[LOUP-GAROUS] Mémo

On dit que la lune change les hommes en loup, que dans les ténèbres, ils déchirent la chair de respectables innocents en sommeil et dévorent leur cœur encore palpitant. On tremble dans son lit à la lecture de ces contes, on frémit au moindre hurlement du loup en mal d’amour, on crie sa détresse sourde lorsque leurs yeux jaunes, bordés d’une fourrure maculée, croisent un regard tétanisé. On dit qu’on ne leur échappe pas, que l’odeur grave son esprit à jamais et qu’on est pour toujours poursuivi. On dit que ces hommes deviennent des bêtes qu’aucune morale ne vient effleurer : la réalité est plus complexe que ces quelques fables. Les chasseurs et ceux de l’Envers savent qu’il existe trois lignées lycanthropes : les maudits, les ritualistes et les contaminés.



Les loups-garous maudits sont une lignée qui, de génération en génération, est frappée de la malédiction subie par son originel au Moyen-Âge. Elle se transmet en héritage, créant tantôt remord ou fierté. Leur lycanthropie est à voir comme un sac d’énergie à vider au plus tard un mois après la dernière transformation : c’est au loup de décider du moment adéquat. A défaut, l’énergie se libère au terme du mois et la transformation opère. Volontaire ou non, ils deviennent des bêtes incontrôlables au cours de leur métamorphose et n’ont pas mémoire de leurs actes. En cas de transformations trop récurrentes, le puits d’énergie n’est pas assez rempli : la créature est plus faible et vulnérable. On reconnaît ces loups par une marque noire qu’ils portent tous et qui vire à l’apparence d’une peau brûlée au fer rouge lorsqu’ils se transforment trop souvent.

Les loups-garous contaminés sont une lignée qui se repend par morsure ou griffure comme une maladie contagieuse pour lequel il n’existent aucun remède. Ils se transforment à la pleine lune et s’ils n’ont aucun contrôle de la créature qu’ils deviennent, ils gardent parfaitement en mémoire leurs agissements de la nuit. Indétectables, on ne se rend généralement compte de leur lycanthropie qu’au moment de leur transformation. En effet, même si un humain est mordu ou griffé, sa blessure disparaît très rapidement en raison de leur rapide régénération, laissant la surprise frapper à la prochaine pleine lune, âme détruite par la bête. C’est d’ailleurs ce genre de cas qui inquiète le Cénacle : si ceux qui ont été identifiés peuvent être surveillés, les nouveaux-nés sont imprévisibles et, mal entourés lors de leur première pleine lune, ils causent bien des morts et donnent naissance à d’autres contaminés.

Les loups-garous ritualistes sont une lignée née d’un pacte. Leur lycanthropie est un acte volontaire par lequel un humain souhaite accéder à une force surhumaine. Le prix est celui de leur âme qui leur est arrachée au cours du pacte. Ils ont un parfait contrôle de la bête après quelques transformations d’entraînement. Il s’agit d’une seconde peau, comme le costume d’un super-héros (ou d’un super-méchant) dont ils activent la pleine puissance à leur guise. Nulle contamination, nul héritage, cette race est sûrement la plus libre de toutes, du moins… En apparence. Car si le prix à payer pour la transformation est une âme, celui pour accéder à ce rituel secret datant de Lycaon est un asservissement au groupuscule qui le fournit : l’Arcadie.



Puissance physique, régénération… Le loup-garou est une créature très difficile à tuer, mais ses caractéristiques exactes dépendent de sa lignée.

Les maudits sont les loups les plus puissants. Issus d'un antique individu (l’originel immortel), il n'existe pas beaucoup de ces lignées. La force de ces créatures est telle qu'ils peuvent briser en deux un char d'assaut dernière génération sans effort au plus fort de leur métamorphose. Leur capacité de régénération est impressionnante, et peut aller jusqu'à la repousse d'un membre coupé. Étant maudits, ils ne peuvent entrer dans les lieux consacrés.

Les ritualistes sont des loups garous par choix. Ils se sont changés grâce à un rituel magique et ont donc plus de contrôle que les autres loups garous. Ils sont pourtant plus faibles, bien qu'ils puissent se transformer à loisir.

Les contaminés sont ceux des loups garous que la masse connaît, ceux qui transmettent leur lycanthropie par les griffures ou les morsures. Ils sont plus forts que les ritualistes, moins que les maudits, leur vraie force se trouve dans leur nombre et leur aisance à se répandre. Ils sont extrêmement surveillés par le Cénacle et placés sur liste noire.

Les loups-garous craignent l’argent, seul métal capable de transpercer durablement leurs corps et entraver leur régénération. Lame ou balle en argent, les chasseurs ont parfaitement conscience de cette faiblesse et en usent pour les tuer.

