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 La mort vous va si bien

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Résumons....
Trois ans de silence et d’ennuis pour finir par rencontrer les deux jumeaux Earl. S'en suit des altercations, des mots, une amitié.... Et qu'elle drôle d'amitié que voilà. Ayzebel avait encore du mal à croire qu'elle avait bêtement passé une nuit dans les bras de Morghann à subir une étreinte affreusement tendre. Pas de sexe néanmoins, ni rien de déplacer. C'était bien cela le plus drôle... Malgré leur âge, se fut comme deux enfants qui se promettait une amitié éternelle et pleine de douceur. Depuis la mort de damian, Ayzbel n'avait pas passé une nuit aussi délicieuse. Depuis qu'il n'était plus là, Morghann était la première personne avec qui elle s'était sentit en sécurité. Quoi que... A bien y réfléchir, avec Annabelle aussi. Oui, il arrivait à al sorcière de penser à l'esprit qui était toujours là... Bien qu'elle avait eu beaucoup de mal avec sa présence au début, elle s'était surprise à se faire à celle-ci. Annabelle ne se montrait pas ou très rarement mais la sorcière avait apprit à sentir sa présence... Étrangement, lorsque la solitude devenait pesante, la sentir avec elle dans ce minuscule appartement qu'elle occupait, avait quelque chose de réconfortant.

« Anny? Anny, je sors un peu pour aller prendre l'air ! Je ne rentrerais pas tard c'est promis. »

Lâcha Ayzebel d'une voix relativement forte. Oui, elle avait même donné un surnom à l'entité. C'était venu naturellement en fait et bien que celle-ci ne lui répondait jamais, car elle était incapable d'entendre sa voix, Ayzy lui parlait souvent, agissait avec elle comme elle l'aurait fait avec un vivant. C'était... tellement étrange et peu habituel pour la sorcière. Mais voilà, depuis Morghann, elle réalisait à quel point la défunte était précieuse. Surtout depuis qu'elle les avait vu pleurer tout les deux, échanger ce regard, ces mots qu'elle ne pouvait entendre... Seul un être dénué de cœur aurait put rester impassible devant cette scène. Mais pas elle... Bien qu'Ayzebel n'était pas la femme la plus douce et aimante, elle restait humaine et cette vision l'avait durement marqué. D'ailleurs, elle se posait mille et une question vis à vis d'Annabelle, elle s'était promis d'en faire part à Morghann lorsqu'elle le reverrait.

Mais pour le moment, Ayzebel profitait à nouveau de sa solitude, car elle restait une grande solitaire dans l'âme. C'était un beau samedi ensoleillé malgré que l'automne était là et Ayzebel voulait profiter encore un peu des arbres avant qu'ils ne soient simplement dénué de feuille pour afficher un décor triste et glaciale. Marchant dans le parc de la ville, la sorcière se perdait dans ses pensées. Encore et toujours, elle repensait à cette nuit là au château des Earl. Si l'on oubliait l'atmosphère pesante de l'endroit, Morghann avait été une compagnie fabuleuse. Une chose est sûr, c'était un homme qui ne devait avoir aucun mal à conclure avec les femmes.... Ayzybel s'étonnait même à repenser à ce passage secret qu'il avait partager avec elle sans peur. Elle pouvait aisément y retourner si elle le voulait. Dans un soupir, elle frotta son front du bout des doigts.

Ses pensées s'étaient muées en vertige. Ce n'était pas la première fois, bien au contraire depuis quelques mois c'était devenu récurant. Vertige, maux de tête, nausées aussi... Rien à faire pour y remédier. Ayzbel commençait à s'en inquiéter, car si elle avait penser cela passager, notamment à cause du stresse, à présent elle réalisait que cela faisait des mois que cela durait. Ouvrant les yeux, elle réalisa alors que le chemin de balade avait disparut, tout comme les arbres et le petit étang. Le parc n'était plus là, à la place se dressait une gigantesque bâtisse dans les hauteurs de last End. Le château des Earl.

« Merde alors.... »

Souffla Ayzebel sous le choc. Qu'est-ce qu'elle fichait là, comment était-ce possible alors qu'une seconde avant elle se trouvait dans le parc ? Bon... Que faire ? Autant aller frapper et demander l'accès à un téléphone pour appeler un taxi et rentrer... ce serait d'autant plus louche mais il n'y avait pas trop le choix. Traversant l'allée, la femme monta les marches du Perron et leva le poing pour frapper à la porte mais au lieu d'y parvenir, sa main passa au travers du bois, lui arrachant un gémissement de surprise.

• 30 minutes plus tard, sous-sol de l’hôpital, morgue •

Le regard dans le vide, l'homme poussait le chariot en sifflant tranquillement. Le calme qui régnait dans les couloirs blancs étaient généralement dérangeant, mais lui travaillait ici depuis quelques années déjà et avait fini par ce faire à ce que les gens détestait tant dans ce genre de bâtiment. Tournant le long chariot de métal, Bobby Doyl entra par la double porte battante dans une pièce plus grande avant de faire un signe de tête au médecin légiste et lâcha.

« B'jour m'sieur Earl ! Vous allez bien aujourd'hui ? »


Il rangea le chariot sur le côté avant de s'emparer du bloc note qui reposait sur la hoise noire et lu vaguement avant de lâcher.

