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 N'y a-t-il rien qui te manque ?

Pryam Earl
L'étrange sous la normalité : Je suis Sécrétaire Général du Cénacle, patriarche de la famille Earl.
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Des murs hauts, froids, couverts de portraits d'ancêtres ou de meubles lourds, de bois sombre, où s'accumulaient livres, classeurs, et objets divers et variés, plus ou moins utiles, plus ou moins imprégnés de magie. De l'autre côté de la pièce, face à la porte, une grande fenêtre s'efforçait d'éclairer le bureau du nécromancien. Ledit bureau était un ouvrage aussi solide qu'ancien, dos à la fenêtre, où les piles de documents s'organisaient selon un ordre bien établi, et sans aucun papier qui n'osait dépasser de sa pile, sans aucune pile qui osait n'être pas parallèle aux bords de son support. L'ordinateur portable ronronnait doucement, projetait un petit rayon de lumière sur les pommettes et sur la ligne de la mâchoire du patriarche qui, songeur, observait de ses yeux d'obsidienne une carte tracée dans un de ses carnets, couverte de symboles que lui seul devait comprendre. Pas d'autre bruit, si ce n'était le souffle du seul être vivant ici présent. Froissement de pages, bruit mat d'un carnet qui se ferme, et qui retournait à sa place. Bref coup d'oeil à un téléphone, qui retrouva vite sa place, bien alignée et bien préparée, non loin de l'ordinateur. Si Morghann devait vraiment arriver, ce serait sous peu.

Lorsque le domestique entra, Pryam Earl avait le regard rivé sur l'écran de son ordinateur, son menton soutenu par un poing, l'autre main tenant une mine de plomb au-dessus d'un brouillon. Un travail d'architecture, bien humain, bien simple, presque une sorte de pause au milieu de tous les dossiers liés au Cénacle, au Secret, bien plus lourds de conséquences. Sachant qu'il risquait d'être bientôt interrompu, il avait préféré s'affairer à ce plan-là. Il leva néanmoins les yeux pour remercier la tasse de thé qui venait à lui. Au domestique il demanda de faire venir à lui Johan. Un brave petit, dont la dévotion envers les Earl n'était plus à démontrer. À nouveau le silence revint se battre avec le patriarche pour la place tant désirée de "maître des lieux". Il ne fut interrompu que par l'arrivée de celui qu'il attendait.
De haut en bas, il l'observa. Son fils... Il l'avait vu grandir, jadis, et les changements de son apparence avaient été alors continus. Les années avaient passé, où il ne l'avait plus vu aussi souvent qu'il l'aurait dû. Son retour avait, quelques mois plus tôt, surpris le patriarche en ce point: il avait changé. Les cheveux, la pilosité, les rides ici et là, la façon d'être. C'était bien douloureux à constater, mais l'absence lui laissait le sentiment de retrouver un Morghann corrompu. Un Morghann à remettre sur le droit chemin. Il ne se faisait pas d'illusions, il ne pourrait changer la nature de ce grand gamin. Mais s'il pouvait mettre un tout petit peu plus cette nature sur de bons rails...

"- Entre, Morghann. Installe-toi." Sa voix grave résonnait en ces lieux comme d'autres résonnaient dans les cathédrales vides.

Le patriarche lui désigna une des chaises qui traînaient non loin, pour qu'il s'en saisisse et vienne s'assoir face à lui. Il attendit patiemment que ce fut fait. Son visage restait de marbre, pas le moins du monde importuné par le silence lourd qui revenait. Il s'installa un peu mieux, le dos contre le dossier du fauteuil, coudes sur les accoudoirs et mains aux doigts croisés devant lui.

"- Comment vas-tu ? Tes vacances se sont bien passées ? Un bon Noël, j'imagine..." Sa voix avait réussi à garder un ton absolument neutre du début à la fin. Poli, respectueux, mais vide de toute expressivité, toute potentielle chaleur. Il laissa à Morghann un temps, pour répondre... Si seulement il désirait répondre. Ceci fait, il enchaîna, et un très léger changement dans l'inflexion de sa voix put indiquer aux oreilles habituées de Morghann que, cette fois-ci, les réponses n'étaient pas en option: "Tu dois t'imaginer que je ne t'ai pas convié pour prendre le thé. J'ai... Quelque chose, pour toi. Nous dirons que c'est ton cadeau de Yule, avec un peu de retard. Dis-moi, plutôt: sais-tu où est ton frère ? Et... N'y a-t-il rien qui te manque ?" Il s'était légèrement penché en avant, ses yeux noirs attrapant ceux de pareille couleur du sang de son sang. C'aurait presque pu paraitre délicat et bienveillant de sa part. Mais il savait déjà où était ledit frère, et attendait surtout de voir quelles informations Morghann était prêt à donner officiellement, devant lui.

