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 [INTRIGUE] Masquerading as a man with a reason [Le Réanimateur]

Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
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Morghann Earl
Un grand jour. Un très grand jour. Morghann l'avait attendu, l'avait prémédité. Cette rencontre n'avait rien de fortuite, le hasard n'avait que peu fait son œuvre. Il avait tout calculé, tout organisé et laissé au temps son action. Il avait d'abord soufflé l'idée à un collègue humain, celle de faire subir au Réanimateur quelques tests physiques pour faire le lien avec les meurtres. Il avait fait germé cette idée, l'avait entretenue, fait croître jusqu'à ce qu'elle paraisse comme une évidence. Il avait vu éclore cette belle fleur et il lui avait même offert un soleil : Titania. Il lui avait octroyé des conditions propices pour ce réaliser et enfin... Enfin, oui, il obtenait ce qu'il avait désiré. Capricieux enfant, il était gâté. L'approcher, cet Anthony Evans qui avait mis en branle le Secret. Il aurait tout le loisir de l'observer et déterminer quel genre de spécimen il pouvait bien être pour posséder cette force surhumaine : sorcier, loup-garou, vampire, démon... Tant de possibilités, si peu de réponses. Son plus grand objectif restait toutefois de faire avancer son argumentaire et tenter de prouver à des gens ignorants qui n'attendaient que de la rationalité, que cette affaire était parfaitement dénuée de surnaturel. Les gens s'en remettaient trop facilement au jugement de ceux qu'ils considéraient comme experts. Morghann avait la renommée des Earl en soutien et son assiduité au travail pour donner du crédit à ses propos. Il défendrait le Secret.

Au fond de lui-même, le sorcier avait un autre objectif plus égoïste. Il avait examiné les cadavres, la barbarie radicale dont ils avaient fait l'objet. Il voulait comprendre pourquoi. Il voulait apercevoir le fondement des ces atrocités, la logique, peut-être, qui existait dans le cœur d'Evans pour en être arrivé à une telle extrémité. Il n'avait pas vraiment eu un sommeil des plus calmes. Sa sensibilité à l'égard des morts, à l'égard des victimes, le tourmentait. Eux aussi, ils voulaient des réponses, ils souffraient, si bel et si bien, que le nécromancien n'était pas bien certain que savoir le pourquoi était bien son propre sentiment, peut-être le partageait-il en partie avec ses hôtes. L'Hôtel de Ville semblait être sur le pied de guerre. Les entrées étaient rigoureusement contrôlées aujourd'hui et pour cause ! On transportait et accueillait un dangereux criminel. Chacun avait peur, ça se voyait dans leur yeux et Morghann en riait sous cape. Anthony Evans était fort, mais à ce que le nécromancien avait pu observer, il ne l'était pas autant que lui... Ou alors il avait retenu ses forces... Il le saurait bien vite. La salle d'examen était calme et silencieuse. Il s'y trouvait seul, ferma les yeux et inspira profondément. Et si Evans était plus fort ? Et si Morghann ne parvenait pas à le contrôler ? Il secoua la tête de gauche à droite. Pas le moment d'y penser. Il défit sa veste de cuir et enfila une blouse blanche par dessus sa chemise, il la boutonnait, perdant son attention dans son reflet dans le miroir du vestiaire. On entendait du bruit à l'extérieur. Des journalistes probablement, le Réanimateur venait d'arriver en bonne garde.

Il revint dans la salle d'examen, se pencha sur les dossiers des victimes, une dernière fois, remémorant à son esprit chacune de celles qu'on avait pu retrouver. Son lourd soupir s'acheva par une porte qui s'ouvrait. Deux officiers de Scotland Yard, puis le Réanimateur et deux autres officiers de la police locale. Ses prunelles noires fixèrent longuement Anthony, le dévisageant avant de porter son attention sur les deux agents de sa faction. « Officier Crow, Officier Turner. » la salua-t-il accompagné d'un bref signe de tête. Il salua les deux autres derrière le Réanimateur. « Pouvez-vous le détacher ? » Une hésitation parmi les forces de l'Ordre. Le sorcier insista : « Il ne va pas pouvoir courir pieds et poings liés... Et j'ai besoin qu'il se déshabille : je crains ne pas entretenir une relation assez proche avec Monsieur Evans pour me mettre à lui arracher sauvagement ses vêtements. » Il raillait, cynique. Ses collègues avaient l'habitude à présent. Et puis, il existait bien un protocole d'urgence au cas où les choses tournaient mal. Il laissa les officiers quitter la salle et fermer la porte alors que ces prunelles sombres s'orientaient à nouveau vers le criminel.

« Anthony Evans. » Il marqua une pause, comme coupé par son propre discours : « Je vous aurais bien dit 'enchanté'... » Mais il n'en aurait pas été très honnête. L’hypocrisie faisait pourtant partie des attributs des Earls. Morghann semblait être passé entre les mailles du filet. Un soupir, un présentation : « Je suis le Docteur Earl. Vous êtes ici pour que je vous examine... Vos prouesses vous précédent et posent un certain nombre d'interrogations pour lesquelles il est mon devoir d'apporter quelques explications. Je suis certain que vous serez très coopératif. » Il arqua un sourcil, assuré. A défaut, il le rendrait. Il alla presser sur la bouteille de solution hydroalcoolique pour se laver les mains, avant de reprendre : « Déshabillez-vous, Monsieur Evans, vous pouvez garder vos sous-vêtements. Et allongez-vous. Je vais commencer par prendre vos constantes au repos. » Il lui indiquait une table de consultation d'un geste vif de la main alors qu'il saisissait stéthoscope, tensiomètre et autre nécessaire de l'autre.

Dim 20 Déc - 13:12
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Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
Tell me More : Humain détenteur du secret
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Anthony Earl

Il en avait mit, du temps. Un vrai Earl, à cet égard. A moins que ce ne soit simplement un traitement 'de faveur' qu'on lui réservait ? Hm... voilà qui donnait à réfléchir. Peut-être bien, peut-être pas. Ce dont Anthony était pourtant certain, c'était que Monsieur Earl ignorait tout du lien que tous deux partageaient. Il lui fallait donc parier sur un simple accès de précaution de la part de cet homme de science avec lequel il partageait la passion de la médecine, quoi que certainement pas de la même façon. Non, ils n'envisageaient certainement pas la science du corps de la même manière, et c'était d'autant plus drôle que de le confronter en cette journée. Ils avaient beaucoup à se dire, ils avaient beaucoup à échanger et à s'offrir, ce qui, après tout, était naturel pour les membres d'une même famille... non ? L'idée lui arracha un rictus. Rictus qui, immédiatement, entraîna une douleur lorsque la poigne que ses gardiens lui infligeait se fit plus étroite et moins prévenante, si elle l'avait jamais été.

Il leur faisait peur, c'était tout naturel. Le nombre de meurtres qu'on lui imputait, leur sauvagerie, son comportement au tribunal et à présent sa tranquille nonchalance. Rien n'était fait pour les mettre à l'aise... et pourtant, n'était-ce pas lui qui aurait dû trembler, se sentir mal à l'aise ? Mais là était l'ironie, que même enchaîné et muselé, ou semblant l'être, un prédateur ne perdait jamais sa capacité à effrayer. Qu'au plus profond d'eux-mêmes, ces innocents agnelets ne pouvaient ignorer qu'il était encore capable de leur faire du mal s'il le décidait. Que c'était lui qui les tenait à sa merci, même menotté et surveillé. Et ça lui plaisait infiniment. Lui qui, depuis l'aube de sa vie, avait toujours été mis à l'écart, méprisé et rejeté par le monde auquel il appartenait, lui qui n'avait jamais été maître de son existence, se trouvait soudain chef d'un orchestre dissonant qu'il avait, avec les plus délicates attentions et précautions, préparé. Il ne se sentait pas seulement fort, il se sentait terriblement excité par tout cela... aussi excité qu'un enfant devant une expérience cruelle.

Et ils étaient ses cobayes. Alors il jouait le jeu, sa pantomime poursuivait. En attendant le moment propice. Aveugle à son entourage en l'instant, il se laissait guider docilement et silencieusement, jubilant intérieurement. Ce ne fut qu'en entrant dans la salle qu'on avait à son intention préparé qu'il consentit à revenir à lui, et ancra ses sombres prunelles glacières dans celles qui osaient le défier. Ah oui... il fallait avouer que la ressemblance était parfaite. Cet Earl-là, sous son nez, était la parfaite reproduction de son géniteur. Le même teint, la même carrure, les mêmes traits et les mêmes yeux exagérément sombres, d'un noir qu'il partageait. On aurait dit Pryam, à quelques détails près... les rides, notamment, quoi que le patriarche fut tout de même extrêmement bien conservé. L'aura qu'il sentait encore très légèrement, du fait du reliquat de pouvoir qui lui restait, n'était pas non plus le même. Mais semblable, oui, relativement semblable... et quelque part, il sentit ses tripes se nouer et le monstre de la jalousie en lui gronder.

L'autre ressemblait à Pryam. Physiquement, magiquement... il avait tout pour que l'actuel patriarche le chérisse et le reconnaisse. Il avait tout. Et ça, ça c'était véritablement injuste. Des copies. Il avait toujours su que les deux jumeaux étaient des copies, mais s'ils étaient des copies si parfaite, qu'est-ce que lui était ? Un brouillon, une esquisse ratée ? Il ne pouvait le tolérer. Comme il ne pouvait tolérer le Secret. Sa bouche, soudain, d'aloès s'emplissait et son rictus se fit cynique, mauvais. Silencieux, il se laissa pousser en avant, approcher de ce médecin qu'en l'instant, il détestait assez pour vouloir le tuer peu importe l'importance qu'il pouvait avoir au sein de son plan. Ses prunelles de jais quittèrent le visage si semblable à celui que, toute sa vie, il avait haït et aimé de concert, se glissant en un coup d'oeil en coin, matois, vers ses gardiens. Et au sein de l'abysse, l'amusement se mit à pétiller. Oh oui, quelle bonne idée, qu'ils le libèrent... Mais non, il devait se montrer raisonnable, malgré sa colère, ce n'était pas le moment de tuer qui que ce soit.

Malicieux, il fit un salut presque courtois à ses geôliers, alors que ceux-ci sortaient. Et bien quoi ? Il fallait bien qu'il trouve le moyen de passer sa frustration, non ? Les pauvres étaient des cibles beaucoup trop faciles. Ce qui ne l'empêchait pas de les prendre pour cibles. Il n'avait après tout rien à faire de ce qu'on pouvait penser de lui. Retour à son frère cadet, qui l'appelait. « Docteur Earl » répondit-il avec toute la courtoisie et la tranquillité du monde «Bien loin de moi l'idée de vous faire jouer d'hypocrisie, il est vrai que votre famille est bien loin de telles pratiques, n'est-ce pas ? » Peut-être ne parviendrait-il finalement pas à se contenir totalement. « C'est néanmoins un réel plaisir de vous rencontrer » Pour un aliéné, il était maniéré, mais ça, c'était parce qu'il était loin d'être fou, même si l'on tenait compte de ses exactions. « Oh vous me trouverez parfaitement coopératif, ne vous inquiétez pas de cela. Je n'ai nulle intention de vous rendre la tâche malaisée... » Pourtant, son sourire toujours crochu semblait suggérer le contraire, alors même qu'il essayait de s'en défaire.