« Je vous apporte encore du boulot.... Jeune femme caucasienne, à peine la trentaine... Elle marchait dans le parc quand un jogger l'a vu s'écrouler brutalement sur le sol. Il est venu l'aider et l'a trouver raide morte. Il a cru à un arrête cardiaque et a donc effectué un massage durant sept minutes le temps que l'ambulance arrive mais rien à faire, elle n'a jamais reprit conscience. Elle n'avait aucun papier sur elle, pas de sac à main, rien...»

L'homme soupira et reposa le carnet avant de secouer la tête en fixant Morghann. Il semblait très détacher mais il faut dire qu'à force de voir des morts, Bobby avait apprit à ne plus verser de larmes, ni à être choqué.

« Entre nous, c'est triste. C'est un joli brin de fille si vous voulez mon avis... m'enfin que voulez vous, c'est toujours les meilleurs qui partent en premier hein ! Bon aller, je vous laisse m'sieur Earl, j'ai encore du boulot moi ! Bonne journée ! »


Il saisit sa casquette et la souleva rapidement en guise de salut avant de passer la double porte, laissant Morghann seul avec ses cadavres et une petite surprise qu'il n'allait certainement pas apprécier.

Lun 16 Nov - 23:02
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
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Morghann Earl
Anny ? L'entité s'était figée sur place, clignant des yeux hébétée par ce charmant sobriquet. Et rendre pâle un mort, c'était de l'exploit, Ayzebel pouvait s'en vanter. Certes, Annabelle avait fini par l'apprécier, avec le temps, à la contempler agir, faire sa vie... Et surtout remonter la pente. Si Anna l'avait vu choir progressivement au point de devoir en avertir Morghann, elle était assez satisfaite de la façon dont tout ceci évoluait. Mais... 'Anny ?'. Annabelle était une Dame, mariée jadis à un Lord Earl, Morghann se permettait déjà de l’appeler Anna et si elle le tolérait, c'était par amour pour lui mais... Anny ? Elle resta figée un instant avant qu'un petit sourire, presque affectueux ne marque son visage fantomatique. Soit... Anny.

---

Ses prunelles noires dépassaient de son masque blanc. Ses mains, de latex gantées, tenaient en leur sein un outil en métal, scalpel pour les habitué. Il tranchait lentement le thorax de la victime, un geste fin et parfaitement exécuté pour en extraire une balle profondément incrustée. L'opération était délicate, il ne pouvait se permettre d'abîmer les corps outre mesure puisqu'il devait les rendre à leur famille pour des funérailles. A Last End, son travail était devenu moins aisé. S'il se débrouillait fort bien, il était loin de l'excellence qu'il avait côtoyé à l'étranger. Jadis, il avait, par les Voix des secrets, entendu chacun des histoires des défunts pour apporter la clé de voûte de ces crimes. Aujourd'hui, il lui fallait user de magie pour un même résultat, pour être ce prodige qu'il fut, mais après l'affaire du Réanimateur et les soupçons qui pesaient sur sa famille, il devait se montrer prudent et... Normal. En général, il s'agissait donc d'autopsie banale où ses longues années d'études lui servaient avidement. Il avait ce qu'il voulait, c'était plus long, il devait chercher mais tâchait toujours d'apporter un travail de qualité. Il referma le sac de ce défunt là et dans l'un des congélateurs, il le plaça. Bobby viendrait le chercher pour le rendre à sa famille plus tard, lui, il avait ce qu'il voulait.

Il retira ses gants et les jeta dans la poubelle, baissa son masque contre sa gorge pour dévoiler son nez et sa bouche. Il avait mis sous enveloppe secrète et pièce et conviction. Il ne lui restait qu'à entrer son rapport. L'arrivée de Bobby l'interrompit alors qu'il approchait de la fin de ses éléments, lentement, il se leva, changea de blouse blanche et plaça celle-ci au lavage. Nouvelle blouse, nouveau gant, écoutant les informations que son confrère lui apportait. Il arqua un sourcil lorsque Bobby complimenta le physique... D'un cadavre ? Il était sérieux ou il voulait son poing dans la figure ? Le nécromancien avait bien trop de respect pour les défunts pour le supporter, c'est en serrant les dents qu'il répliqua « Bonne journée Bobby. » Seul avec ce nouveau sac, il replaça son masque sur son nez et l'ouvrit avec une habitude presque sereine.

Son cœur manqua un battement à la vue de ce visage familier. « Non... » souffla-t-il, sa voix étouffée par son masque. « Non... Non... Non... » répéta-t-il en litanie désespérée, ouvrant l'intégralité du sac, fébrile, sur son corps dénudé et lorsqu'à son visage, il revint, caressant ses cheveux comme si ça pourrait la réveiller, il se figea. Ses lèvres n'étaient pas bleues. Cet abruti de jogger lui avait fait un massage cardiaque dont elle n'avait pas besoin ! Elle n'avait en rien fait un arrêt cardiaque... Mais dans ce cas, qu'avait-elle ? Il ne pouvait se permettre d'interroger les esprits des défunts à tout bout de champ, sous peine de finir par se faire prendre. « Anna ? » appela-t-il, cherchant une réponse mais l'entité était aussi surprise que lui. Il manipula son corps sans vie et encore chaud avec une dextérité donc il avait l'habitude pour la placer sur sa table. Il inspecta ses yeux, ses dents, ses mains, à la recherche d'un poison, d'un venin, testant de nombreux agents chimiques pour en obtenir des réactions. Ouvrant ses cuisses, il ne constata aucune trace de viol, pas de poison, pas de morsure autre que celles qu'il connaissait déjà. Il ne trouvait aucune trace d'injection, aucune drogue n'avait pu lui être fourni, à moins qu'on lui ait faite avalée mais il n'y en avait aucun trace dans sa salive. Les analyses sanguines prendraient du temps. Il claqua ses poings contre la table de fer, il s'en voulait de ne pas avoir su la protéger. Plus encore de ne pas connaître ce qui lui était arrivé.