Sam 19 Mar - 15:12
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
La lame tranchait la chair dans un mouvement délicat, fin, habitué. Depuis combien d'années côtoyait-il les morgues ? Depuis ses premières années de médecins, à l'étranger, lorsqu'avec Howard il partageait encore les mêmes cours. Leurs spécialités respectives avaient fait bifurquer leur temps commun. Mais les premières années, c'était avec son aîné qu'il avait été initié à cet art, leur deux êtres si physiquement semblables penchés sur ce même corps défunt, sans frisson aucun, caressant le trépas comme un allié depuis bien longtemps connu. A des dissections, ils avaient uni leurs efforts, mains plongées dans les entrailles glaciales et leurs doigts se refermant communément sur l'organe recherché. A Last End, c'était en des gestes similaires qu'il s'abandonnait. Il ne cherchait pourtant rien dans ces cadavres là, il avait conscience de la manière dont ils étaient morts, leurs existence, par Anthony, pulvérisés. Il devenait difficile d'expliquer cela de manière rationnelle à ceux qui n'étaient pas de l'envers. La puissance avec laquelle ces os avaient été brisés n'avaient rien d'humain, leur nombre face à Evans repoussés. Il reconnaissait, cette fois, parfaitement les marques de la magie, il n'y avait pas à douter. Il poussa un soupir alors qu'il refermait les plaies d'un fil épais et solide, ôtant ses gants de latex, sa blouse. Cette histoire finirait mal. La nouvelle flopée de cadavres mettait à mal les explications qu'il avait jusqu'ici apportées. La paroi du Secret se fissurait, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle n'éclate tout bonnement. Il s'interrogeait sur les raisons qui le poussaient à s'échiner autant : les jeux étaient faits. Qu'importe ses conclusions, là étaient le verdict préconçu. Morts surnaturelles, on ne pouvait les effacer, elles étaient bien trop nombreuses. Et pourtant, ces humains n'étaient pas prêts à entendre que le paranormal existait. Si ceux qui le clamaient devenaient nombreux, les plus virulents théoristes étaient, par le Cénacle, mis au silence, quant aux autres, ils étaient discrédités par une foule qui ne voulait pas croire en cet irréel. La folie était leur maladie leur étiquette, et un sursis pour l'Envers.

Lentement, il prit la route du château. Il n'avait aucune envie de s'y rendre. Déménager avait été une décision délectable et devoir refaire le chemin de croix jusqu'à la demeure familiale lui ôtait tout plaisir, sous quelques formes que ce soit. C'était bien joué, de la part de Pryam, que de le convoquer en l'absence d'Howard. Morghann s'y était attendu même s'il avait espéré que la charge reposant sur le Met soit suffisamment importante pour lui épargner. Qu'importe, il n'y rendait, dans l'entrée, il se défit de son manteau, gant et écharpe. Ses boots étaient propres, pour une fois. C'était qu'il n'avait pas le temps d'aller crapahuter entre les tombes pour les salir. Son emploi du temps était partagé entre la morgue et son lit de façon royalement inéquitable. Des cernes, bien que légère, marquait la partie inférieure de ses yeux. Il dormait peu d'ordinaire. A présent, c'était pire. Il tirait sur la corde, mais comme tout ceux qui travaillaient au Met ces derniers temps. Les manches de sa chemise blanche étaient remonté jusqu'aux coudes. Il n'avait en rien l'allure d'un Earl. Il était même persuadé que Johan qui n'était pas de son sang, portait mieux que lui ces si beaux costumes de la fine fleur britannique. Morghann n'y portait aucun intérêt, quand bien même on viendrait lui reprocher. Quand il sentit le regard se son père le parcourir de haut en bas, il sut que cela lui déplairait et, en son for intérieur, il en jubilait. Pryam n'avait pas à se plaindre non plus. Son fils ne portait ni le jogging, ni le sweat à capuche, la casquette à l'envers et le caleçon qui dépasse ! Sans un mot, il saisit la chaise qu'on lui indiquait et s'installa face au Patriarche.

