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 I've been waiting | Nikolaïs

Meyrick Vetrov
L'étrange sous la normalité :
Créature, disent-ils, se targuant de le classer, de le comprendre et de l'adresser, pensant, sans doute, ses ailes étriquer, son esprit évincer, par l’appellation écrasée… Il ne l'est pas, ne le sera jamais. Les mots, les noms portent plus qu'ils ne peuvent l'appréhender, et son être au chemin lézardé d'impacts de destins aussi divers qu'altérés, porte déjà l'empreinte d'un concept unique : il est un Aîné, l'ailleurs son royaume par tant de vermisseaux occulté.

Tell me More : Douce et délicate petite chose que le secret, comme les ailes d'un papillon qu'il s'amuse à trouer de la pointe d'une aiguille.
PROFESSION : Héraut des Aînés
Crédits : Jovana Rikalo & Altug Elveris
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Meyrick Vetrov
13 Février


Il avait une idée précise de ce qu'il désirait mettre en œuvre pour cette rencontre, sa toquade du moment, sa fantaisie personnelle à laquelle il céderait, et qu'on lui accorderait. Oh oui, il n'en doutait pas un instant, il ne saurait refuser.  Mais pour l'instant, il s'agissait simplement de le retrouver. Car lorsqu'il était venu à Last-End, il n'avait eut en tête que la destruction de Carter et rien d'autre. Et il n'avait donc aucunement cherché à s'intéresser à quoi que ce fut d'autre, puisque tout le reste n'avait pas d'importance pour lui… C'était donc sans vexation qu'il avouait sa propre faute. Malgré l'exclusivité de son affaire, il aurait dû se plier à l'évidence et s'informer. Fort heureusement, il n'avait pas été trop tard pour remédier à ce manquement lorsque ses serviteurs lui avaient apprit qu'il était venu en ces lieux… Amusante surprise que celle-ci, et inattendue. Non qu'il ne l'aurait pas pensé assez audacieux pour effectivement venir défier le Cénacle sur son propre terrain, mais il était encore tôt, depuis sa renaissance. Il le savait revenu oui, il n'aurait pu l'ignorer mais ses prétentions devaient être bien solides pour justifier tant de hâte. Et cela l'intriguait et l'attirait. Enfant d'une des plus agréables périodes de l'humanité, il avait été l'un de ses favoris, et le voir revenir à la vie promettait assurément au Héraut du chaos un spectacle à la mesure de ses attentes, ce qu'il n'avait guère trouvé depuis longtemps. Oh oui, le savoir présent avait éveillé d'autres envies que le témoigne d'une simple conclusion  à une triste et ancienne erreur. Et qui pourrait l'en blâmer ? Se restreindre alors même qu'on plaçait à sa portée une telle opportunité ? Un tel trésor d'anarchie ? Il ne pouvait que saisir le plaisir qu'on lui offrait. La chance de s'amuser. Car il ne pouvait que l'amuser, n'était-il pas ? Il s'était déjà montré fort convainquant auparavant et ne pourrait… que recommencer.

Invité auprès de lui en cette soirée, il ne saurait pas non plus, certainement, le faire attendre. Installé dans la verrière, au milieu de la luxuriante nature savamment entretenue par le personnel de la loge, sa forme physique reposait sur une chaise de fer forgée. Sans un mot, sans un geste, luisant délicatement, pâle à la lueur de la lune, ses fins cheveux blonds semblant tressés d'étoiles minuscules. Sa longue robe immaculée formait d'impeccables plis autours de lui, les pans frôlant le sol, et semblant se fondre dans la noirceur de l'ombre immense qu'il projetait. Une ombre distordue et maléfique, issue du plus pur cauchemar, au-delà des capacités d'entendement humaines. Le tourne-disque de cuivre grésillait légèrement par instants, jouant la mélodie qui berçait son observation, basse et discrète. Par instant, un souffle de vent glacé venait souffler de la vitre laissée ouverte, apportant un délicat duvet blanc avec lui, et faisant frémir son corps, bien qu'il ne sentit pas le froid. Son jardin semblait innocent, à la lueur du soleil, mais la nuit lorsque le voile s'ouvrait, sa véritable nature perçait, accompagné par un délicat parfum d'au-delà et de profondeurs, piquetée d'une iode subtile.  Il sentait son essence approcher, et un délicat sourire vint peindre les traits de porcelaine tandis qu'il consentait enfin à se relever. L'ondoiement de cachemire et brocart bruissait dans ses mouvements tandis qu'il approchait d'une corolle purpurine, coupant la tige dans un bruit net et sec, l'observant avec une sombre gaîté tandis que les portes s'ouvraient. Ses yeux leur décochèrent un regard en coin, leur éclat bleu pétillant, mais il ne se détourna pas de son observation, alors que son serviteur s'inclinait, introduisant son invité, puis se murait dans le silence, attendant ses volontés.

« Une vodka je te prie, la bleue » Sa voix douce ne portait qu'une très subtile intonation, et l'ombre des inflexions russes, en accord avec l'inspiration choisie pour son masque. Laissant l'humain s'éclipser avec sa commande, il s'intéressa enfin pleinement à celui qu'il avait fait quérir. De nouveau muet, il l'étudia un moment, avant qu'une moue mutine ne vienne fleurir ses traits, les adoucissants d'une toute autre façon, semblant les illuminer comme une aube rosée. Impromptu, le souvenir des espérances d'Hécate venait de lui revenir, et son calcule à son sujet… et cela l'amusait terriblement, autant qu'il était ravis de revoir ce si appréciable acteur des péripéties passées. Élevant la main tenant la fleur, il pencha très sensiblement la tête sur le côté, et l'invita à approcher « Attache-la dans mes cheveux, veux-tu ? » Il ne saurait refuser, aussi se tourna-t-il pleinement dos à lui et face à la large baie donnant sur l'océan. Il y eut un silence pendant quelques longs instants, tranquille, puis il reprit la parole, sourire aux lèvres « Moi qui pensait qu'aucune âme en cette ville ne pouvait contenir le moindre espoir d'intérêt, j'ai été agréablement surpris de constater ta venue » Un soupire, et il ferma les yeux, immobile une fois de plus…

Sam 28 Mai - 4:26
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Nikolaïs Werner
L'étrange sous la normalité : Réincarné par l'Archange Rémiel, je suis Adolf Hitler. Je suis le possesseur de Longinus.
PROFESSION : Peintre
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Nikolaïs Werner
L'invitation était tombée comme une cerise sur le gâteau, le point d'orgue et clé de voûte de ce qui commençait à se mettre en place. A Last End, il découvrait les terres ennemies comme un militaire pourrait le faire. Il préparait le terrain de la guerre et entrait au cœur des rumeurs, les effleurant sagement sans les percer. Il ne souhaitait pas forcément les connaître, il les apprendrait en temps et heure. S'il brusquait la machination, il risquait de déclencher une contre-attaque dévastatrice de la part du Cénacle. Il devait se montrer prudent car il se savait surveillé. Il savait aussi comment échapper à cet œil de Moscou pour rencontrer ses alliés et amis. Ça avait été le cas pour Nora, cela le serait à nouveau pour Meyrick. Il ne désirait qu'une chose : que rien d'anormal ne parvienne aux oreilles de Pryam Earl tant qu'il n'en aurait pas décidé autrement. Le portrait qu'il peignait s'acheva dans un silence tendu, comme s'il marchait sur une corde raide au dessus du vide. Le risque de chute était latent et pourtant, il se refusait à perdre et à réduire le tableau en éclat de bois et toile. Une inspiration, douloureuse et il laissait sa tête en arrière retomber. Il relâcha le pinceau qui vint tâcher le sol du studio d'une agonie carmine. Un peu plus ou un peu moins ne ferait nullement la différence. L'instant se faisait pesant, il sentait l'étreinte de son tourment, les ravages d'une maladie dévorante et il serrait le poing. Grain de folie, son sourire s'élargit sans qu'il ne puisse vraiment le contrôler et il s'était mis à rire comme un homme torturé le ferait une fois ses nerfs mis à vifs par ses tortionnaires. Le supplice en devenait un déchirement, cauchemars enfouis de leur perte. Elle, son Eva, son monde, ses sujets, son empire. Du rire il passa aux larmes sans le moindre signe avant-coureur, sans la moindre logique si ce n'était la sienne : le chaos.