Il inspira lourdement, tremblant au demeurant puis verrouilla la salle ou il se trouvait, occulte nécromancie, il allait opérer, ne trouvant aucune issue logique à ce qui se produisait. Il recouvrit son corps, sauf sa tête sous un drap blanc. Il invoqua de force son esprit pour qu'à lui, maître ordonnant, elle se présente. Sa silhouette vaporeuse lui apparut, il retira son masque en la voyant et à l'hilarité soudaine d'Annabelle, rire nerveux plus que moqueur, il comprit alors : « Vous n'êtes pas morte... » lui souffla-t-il, ses épaules retombant de soulagement avant que l'amertume ne prenne le dessus et qu'il s'exclame : « Vous m'avez fichu une peur terrible ! Cela vous amuse ?! »

Mar 17 Nov - 13:10
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Intangible... Invisible.
Ayzebel ne comprenait pas ce qui venait de se produir et lentement, hésitante, elle passa à travers la porte, se retrouvant dans le hall d'entrée des Earl. C'était un peu trop souvent qu'elle se retrouvait dans ce château, comme si une force invisible la poussait à y revenir encore et toujours, contre son gré. Elle marcha à travers les couloirs, cherchant quelqu'un pour lui venir en aide mais l'endroit était grand, trop grand... Et pas assez de monde pour y vivre. Allait-elle rester ici pour l'éternité ? Peut-être Morghann la verrait-il. La sorcière fini par s'arrêter dans l'un des nombreux couloirs où un immense miroir trônait surmonter d'un cadre en or. C'est en jetant un regard à son reflet qu'Ayzebel remarqua alors ce halo dorée qui partait de son ventre, comme un cordon ombilical et disparaît dans le vide. Elle porta une main à son ventre, impossible de toucher ce cordon, il n'était fait que de lumière, ses doigts passaient au travers comme ils l'auraient fait avec de la fumée.

A l’hôpital, Morghann découvrait le corps de son amie avec effroi et alors qu'il manipulait son corps nu,pâle et parfaitement imberbe, il réalisa bien vite que quelque chose n'allait pas. Usant de ses pouvoirs, de toute la force de son esprit, si arriva à la contacter.

Ayzebel fut prise d'un nouveau vertige et avant qu'elle ne réalise ce qu'elle se passait, le cordon se tendit brutalement et elle fut aspirer vers le miroir, disparaissant subitement pour apparaître dans la salle d'autopsie. Bon sang, cela lui avait retourner les tripes. Une main sur le ventre, Ayzebel fixa Morghann avec perplexité. Pas morte ? Son regard dévia sur la silhouette d'Annabelle qu'elle pouvait voir clairement. C'était dingue ça tiens... Elle pouvait la distinguée plus clairement que jamais.

« Morghann... ? Je... Qu'est-ce que vous faite là ? Où plutôt, qu'est-ce que je fais là... ? »

Baissant les yeux sur la table en fer, Ayzebel resta muette de stupéfaction face à son corps nu et couvert d'un drap. Elle réalisa alors que le cordon d'or reliait son nombril à celui de son vrai corps dans le plan matériel et une fois encore, elle fut aspirer avec une violence tel que sur la table, le corps se cambra avec force. Ouvrant les yeux, la sorcière poussa un râle de douleur, comme un nouveau né qui prenait sa première goulée d'air. Le choc... C'était comme avoir fait une chute dans le vide sans jamais heurter le sol. Le cœur battant avec force dans sa poitrine Ayzebel s'était redressée assise sur la table d'autopsie avec le souffle haletant et le regard dans le vide. C'était comme si un camion lui était passé dessus à pleine vitesse. Choquée, elle pivota le visage doucement pour glisser vers Morghann un regard paniqué, méfiant.

« Je... j'ét.... »

Parler était difficile, sa gorge la brûlait, c'était comme si elle avait passé des années dans le silence et que ses cordes vocales avaient fini par s'atrophier. Horrible sensation. Ayzebel déglutit, essayant de soulager sa trachée et inspira, tremblante. Bon sang il faisait un froid monstrueux dans cette pièce, c'était pire qu'un frigo ! Sur sa peau d'albâtre, la chair de poule se distingua, hérissant le duvet des bras alors que la sorcière replia les jambes et croisa ses bras sur sa poitrine dénudée. Soufflant, elle libéra un petit nuage de condensation puis murmura.

« J'étais... dans le parc puis... Au château de votre... fa-fa...f-amille. »

Expliqua t-elle en grelottant. Plaquant une main sur son front, de la seconde elle remonta le drap, se cachant rapidement. Géniale, il avait dû l'examiner sous toutes les coutures... Physiquement elle n'avait donc plus aucun secret pour lui. Fin du mystère.