Son père avait toujours eu l'art de la prestance en finesse. Le lieu était empli de son aura écrasante. Il savait que son statut d'Earl ne lui serait aucunement un bouclier, et il se méfiait de cet homme qui lui faisait face comme on regarde en biais une vilaine maladie. La peste noire ? Il ferait une très bonne peste noire. Ou une fibromyalgie, c'était plus sournois. Un diabète de type 2, oui voilà qui était parfait. Un diabète de type 2. Il était une défaillance fallacieuse, maintenant les constantes vitales de l'Envers dans une échelle haute sans pour autant dépasser la limite qui déclencherait l'alarme. Il prospérait de la sorte, profitant de l'organisme comme un parasite roi, habile manipulateur. Ce bureau était à son image et l'ambiance était celle qu'il avait connu depuis sa plus tendre enfance, d'un froid cordial, d'un rapport de force subtil et savamment dosé. Morghann s'installa au fond de la chaise, fixant ce nécromancien qu'il devait appeler père sans en ressentir la moindre filiation. Ses premières questions le laissèrent de marbre, ses obsidiennes ne quittant les siennes un seul instant. Etait-il sérieux ? Voulait-il vraiment faire la conversation ? Après tout ce temps, avait-il encore l'espoir que Morghann lui répondrait et parlerait avec lui de ses états-d'âme ? Il avait envie de lui rire au nez, mais le silence dans lequel il se retrancha valait mieux sur bien des aspects. Ils avaient l'air fins, père et fils, à s'observer en chien de faïence. Il avait hâte que cette pathétique plaisanterie prenne fin. Le temps passé en sa présence lui donnait des envies de meurtre, de parricide, et ce n'était vraiment pas bon pour ses nerfs. Peut-être était-là alors là out ce que son père désirait, qu'il perde de le contrôle, émotion à fleur de peau, pour mieux lui insuffler les germes de sa domination. Ton changeant, nouveau discours, nouvelles questions qui à son silence interdit se heurta quelques secondes, pas assez pour que Pryam insiste mais un laps suffisant pour défier l'invitation à répondre. D'un geste bref du menton, il désigna le téléphone portable de son père qui reposait sur le bureau : « Pourquoi ne pas lui demander directement, père ? Passer par des intermédiaires pour ce genre d'information ne vous ressemble nullement. » Perte d'information, déformation, secrets, tant de filtres qu'il pouvait éviter et Morghann en était persuadé : Pryam connaissait la réponse à la question qu'il lui posait. Alors quel était ce petit manège ? S'il voulait mesurer le degrés d'informations officielles que son fils laisserait passer, il allait être déçu : il en était un filtre des plus opaques et réfractaires. Sa réponse avait l'allure du respect, elle n'était tout au plus, pourtant, que le fruit de son insolence étouffée. Dans son ton, elle ne transparaissait, mais dans son cœur elle vibrait. Quant à ce qui pouvait lui manquer...

« Et si vous en veniez directement à ce que vous souhaitez aborder avec moi, père. » Une invitation cordiale, qui leur éviterait ces longues minutes à se regarder en chiens de faïence. Jusqu'à ce que l'un ou l'autre ne mette un terme à leur entretien stérile. Morghann se montrait fermé, rien que Pryam n'ait pu anticiper : cela avait été tant prévisible. Après près de vingt années de silence entre eux, ils n'avaient plus rien en commun et si son père craignait qu'en le laissant partir avec Howard, le cadet ait pu être forgé aux désirs de l'aîné conspirant à le détrôner, et bien... Oui. Morghann lui en donnait la confirmation formelle.

Sam 19 Mar - 23:45
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Pryam Earl
L'étrange sous la normalité : Je suis Sécrétaire Général du Cénacle, patriarche de la famille Earl.
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Les ténèbres du regard paternel étaient restés fixés sur Morghann, tant dans le silence que lorsque ce dernier avait enfin prêté sa voix. S'il leur avait été possible d'ouvrir proprement les individus pour observer l'intérieur de leurs âmes, ç'aurait été fait, et sans demander un quelconque changement de technique. Pour l'instant, c'était principalement la rebuffade qui transparaissait. La rébellion, avec une finesse très relative. Bien. Ils partaient sur des bases presque bonnes.
Plus sérieusement, Pryam prenait des notes. Intérieurement, bien sûr. Rien ne lui échappait. La méticulosité avec laquelle Morghann avait enveloppé ses mots de respect, sa profonde insolence, et sa prétention à le connaître. Étrange prétention, d'ailleurs. Aux dernières nouvelles, les morts qui pouvaient faire office d'informateurs ne traînaient ni autour de Pryam ni autour de ses alliés. Aux nouvelles plus anciennes, le silence et l'éloignement auraient dû empêcher ce fils-là de se targuer ainsi de le connaître. Il allait falloir se montrer plus prudent encore. C'était noté en lettres rouges, et la main qui les traçait en son esprit était parée de déception.