Se déshabillant lentement, il se mit à parler comme s'il entretenant une conversation parfaitement normale, à la sortie, par exemple, d'une banale séance de sport, ou de toute autre événement que deux individus parfaitement normaux pourraient être amenés à rencontrer. « Cela étant dit, Docteur, je doute que vous trouviez quoi que ce soit d'anormal à ma constitution physique. J'ai bien un pouls un peu plus faible que la moyenne, mais rien de bien extraordinaire. Et je pense que vous vous en doutez également... Il me surprendrait de voir un noble membre de la famille Earl sincèrement persuadé de pouvoir trouver une explication rationnelle à mes... comment avez-vous dit déjà ? Mes prouesses ? Oui, voilà, mes prouesses. Rien dans ma physiologie ne pourra vous aider à ce sujet, puisque tout cela se rapporte à la magie » A présent, il retirait son pantalon, et lui jeta un coup d'oeil pétillant. « Allons, bas les masques avec moi. Vous me le devez bien, ne pensez-vous pas ? » Se redressant, en caleçon noir, et pas gêné le moins du monde, il glissa d'une voix douce et légèrement désabusée :

« Vous êtes curieux ? Demandez, je n'ai rien à cacher. Beaucoup moins en tout cas que votre noble père... » Après un instant, et pouffant de rire, il demanda « Tiens d'ailleurs, lequel des jumeaux êtes-vous ? Le capricieux ou celui à qui on a enfoncé une armada de cactus dans le fondement ? »

Dim 20 Déc - 16:14
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Seuls. Ses prunelles dans les siennes le scrutaient avec attention, une attention presque démesurée à son égard. Il était le centre de son attention présentement, de son travail également, et de sa surveillance. Il ne pouvait pas se permettre de se faire surprendre. Il passa le stéthoscope autour de son cou, gardant un œil régulièrement sur cet homme qui se déshabillait. Il n'avait pas la carrure d'un grand sportif. Même Morghann devait être plus massif que son vis-à-vis. Ça ôtait pas mal de possibilités à son rapport... Même s'il était tout à fait possible de faire de grandes choses avec peu de moyens. « La politique est forgée par l'hypocrisie et nous sommes des rois, Monsieur Evans. » Voilà qui clarifiait sa pensée sur le sujet. Sa famille versait dans les doux propos, parfois, pour mieux agir en revers. Leur agilité leur permettait de conserver les sommets et d'en écarter les membres qui pouvaient mettre en péril. Morghann lui rapportait de nouveau, dans une certaine mesure, son honnêteté et d'avantage même : du reste de sa famille, il se détachait. Le sorcier avait arqué un sourcil quand à l'intérêt que le Réanimateur portait à leur rencontre. Il devait avouer que ça piquait sa curiosité, bien qu'il décida de l'étouffer pour le moment.  Au moins, il coopérerait. Morghann riait sous cape : Anthony croyait-il réellement être en capacité de lui rentre la tâche malaisée ? La télékinésie brûlerait ses doigts mais il saurait se faire obéir par cet homme-là. « Quelle délicate attention. » railla-t-il. Si son propos était bordé d'hypocrisie, son ton criait le contraire et montrait combien il en avait cure.

Morghann n'avait pas mis bien longtemps pour comprendre, dans l'aisance naturelle de cet homme, qu'il n'avait rien d'un fou. Il le savait bien avant bien entendu, puisque du Secret il était informé et ce que les ignorants prenaient pour de la folie dans les propos du Réanimateur était parfaitement réels. Le nécromancien avait toutefois autopsié une grande partie des victimes et la barbarie dont ils avaient fait l'objet, ne pouvait, à ses yeux, n'être que l’œuvre d'un aliéné. Se trouver face à un homme qui semblait, en apparence, sain d'esprit avait ce côté effrayant que ressentaient bien des membres des Forces de l'Ordre. Morghann le contemplait avec intérêt, habitué à cette terreur sous des airs maniérés : son père était ainsi. Le reste de son propos, savamment mesuré, le laissa penseur un bref instant. Voilà qui s’appelait 'aller droit au but'. Le condamné savait où il se rendait bien exactement. Il le jaugea du regard, cherchant à percer s'il s'agissait là de lard ou du cochon. Etait-il réellement en train de lui dire qu'il lui apporterait la vérité qu'il venait chercher ? C'était presque trop facile et pourtant... Si Evans voulait faire passer un message au Cénacle, Morghann était probablement le messager le plus adéquat qu'il puisse trouver à Scotland Yard. Il le fusilla du regard lorsqu'on manqua de respect à son jumeau là où un peu plus tôt, il avait à peine réagi lorsqu'il avait été question du reste de sa famille. « Ai-je l'air d'un jardinier ? » pour s'occuper des cactus bien évidement. C'est qu'il fallait les entretenir ces petites bêtes. « Je suis Morghann. » ajouta-t-il sans plus de cérémonie, mettant un terme à ces insultes qui lui déplaisaient.

« Allongez-vous. » ordonna-t-il avant de lui passer le tensiomètre au bras avec une méticulosité maladive : ça l'aidait à se calmer et ne pas laisser ses émotions prendre le dessus. « Je n'ai jamais eu la prétention de vouloir rentre un rapport qui contienne des vérités, Monsieur Evans. Mon rapport protégera le Secret. Les ignorants n'attendent qu'une chose : qu'un expert leur annonce que tout ce qui s'est produit est rationnel, possible, scientifiquement explicable. Ils ne veulent pas entendre une autre histoire et je serai leur conteur. J'accomplirai la volonté du Cénacle : notre entretien est une mascarade. Je pensais qu'un homme tel que vous l'aurait compris. » Il mit le stéthoscope à ses oreilles lui prit sa tension, son pouls, le reste de ses constantes, les unes après les autres, avec précision et efficacité. Il s'appuya à moitié assis à ses côtés, sur la table d'occultation et commença à lui coller les électrodes sur le torse alors que ses prunelles noires se relevaient sur cet homme : « Qu'êtes vous ? Vous êtes trop vivant pour un vampire, pas assez fort pour un loup-garou... » Étrange, un très bref instant, il crut reconnaître un certain attrait dans ses pommettes, apparut sous un angle singulier. Ce fut si furtif, mais il aurait juré les traits de son père. Mais il s'était trompé, n'est-ce pas ? « Un sorcier ? » l'interrogea-t-il sans quitter son visage du regard, comme hypnotisé, cherchant à retrouver cette impression, cette illusion. Il avait rêvé... Rêvé, oui. Il reporta son attention sur les électrodes qu'il lui posait mais il ne sut la garder bien longtemps. Les yeux de cet homme le troublaient.

« Si vous savez qui je suis... Vous savez que j'ai un lien avec les morts et vous avez fait couler beaucoup de sang. Ils se demandent... Pourquoi. Pourquoi vous les avez assassinés et je me pose la même question. Ébranler le Secret ? Toutes mes félicitations. » Il ne le pensait pas évidement. « Mais ils sont morts en vain. » Le Cénacle camouflerait ses agissements et Anthony avait du s'en douter. C'était là qu'il ne comprenait plus, bien que des hypothèses avaient germé dans son esprit : « Que voulez-vous ? Qu'attendez-vous ? » Il ne pouvait être on ne peut plus clair : il voulait avoir le message à remettre au Cénacle.

Dim 20 Déc - 18:37
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Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
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Anthony Earl

Ah oui, qu'il le veuille ou non, celui-ci était bien un Earl. Ça en devenait presque touchant. Son rictus se fit plus fin, un bref instant, mais il ne répondit pas. Il n'avait pas de raisons de répondre à cela. Si son interlocuteur se persuadait de cette fausseté, c'était son problème, pas le sien. Mais ce serait de son fait lorsqu'il déchanterait. Un véritable roi n'avait jamais à le clamer. Il imposait. Et les Earls étaient très loin d'être des rois. Pas seulement à ses yeux, évidemment, puisqu'il était tout sauf objectif... mais il n'était pas seul. Il n'avait jamais été seul dans sa campagne contre le Secret et ses piliers. Des piliers que les Earls incarnaient. Oh ça, ils incarnaient parfaitement ce concept... et tout ce qui n'allait pas avec lui. Tout ce qui, en lui, était pourrit. Par eux en partie. A la place, il préféra taquiner : « Je suis un homme plein de délicatesse, c'est vrai » Et un peu d'ironie avec, d'ailleurs, quand on savait la sauvagerie avec laquelle il avait pu mettre fin aux vies de plusieurs de ses victimes. Est-ce que cela le gênait ? Non, à dire vrai. Il n'avait aucun respect particulier pour ceux qu'il avait abattu. Mais il n'avait pas plus de méprit à leur égard, en réalité. Ce n'était... que des instruments. Rien de plus.

Sous le regard intense du nécromancien, Anthony resta parfaitement détendu, ne craignant nullement, ni pour sa vie, ni pour ses propres secrets, qui seraient alors ses armes pour vaincre ce récalcitrant cadet. La réplique, pourtant, le fit sourire, réellement amusé. « Enchanté Morghann. C'est tout de même plus agréable d'avoir un prénom à mettre sur ce visage. Vous appeler Earl en permanence aurait vite finit par devenir ennuyeux » Donc, c'était le plus jeune des deux, le plus... libre, s'il on allait par-là. Il n'avait pas été autant pourrit que son frère aîné par la famille que lui, Anthony, détestait. Sans doute une bonne chose, l'autre serait franchement le plus agaçant des deux à manipuler. Peut-être en un sens plus aisé que Morghann... mais ô combien plus irritant, avec ses manières de Earl pur jus. Ce serait tout de même dommage qu'il finisse par perdre patience et ne décide de le tuer. Il faudrait certainement le pousser loin pour qu'il en arrive à une telle extrémité, mais quelque chose lui disait qu'Howard Earl était parfaitement le genre d'homme qu'il détestait profondément, pour les mêmes raisons qu'il en voulait à Pryam.