« Qu'est-ce... qui-qui.. c'est.... pa-pa-pa-ssé ? »

Mar 17 Nov - 13:36
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Incrédule tant qu'en colère, Morghann fixait Ayzebel presque grondant. On avait pas idée de lui faire une si mauvaise blague ! Pour le sorcier, ça ne faisait pas de doute : elle l'avait fait exprès. Et elle osait lui demander ce qu'il faisait là ?! « Vous êtes à la morgue, Ayzebel, c'est là où je travaille parfois ! Tout autre que moi vous aurait déjà ouvert le ventre pour vérifier ce que vous aviez mangé récemment en fouillant votre estomac ! » Il était furieux. Il faisait tant d'efforts pour maintenir Annabelle aux côtés de la sorcière, pour la protéger, suivre cette Lucinda de près... Mais que le Ciel et l'Enfer lui soit témoin, il ne pouvait pas la protéger contre sa propre bêtise ! Il fixait cet esprit devant lui, perdu par la situation tant la Tenak ne semblait pas plus en savoir que lui. Toutefois, si Morghann lui criait dessus, ce n'était qu'en expression de son affection, cette tension enfin relâchée qu'il lui fallait une coupable de son état désastreux.

Il calma sa respiration tant qu'il put et vit le corps de la jeune femme se soulever d'un spasme, il la retint sur la table de fer : celle-ci était faite pour les autopsies. Elle n'avait rien de confortable : elle était froide, dure, et surtout ne permettait pas de bouger car il fallait dire que d'ordinaire, ses morts ne revenaient pas si brusquement la vie. Il la regarda se redresser, se cacher autant qu'elle pu avec le drap blanc. Morghann roula des yeux et alla lui chercher dans une armoire une de ces culottes en coton à usage unique qu'on faisait porter à ceux qui iraient en salle d'opération, ainsi qu'une tunique qui s'attachait dans le dos. Il écarta la table roulante de ses ustensiles de charcuterie, histoire qu'elle ne se blesse pas avec. A ses pieds, il enfila cette culotte, qu'elle le veuille ou non, la soulevant avec dextérité pour lui monter jusqu'en haut, ses doigts chaud contre sa peau si fraîche. Il lui retira le drap, l'aida à enfiler la chemise, sans pudeur aucune. Il n'était pas l'ami présentement, il était le médecin. Elle grelottait, elle tiédissait, d'ici qu'elle lui fasse une crise hypothermie, ça n'aurait rien d'étonnant.

Il ouvrit la porte de la morgue, siffla pour attirer l'attention d'un infirmier qui passait là : « Brancard ! » réclama-t-il, avec ce ton impérieux qui avait fait la légende des Earl. Il revint vers elle en attendant, retira ses gants qui ne lui serviraient plus à rien et entreprit de nouer cette chemise longue dans le dos pâle d'Ayzebel. « C'est une projection astrale. » fit-il, bas, près de son oreille. « Avec la force que vous avez déployée vous auriez tant pu visiter la Chine qu'en perdre la vie. Vous êtes complètement inconsciente ! Mais qu'est ce qui vous a pris de faire une chose pareille ?! » Il posa toutefois un index sur ses lèvres, l'interdisant à répondre. L'infirmier entrait avec le brancard et il était hors de question de parler de magie devant cet homme sans connaissance du secret qui était en train de louer le Seigneur tant il était choqué qu'une morte soit, en fait, vivante. Morghann passa un bras dans son dos, l'autre dans le repli à l'arrière de ses genoux et la souleva, la porta jusqu'au brancard où il l'allongea. Elle fut couverte d'une de ses couvertures dorées qui préservait du froid tandis que l'infirmier remonta les barrières de chaque côté, évitant la moindre chute de la patiente et poussa le brancard vers les urgences. C'était préventif, pour le moment, Morghann ne voulait pas prendre de risques.

Il la suivit jusque dans une chambre, rinçait ses mains dans un gel hydroalcoolique pris rapidement au pressoir à l'entrée de la dite chambre. Des infirmier(e)s prirent rapidement ses constantes et  la recouvrirent d'une couverture chauffante. Il expliqua aux services des urgences qu'il ne savait pas ce qui s'était passé et qu'elle s'était soudain redressée... Et visiblement en pleine forme. Il déclina l'identité de la jeune femme, puisqu'il la connaissait et resta à ses côtés, même quand l’effervescence fut passée. La tension était redescendue, mais pas pour lui, alors qu'il ôtait sa blouse de travail et réclamait à l'infirmière qui partait qu'on ramène les effets personnels d'Ayzebel de la morgue. Ses vêtements surtout. Seuls, il la toisa, croisa les bras, regard noir. « Vous m'expliquez ? C'est quoi le soucis ? Vous aviez envie de mourir ? Vous pouviez pas m'en parler avant ? Il parait que je suis un expert en la matière. » répliqua-t-il, amère et cynique. « Tout ça pour aller visiter mon château ?! Je vous ai déjà dit que si vous vouliez me voir, vous n'aviez qu'à m'appeler ! Vous n'imaginez pas un seul instant l'effet que ça m'a fait lorsque j'ai vu votre visage en ouvrant votre sac à la morgue ! » Il grondait, insatisfait de cette situation.

Mar 17 Nov - 15:04
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Ayzebel était tellement frigorifiée qu'elle se laissa aisément manipuler par Morghann qui lui enfila le minimum vitale et protéger ainsi sa pudeur. Bon, de toute façon il avait déjà tout vu, il était trop tard pour faire preuve de pudeur, bien que celle-ci était néanmoins ressentit par la sorcière. Une Tenak... Pudique. Décidément cette ville vrait tout vu. Quand l'on savait l'ardeur qu'avaient les femmes de la famille à exhiber leur charme et à pondre des sorciers et sorcières à tour de bras. Autant dire qu'elle faisait tâche et ne dorait pas le blason de sa famille. Quoi qu'il soit, le peu qu'elle arrivait à bouger aida déjà à réchauffer ses membres alors que son sang circulait de nouveau dans ses veines. Quelle étrange sensation, c'était comme si tout en elle avait subitement arrêter de fonctionner sans pour autant la tuer. Comme si le temps avant cesser de l'attendre alors que son esprit vadrouillait ailleurs... Loin. C'était à la fois fascinant et effrayant... mais qu'y pouvait-elle de toute façon ? C'était arriver, point.