Le patriarche avait obtenu ce qu'il désirait, dans un premier temps. Morghann avait répondu autant qu'il avait soulevé de questionnements. C'était bien précis. Pryam savait exactement ce qu'il devait faire. Il faudrait peut-être juste un peu de temps. Et avec le cadeau qu'il allait offrir risquait de réduire ce temps-là. Nonchalamment, l'aîné de cette pièce se leva. Quelques pas, pour contourner le bureau. Le claquement net de ses pas sur le sol aussi solide et froid que son coeur pouvait apparaître, de sons qui résonnaient en ces lieux anciens. Son regard traîna encore un peu sur la silhouette de cet adolescent qu'était encore son fils, dans des habits d'adulte, avant de se poser sur un des objets qui traînait dans les étagères d'une des bibliothèque: une sorte de balance, dans laquelle était disposées des sortes de billes, semblables à des yeux de chats. Il s'en approcha, lentement, toujours dans ce silence qui pouvait paraître lourd, qui lui était plaisant. Ses mains étaient dans son dos. Il ne comptait pas répondre à la question de Morghann concernant Howard: elle ne l'intéressait plus, et il se doutait que Morghann avait compris cela.

Un demi-tour presque soudain, et à nouveau sa silhouette donnait l'impression de s'adresser à son fils. Si ce dernier avait cru son père incapable d'aller droit au but, il allait être déçu: "Je n'ai rien de plus à te dire, et aucun marchandage à t'imposer. Si tu n'as aucune demande à formuler, rien qu'il me soit possible de t'apporter, je te laisserai te saisir de ton présent et partir. Il ne devrait pas tarder à arriver." Qu'il ne s'inquiète pas: il n'aurait pas à supporter sa présence plus que nécessaire. La voix du patriarche s'était comme imposée dans toute la pièce, semblant venir de toutes les directions en même temps, annonciatrice de fatalité, ne tolérant aucune discussion. Il n'y avait rien d'anormal à ce ton-là, pour qui le connaissait.
À nouveau, le silence se fit entre eux. Un silence qui pouvait être l'opportunité pour Morghann de considérer à nouveau l'idée d'exprimer des doléances, quelles qu'elles soient.

[HJ: petite rep pour cette fois x_x On va pas tarder à invoquer Jojo, non ?]

Jeu 31 Mar - 17:51
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Un instant, il avait contemplé son père se lever, imaginant bien mieux Howard, avec d'avantage de royauté et moins de prestance cruelle. Le Patriarche avait cette aura déconcertante et parfaitement maîtrisée que la haine qu'il éprouvait à son égard parvenait partiellement à éluder. Pryam avait toujours été un grand homme et il y avait fort à parier que jusque dans sa mort, il conserve sa magnificence. Howard lui succéderait et Morghann aurait certainement plus d'entrain à venir en ce bureau ancestral qu'en la présence de son paternel. Le son de ses pas sur le sol, claquant, sonnait un glas dont Morghann se désintéressa au profit des feuilles qui trônaient sur le bureau, des dessins architecturaux. Le fils cadet tendit une main, corps penché en avant pour les saisir tant que son père avait le dos tourné. Non pas qu'il chercha à le faire en douce : son père lui avait jadis toujours laissé un droit de regard sur son travail humain. Ces croquis transpiraient la grandeur d'un coup de maître, probablement était-ce ce qui l'avait toujours fasciné. Le nécromancien releva son regard sur son père, qui s'était, vers lui, retourné, allant droit au but. Il s'en satisfaisait, ne pas avoir à passer ici plus de temps qu'il ne le faudrait, s'éternisant dans l'inutile. Il s'intriguait de ce présent et il savait qu'il ne pourrait en aucun cas le refuser. Le silence retomba, tout comme ses yeux à nouveau sur les esquisses de son père, passant une feuille après l'autre en revue avant de finalement s'exprimer : « Votre coup de crayon est toujours aussi sec. » fit-il en unique constat avant de s'aventurer en des eaux plus tumultueuses. Il savait le danger présent, mais le gain qu'il pourrait en tirer était à la hauteur de la prise de risque : « J'avais eu le sentiment que le temps vous avait adouci lorsque j'ai pu  constater le projet que vous aviez à l'égard d'Anthony Evans, l'homme qui fait trembler un Secret que vous vous évertuez à protéger. Le secret médical n'est pas une barrière pour un médecin de Scotland Yard. » Le Réanimateur l'avait aussi beaucoup mis sur la voie et Morghann avait su où chercher pour confirmer l'hypothèse selon laquelle Pryam Earl avait commandité la légumisation de son fils aîné. Morghann, par son statut et son métier, y avait accédé avec facilité, remontant la piste jusqu'à son père. « J'ignore les motifs de votre clémence et ne vous ferai pas l'affront de vous demander une justification... Gardez-la. Mais sans nul doute voulez-vous le garder en vie là où vous auriez été plus expéditif pour d'autres et pour des actes d'une gravité moindre. » Premier fait. Première vérité exposée. Sur son échiquier, il avançait ses premières pièces dans un silence religieux, bien conscient qu'il affrontait un champion du monde en la manière. Il ne comptait pas le mettre mat, il n'en avait nullement la prétention, il ne voulait que lui montrer qu'il avait lui aussi appris à jouer.