Lorsque ses yeux d'un vert trépassé s'ouvrirent à nouveau, ils fixèrent le portrait qu'il venait de peindre avec une hargne sans merci. Le mépris, la rage n'étaient que de faibles mots pour traiter de l'ampleur de son courroux. Il le haïssait, cet homme. Et il le tuerait. Il tuerait le Lord à la tête du Cénacle, le sorcier dont les traits de peinture lui faisait face, comme l'insolence d'un fantasme malsain. Il ne gravait ses traits de couleurs que pour en apprécier d'autant plus le teint livide dont la mort draperait cet homme. Un souffle, dents serrées et il se détournait de son travail. Combien de fanatiques achèteraient ce tableau maudit ? Beaucoup et il était certain que cela attirerait l'attention de son modèle non consentant. Il aimait ce genre de piques, cette manière de lui rappeler qu'il était là comme un danger latent et pourtant, vraisemblablement, il était inoffensif pour l'heure. Il aimait cette taquinerie, sa façon de lui dire qu'il avait pensé à lui de longues heures. Et qu'il en avait les mâchoires douloureuses. Une douche calma son obsession, et son attention se tournait progressivement vers cette vieille connaissance. Il fermait un veste noire sur une chemise au blanc cassé et redressait son port fatigué : il avait peint toute la journée et son esprit gardait cette part embrumée. Dans les ombres, il bernait ces chiens, dissimulant son existence comme il dissimulait celle de sa Lance lorsqu'il venait à vagabonder sa présence. Pas ce soir. Celui qu'il allait voir n'était pas ennemi. Du moins ne l'était-il pas autrefois. Probablement avait-il tord de répondre à l'appel sans savoir de quoi il encourrait mais il prenait le pari. Il était bien revenu à la vie une fois... Pourquoi pas deux ?

Il ne s'était pas attendu à ce costume de chair. S'il en était surpris, il ne laissa pas le trouble perdurer et vogua sur une observation contemplative de la créature qu'il rencontrait. Probablement était-ce là une de ses habitudes artistiques. Son regard se perdait sur ses attrayantes proportions, l'enlacement parfait de ses cheveux, les plis impeccables de ses vêtements, le geste raffiné de sa cueillette. Tout avait des allures d'une excellente maîtrise. Son esprit divaguait sur les flots d'une rêverie sublime, nonobstant les ombres affreuses de la verrerie et les attraits monstrueux de cet entretien. Il avançait jusqu'à lui, saisissait délicatement la corolle. Ses yeux quittait l'enveloppe féminine pour la fleur dont il caressait le pétale sanguin. Il glissa la tige au cœur d'une tresse blonde, s'assurant de sa stabilité autant que son silence. « Ton intérêt m'honore. » Dans son dos, il avait eu cure du magnifique panoramique sur l'océan. Last End n'avait aucun intérêt, aucun attrait à ses yeux. En revanche, l'Aîné en avait et en cela, captait son regard. Le profil féminin était des plus agréables, porteur souverain de ses attentes physiques. L'or de ses cheveux, le saphir de ses prunelles : la lubie du Seigneur de l'Ailleurs lui plaisait et un instant, il se mit à songer que ces traits éclairés par les étoiles seraient probablement l'inspiration de sa prochaine œuvre. « M'est-ce alors permis de rêver t'avoir à nouveau à mes côtés ? » C'était prématuré que de le penser avec assurance, et Nikolaïs en avait parfaitement conscience. Il prit sa main de porcelaine qu'il ramena au niveau de son épaule pour y déposer un baiser, ses lèvres effleurant à peine ses doigts.

« Tu étais un allié remarquable. Ton hôte n'avait toutefois pas le charme de celui-ci. D'où t'es venue cette... Idée ? » Il pouvait appeler cela ainsi, à défaut d'autre chose. Il n'avait pas trouvé meilleur terme, rien d'aussi adéquat. Un sourire en coin marqua ses lèvres : « Je devrais m'offusquer de ton accent russe mais je m'en réjouis au contraire. Il me rappelle à chacune de tes paroles combien l'URSS n'est plus et que la Russie est loin de porter aussi fièrement que jadis le rouge de son drapeau. Il me remémore combien Lénine n'est plus qu'un lointain souvenir. » Tout comme les effluves de son propre parti poussées au rang de crime contre l'humanité. Cela avait chu, l'un comme l'autre. Mais l'accent russe de l'Aîné ne lui rappelait pas sa propre défaite, mais bel et bien celle des rouges. En cela, il se satisfaisait de l'entendre. Il n'y avait qu'à voir les récents déboires de Poutine pour comprendre combien se pays battait de l'aile, là où l'Allemagne se portait assez bien. « Dois-je te remercier pour la guerre froide ? » Ses anciens ennemis se battant entre eux dans une course contre la montre scientifique. Un cirque des plus risibles et il était assez probable que le Chaos s'y soit bien amusé. Il ne faisait alors que vérifier une certitude. Il laissa son sourire retomber avant d'aborder un point plus sérieux : « Si je suis ton seul espoir d'intérêt en cette ville, qu'es-tu venu y faire en mon absence ? » L'Aîné n'allait en certain lieu que pour y semer le chaos... Alors il y avait à parier que leur plans puissent se rejoindre ? Ou pas.

Sam 4 Juin - 17:53
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Meyrick Vetrov
L'étrange sous la normalité :
Créature, disent-ils, se targuant de le classer, de le comprendre et de l'adresser, pensant, sans doute, ses ailes étriquer, son esprit évincer, par l’appellation écrasée… Il ne l'est pas, ne le sera jamais. Les mots, les noms portent plus qu'ils ne peuvent l'appréhender, et son être au chemin lézardé d'impacts de destins aussi divers qu'altérés, porte déjà l'empreinte d'un concept unique : il est un Aîné, l'ailleurs son royaume par tant de vermisseaux occulté.

Tell me More : Douce et délicate petite chose que le secret, comme les ailes d'un papillon qu'il s'amuse à trouer de la pointe d'une aiguille.
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Meyrick Vetrov

L'ombre fine d'un sourire plus acéré frôla ses lippes un bref instant, qui ne dura pas, cependant mais oh comme c'était ironique. Comme c'était amusant. Et il n'y avait bien que lui pour y survivre. Honoré de l'intérêt qu'il lui portait quand tout autre en aurait été glacé et terrorisé de subir son attention, exalté aussi, évidemment, mais néanmoins terrorisé… Il n'y avait que lui, pour l'observer comme il le faisait et se délecter de son attention. Mais c'était également pour cela que cet humain sortait du lot. Pour cela que, jusqu'à ce qu'il change d'avis, l'âme abritée par le cocon de chair n'avait rien à craindre de lui. La question ne reçue aucune réponse et pourtant, il le laissa se saisir de sa main, ses doigts délicats et pourtant terriblement forts, capable de broyer les os humains, reposant sereinement dans ceux, rugueux, de l'Allemand, à peine parcourut d'un frémissement. La peau en était froide et ferme, à la fois douce comme le plus doux vélin à la paume mortelle, et aussi dure qu'un diamant aux perceptions magiques du réincarné, prouvant assez ce que Nikolaïs savait déjà : sous l'apparence de délicatesse extrême, la créature était un prédateur mortel pour toutes les espèces qui n'étaient pas la sienne. Cette apparence n'était qu'un leurre destiné aux nombreux fous bridés par leurs perceptions tronquées. Il n'avait, en soi, pas besoin de répondre à sa question, car bien que son bon vouloir fut le fruit de ses caprices, et qu'il faille encore l'obtenir activement, il ne rechignait pas à soupeser l'option de le soutenir une fois de plus, et l'acceptation de son baisé en était une preuve suffisante pour eux deux. Ses yeux cillèrent volontairement, et à l'instant où la peuple de ses lèvres frôla la peau immaculée, elle sembla se parer d'une corolle de chaleur éphémère.

