instant, scellant plus fermement ses lèvres pour s'empêcher de répliquer alors qu'à l'ordre informulé, il s'asseyait. Il inspirait profondément, expirait de même et se refusait à bouger. Mais la situation était extrêmement inconfortable, et au fond de lui, Johan déchantait. Cet homme n'était pas un vrai Earl, ou pas un Earl du tout… et il ne l'appréciait pas. En l'instant, Morghann Earl, quoi que protégé par son nom, lui était profondément antipathique. Était-ce dans l'optique de cette réaction que son maître l'avait choisit lui ? Pour cimenter plus encore sa loyauté ? Pour lui montrer que même si c'était à Morghann qu'il avait été destiné, Pryam était le seul et l'unique pour lui ? Il ne savait pas. Il ne savait pas non plus ce qu'il devait, pouvait dire sur le moment…

L'envie furieuse de lui rétorquer ne le quittait pas, comme il n'en avait jamais fait l'expérience avec le reste de la famille Earl, mai il parvint néanmoins à forcer un sourire, quoi qu'il n'eut aucune illusion sur l'expression qu'il devait arborée, et qui ne devait rien avoir de gai. « Quels sont les devoirs que vous souhaitez me voir accomplir Lord ? » Même sa voix, semblait-il, n'était que difficilement ramenée à un ton acceptable pour leur différence de rang social. Il allait sérieusement falloir qu'il travaille sur lui-même… Il n'avait jamais pensé réagir ainsi, et se rendait compte qu'il avait sans doute était plus dorloté encore qu'il ne l'avait pensé tout ce temps. Le choc était rude. Mais il le surmonterait. Il n'avait pas le choix de toute manière. C'était une certitude pour lui, autant que le mensonge de Morghann Earl en était une. Non, il n'était certainement pas désolé… Mais il n'allait pas entrer dans tout cela. Non à la place il prit sur lui et poursuivit en se forçant à se détendre. « J'ai reçu une formation complète à la tenue de la demeure ainsi qu'à la gestion des comptes et au secrétariat. Je suis également capable de médication mineure, bien qu'au regard de vos carrières ce ne soit sans doute pas ma meilleure qualité ici… » Il fit une pause puis reprit « Je suis… également confortable dans cinq langues, et... » Et quoi ? Il n'avait jamais eut à présenter son CV. Pryam le connaissait par cœur, et ses entretients n'en avaient jamais eut besoin dès l'instant où il disait être proche des Earls. « Et votre père a accepté de m'offrir des cours supplémentaires, pour compléter mon éducation et mon cursus universitaires… informatique, théologie, cultures étrangères, histoire... » Tout ce qu'il désirait, en réalité, il l'avait eut. C'était perturbant d'y repenser et surtout de le faire avec objectivité. Il ne savait absolument pas pourquoi Pryam avait accepté autant de caprices de sa part. Parce que cela le rendait plus utile ? Oui sans doute. Il avait toujours voulu être utile. Il ne voulait que cela en vérité. « Je dois cependant vous prévenir, Lord, je ne possède quasiment pas de magie. Je peux effectuer de petits sorts mais c'est tout… en revanche, je sais préparer des potions de bonnes qualités. Du moins ne m'a t'on jamais réprouvé pour mes réalisations » Il soupira et acheva « Je travaille comme psychologue, comme vous le savez. J'aide souvent la police, comme consultant. Je travaille en ce moment sur l'affaire du Réanimateur…. Je pense que c'est tout »

Sam 28 Mai - 14:49
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Ses devoirs... Ses devoirs... Un instant, Morghann se fustigea de ne pas avoir préparé cela avant. Il n'avait strictement aucune idée de ce qu'il allait pouvoir lui donner à faire très exactement. Il n'était pas son père, ni Howard pour savoir gérer cela avec aisance. Quant à son service, il lui tombait du ciel, sans qu'il n'en ai véritablement besoin, du moins n'en avait-il pas senti le manque. C'était Pryam qui le lui avait imposé ce matin même. L'Earl posa son verre sur la table basse, cherchant silencieusement à gagner du temps pour réfléchir et, en son for intérieur, il câlinait affectueusement son écuyer d'avoir repris de la sorte la parole, lui évitant un ridicule certain. Il fallait croire qu'une fois qu'il avait la parole, Johan ne la lâchait pas, déroulant tout son CV comme à un entretien d'embauche. Savait-il qu'il avait déjà le poste et aucun concurrent ? A la fin de sa liste exhaustive, Morghann ouvrit la bouche pour parler, mais son esprit bifurqua à une autre pensée, peu après que l'écuyer n'ait évoqué le Réanimateur. Sa dernière rencontre avec lui était encore fraiche et troublante dans son esprit. Il n'avait pas encore pu en discuter avec Howard puisque celui-ci n'était pas encore revenu de son séjour à l'étranger. Et puis... Il ne savait pas comment il allait lui en parler, comment il allait aborder le sujet, ou tout simplement l'aborder lui après ce qui s'était passé avant son départ. En fait, il ne pensait pas parvenir à une conversation sérieuse avec lui avant de rassembler son courage et affronter son regard.

