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 Un noël loin des regards

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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
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Morghann Earl
Un sourire avait accueilli ses propos norvégiens. Certains Sihvonen parlaient encore cette langue bien que la maîtrise de l'anglais soit, à présent, de mise. La famille de sa mère avait immigré et avait du se faire aux coutumes locales tout en conservant leur singularité et leur force. L'entendre s'exprimer en ces mots nordiques l'amusait et il saluait les efforts auquel elle avait du consentir pour apprendre autant de langues. Morghann en parlait quelques unes, mais principalement parce qu'il avait beaucoup voyagé avec son aîné gémellaire. C'était tout de suite plus facile d'apprendre la langue lorsqu'on était en immersion totale que lorsqu'il fallait la découvrir avec un professeur ou bien des ouvrages. Il se laissa bercer par la discussion sur laquelle Ayzebel l'entraînait, de fils en aiguille, il suivait le cours paisible de ses pensées. Il apprécia même le français lorsqu'il franchit les lèvres d'Ayzebel, se délectant de la teneur et de l'accent quand bien même il n'approuvait nullement son amour pour cette langue. Du moins ne le partageait-il pas. « Cela ne m'ennuie pas. » répondit-il, sans plus d'ajout. C'était ferme et concis, il n'avait pas ressenti le besoin de s'étendre d'avantage sur le sujet. Il avait l'habitude d'aller droit au but. S'il s'ennuyait, il lui aurait fait savoir ou aurait ouvert un autre sujet de discussion. « Je n'aime pas le français. Même si en prononcer quelques vers te rend craquante. J'ai connu la désillusion du charme de ce pays. On parle beaucoup de Paris, du glamour, de la mode et de la gastronomie mais quand je m'y suis rendu, je n'y ai vu que de la pauvreté, des visages froids et fermés capables de faire de la concurrence aux Earl, la puanteur des métros, des gens qui pestent sur les Champs-Élysées, une presse à la critique sans moralité mais libre et... Les escargots. » La manière dont il avait prononcé ce dernier mot montrait combien il avait été traumatisé par ce plat qui faisait la typicité du pays. Il s'était mis à rire en y pensant et en songeant à la tête qu'Howard avait fait avec cette chose caoutchouteuse en bouche.

« Je suis tombé de haut et cette appréciation a déteint sur leur langue, hélas. Je ne peux m'empêcher de lire ou d'entendre ces mots sans imaginer une femme ou un homme le beugler à la terrasse d'un café. Sans glamour, sans dignité, sans discrétion ni raffinement. Les français... Sont particuliers. Probablement ont-il leur charme sous d'autres points, mais je ne serai plus enclin à les rechercher. » Un instant, il sembla hésiter, avant d'ajouter : « A l'exception du vin. Ils font de très bons vins. » Voilà, au moins, le tableau n'était pas excessivement noir, il y avait une petite tâche de blanc, un espoir, une lueur. Peut-être changerait-il d'avis un jour. Le serveur vint prendre leur commande et Morghann demanda un Rakfisk et porta le vin chaud à ses lèvres, ses noires prunelles s'attardant sur le visage adoré de la femme qui partageait sa tablée. « Tu vas dire que c'est de la fierté déplacée mais je préfère l'anglais. » Poursuivit-il. Les origines anglaises de la famille n'étaient pas a démontrer. Anoblis par la Couronne, ils faisaient partie de cette l'élite, cette fine fleur de la société insulaire. « Tout en étant moins complexe que le français, je le trouve plus subtil, et plus accessible. Les combinaisons et associations de mots offrent en panels de significations plus appréciable. » Les particules telles que 'down', 'on', 'of'... au terme des verbes. « Cela donne des déclinaisons et des nuances qu'on ne peut traduire en français qu'au moyen de lourdes périphrases ou d'un vocabulaire très précis ou spécifique. » Il se mordit la lèvre inférieure pour mettre un terme à son argumentation.

« As-tu voyagé pour parler ces langues ? Les exercer ? Avec les Tenak ou avec ton mari... As-tu pu... Utiliser tout ça où est-ce la première fois que tu trouves un usage... A ton norvégien par exemple ? » Souvent, on apprenait à l'école une langue étrangère qu'on utiliserait jamais au court d'une vie. C'était frustrant et en combat de cela, seul le voyage permettait d'y trouver une utilité pratique. Une part de lui-même était surpris de cet apprentissage même si, aux explications d'Ayzebel, cela prenait tout son sens. « Je n'ai jamais été dans les coulisses du couvent. En fait, je ne sais pas si elles laisseraient un homme entrer pour voir comment vous grandissez, ce que vous apprenez. Quand bien même je poserai des questions, je ne suis pas plus certain qu'on me donnerait la vérité pour réponse. » Les secrets. Il en avait l'habitude mais les Secrets des Earl n'avaient rien à voir avec ceux des Tenak. Ils ne tenaient pas du même registre et... Il savait quelle éducation avaient les Earls, ceux qui étaient destinés à régner. En son for intérieur, il n'osait imaginer l'éducation qu'on pourrait donner à des femmes destinées à procréer pour le monde sorcier. Il avait censuré cette idée. Il n'était pas le plus chaste des Earls, loin de là, mais il y avait des concepts qu'il ne parvenait simplement pas à imaginer.

Ven 1 Juil - 22:36
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Quel débat. Pourquoi donc avait-elle lancé ce sujet ? Ah oui, la nervosité. C'était fou les choses idiotes qu'Ayzebel pouvait faire quand elle était sujet au stresse. C'était tout de même mieux que de faire voler le décor en morceau comme elle avait l'habitude de faire, cependant cela ne risquait pas d'arriver, les événements survenu durant la journée l'avait vidé de ses forces, notamment magique, pour le peu qu'elle détenait. Ainsi Morghann avait été en territoire français... Oh la libraire n'en était que peu étonné, la France n'était pas si loin et il avait les moyens financier de voyager. Comme elle l'enviait malgré la description négative qu'il faisait de ce pays. Quand il mentionna les escargot, c'est avec un œil pétillant de malice que a sorcière lâcha un rire amusé qui résonna en choeur avec celui de son amant. Oh elle en avait goutté une fois et n'avait pas aimer non plus... Sauf le beurre persillé qui faisait office de sauce. Cela, elle avait adoré. Prenant son verre de vin chaud, la sorcière en but une petite gorgée alors que de sa main libre, elle saisit le pendentif de jade, le caressant avec tendresse dans un geste instinctif.