Un rire, carillon argentin, puis des mots amusés : « D'une affaire que je devais régler avec un individu aux goûts familiers mais impavides » Cela n'avait que peu d'importance en réalité, il n'allait pas achever cette affaire-là avant quelques temps désormais. Elle attendrait. Il était patient, infiniment patient, lorsqu'il le fallait. Alors il patienterait le temps qu'il faudrait pour retourner à l'individu pour lequel il avait construit ce masque. En attendant, quelque chose lui disait que des prospects tout aussi intéressants pouvaient germer ici, là où il ne l'avait pas imaginé. Nikolaïs changeait toute la donne, bien entendu. Cet homme était imprégné de Chaos, comme si une part de son essence stellaire s'était dissout en l'humain pour le marquer à jamais du sceau de sa domination. Oh… Hécate pouvait se targuer d'avoir son amour et sa loyauté, mais Nikolaïs était l'enfant du Chaos, son affidé à lui. C'était lui qu'il répandait avant tout le reste. Et il en était délicieux. S'il n'avait été fait de matière terrestre, s'il avait pu s'élever aux travers du voile qui bridait les créatures de ce monde, sans doute aurait-il fait de lui l'un de son million de favoris. « Et la guerre du Vietnam, et la guerre de Corée, et les conflits en Crimée...J'ai pu m'occuper, comme tu vois » A nouveau, le même sourire effilé, le temps d'un battement de cœur « Ils accueillaient mes dons avec une telle conviction. Une telle candeur. Et pourtant, j'ai rarement été aussi déçue qu'au fiasco de Cuba » Une petite moue, bien réelle et physique celle-là, froissa ses traits, accentua ses lèvres délicates. Un soupire franchit ses lèvres, ajusté pour convoyer une déception dont la feinte était parfaitement exécutée, mais pourtant pas tout à fait sincère, puisque tout revers n'appelait qu'à une nouvelle idée et n'était en rien une fin. « J'aurais voulu qu'ils activent ces missiles »

Il n'argumenta pas davantage à ce sujet, préférant à la place rebondir sur l'interrogation qu'on lui adressait : « Je travaille pour mon créateur cette fois. Je dois régler une vieille querelle de façon définitive » Il se tourna enfin vers lui, d'un mouvement lent, les pans de sa robe bruissant dans le geste. Nikolaïs était bien plus grand que lui, sous cette nouvelle apparence, ce qui changeait de leur dernière rencontre. L'observant, une lueur joueuse et pourtant sérieuse dans ses prunelles prussiennes, il expliqua davantage, se livrant d'une voix douce et chantante : « Lovecraft est ici, et puisqu'il a échappé à nos bons soins en mourant la dernière fois, je me dois de lui rendre une visite de courtoisie… » Et le ton avec lequel il affirmait cela voulait certainement tout dire. Ce serait une visite de courtoisie définitive. Il n'en réchapperait pas et son âme ne reviendrait plus jamais aux anges. Il la conserverait en attendant de trouver une punition adéquate pour son indiscrétion. « Je comptais m'occuper de cette visite, puis repartir, tout simplement… Mais... » Sa voix s'interrompit un bref instant, accrochant l'air et le son avant de poursuivre « J'ai décidé de changer mes plans lorsque j'ai su que tu étais ici » Était-ce si étonnant ? Il changeait d'avis autant qu'il le voulait si cela était à son bénéfice. Et retrouver cet homme si profondément marqué par lui était plus qu'une simple toquade. Il éleva une main, frôlant son visage, ses traits puissants et marqués… Son regard ne le quittait pas, mais il se fit lentement plus profond, plus pénétrant, plus magnétique tandis qu'il s'insinuait au travers de l'effet des médicaments et du contrôle de soi. Au sol, son ombre grandit encore, se tordant en une masse informe et démente qui enlaça celle de l'humain…

« Conte moi tes projets... » Une invitation, et pourtant bien plus que ça… une acceptation, une bénédiction, une grâce à l'encontre de ce qui bouillait en son tréfonds…

Dim 5 Juin - 17:37
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Nikolaïs Werner
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Nikolaïs Werner
Rien n'était laissé au hasard, ni même à l'imagination pure. Ce costume de chair était là pour un motif bien précis et si l'Aîné ne lui en disait que peu, ça lui était suffisant pour comprendre qu'il ne s'agissait pas d'une toquade, d'un désir soudain, mais d'une énième machination. Nikolaïs ignorait qui était cet individu, mais il le remerciait. Le choix avait des allures dont il avait longuement clamé les bienfaits, celui d'une peuplade nordique, païenne et supérieure. Une race meilleure que toute les autres et son regard en caressait les traits fins et fragiles, absorbé par leur perfection artistique. Une sur-éminence prussienne presque irréaliste et pourtant, de chair et os, là, dans l'emprise de ses prunelles. Il captait la marque infime et éphémère de ses sourires, le pli délicat et subtil de leur existence. Il appréciait leur manière d'être un simulacre, une exécution pointue, une reproduction maîtrisée de ce qu'affichaient d'ordinaire les humains. Il était un bon acteur et habile manipulateur. S'il ne le connaissait, il aurait succombé, il aurait imaginé à tord un raisonnement qui pouvait lui incomber et se serait perdu dans des suppositions farfelues. Ces gestes infimes n'étaient pas des actes manqués, aucune trahison de sa psyché, ils étaient ce que Nyarlathotep voulait qu'il voit, ce qu'il avait décidé de montrer. Ni plus ni moins. Ces expressions, les inflexions de sa voix étaient des efforts qu'il lui décernait, restait à en connaître le but et l'utilité. La complaisance ? La manipulation ? Nikolaïs avait pourtant cru avoir dépassé l'état de jouet à ses yeux. Il n'avait pas besoin de cela avec lui. L'allemand aurait actionné les missiles, il aurait usé des bontés que l’Éternel du Chaos aurait mis entre ses mains.

« Excellent palmarès. » fit-il calme et pourtant des reproches pour moitié dans le ton de sa voix, ceux de ne pas avoir été appelé à ses côtés pour cela. Nyarlathotep n'avait pas cherché à le retrouver, à le faire ressurgir d'entre les morts, du moins pas à sa connaissance. En lieu et place de cela, c'était les anges qui étaient venu le tirer de son mortel sommeil. Pas étonnant qu'il soit de mauvaise humeur au réveil et ait des envies de massacres Earliens. Peut-être était-ce alors ce qu'avait recherché l'ancestrale créature : la colère en lui. Il en aurait eu, avec ou sans les anges. Sa réincarnation ne faisait que d'avantage le borner dans sa conquête du Vatican. Meyrick s'était bien amusé, avait amplement trouvé de quoi se divertir. La frustration au sujet des missiles n'était qu'un piètre lot de consolation face à l'abandon dont il avait été encombré. S'il avait été là, il aurait été satisfait car Nikolaïs aurait, lui, activé ces engins de destruction.

Pouvait-il alors pleinement lui en vouloir ? Il n'avait été qu'un mortel sur sa route d'immortel. Un être insignifiant. Ainsi ce n'avait été des reproches que pour moitié, dans le ton de sa voix, parce qu'il n'était qu'à peine un pion dans l'échiquier du millénaire. Nikolaïs n'avait pour lui que la satisfaction de ne pas avoir pu être remplacé à sa hauteur et que l'Aîné avait été à ce point en manque d'homme chaotique qu'il avait remis des missiles entre des mains qui ne le méritaient pas, des mains lâches et peureuses. Des mains qui se vantaient de saisir le chaos et la destruction mais qui n'étaient que de tremblantes et pathétiques dextres. Des faibles qui avaient frustré et déçu le Chaos Rampant. L'allemand arqua un sourcil et prononça avec un pragmatisme sérieux : « Cela explique l'assassinat de Kennedy, je suppose. » Meyrick n'avait pas du être tout à fait satisfait du consensus approuvé par le président américain, et l'assassinat intervenait très rapidement après cette crise cubaine. Le même genre de vengeance qu'il réservait à Lovecraft de toutes évidences, si ce n'était moindre. L'humain avait eu tord de parler un peu trop et les anges avaient un bien piètre humour que Nyarlathotep n'appréciait guère. Le Vatican était un fléau et sur ce point, il ne doutait pas trouver un consentement relatif. Au fond, c'était aussi l'appel à la paix du Pape qui avait enjoint américains et russes à de meilleures dispositions. C'étaient les anges qui avaient fait revenir l'écrivain plaisantin.... On pouvait leur concéder les guerres saintes et le retour de Nikolaïs mais s'ils ne l'avaient fait, d'autres auraient fait naître des guerres et d'autres l'auraient ramené à la vie. Le Vatican n'était pas indispensable au chaos et avec le temps, ils devenaient lassants et insolents.