Il réalisa ces quelques secondes d'absence, observant Johan. Il acheva alors ce que ses lèvres ouvertes s’apprêtaient à prononcer : « Tenue de la demeure. Pour commencer. Le reste... Je suppose que cela viendra en fonction des nécessités. » Et de ses capacités. Maintenant qu'il les lui avait clairement exposées, il saurait vers qui se tourner si le besoin s'en faisait sentir. « Tu devais avoir 10 ou 11 ans lorsqu'Howard et moi avons quitté Last End, si je ne me trompe. Tu étais encore un jeune garçon et aujourd'hui, tu as l'air riche de bien des savoirs accomplissant à merveille tes devoirs et je me demande si je ne suis pas passé à côté du mien. » Les traits de son visage se détendaient lentement, laissant place à un calme troublant de regrets. « Mon devoir était de te garder à mon service. Peut-être m'en veux-tu de t'avoir abandonné ou bien n'y a-t-il rien que tu regrettes. Tu n'aurais pas eu ce que mon père t'a apporté. Tu aurais eu autre chose assurément. La même chose que moi, une chose qu'on ne peut avoir en cette ville et en ce château. A constater ce que tu es devenu aujourd'hui, je ne sais pas si tu aurais été heureux de me suivre ou si ton esprit aurait formé autrement les concepts qui ont de la valeur pour toi. » L'ombre de ses prunelles s’engouffrèrent dans le regard qui lui faisait face, sans chercher véritablement à dissimuler ce qu'il avait sur le cœur. « La vérité, c'est que je ne savais pas, moi-même, où j'allais très exactement. Je ne faisais que me dire qu'Howard nous guiderait là où nous avions besoin de nous rendre. Si mon devoir était de te garder à mon service, il était aussi de te préserver, de te protéger et l'inconnu n'est pas forcément prompt à ce genre de possibilités. » Son sourire était lointain. Il n'était pas moins coupable de l'avoir abandonné. Il ne se consolait qu'à contempler la manière dont Johan semblait se satisfaire de ce qu'il avait eu de Pryam a défaut de l'avoir de lui.

« Il y a, entre toi et moi, probablement le même genre de gouffre qu'entre mon père et moi, un fossé creusé à la force de différences, de normes et de repères qui ont perdu de similarité. » C'était un aveu pour moitié de ce qui l'opposait à son père. Un aveu stratégique. Si Morghann en voulait à Pryam pour le mal qu'il avait fait à ses frères, l'autre point de discorde était certainement les mondes respectifs dans lesquels ils vivaient. Ils n'avait plus de liens, plus d'accords, plus de consensus sur lesquels s'appuyer. Ils ne pouvaient plus se comprendre, s'accorder sur des valeurs communes. « Alors voilà le devoir que je souhaite te voir accomplir, Johan. Je veux que tu abandonnes ton rôle, que tu t'affranchisses de tes dogmes et croyances pour un temps : celui que tu passeras en ma seule présence. Si tu me regardes tel que mon père pourrait le regarder, avec ces freins, ces avis arrêtés, tu ne sauras comprendre ce que je suis devenu sans préjuger, sans, comme lui, te borner à l'idée que nous ne pouvons rien avoir en commun si je ne rentre dans le moule qu'on m'a forgé. » Il aurait pu y entrer, si Howard ne l'avait pas emporté loin de cela. Aujourd'hui, il lui faudrait se contorsionner s'il le désirait et il n'était pas certain de se perdre lui-même dans cette transformation. « Garde l'esprit ouvert et parle-moi sans bride et je tâcherai d'en faire de même. Alors peut-être sauras-tu expliquer à mon père ce qui nous oppose stupidement. » Un sourire en coin, bien que triste et lointain. Avait-il l'espoir de renouer ? Il doutait pouvoir pardonner tout le mal que Pryam avait fait à ses frères mais peut-être y avait-il une autre issue, moins pleine de colère et de vengeance.

« As-tu rencontré Evans pour aider ainsi la police dans la recherche du fugitif ? » demanda-t-il, pour changer de conversation, rebondissant sur les derniers propos de Johan. Il ne doutait toutefois pas qu'Anthony se trouve capable de passer entre les mailles du filet.

Dim 12 Juin - 16:13
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Johan Rosemary
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Johan Rosemary

Il l’observait toujours mais de nouveau silencieux, s’interdisant de répondre ce qu’il aurait aimé répondre. Cette discussion était décidément bien désagréable et il aurait largement préféré qu’elle n’ait pas lieu. Malheureusement, pour faire son devoir, il devait la subir. Mais ce n’était que par loyauté envers Pryam qu’il s’y pliait. Silencieux, alors, il l’écoutait en se demandant si c’était vraiment d’un écuyer dont il avait besoin et pas davantage du psychologue qu’il pouvait être. En réalité, il n’en était pas tout à fait certain, mais il l’aurait parié. Ce n’était pas à lui qu’il s’adressait, pas pleinement… et en un sens il lui en voulait plus encore de cela que de tout ce qu’il avait pu proférer d’autre, en sachant très bien que sa rancœur ne servait à rien et a personne.

S’énerver encore ne servait à rien, et pourtant il avait de l’amertume dans la bouche, un poids dans le ventre et une boule dans la gorge et il aurait voulu le planter la et partir en lui disant d’aller au Diable. D’aller au Diable avec tout ce qu’il croyait être et savoir, d’aller au Diable de se croire capable de lui parler de ce qui l’opposait au Lord et lui demander ce qu’il lui demandait. Lui parler franchement ? Et s’il n’avait pas envie de lui parler franchement ? Et s’il se sentait mal à l’aise de le faire ? Et s’il n’avait pas envie qu’on lui parle franchement ? Et s’il n’avait tout simplement pas envie d’être un pigeon voyageur au milieu de leur querelle ? Ce n’était plus de l’ironie ou une mauvaise blague à ce stade, c’était bien pire !

« Oui, quand il était enfermé à l’asile. J’ai eu plusieurs entretiens avec lui et c’est moi qui ait établit le gros de son profil psychologique à la demande de votre père » répondit-il d’une voix égale mais sans chercher à être particulièrement chaleureux. Aucune raison de l’être après tout. Il y avait des limites à ce qu’il pouvait accomplir même pour un membre de la famille Earl, du moins socialement. Pour le reste, c’était moins sûr. Déglutissant douloureusement, il décida de ne simplement rien répondre à tout son discourt, estimant que pour l’instant, il était trop piqué au vif pour rester parfaitement objectif et que cela n’avait de toute façon aucun caractère urgent. Il répondrait, s’il daignait répondre, plus tard. Après tout, Morghann ne lui avait pas expressément demandé de lui renvoyer la balle, si ce n’était pour parler du Reanimateur.