Les Maudits : Au Moyen-Âge, un homme, plein de rancœur, scella un pacte avec un démon des croisements : son âme contre la puissance. Ainsi se fut-il offert la capacité de terrasser ses ennemis, les éliminant un par un. Don crut-il ! Malédiction cela s’avéra lorsqu’à ses griffes échappa un Earl, sorcier de son état, qui en statut de victime se refusa. Pire, l’Earl détourna et pervertit cette aberration en l’étendant aux cinq enfants du loup. La lycanthropie devint une malédiction héréditaire. Nulle contamination, les blessures qu’ils infligent cicatrisent mal, même en usant de magie ou potion. Si la peau se referme, des lésion internes persistent et crée souvent un handicap, moteur généralement. Seuls les anges sont capables de les guérir pleinement. Une éternelle rivalité détourne les chemins de la famille Earl et celui des maudits. Ils ne s’apprécient pas et les accros ne manquent pas dans l’histoire, brisant la glace de cette guerre froide pour un temps : les deux camps savent parfaitement qu’il ne serait pas bon de combattre ouvertement. Alors qu’ils doivent côtoyer le même monde, aucun ne cherche à dissimuler le mépris qu’ils ont pour l’autre tout en préservant un statu quo tendu.

Les Contaminés : On dit que c’est la guerre qui leur a donné vie. Que les peuples laissés dans la misère et la famine ont été la proie de fulgurantes épidémies : la suette, le feu sacré, la peste noire… Les fièvres ont frappé l’humanité et si de nombreuses ont passé avec le temps, la violence et la médecine, l’une d’elle a continué de sévir. Il s’agit de la lycanthropie : une destruction non pas du corps, mais de l’âme accablée par les tourments. Elle se déchire et s’aliène jusqu’à ne plus exister. Si la contagion s’applique par morsure et griffure, quelques chercheurs de l’Envers émettent l’hypothèse qu’elle peut être créée par un profond tourment de l’âme, en témoignent les cadavres lycanthropes retrouvés dans les camps de concentration ou la forte population contaminée dans les régions telles que la Syrie ou la Crimée. D’autres plus septiques se retranchent derrière la simple présence d’un individu contaminé dans ces zones, profitant du chaos pour répandre sa ‘maladie’. Face à cette menace, le Cénacle mènerait des investigations pour mettre un jour un remède ou un vaccin. Nul ne sait si ces recherches ont abouti ou non et quelques détracteurs mentionnent la présence de laboratoires positionnés en Syrie ou en Crimée. Quant à savoir s’ils sont là pour capturer des spécimens pour les recherches ou si les spécimens retrouvés en Syrie ou en Crimée sont les résultats d’expériences qui ont mal tournées… Seul la section de recherche pourrait en avoir une idée exacte.

Les ritualistes : L’histoire d’Arcadie remonte à l’antiquité lorsque son roi Lycaon fut puni par Jupiter (Zeus) pour avoir tenté de lui servir, par mépris des Dieux, de la viande humaine à dîner. En loup fut-il transformé à sa tablée et sa descendance aurait perpétué le sacrilège, détenteur d’un rituel honni. On les dit éteint et les tremblements du passé se sont effacés avec le temps. Il ne reste d’Arcadie que le souvenir bien heureux d’un pays mythique, idyllique et utopique, qui inspira le siècle des Lumières et bien des œuvres en son nom. Groupuscule clandestin, l’Arcadie s’est maintenue à l’abri, prêchant auprès des humains quelques promesses corrompues en un pacte scellé : servitude et âme contre le pouvoir tant espéré. Subtile mélange entre mafia et secte, ses membres convertis sont souvent persuadés que leur évolution d’humain à lycanthrope est le destin de la Terre dont ils sont les pionniers. Indétectables, ces loups se faufilent dans la population et répandent les volontés de l’Arcadie.

Il est à noté que Fenrir n’apprécie guère ces trois lignées, les considérant comme des déviances à la suprématie du loup. Il n’est pas rare de voir les loups-garous être attaqués par les troupes de Fenrir : son but ? Les anéantir tous.



Les maudits suivent la même obéissance qu’on accorde à un père. Il existe trois grandes familles, par un alpha gouverné, que nul loup ne saurait détrôner. Pères de ses petits, ils sont à leur meute le chef mais de l’originel immortel, ils suivent les volontés à jamais. Les maudits ne sont pas tant inquiétés par le Cénacle. S’ils sont surveillés, ils le sont moindrement que les deux autres lignées. Leur rivalité avec les Earl les tiennent en respect… Et en laisse.