Taquin, il lui dédia un regard lacé d'un léger sous-entendu amusé en s'allongeant à son ordre. Et bien, qui aurait cru qu'il était de ce genre-là ! Entre lui et Samaël, il était servit. Mais c'était loin de le perturber. La suite, cependant, le fit rire, et il garda le silence, l'écoutant avec un regard paternel et affectueux. Comme un père, en un sens, devant son fils qui, avec audace, s'essayait à l'art de la déduction. Avec quelques ratés par-ci par-là, mais c'était naturel, et attendu. Et pourtant, peu à peu, son regard se fit plus doux, si toujours amusé. Plus détendu encore, paisible. Reposant là comme si toute cette scène était naturelle, coulait de source. Au bout du compte, il poussa un léger soupire, clignant des yeux lentement sans pour autant cesser de lui dédier ce regard amène, et plus que courtois, compréhensif. « Est-ce que vous vous sentez menacé, Morghann ? » interrogea-t-il avec douceur et sincérité. «Ou est-ce votre empathie pour ces morts qui affectent votre jugement, et votre façon de m'aborder ? » Il pencha légèrement la tête sur le côté, alors que son sourire, à nouveau, s'élargissait. « Ou peut-être est-ce un peu des deux, peut-être quelque chose d'autre, en totalité... »

Il se laissait entièrement faire, entièrement manipulé, l'aidant même parfois, en ne restant pas inerte pour le laisser l'examiner. Mais il parlait, posément. « Aucun d'eux n'est mort en vain. Parce que mon plan est loin d'être terminé. Il n'en est qu'à son aube, qu'à son commencement, et leurs morts est le terreau dans lequel j'ai planté les graines de la postérité. Je ne dirais pas que je comprend les égards que vous leur portez, mais je respecte votre inquiétude à leur sujet. Dites-leur, si cela vous sied, ce que je viens de vous dire. Leurs morts vont servir à purifier notre contrée, peut-être même le monde entier » Parfaitement serein, parfaitement déterminé, et parfaitement convaincu, son regard jamais ne vacillait, sa voix jamais ne tremblait. Statue de pierre dans une cangue de velours humain et d'autant de fermeté que de respect. Pas à l'égard des morts, mais de celui qui l'interrogeait. Quand bien même, par instant, il le détestait. « Je ne vais pas seulement ébranler le Secret. Je vais le faire voler en éclat, et abattre ceux qui s'en disent les gardiens, les piliers. Et cela comprend votre famille. Mais de ce que j'en vois, ce n'est pas une idée qui vous perturbe, n'est-ce pas ? Je ne vais pas le regretter »

Oh que non, il n'allait pas regretter d'avoir moins d'ennemis. « Pour répondre à votre première question, je suis un être humain presque normal. On pourrait m'associer aux sorciers en un sens, mais ce n'est pas tout à fait cela. Je ne suis pas une créature pour autant » Silence se fit, un long instant, qu'il retenait pourtant. Son regard le quitta, dériva vers le plafond. Il gisait sans la moindre crainte, semblant faire fi de son état de faiblesse, de son ouverture. Morghann aurait pu le tuer, oui. Il aurait pu. « Dites leur que ce n'est pas finit. Dites leur qu'ils ont trop longtemps fermés les yeux et tentés de se voiler la face. Dites leurs que ce qu'ils pensaient accomplir n'est plus qu'une illusion, qu'ils vont à l'encontre de l'intérêt des leurs... dites leurs que je n'en ait pas finit avec eux. Avec lui. Dites lui, Morghann, qu'il ne m'aura pas » Et pourtant, peu à peu, sa voix se faisait tranchante, plus ferme encore, une voix de pierre à l'égale de celle de son père. Il reposa les yeux sur le nécromant, et ses prunelles étaient deux puits sans fond aux travers desquels semblait briller autre chose, une autre âme, un reliquat d'âme qui n'était pas la sienne. « Dites lui que je sais ce qu'il veut faire. Dites lui que je sais ce qu'il espère de mon aliénation dans cette clinique mais qu'il ne se repose pas sur ses lauriers... »

Son sourire se fit vindicatif et mauvais, et il souffla, bas : « Il ne me fera pas taire et ne me renverra pas, cette fois. Plus jamais. Je refuse d'être écarté... je refuse d'abandonner. Je ne lui céderais plus jamais. Je ne m'abaisserais plus jamais. Je ne suis plus un outil qu'il peut maltraiter et garder à portée au cas où... » Et plus bas encore, cette fois avec une douceur et une vénération aux accents de parricide « Son règne est terminé »

Dim 20 Déc - 20:09
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Plein de délicatesse ? Vraiment ? Les esprits des défunts s'agitèrent en lui, il s'en fit gardien de massacre, laissant couler l'affirmation sans plus de cérémonie. Il ne voulait pas lui répondre, peut-être de peur que son empathie prenne le dessus et lui fasse perdre ses moyens. De la délicatesse, le Réanimateur n'en avait eu aucune. Il ne s'était pas contenté de les tuer, il les avait massacré et il en avait fait le théâtre abject de l'irréel aux yeux des ignorants. En lieu et place de cela, il s'était contenté d'offrir son prénom en gage d'étiquette, faisant fi de la façon dont Anthony lui parlait. Morghann ne l'avait pas autorisé à user de son prénom, quand bien même cela puisse paraître à l'autre plus agréable que de répéter en litanie le nom de cette famille qu'il haïssait tant. Une fois encore, il laissa couler, bien trop conciliant pour lui refuser. Au fond de lui, il s'en moquait. Il n'était que tous les deux, il n'avait pas besoin de le reprendre. Que grand bien lui fasse à alors s'il n'avait pas à payer le prix de cette convenance. Ce serait Morghann donc. Peut-être aurait-il l'audace de l’appeler Anthony. Ou bien resterait-il suffisamment distant pour lui rappeler combien ça n'était pas adéquat. « Ne vous faites pas d'illusion. Je ne fais que vous ausculter, Monsieur Evans. » répliqua-t-il, glacial, répondant à ce regard si plein de sous-entendus. Il n'avait jamais été de ce bord-là d'ailleurs. Ses relations s'étaient limitées aux femmes. S'il savait le tolérer des autres qui l'entouraient, il n'avait jamais pu l'accepter pour lui-même, probablement en raison d'un fond de tradition Earl ancré en lui.

Il l'ausculta donc. Plus que ne pas être réfractaire, Anthony était même volontaire, participant activement. Il retrouvait en lui la complicité d'un collègue de médecine, de toutes évidences, ils parlaient le même jargon. Il redressa ses noires prunelles sur Anthony alors qu'il lui parlait. Il ne se sentait pas menacé, pas vraiment. Il avait beau avoir conscience des actes meurtriers dont il était l'auteur... Il trouvait dans sa compagnie une certaine complaisance, mesurée, droite... Earl, s'il pouvait aller jusque là. Et en un sens l'idée naissait plus amplement dans son esprit, à mesure de le contempler parler, agir, le regarder... La façon dont il pondérait son discours, posait le rythme de son élocution, sa gestuelle, son visage, ses yeux si sombres. Morghann ne répondait nullement, laissant son propos envahir la pièce. Il frémit, un instant, ça n'était pas de sa faute. Le nécromancien tourna la tête, comme s'il cherchait à entendre une voix qui lui parlait derrière son épaule. Il avait les yeux baissés, silencieux, électrisé à la colère qui émanait des esprits qu'il avait avec lui et que lui seul semblait voir et entendre. Il les empêchait d'agir. Ils n'avaient pas le droit, ça n'était pas les ordres du Cénacle. Ordres peut-être inadéquats quand on entendait les propos que tenait Anthony. Le Cénacle semblait vouloir se montrer prudent à son sujet, cherchant à comprendre avant de juger. Il aurait fallu qu'il le tue, là maintenant, alors qu'il était sans défense. Il aurait été aisé pour lui de camoufler son geste en un infarctus. Il n'était cependant pas un assassin. Son interlocuteur si, mais lui... Lui, non, il n'avait jamais plongé les gens dans la mort, il les avait accompagné et même au delà sans jamais les y précipiter. Pourtant, là, maintenant, il aurait été encore temps de le tuer. Il n'avait aucune idée de ce qu'il préparait, aucune idée de ce qui se tramait. Anthony semblait si certain de lui que la déroute était au rendez-vous, sans qu'il ne sache si au fond, oui... Il pouvait se sentir menacé. Le tuer maintenant aurait pu tout résoudre mais il ne pouvait l'accepter.

Un Oublié. C'est la conclusion à laquelle il avait rapidement abouti à ses premières réponses. Un humain, un simple humain, né dans une famille de sorciers. Son discours alla d'un général trop flou à un particulier dérangeant. Une folie passagère effleurait les contours de ses mots, ornait les lettres d'une horrible disharmonie. Il ne put faire le lien, définir l'identité de cette homme en qui Anthony versait tant de haine, de désapprobation et de révolte. Le sorcier fronça les sourcils, égaré sur cette identité inconnue et lorsqu'elle se dévoila, lui, ce roi, son visage se détendit laissant apparaître une pleine compréhension de ce qui avait pu se tramer. Il comprenait, et ne pouvait y croire. Il ne voulait y croire plus exactement. Morghann avait été tenu loin de son père, pour son plus grand bien et la condamnation d'Howard. S'il ne l'avait pas connu, ce patriarche, il apprenait à le connaître et le tableau n'avait rien de reluisant. Il saisit lentement la mâchoire du Réanimateur dans sa poigne. Loin de lui faire mal, il était doux et orientait son visage vers lui, scrutant les sombres tombeaux qui lui faisaient face. Noirs d'encre, aux morts trop proches... Noir d'encre, son sang, sa famille, l'un des siens. Et cette lueur au fond de son regard qui vibrait, faible, si faible. A bout de souffle. Voilà comment le Réanimateur avait été attrapé. Il l'avait consumée, cette âme volée. Il l'avait brûlée et aujourd'hui, il n'en restait d'un pâle reflet, laissant derrière elle un humain comme un autre, proie aisée pour une police habituée. Il le relâcha et religieusement, il connectait les électrodes à la machine, les unes après les autres. « Retenez votre respiration. » fit-il, comme si rien dans ses mots ne l'avait ébranlé, comme si ça ne représentait rien... Et pourtant tellement à ses yeux. Il lança électrocardiogramme et en consulta le résultat. Avant de défaire les fils sans décoller les électrodes du torse d'Anthony.

L'expression sur le visage de Morghann était fermée, dure, presque imperméable à qui ne savait comment entrer dans sa tête pour en suivre le fil conducteur de ses réflexions. « Viendra le temps des bûchers et des exorcismes. Un temps que nous avions cru enterré au Moyen-Âge. Viendra le temps des flammes déchirant la sombre nuit, le temps des pieux et des lames d'argent plantées à tord ou à raison, le temps des massacres et le temps de la guerre. La différence engendre la peur, la peur la haine et la haine le sang. Ce sera le chaos, et les victimes ne se compteront pas que parmi l'envers. Est-ce cela votre ambition, Anthony ? Est-ce cela qui vous anime ? »  Non, il ne voulait pas y croire, là non plus. Cela semblait cependant éclairer son jugement comme une évidence qu'il niait.  Geste ample de la main, autour de lui, laissant apparaître les esprits d'une vingtaine des victimes du Réanimateur, fixant leur assassin avec une haine non contenue. « Je crois que vous ne les avez pas convaincu. Retentez votre chance. » claqua-t-il, acerbe et pour la première fois, véritablement en colère, d'avantage par empathie par ces hôtes qu'il hébergeait à la lumière des vivants que par sentiment propre. Le courroux retomba même lorsque d'un second geste il les révoquait. Il poussa un soupir, long, laissant diminuer la pression qui l'avait brusquement ampli. « Sacrifier le monde de l'envers et plus encore pour votre propre vengeance ? Pour votre unique usage ? Et vous positionner de la sorte en messie venant libérer l'univers ? On croirait entendre l'homme que vous haïssez tant. » poursuivit-t-il, plus calme alors qu'il se redressait, replaçant l'électrocardiogramme sur roulettes dans un coin de la pièce, à sa place.