« J’ai obtenu plusieurs heures d’entrevue pour le compte de la police et Scotland Yard, et plusieurs heures pour la thèse sur laquelle je travaille. C’est un homme intéressant. Mes comptes rendus vous sont disponibles si cela vous intéresse, je doute qu’on vous refuse une lecture puisque vous êtes sur l’affaire » Ce n’était que professionnel après tout. « Pourquoi me demandez-vous cela ? » Qu’est-ce que ça pouvait lui faire, qu’il ait vu le criminel après lequel tout Last-End courrait ? Lui aussi l’avait vu après tout. Du moins si les archives de visites des bureaux ne mentaient pas. Et ils n’étaient pas les seuls, il y avait des inspecteurs, et des gardes qui avaient été en contact avec lui également. « C’est vous qui avez effectués les tests d’aptitudes physiques ».

Il ne les avait pas consultés mais ne doutait pas qu’il n’y avait aucune explication banalement physique à la force qui semblait avoir détruit les corps des victimes. Tous les membres des forces de l’ordre liés au Secret ne pouvaient douter que cette force-là venait de la magie. Laquelle, c’était un mystère pour lui, mais c’était forcément magique. L’homme n’était pas mal battit mais il n’avait pas la carrure nécessaire a l’exploit accomplit. Mais de façon générale, Anthony Evans lui était tout d’abord apparu comme un homme relativement banal. Rien qui ne sortait vraiment de l’ordinaire dans sa personne et sa façon de se tenir. C’était quand il ouvrait la bouche que la différence apparaissait. En un sens, elle faisait froid dans le dos.

Alors qu’il ruminait, l’heure lui sauta au visage. Se redressant, il soupira et lui coupa la parole. Il voulait qu’il fasse un effort ? Il en ferait un, pas dit que l’effort en question lui plaise réellement. « Il est tard. Vous avez mangé ? Sinon je suis désolé mais il va falloir que vous m’accompagniez dans la cuisine pour parler, cuisiner ça ne se fait pas en un claquement de doigt… » En un sens, il devrait de toute façon bouger s’il voulait lui parler, parce que lui n’avait pas mangé. Et il allait devoir faire attention a bien préserver son alimentation s’il voulait supporter son nouveau Lord. Ce qui n’allait certainement pas être une mince affaire… Et il allait certainement devoir revoir un peu le style de vie de l’Earl…

« J’ai pris la liberté d’étudier votre dossier médical pour savoir si vous aviez des restrictions alimentaires, des carences ou des besoins spéciaux »

Mar 21 Juin - 14:44
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Morghann se redressa et quitta le canapé pour diriger ses pas vers la cuisine en compagnie de son écuyer. Il avait appris à se faire ses propres repas, mais ça n'avait jamais été aussi strictement équilibré que ce qu'on pouvait avoir au château des Earls. Les seuls fois où il faisait scrupuleusement attention dans ce qu'il préparait, c'était lorsqu'il savait qu'Howard mangerait avec lui et il composait en conséquence. C'était des repas assez rares en ce moment. Howard à l'étranger, il n'avait que lui-même à s'occuper, alors il tâchait d'équilibrer un peu le tout sans tomber dans une perfection certaine. Il laissait une très grande part à ses envies et désirs du moment. Et s'il n'y avait pas assez de protéines ou de fibres, il s'en moquait éperdument. Il ne mesurait pas non plus les matières grasses, le sel ou le sucré qu'il mettait dans ses plats... Il avait même un peu trop tendance à en mettre trop : il avait eu un enfant et ça n'était pas pour rien qu'Andrew préférait quand son père cuisinait plutôt que sa mère. Kessy avait eu le même régime strict que la famille Earl, la même attention sérieuse, là où Morghann essayait de s'en détacher. Si Andrew avait eu accès aux bonbons et aux sodas, ce n'était que parce que son père avait fait des écarts pour lui, pour eux, trop craintif de reproduire le même schéma de vie qu'il s'échinait à fuir. Au final son alimentation n'était pas parfaite. S'il avait conscience de l'équilibre qui devait régir son assiette, il n'avait jamais hésiter à surcharger un peu l'un des côtés de la balance pour son plaisir ou bien pour celui d'Andrew. « C'est davantage celui d'Howard que tu devrais consulter et suivre à la lettre. Il y accorde un intérêt plus grand que moi. » Un sourire, en coin. Il avait hâte que son frère rentre et qu'ils puissent passer un peu de temps ensemble. Il n'était pas tout à fait certain qu'ils parviennent à se croiser tant l'un et l'autre, eu égard de leurs métiers respectifs très chronophages, mais il en gardait l'espoir. Johan verrait plus en Howard un Earl qu'il ne le verrait jamais chez Morghann.