« Vois cela comme une expérience, tout le monde n'a pas la chance d'aller visiter la France. »

Souffla t-elle avec douceur avant de lui adresser un nouveau sourire. Rire avec Morghann venait de lui faire du bien, pile ce dont elle avait besoin pour soulager ses nerfs. Ayzebel était toujours intimidé d'être là avec lui, non pas parce qu'il était un Earl et s'affichait avec le maintient d'un Lord mais bien parce qu'il avait une place très importante dans sa vie et qu'elle n'avait pas eu de rendez-vous galant avec un homme depuis longtemps. Toujours le sourire aux lèvres, Ayzebel cala son dos dans le fond de sa chaise, se tenant avec droiture et élégance alors qu'elle écouta attentivement Morghann qui parlait de leur langue natale et de la beauté qu'il trouvait à celle-ci.

« Et tu as raison d'être fier ! Nous avons un très beau pays qui n'a rien à envier à personne. »

A ses yeux, cela n'avait rien d'une fierté mal placée. A nouveau la sorcière s'empara de son verre, goûtant le vin chaud et épicé dont elle se délectait avec gourmandise mais à petites gorgées pour faire duré le plaisir. Lorsque le nécromant reprit la parole, Ayzebel fut quelque peu surprise de ses questions. Il en posait rarement, surtout sur le passé de sa compagne. C'était plaisant de le savoir s'intéresser bien que les questions elle, la noué légèrement l'estomac. Un sourire légèrement crispé, la sorcière plongea son regard dans celui de son amant et répondit.

« Oh! Euh.... Avec Damian, non nous n'avons jamais voyagé. Enfin lui le faisait beaucoup parce qu'il était photographe, la seule fois où nous avons été quelques part ensemble c'était durant nos noces... Nous avions loué un petit cottage dans le parc national près de Sheffield. Quant à ma famille.... »

La sorcière marqua une pause. Parler de cela était assez délicat, elle avait peur de déclencher une ambiance de malaise. Pourtant, elle sourit doucement et répondit finalement.

« Nous ne voyageons que peu aussi... ce sont généralement les pères qui viennent à nous et... Oui évidemment nous avons l'occasion d'exercer ces langues que nous apprenons puisque nous le faisons pour eux. Il est primordiale de pouvoir se comprendre... Et... Oui Morghann... J'ai eu l'occasion de parler Norvégien car l'un de mes partenaires du sabbat était originaire de ce pays. »

Avoua t-elle simplement, la voix posé et douce. Les sabbats étaient nombreux, les amants tout autant et d'ethnies différentes. Lentement,la sorcière leva une main à son front et gratta légèrement sa tempe en détournant le regard. Oh elle ne prenait aucun plaisir de parler de cela avec lui, de peur de réveiller sa jalousie, sa possessivité... De peur que cela lui fasse du mal. Peur aussi qu'elle ne soit vu que comme une catin bonne qu'à être engrossé. Quand le Earl la questionna sur le couvent, toujours plus curieux, Ayzebel eu un soupir pincé avant de finalement lâché un rire bref. Bien, s'il n'était pas gêné outre mesure par cette discussion, elle pouvait bien répondre à ses questions.

« Eh bien... En temps normale en effet l'envers du couvent n'est pas accessible aux hommes. Mais vous, Earl, disposez de tout les droits au seins de notre famille. D'ailleurs, sache que nous avons un texte de lois propre à notre lignée et... que la première règle stipule que nous devons une totale obéissance et soumission à votre famille. De même, les seul à avoir le pouvoir à les modifier contre l'avis de notre matriarche... C'est vous. »

C'était bon de le savoir, d'autant que Morghann n'était pas très familier avec les Tenak et n'était sans doute pas au courant des détails qui unifiaient leur deux familles.

« Cela offusquerait assurément bon nombre de gens de ta lignée mais sache que pour les Tenak, vous êtes comme notre famille. Ce n'est pas juste de l'obéissance, de la soumission... Il y a un réel attachement de la part de notre lignée... La protection que vous nous offrez depuis quatre siècles déjà nous a permis de vivre en paix et bien que je n'approuve pas notre mode de vie... Nos enfants eux, sont en sécurité grâce à cela. Et pas seulement nos filles... Nos fils oubliés aussi.... Nous avons trop tendance à les laissé de côté, nous ne les mentionnons pas mais... Ils ont été nombreux... Et ta famille les ont aussi protégés. Finalement, je crois que je commence à comprendre ce qui pousse ma mère à défendre ton père si ardemment. »


Souriant de nouveau, Ayzebel marqua un pause une fois encore pour s'emparer de son verre et terminer le breuvage qu'il contenait puis le reposa, vide, sur la table. Sur un ton plus joyeux, elle se pencha doucement, l'oeil vif et pétillant et susurra.

« Tiens... savais-tu que notre lieu de vie s'appelle le Caveau... ? On le surnomme ainsi à cause de la nécropole battis dans ses fondations dans lequel nos défunte trouve le repos. On dit même que les cercueil des nos ancêtres de ces quatre derniers siècles ont été rapatrié pour y être exposé ! J'y ai vu la tombe de notre mère fondatrice, Elienor ! »

Malicieuse, Ayzebel recule doucement, observant Morghann avec ce même regard qu'elle avait eu pour lui durant leur enfance.

« En fait, le Caveau doit avoir à peu près ton âge... C'est maman qui l'a fait battit.. Et tu sais par qui ? Par ton père ! On dit que Galéa a ainsi nommé le Caveau en remerciement envers Pryam et que tout deux ont mit leur génie ensemble pour y cacher quelques passages secrets. Tu veux mon avis ? Nos parents sont peut-être des gens extrêmement bizarres mais... je dois admettre que ton père est un homme professionnellement impressionnant. »

Et c'était vrai. Le Caveau était d'une beauté architecturale remarquable et avait été construit en un temps recors.