Un instant, il chercha la teinte de son visage lorsqu'il lui fit face, enjoint des ténèbres de la nuit, sa lumière bleuté de la lune et sa réverbération sur l'océan. L'éclat et l'intensité de ses prunelles le captèrent et il se laissait envahir de bonne grâce : il ne pouvait créer le chaos en lui puisqu'il l'avait déjà. Il savait comment l'appréhender, le maîtriser, le canaliser. Il en connaissait toutes les couleurs, chaque teinte de sa colère, chaque nuance de son tourment, chaque jeu d'ombre et de lumière. Il avait exploité son chaos, il avait créé un empire, il avait dirigé une massive destruction. Il sentait les tentacules de l'ancestral étreindre son essence, inhiber ses médicaments et son self-control. Il l'enserrait mais Nikolaïs s'en sentait plus libre. Dans ses yeux d'un vert trépassé s'élevaient un enchevêtrement de discorde et de désordre, un royaume anarchique et distordu dans lequel il était un monarque torturé et prédateur. Ses prunelles tremblaient d'une émotion désastreuse égarée entre la grandeur meurtrière et l'affliction néfaste. Il vibrait aux ravages de son chagrin dont il se pensait le martyr : une expression qui n'avait pas sa place autrefois. Il était un être brisé et son désir de destruction n'en était que plus violent, son ambition plus chaotique encore, promesse de massacres à venir. Un sourire sardonique déforma son visage d'une certaine satisfaction. Il laissait le chaos en liberté, se consolant à son existence qu'il devait quotidiennement brider. Ses lèvres s’entrouvraient, il exhalait et ses mains, retombées le long de son corps, avaient un léger tremblement. « Je... » Il réalisa qu'il respirait de manière assez dramatique, il lui fallait cracher ses mots avec rage s'il voulait parvenir à s'exprimer convenablement. Ses prunelles s’obscurcirent d'une noirceur cruelle alors que ses mâchoires se tendaient musculairement. Il la toisait, cette enveloppe corporelle qu'il lui faisait face, il la toisait sans mépris. Il était le dictateur à la folie et il adorait celui à qui il s'adressait. « J'exterminerai les Earls pour leur faire payer leur sottise et leur orgueil. Je les éliminerai, un à un, et je les regarderai hurler leur douleur et leur désespoir. Je leur arracherai leur unité, leur intégrité et je les terroriserai. J'hanterai leur cauchemar et ils craindront ma venue prochaine. Je les mettrai au pied du mur et me délecterai de leur agonie comme ils ont fêté la mienne. J'irai chercher leurs faiblesses, je les diminuerai, je les ferai ramper plus bas que terre jusqu'à n'avoir qu'à les écraser comme de vulgaires insectes. »

Chacun de ses mots étaient hachés, violent, et son accent guttural resurgissait brutalement. « Je dirigerai le Cénacle, je ferai de la politique et m’élèverai au dessus de mes concurrents. Ils ne seront que de piètres orateurs, de pathétiques amateurs qui veulent faire joujou avec le pouvoir sans en avoir jamais senti le poids. Ils perdront, ils s'écarteront devant moi ou je les ferai plier. Je les briserai. Je gagnerai ces élections car aucun d'eux n'a ma carrure, aucun d'eux n'est parti de rien avant de toucher les sommets. Aucun d'eux ne sait se battre et aucun d'eux ne tiendra la distance. » Folie dévorante, il fermait les yeux et laissait sa tête retomber en arrière, la respiration forte. Comme il était bon d'être libre et d'avoir le Chaos lui-même à ses côtés. Comme il était leste, affranchi ! « J'érigerai une Église. Mon Église. Je les endoctrinerai à l'amour païen, à la foi polythéiste. Je les convertirai comme j'ai converti l'Allemagne à mes croyances. Je leur montrerai la voie, je serai leur guide... Et j'affaiblirai le Vatican, je lui déroberai ses croyants et je massacrerai les réfractaires. Je les mutilerai et les seules prières qu'on entendra dans leurs chapelles ne seront que des suppliques pour que je les épargne. Je ferai tomber les anges... Je leur ferai payer d'avoir mis leurs plumes hors du paradis. Je les annihilerai. Ils regretteront de m'avoir souillé. » Sa tête bascula en avant pour s'accrocher à nouveau à son regard : « Toi aussi tu leur en veux, n'est-ce pas ? Ils ont cru de bon ton de faire revenir Lovecraft... Dis-moi, je t'avais offert des monothéistes à disséquer autrefois... Voudrais-tu des anges cette fois-ci ? Voudrais-tu Rémiel ? » Un nom prononcé avec tant d’écœurement. L'archange était celui qu'il haïssait le plus d'entre tous depuis sa renaissance. Nikolaïs devenait intenable, une véritable furie. Ses paroles étaient expectorée avec révolte.

« Last End n'existera plus après mon passage, mais l'Allemagne renaîtra. Mon empire grandira et j'y ferai régner la terreur. Une terreur où ceux qui ne me suivent pas, où ceux qui s'opposeront à moi, seront déportés... Et exterminés. Je retrouverait les mondes et sanctuaires perdus. J'ouvrirai les portes à une magie si puissante... Si forte... » Il tâcha de se calmer, de se canaliser et échouait. Il voulait détruire ceux qui l'avaient fait tomber et achever son travail. Il l'envisageait sa guerre contre le Vatican autrement... Mais pour autant, il revenait aux mêmes travers, aux mêmes destructions et aux mêmes ambitions. Il y aurait une troisième guerre mondiale... Et contrairement à la croyances populairement répondue, cette guerre ne se ferait pas vraiment contre Al-Qaïda. « Nyarlathotep, arrête... » fit-il dans un souffle, à regrets dans un simulacre de ce qui lui restait de raison. Il était exalté par son absence d'inhibition et perdu, sans repère contrôlé. Il aimait l'emprise que l'Aîné avait sur lui, il adorait... Mais il savait aussi qu'il perdait tant de crédibilité et de rectitude dans ses actions quand il ne les contrôlait plus.

Dim 19 Juin - 23:55
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Meyrick Vetrov
L'étrange sous la normalité :
Créature, disent-ils, se targuant de le classer, de le comprendre et de l'adresser, pensant, sans doute, ses ailes étriquer, son esprit évincer, par l’appellation écrasée… Il ne l'est pas, ne le sera jamais. Les mots, les noms portent plus qu'ils ne peuvent l'appréhender, et son être au chemin lézardé d'impacts de destins aussi divers qu'altérés, porte déjà l'empreinte d'un concept unique : il est un Aîné, l'ailleurs son royaume par tant de vermisseaux occulté.

Tell me More : Douce et délicate petite chose que le secret, comme les ailes d'un papillon qu'il s'amuse à trouer de la pointe d'une aiguille.
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Meyrick Vetrov

Il le voyait, s'élevant dans les prunelles comme une aube attrayante aux couleurs inavouables, indescriptibles. Il le voyait, comme une symphonie discordante, un vacarme mélodique dont le son ressemblait tour à tour à un crissement d'ongles sur la boîte crânienne et à une mélopée cynique, aux accents de sarcasme cosmique. Il le sentait, senteur florale sinistre, parfum de macchabées. Le Chaos l'avait marqué, le Chaos le posséderait, toujours. Il était là, le regardant à travers ses yeux, fenêtres sur une âme torturée. Il était là, fine pellicule sur sa peau, sang dans ses veines, comme un tambour battant, comme un second cœur. Comme une illicite promesse. Le Chaos s'élevait de lui, venait à sa rencontre. Librement. Il le sentait palpiter, enfler à son contact, à son étreinte silencieuse et débridée… Là… elle était là, la corde si sensible, enlacée à son intime entité. Frôlement de tentacule. Appeau chuchoté, tout contre l'esprit, tout contre l'âme. Une assurance. Il n'avait nullement besoin de se brider, avec lui. Il n'avait nullement besoin de se cacher. Il était sa source, son inspiration, son créateur, Chaos nourricier. Ses yeux l'absorbait, l'engloutissait… Il suivait et captait le moindre frémissement de muscles, la moindre inspiration, le moindre battement frénétique du cœur. Il avalait l'adoration qu'on lui portait, il la savourait et s'en amusait. Nul besoin de le voir à genoux pour que son être se plie. Et soudainement, enfin, les vannes s'ouvrant, les mots proférés, crachés, immortelle allégeance. La clameur de son sang montait toujours plus haut, les ailes fétides de la folie s'ouvrant pour rejoindre les cieux sur lesquels il trônait… La violence contenue dans chaque syllabe vibrait dans l'air, presque palpable. Oui, oh oui. Toujours plus. Qu'il lui donne encore plus. Qu'il laisse s'échapper tout ce qu'il retenait, toutes ses noires pensées, ses plus sombres passions. Un sourire, doux et cruel, un sourire aimant et venimeux. Et un bref instant, au travers de la fine peau de satin, se révéla le crâne aux orbites caves, des étoiles brillant d'une lueur plus gelée que les tréfonds de l'espace infini. « Plus » glissa-t-il à l'offre. Disséquer des anges était un bon début, mais cette âme-là lui avait échappé trop longtemps, elle avait trop longtemps demeuré hors de sa plus totale emprise. Mais la reconquérir entièrement, étreindre chaque cellule, faire vivre par lui chaque parcelle de son être n'avait rien de difficile. Il y arrivait, lentement, le pinacle, là si proche… arrêter ? Pourquoi donc ? « Non » susurra-t-il d'une voix aussi douce que l'asphodèle.