Il se mit à rire alors qu'il revenait vers lui. C'était nerveux, puis ça devint moqueur. « Vous n'êtes pas différent de lui, Anthony Earl. Vous êtes le monstre qu'il a forgé à son image. Ne vous êtes-vous pas dit qu'il jubile à vous voir vous débattre ? Qu'il n'attendait que cette rébellion de vous et que vous la lui servez sur un plateau d'argent... Comme les autres ? Croyez-vous vraiment vous libérer de lui ? Que vous ne vous détruisez pas de vous-même dans cette croisade ? Et que lorsqu'ereinté, âme souillée des meurtres et du sang que vous avez sur les mains, vous vous présenterez à lui, croyez-vous faire le poids ? Pauvre fou... » Les mots d'Howard lorsque Morghann était revenu à Last End. Deux mots gravés dans sa mémoire. Il n'oubliait pas et il n'en comprenait l'ampleur qu'aujourd'hui. Les noires prunelles du sorcier s'étaient peintes de pitié lorsqu'il les redressait vers lui. « Pauvre fou... Et pourtant, si vous saviez... » Combien il aurait voulu le voir triompher de Pryam ? Mais ce duel était déjà réservé, à Howard il revenait. Il s'assit sur un tabouret sur roulettes, assez haut, saisit un pantalon de sport blanc qu'il envoyait à Anthony : « Enfilez ceci, et des chaussures. Vous allez courir un peu, mais vous devez bien aimer ça. Rassurez-vous, je serai grand prince : je ne vous ferai pas tourner en rond, moi. »

Lun 21 Déc - 21:00
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Le monde, soudain, devint rouge. Tout autre concept, toute autre réplique qu'il aurait pu ficeler, se trouvait soudain balayé par la force de l'ouragan qui en lui rugissait. Un instinct primaire, primal, lui tordit les tripes : tuer. Tout son corps, un bref instant, se tendit, muscles si vibrants qu'ils en étaient prêt à céder, comme la corde d'un arc un peu trop sollicité. Pendant un bref instant, l'air autour de lui frémit d'une prédatrice expectative, alors qu'il faisait jouer ses longs doigts, dans un geste frémissant proche de celui qu'il aurait pu effectuer s'il avait refermé ses mains sur son petit cou fragile, pour serrer, et serrer... mais c'est d'un grand rire qu'il se fendit, chaud et sonore, aux intonations moqueuses, malignes. Un rire qui en échos se fracassaient, contre les murs et les oreilles résonnait. « Oh oui, c'est vrai, vous êtes si grand prince, Lord Morghann Earl » Et sa voix d'ironie, de cynisme et de vibrant sarcasme suintait, si palpable qu'on aurait pu l'imaginer sur les murs qui dégouttait, compacte et puant.

« Vous n'avez guère changé. Vous êtes toujours ce... tout petit garçon capricieux se donnant de grands airs et jouant les seigneurs en se cachant les yeux de la vérité, de sa propre vérité » Les mots étaient comme des poignards qu'il retenait, comme le sang sortant d'une plaie, mais que ce jeune homme n'avait pas causé, bien que son attitude frivole et naïve le rendit irritable et mauvais. « Qui est vraiment le fou, je me le demande bien... moi ou... vous, vous deux, et tout Last End avec vous » Il se redressa, respirant la santé, mais également bien davantage. « Vous n'êtes qu'un enfant qui saute à pieds joints dans un lagon pourrissant dont il ne connaît strictement rien, guidé par un aveugle en plein déni qui a complètement oublié que le temps passait et que se montrer une ou deux fois par an ne suffisait pas à vous consolider une position.... ni quoi que ce soit, à vrai dire. Quelle blague vous faites » Sourire, rire, vibrant et bas, viscérales... « Magnifique bouffonnerie » fit-il, en moquant le compliment.

« Oui... » Sa voix comme un souffle, tout bas, comme une caresse cruelle. « Tu es noir, dit la poêle au chaudron... Vous croyez que je lui ressemble ? Vous n'avez jamais connu votre père, comment pourriez-vous même savoir si je lui ressemble... D'ailleurs, croyez-vous vraiment que votre frère, tout entêté qu'il fut, aurait réellement pu vous enlever à votre famille et partir avec vous, si lui ne l'avait pas voulu ? Pensez-vous réellement que vous auriez pu faire le moindre geste sans qu'il ne hurle de l'assentiment de votre père ? » Il secoua la tête lentement, sans le quitter des yeux, sans ciller, les yeux illuminés. Vivants, vibrants... oui, d'une vie propre presque dotés. « Vous croyez que votre frère aurait pu conspirer si Pryam ne l'avait pas désiré ? Ne l'avait pas accepté ? » Nouveau rire presque douloureux, nouveau rire brusque et plein de cynisme. « Oh pauvres fous... vous croyez qu'il me mène en bateau ? Mais ne vous êtes jamais vous dit que c'était vous, qu'il trompait, vous dont il se jouait ? Vous... qu'il forgeait à son image et petit à petit, vous lui ressemblez, de plus en plus, vous devenez lui, et un peu moins vous, de petites copies, aussi parfaites d'âmes et d'esprits que de ces corps dont vous êtes tous les deux si fiers ? »

Ses dents très blanches luisaient dans son rictus à la haine mêlée, alors que, pourtant, son visage restait inchangé, ses traits figés, ses yeux luisant immobiles. « Fou, voilà le mot exacte. La seule opportunité que vous aviez de vous en sortir malgré sa volonté, vous l'avez jetée aux orties, abandonnée. Alors oui, qui est le plus fou... » Il se releva complètement, lui tournant autour, d'un pas nonchalant et détendu qui contredisait son ire évidente. « Moi ? Ou vous ? Vous qui jouez au petit roi lors même qu'il n'a pas l'ombre du comportement de Lord dont il se réclame le titre, qui entièrement et outrageusement à son frère se remet et s'abaisse, qui batifole et dépense, et pas un instant ne réfléchit à ce qui peut bien peser sur lui, vous qui espérez qu'un simple caprice vous suffira à triompher, sera votre meilleure arme contre l'adversité... qui en ses pouvoirs se repose sur ses lauriers, ses connaissances usitées... ou même votre frère, qui se voudrait l'égale de son père, plus Earl que Earl... »

Sourire, à nouveau, tandis qu'il secouait la tête, désabusé et poursuivait, le corps encore frémissant bien que détendu désormais. « Votre frère, il y a tant à dire que je sais à peine par quel bout commencer ! Un orgueil qui l'étouffe, persuadé qu'il est de pouvoir faire le poids, et sa folie, oh oui... lui aussi, en plein déni, refusant de voir à quel point il est corrompu, à quel point il est lié à sa famille et à son héritage, à quel point... il est déjà perdu. J'ai tellement rit, de le voir tourner autours de son démon de compagnie, le voir s'en amouracher et lui remettre les clefs en pensant le duper, alors même que c'était lui qui vers ses mâchoires se dirigeait... Le palais de poussière sur lequel il règne va s'effriter, ça a déjà commencé. Et vous allez l'y aider... vous... et votre père... » Il était tout proche de lui, mais jamais ne le touchait, soufflant contre son oreille un bref instant avant de s'esquiver : « Pryam va le faire tomber, mais c'est vous qui en serez l'instrument. Si j'échoue ? Oh, tremblez... vous serez les suivants, mes frères... »

Léger retrait, et pourtant, il resta proche de lui, l'entourant de ses bras, moquerie de tendresse, qui pourtant portait au fond d'elle une véritable promesse. Et le temps d'un battement de cœur, à nouveau, il sembla frémir de l'attente meurtrier de son désir de mort, avant de se détendre. « Tu n'en sais pas assez, mon candide petit frère, et tu ne devrais pas me mettre ainsi en colère. Tu ne devrais pas me comparer à lui » Moitié conseil, moitié commandement, dans ce fond de douceur soudaine et irréelle. « Je suis tout ce qu'il n'est pas, et il ne me contrôle pas. Oh pendant un temps, si tu savais... j'étais tellement jaloux de vous deux. Et lui qui n'arrêtait pas de me comparer à vous chaque fois que je le voyais... tu n'imagines même pas comment il vous aime... vous aimait. Ses petits princes. Ses petites merveilles. Il était si fier de vous.... Vous n'imaginez pas tout ce qu'il a pu faire pour vous. Tu te bas sans savoir. Tu te bas sans rien connaître. Mais dans ton aveuglement, tu n'étais pourtant pas si loin de la vérité... »

Il le relâcha enfin, s'éloigna et s'étirant lentement en poursuivant pourtant, presque essoufflé de tant parler, après un instant de silence. « Il est venu me voir quand il a comprit vers quoi je me dirigeais. Mais ce n'était pas la première fois, tu sais, petit frère. Quand j'étais plus jeune, et vous en âge de comprendre, avant votre départ, j'ai demandé à vous voir. J'ai voulu faire cela dans les formes, ne pas l'esquiver, parce que même s'il me méprisait et me détruisait, et même si pour cela je le détestais, je lui devais le respect que chaque enfant doit à son père. Et parce que je n'avais aucun moyen de vous aborder, vous les précieux petits princes d'une famille en manque d'héritiers mâles. Ça a été mon unique souhait, mon unique demande, la seule chose que j'ai jamais eu l'audace de souhaiter de cette famille »

Il abaissa les bras, soudain calmé et sérieux. « Je voulais simplement vous rencontrer... il a refusé. Il a toujours exigé que je sois éloigné, exilé, loin de vous tous. Il a toujours tenu à ce que je n'approche même pas du quartier historique. J'étais une souillure pour lui. Mais cette fois là, quand il a comprit, il s'est déplacé en personne. Le grand Pryam Earl venant me voir à l'autre bout de la ville.... gaspillant sa salive et sa patience pour essayer de m'écraser une fois encore, mais il n'a pas réussit » Il pouffa légèrement, ne pouvant s'en empêcher. « Sois certain qu'il ne jubile pas. Ça ne lui fait absolument pas plaisir... Pour lui, je n'ai jamais été qu'une perte de temps, contrairement à vous deux. Vous êtes ses dignes fils, ses jouets... » Il vint planter son regard dans le sien, dur et sérieux. Sombre. Toute trace de jovialité disparue. « Consulte donc les ordres de missions et de préparations de l'asile dans lequel je suis enfermé, si tu veux. Tu trouveras dans les registres une note pour une opération du cerveau n'ayant pas de patient associé. Si tu creuses un peu, tu verras qu'il s'agit d'une demande de Pryam à mon égard. Il espère m'ôter de son chemin définitivement »

Son sourire, cette fois, avait reprit ses égards nonchalants et détendus, presque amicaux « Je vais m'évader avant qu'on ne me fasse subir quoi que ce soit, évidemment. Le temps va bientôt manquer pour tous le monde, et les choses vont s'accélérer. Une fois que je serais dehors, il ne me prendra plus à la légère et il saura que j'ai des alliés. Alors nous entameront la véritable guerre... » Il soupira doucement, regrettant à présent de s'être énervé « Je m'excuse de vous avoir insultés tous les deux. J'ai perdu mon calme, je ne supporte pas que l'on me compare à lui... mais j'ai raison, Morghann, tu ne le connais pas assez pour pouvoir juger de ce que je suis. Crois-moi, je ne suis pas lui. Je ne suis pas ce qu'il est. Et ne le serait jamais... du moins je l'espère » Il s'approcha, venant se tenir face à lui « Crois-tu vraiment que me sacrifier me fasse peur ? Je suis déjà condamné pour meurtres en série. Un peu plus ou un peu moins, quelle importance, si je peux débarrasser ce monde de Pryam. Et avec lui, emporter le Secret. Tu vis à l'ombre de ce qu'il clame. Qui te dit que le monde n'est pas prêt ? Qui te dit autrement qu'il le sera jamais ? Mais il faut se montrer... »

Secouant la tête, il souffla plus bas encore, un instant fatigué : « Il te maintient encore dans son ombre. Dans le chemin qu'il te destine que tu le veuilles, que tu le vois, ou non. Et si tu veux vraiment te détacher de lui, sauver ton frère... tu m'écouteras. Je n'ai personne à convaincre, tu sais. Tout ce que je fais, je le fais pour un futur dont je ne ferais probablement pas partie, alors peu importe que quiconque soit convaincu en dehors de mes alliés. De nombreux grands visionnaires on été méprisés et condamnés avant de mettre leurs pairs devant le fait accomplit... je ne prétend pas être grand ni visionnaire, mais je sais ce que je fais. Je suppose que dans le pire des cas, tu pourras toujours parler à mon fantôme... » Et il se détourna de lui, enfilant l'ensemble qu'on lui tendait et retournant à ce qu'on lui demandait de façon mécanique, semblant soudain complètement détaché.