Il entama son second postulat qui, de premier abord, semblait n'avoir aucun lien avec le premier, et ce, jusqu'à ce qu'il décide de les associer ou que Pryam en fasse l’amalgame avant lui : « J'ai rencontré Isha Carter, en décembre. J'étais intrigué par ces âmes et je le suis d'autant plus aujourd'hui que le Réanimateur est en fuite. Je lui ai demandé comment cela fonctionnait, les failles que cela comportait. Rien, qui, je suppose, ne vous soit ignoré. » Il ne lui avait alors pas fait la leçon qu'il connaît déjà. Morghann avait prévenu par la suite son père de l'usage d'une âme-énergie par Anthony, peu avant son évasion. La vérité, qu'il lui avouait à présent, était qu'il ne lui avait fait le compte rendu de cette information seulement après en avoir sous-pesé la valeur en allant se renseigner ailleurs. Il avait jaugé cette information avant de la lui fournir, un geste qui ne plairait pas à son père et le laisserait sûrement à penser que le cadet de ses fils possédait plus d'informations qu'il ne lui en donnait. Là était la prise de risque que Morghann avait acceptée, quitte à s'en voir châtier tôt ou tard. Ou pardonner par l'information qu'il lui cédait ensuite. « Carter m'a aussi laissé entrevoir qu'il existait un moyen d'ôter une âme-énergie, de l'arracher de son ôte. Tant qu'Evans était  enfermé, je ne voyais pas l'utilité de lui agréer un prix princier pour bénéficier d'une information qui ne me servirait... Mais à présent qu'il est libre, que je vois l'ampleur du massacre dont il a été capable, plus particulièrement auprès de vos hommes, il est peut-être temps de revoir les choses sous un autre angle. » Penché en avant, il replaça les croquis de son père sur le bureau, d'une manière parfaitement alignée pour ne pas froisser la rigidité de Pryam. Il s'enfonça à nouveau au fond de son siège, noires prunelles sur les jumelles qui l'observaient, comme un trait héréditaire qui les rapprochait. « L'âme dont il use est très forte. La puissance avec laquelle les corps ont été propulsés sur les murs, la manière dont les os ont été brisés lors de son évasion n'a rien à voir avec ses premières victimes. Si j'ai pu justifier auprès de l'Endroit, après sa première vague de crimes, que les faits étaient humainement plausibles, c'est parce que l'intensité des blessures me le permettaient encore. Aujourd'hui, nous sommes bien trop au-delà des statistiques humaines pour que je puisse l'attester sans passer pour un illuminé auprès de la communauté scientifique et par ricochet, auprès de la communauté de l'Endroit. Et même au niveau des statistiques non-humaines, je crains qu'il ne nous avoisine dangereusement. » Par nous, il entendait les Earls.

Troisième postulat posé, il entrevoyait de les mêler. « Nous ne pouvons prévoir quand et contre qui il frappera. Je ne suis pas certain de ressortir indemne d'un duel contre lui, pas sans y laisser des plumes et pas sans secouer la ville d'un trop grand fracas. Je veux pouvoir le mettre hors jeu avant tout combat. Le préserver en vie comme vous semblez le désirer et protéger le secret d'une bataille que nous ne pourrons pas cacher dignement. Alors enseignez-moi. » Rapprochement soudain, celui du maître et de l'élève attentif. Un leurre sans doute mais qui leur servirait à tout deux. Il avait entrevu la possibilité que son père sache comment s'y prendre. Et s'il l'ignorait, Morghann lui avait vendu ce Carter qui l'avait tant agacé et il était certain qu'avec Pryam, les négociations de tarifs prendraient un tout autre virage. On frappa à la porte et on entra. Morghann se pencha légèrement pour contourner son dossier et observer le nouvel entrant dont les traits, bien qui vieilli de 18 années, lui était fort reconnaissable. « Avance Johan, laisse-moi te voir. » fit-il pour l'écuyer, d'avantage pour s'éviter un torticolis qu'autre chose. Le retrouver le plongeait vingt années en arrière, avant son départ. Il avait bien aimé, jadis, sa présence mais il ne se voilait pas la face : tout le reste du temps, il l'avait passé auprès de son père et aujourd'hui, il ne serait un allié qu'en apparence. Un rire, bref, le temps de trois 'ah' désabusés, extériorisant la compréhension sordide, le piège que son père refermait sur lui. Ça n'était nulle moquerie, c'était une pièce de maître jouée par son père. Il  reposa sur Pryam un regard blasé, sachant pertinemment qu'il ne pourrait refuser le présent qu'on lui faisait : « Merci ? » railla-t-il à bon escient, certain que son père comprendrait combien Morghann en était à la fois satisfait et insatisfait.