L'étreinte se resserra. L'impact du Héraut sembla s'accroître, comme si sa frêle forme grandissait, sans pourtant quitter sa délicate stature. La pression de sa présence devenait incontournable. Il était partout, dans chaque recoin de la pièce, dans chaque souffle que le mortel prenait, sous sa peau, en lui, loin, jusque dans cette âme gangrenée. Au travers des sens mortels, humains, il vint le saisir là où rien d'autre n'allait… « Tu peux me donner encore plus » Murmure intime, dans le creux de son oreille, dans le creux de son âme même « Tu veux être plus qu'un pion sur mon échiquier, n'est-ce pas ? Tu veux être plus qu'un mortel de plus, davantage qu'une autre flammèche dans ma paume » Il le dépouillait de sa chair, ce regard, d'un bleu si intense et si rocailleux à la fois. Il le mettait à nu, par delà même sa folie, par delà le Chaos, il l'observait sous un angle impossible, que même le réincarné ne pouvait atteindre. Ses pensées étaient des papillons avec lesquels il jouait, leur arrachant les ailes avec méthode, et une cruauté gratuite et jubilatoire. Elle était encore là, la petite poupée toute de blancheur, sa blonde chevelure se parant de minuscules étoiles clignotantes. Mais son regard était un univers entier et profond, une abysse spatiale au-delà de la raison et de l'entendement. Une abysse qui l'avait emporté. Loin. Loin de toute indiscrétion… « Je veux plus Nikolaïs. Et tu peux me l'apporter. Toi seul peut me l'apporter…. » Il n'y avait plus de vue, d'odorat, d'ouïe. Il n'y avait plus d'équilibre et de sens de l'espace. Pendant un bref instant, il n'y eut que cet espace entre eux, le chaos battant à tout rompre, déformant le monde, encore prisonnier de ce corps de mortel dans lequel l'Aîné était contraint, et pourtant omnipotent, attisé… Pendant un instant, il y eut la douleur, et l'absence de douleur, et une chose impossible à décrire qui venait chercher si loin en lui qu'il semblait vouloir le traverser pour atteindre le Paradis. « Je ne pouvais pas te ressusciter, mes pouvoirs n'ont pas cet usage. Mais… cela n'a aucune importance, je savais qu'ils te ramèneraient. » L'impression d'un sourire plein de morgue « Il y a une place libre, au sein de mon million de favoris. Cette place peut être tienne. Elle peut te revenir. Je t'ai choisis pour cela » Une vision, soudaine, mais tout aussi éloignée de tout ce qu'un esprit humain pouvait concevoir. Pourtant, une vision qu'il lui permit d'appréhender.

« Je veux que tu t'élèves encore. Je veux plus et de tes mains… Offre moi Kadath »  

Mar 21 Juin - 14:26
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Nikolaïs Werner
L'étrange sous la normalité : Réincarné par l'Archange Rémiel, je suis Adolf Hitler. Je suis le possesseur de Longinus.
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Nikolaïs Werner
Son non, son refus termina d'achever sa raison. Elle s'évanouit dans ses prunelles à la manière dont on prive la flamme d'une bougie de son oxygène. Ça l’asphyxiait et lui faisait perdre connaissance. Cela expirait et mourrait. Dans le vague océan délirant, il était libre et exalté. Le dernier lambeau de raison venait de tomber et il savait alors sa conscience à la merci de l'Ancien jusqu'à ce qu'elle soit relâchée... Et il en aurait besoin, de sa raison, pour mener à bien les projets qu'il venait de lui énoncer. Il savait que Nyarlathotep la lui rendrait cette raison, cette maîtrise de lui-même... Mais pas maintenant, assurément, pas tant que la Créature n'aurait pas obtenu ce qu'elle voulait de lui. Devait-il alors lui concéder ? Une part de lui le refusait, non pas par esprit de contradiction, mais par la jouissance de son état actuel. Il était l'homme qu'il était réellement, loin de tous ces faux-semblants, ces angles arrondis, des programmes de propagande. Loin de ces combats, ces éternels tourments, il était loin, si loin de tout cela qu'il n'avait pas envie de revenir. Pour cela seulement, il rêvait de faire perdurer ces négociations, résister et résister encore pour que l'Aîné ne le relâche jamais. Se lasserait-il ? S'il était le seul qu'il ait choisi, il y avait fort à parier qu'il n'abandonnerait pas aussi vite, pas quand ses rêves, ses désirs était à une portée si infime. Lui arracherait-il de force ? C'était plus probable, mais Nikolaïs n'avait pas l'intention de nager jusqu'à ce point paradoxal. Il lui céderait avant. Qu'avait-il à lui refuser ? Il était le Chaos, il était en lui. Sur beaucoup de point, ils pouvaient se rejoindre, trouver un consensus. Il voulait jouer avant cela et son acceptation clôturerait ce chapitre Ô combien délicieux.

Son emprise se faisait plus titanesque, il ne distinguait que si peu de la réalité, seuls ses yeux d'un bleu si captivant et tranchant demeurait dans sa perdition. Il s'abandonnait, se dévoilait, acceptait certainement de plein gré. Nyarlathotep lui avait manqué, comme beaucoup de choses mais cette essence-là... Il aurait sacrifié bien d'autres plaisirs pour la retrouver et la savourer. L'étincelle dévorante, en lui, luisait comme un immense soleil, l'étoile d'une galaxie qu'il essayait trop souvent d'étouffer. Il avait l'art de la camoufler pour la rendre plus acceptable aux yeux des autres. Mais là, devant lui, il n'avait rien à cacher, il l'exhibait sans retenue. L'ancien était probablement le seul être au monde qui pouvait accepter de le voir sans le décrier... Bien au contraire. Il vacillait, son sens de l'équilibre prenait des allures invivables. Il agrippa les pans de sa robe, au niveau de sa taille et ses mains tremblaient par spasmes incontrôlables. Par tous les Dieux, qu'il aimait cela ! Qu'il adorait cette manière qu'il avait de l'enivrer, de le transporter. Un battement de cils, et rien n'avait plus de place. C'était les ténèbres et le silence. C'était Sa présence, si proche, impalpable, et lui même avait la sensation d'être immatériel. « Kadath... » souffla-t-il, des mots à peine audibles qui avaient franchi le pas de ses lèvres comme pour les ancrés et éveiller les souvenirs qu'il avait de cette thématique. Les recherches de l'Ordre de Thulé, un monde perdu, oublié, une légende pourtant bien réelle, suffisamment pour que Nyarlathotep lui-même lui accorde du crédit et en fasse l'objet de sa convoitise. Un sourire s'étira sur ses lèvres anesthésiées avant qu'il ne se mette à rire, de folie rongé, et pourtant, là où il était le son ne lui en parvenait pas. L'effet fut déroutant, il se heurtait à un silence paisible et s'en satisfaisait. « Tu ne pouvais pas... Je t'en prie, Nyarlathotep, ne me dis pas cela à moi. Toi et moi savons ce que tu es capable de faire ou plutôt de faire faire lorsque tu le veux. Il existe tant de manière de s'affranchir de la mortalité de nos enveloppes physiques pour que l'âme puisse revenir. Tant de dimensions, de plans... Si tu ne le pouvais, quelques uns tes favoris en ont le pouvoir, ou quelques créatures ou sorciers desquels tu n'avais qu'à entortiller l'esprit autour de ton petit doigt. »