« Je suppose que tu n'as jamais mit les pieds au Caveau, n'est-ce pas ? Eh bien entre nous, j'espère que tu le fera un jour ! Ce domaine est vraiment beau Morghann... Oh ça n'a rien à voir avec votre incroyable château mais c'est un endroit où il fait bon vivre et c'est bien l'une des choses qui me manque. »

A nouveau la sorcière lâche un rire, se penchant vers son amant pour l'observer de nouveau avec ce regard pétillant et ce sourire radieux aux lèvres.

« Le Caveau est remplit de magie ! Il se trouve au cœur de la forêt de Last End et est protégé par un puissant sortilège d'illusion... De l'extérieur, il ressemble à une vieille église en ruine... Mais si tu es un être de l'envers et que tu passe les portes de cette église... Alors celle-ci n'en est plus une ! Tu entre alors dans un hall immense fait de pierre et de bois, de forme ronde et le plafond est si haut que le regarder te donnerais le vertige. Au centre, il y a un bassin rond avec une immense statue de la déesse sans visage. »

Le regard de la sorcière s’égare un instant dans celui de son ami avant qu'elle ne redresse le buste. Son sourire se fait plus discret avant qu'elle ne murmure à son attention.

« Pardon... je me suis laissé emporté par mes souvenirs... Bien que mon bannissement m’aie offert une liberté dont je peux jouir sans honte... Parfois ma famille me manque. Le Caveau me manque... C'est ma maison, j'ai grandit là-bas... J'y ai mes plus terribles souvenirs mais aussi de merveilleux. »

Un tendre sourire se dessina sur les lèvres d'Ayzebel alors que le serveur arriva, déposant les assiettes fumantes devant le couple. La libraire observa son saumon et sa purée de pomme de terre avec envie puis afficha un nouveau sourire joyeux, observant Morghann avec un regard pleins de bonheur.

« Bon appétit ! »


Lun 4 Juil - 16:28
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Elle riait. De tout les cadeaux de Noël qu’il aurait pu avoir, celui-ci figurait dans les plus beaux et les plus attendus. Son rire vint éclore comme une fleur à l’aube du printemps, balayant la fraîche rosée de ses pétales comme on se défait d’un lourd chagrin. Elle fleurissait loin des Saintes Glaces et de l’Hiver, et sa corolle cristalline avait les charmes de la paix. Discuter, parler de choses et d’autres, ils ne le faisaient que peu et il était terriblement déroutant de constater combien de petites choses aussi simples pouvaient avoir un effet si bénéfique. Son cœur lourd ne pouvait qu’apprécier l’anesthésie dont on le graciait, plus forte et plus douce que toutes les drogues physiques qu’il y avait à user en ce monde. D’autres plus originaires, psychologiques ou magiques, le pouvaient mais pour l’heure, il n’en nécessitait nullement. C’était une des raisons pour laquelle il adorait la femme qui dînait avec lui ce soir. Les Earls n’étaient pas prompts à de tels échanges de rire. Ils avaient en leurs soirées mondaines qu’un masque froid et imperméable derrière lesquels ils évoluaient et tissaient les liens intéressés, loin de l’affection et les sentiments. Ils devraient pourtant agir comme le jeune couple le faisait, cela panserait les plaies de leurs interminables et destructeurs secrets.

Les voyages d’Ayzebel n’avaient jamais été bien lointains. C’était triste, en quelques sortes. Morghann avait appris à apprécier les séjours à l’étranger à leur juste valeurs, qu’ils lui apportent satisfaction ou déception. Il en sortait toujours plus enrichi et certains paysages étaient tout simplement incroyables, à couper le souffle. Il serra brièvement les mâchoires à l’évocation de ce norvégien qui lui était passé sur le corps, se promettant intérieurement de ne pas s’arrêter à cela et de ne pas gâcher leur soirée. Il noya sa jalousie dans un verre de vin, peinant à la masquer complètement mais au moins, il y mettait du sien. De toutes façons, qu’aurait-il pu faire ? Il ignorait tout de cet inconnu et s’il devait passer la Norvège au peine fin pour le retrouver et lui refaire le portrait, il arriverait au terme de sa vie sans avoir eu le temps de la savourer et de parvenir à mettre réellement sa vengeance à exécution. Alors non, il ravala ses sentiments et porta attention à ses propos. Un sourire en coin marqua ses lèvres à l’évocation du couvent et de l’autorité que les Earls avaient sur ces femmes. Ça n’était ni moqueur ni appréciateur. Il était au contraire démuni face à ce lien qu’avaient tissé les deux familles, l’un offrant soumission, l’autre protection. A rapport inégal qui le déranger sans qu’il n’ait plus de solutions à évoquer sur le sujet.

« J’avais un écuyer avant de quitter Last End avec Howard. Je l’ai laissé derrière moi, mais je pense qu’il est de ta famille. » Il ne l’avait pas revu depuis, ce Johan, mais il ne doutait pas que tôt ou tard leurs routes se croisent à nouveau. Ils étaient destinés. « Lorsque Pryam a pris Johan sous notre toit, il m’a montré le garçonnet en m’expliquant qu’il m’appartenait. Qu’il me serait loyal et fidèle, que l’investissement que je placerais dans son éducation me serait rendu dans ses services. Il devait avoir onze ou douze ans la dernière fois que je l’ai vu. Je crains n’avoir gagné sa loyauté pas plus que ses remerciements. Je ne les mériterai nullement à être ainsi passé à côté de mon devoir. » Il ne doutait pas que les Earls ait gardé le garçon sous leur tutelle et qu’aujourd’hui, il soit devenu un homme prompt à servir la famille dont il était l’écuyer. Ça n’empêchait pas Morghann de nourrir des regrets à son sujet. Johan avait bien été éduqué, dès le début. Il était sérieux et appliqué, et pour beaucoup reconnaissant. Sa famille lui rebattait les oreilles pour qu’il se rende compte de la chance qu’il avait de servir une si puissante lignée. Un bourrage de crâne qui fonctionnait à merveille eu égard du nombre d’écuyers que les Earls comptaient à leur service.