[HJ : *invocation de Johan*]

Dim 3 Avr - 11:38
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Johan Rosemary
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Tell me More : Écuyer des Earls, Archange s'ignorant
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On l'avait fait mandé, en une journée où il pensait pourtant disposer de sa tranquillité pour travailler sur les dossiers de ses patients. Mais il s'agissait d'une invocation du Lord en personne et il n'y avait pas moyens de refuser, si tant est seulement qu'il en ait eut envie, ce qui n'était pas le cas. S'il pouvait être utile à son patriarche alors il ferait tout ce qu'il lui était possible de faire pour que Pryam Earl soit satisfait. C'était son devoir, comme écuyer, comme membre du Secret et comme pupille. Il lui devait tout, comment ne pas lui vouer la plus grande des dévotions ? Alors il s'était dépêché de terminer ce qu'il avait commencé avant de se lancer dans les longs corridors du château pour rejoindre le bureau du maître des lieux, dont il connaissait le chemin par cœur. Il n'avait nul besoin d'être accompagné à présent, le château était aussi sa maison, son sanctuaire, il le connaissait par cœur ou presque. Ses pas, sur les tapis, faisaient un bruit mat, se transformant en claquement lorsqu'il passait sur une surface de bois laqué. Et finalement, il fut enfin devant la porte. S'arrêtant là, il inspira profondément, se passa une main dans les cheveux pour les recoiffer un peu, lissa sa chemise, espérant être aussi présentable que possible pour ne pas rebuter son maître. Et lorsqu'il pensa être assez bien ordonné, il toqua un fois, un coup décidé et sec, comme il en avait prit l'habitude depuis longtemps. Pendant un bref instant, il hésita à entrer, cependant. L'angoisse était toujours présente, même à son âge… l'angoisse de ne pas bien faire et de déplaire. Pourtant, il fallait bien qu'il entre, alors il finit par se reprendre, mit la main sur la poignée et la tourna, la porte pivota et il fut enfin enlacé par l'atmosphère singulière du bureau.

Dans un cliquètement, la porte se referma, en mouvance par ses soins, et il vint s'approcher, son regard passant de l'un à l'autre des Earls. Arrivé près d'eux, il s'inclina, d'abord devant le patriarche, puis devant le fils de celui-ci, un « Lord Earl » respectueux et mesuré. Prenant une position formelle, les mains croisées dans le dos, les yeux baissés, il attendit de savoir pourquoi on l'avait fait venir. Mais ce n'était pas uniquement parce que c'était plus respectueux qu'il agissait ainsi… il n'aimait pas ce qu'il pressentait. L'attitude de Morghann était terriblement indécente, et il ne voulait pas imaginer la réaction de son maître. Et lui ? Il était un objet de… quoi que ce soit qui causait cette situation ? Cela le mettait mal à l'aise et l'ennuyait, il ne voulait pas être un problème. S'il devenait un problème, alors il était un poids et un ingrat envers sa famille. Gardant le silence un moment, il finit néanmoins par parler, usant de la toute petite marge de manœuvre qu'il savait que son maître lui accordait : « Monseigneur Earl ? Comment puis-je vous servir ? » Il n'attendait que cela et ne doutait pas un instant que Pryam le sache parfaitement… Il estimait avoir toujours été un bon pupille, un bon… fils adoptif ? Mais il y avait quelqu'un d'autre dans la pièce, et puisqu'il était appelé entre les deux, Morghann devait forcément avoir quelque chose à voir avec sa venue. Hors les complots Earls, il savait déjà que c'était ceux dans lesquels il ne voulait absolument pas être embarqué…