Sa voix était à la fois douce et invective. Il l'admirait mais n'en était pas moins blessé. Il avait laissé les anges le souiller. Cela n'avait aucune importance pour l'Ancien. Nikolaïs peinait à voir ceci sous le même angle. Il ne lui en voulait pas au point de crier vengeance, mais il était meurtri et la balafre  était un souvenir qui lui déplaisait. Les images chaotiques qu'il percevait dépassaient l'entendement et en aurait rendu plus d'un fou. Nikolaïs l'était déjà en un certaine mesure et l'aspect dévastateur de ce qu'il entrevoyait ne lui offrait qu'une jubilation excessive, un plaisir malsain. Il s'était arrêté de rire, du moins, le pensait-il, ses lèvres exhalaient un souffle pâle avec difficulté, comme s'il était écrasé par un poids qu'il ne contrôlait. Il avait mal et ne souffrait, il voyait des formes, existaient-elles vraiment ? Étaient-elles seulement possibles ? « Si je suis le seul qui puisse te l'apporter... Laisse-moi avoir l'audace de monter les enchères. » railla-t-il, sachant pertinemment qu'il ne les monterait qu'à hauteur où l'Aîné le tolérerait. Le jeu lui plaisait. C'était sa manière de lui dire qu'il appréciait l'instant et voulait le faire perdurer. Il jouait avec le feu et pourtant n'avait rien à perdre. Nyarlathotep pouvait toujours se mettre en colère, il n'y avait rien qu'il puisse véritablement perdre. Sa vie ? Il la méprisait, elle était une souillure et une souffrance. La perdre des mains du Chaos en personne aurait été une consécration. Sa raison ? En avait-il seulement encore ? Il pouvait bien le rendre fou qu'il l'était déjà, il pouvait l'envahir de chaos mais il en était amplement habité. La seule raison qu'il avait encore n'était qu'un simulacre de normes sociales, rien qui ne lui soit propre. Quant à œuvrer pour déjouer ses projets... Qu'il s'en donne donc à cœur joie, s'il avait du temps à perdre. Il aurait des ennemis sur sa route, un peu plus ou un peu moins, son existence était et resterait un cauchemar. « Si tu n'as pas eu assez ces siècles pour retrouver la Cité, comment le pourrais-je en mon existence mortelle ? » Comment pourrait-il aller au bout des projets qu'il avait pour ce monde entier quand les années lui sont comptées ? Il y avait des choses qui ne changeraient pas si rapidement, comme une façon de pensée. Il avait un monde à réformer, à dominer, à nettoyer et une seule vie ne serait pas assez pour ce qu'il espérait. Il lui fallait revenir, encore et encore.

« Ma place dans ton million de favoris n'est qu'un leurre. Pourquoi voudrais-je de cette place libre si je n'ai pas le moyen de la garder ? Je suis éphémère... Mais toi tu ne l'es pas. » Sa poigne se resserrait sur les vêtements de Meyrick sans qu'il ne se rende compte de la force qu'il pouvait y mettre. Il n'avait plus aucune conscience de ce qui était réel. Tout ce qu'il voyait n'était qu'une illusion sans logique, distordue et terrible. Son cœur battait à tout rompre, sa respiration s'agitait, ses membres s'engourdissaient et se crispaient à la fois. Il se sentait chaud et froid, fièvre et glaces tout en ne sentant rien. Il était ivre et ses prunelles farouches. « Je veux ta promesse... Un serment que tu ne pourras jamais rompre. Je veux que tu me gardes, je veux que tu me ramènes, que tu ailles me chercher, qu'importe le moyen. Je veux que tu accroches mon âme à ce monde. Je veux revenir, je veux poursuivre mon travail et ne jamais m'arrêter. » Sa voix devint un murmure de confidence : « Je ne crains ni la folie ni la mort. J'ai succombé à la première et tu iras m'extirper de l'autre. Je sais que tu trouveras comment faire, je ne doute pas de toi. » Il y aurait certainement un prix à payer pour cette pseudo-immortalité. Dans des années, dans des siècles, peut-être serait-il lassé, fatigué, trop détruit pour continuer et trop amère pour abandonner. Mais il devrait vivre encore et son fardeau serait plus lourd à chacune de ses renaissances. « Qu'attends-tu de moi ? Comment dois-je t'ouvrir les portes de Kadath ? » Il était évident que l'Ancien avait une idée derrière la tête. Il ne lui aurait pas soufflé qu'il était le seul qui puisse le lui offrir s'il ignorait ce que cela impliquait. Nikolaïs se montrait alors curieux sur le sujet, son esprit s'impatientait, trépignait quand bien même il savourait cette attente, tant il était possédé. Il n'était plus question d'arrêter, l'idée lui avait échappée. En lieu et place de cela, il convoitait l'éternité ainsi rongé par le Chaos. De paroles, il ne le prononçait... Mais il lui avait terriblement manqué et il craignait, au fond, de le perdre au terme de son existence.

Mer 22 Juin - 0:01
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Meyrick Vetrov
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Tell me More : Douce et délicate petite chose que le secret, comme les ailes d'un papillon qu'il s'amuse à trouer de la pointe d'une aiguille.
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Meyrick Vetrov

L'amusement que Nikolaïs procurait lui avait manqué, la façon qu'il avait de le penser capable de toute chose, la façon dont il avait de s'offrir avec, pourtant, cette si personnelle impertinence. Il en riait. Une sensation, qui n'en était pas réellement une, mais qui pourtant secoua l'espace torturé qui les constituait. Une mélopée envoûtante et le son crissant de certaines de crécelles. Oh comme il était agréable de le retrouver. Les tourments du réincarné n'étaient que des saveurs supplémentaires pour lui, qu'il goûtait du bout de la langue, et qui ajoutait à son intérêt. La pitié n'était pas dans sa nature, encore moins la culpabilité. En particulier quand il disait la vérité, si tant est que ce terme s'apparente à quoi que ce fut que le concerna. Sa trille désincarnée se joignit à la démence de son invité, comme un chœur damné, et pourtant cela ne gênait nullement leur échange, car ils n'avaient pas réellement besoin de bouches pour communiquer. « Monte mon cher » De l'intérêt, encore. Qui aurait osé, osé réclamer auprès du Chaos Rampant alors qu'à ce point d'orgue ils parvenaient. Qui d'autre aurait eut le courage de lui faire une contre-proposition, si ce n'était lui ? Jusqu'où irait-il dans son audace ? La question le fascinait. Nikolaïs alimentait le chaos dont ils bousculaient la réalité, jetait sa propre huile sur la fournaise, jouait. Il aimait jouer. Pourquoi aurait-il refusé une partie avec son mortel préféré ? Ils savaient déjà tous deux que les enchères ne monteraient que jusqu'à le lasser. « Détrompe toi... » Un bruissement, frôlement de l'esprit, comme la confidence malicieuse d'un ami de longue date partageant le secret d'un prochain méfait. Oh oui, qu'il se détrompe. L'avoir pour ennemi n'était pas un cauchemar car même ce concept était terrestre. Il n'était pas comme les autres. En vérité, il savait. L'inimité n'existait pas réellement pour un Aîné. Lorsqu'il avait été tout puissant et libre, rien ni personne n'aurait pu prétendre être son ennemi… l'idée n'appartenait pas à son espèce, à cette race de divinité issue des confins glacés de l'espace. Il n'y avait que les destructibles, et les autres. Qu'il aide ou s'oppose à un être ne tenait ni d'inimité, ni amitié, mais simplement d'intérêt. L'intérêt qu'il éprouvait envers Nikolaïs aurait pu le pousser à s'opposer à lui pour s'amuser, au lieu de quoi il l'avait soutenu, par caprice. Mais si cela devait changer, la favorisation dont il le gâtait ne changerait pas, elle. Il restait le plus intrigant et le plus prometteur des mortels.

Et il lui prouvait une fois de plus qu'il était loin d'avoir épuisé son potentiel. Une preuve qui le fit de nouveau éclater de rire. Des étoiles qui n'étaient pas présentes clignotèrent et disparurent, des créatures naquirent, de formes et de nature impossibles à appréhender et supporter, et pourtant présentes… sans l'être… La voûte elle-même vibra de son plaisir narquois. Il hurlait littéralement de rire, un rire dément et haut perché, un rire d'oiseau de proie devant un cadavre tout frais, et pourtant, le rire d'une sirène, un son délicieux mais cruel, un son qui brisait les esprits comme de frêles vitres dans un ouragan. Une craie sur un tableau noir, et le champ d'un oiseau rare. Il riait de l'énormité de la blague, de la demande qu'on lui faisait. Un serment qu'il ne pouvait briser ! Il ne pouvait s'arrêter de rire, et le temps lui même se serait fracassé devant son hilarité s'il avait possédé ses pouvoirs d'autrefois. Il n'existait aucun serment qu'il ne pourrait briser. Mais le concept était d'une nouveauté si agréable qu'il était tout prêt à balayer l'impertinence de l'aspiration qu'on lui soumettait. Un serment qu'il ne pourrait briser ! Mais il n'accepta ni ne refusa. Tous deux savaient qu'une telle chose ne pouvait qu'aller dans les deux sens : il ne tenait ses promesses que tant qu'il n'était pas lassé et n'avait pas tout obtenu de ce qui pouvait l'intéresser. Ce que Nikolaïs venait de faire n'était nullement une demande, c'était la promesse de tenir l'ennui écarté de lui pendant des millénaires, des éons entiers s'il le fallait. De se donner corps et âme pour satisfaire le chaos. C'était une allégeance comme nulle autre n'en avait jamais formulé, comment aurait-il pu ne pas rire de cette énormité ? De l'insulte proférée à la face du ciel et de la terre, de ce défi irréalisable… Délirant ! Glorieusement délirant ! Comment ne pas rire ? « Oh, toi… » Il ne pourrait pas le ressusciter, c'était réellement hors de ses possibilités, mais tenir la mort loin de lui était une affaire différente. L'empêcher de périr, ça il pouvait le faire. Son esprit fourmillait déjà de centaines d'idées fabuleusement amusantes pour s'occuper de cette si petite chose. Oh oui… maintenant que les anges avaient fait le travail, il ne lui était pas difficile de le conserver. Et il le verrait souffrir et plonger dans la démence siècle après siècle, de la plus belle des façons. L'humain n'était pas adapté à l'immortalité… mais c'était justement le plus drôle !