Mar 22 Déc - 19:14
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
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Morghann Earl
Quel brillant effet, quelle sublime aliénation qui au meurtre faisait vœu éternel. Quelle atroce vérité, mortel appel du sang ! Quelle violence dans ce corps tendu qui lui faisait face, réagissant à son propos. Pauvre petite chose... Martyrisé par Pryam, il refusait toute assimilation. Morghann en aurait ri s'il ne s'était pas lui-même, en reflet, tendu, prêt à combattre s'il le fallait. C'était amusant comme il ne l'acceptait, comme il avait désiré cette affiliation par le passé, retrouver un père, une famille qu'il n'avait et aujourd'hui se targuer d'être si différent. Morghann le trouvait risible dans son agressivité, même si par instant, il s'étonnait d'entendre son récit, car il était porteur d'autant de vérités que de fantaisies. Les scientifiques avaient toujours voulu en faire des tonnes et se perdaient. Il sentait son courroux, loin d'être dissimulé. Il l'avait sorti de ses gonds, voilà qui était plaisant. Le nécromancien ne pensait pas trouver aussi vite où appuyer pour que ça fasse mal, en un sens, il s'en félicitait. Mais par le même acte, il avait récolté son ire et il devait avouer que certains propos lui faisaient mal tant ils débordaient de violence et de véracité. Cet homme-là savait beaucoup de choses : sa soumission à son aîné, sa femme, peut-être même sa liaison avec Ayzebel, son rachat de quelques boutiques... Il savait pour Howard et Eurynome. Il lui parlait, lui tournant autour comme un vautour et d'une oreille, il écoutait, frissonnait, riait. Il y avait tant de sentiments qui, en lui, se mélangeaient que c'était à ne plus savoir sur quel pied danser. De la peine ou était-ce de la pitié que pour cet homme il portait ? Comblé de haine, de rancœur et d'envie soudaine de le gifler. Il ne savait comment l'aborder, observant son pas lent et détaché. Il ressemblait bien à un Earl à cet instant là, qu'il le dédaigne ou non. Il était tel qu'on l'avait forgé, lui aussi.

Et puis la fraternité fut mise en exergue, à plusieurs reprises, martelant l'esprit du cadet comme s'il avait été frappé par la foudre. Il se figea, le laissant à l'aller à l'étreinte de ses bras, sans l'apprécier pour autant. Il demeurait stoïque, inflexible et droit. Il venait d'apprendre que cet homme était un Earl un peu plus tôt, il apprenait à présent qu'il était son frère, son grand frère, son aîné, celui qui, avant Howard, était né. Leur famille avait tant de secret que ça ne l'étonnait que si peu... Il ne savait pourtant pourquoi il refusait d'y croire, peut-être parce que c'était trop d'un seul coup.  Lentement, la pression redescendait et Morghann poussa un soupir. Une évasion lui était annoncée sans qu'il ne sache si vraiment il devait s'en inquiéter ou si en définitive, il ne s'agirait pas d'une bonne chose... Tel qu'Anthony lui présentait, il avait le sentiment de devoir choisir entre son jumeau ou préserver le Secret, comme si les deux ne pouvaient cohabiter. En sauvant le premier, il se condamnait à la décevoir, en préservant le second, il se détruirait par la chute de son maître. L'un dans l'autre, l'avenir ne semblait avoir aucun attrait et un bref instant, il songea à la corde. Avant de nier. En définitive, c'était tellement plus facile. « Vous avez presque l'air d'un sorcier sous son attrait de devin. Dites-moi, je suis très intrigué, vous lisez cela dans les tasses de thé ou dans une boule de cristal ? Auriez-vous les numéros du tirage de la prochaine loterie, éventuellement ? Je ne voudrais pas abuser de votre temps toutefois, si cela vous dérange, vous semblez en avoir fort besoin pour nourrir toutes ces élucubrations. »

Long soupir plein de dédain alors que son cobaye s'habillait : « Vous ne me connaissez pas, Anthony. Et vous ne connaissez pas non plus Howard. Vous êtes l'enfant qui regarde par la fenêtre la vie d'une famille dont vous vous sentez rejeté. Vous essayez de lire sur leur lèvres, fonder les profondeurs d'un jugement sur les pensées intrinsèques à leur raisonnement et vous êtes alors le Freud de la psychologie : celui qui croit détenir la réponse à tout mais dont la logique échappe à toute bonne raison, surtout scientifique. Je ne peux pas vous reprocher cet éloignement, ce serait ingrat de ma part, mais je croyais que vous enseigniez la médecine... Depuis quand avez-vous abandonné les bases de toute déduction ? » Ses prunelles noires le fixaient, sans vraiment d'animosité, même s'il s'en trouvait agacé : « Vous ne me connaissez pas. Et vous ne connaissez pas Pryam, pour les mêmes raisons que vous ne connaissez pas... Vos frères ? Je ne connais pas mon père dans sa totalité, je vous en fais l'aveu, mais j'ai passé mon enfance à ses côtés. Je sais qu'il m'aimait. Il n'est plus rien pour moi aujourd'hui cependant. J'ai passé bien plus de temps près de lui que vous. Vous vous êtes contenté de nous observer, mais vous êtes loin... Tellement loin de la vérité. Vous contemplez nos vies avec le dédain de la jalousie et les suppositions d'un être en détresse. Vous en faites émerger des fantaisies noires. Le tableau que vous peignez n'est que le reflet de votre subjectivité, celle d'un homme blessé, aigri par un paternel des plus indélicats... »

Il pencha la tête sur le côté, songeur avant de reprendre : « Vos jugements me paraissent tellement égocentriques. Croyez-vous avoir effrayé Pryam ? Comment osez-vous blâmer Howard pour son orgueil dans un même temps vous octroyer la certitude d'avoir berné ce patriarche ? Quand bien même il aurait commandité votre sortie de jeu, êtes vous bien certain que c'est pour vous-même ? En définitive, cela coïncide drôlement avec le retour de ses 'chers petits princes' à Last End. Il vous avait jusqu'alors sous la main, pour passer son temps, s'amuser... Êtes-vous bien certain que ce n'est pas votre désir de capter son entière attention qui vous fait croire qu'il vous craigne enfin, qu'il vous octroie un intérêt soudain ? Peut-être n'est ce que pour libérer son temps pour s'occuper de ses jumeaux prodigues sans avoir à traîner un boulet. » Ce n'était pas sa propre pensée qu'il traduisait par ce mot. Anthony lui même lui avait indiqué n'être qu'une perte de temps pour Pyam. « Je vous ai parlé de vous, je n'ai jamais eu la prétention de me croire hors de sa portée. Oh... Je veux bien vous croire, oui... Peut-être se délecte-t-il de ce vivifiant spectacle. Trois fils, trois jouets, tellement de ficelles, tellement d'arrangements sur l'échiquier. Il est fort habile à ce jeu. Il est aussi très doué pour feinter l'ignorance pour mieux prendre vos pièces à revers. Je suis naïf, Howard se sait plus fort et vous hors de sa portée et mais au fond... Et si nous avions tous tord ? Et si nous avions raison ?  »

Il avança vers lui, jusqu'à lui faire face, se perdant un instant dans ses obscures prunelles : « Maintenant, écoutez-moi bien. » souffla-t-il avec un calme souverain. Cinq esprits se matérialisèrent autour du Réanimateur, saisissant ses bras en arrière, plaquant une main sur sa bouche et le tenant, torse offert dangereusement au nécromancien. Ses cris et paroles s'étoufferaient dans un silence mortuaire. « Je vous interdis de parler de la sorte d'Howard. Je vous interdis de le blasphémer d'une quelconque manière que ce soit, que vos propos soient fondés ou non, je vous interdis de le faire en ma présence. Je n'hésiterai à mettre un terme à votre existence si vous devenez un danger, je peux vous l'assurer. Howard tuera Pryam. Il le tuera parce qu'il ne pourra en être autrement. Pryam ne pourra pas le faire tomber, car s'il le fait, il perdra ces trois fils. Je ne survivrai pas à la mort de mon jumeau, ni même à son malheur. Je ne saurai vivre si je ne le vois comblé... Que ferait Pryam d'un héritier brisé ? Que ferait-il ? S'il est si fort, si intelligent, s'il vous a condamné, à Howard, il cédera pour que son trône ne soit vide à son départ. » Il posa l'un de ses longs doigts sur le torse nu de son aîné au niveau de son cœur, y traçant invisiblement des symboles de mauvais augure. Près de lui, il s'était approché, dans une proximité qui lui permettait de chuchoter tout en étant entendu : « J'aime Howard. C'est mon frère. J'aurais voulu pouvoir vous accorder un sentiment proche à défaut d'être identique. J'aurais tellement voulu vous accueillir... Vous, mon frère, oui, j'aurai voulu... Mais je n'arrive pas à vous regarder sans être repoussé par le sang sur vos mains. Vous êtes abjecte. Vous êtes monstrueux. La seule chose qui semble faire ressortir vos sentiments c'est de vous comparer à votre bourreau. De la haine, de la douleur, de la vengeance... Ce qu'il a fait de vous m’écœure. » Il y avait de la tristesse dans ses paroles plus que du rejet.

Il contemplait les arcanes qu'il traçait sur sa peau, pendant de très longues secondes, peut-être même des minutes, puis, terminant, il releva ses yeux dans ceux de son prisonnier. C'était dangereux ce qu'il allait faire. Il envoya quelques autres esprits faire en sorte que la porte ne puisse s'ouvrir à la volée. Il posa le reste de ses doigts, froids, sur le cœur d'Anthony avant qu'ils ne s'enfoncent au travers de la peau, au travers de ses muscles, allant sceller autour de cet organe vital les prémices d'un morbide enchantement. Ça ne devait pas être agréable, peut-être était-ce même douloureux. « Stigmata regnum impono. Vestra vita mea est.* Si tu me plais, tu vivras libre. Si tu me déçois, tu mourras enchaîné. » Il retira lentement sa main, laissant au sort le temps de s'imprégner, de s'ancrer en lui comme une prison dont il ne pourrait s'échapper, à moins de pouvoir en briser les barreaux. « Votre sort est entre les mains de mon Maître. J'espère transmettre votre discours avec suffisamment d'authenticité. J'espère également que vous avez eu les bons arguments. » Il ne faudrait que quelques jours à peine pour que Morghann en rende compte à Howard et que son destin soit scellé. Il doutait que d'ici là, Anthony trouve le moyen de se libérer surtout avec si peu de magie en lui.