Sam 16 Avr - 4:36
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Le maître des lieux restait confiant. Morghann pouvait bien regarder ses plans d'édifices comme bon lui semblait: son père lui savait suffisamment d'instinct de survie pour n'avoir pas à craindre que le papier subisse quelconque mauvais traitement. Jadis, il avait caressé l'espoir que ces dessins génèrent en son fils l'envie de marcher dans ses pas. Il savait désormais que ç'avait été le cas, même si de façon très rudimentaire, et envahissante. Si Morghann croyait qu'il allait pouvoir brièvement parler de ces croquis puis tourner le dos en feignant l'innocence, il se trompait: Lord Earl comptait bien profiter de cette micro-ébauche d'intérêt pour aborder le sujet qui fâchait.
La remarque ne lui fit ni chaud ni froid. Dans son métier, un tel coup de crayon était recherché: précis, dur… Pas la moindre hésitation, pas la moindre place laissée à une autre possibilité, et pas un millimètre de trop ou de moins. À se demander sérieusement à quoi aurait pu lui servir son ordinateur. La suite du discours de Morghann lui parut plus intéressante en son contenu. Contrairement à ce qu'aurait pu espérer sa progéniture, le Seigneur du Cénacle n'afficha pas même un froncement de sourcils soucieux devant cette révélation. Pourquoi aurait-il été inquiet ? Morghann avait eu accès à une information qui lui était accessible. Rien de moins normal, jusque là. Restaient encore quelques éléments à sa portée, qui n'inquiétaient pas plus Pryam. Qu'il se saisisse donc de tout cela: si cela pouvait lui donner l'impression de posséder, ou d'évoluer dans ses recherches… Dans sa grande mansuétude, le Lord le permettait. Morghann devinerait sans doute que cette mansuétude ne cachait rien d'autre qu'un fait tout simple. Les risques avaient été évalués et calculés, Pryam savait exactement quelles ouvertures il laissait sur l'échiquier, et comment les utiliser.

Du sang Earl et Sihvonen n'étaient pas nés des enfants stupides, et Morghann le démontra à nouveau en refusant de se jeter dans l'ouverture qui lui était laissée. Effectivement, ce grand garçon avait appris à jouer… Au moins d'un ersatz de prudence et de subtilité. Il n'était pas totalement perdu. Peut-être même était-il encore possible d'espérer qu'il lui survive. Pryam nota le presque-changement de sujet, sans trop s'attarder dessus. Il laissa son fils parler, lui exposer son parcours, ses découvertes et ses inquiétudes. Brave petit. Le visage de son père était resté de marbre. Le ciel couvert de l'hiver assombrissait plus encore ces prunelles d'obsidienne qui s'accrochaient au jeune homme. Il n'eut pas le temps (et l'envie, sans doute) de le faire, mais il aurait pu rassurer Morghann: l'Endroit, c'était son affaire. Etouffer ce qui était gênant, camoufler cela, offrir au commun des mortels les chiffres qui suffisaient à les rassasier… Il s'en chargeait, et tout irait bien. quant aux statistiques non-humaines, et surtout, quant à l'idée qu'il puisse avoisiner les Earl… Morghann sous-estimait leur potentiel. Rien d'anormal, pour un rejeton qui s'était refusé à suivre l'enseignement princier qui aurait pu lui être offert.
Pryam Earl savait exactement contre qui il allait frapper. N'était-ce pas évident ? N'étaient-ce pas ses Hommes que son fils aîné avait soigneusement choisi d'évincer ? Quel gâchis. Les vivants étaient moins aisés à "embaucher" que les morts. Il lui restait néanmoins suffisamment de pions, et bien placés, pour lui permettre de jouer convenablement la prochaine "attaque". Il attendait, patiemment, que cette dernière vienne. Les inquiétudes de Morghann lui plaisaient, néanmoins. Elles étaient celles que son devoir lui ordonnait d'avoir, celles où son père pouvait le rassurer. Parfait. Si son fils se rapprochait de lui-même, qui serait-il pour ne point en être satisfait ?

Ce fut le moment choisi par Johan pour se joindre à eux. Face à son pupille, le patriarche ne put s'empêcher d'éprouver ce contentement tout particulier qu'il était possible d'avoir face à un animal bien dressé, bien conditionné. Dire qu'il était fier de son Johan n'aurait pas forcément été exagéré. Ce garçon savait où était son devoir, savait respecter les protocoles qui faisaient les systèmes pérennes, savait où placer sa loyauté. Lord Earl aurait été très fâché si ce Réanimateur avait osé s'en prendre à ce vivant-là. Il avait été protégé jusqu'alors, il allait l'être encore.
Pryam leva une main, à hauteur de son torse, prêt à lancer quelque sort que Morghann devinerait sans doute, pour corriger l'attitude de ce dernier. Le sort ne vint pas, néanmoins. Pas tout de suite. Son fils n'était pas encore suffisamment de retour en ses rangs pour qu'il puisse se permettre pareille mesure. Il laissa la menace en suspens, simple rappel: il avait la possibilité de lui faire regretter un affront de plus, et ce qu'il lui réclamait concernant le rejeton des Carter allait impliquer de la soumission.
Se tournant vers le sage Johan, il répondit avant tout à ce dernier:

"- En servant mon fils. Nous avons quelques communs objectifs, j'apprécierais qu'il dispose de tout le soutien que tu pourras lui offrir. Je te fais confiance."