[color=blanchedalmond]« Il me laissait regarder ses dessins lorsque je vivais au château. J’observais suffisamment de délicatesse pour ne pas abîmer les croquis. C’était fascinant et plein d’un certain génie. Il avait la capacité d’entrevoir des architectures dont l’assemblage était au point d’orgue entre l’incroyable et le réaliste. J’aimais contempler la manière dont il agençait les lieux qu’il faisait bâtir, la logique parfaite qu’il y avait derrière. On pouvait s’imaginer y vivre, y évoluer. »[/font"> Il avait toujours apprécié ces dessins. Il serait peut-être devenu également architecte s’il n’avait pas suivi son jumeau dans la médecine. Une part de lui regrettait ce père et en avait fait le deuil, bien trop éveillé à présent au mal que Pryam avait pu semer autour de lui, en particulier auprès de ses frères aînés. « Je crois… Que j’ai déjà vu cet endroit en dessin. Le bassin, la statue, la voûte, l’église... » Son imagination avait fait tout le reste, depuis les croquis aux coups de crayon secs. « Mon père garde pas mal d’archives. J’ai même étudié de très près les plans retravaillés de notre château. » Il avait fini par bien connaître les différentes annotations et symboles sur les plans. C’était sa manière d’avoir visité ce fameux Caveau.

On vint les servir et il souhaita un « Vær så god.* » en réponse avant d’entamer sa propre assiette. Les plats Norvégiens lui manquaient, par moment. Lorsqu’il vivait au château, il y en avait souvent : cohabitation des Earl et Sihvonen oblige. Ces choses-là s’étaient perdues avec le temps, tout simplement parce qu’il était parti et, depuis son retour, il avait fait de l’esquive aux repas de famille sont sport favori. « Qu’est-ce ? La déesse sans visage. » Il n’avait pas souvenir d’une mythologie qui traitait du sujet. Pas aussi célèbre que le Panthéon Nordique, Celtique ou Gréco-romain du moins. « Votre allégeance divine ? » Il voyait cela comme les Sihvonen, chacun étant élu par un Dieu, le priant et répandant sa magie autour de lui.


*Bon appétit

Mar 5 Juil - 21:53
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L'annonce de Morghann tomba comme une brique dans un chaudron. Un fils Tenak chez les Earl ? Et il ne lui disait que maintenant, après tous ces mois ensemble où elle avait exprimé son malheur à savoir sa famille soumise à ce mode de vie horrible, de savoir les fils si loin de leur famille... Et c'était son écuyer à lui, qui plus est. Perplexe devant cette nouvelle, Ayzebel resta silencieuse un moment, fixant son amant avec une mine inquiète. Ce garçon... Il devait tellement haïr les Tenak, il avait dû se sentir rejeté... Déglutissant, la sorcière demanda d'une voix timide:

« Il... Il sait qu'il est possiblement de ma lignée... ? Est-ce qu'il a déjà... exprimer... L'envie de nous connaître ? Ou peut-être... sa colère... ? »

Johan... C'était un très joli prénom. Le cœur de la libraire se serra dans sa poitrine alors que ses pensées partirent au loin, rivé sur ce garçon inconnu élevé chez les Earl. Si seulement elle pouvait le rencontrer... Maintenant qu'elle y pensait, les sœurs de Galéa, celles qui formaient la trinité, avait mentionné un enfant, un garçon. Oh elle n'en savait pas plus, Ayzebel était encore une enfant quand elle avait entendue parler d'un garçon confié à l'une des familles fondatrices sans savoir de laquelle il s'agissait. C'était sans doute lui, le garçon. Curieuse et anxieuse, Ayzebel fixa Morghann et souffla.

« Morghann, est-ce que tu sais si... ce garçon... est un enfant de la trinité ? »

Notion qui devait être vague pour le Lord si ce n'est même inexistant. Chassant sa pensée d'un geste de la main, la sorcière ajusta son assise sur sa chaise et expliqua simplement.

« Note lignée fonctionne un peu différemment de ces des autres sorciers. Chez nous, la matriarche par la seule à avoir le pouvoir, elle a à ses côtés deux suppléantes qui veillent à ce que les lois soient appliquées et qui gouvernent temporaire lorsque la matriarche n'est pas présente ou bien si la future matriarche n'est pas encore en âge de gouverner la lignée. »

Certains auraient trouvé cela inutile mais chez les Tenak, une matriarche devait être majeur pour gouverner ou du moins considérer comme une adulte pour prendre des décisions en tant que telles. Ayzebel soupira et continua son explication, ne lâchant pas son compagnon du regard.

« Donc... La trinité est composée de trois têtes... c'est comme cela que nous les appelons. Il y a donc la matriarche qui est la tête principale et viens ensuite les deux autres têtes. Les enfants de la trinité sont les descendants des trois têtes, les filles prendront naturellement la place de leur mère à leur trépas... les garçons hélas, ont un dessein aussi tragique que les autres... »

La sorcière baissa le regard alors que sa voix mourut simplement dans le silence. C'était injuste pour ces pauvres garçons, injuste pour leur mère à qui ont les arrachait dès la venue au monde. Secouant doucement la tête, la sorcière se força à sourire et murmura.

« En soi, qu'il soit un enfant de la trinité ne change rien, en tant que mâle il n'est pas éligible pour le pouvoir de la trinité mais... » Son visage se relève et avec un sourire tendre, la sorcière ajouta. « Il est peut-être mon cousin direct, Morghann. Le fils d'une des sœurs de Galéa. Tu imagines... ? Il est sans doute la seule famille qui accepterait encore de se lier à moi... Ce serait merveilleux. »

Un très beau rêve oui. La conversation dévia rapidement sur un sujet plus simple et plus joyeux bien que ce cousin inconnu ne quittait pas les douces pensées de la sorcière. Morgann, malgré le dégoût qu'il avait pour son père, avait cependant été proche de lui. Il en avait eu de la chance que de pouvoir voir Pryam travailler, d'avoir eu accès à ses connaissances. Curieusement, elle enviait cela, Galéa elle avait eu un métier beaucoup moins créatif et bien plus ennuyeux. Pour rien au monde Ayzebel n'aurait souhaité être une avocate comme sa mère, de toute façon elle savait ne pas avoir les épaules pour cela. Surprise d'entendre que Morghann avait déjà entrevu le Caveau par les dessins de Pryam, c'est avec un nouveau sourire chaleureux que sa compagne accueillit cette révélation. C'était agréable de pouvoir lui faire découvrir son monde, du moins les belles facettes, celle les moins dérangeantes.