Le nécromancien s'adossa contre un mur, bras croisés sur son torse, observant Johan évoluer dans ce nouveau lui, se perdre dans les tiroirs et les placards. Il ne doutait pas qu'il finisse par prendre ses marques, petit à petit. Il lui faudrait du temps, mais il s'habituerait. « Quant à Evans, c'est de l'intérêt. » La raison pour laquelle il lui avait posé cette question. Il s’intéressait à cet homme. Depuis le début, même avant de savoir qu'il était son frère. Il n'avait pas remué ciel et terre pour obtenir un entretien avec le Réanimateur s'il n'avait, pour lui, rien éprouvé. « De l'intérêt pour un homme qui a endossé la responsabilité de crimes sanglants qui ne maculent pas ses mains. » Il ne l'avait pas su, au début, ni même après leur entretien. C'était les mots d'Isha qui l'avait mis sur la voie et... Les livres dont Evans était l'auteur avait fini d'achever sa réflexion. « As-tu lu ses ouvrages ? Ce qu'il écrit ? Les croyances qu'il porte et qu'il a porté jusque devant le tribunal ? Lorsqu'il a clamé à l'Endroit que la magie existait, que notre monde perdurait depuis des siècles à l'ombre. » Ses noires prunelles s'appuyèrent longuement sur lui, cherchant à saisir l'impact que ses propos auraient sur Johan. « Quel genre d'homme est-il ? Qu'as-tu indiqué dans ta thèse ? Quel trait as-tu attribué à cet homme ? Quelle souffrance, quel désordre mental, quelle psychopathie ? » Quel portrait de criminologie avait-il pu bâtir sur un homme qui n'était pas réellement un meurtrier ? Les croyances de Johan en sa culpabilité n'avait-elle pas terni le portrait d'Evans ? Ne l'avait-il pas biaisé ? N'avait-il pas déduit des causes pour des conséquences qui n'existaient ? Au fond, il lui plaisait de savoir ce qu'il avait bien pu mettre dans sa thèse, mais pourquoi s'ennuyer à aller la lire quand on pouvait en faire un sujet de discussion avec le psychologue qui l'avait rédigé ?

« Si cela peut te conforter dans tes certitudes, il a bien tué. Au cours de son évasion, et la trainée de cadavres qu'il a laissé derrière lui m'ont tous dit la même chose : 'j'étais sur son chemin'. » C'était faux. Du moins en partie. Les sbires de Pryam n'avaient pas eu le même discours. Ils avaient été des victimes prédéfinies à l'avance.

Sam 2 Juil - 18:11
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Johan Rosemary
L'étrange sous la normalité :
“L'ange ne diffère du démon que par une réflexion qui ne s'est pas encore présentée à lui.”

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Johan Rosemary

Il s'adjugea lui-même la possibilité de ne rien répondre en ce qui concernait Howard Earl. L'autre fils de Pryam n'était qu'une extension envers laquelle il n'avait aucune réelle obligation, en particulier après son départ volontaire. Impossible de l'ignorer totalement et de le mettre de côté, mais il n'irait pas non plus le couver pour autant. Et puis, d'après le peu qu'il en savait, le jumeau s'en sortait très bien tout seul quand il s'agissait de son alimentation. A la place, il se mit en devoir de découvrir les installations de la cuisine tout en lui répondant : « Ce n'est pas parce que vous n'y accordez pas d'intérêt que je ne dois pas y faire attention. C'est moi que l'on blâmera si vous tombez malade. Et c'est mon devoir de toute façon que de veiller à ce que vous alliez bien, donc c'est ce que je vais faire » Et s'il n'y offrait aucune attention alors il lui apprendrait qu'il pouvait le faire sans rien y perdre. Il n'était pas en surpoids de toute évidence mais c'était des choses qui arrivaient très vite si on ne faisait rien. Finalement satisfait de sa découverte, il ouvrit la porte du frigo et sortit les ingrédients qui lui semblaient les meilleurs pour le repas du soir. Il avait d'ailleurs une idée très précise de ce qu'il voulait faire, aussi remonta-il nettement les manches, avant de préparer les outils puis de placer les aliments. Prenant la première carotte, il entama l'épluchure en se calant contre le comptoir, les gestes sûres. Il aimait bien cuisiner, même s'il n'était pas un chef à l'immense talent, il ne s'en sortait pas mal et appréciait l'exercice. Ça lui vidait la tête, en règle générale, lui permettant de se concentrer sur quelque chose de simple et de tranquille. Il passait son temps à cogiter à tout et n'importe quoi, alors prendre une heure ou une heure et demi pour simplement faire la cuisine lui permettait une pause, une cassure et ainsi, il se ressourçait un peu. C'était la même chose pour le jardinage. En plus physique. Pourtant, cette fois, il ne pouvait pas réellement en profiter de cette façon. Pas avec Morghann qui lui parlait. C'était néanmoins de son fait à lui puisqu'il lui avait dit de le suivre. Il aurait tout aussi bien pu prétendre qu'il lui fallait se concentrer…

« C'est ce qu'il a prétendu devant vous ? » Qu'il n'était pas coupable ? Lui avait fait très attention à ne pas évoquer le sujet. Il n'en avait pas besoin pour dresser son profil et en fait, c'était même plus que cela. Parler de l'affaire en elle-même aurait été contre-productif car cela aurait biaisé ses réactions. Mais il n'était pas convaincu par celle-ci de toute façon. Le problème était qu'en soi, qu'il soit coupable ou non ne lui importait pas du tout. Si il était un danger aux yeux de Pryam Earl, alors cela justifiait tout. La controverse au sujet de sa culpabilité était la même que pour tout autre quand on manquait d'une preuve formelle. Était-il réellement coupable ? Ça, c'était le travail de la police elle-même que de le savoir. Il se mit à couper sa carotte. Morghann semblait porter un grand un intérêt à cet homme effectivement, mais justement… il s'y intéressait beaucoup. « Oui, j'ai lu » En restant fort critique. Il ne voulait pas se laisser influencer. Il s'était également renseigné avec la police sur son ancien poste, sur son statut de professeur d'université, même sur sa famille… Les trouvailles étaient fluctuantes, mais dans l'ensemble, c'était de la perplexité qu'il avait ressenti. Il y avait un sens à tout ce qu'il avait vu et perçu, et pourtant il n'arrivait pas à saisir réellement ce qu'il avait entre les mains. Le chemin que s'était pavé le Réanimateur, lui seul semblait en connaître la direction exacte. C'était perturbant. Perturbant parce qu'il ne savait pas exactement où s'arrêtait le plan ordonné et où commençait l'improvisation, où se trouvait le point d'équilibre focal de cet homme, ses limites, sa manière exacte de penser. Il soupira, mit les carottes dans un bol puis passa aux aubergines. « Après tous vos discours… vous me mentez encore ? » Il le regarda du coin de l’œil, ralentissant un instant ses gestes avant de reprendre plus sérieusement l'épluchage du légume violet. « La moitié des morts survenus lors de son évasion de l'asile n'étaient pas sur son chemin justement. Et les survivants ont été unanimes, il les visait précisément eux »