Les contaminés ont préservé un semblant d’instinct de meute. Tel les vampires, la transmission de leur infection crée une sorte de lien pseudo-filial et les réunit. Toutefois, force est de constater que leur nombre et leur forte extension les rend désorganisés : il est difficile pour eux de se rassembler, de discuter et de se mettre d’accord, ce d’autant plus qu’ils sont la proie favorite des chasseurs. Ils sont également très surveillés par le Cénacle et immédiatement placés en liste noire dès qu’ils sont identifiés. On dit que le Cénacle les traque, les tue ou en fait des rats de laboratoire pour les vaccins, ce que le Cénacle dément : les spécimens participants aux recherches ne sont évidement que des volontaires.

Les ritualistes sont indépendants. Peu nombreux, ils sont libres comme l’air. Ils disent qu’ils ont trouvé un rituel dans les écrits angéliques, démoniaques ou païens qui leur a octroyé leur lycanthropie, c’est d’ailleurs pour cela qu’on les appelle les ritualistes et non les Arcadiens. En effet, l’existence d’Arcadie n’a jamais été prouvée et ses membres, même torturés, ne révéleraient jamais la vérité…



Les maudits ont des valeurs très familiales et soudées. Initialement vécu comme un malheur qu’on transmettait à sa progéniture, ils ont appris à être fiers de leur puissance. Une très grande majorité d’entre eux a accepté le loup comme une partie d’eux-même et refuse avec violence qu’on trouve le moindre remède aux maux qu’ils causent. Ils sont bien plus proches de l’animal que les autres lignées. Les maudits éprouvent une certaine rancœur contre les Earl et une lueur de défi brille dans leurs yeux lorsqu’ils les croisent.

Les contaminés vivent dans la peur. Ils sont souvent mal encadrés et lorsqu’ils le sont par le Cénacle, ils ont la vie rude. Leur plus grande terreur est l’astre lunaire et nombreux sont ceux qui deviennent fous à l’idée de tout ce sang versé. C’est comme être atteint d’une maladie incurable et contagieuse, la délivrance de la mort prochaine en moins.

Les ritualistes sont très attachés à l’Arcadie et agissent pour elle. Tels Lycaon, ils n’apprécient guère les Dieux ; il se pourrait même qu’ils aient initié et fait perdurer le délitement, le poussant jusqu’à, aujourd’hui, son paroxysme. Ils sont convaincus qu’ils construisent un monde meilleur et qu’ils sont les prototypes de l’évolution de l’humanité : ils résistent aux maladies, se régénérant aisément. Que demande le peuple ?

Il existe un lien entre le loup et l’homme défait de son âme. Moins fort pour les ritualistes, il est prépondérant pour les maudits : une sorte de fil rouge à leur histoire. En fonction de sa lignée, le loup-garou n’aura pas la même place dans la société de l’Envers, ni les mêmes ambitions, ou les mêmes rapport à la bête.

Les maudits et les ritualistes sont très peu nombreux : au cumulé peut-être une centaine à travers le monde là où les contaminés sont plusieurs milliers. Le niveau de conscience et de maîtrise des actes durant la transformation dépend de la lignée. Chaque lignée et clairement distincte l’une de l’autre et il ne peut y avoir d’union, d’enfant, entre deux lignées. Elles ne sont pas compatibles.

Les loups vivent en moyenne 100 ans à l’abri des maladies humaines. Seul l’originel de la lignée des Maudits est immortel et a près de 900 ans.



Nous avons fait des loups-garous un monde assez variés. Il y a différents niveaux de force, de maîtrise du loup, chacune allant avec ses avantages et ses inconvénients. Prenez en compte que le loup est un fil rouge dans l’histoire de votre personnage.

N’hésitez pas à peaufiner le contexte actuel et lire les fiches de vos confrères pour créer des liens. Proposez vos idées : si elles sont cohérentes avec le contexte, nous seront ravis de vous suivre.

Pour les maudits, il n’existe que trois familles descendants de l’originel. Eu égard de leur rareté, nous n’accepterons pas d’avantage de création : nous souhaitons renforcer les familles existantes, le jeu n’en est que plus riche. Leurs morsures sont pour l'heure incurables par tout autre d’un ange.

Pour les ritualistes et les contaminés, n’hésitez pas à être force de proposition.



Nous n’avons pas spécialement d’attentes pour la race des loups-garous si ce n’est de faire ressortir la dualité / fusion entre l’homme et la bête mais également leur statut à la fois de prédateur et de proie dans la société.

Pour ce qui est de l’originel des Maudits, nous attendons avec impatience son incarnation et nous espérons qu’il saura faire bouger sa lignée avec doigté sur le grand échiquier de l’Envers.