« Est-ce que tu dessines ? »

Question théorique, sait-on jamais, peut-être avait-il hériter du talent de son père. Ce serait une chose merveilleuse d'ailleurs, Ayzebel aurait aimé voir cela si le nécromant possédait bien le don du dessin. L'arrivée des repas se fit dans une ambiance chaleureuse et douce. Lorsque l'earl lâcha un bon appétit en norvégien de sa voix grave et suave, Ayzebel leva vers lui un regard conquit et pétillant, lâchant mollement, avec envie.

« Oh mon dieu... Ce que tu es sexy quand tu parles cette langue... »


Ses joues s’empourprèrent sur l'instant alors qu'elle baissa les yeux sur sa propre assiette. En matière de fantasme, la Tenak aurait volontiers écouté son amant lui susurrer quelques douces paroles dans cette langue durant la nuit précédente. Un soupir passa les lèvres de la sombre sorcière alors qu'elle était déjà de nouveau à rêvasser en se délectant du saumon et de sa purée de pommes de terre. Ah ça oui, elle était bien là... Vraiment bien. Le regard rivé sur Morghann, elle l'observait en silence, l'esprit ailleurs, perdu dans les méandres de ses fantasmes pleins de tendresse. Elle ne cherchait même pas à se cacher, le fixant comme s'il était la chose la plus fabuleuse du monde... C'est finalement Morghann qui la sortit de ses pensées en la questionnant, curieux d'en savoir toujours plus sur l'univers qui entourait sa compagne. Le visage de la libraire s'illumina d'un sourire toujours plus radieux, l'oeil plus vif et pétillant que jamais. Elle adorait capter son attention, voir ses pensées tournées vers elle. Le simple fait de pouvoir discuter librement, de le voir s'intéresser lui faisait réellement chaud au cœur et malicieusement, la sorcière lui souffla.

« Morghann... Je te trouve très curieux ce soir ! J'apprécie, tu sais... »

Glissant une fourchette de purée entre ses lèvres, la sorcière se délecta de son goût puis une fois sa bouche vide, elle s'empara de sa  serviette de table et d'un geste élégant vint tamponner ses lèvres pâles et prit de nouveau la parole avec un petit sourire joyeux.

« Eh bien, pour comprendre ce qu'est la déesse sans visage, il faut comprendre avant tout l'origine des Tenak. Bien que nous refusions la présence des hommes, nous honorons nos pères en acceptant pleinement nos origines ethniques. De ce fait, beaucoup des femmes Tenak mettent en avant ses origines, notamment à travers les déités qui leur sont liées. C'est un peu notre façon de rester proche de nos papas, d'une part... Puis vient ensuite l'aspect religieux évidemment. Nous ne choisissons pas les déités n'importe comment... Nous vénérons les déités féminines liées à la maternité, la nature, les récoltes, la sexualité... Bref, tout ce qui font des femmes... eh bien des femmes ! »

La sorcière lâcha un rire amusé, marquant une pause dans son récit. Rapidement elle jeta un coup d'oeil vers son aimé pour s'assurer qu'il suivait toujours et continua.

« Le souci était que cela représente beaucoup de divinité... Par nécessité, les Tenak ont fini par s'adapter avec le temps, certaines divinités ont été purement et simplement retirer des listes de nos prières... Tel que Hécate par exemple. Ma famille ayant presque cessé la magie, cette déité est devenue obsolète pour nous... Comme d'autres. Sans doute pour un gain de temps, les autres ont été réunifié en une seule et même entité appelé grossièrement la Sans visage. Chaque statue qui la représente possède un visage sans détails, parfaitement lisse de sorte à ce que chaque divinité puisse être représentée à travers celle-ci. De même, cela permet au Tenak de s’identifier personnellement dans la Sans visage pour se sentir plus proche de toutes ces déesses de par le monde, que nous affectionnons. En soi, ce n'est pas très judicieux, ces déesses ne peuvent plus profiter de ces prières, celles-ci sont obsolètes finalement... Pas étonnant que beaucoup souffrent aujourd'hui du délitement. »

Un soupir et la sorcière se remit à manger. Est-ce que le sort des déités lui importait ? Étrangement... Oui. Après tout, elle était une fervente adoratrice de l'envers, elle élevait chaque être au même niveau, refusant toute notion de bien et mal. À ses yeux, les déités faisaient partie de l'envers, par conséquent, ils étaient son peuple au même titre que les autres... Le souci était évidemment la position ambiguë de ces dieux au sein du secret et leur désir de révéler celui-ci ce qui allait évidemment, contre les principes d'Ayzebel. À nouveau elle se perdit dans ses pensées et bien vite son assiette fut vidée alors qu'un sourire de contentement se dessina sur son faciès pâle. Un délicieux repas qui lui avait beaucoup de bien au moral. Levant les yeux vers Morghann, la femme souffla dans son éternel sourire qui ne semblait pas la quitter depuis le début de la soirée.

« C'était vraiment délicieux ! Merci pour le repas... Tu sais, je suis très heureuse d'être ici avec toi. »

Timidement, elle tendit son bras et glissant sa main sur celle libre de son amant. La douce poigne qu'elle lui offrit fut accompagnée d'un regard tendre et aimant, comme ces œillades qu'elle lui avait offert durant la nuit.

« Et toi, tu passes un bon moment... ? »