« C'est d'ailleurs amusant... Si ce que vous dites est vrai, si je suis le jouet de mon père, alors je vais rentrer chez moi et lui offrir votre tête à portée de main... » D'un signe de la main, Morghann le fit libérer de ses esprits, se tenant à l'affût d'une riposte mal placée. Maintenant qu'il avait conscience du niveau magique de son adversaire, il ne le craignait. « Et si vous montiez sur le tapis pour courir et vous remettre de vos émotions ? » railla-t-il en l'y invitant d'un geste directif. « A moins que vous désiriez encore me parler d'Howard, de Pryam, de vos grand projets, bien entendu. Vous m'amusez, j'aime vous entendre. On dirait les contes qu'on raconte aux enfants pour qu'ils s'endorment. Vous prenez très à cœur votre rôle de grand frère... J'en suis touché. » Il ne l'était qu'à moitié. Une part s'abreuvait de ses propos, l'autre s'en insurgeait. Étrange comme il agissait avec Anthony comme il avait agi avec Howard par le passé : avec mesquinerie et cynisme. Il n'y avait qu'à voir où les jumeaux en étaient rendus à avoir emprunté cette voie. Il fallait croire que pour gagner le cadet, il fallait en passer par une douloureuse période semblable à une crise d'adolescence.

* J'impose les marques de ma souveraineté. Votre vie est mienne.

Mer 23 Déc - 20:07
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Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
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Anthony Earl

Il le regardait. Il n'avait cessé de le regarder, mais il n'avait, à aucun moment, tremblé, il n'avait à aucun moment cherché à s'échapper, à se soustraire à ce qu'on lui infligeait et lui disait. Léger sourire aux lèvres, stoïque à présent que la fureur était passée. De nouveau, il s'amusait. Et ce n'était pas passé loin, pourtant de dégénérer... ce qui lui déplaisait, parce qu'en l'instant, Morghann était plus fort et plus dangereux que lui, et s'il se décidait à l'attaquer, il ne pourrait guère contrer. Comme le prouvait assez le sort que son cadet lui faisait porter. Un sort loin de le préoccupé, quand bien même, et naturellement, il ne pouvait apprécier cette petite attention. Mais en vérité, ce qui le dérangeait, c'était davantage les raisons qui avaient encouragé Morghann à agir... à savoir la vexation irritée. Il n'aimait pas que l'on parla de son frère, ou de quoi que ce soit d'autre. Pauvre enfant. Il se froissait de si peu.... pire, il offrait sur un plateau les éléments qui l'affaiblissait. Certes, lui-même n'avait pas fait mieux l'instant d'avant, mais au moins parlait-il d'expérience. Et puis, lui avait des circonstances atténuantes ! Morghann était aveuglé et se laissait piégé, sans omettre un monde qui ne cesserait des les froisser, au-delà des limites de la Last-End qu'ils semblaient vouloir quitter.

Secouant légèrement la tête, il pouffa de rire, doucement, presque tendrement : « Tu es bien un légiste, Morghann » Avec les travers qu'une telle profession créait, sans omettre l'ascendance qui le souillait, tout comme lui. Un soupire lui échappa. « Je prend mon rôle très à cœur, effectivement. Plus que tu ne peux le croire d'ailleurs, et pas seulement à votre égard à tous deux, malgré vos travers vous êtes sans doute les seuls membres de cette famille que je pourrais apprécier. Ce que je fais, au demeurant » Oui, même quand il le haïssait, il l'appréciait. Et c'était en toute appréciation que parfois il rêvait de les liquider. Rien n'était jamais simple dans la vie, mais il avait tout de même le sentiment de bien s'en tirer. Ses yeux noirs pétillèrent. « Tu vis aux côtés de personnages de contes et d'histoires fantastiques, tu devrais savoir que le romanesque, parfois, est plus réel que la réalité elle-même... et parfois, elles ne font qu'un. Contrairement à la vérité, ce sont pourtant des choses faciles à deviner, il suffit de laisser suffisamment jouer son imaginaire, si celui-ci est débridé. Mais la vérité... oh, quelle est dure à trouver » Si dure à déterminée que certains la laissait totalement tomber. Ou que d'autres la niait. « Ton frère s'en est grandement éloigné, par exemple »

Ses yeux étincelaient, amusés. « Oh tes menaces ne me touchent pas plus que ce sort sur mon cœur tu sais. Prend ma vie si tu veux, je te la donne sans hésiter, elle n'est pas grand chose en fin de compte et la perdre ne m'arrêtera pas forcément. Je comprend pourquoi tu agis ainsi... mais il faut que tu comprennes que si tu veux vraiment jouer dans la cour des grands, il va te falloir aller plus loin que ça » Sérieux mais détendu, il croisa les bras, toujours face à lui et pas le moins du monde perturbé. « Tu me dis connaître Pryam, mais chacune de tes paroles nie cette affirmation. Peut-être aussi essayes-tu de te conserver une ligne de conduite, ce que je trouverais honorable. Mais si c'est le cas il faut aussi que tu comprennes qu'il y a une différence entre ta conduite morale et ce que tu te dois d'accomplir ne serait-ce que pour survivre et atteindre tes buts. Et surtout... soyons clairs, il faut que tu arrives à comprendre que tu ne dois laisser aucune prise à tes ennemis, d'une façon ou d'une autre, ou compenser tes faiblesses comme je l'ai fais. Et ça, ton frère lui l'a oublié » Son sourire prit un léger tour malicieux « Tu dis être répugné par le sang sur mes mains ? Saches que littéralement parlant, je n'en ai aucun, contrairement à ton frère qui s'amuse à décortiquer des gosses vivants... »

Un instant, le silence et l'immobilité sembla menacer de le saisir, avant qu'il ne rayonne littéralement. « Mais reprenons. Tu sais, ton père et ses alliés sont capables de beaucoup de choses, et d'autres, plus neutres également. Tu veux vraiment avoir un impacte ? Le corps n'est qu'un outil, une passerelle, un jalon... une forte volonté pourrait survivre à la mort, c'est le propre de nombreux esprits, même en dehors des fantômes. Tu dois savoir quel est le degrés de réceptivité de ton interlocuteur et comment doser ton approche pour prendre l'ascendant sur lui. Là, par exemple, tu devrais plutôt t'en prendre à mes souvenirs ou à mon âme. Je n'ai pas peur de mourir et je ne courberais l'échine devant personne, donc ton approche ne fonctionne pas. Mais pour en garder l'idée, il t'est possible par exemple d'user d'une érosion de la mémoire... tu sais comment ça fonctionne ? C'est mal nommé, je sais... » Sourire s'élargit sans même qu'il le veuille « Pour rester simpliste, il s'agit de définir un certain nombre de règles pour la victime, qui, si elle vient à en enfreindre une, se voit retirer quelque chose auquel elle tient énormément. Usuellement donc, c'est une part de l'âme. Bien entendu certains marchands trouvent que c'est du gaspillage... »

Il se détourna légèrement, s'imaginant facilement le père Carter et la tête qu'il ferait en voyant une bonne âme juteuse gaspillée... « Mais c'est à l'appréciation de celui qui agit, évidemment. Chacun a ses préoccupations » Il secoua doucement la tête « En fin de compte... tout dépend vraiment des intérêts de la personne. Comme pour notre père, oui. Dans peu de temps, il mourra de mort naturelle si moi ou Howard ne mettront pas fin à ses jours, mères, oncles, tantes, et nous avec. Bientôt, nous pourrirons tous dans la tombe... à part peut-être ton frère s'il décide de devenir un démon. C'est notre sang et notre nom qui, peut-être, vivra. Le mien comme celui d'un grand criminel sauvage et fou, vous autres comme les Earl. Mais oui, Mort viendra pour nous. Ce dont Pryam a besoin... en fin de compte, ce n'est pas forcément d'un esprit, ou d'une conscience. Ou au moins, pas celui existant à l'heure actuelle... Son intérêt c'est que sa famille vive, mais cette affirmation est terriblement vaste, bien assez pour laisser place à l'imagination... et à l'improvisation »

Détendu, il se savait plus efficace ainsi, et regagnait la main, même si l'issue de leur débat restait incertain. Du moins s'en amusait-il énormément. « Comme je te l'ai dis, je ne cherche pas à te convaincre, ni toi ni ton frère, ni quiconque d'autre. Tu ne peux voir la situation comme je la vois, peut-être plus tard. En attendant... tu peux suivre mon conseil et essayer de m'enchaîner de meilleure manière, ou écouter ce que je peux te dire... ou je peux éventuellement te donner les numéros de la loterie, comme tu le disais. Mais j'ai peur de les avoir déjà remis à une autre personne, vous devrez partager les gains » Lippes fines et regard mi-sérieux mi affectueux « Va plus loin, lorsque tu essayes de coercer quelqu'un. Ne fait pas les choses à moitié ou tu risques de le regretter... et je pense qu'Howard approuverait »

Dim 27 Déc - 18:47
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Qu'Howard approuve... Oui peut-être approuverait-il que son jumeau enchaîne le Réanimateur plus encore pour être certain de l'avoir à sa merci d'une façon ou d'une autre. Aux yeux du légiste toutefois, ce ne serait pas nécessaire, du moins pas aussi excessivement. Sa vie pouvait être soufflée d'un seul geste, par sa seule volonté. Il saurait bien vite si son aîné voudrait qu'Anthony vive ou non. « Tu es... Encore plus masochiste que moi... Me réclamer de la sorte des chaînes. Dis-moi, est-ce vraiment le rôle éducateur de grand frère que tu souhaites jouer... Ou as-tu peur de ce que tu pourrais faire demain au point de vouloir que je sois là pour te retenir ? » Il marqua une pause mesurée avant de reprendre : « Ma faiblesse porte le nom d'Howard et elle est loin d'être un secret pour qui que ce soit. Ne crois pas que je t'aies dévoilé le scoop du siècle. Nous sommes jumeaux. Avec lui je suis parti de Last End, avec lui, je suis revenu. Il faudrait être sot pour ne pas voir que nous dépendons l'un de l'autre. » Une pause, à nouveau, revenant au sujet initial : les faiblesses. « La tienne se nomme Pryam. La voie que tu vas emprunter pour détruire le secret, détruire mon père te conduira dans les méandres des machinations paternelles. Tu ne pourras plus de positionner en observateur méprisant de actes de cet homme, il te faudra y toucher, mettre le doigt dans l'engrenage et tu n'es pas certain de pouvoir le retirer. » Le médecin croisa les bras sur son torse, penchant la tête sensiblement sur le côté. Il le dévisageait, envisageait certaines possibilités. « Tu as peur de te perdre dans ta croisade, peur d'être contraint à lui ressembler. Et tu veux que je te retienne. » Il pouvait se tromper, en un sens. Il haussa alors les épaules. Il se retourna pour prendre dans une armoire quatre coton-tiges stériles à une seule extrémité cotonnée, emballés individuellement sous plastique. Le nécessaire pour réaliser un prélèvement ADN qu'il entrouvrit, près à l'usage. « Je suppose que tu ne t'y opposeras pas non plus ? » fit-il au sujet du prélèvement ADN. Tout comme il n'avait pas été contre les autres tests qu'il lui avait fait subir. Toutefois, ce test-là n'aurait pas sa place dans son rapport, ses résultats seraient strictement personnels : Morghann voulait être certain que cet homme n'avait pas tout inventé même s'il y avait de grandes chances pour qu'il n'ait aucun intérêt à lui mentir.