Il fronça les sourcils lorsque l'éplucheur ripa légèrement et le remit correctement avant de continuer « Je n''ai pas affirmé une quelconque certitude, il me semble, Lord Earl. Vous me prêtez des mots et des pensées que je n'ai pas. En tout état de cause, il se trouve que savoir s'il est ou non coupable n'est pas pertinent au regard de mon travail. C'est celui des enquêteurs. Moi je fournis simplement le profil de la personne telle que je la perçois et la comprend après analyse » Il jeta les épluchures, puis coupa l'aubergine qu'il plaça dans un autre bol, à côté des carottes. Attrapant le fromage, et les herbes, il les plaça dans un troisième bol en préparant son mélange avec minutie. Concentré, il n'en continua pas moins de parler comme si faire deux choses à la fois était la chose la plus facile au monde. Et c'était en fait le cas, il avait toujours appris à faire beaucoup à la fois. La famille Earl était exigeante. « En fait, ma thèse à son sujet n'est pas finie, néanmoins pour le rapport préalable fournis ainsi que les livrables déjà bouclés… mes conclusions sont mitigées » Il prit une cuillère à soupe, versa lentement de l'huile d'olive… puis une touche très légère de vinaigre, toutes deux rejoignant le fromage et les herbes à salade « C'est quelqu'un qui présente de nombreux signes d'un équilibre mental parfait. Ses humeurs sont égales, il est cohérent, logique et très calme, très vif d'esprit. J'ai eu plus d'une fois l'impression qu'il l'était même plus que moi, en réalité, et que c'était lui qui me jaugeait et non l'inverse. Ses aspirations, de façon globales, sont celles d'un homme parfaitement commun. Il m'a même avoué que ce qui lui manquait le plus, dans son isolement, c'était les chokobons… Il n'a aucune forme de timidité quand à sa vie courante, ce n'est qu'une fois qu'on commence à creuser que les choses se compliquent. Il est doué pour détourner l'attention de ce qui est vraiment important... »

Il s'était même fait avoir plusieurs fois. Mélangeant ses ingrédients, il eut un petit signe de tête impuissant et sa perplexité sembla augmenter « et pourtant il est d'une telle bonne foi qu'il est évident qu'il s'en veut de le faire. C'est… un élément très prononcé de son caractère, la culpabilité » Il s'arrêta là-dessus et sembla hésiter à continuer, s'occupant avec la préparation du repas, farcissant de petits champignons pelés avec le mélange fromager avant de préparer les carottes à la coriandre. Finalement, après un silence inconfortable, il continua. « Mon discours est aussi confus que mes conclusions écrites, en réalité… Il.. euh… il y a quelque chose en lui, qui se rapproche d'un cercle névrotique complexe. Je ne pourrais pas en dire grand-chose si ce n'est que la culpabilité en est un élément décisif. Votre père, Son altesse Earl, également. Une grande partie de ce qu'il est en profondeur semble lié d'une façon ou d'une autre à votre père. Comme s'il s'était forgé pour lui. Pas… pas contre lui, ou à travers lui… POUR lui. Réellement » Ses mains tremblèrent légèrement lorsqu'il se mit en tête de préparer les lits des aubergines. « Il euh… c'est un homme intéressant mais il est difficile à cerner. Il est idéologiquement bon, mais par son caractère, et ses tendances, il peut faire énormément de mal. Et il serait, s'il ne le fait pas déjà, capable de s'illusionner en pensant bien agir » Se détournant du plan de travail il s'y adossa en exhalant lentement et profondément, le regard dans le vide, pensif. Silencieux un instant, il finit par avoir un geste qui n'engageait à rien. « Anthony Evans… est comme un gâteau. La première couche est brillante. Fort, courageux, vif, honnête, sociable… mais les couches suivantes détrompe l'apparence. Il a réellement bon caractère, mais pas seulement, et les raisons derrières cette apparence ne sont pas jolies. Le.. 'pourquoi' il est ainsi, agit ainsi, est moins agréable. Plus troublant »

Secouant la tête, il fronça les sourcils avant de se détendre et de retourner à sa préparation, faisant préchauffer le four, sortant une casserole… « Et surtout, j'ai eu l'impression qu'il me menait là où il voulait que j'aille et que je n'étais pas le seul dans cette situation. J'ai l'impression... » Sa voix était lente et précautionneuse « J'ai l'impression qu'il nous mène tous exactement là où il veut que l'on soi. J'ai eu l'impression aiguë que je voyais distinctement son chemin, mais que j'étais parfaitement incapable de comprendre ce qu'il était, sa composition, son but… qu'il y avait toujours quelque chose derrière l'évidente raison. Pas simplement quelque chose qu'il cachait. Quelque chose de naturel, duquel lui était familier mais qui nous échappait totalement. Comme s'il vivait dans deux mondes à la fois » Finalement, il regarda Morghann droit dans les yeux « C'est quelqu'un qui se fait aimer facilement, c'est… le chevalier à l'armure blanche, qu'on suit sous le coup des émotions et pour tout ce que les hommes ont de meilleur… mais sous l'armure… il y a un puits, et personne ne sait ce qu'il y a vraiment au fond, le fin mot de l'histoire. Il me fait peur, Lord Earl… pas parce qu'il est contradictoire, pas parce qu'il est doué, pas parce qu'il réunit tellement de vérités dérangeantes. Il me fait peur à cause de cette sensation… et je pense que la seule personne qui pourrait réellement nous en dire plus c'est votre père. Mais il est impossible d'interroger son altesse. Et puis, s'il ne dit rien… » C'était sans doute qu'ils n'avaient pas besoin de savoir, même s'il voulait savoir. Mais n'était-il pas simplement un enfant encore inexpérimenté ? « Je doute que cela vous aide mais c'est ce que je peux résumer… si vous le souhaitez, je peux détailler chaque observation pour vous expliquer le cheminement qui m'a mené à cette conclusion, à cette affirmation qu'il y a encore autre chose derrière son combat… mais ça prendra certainement toute la nuit»