Jeu 7 Juil - 18:49
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Morghann Earl
Ayzebel s’emballait et Morghann, qui avait entrouvert les lèvres pour répondre et l’arrêter, n’eut pas le cœur de briser ses espoirs. Johan pouvait effectivement être son cousin, comme n’importe quel autre enfant de la famille Tenak. Rien ne faisait spécialement de lui un enfant de la Trinité, du moins pas à la connaissance de Morghann. Pryam devait en savoir d’avantage… Mais dans tous les cas, il était des règles des Tenak que les fils ne connaîtraient leur mère alors il doutait que qui que ce soit vienne à cracher le morceau. Il se contenta d’un sourire comme un reflet à sa joie exprimée et pourtant, pensif, il demeurait, devant l’entrelacs d’espoir que celui-ci appelait et qui seraient peut-être brisés, tôt ou tard. Mieux valait peut-être que Morghann le lui dise, là, de suite, avant qu’elle n’en fasse quelques rêveries. Il en pesait les avantages et les inconvénients mais se fit prendre par une question qui le sortit de sa réflexion. S’il dessinait ? « Oui… Enfin non. » fit-il, visiblement extraits hors d’une autre pensée par une question à laquelle il pouvait apporter plus aisément une réponse : « Je dessinais avant de partir de Last End. Jusqu’à mes dix-huit ans. C’était comme un exutoire et… Je pense que si Howard ne m’avait pas emmené avec lui, j’aurais marché dans les pas de mon père. A bien des égards, pas uniquement… L’architecture et le dessin. » Certainement au niveau du comportement également, dans la manière de considérer le peuple qu’ils gouvernent. Il aurait été différent, modeler par un père trop présent. Si Morghann avait pu être et devenir si différent des siens malgré l’éducation reçue au cours de son enfance, c’est parce que Pryam n’avait briller pour rien d’autre que son absence. Cela avait été son salut. Quel enfant dévoué ne serait-il pas aux pieds de son cher Père. Il poussa un soupir : « Je n’ai pas poursuivi ensuite. Howard était devenu mon seul point de repère et nous étions les jumeaux taciturnes du premier rang de l’amphithéâtre de la faculté de médecine. » Leur réputation les avait suivi, au début, l’un comme l’autre avaient rendu ce qu’on leur avait tant appris. « Jusqu’à ce que je me détache de lui parce que j’avais découvert un autre univers que la cage dorée du château familial. Plus je le regardais et plus il me répugnait. Il était resté un Earl, jusqu’au bout de lui-même et malgré ses propres convictions, là où j’étais passé à autre chose. Là où il ne pourrait plus me suivre. » Ses pensées se firent sombres un brefs instant avant qu’il me les repousse d’un sourire en coin : « J’avais probablement les meilleurs croquis anatomiques de toute la fac. » railla-t-il : « Le dessin m’a alors servi un peu, je suppose. »

Il entama son repas amusé par ce que la langue de sa mère pouvait impressionner. Il sentait son regard et son sourire comme autant de caresses auxquelles il était habitué mais qui, cette fois, le satisfaisait. Fourchette après fourchette, il vidait son assiette, savourant pleinement son contenu norvégien. Il se remémorait certain repas de famille où la seule chose qui soit chaleureuse avait été les mets. S’imprégnant de ce culte de la déesse sans visage, Morghann répondit d’un pragmatique : « Aussi nombreuses puissiez vous être au couvent, je crains de toutes vos prières convergentes sur quelques Panthéon que ce soit n’apporte le moindre soutien aux déités. Les Von Schwarzwald et les Sihvonen adorent depuis des siècles le Panthéon Nordique sans que même Thor ou Odin ne s’éveillent un bon matin au meilleure de leur forme de jadis. Ce n’est pas faute de ces familles que de les vénérer avec ardeurs. Leurs croyances sont de fer, à la base même de leur pouvoirs…. Et je ne te parle que des deux familles du Concordat. Il existe dans les pays Scandinaves et Germaniques, des familles moins pures mais tout aussi croyantes. Tant que les religions monothéistes régneront, leur agonie se poursuivra. Je… Ne suis pas même certain que la révélation du Secret, comme le souhaiterait Evans, puisse apporter, pour eux, de meilleurs augures. Savoir n’est pas croire ni vénérer. » Triste constat. Morghann poussa un soupir, chassant ce second sujet sombre à ses yeux. Anthony, ce frère qu’il se découvrait. Il s’inquiétait. Il planta sa fourchette à nouveau dans son repas. « Si cela avait été le cas, la population de l’Envers aurait peut-être pu les empêcher de s’éteindre de la sorte. » Ses prunelles noires vinrent se loger dans seuls qui lui faisaient face avant qu’il ne songe à nouveau à Johan. Avec tout cela, il en avait oublié l’écuyer et ce dont il devait avertir Ayzebel. Il entreprit d’achever son assiette presque vide avant de reposer ses couverts et de recueillir la satisfaction de son invitée. Un sourire, éphémère mais pas moins sincère pour autant : « J’apprécie la soirée. » fit-il, sans l’ombre d’un mensonge de complaisance. « Je n’ai que le regret de sa rareté pour seule déception mais… C’est peut-être ce qui la rend aussi précieuse. » Ils auraient peu, de ces soirées l’un avec l’autre. C’était un fait auquel il avait consenti et il se devait de tirer les avantages de ces apparentes contritions.

Sa main glissa le long de la nappe veloutée jusqu’à ce que ses doigts s’enlacent aux siens. « Viens. » fit-il en se levant et en l’entraînant vers la lourde porte d’un bois sombre qu’on leur ouvrit après les avoir couverts de leurs manteaux. Ils auraient le temps de revenir à leur tablée pour le désert, s’ils le désiraient. Pour l’heure, la porte s’ouvrait sur un chemin pavé et ancien, menant à une étable. Les rennes étaient dans l’enclos, pas le moins du monde dérangés pas la chute lente et merveilleuse des flocons de neige. Quelques uns étaient à l’abri, dans le foin et la paille, et c’était en ce lieu éclairé que les amants approchaient. Morghann posa ses avant bras sur la porte d’un box, observant l’animal qui s’y trouvait. Sa ramure était impressionnante, plus grande que celle des autres : « On dirait le Patriarche. » fit-il, amusé, au début par la comparaison hasardeuse. « Tu sais.. Pour Johan… Il n’est pas le seul Tenak qui fasse office d’écuyer chez les Earls. Il serait prématuré de croire qu’il s’agisse de ton cousin direct. Peut-être l’est-il. Dans le cas contraire, je ne voudrais pas que tu en finisses déçue. Qui qu’il soit, il est assurément de ton sang. Et cela vous relie suffisamment, si tu le souhaites. » C’était aussi le sang qui le reliait à Anthony, d’une fraternité avérée et pourtant difficile. « Il ne cherchait pas sa famille autrefois. J’ignore s’il a changé son opinion depuis. Enfant, il était extrêmement dévoué. Une loyauté certaine dont les Earls aiment à être entourés. Il était reconnaissant du toit et de l’éducation que nous lui prodiguions. Le château était sa maison et il n’y avait nul autre parent qui importait à ses yeux que ceux qui lui avaient donné sa chance. » Son regard quitta l’animal pour se poser sur son amie. De ses doigts refroidis par l’extérieur glacial, il effleura les courbes et creux de son visage. « Il faut croire qu’à servir les Earls sans mot dire, il soit devenu un Tenak malgré lui. » Ses doigts s’engagèrent jusque sous son menton et ses lèvres vinrent cueillir un chaste baiser. « Qu’en penses-tu ? » demanda-t-il. « Les rennes. » précisa-t-il, pas le baiser. Quoique...