Dans le brancard, la jeune femme évitait le regard de son ami. La voilà bonne pour un séjour à l’hôpital... Elle qui n'appréciait pas cela outre mesure... Les soins allaient lui coûter un bras... Déjà qu'elle avait à peine de quoi se payer un loyer... Dans un soupir, elle écouta les raleries du Earl mais alors qu'elle allait répondre, Ayzebel fut coûter net par un doigt qui venait de ses plaquer sur ses lèvres. Par tout les bûchers de Salem ! Allait-il donc se calmer un jour ? Ayzebel serra les dents en le toisant silencieusement. Une projection astrale ? D'accord.... ça expliquait donc pas mal de choses. Pourtant quand Morghann mentionna la force d’esprit avec laquelle elle avait voyager, elle le fixa perplexe. Sérieusement ? Il devait exagérer les choses, Ayzebel n'était pas si... forte. Était-ce réellement possible ? Le cœur de la jeune femme s'emballa et quand elle se retrouva enfin seule dans la chambre avec Morghann, libre de parler de vive voix elle le fixa avec une mine renfrognée.

« C'est bon, vous avez fini ? Je peux en placer ? »

Assez des accusations, certes il était inquiet mais tout de même, qu'il lui laisse au moins le bénéfice du doute. S'asseyant doucement dans le lit, la libraire soupira et ajusta ses longs cheveux pour glisser une mèche derrière son oreille.

« Morghann, calmez vous... Ce n'était pas intentionnel. Je marchais tranquillement quand soudain le décor à changer Je suis passé du parc au château des Earl sans que je ne comprenne comment ni pourquoi. C'est la première fois que cela m'arrive, je... »

Ayzy soupira longuement, haussant les épaules. Comment lui avouer ça ? Il ignorait encore tellement de choses à son sujet. Elle qui croyait que tout la ramenait à ce château se demandait à présent si... Tout ne la ramenait pas vers lui. Depuis qu'elle avait croisé sa route, elle croisait son chemin tout le temps... Même son cadavre c'était retrouver entre ses mains. Le destin avait décider de jouer à un jeu dangereux sur lequel elle n'avait aucun mot à dire.

« Morghann.... écoutez, j'ai passer ma vie sans faire usage de la magie. Déjà enfant je ne voulais pas, je voyais ma mère, mes tantes et mes cousines pratiquer, moi j'étais.... je ne sais pas, je voulais pas c'est tout. J'avais fait le choix de vivre simplement, ce qui énervait grandement ma mère.... Et puis j'ai rencontré Damian et cela ma conforter dans mon choix. Lorsqu'il est mort, j'ai eu cette envie de vengeance... Et j'ai changé d'avis. Cela fait trois ans seulement que je me suis mise à la sorcellerie mais sans excès. Jusqu'à présent je n'avais développé aucun pouvoir, ou du moins rien qui n'était pas fait volontairement. »

Relevant le visage, Ayzebel visage à nouveau son ami avec un froncement de sourcil inquiet. Autant lui dire pour ce qu'elle subissait depuis des mois, après tout il restait un médecin, peut-être aurait-il une idée de ce qui se tramait.

« Quand je marchais au parc... j'ai un vertige.... C'est durant ce court laps de temps que... Je me suis retrouver au château de votre famille. Mais cela fait des mois que ça dur. J'ai beaucoup de maux de tête, des vertiges, des nausées aussi ainsi que des pertes d'équilibre. Je commence à me demander si.... Tout ça n'est pas lié. Mais je n'ai personne vers qui me tourner... Enfin, je n'avais personne... Maintenant vous êtes là, peut-être savez vous ce qui m'arrive ? En tout cas je suis sûr d'une chose, vous vous trompez.... Je ne détiens pas la puissance dont vous avez fait mention. Morghann, je débute à peine en magie et ma lignée n'est pas aussi prestigieuse que la votre. »

Inspirant, expirant, Ayzebel frotta son front. Rien que d'en parler elle en avait déjà mal au crâne. Ou bien... Ou bien cela recommençait. Le tournis lui prit et elle souffla.

« Oh non.. »

Lâcha t-elle plus blasée qu'autre chose avant que son corps ne se pense en avant et qu'elle se retrouva assise dans le lit, inconsciente. Son esprit apparut près de Morghann, vêtue de la chemise d’hôpital et elle pivota la tête la tête pour le fixer puis fixer son corps.

« Super.... Et je fais quoi maintenant ? Je ne contrôle même pas ce qui m'arrive ! »

Agacée elle mit une tape sur l'épaule de l'homme et se figea. Tiens, pourquoi est-ce qu'elle arrivait à le toucher ? D'ailleurs, pourquoi lui pouvait la voir et l'entendre alors que les autres non ? Retirant vivement sa main, Ayzebel lui jeta un regard méfiant puis le toucha à nouveau, palpant son épaule. Elle laissa doucement sa main glisser le long de l'omoplate de Morghann puis déglutit avant de la retirer. Bon sang ça lui rappelait tellement cette nuit au château... gênée, Ayzebel croisa les bras sur sa poitrine, posant son regard sur son corps inerte assit dans le lit d’hôpital.