« Je suis curieux... Admettons que par je ne sais quel miracle tu t'échappes de cet asile. Que tu parviens à faire face à notre père, comment le déferas-tu ? Soyons pragmatique... C'est un très grand sorcier. Au sein des Earls, seuls Howard et moi pouvons prétendre à être en mesure de lui faire face. J'ignore à qui tu as volé cette âme et comment tu t'y es pris... Mais elle s'épuise. Ce n'est pas avec ça que tu l’annihileras. » Morghann poussa un long soupir, envisageant la possibilité d'essayer de la battre autrement qu'en combat. Il aurait été malaisé de prendre Pryam à revers, mais  Anthony, qui était si sûr de lui échapper, devait bien avoir une idée sur la façon de procéder. « Et quand bien même tu en volerais une autre, la nécromancie est une discipline complexe à maîtriser. Mais une fois qu'on en a le doigté ajusté, on est capable de balayer certaines magies plus abordables. » S'il voulait arriver au moins à la cheville de Pryam, il lui faudrait connaître l'art de son adversaire, à minima pour parvenir à l'anticiper, le contrer. Il s'approchait de lui, une main sous son menton pour lui tenir le visage, l'autre tenant un coton-tige inquisiteur. Alors qu'il raclait affectueusement la parois intérieure de sa joue, il poursuivait. « Je n'ai pas besoin de ton éducation. Howard n'approuverait pas ton conseil : il est adepte d'une soumission librement consentie. Qu'aurais-je à gagner à te mettre des fers ? Tu te débattras, tu te libéreras, peut-être même t'insurgeras-tu comme en témoigne ta révolte contre ton paternel et je ne veux pas d'un ennemi. » Il saisit un second coton-tige après avoir mis le premier dans une poche plastique. « Ta vie me suffit. Car la mort t'arrêtera, que tu le veuilles ou non. Ton œuvre ne survivra pas, pas plus que toi. Dans le meilleur des cas, tu deviendras un fantôme hantant de mauvaises oraisons les pas de notre père jusqu'à ce qu'il ne t'envoie, d'un revers de main, directement de l'autre côté du voile tout jamais. » Morghann haussa les épaules et railla : « Je viendrai te faire la discussion si tu veux. »

Il termina ses prélèvements, déposant le tout sous scellée jusqu'à ce qu'il fasse personnellement le nécessaire un peu plus tard. Il croisa à nouveau ses prunelles aux siennes, sensiblement tendu à l'idée de le perdre, lui, ce  frère qu'il connaissait à peine, ce frère meurtrier. « Cesse d'être pessimiste un instant. Tes histoires se terminent mal. Je suis près à te concéder qu'elle ne finissent guère toutes bien, mais de là se complaire en permanence en tragédies. Howard a également du sang sur les mains, oui. Il lutte toutefois contre cette perversion qu'il sait en lui, là où tu te perds dans ces meurtres sans en éprouver le moindre remord. C'est ce qui me dérange chez toi. C'est pour cela que j'aime Howard et toi pas. Le repentir, Anthony, songes-y. Ces victimes n'ont rien demandé. Il y en a certaines qui n'ont même pas été retrouvées, d'autres en morceaux éparpillées. Si tu venais à t'échapper, ne t'offre pas le tapis rouge de leur sang sous tes pas. C'est de la folie pas de la gloire. Et cette fois, tu mériteras véritablement ta place dans cet asile si tu n'es pas abattu dans ta traque. » Cette possibilité ternit ses yeux, un bref instant, avant qu'il ne brille à nouveau : ce ne serait que justice. Essayait-il vraiment de raisonner un fou ? Il secoua la tête par dépit.

Sam 2 Jan - 15:51
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Il n'avait pas répondu, s'amusant plutôt de son entêtement, si semblable au sien. Aucun d'eux ne ploierait l'échine, et en un sens c'était plus drôle ainsi. Que son cadet abandonne si tôt, et la victoire n'aurait eut aucune valeur. La leçon n'aurait eut aucun impact. Hors, il voulait que la leçon porte, qu'il admette de lui-même et ainsi, qu'il ne puisse se borner au déni le plus aveuglé. Qu'il se fasse une telle idée de lui ne le dérangeait pas vraiment, il était allé bien trop loin pour s'octroyer le droit de se plaindre, ou de souhaiter autre chose. Et il ne le désirait pas non plus. Pas pour le moment. En un sens, il s'agissait peut-être d'une erreur de sa part, peut-être aurait-il dû essayer de se faire aimer, ou au moins apprécié, mais non, il ne parvenait pas à s'en persuader. Peut-être était-il trop méfiant et trop négatif... peut-être, mais cela lui était occulté. Peu d'individus, dans sa vie, l'avaient apprécié, et ceux qui l'avaient fait, il les avait abandonné, trahit. Il l'assumait, il n'avait eut aucune alternative, du moins aucune qui permettrait son succès. S'attacher, c'était se rendre vulnérable, s'offrir le luxe d'une faiblesse que ses adversaires n'hésiteraient pas à utiliser.

« Oh tu voulais m'aimer ? » railla-t-il alors sans autre arrière pensée que celle de s'en tenir à son rôle. « C'est mignon, Morghann, j'en suis touché » En un sens, il l'était. Mais ça ne suffisait pas à le faire douter, ni reconsidérer. Au contraire, ça ne faisait qu'affermir encore sa détermination, l'encourager dans sa fermeté. « Mais tu ne pourrais m'apprécier, même si j'étais autre que je ne suis. C'est ainsi, hélas, et nous ne sommes pas appelé à de meilleurs sentiments, quelle que soit notre lien de parenté » Il sourit, d'un sourire d'excuse, lacé d'une certaine pitié. Qu'est-ce qu'il pouvait savoir du repentir, cet enfant gâté. Il était tellement aisé de brandir un beau drapeau et de s'orner d'utopies, quand on se tenait si loin du monde. Et en un sens, sans doute que sa petite sorcière lui faisait, à ce sujet, du bien. Peut-être finirait-il par remettre les deux pieds sur terre. « Je ne veux pas de gloire, pas vraiment. Et je ne veux pas véritablement tuer, tu sais... tout ceci est nécessaire, rien de plus. La seule mort qui me donnerait peut-être un peu de joie serait celle de Pryam... et encore, je préférerais une autre solution » Son regard, un instant, se perdit dans le vague et il soupira sans perdre son sourire.

« Je ne peux pas te dire la vérité au sujet de ces meurtres. Enfin si... je pourrais. Mais ce n'est pas le bon moment, ce n'est pas ainsi que tu dois comprendre ce qui s'est vraiment passé » Rictus doucement amusé, prunelles pétillantes une fois de plus « Je comptais te le dire, au départ, mais il m'apparaît que ce n'est pas encore le moment. Tu risques de te noyer sous toutes ces révélations » Un instant, il pouffa un peu, sourdement secoué par un éclat de rire passager. Il secouait la tête. Oui, il avait eut l'idée de tout lui dire, de mettre carte sur table et dans un sens, par là-même, s'innocenter en partie des meurtres qu'on lui sanctionnait. Mais la vérité était qu'il s'en sentait effectivement responsable. C'était d'ailleurs une façon d'honorer ces morts nécessaires, les assumer, et les rendre utiles. Parce qu'elles le seraient, il en avait fait le serment. L'erreur qu'il avait commise était... et bien, elle était terrible, réellement, pour tout le monde. Mais elle avait fait naître une situation meilleure que celle qu'il n'avait tout d'abord envisagé. « Mais si ça peut te faire plaisir, je te promet de ne pas tuer dans mon évasion ceux qui s'écarteront. Ceux qui tenteront de me retenir de force, je ne pourrais guère faire autrement que de les supprimer... en particulier les affidés de Pryam »

Et pas seulement parce qu'il ne pouvait se permettre de se mettre plus de chaînes et de handicapes dans son évasion. Il y avait une autre raison, plus délicate, plus... « Tu n'as qu'une conscience très limitée des possibilités de ce monde. Dans ton domaine, tu es excellent, je le pense sincèrement... mais ne pense pas que la mort, même pour un nécromancien, est un frein. Ou peut-être est-ce justement parce que tu es nécromancien que tu devrais pouvoir l'imaginer. Dans tous les cas, tu as raison, je ne vais pas me contenter de l'âme que j'épuise à l'heure actuelle. En fait, il n'en reste que des reliquats. Si j'avais eu ne serait-ce qu'un petit peu plus de son énergie, je me serais déjà évadée... au lieu de quoi, je dois patienter » Haussant les épaules, il poursuivit avec plus de gaîté « Plutôt que de simplement t'expliquer, je vais te diriger vers quelqu'un. Je pense que ce sera plus éducatif. Et puis, mieux vaut un expert reconnu pour ce genre de choses. Il s'appelle Isha Carter, ça te dit quelque chose ? » Aller, avec un peu de chance il n'aurait pas vécu dans une tour d'ivoire totalement imperméable, et connaîtrait la famille Carter.

« Je pense que, depuis le temps, son magasin au sein du marché des trolls a été ouvert» Pensif, il réfléchit. Quel était le nom de l'enseigne cette fois ? « Les merveilles de Leng, je crois... oui il me semble que c'est le nom de l'enseigne, cette fois-ci. Je ne sais plus du tout ce qui s'y vend en façade, mais connaissant l'animal, tu ne devrais pas louper l'échoppe. Il a le sens de l'original, même en comparaison des trolls » Enfin c'était son avis à lui, après tout, pas autre chose. Et si ça sonnait comme une vérité évidente ? Tant pis. « Une fois que tu l'auras rencontré, une bonne part de mon plan te deviendra évident, je pense. Tout ce que je te demande c'est de ne pas t'y essayer toi-même... Je suis tel que je suis, avec mes choix. Mais si j'ai droit à quoi que ce soit, en dehors de ma croisade... c'est de ne pas te voir te ruiner comme j'ai ruiné ma santé » Lippe plissée sur une moue amusée et désolée « Je ne suis pas beaucoup d'accord avec ton frère, mais s'il y a bien une chose sur laquelle il a un avis sensé, c'est que tu ne devrais même pas être ici. Tu l'es et personne n'y peut rien, mais ne t'engage pas dans ce que tu verras, quoi que cela t'inspire, quoi qu'il puisse advenir... tu es fort d'une autre façon et toi, tu n'as pas besoin de tout ça... »

Yeux dans les yeux, l'instant sembla durer, et pourtant, il s'étiola rapidement, sous son rire enjoué, quoi qu'en un sens, il tendait là la clef de sa personnalité. Son rire déstabilisait, mais souvent, il dissimulait ce qu'il expérimentait : « Bon et avec tout cela, le temps passe. On va finir pas se méfier tu sais, si tu restes autant avec moi... ce serait dommage qu'on te refuse de revenir me voir. J'ai besoin de compagnie »

Jeu 7 Jan - 20:36
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Son poing dans la figure. Il avait très envie de le lui mettre lorsqu'il railla au sujet des sentiments qu'il aurait pu avoir à son égard. Il l'aurait bien mérité. Il ne se retint que pour un seul motif : on lui aurait demandé pourquoi son patient était entré chez lui sans œil au beurre noir et serait ressorti avec. Il aurait très bien pu le soigner après avoir soulager ses nerfs mais... Ça aurait été comme ne rien faire, alors autant garder un peu de contenance. Il lui lança un regard noir avant de répondre avec une sincérité dérangeante : « Oui. » Un souffle, sec, bref et direct. « J'oubliais que tu étais un grand visionnaire. » répliqua-t-il, acerbe, lorsqu'Anthony plaça comme postulat qu'ils ne pourraient jamais s'entendre. Les sentiments étaient si malléables, si instables, si mouvants qu'il avait tort de parier sur cette position définitive. Il pouvait l'aimer, comme il pouvait se mettre à haïr Howard, rejeter Ayzebel, renouer avec son père. Les aléas du destin... Voilà ce que le Réanimateur oubliait dans ses prophéties. Il était tellement buté, tellement fixé dans cet état d'esprit négatif, soldat solitaire dans une croisade où il savait trouver la victoire.