Mar 5 Juil - 16:57
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Morghann laissa un sourire en coin marquer ses lèvres devant la répartie dont Johan faisait brillamment preuve. Être constamment face à des Earl avait du lui apprendre à ce comporter en conséquence. Il l’admirait, en un sens. Il aurait voulu être d’une pareil répartie à l’égard d’Howard pour pouvoir véritablement le seconder et non l’encombrer comme un fardeau pénible à traîner. Le nécromant acquiesça de la tête, en mine d’approbation, et l’observa évoluer dans cette cuisine pourtant nouvelle. Il s’en sortait à merveille et Morghann comprenait pourquoi il l’avait choisi lui pour pénétrer dans la demeure des jumeaux. Ça n’était pas qu’une question de prédestination de l’écuyer à son seigneur revenu de l’étranger. Ces mots n’étaient qu’un prétexte. La vérité était que Johan saurait s’ancrer dans cette mission. Il avait la carrure et l’expérience loyale pour. Il était solide et vif d’esprit. Deux qualités qu’il lui faudrait en abondance. Quand à Anthony… Il ne répondit pas à sa première question, laissant ses orbes noires se poser sur lui en silence, avec la patience de celui qui pourrait attendre la suite avant de formuler la vérité. Anthony ne l’avait pas expressément prétendu. Ça avait été une évidence venue ensuite, au croisement de réflexions et de compréhension. Il lui avait pourtant signalé à leur premier entretien sans que Morghann n’en fasse pleinement le lien dans l’immédiat. On avait pas idée d’insulter son jumeau dans un même temps… « Tous les hommes entre lui et mon père sont sur son chemin. Si ce n’était au 25 décembre, cela serait un jour prochain. Il est évident que la loyauté envers Pryam Earl soit un critère déterminant pour savoir si un homme se dressera sur sa route, aujourd’hui ou demain. » Cela faisait-il de Johan une cible ? Il y avait des chances et il doutait que cet écuyer-là retourne sa veste si facilement. Comme des centaines d’autres. Leur soumission, leur loyauté, leur adoration envers Pryam les condamneraient un jour où l’autre. Car tous se battraient pour être celui qui sauverait la vie du Divin Patriarche.

Adossé au mur, bras croisé sur son torse, il écoutait le profil que Johan lui dressait, comme s’il avait enfin la possibilité de voir Anthony sous un autre œil, la subjectivité en moins. Du moins le pensait. Il était mal aisé d’être purement objectif et la psychologie était un domaine où la science à l’état pur n’existait pas vraiment, quand bien même elle s’en réclamait le contraire, s’armant d’échelles de mesure et d’analyses de variance clandestines. Les tests, les expériences, aussi cadrés soit-ils, étaient si pleins de biais et pourtant, nombreux étaient ceux qui argumentaient leur conclusions sur tel ou tel propos tenu d’un illustre auteur, qui avait réalisé une savante expérience. Les pathologies elles-mêmes avaient des définitions diverses, les mécanismes psychologiques induits si variés, et les causes sous-jacentes étaient mises en exergues selon l’une ou l’autre des théories et différaient extraordinairement. Nulle certitude et pourtant, Morghann l’écouta jusqu’au terme, acceptant pour vrai certains points, réfutant d’autres. Là n’était que sa propre lecture de l’analyse de Johan. Tout autre, avec une autre histoire, d’autres pensées, aurait tracés une idée décalée encore. Nul ne connaissait Anthony dans son entièreté, le Réanimateur pouvait lui-même si mal se connaître. Faire le tour d’un être était une tâche mal aisée, mais comprendre Evans était un labeur duquel il félicitait Johan, quand bien même son travail n’était pas achevé et se trouvait nécessairement imparfait, comme toute imperfection de la psychologie. Il y notait la méticulosité de Johan, la pertinence et la cohérence du portrait dans sa globalité et ses réactions, sa peur qui l’envahissait, comme un fléau soufflant le feu et la glace sur ses épaules. « Il ressemble beaucoup aux Earls. » souffla-t-il, mots perdus et échappés. Johan ne comprendrait peut-être pas le fond de sa pensée. Ou au contraire serait-il suffisamment vif pour faire le lien et ne pas s’arrêter à la comparaison amère qu’il peignait.

Il laissa ses orbes noires s’appuyer sur écuyer, semblant lui chuchoter la vérité, le lien fraternel qui, à Anthony, le nouait. Son regard l’incitait à la compréhension de l’indicible, à voir ce qu’il y avait entre ses lignes, s’il le pouvait et s’il acceptait de le comprendre car Morghann n’irait pas plus loin sur ce chemin, il l’avait mis sur la voie. « Je t’en dispense. » fit-il, mesuré, loin de vouloir le contraindre à une nuit complète pour lui conter. Probablement que l’écuyer y aurait consenti sans broncher mais Morghann ne voulait lui infliger, n’y trouvant aucune plus-value si ce n’était, des détails qu’il pouvait encore lui demander de préciser. Le portrait lui faisait mal, au fond. Il avait appris a apprécier Anthony pour ce qu’il avait l’air d’être. En toute personne, il y avait de l’ombre et il faudrait à Morghann le courage d’apprécier également cet ombre comme une part de lui. L’avait-il berné ? Avait-il abusé de sa confiance ? L’avait-il mené à où il voulait qu’il soit, à ses côtés, dans la bataille ? Était-ce ce qu’il voulait ? « Qu’entends-tu par ‘’il s’est forgé pour lui’’ ? Pour lui plaire ? Le satisfaire ? Obtenir son approbation ? » Comme un fils auprès de son père, réellement. « Qu’est ce qui te fait penser cela ? » Quels indices ? Quelles données ? Il était curieux sur ce point et pourtant, avait le sentiment de détenir une partie de la clé. Les paroles d’Anthony lors de leur dernière rencontre ne lui faisait que se conforter dans ses pensées, celles selon lesquelles Anthony avait commis un acte dont il avait honte, dont il se sentait coupable et dont il ne lui avait pas parlé jusqu’alors.