Jeu 14 Juil - 19:26
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C'était la première fois que Morghann se livrait sur sa vie à l'étranger, d'en dire un peu plus sur le lien qu'il avait avec son jumeau. Elle ne pouvait clairement pas imaginer ce qui pouvait les lier, Morghann était si discret sur son passé et peu qu'elle avait entrevu de Howard avait tendance à la laisser perplexe et méfiante. Il était le jour et la nuit, difficile à croire qu'ils pouvaient avoir quelque chose en commun. Ayzebel ne s'étendit pas sur le sujet, laissant simplement son ami libérer ce qu'il se sentait apte à parler et l'écoute simplement, lui offrant quelques sourires pour leur plaisir à tout les deux. Les meilleurs croquis anatomique... ? Oh elle n'en doutait pas. Une légère pointe de jalousie naquit, très vite remplacé par l'amusement alors que la libraire lâcha un rire amusé en soufflant.

« Sacré Morghann... »

Le sujet fâcheux au sujet des déités avait quelque chose d'irritant. Ayzebel ne comprenait pas l'audace du cénacle à ainsi brider les autres peuplades. Leur monde était pourtant si beau, chacune des créatures qui la peuplait avait son charme. Même les trolls. Alors pourquoi ? La sorcière n'était pas une politicienne et n'en aurait jamais l'étoffe, c'était sans doute pour cela qu'elle était incapable de comprendre les choix du cénacle. Qu'importe, la paix demeurait et c'était une bonne chose malgré tout, il était juste dommage que certain doivent payer un prix si lourd pour cela. Pourtant la libraire n'avait jamais été proche d'aucune déité, même lorsqu'elle était encore au couvent, prier était une chose qu'elle avait rarement fait, n'ayant aucune affiliation avec une quelconque déesse. Elle avait simplement laissé cela de côté. Ce qui surprise Ayzebel fut d'entendre que Anthony voulait la révélation du Secret. Perplexe face à Morghann, la sorcière garda le silence. C'est fou tout ce que l'on pouvait apprendre durant un dîner... Alors c'était donc pour cela tout ce raffut ? Peu importe, elle avait décider de ne plus approcher Anthony jugé trop dangereux, Morghann ne l'aurait pas permit de toute façon. Sujet clos.

Doigts entrelacés, la sorcière observait encore et toujours son compagnon, le dévorant d'un regard aimant et intense avant qu'il ne lui ordonne de la suivre. Où ça ? Pour quelle raison ? Une surprise peut-être ? UN nouveau sourire se dessinna sur les lèvres pâles de la femme qui se leva sans oser questionner Morghann de peur de gâcher une éventuelle surprise. ON la fit se couvrir chaudement puis rapidement mené à une porte qui donnait sur une petite cour à l'arrière du restaurant. L'air frais fut revigorant autant que difficile à saisir à la première bouffée, mais ce qui fut le plus fabuleux fut la présence des rennes dans un enclos. Étouffant un soupir de surprise, Ayzebel s'approcha doucement, prenant de l'avance sur Morghann comme un enfant trop curieux. En voilà une vrai surprise ! Et uen surprise de taille ! De toute beauté ! Un rire cristallin passa les lèvres de la sorcière qui observait les animaux avec un regard plus ouvert et pétillant que jamais.

« Ils sont magnifique !!! »

C'était la première fois que Ayzbel voyait des rennes. Oh elle avait déjà vu quelques animaux dans la forêt de Last End, le couvent était idéalement situé pour surprendre la faune et savourer la magie naturelle dans sa plus belle œuvre. Portant une main à sa joue, la sorcière soupira de plaisir en observant les rennes, se perdant dans sa contemplation alors que la neige dégringolait doucement sur le couple. Pourtant, ce beau moment fut mit en pause quand Morghann revint à parler de son éventuel cousin. Oh, pourquoi ramener t-il le sujet sur la table ? Ayzebel pivota le visage vers Morghann en soupirant doucement et s'approcha de lui, murmurant.

« Morghann... je verrais cela avec lui au moment propice. Je ne me fait pas d'illusion, d'accord ? Qu'il soit mon cousin proche ou non n'est pas le plus important, la seule chose qui compte c'est d'avoir à mes côtés un membre de ma famille. Je veux rencontrer ce Johan.. Et les autres, si je peux. Ils doivent savoir que même s'ils sont abandonnés, ils ne sont pas mal aimé. Que leurs mères pense à eux chaque jours, à chaque instant... Je... je veux juste les rencontrer... j'aimerais être là pour eux, tu comprends ? Nos mâles sont sans doute le meilleur de nous Morghann. Quoi qu'en pense ma famille... Ils sont une part de nous. »

La remarque sur les Tenak arracha un vague sourire à Morghann. Il était si proche de la vérité... Pourtant elle n'était pas touché par cela, elle qui s'était si durement révolté contre sa famille jusqu'à en être bannis. La caresse sur son visage la fit frissonner alors qu'Ayzebel pressa sa joue froide contre la main de son amant pour y trouver du réconfort jusqu'à ce que son visage n'approche du sien pour lui offrir un doux baiser. Elle avait attendu cela tout le long du repas, c'est sans gêne qu'elle répondit au baiser et souffla, l'esprit ailleurs.

« Ah... ? Euh oui, les rennes... c'est bien, c'est très bien.. parfait... »

Sans attendre, Ayzebel s'avança, se lovant contre Morghann, glissant ses mains sur ses flancs jusqu'à son dos pour l'enlacer étroitement et venir à nouveau presser ses lippes contre les siennes dans un baiser passionné et aimant.

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Le retour au chalet se fit dans le silence, mais loin d'être pesant. C'est tout sourire que la sorcière se délesta de son manteau, plus que ravie de cette soirée romantique avant Morghann. Ils avaient parlé, s'étaient mutuellement livré sur différentes choses, le repas avait été copieux et délicieux, les rennes.... Tout avait été merveilleux et le souvenir de cette soirée resterait indéniablement gravé dans le cœur et l'esprit de la rebelle de Tenak qui déjà, filait droit vers le sapin entreposé dans le salon. Sautillant sur place, elle fit signe à Morghann d'approcher, sourire éclatant peint sur le visage.