Sa voix était aussi dure et glaciale qu'à son habitude, malgré les compliments qui s'y cachaient. Il avait parlé en regardant Johan droit dans les yeux, certain que ce dernier percevrait sans souci la mission supplémentaire qui lui incombait. Même Morghann l'avait perçue.
Ses pas claquèrent contre la pierre froide. Il rejoignait son bureau, son fauteuil. Assis, le dos bien droit, les coudes bien posés sur les accoudoirs et les mains aux doigts se croisant, il dévisagea à nouveau ce fils qui lui avait offert la possibilité de négocier avec lui, sans vraiment négocier. Après le faux cadeau, le "véritable". D'autres buts, d'autres conséquences. Il plaisait néanmoins au patriarche de pouvoir offrir ce dernier.

"- J'irai obtenir de Carter l'information qui te manque. Je t'avertirai lorsque ce sera fait." Et Morghann aurait à nouveau à fouler le sol mortuaire du château des Earl. Il s'adressa ensuite aux deux jeunes gens qui lui faisaient face: "Si vous n'avez ni question ni besoin, je vous libère, et vous laisse à vos retrouvailles."

Lun 2 Mai - 11:58
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Geste en suspens dans une tension latente. Morghann n'avait pas manqué le sort que son père s'apprêtait à lancer contre lui, l'insolent. Ses noires prunelles se firent perçantes. Il n'était jamais bon de se prendre une claque de Lord Pryam Earl, mais il était presque jouissif de l'éviter de justesse, de frôler ses limites, les caresser, ne jamais les dépasser et pourtant faire le pas effronté vers cette barrière. Le cadet avait beaucoup joué à ce jeu. Pas tant avec son père, d'avantage avec Howard. Son jumeau avait des limites moins contraignantes que celle de Pryam, pas moins présentes toutefois. Combien de fois avait-il eu l'ingratitude de les avoisiner ? S'il l'avait provoqué une fois, il l'avait reproduit mille autres, la raillerie et la sombre ironie pour alliés. Morghann était ce pan de liberté qu'aucun Earl ne s'offrait. Il était l'esclave qui avait appris à raser les interdits de ses maîtres de près et non le maître qui cherchait à écraser les autres. Il évoluait dans son enclos comme une bête apprivoisée et en cette sûreté captive, il avait droit certainement à bien plus que ce que ses maîtres s'offraient à eux-mêmes. Le regard qu'il laissait à son paternel était d'une audace réservée, d'une effronterie bien bordée, suffisamment faible pour ne pas être punie, suffisamment forte pour être remarquée. Noires prunelles qui de direction changèrent, elles se posèrent sur Johan et l'irrévérence céda la place à une autorité héréditaire. « Je n'ai pas de temps à t'accorder pour l'heure. » 'Retrouvailles' avait dit son père ? Morghann les repoussait à plus tard, choisissant le moment de celles-ci par lui-même, loin d'accepter que Pryam en décide l'heure. « Fais tes valises et retrouve-moi à mon domicile ce soir. Je crains que pour mener à bien tes missions, il ne te faille quitter ce château. » Ce disant, son regard était venu se loger dans celui du patriarche, appuyant sur le cheminement qu'il avait lui-même opéré quelques semaines plus tôt pour s'enfuir de ces murs funestes. L'emploi du pluriel n'était en rien anodin lorsqu'il parla des missions. Il y avait l'officielle et l'officieuse. En cela, il y en avait au moins deux dont une que le cadet des héritiers n'appréciait nullement. « Les murs de la demeure familiale ne sont pas suffisamment perméables pour te permettre de m'accompagner au plus près, n'est-il pas, Père ? » Cela n’appelait pas vraiment de réponse, si ce n'était une approbation. Si sa question avait des allures de demande d'appuis à sa décision, elle restait une manière de cracher son amertume face à ce projet. C'était ce que son père voulait et Morghann savait aussi que c'était le meilleur moyen pour reprendre Johan sous sa houlette, briser les liens qui a Pryam le reliait depuis tant d'années, pour qu'il soit véritablement son écuyer à lui et à nul autre.

Morghann se leva de son siège, sans quitter le patriarche des yeux : « Il me tarde de vous revoir Père. » Mot doux et pourtant, le fond n'était qu'utilitaire. Ce qu'il espérait n'était autre que la manière dont il pourrait sauver et soigner son frère caché. Une abjecte froideur sous le velours de la politesse et d'une affection d'un fils pour son père. Des mots qui sonnaient faux alors qu'il quittait les lieux après un regard en coin pour son écuyer.

Dim 8 Mai - 12:22
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