Finalement, il revint sur la première question de Johan et envisagea d’assouvir sa curiosité : « Il n’y avait pas de magie sur les premiers morts, aucun reliquat, aucune trace de son action. Au début je pensais qu’il s’agissait d’un loup-garou ou une autre créature. Somme toute, un être à la force surhumaine pour soulever et broyer ainsi ses victimes. Mais il n’est qu’un humain. Un simple humain. Un humain pas très sportif d’ailleurs. » Il avait eu du mal à justifier ses conclusions pour cacher cela et rendre le tout assez crédible pour l’Endroit. Ça aurait été plus facile s’il avait été massivement bodybuildé. « Maintenant… Il y a de la magie sur les cadavres. Une magie de glace qui laisse sur les corps la brûlure d’un hiver assassin. » Un hiver qui entourait son frère un peu trop et avait le don de l’inquiéter.

Sam 16 Juil - 23:48
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Johan Rosemary
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Ressemblait-il vraiment aux Earls ? Oui, en un sens oui, il leur ressemblait. C'était un dirigeant, un homme de poigne et de scène, qui pourtant parvenait à se cacher et à cacher le plus important de son passé. En cela, oui, il était effectivement proche des Earls. Un adversaire à leur mesure, en un sens. Et pourtant, il était aussi différent. Il lui manquait ce quelque chose dont la noble famille jouissait à loisir, ce quelque chose qui les accompagnait. Au final, il restait donc perplexe et estimait sans doute que Morghann se montrait trop appréciateur de cet homme. Pourquoi donc lui offrir tant de regards ? Mais il ne voulait pas le questionner. Peut-être tout simplement parce qu'il s'agissait encore d'un autre débat, et bien plus délicat encore. Il n'était jamais rare de comparer deux adversaires dans une guerre, encore moins deux chefs, deux figures de tête… mais il était rare qu'un membre de cette élite s'abaisse à ce confronter ainsi. Et même si Morghann n'était pas le plus fringant des nécromants, il faisait néanmoins partie des intouchables. Qu'il se pense proche d'un tel personnage en quoi que ce soit lui semblait illogique, incompréhensible. Mais il n'était pas en état d'en juger après tout et il y avait bien plus que cela. Bien plus qu'un simple comparatif. Et justement, son interlocuteur appuyait dessus. Juste ce qui faisait mal. Il l'avait abordé parce qu'il le devait, cet aspect de son identité, mais il aurait largement préféré de pas avoir à développer quoi que ce soit qui ait un rapport avec ce qu'il avait pensé comprendre de la relation entre le Réanimateur et Pryam Earl. Le peu qu'il en avait comprit, ou pensait en avoir comprit, le mettait mal à l'aise et son instinct lui soufflait de ne discourter qu'avec prudence de ses conclusions. Et justement, son interlocuteur était-il de ceux à qui il pouvait se permettre de révéler cela ? Il ne l'avait pas inclut dans son rapport ou sa thèse après tout, et il doutait un peu, tant l'inimitié était, entre les deux Earls, évidente. Alors que faire ? S'il lui donnait les informations en question, sans doute serait-il plus prompte à lui faire un peu confiance, mais s'il se trouvait dans tout ceci une faiblesse pour Pryam et qu'il la lui serve sur un plateau sans le vouloir… Il hésita un long moment, ce qui permit à Morghann de continuer à parler sans qu'il interfère, très occupé qu'il était à soupeser son choix. Reprenant ce qu'il cuisinait pour s'occuper les mains, il hocha simplement la tête aux précisions apportées. « Oui oui, ils l'ont remarqué. Certains avaient de la glace dans le corps, à l'intérieur, comme si elle avait poussé des chairs atteintes... » Mais ça, il ne l'expliquait pas vraiment et ses capacités magiques étaient dépassées par le phénomène. Il n'avait pas les moyens de s'occuper de cela même si ça avait été de son ressort, ce qui n'était pas le cas.