« Morghann, quand vous dites que.... je ne sais pas ce que vous avez éprouvez en me voyant à la morgue.... C'est vrai. Alors dites moi.... Qu'est-ce que cela vous a fait ? »

Mar 17 Nov - 15:39
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Elle s'assit sur le lit d'hôpital alors qu'il la dévisageait, silencieux à présent, écoutant ses explications qui, enfin, venaient. En son for intérieur, même s'il ne l'aurait avoué, il était assez soulagé qu'elle n'ait pas cherché à mettre fin à ses jours, même si le fait que son acte soit d'inconscient né posait un sérieux casse tête. Son regard ténébreux ne s'était qu'à peine radouci, bras croisés sur son torse, une expression fermée assez typique dans sa famille. On aurait pu voir là les dignes traits de son paternel si rejeté. L'explication se tenait et dans son esprit, elle fit son chemin pour trouver des raisons à cette catastrophe. Il n'eut cependant pas le temps de lui exposer ses conclusions que son esprit partait à nouveau en vadrouille et il la retrouva à ses côtés. Calme, il la fixa et poussa un soupir. Pas le temps de lui répondre néanmoins qu'il se faisait molester l'épaule. Il arqua un sourcil, sans mot dire, jusqu'à ce qu'elle le lâche, visiblement gênée. Qu'avait-elle encore ? Il détourna le regard à sa dernière question cependant, visiblement peu enclin à lui apporter une réponse, si ce n'était quelque chose d'acerbe et cynique : « J'avais vraiment l'air de celui qui faisait la danse de la joie ? » l'interrogea-t-il comme si c'était presque une évidence. Que croyait-elle ? Qu'il s'était soulagé d'un poids à son décès ? Lui dire qu'il avait eu terriblement peur et qu'il lui en voulait pour sa stupidité n'était pas suffisant pour qu'elle face un lien avec un quelconque attachement qu'il éprouvait à son égard ?

Nouveau soupir, s'éloignant de son esprit, s'approchant de son corps, il s'assit près d'elle dans son dos, vint dégager son visage et sa nuque de ses cheveux, contemplant son visage à nouveau pâle. « Je préfère un millier de fois plus vous voir en vie que de la sorte. » Une expression triste avait enfin peint son visage alors qu'il contemplait celui sans vie d'Ayzebel, une expression qu'il disparut vite : « C'est sans importance. On a plus embêtant sur les bras. » fit-il en portant son regard sur l'esprit de la femme femme. Il la voyait, il était nécromancien et les esprits étaient son domaine. C'était la première idée qui lui était venue en tête. La seconde était qu'elle ne se montre qu'à ceux à qui elle voulait se montrer, comme Annabelle le faisait. « Ce n'est pas une question de puissance véritablement. Si vous découvrez seulement vos pouvoirs, disons que vous avez un peu de mal à jauger l'énergie nécessaire pour mettre en œuvre vos sorts. Et.. vous en mettez beaucoup trop, au point de prendre dans votre énergie vitale. C'est très dangereux ce que vous faites, même si ça vous échappe. » Il prit les mains de ce corps sans vie, l'étreignant par derrière, alors que la tête de ce corps retombait mollement en arrière, sur l'épaule de Morghann.

« Vous ne pouvez pas continuer ainsi. Vous devez reprendre le contrôle de votre esprit et ne pas le laisser vagabonder où bon lui semble. Si les infirmiers reviennent et vous voient de la sorte, une fois morte, une fois vivante, puis morte à nouveau, ils vont se poser des questions et vous allez mettre en péril le Secret. Alors concentrez-vous et revenez donc dans mes bras. » Fin sourire sur ses lèvres, presque amusé et taquin, il poursuivit : « Je sais que vous en mourrez d'envie. » Il raillait, mais c'était pour la bonne cause et il presque certain de ne pas être si loin de la vérité. « Et il va falloir dire à votre inconscient d'arrêter de me désirer avec tant d'ardeur. » rajouta-t-il et encore une fois, ça n'était pas si loin de la vérité. Son esprit le recherchait peut-être lui, ou les Earl. Elle s'était pointée à son château, cette fois, elle apparaissait juste à côté de lui. C'était à se poser des questions plus que légitimes sur ce qui taraudait son inconscient pour le suivre à la trace. « Allez, un peu de volonté ou je vous y remets de force et ça ne sera pas sans douleur. » Ses doigts, enlacés dans les siens, frais, il caressait avec une certaine tendresse sa peau, bienveillant. Son dos nu entre les nœuds de la chemise d’hôpital, dévoilait une peau un peu trop pâle à son goût, qu'il baisa toutefois dans ce cou largement offert, pour jouer probablement, il aimait tant la provoquer et il se demandait si elle allait être attirée ou repoussée par l'étreinte qu'il avait sur son corps... Sans vie. Les nécromanciens avaient de drôles de relations avec des cadavres, non ? Dans tout les cas, lui aussi avait droit de lui faire subir l'ascenseur émotionnel. Elle comprendrait alors peut-être ce qu'il avait ressenti à la morgue.