« Moi aussi j'ai un cadeau pour toi ! Enfin plusieurs... j'espère qu'il te plairons. »


Se décalant d'un pas, elle tendit les deux mains vers le bas du sapin où trois paquets trônait sous les branchage. Avec enthousiasme, la sorcière croisa les mains contre sa poitrine à demi dévoilé par son décolleté fortement échancré puis joua nerveusement avec le collier de jade offert par son ami.

« Aller, ouvres les ! Commence par les plus petits ! »

Elle avait volontairement placé les cadeau sous le sapin, proprement emballé pour soumettre Morghann à la magie de noël et le forcer, comme tout enfant, à devoir s'agenouiller pour venir arracher les papiers cadeaux et découvrir la surprise qu'ils renfermaient.

Spoiler:

Sam 16 Juil - 12:38
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Morghann mit un premier genou à terre, puis le second, s’offrant avec prudence à un jeu bien connu et attendu des enfants. Celui où il est l’heure de déballer les cadeaux laissés au pied du sapin. Il n’avait jamais vraiment connu cela pour lui-même. Il avait veillé à ce qu’Andrew connaisse cela, dès lors qu’il fut en capacité de le faire. Mais il n’y avait pas ce genre de tradition au château. Yule ne se fêtait pas avec un sapin et encore moins avec un petit Jésus dans la crèche. Ç’aurait été un blasphème terrible et il n’était pas certain que sa famille s’en remette sans le renier. Avec précaution, il les déballait, un à un, appréciant l’attention de chacun d’eux avec la même réserve qu’il avait toujours affiché, ce calme parfois troublant derrière lequel il cachait bien des sentiments. Ses doigts caressait la soie, l’argent et l’obsidienne avant d’envisager le papier ancien et pourtant, de toutes évidences, restauré. Il voyait le heures de travail sur l’ouvrant, à chaque page, chaque croquis, chaque texte, il sentait la patience et la présence de son amante. Il défit la chaîne d’or blanc qu’il portait autour du cou, au bout de laquelle pendait la chevalière familiale, gravé d’un sceau complexe et imprégné de magie. Il glissa la chaîne dans l’anneau de la seconde, qui se trouvait être bien plus personnelle. La première représentait les Earl. La seconde lui ressemblait plus à lui, et à leur histoire, même si elle était difficile. Il rattacha la chaîne autour de son cou. Dans son métier, il n’était pas pratique de porter le moindre bijou aux mains, à moins de les ôter régulièrement, le temps de plonger des mains gantées dans un corps glacé. Autour de son cou, il savait que le bijou serait toujours à l’abri, sous sa chemin, invisible et pourtant présent.

Il se releva pour la remercier, offrant à ses lèvres le confort des siennes et à son corps l’étreinte de ses bras. Puis il la fit danser. Une valse, viennoise s’il ne s’y trompait, les violons avaient des sons d’Autriche-Hongrie. Il plaçait ses mains, dirigeait ses pas. Qu’elle ne sache pas danser importait peu, Morghann avait appris dans son enfance au château pour deux. Après lui avoir soufflé les rudiments du rythme d’un trois à droite, trois à gauche, elle n’avait plus qu’à compter jusque trois dans sa tête, et se laisser porter. Il la faisait tourner, virevolter, laissant l’allégresse les inonder au creux de la magie de Noël. C’était son cadeau que de lui apprendre et lui octroyer une heure, peut-être deux pour s’exercer avec lui. Les baisers n’étaient pas dans la chorégraphie, pas plus que ses mains dégringolant jusqu’à ses hanches, saisissant ses cuisses de chaque côté de lui pour la porter, tournant encore un peu dans les pas bien appris de la valse. Un éclat de rire lui échappant, il savourait le bonheur de cette soirée, et lorsqu’il la transporta jusque dans leur chambre, il ne put se résoudre à s’y prendre comme autrefois. Pas après la dernière nuit. Malgré ses discours et ses résolutions, ils s’offrirent mutuellement l’attention qu’on réserve à la personne qu’on aime. Leur étreinte avait le goût du partage, la saveur d’un voyage au-delà de leur existences et leur chaotique histoire.

Il n’avait pas plus dormi qu’à la nuit précédente. Troublé par l’expérience renouvelée, ses orbes noires fixaient le plafond pendant des heures, et parfois, il caressait le dos nu de la femme endormie qu’il avait dans les bras. Aux premiers rayons de l’aube son regard dévia sur le téléphone portable et son bipeur professionnel laissés sur la table de chevet. Il attendait que cela sonne. Il savait que cela sonnerait, qu’Anthony s’échapperait de l’asile où il était enfermé. Il fixait son téléphone comme s’il avait été pourvu d’un quelconque don de voyance. Au fond de lui-même, il avait espéré qu’il ne sonne pas, que son frère recouvre la raison et ne s’élance pas dans cette croisade sanglante. Il avait espéré pouvoir profiter encore de quelques jours avec elle, ici, loin de Last End. Mais quand le bip régulier sonna l’alerte un peu plus tardivement, il sut qu’il n’y avait plus aucun espoir et qu’il allait devoir ramasser la traînée de cadavre laissée dans le sillage du Réanimateur. Malgré l’urgence, il resta immobile dans le lit, à fixer le plafond, blasé. Lorsque son téléphone sonna à son tour, il ne put que décrocher et annoncer son arrivée dans quelques heures. « Il s’est échappé. » souffla-t-il à Ayzebel avant de la laisser. Elle n’était pas stupide. Elle comprendrait que là était la menace dont il lui avait parlé au début de leur séjour qu’il était contraint d’écourter. Il la laissa derrière lui, avec des consignes qu’elle pourrait choisir de suivre ou non, elle en était libre. Elle pouvait rentrer dans la journée ou un peu plus tard. Il lui demandait d’être extrêmement prudente. Avant de partir, son regard se posa sur le grelot près de son amante. La magie de Noël sûrement, Santa était passé mais Morghann ne l’avait, depuis bien longtemps, plus sollicité d’aucune manière.

Dim 17 Juil - 10:25
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Un noël loin des regards
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