« Kadath... » Il se força à redevenir un peu sérieux, à juguler l'hystérique triomphe qui transformait leur univers tourmenté en une galaxie sans logique, virevoltante et bourdonnante, perpétuellement sollicitée, perpétuellement torturée par ce qui était une manifestation unique, l'esprit d'un Seigneur de l'Ailleurs au travers du voile que les sens et les concepts terrestres imposaient à ses créations. « Oui, Kadath... » Le tourbillon irrésistible sembla se calmer, se faisant lave frémissante, dans laquelle ils plongeaient… « Kadath est réelle, Nikolaïs, ce n'est pas une légende. Fut un temps, j'y avais accès. Puis un mortel unique en son genre a réussi à vaincre mon jeu et m'a ôté son accès. Ce qui m'a emprisonné avec les autres sur ta planète a achevé de placer la ville hors de mon atteinte mais… Son nouveau gardien ne peut la protéger de tout. Seul un être humain peut désormais retrouver Kadath l'Inconnue. Pour cela... » Son blanc visage s'ourla d'un sourire comme deux pétales de fleur sanglante « Il te faut voyager dans les contrées du rêve. Un sanctuaire perdu depuis très longtemps. Le tout premier, en vérité, à avoir été perdu. Autrefois, avant que Randolphe Carter ne m'ôte l'accès à la ville, j'y accédais sans passer par ces lieux, mais aujourd'hui... c'est le seul moyen. Dans le monde du rêve, les alliés de Carter possèdent certainement encore les informations que je nécessite sur le sceau qu'il a apposé aux portes de la ville » Quelque chose assombrit leur union, et l'hiver tomba sur la lave tandis qu'il poursuivait, parlant sans parler « Tu dois commencer par trouver, ou faire trouver ses informations par d'autres. Une fois que tu me les procurera, je pourrais en déduire la clef nécessaire et tu iras la chercher. Puis tu iras jusqu'à la cité et tu le tuera. Carter. Son corps mortel est réduit en poussière depuis longtemps mais son esprit demeure, dans le rêve… et tant qu'il y est, je ne pourrais pas y entrer »

Frôlement sur son visage. Main, tentacule, peu importait, un geste d'affection mais d'une impression plus sombre et inhumaine que la pire des haines, et pourtant cette sensation d'innocence, comme le jeu d'un enfant satisfait « Je vais t'apprendre à marcher en rêve. Je vais ouvrir pour toi cette contrée, et tu pourras également la parcourir pour tes propres desseins…. Du moins... » Il sembla marquer l'hésitation, et dans l'écho prit d'un mouvement sans fin sembla faire jour les contours d'une forme d'hésitation « Du moins je le peux mais pourtant… ne serais-je pas entrain de m'approprier les droits de ta nouvelle patronne Hécate ? Hmmmm ? »

Sam 25 Juin - 6:13
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Nikolaïs Werner
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Nikolaïs Werner
Son rire avait empli la pièce. Etait-il toujours dans cette verrière ? Ses prunelles scrutaient une voûte qui ne semblait pas avoir d'existence réelle, comme si elle était là sans être là, et les horreurs qui la comblaient défiaient les lois de l'imagination humaine. Du tréfonds du Chaos, elles émergeaient, devenaient son ciel et sa terre, son horizon à perte de vue. Le rire de l'Aîné était le son d'un cor strident qui sonnait la charge dans les contrées de son esprit. Nikolaïs acceptait de bon gré la cacophonie là où d'autres auraient été effrayés d'un tel comportement de la part de Nyarlathotep. Il l'avait cherché. Il l'avait amusé là où le visage de l'humain demeurait fermé et patient. Son esprit s'évadait dans les méandres de la destruction et de l'incohérence, un monde sans dessus-dessous, mais il n'avait pas le choix que d'y naviguer, Nyarlathotep l'avait privé de toute raison, l'avait désinhibé. Il ne pouvait se raccrocher, reprendre contenance alors il savourait cet instant hors du temps et de l'espace, envahi par la démence et ses désirs de vengeance, son inclinaison à la destruction et son amour pour le Chaos. Il avait la sensation de flotter, de ne plus sentir le poids de son corps physique Il n'y avait que son esprit et ses fardeaux s'accrochaient à l'univers dans lequel il baignait comme autant d'hyménées désordonnées et corrompues. « Cela ne t'a pas imposé un cas de conscience autrefois. » fit-il au sujet d'Hécate et les droits que les deux entités avaient sur sa personne. Bien sûr qu'il avait entendu parler de Salem et marcher sur les derniers lambeaux d'une femme à l'agonie ne lui avait pas fait renoncer à ses projets. Alors non, cela ne pouvait pas lui poser de cas de conscience aujourd'hui. Donc serait-ce que... Non, l'Aîné n'était tout de même pas en train de lui toquer une crise de jalousie ? Un sourire s'étira sur ses lèvres autant de la flatterie les ornait d'une satisfaction certaine, comme si elle avaient été sucrées par cette courtisanerie. « Tu es... Jaloux ? » l'interrogea-t-il, pas certain d'avoir mis le doigt sur la vérité, du moins était-ce l'idée que l'Aîné voulait faire passer là où cet apparat n'était qu'un jeu. Il ne pouvait réellement avoir ce sentiment, son jeu était sournois et ça amusait l'allemand.

Son sourire s'étiolait, tréfilait à mesure qu'il reprenait un semblant de sérieux, aussi sérieux qu'un esprit chaotique pouvait l'être. Il entreprit de lui expliquer, d'entrer dans la danse que semblait vouloir mener l'aîné. Soit, il danserait. « Je suis un païen et j'ai appris à vénérer les déités. C'est ancré en moi comme un devoir et une satisfaction. Sans cet attrait, je ne serait complet. Être vénéré par le peuple allemand entier est trop pour un seul homme, je ne suis pas un dieu ni un être supérieur, il me faut rendre cette adoration à qui de droit. Les hommes s’enorgueillissent et se perdent, ils se noient dans un pouvoir qu'ils croient contrôler et qui leur échappe totalement. Si je veux aller au terme de mes projets, je ne peux céder totalement au Chaos qui m'emplit. Je peux m'y complaire, en caresser les attrayants contours comme s'il en était un joyau inestimable. Mais je ne dois m'en saisir à pleine main, c'est ce que la raison me dicterait si tu ne m'en privais pour l'heure. » Un instant, il inspirait difficilement, reprenant de la stabilité avant de s'écrouler plus encore. « Tu sais... Tu sens toutefois combien je te suis lié, combien je t'adore et voudrais tant te vénérer, me perdre à tes côtés. Je n'aurais jamais la place dans tes favoris, mais crois moi, je la désire avec ardeur. Si je cède au Chaos, je me détruirai moi-même. Les humains se sont pas fait pour te survivre. Mon attirance à ton égard ne me rend pas plus résistant que les autres. Je sème le Chaos et la Destruction pour les autres, je reforme ce monde. Je ne dois pas m'en inonder moi-même au risque que nous ne puissions poursuivre ensemble ces projets qui se dessinent. Le terme de la suprématie des Earls, la chute du Vatican, la clé de Kadath... Ces objectifs sont autant de raisons qui ne poussent à te refuser mes rênes quand bien même j'en brûle d'envie. » Un sourire revint sur ses lèvres, dément, avant qu'il n'ajoute avec taquinerie : « Cette réponse t'est-elle suffisamment mélodramatique ou dois-je poursuivre ? »