Mar 17 Nov - 18:05
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Le secret...
Bon sang oui... Là il n'y avait plus matière à rire, le jeu était terminé. Enfin le jeu... C'était ironique évidemment car rien dans cette situation ne plaisait à Ayzebel. Se réveiller sur une table d'autopsie n'était pas le meilleur moment de sa vie. Ayzebel resta silencieuse, le visage fermé alors que Morghann rejoignit le lit pour s'y installer, dans le dos de son corps. Il l'étreignit, repoussant sa longue chevelure bouclée alors qu'il expliquait qu'elle mettait bien trop d'énergie dans cet acte. Sans doute, quoi qu'il en soit ce n'était pas voulu, encore fallait-il le contrôler et vite, car une infirmière pouvait débarquer à tout moment.

« Je ne sais pas comment faire, tout à l'heure ça c'est fait tout seul et... »

La sorcière se stoppa net dans sa phrase quand elle entendit les paroles du Earl. A quoi jouait-il encore ? Si elle avait envie de ses bras ? Quelle question... Fixant Morghann, elle le regarda prendre possession de son corps, caresser sa peau et embrasser sa gorge. C'était étrange de se voir là, inerte comme endormit, aussi molle et malléable qu'une vulgaire poupée de chiffon. Ayzebel réalisait son incroyable fragilité à être dans cet état et elle souffla, perplexe.

« Arrêtez ça. »

Qu'il cesse de jouer avec elle ainsi. C'était injuste et mesquin. Le regard clair de la sorcière suivait chacun des mouvements de son protecteur. Elle n'arrivait même plus à bouger face à une telle scène... C'était à la fois dérangeant et hypnotisant... Au point d'en jalouser ce corps inerte qui était pourtant le sien.

« Vous jouez avec moi Morghann Earl... »

L'émotion montait... Colère, mécontentement, envie, jalousie. Ce n'était plus un ascenseur émotionnel à ce niveau-là, c'était un véritable pêle-mêle d'émotion aussi négatives que motives. S'approchant vivement, elle posa un genou sur le lit et attrapa les mains de Morghann d'un geste hâtif, essayant de les éloigner de son corps.

« Non... arrêtez ça.... je vous en prie, arrêtez !!! »


Son corps remua alors qu'Ayzebel frappait la main de Morghann d'une tape et telle une poupée elle glissa légèrement, toujours aussi molle entre ses bras. La sorcière déglutit et observa son visage endormit... Elle avait l'air si paisible ainsi, sereine... Or elle était tout sauf sereine. C'était impossible de l'être avec un Morghann Earl qui s'amusait à la titiller ainsi, ravivant ce feu entre ses cuisses... Oh mon Dieu. Mais oui... Aussi dérangeant cela était-ce, elle pouvait le sentir... Juste là sous son nombril, ce picotement typique d'un désir inavouable. Cela venait-il de ce corps inconscient ou bien elle, l'esprit ? Impossible de dire... C'était comme si elle pouvait sentir ses baisers et ses caresses sur elle alors qu'elle n'était même pas dans son corps. Ou alors était-ce le souvenir de cette nuit-là, au château ? Ayzebel tendit une main et effleura la joue de son corps avant que dans un gémissement, elle fut brutalement tiré et rappelé dans sa coquille, disparaissant du lit.

Dans les bras de Morghann, Ayzebel reprit conscience dans un spasme fort bien que moins violent que dans la morgue Elle inspira, geignant et se tortilla dans ses bras en clignant des yeux. Elle était revenu, elle avait réussi. Une bonne chose de faite. Cependant elle n'oubliait pas qu'il était là, collé à elle et de mauvaise foi, elle se pencha en avant pour éloigner son dos de son torse et repoussa ses mains sans douceur avant de cracher d'une voix agacée.

« Ne me touchez pas ! »

Oh... peut-être aurait-elle dû être plus gentille. Pivotant le visage, elle observa Morghann dans son dos et souffla.

« Je... Pardon... je ne voulais pas me montrer agressive... C'est juste que....Rien, laissez tomber. »

Mar 17 Nov - 18:48
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
S'il jouait avec elle ? Oui, Morghann l'aurait avoué : il savait qu'elle se sentait bien dans ses bras, en sécurité, il essayait de la faire revenir. Une sorte de leurre bien qu'il ne se forçait pas à l'étreindre de la sorte, c'était un moindre mal en comparaison. Elle protestait, il avait mis un terme au baiser dans son cou, mais il n'avait pas relâché son corps pour autant. Il ne pouvait pas se le permettre pas maintenant, pas là, à cet instant où elle comprenait combien elle avait envie de revenir et prendre cette place qu'il lui offrait. Puis, elle revint, enfin et se dégagea de son emprise. Le chat avait une petite souris très rebelle. Morghann avait le visage fermé, sans expression aucune, il fixait ce visage qu'il ne voyait et qui lui interdisait la toucher. N'était-ce pas elle qui lui avait réclamé cette étreinte protectrice quelques nuits plus tôt ? Ça aurait  pu être drôle, mais Morghann n'avait vraisemblablement pas la moindre envie de rire. Il poussa un soupir, non loin de sa nuque. Ses prunelles noires glissèrent le long de son dos, là où, entre les nœuds de la chemise d’hôpital et ses mèches brunes, sa peau s'exposait dangereusement au prédateur. Il leva lentement une main, songeur, et ses doigts effleurèrent sa nuque, descendant le long des ouvertures jusqu'au creux de ses reins, passant sans broncher dans ses cheveux et sur ces nœuds qui éloignait sa caresse de sa peau.