Un soupir. Un regard dédaigneux. Il avait tant le sentiment de s'exprimer de façon inutile, comme si rien ne pouvait avoir d'impact sur cet homme persuadé d'avoir raison et qui en définitive, était probablement plus si loin de la folie, s'il n'était pas déjà dedans. Il le contemplait comme une chose qu'il ne pouvait plus sauver, une chose à la dérive qui finirait par s'écraser et qui, dans les rochers, le corps transpercé, criera encore qu'il avait toujours eu raison. Il était une cause perdue et ne cessait pourtant de l'intriguer, l’intéresser alors qu'il aurait sûrement du s'en détourner. Ses propos étaient tellement terrifiants. Oui, il y en aurait des affidés de Pryam pour lui barrer la route lors de son évasion. Assurément. Tout comme il était certain qu'il y aurait de braves innocents faisant simplement leur travail, retenant un homme condamné par la justice derrière les barreaux de sa cellule. A quoi bon le signaler ? L'autre le savait sûrement, et quand bien même, il lui referait le discours des morts utiles, du terreau fertile et toutes les métaphores aussi mignonnes que la réalité était horrible.

Il secoua lentement la tête de gauche à droite, en signe de désespoir pour son cas, le pire étant sans doute lorsque son frère lui exposa ses croyances au sujet de la mort et sa capacité à perdurer. C'était probablement parce qu'il était nécromancien qu'il savait ce qui pouvait advenir après la mort et que les possibilités d'en revenir étaient bien faibles, à moins d'avoir de bon alliés. Remiel pouvait le réincarner, Eurynome le ressusciter. Mais en dehors de ces deux êtres aux pouvoirs immenses sur l'au-delà, il doutait fortement qu'Anthony ne devienne rien de plus qu'un tas d'os, un esprit frappeur ou il ne savait quelle créature en souffrance. Des possibilités, il y en avait des milliers à qui savait avoir une imagination des plus fertiles, mais in facto, la réalité limitait. Définitivement, il avait perdu ce frère-là. Lorsque le monde qu'on croyait être vrai et celui exact deviennent bien trop différents, alors on pouvait parler de schizophrénie. Anthony lui semblait plongé dans une réalité singulière, bien trop atypique, faite de vérités que Morghann ignorait, assurément, mais également d'élucubrations incertaines et pas uniquement au sujet des créatures de l'envers dont le Réanimateur avait vanté l'existence haut et fort.

« Je crois que tu n'as pas passé assez de temps dans son arrière boutique. » Il parlait d'Ayzebel et des nombreuses informations sur l'envers qu'Anthony avait pu consulter quelques temps. Le nécromancien sortit un livre de son sac, l'un des ouvrages de son frère et dédicacé de sa main. « Intéressant. Vraiment. » Sur ce point, il était assez honnête. « Cette boutique m'appartient à présent. Et tu n'y es plus le bienvenu. » Oh qu'il lui refasse donc son beau discours sur ses faiblesses et la façon dont il se devait de les dissimuler, il s'en moquait bien. Il ne pouvait vivre caché et cloisonné, et croire qu'on était en mesure d'occulter à la vue de tous bien des secrets était un leurre. Celui de l'envers était un bien bel exemple et Morghann se doutait bien qu'un jour ou l'autre, il volerait en éclats. « Je veille. » Pas directement, bien sûr. Mais il lui arrivait de laisser des esprits traîner, ici et là. Il entendait alors de bien étranges conversations, voyait des scènes bien particulières à travers leurs yeux. Il fallait dire que le fait qu'ils soient invisibles à la vue de nombreuses personnes était un atout non négligeable.

Il en laissa d'ailleurs un à Anthony, sans mot dire à ce sujet. Discret, une ombre à peine, à ses côtés, pour les mois à venir, au moins ça lui tiendrait la fameuse compagnie qu'il réclamait tant, même s'il ne pourrait la voir et converser véritablement. Quant à Isha Carter... Il irait donc voir ce spécimen. Avec prudence. Il ne se doutait alors pas que ce serait véritablement avec Prudence qu'il le rencontrerait. Il le fit courir, sans en ajouter d'avantage et rappela les quatre officiers qui attendaient dehors pour surveiller son patient pendant qu'il courrait. Les résultats seraient enregistrés informatiquement. Il quitta la pièce avec ses échantillons et lorsqu'il arriva au laboratoire, désert, non loin, il s'auto-préleva la salive. Séparément, il plaça les huit échantillons successivement sur hydrolyse, électrophorèse, dans la soude, sur membrane et puis analysa ses clichés. La plus part du temps il inscrivait le tout sur ordinateur mais, en l'espèce, il voulait qu'il n'en reste aucune trace, il inscrivait à l'encre noire ses annotations, ses résultats, ses conclusions... Des conclusions qui ne l'étonnèrent que peu... Et terminèrent de l'affliger. C'était avec une mine éprouvée qu'il revint défaire les électrodes du corps en sueur de son cobaye ainsi que son masque, reprenant les derniers chiffres. Cela devait bien faire une bonne demie-heure qu'il le faisait courir. Il invita ses officiers à conduire le condamné à la douche.

Morghann alla se chercher un chocolat chaud. C'était Haley qui lui avait montré où trouver ces trésors au sein de l'Hôtel de Ville et il en avait bien besoin en ce moment. Les propos d'Anthony commençaient à décanter et lui laissait un goût amère que même le sucré de sa boisson ne pouvait ôter. Il se sentait affligé par ce qu'avait fait Pryam à son enfant, probablement même terrorisé. Cela aurait pu être lui... Ça arrivait parfois chez les jumeaux, que l'un absorbe la magie de l'autre. Il aurait alors certainement grandi dans la même douleur qu'Anthony, peut-être même de façon pire en raison de sa gémellité tronquée. Il chassa cette idée de son esprit alors qu'il enfilait son manteau pour aller prendre l'air. Il y avait beaucoup de monde dehors. Surtout des journalistes. Ils attendaient sûrement que le Réanimateur passe pour lui tirer le portrait, et peut-être l'interviewer. Les pauvres, ils seraient déçus : Scotland Yard allait le sortir par derrière à l'abri des regards. Morghann n'avait pas envie de croiser ces porteurs de micros et caméras : son nom était trop connu. Il rentra très rapidement à l'intérieur et prit finalement l'air près de la sortie dérobée. Là, c'était beaucoup plus calme et il pouvait savourer un peu mieux sa boisson. Il fixait sa tasse, l'esprit lointain quand un flocon tomba dedans. Il leva les yeux au ciel... La neige... Si tôt. Ils n'étaient qu'au début du mois de décembre. Et son jumeau allait bientôt partir. Il se sentait si maussade d'un seul coup, entre cet entretien avec Anthony et cet avenir, ça lui avait plombé le moral... Si bel et si bien que lorsqu'il se retrouva avec une arme près de la tempe, il leva les yeux au ciel.

L'arme fut baissée fort rapidement toutefois, lorsque ses collègues le reconnurent et présentèrent des excuses. « Vous allez finir par blesser quelqu'un, vous êtes beaucoup trop tendus. » fit-il, glacial, pour les appeler à la raison. Ils étaient tendus, oui, et pour cause : ils escortaient Anthony... Mais quand bien même, ils devaient garder leur sang-froid. « Je viendrai vous apporter les résultats, Monsieur Evans. » Promesse donc qu'il viendrait. Il contempla les flocons, songeur sur ce noël qu'ils annonçaient : « J'espère que vous avez fait votre lettre au Père Noël. » railla-t-il d'avantage pour détendre l'ambiance, mais après un bref instant où l'idée fit son chemin, il se mit à blêmir. N'avait-il pas dit qu'il était trop faible pour s'échapper et qu'il... Attendait. Certainement pas pour que le ciel lui tombe sur la tête mais l'hypothèse d'un 25 décembre lui semblait soudain si évidente. « Au revoir Monsieur Evans. » fit-il, calme, noyant sa découverte dans un chocolat chaud.

Ven 8 Jan - 20:04
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Anthony Earl
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Il n'avait pas réagit davantage, bien qu'intérieurement, il ait sourit à sa tentative de menace. Inquiet pour elle ? Ou bien jaloux ? L'un comme l'autre était amusant et définitivement mal placé. Décidément, Morghann ne vivait pas seulement le cœur en bandoulière, il vivait aussi dans un monde qui n'était pas tout à fait le leur. Rien d'autre ne pouvait expliquer une réaction pareille, car s'il avait effectivement intérieurement pensé à Ayzebel, il ne lui avait pas soufflé mot de ce qu'il en concevait. Il ne savait pas ce qui s'était dit entre eux, mais l'inadéquation de ces remarques envers la gravité de leur discussion, présente même derrière sourires et plaisanteries, était burlesque. Et en un sens, lui qui était particulièrement joueur et tenait de l'esprit de contradiction, il avait maintenant plus envie encore de la revoir, histoire de voir quelles étaient les pensées exactes qui avaient mené son petit frère à tenter de le menacer. Était-ce cruel de sa part, de vouloir le voir réagir à ça ? Et inévitablement, son esprit glissa lentement... s'il réagissait ainsi pour elle, et après ce qu'il avait déjà dit au sujet du benjamin, que se passerait-il s'il lui rendait une petite visite à lui également ? Quelle genre de réaction arracherait-il à Morghann ? Mais ce ne serait pas une bonne chose, pas une bonne idée. Ce serait amusant, voir fascinant, mais non nécessaire, en l'instant, contrairement à une visite à la libraire à laquelle il semblait tenir. Parce qu'en cela, ce n'était pas uniquement pour 'le fun' qu'il irait mais pour lui. Il se devait de le faire...

Et il n'avait plus rien à lui dire, en essence, pour le moment. Il se plia, aux examens inutiles à ses yeux, avec docilité, réfléchissant dans son coin, et s'amusant de ponctuer leurs échanges de lambeaux d'une taquine complicité. Et pourtant, ce fut uniquement lorsqu'ils se séparèrent, sur ce qui aurait dû être une pique cynique de la part du cadet, qu'une réelle complicité émergea, lorsqu'il tourna son regard sombre vers lui, un sombre rictus d'amusement étirant ses lèvres, étincelles de malice satisfaite au sein des prunelles. Un rictus qui s'étira plus encore en le voyant blêmir. « Oh oui, je l'ai faite, ne vous en faites pas. Il paraît que j'ai été très sage, cette année  » Et il ne pu retenir un rire qui sembla se répercuter sur les gardes qui l'accompagnait et qui semblèrent un instant paniquer à le voir si joyeux. Il se laissa conduire et rudoyer, tout à sa joie. Oh oui, il avait fait sa lettre au père noël...

Sam 9 Jan - 12:28
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