Et il n'avait toujours pas répondu à ses précédentes interrogations. Le devait-il ? Et s'il laissait tout simplement les choses couler, Morghann s'en souviendrait-il ? Peut-être fallait-il simplement essayer, bien qu'avec le font de nervosité, il se retrouva à ne pas pouvoir cesser d ressasser quant bien même il tentait simplement de laisser les choses se calmer. Malheureusement, l'Earl semblait tenir à ses réponses et lorsque sa voix s'éleva pour les évoquer de nouveau, la main de l'écuyer dérapa légèrement, le couteau venant entailler l'un de ses doigts. Fronçant les sourcils, mais ayant déjà retrouvé sa composition après un bref instant de surprise bien compréhensible, il reposa l'outil pour passer sa main sous l'eau puis sortir de la bourse à sa ceinture un pansement qu'il apposa sur la plaie sans relever les yeux, apportant au geste une minutie inutile. Lorsque ce fut fait et qu'il ne put plus se perdre dans la digression que l'accident bénin représentait, il s'avoua vaincu. C'était de toute façon idiot de sa part, que comptait-il faire ? Une fois qu'il n'aurait plus rien à cuisiner, quelle excuse pourrait-il essayer de se trouver ? Les tâches ménagères n'étaient pas éternelles et si son interlocuteur avait deux sous de jugeote il l'empêcherait de faire son devoir et lui serait bien forcé d'abdiquer. Autant le faire immédiatement… mais il n'aimait pas l'idée d'en parler. Et mentir ? Il pouvait essayer… mais qu'est-ce que cela amènerait, en fin de compte ? Il risquait de mettre le doigt dans un engrenage impossible à contrôler. Lorsqu'il reprit la parole, fendant le silence à son tour, ce fut d'une voix hésitante, outrageusement posée, comme un pied tâtant une glace peu sûre. « … Je… crois simplement que cet homme a éprouvé une grande souffrance, une grande frustration, peut-être, liée à votre père. Et que cette frustration est à l'origine de ce qu'il est devenu, ou bien qu'elle résulte de ce qu'il est devenu. Je ne sais pas s'il recherchait son approbation, bien que cela semble l'hypothèse la plus sûre. Comme… et bien, un enfant qui veut plaire à une figure paternelle » Il croisa les bras un bref instant mais le malaise l'empêchait de rester statique sans se sentir mal, aussi chercha-t-il à remuer la mixture à présent sur le feu. Il ajouta quelques épices au mélange, avant de reprendre. « Je ne suis pas arrivé à déterminer la teneur de leur relation, tout ce que je sais c'est qu'il existe un lien entre eux, et qu'il est important. C'est… la façon dont il en parle. Dont il réagit, le choix de ses mots également, parfois. L'intensité, dans son regard, également » Il secoua légèrement la tête, de plus en plus mal à l'aise « Il n'y a pas énormément de teneurs relationnelles qui induisent ce genre d'intensité… quoi qu'on puisse en dire au demeurant et ce qui est communément admit par le reste du monde »

Il ouvrit plusieurs fois la bouche, essayant de trouver les mots. L'idée ne lui plaisait pas, elle était même révoltante et entachait l'image immaculée du patriarche Earl. Mais maintenant, il était bien obligé de s'expliquer non ? « En général, on ne la retrouve chez les membres d'une même famille… ou… et bien, ou chez des amants. L'un comme l'autre est cependant ridicule » Du moins, à ses yeux, et il se refusait à l'envisager, c'était trop choquant. Il en avait de l'amertume dans la bouche rien qu'à y penser. « Bien évidemment il est tout à fait possible que cette relation soit également à sens unique et que votre père ne sache rien de ce qu'Evans nourrit à son égard ! » Soudainement, il avait parlé plus vite, comme pour le rassurer. Mais n'était-ce pas lui-même qu'il tentait de rassurer ? Se détournant, il n'osa aller plus loin cette fois et se mura dans le silence jusqu'à ce que le repas fut prêt. Alors seulement, il servit l'ensemble, présentant les assiettes au mieux et attendit de savoir où Morghann désirait manger, sans plus croiser son regard.

Mar 26 Juil - 22:17
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Morghann acquiesça de la tête, sans plus un mot, au sujet de la glace à l’intérieur des chairs. La comparaison qui lui devait à l’esprit était la nécrose, mais il n’avait que trop fait de rapprochements entre sa famille et Evans pour se le permettre. Il ne comptait pas divulguer la nouvelle, même si une part de Johan avait trouvé la solution tout en la refusant et la réfutant. Il refusait de le mettre au courant, non pas qu’il l’en jugea indigne ou qu’Anthony ne le mérita nullement, mais il y avait cette place d’héritier qui revenait à Howard. Une place qu’une telle révélation viendrait faire sauter en éclats. Alors non, son silence mis un terme au sujet et pourtant l’insistance dans son regard poussait indiciblement Johan à poursuivre son raisonnement, répondre à ses questions. Comme si l’intérêt perdurait malgré tout. Connaître l’envers du décor l’éclairait pour beaucoup sur les raisons intrinsèques des traits qu’étalait Johan avec assiduité. Et pourtant sans en saisir le fil conducteur alors qu’il était si près de s’en emparer. L’idée de l’amant entre Pryam et Anthony lui arracha un subtile et éphémère sourire en coin. C’était risible. L’autre l’hypothèse l’était beaucoup moins et pourtant Johan s’évertuait à innocenter l’homme qui l’avait accueilli sur son toit. C’était évident, normal en un sens, bien que cela aille totalement à l’envers de l’intelligence dont ce garçon avait démontré jusque là. « Y a-t-il véritablement quelque chose de cet acabit que mon père puisse ignorer, Johan ? » Question rhétorique cherchant à le mettre au pied du mur. Innocenter Pryam serait faire de lui un homme si peur informé, si peu logique que s’en serait une insulte. L’accepter était un pas mal aisé et c’était celui que Morghann voulait le voir franchir. « Bien sûr qu’il le sait. S’il garde le silence sur ce qu’il sait, c’est que les raisons sont d’envergure. »

Observant les deux assiettes prêtes, il décroisa les bras pour se rendre dans la salle à manger où il prit place à table avant d’être servi. « Et je ne peux qu’être en accord avec lui sur ce point. Notre famille porte bien des secrets. Des horreurs. Des hontes. Des sacrifices. Des preuves d’affection camouflées. Parfois égoïstes… Ils sont souvent nécessaires. » L’obsidienne de ses yeux se posa fermement sur Johan avant d’achever un : « Et la chape de silence qui repose sur Evans est nécessaire autant qu’elle est égoïste. Lorsqu’un secret se scelle, on trouve souvent de part et d’autre un bénéficiaire et un lésé. Un élu et un sacrifié. » Un sacrifié qui refusait de le demeurer. Mais l’élu parmi d’autres s’en trouvait être Howard, lui-même sacrifié à bien d’autres égards et il n’était pas envisageable qu’il en supporte le fardeau ajouté. Morghann prit son repas en silence avant de se retirer.

Mar 9 Aoû - 19:30
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