S'il s'était tourné vers Hécate, c'était parce qu'elle était ce qui se rapprochait le plus de sa nature. Elle était les Ténèbres et lorsqu'il aurait restauré son culte, elle serait une alliée formidable dans son entreprise. Il l'adorerait comme son peuple défunt l'avait toujours fait. Pour Nikolaïs, c'était aussi sain et naturel que de respirer. « Et si tu m'apprenais à marcher maintenant... » Une acceptation, un terme au petit jeu de jalousie, une manière de lui dire qu'il ne renonçait ni à Hécate ni à lui et qu'il pouvait tout à fait mener ces combats multiples de front. Au fond, tant qu'il était utile pour l'Aîné, Nikolaïs avait le temps de vivre et d'exister. Il entrevoyait dans sa folie, tant de manières d'user du monde des rêves à son profit. Il s'interrogeait de tant de questions, se comblait de tant d'envie. Pourrait-il accéder aux rêves de Pryam Earl ? Pourrait-il les déformer, le terroriser ? Pourrait-il le rendre fou ? Pourrait-il détruire toute cette famille à petit feu et les regarder cuire et brûler comme autant d'hérésies ? Pourrait-il manipuler le Cénacle, l'entité suprême du Vatican ? Pourrait-il apporter un peu de son imagination des rêves dans ce monde réel pour en avoir la maîtrise et dérouter ses ennemis ? « Je pense que traquer et tuer sont des compétences que je maîtrise parfaitement. » fit-il avec une voracité carnassière, tel un animal sanguinaire prêt à se rendre au combat. Il lui tardait de découvrir cette contrée, l'explorer et l'exploiter.

Dim 3 Juil - 10:58
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Meyrick Vetrov
L'étrange sous la normalité :
Créature, disent-ils, se targuant de le classer, de le comprendre et de l'adresser, pensant, sans doute, ses ailes étriquer, son esprit évincer, par l’appellation écrasée… Il ne l'est pas, ne le sera jamais. Les mots, les noms portent plus qu'ils ne peuvent l'appréhender, et son être au chemin lézardé d'impacts de destins aussi divers qu'altérés, porte déjà l'empreinte d'un concept unique : il est un Aîné, l'ailleurs son royaume par tant de vermisseaux occulté.

Tell me More : Douce et délicate petite chose que le secret, comme les ailes d'un papillon qu'il s'amuse à trouer de la pointe d'une aiguille.
PROFESSION : Héraut des Aînés
Crédits : Jovana Rikalo & Altug Elveris
Messages : 81
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Meyrick Vetrov

Impossible de ne pas s'amuser de la façon dont il le questionnait, tout en sachant qu'il connaissait déjà la réponse. La jalousie n'était pas de ces traits de caractère dont il usait et abusait, et jamais auparavant il ne l'avait induit dans l'un de ses masques. Mais toute chose pouvait changer, et il n'avait aucun scrupule à dépoussiérer des concepts inhumés pour le simple plaisir de son jeu. Il pouvait très bien être jaloux si ça lui chantait ! Mais ce que cela convoyait n'était en rien un sentiment d'insécurité comme celui que les mortels pouvaient couver. Non, la jalousie n'était qu'une autre forme de divertissement. Et il avait très envie de voir les résultats qu'il pouvait donner. Et Nikolaïs ne le priverait pas de sa création, non ? Oh non, il ne le ferait pas. Il aimait être son jouet. Il aimait jouer avec lui. C'était effectivement ce qui le différenciait des autres. De tous les autres. Mais… pas assez, effectivement. Ce n'était pas assez. Pas encore assez non. Sa vision de la réalité était d'une étrange exactitude. Exacte sans l'être. Comme toute chose qui le concernait. Les humains n'étaient pas fait pour le vénérer et lui survivre. Leurs esprits fiévreux s'étiolaient et se délitaient. Se consumaient. Pour son plaisir. Mais le plaisir ne pouvait durer. « Oh elle me va parfaitement, tout à fait emphatique » Et tout à fait inspirant. Au fond, il n'avait pas besoin de s'en tenir à la situation présente s'il le voulait entièrement pour lui. Hécate serait pour un temps sa femme liée, mais il était l'amant passionné et il n'y avait réellement que lui pour faire trembler son être jusqu'au fin fond de son âme. Son essence était de Chaos imprégnée, pas de ténèbres, et quoi qu'il fasse, c'était lui que son instinct appellerait, c'était le bain irraisonné de sa puissance après lequel il soupirerait. Et en fin de compte ? Oh, il aurait quelque chose de lui que personne d'autre n'aurait. La patience était une de ses qualités. Le temps n'avait pas réellement d'existence pour lui, il attendrait…

« Oui... » Et sa voix était un sourire en elle-même. La réponse aux interrogations intérieures de l'humain prit dans sa tourmente. Et pourtant, progressivement, le tumulte tourbillonnant perdit en intensité jusqu'à se faire à nouveau terne réalité. Ils n'avaient pas bougé, depuis l'instant où le chaos avait éclot autours d'eux. Ils étaient figés dans la position qu'ils avaient adoptés, figure d'onyx et figure de lune. Pourtant autours d'eux, les lieux étaient ravagés, portant le témoignage de ce qu'était l'entropie non maîtrisée… La verrière existait encore, mais elle n'était plus faite de vitres, la matière opaline luisait, opaque et pourtant transparente. Les végétaux autrefois terrestres avaient été changés, et se tordaient dans d’innombrables directions en des formes outragées et illogiques, arborant des couleurs parfois inconnues du spectre mortel, qu'une lumière d'outre-espace éclairait. Le sol lui-même était invraisemblable dans son absence de géométrie et d'équilibre, ce qui ne les empêchait pas de se tenir dessus sans problème. Le silence était profond, presque angoissant après le tintamarre du déchaînement de son essence prisonnière. L'Aîné observait toujours son interlocuteur, mais son regard pétillant s'était fait sérieux, pensif. Il éleva une main délicate pour lui frôler la joue de ses doigts de harpiste, et lorsqu'il parla, sa voix avait quitté ses teintes joueuses pour des couleurs graves. « Oui... » fit-il une fois de plus, pourtant, sentir qu'il n'en avait pas finit était un jeu d'enfant « … mais prend garde, Nikolaïs. Les Earls ne sont certes pas immunisés à une attaque venue des contrées du rêve…il existe cependant des êtres que tu voudras éviter, des rêves et des imaginaires que tu ne visiteras pas, car tu en serais broyé » Certains esprits restaient terriblement forts, même au sein de la contrée du rêve. Certains étaient… et bien, une explication n'était pas même nécessaire. Il suffisait de savoir que l'on regretterait de les approcher.

« L'Autorité suprême du Vatican est de ceux-là. Elle est celle que tu ne pourra vaincre qu'après avoir atteint tout le reste… Ne t'avise pas de la défier avant, car même moi je ne pourrais rien faire pour toi. Contre elle, même ta Lance ne te sera d'aucune aide » Et il ne voulait pas voir son petit protégé être balayé comme le fétu de paille qu'il serait aux yeux de l'Autorité. S'adoucissant pourtant, il poursuivit avec moins de gravité et un amusement retrouvé quoi que tempéré… après tout, c'était bien là un des seuls sujets qui pouvaient réellement lui faire l'effet d'une douche froide. Il n'avait pas envie de plaisanter avec cette créature-là. « Le reste en revanche… tu découvriras la pleine mesure de tes capacités à ton rythme une fois dans le rêve. Celui-ci peut te rendre terriblement fort, si tu parviens à en appréhender l'essence et les lois. Et tu auras besoin de cette force. Les créatures qui peuplent ce monde-là y vivent depuis très longtemps. Pour elle, user de ces capacités est aussi naturel que de respirer. Il te faudra t'acclimater » Il y eut un silence ponctué, puis il inspira et reprit « Mais pas pour cette fois…. » Se fendant d'un rictus, il se détourna et alla chercher sa capeline, laissée sur une chaise à présent transformée en un entrelacs étrange et sombre, aux veinules rougeâtres et pulsantes. Le tissu blanc argenté tranchait presque avec violence sur l'ensemble fétide. « Nous n'avons pas le temps et les éléments nécessaires pour que je t'éduque correctement. Non, ce soir tu vas m'accompagner, car je vais te présenter à certaines de mes connaissances… Nous avons rendez-vous à l'Opéra mon cher. Avant de soigner ton imaginaire je vais soigner ton entourage… » Les Thuléens qu'il avait rassemblé, les membres de sa propre loge, certains membres du Cénacle qu'il se mettait lentement dans la poche… oh oui, le vivier serait bien remplit.

Coup d'oeil taquin, expectatif. Et bien ?

Mer 6 Juil - 11:20
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