L'hésitation dans ses derniers propos ne l'avait pas laissé indifférent. Il avait le regard baissé, dans le creux de ses reins, pensif et lui seul savait à quoi il songeait. « Cela vous dérange. » termina-t-il à son commencement de phrase du 'c'est juste que'. Ça le dérangeait aussi, le souvenir de Kessy était encore trop frais et pourtant, probablement la désirait-il, si ce n'était au moins physiquement. Il serra les dents avant de redresser ses prunelles noires dans les siennes, la fixant, de longues secondes lourdes,  si pleine de tension. C'était à ce demander à quel moment, lui, prédateur, aller se jeter sur elle, l'étreindre avec une passion dévorante. Mais s'il le fit pas, il l'avait fixé suffisamment longtemps pour qu'elle en ait peur ou envie au choix. Il ne la touchait plus, il n'avait fait qu'être là, si sérieux, si distant. Sentait-elle un manque ? Le sentit-elle encore plus lorsqu'il se releva du lit pour aller prendre sa blouse ? Lui tourna le dos, regard lointain par la fenêtre, il l'enfila, la boutonna dans un silence presque religieux. Il ne lui en voulait pas de le repousser, peut-être avait-elle raison d'agir de la sorte, c'était sûrement son instinct de survie qui lui soufflait ses actes.

Il se retourna vers elle, une expression lourde de sens et pourtant si vide comme chez beaucoup d'Earl. Il se cachait, il la préservait de lui. Une fois dans la fosse aux lions, il ne pourrait plus assurer sa sécurité, peinant y rester lui-même en vie dans l'ombre de son aîné. Il devait retourner travailler, il avait quitté son poste depuis suffisamment longtemps. Annabelle apparut aux côtés d'Ayzebel posant sa main sur son épaule. La sorcière put sentir une sorte de petite décharge électrique. Morghann avait scellé par magie nécromancienne son esprit dans son corps. « Cela vous évitera de divaguer... Pour le moment. » Ça n'était pas définitif mais ça l'aiderait à sortir de l’hôpital sans faire de rechute. Une infirmière entra, vérifiant l'état de la patiente. Morghann en profita pour s'éclipser, intimant l'infirmière d'un : « Prévenez-moi lorsque le médecin autorisera sa sortie, je la reconduirai chez elle. »

Les longues heures qui suivirent ne furent pas de tout repos pour lui. Non pas en raison d'une quelconque surcharge car c'était relativement calme, mais parce qu'il ne parvenait pas à détacher ses pensées de cette sorcière. Long soupir, lourd de sens. Oui, il en était certain il la désirait. Il la désirait physiquement mais savait ce jeu bien dangereux, surtout pour elle. Il n'avait jamais été le prince charmant et ne le serait probablement jamais. Il aimait savourer la vie, Ayzebel était charmante dans sa façon de le repousser tout en l'attirant. Et lui n'était qu'un homme dans tout ça.

Il vint la chercher, veste sur le bras, chemise impeccable, blouse rangée. Lourd silence dans le couloir, lourd silence dans l'ascenseur, lourd silence de le parking sous-terrain des employés. Il lui ouvrit sa portière, la laissa monter, sans un mot, ni un regard. Ils quittaient l'hôpital et les rues de Last End étaient noires. La nuit était tombée, la ville semblait presque festive en ce vendredi soir, les bars commençaient à se remplir, les restaurant accueillaient leurs premiers clients et les magasins fermaient leurs portes pour la nuit. Il ne parlait pas, son visage était anormalement rude, c'était à s'interroger sur le moment exact où il allait exploser. Il s'arrêta près de chez elle, coupa le moteur et porta enfin son regard sombre sur elle. Aucune parole ne lui vint à l'esprit toutefois et ça en devenait pesant. Il attendait qu'elle descende, peut-être, qu'elle s'en aille. Il se retenait pour beaucoup, ses yeux brûlants comme d’héraldiques brasiers de l'enfer dans lesquels elle ne devait pas se jeter. « Bonne nuit, Ayzebel. » souffla-t-il, aussi calme qu'il le pouvait.

Mar 17 Nov - 22:22
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Ce fut pire que tout.
Chaque fois qu'ils étaient dans la même pièce, le duo connaissait des haut et des bas, ils en venaient toujours à bout... Mais pas cette fois. La tension était si forte qu'Ayzebel n'osait même pas bouger. Immobile e affreusement silencieuse, elle garda le regard baissé dans une parfaite soumission alors que le souffle de Morghann effleura sa nuque et ses doigts, son dos sur toute sa longueur. Puis il se leva, sans un regard sans un mot si ce n'est pour donner des ordres clair à l'infirmière. Ayzebel resta muré dans un silence pesant et dû subir une demi journée à l’hôpital. Elle aurait aimer partir quand l'heure fut venu, s'éclipser discrètement mais le Earl fut plus rapide et déboula dans la chambre alors qu'elle venait juste finir de de s'habiller.

Et le silence perdura, encore et encore, les secondes devinrent des minutes, des minutes qui semblèrent être des heures. Ayzebel avait l'impression d'avoir le poids du monde dans le creux des reins et rien que d'être enfermée avec lui dans l'ascenseur était suffisant pour lui donner bien des idées. Vraiment, il ne fallait pas penser à ça... Elle fut la première à quitter l'ascenseur, rapidement pour avaler l'air tiède du sous sol. Elle suivit Morghann jusqu'à la voiture qu'elle reconnaissait facilement à présent et prit place. L'un comme l'autre ne dire mot. Qu'avaient-ils à dire de toute façon ? Le message était clair et la petite souris n'avait qu'une envie, filer se cacher dans son trou pour échapper au regard glaciale de l'imposant matou.

Quand la voiture ralentit pour se garer non loin de la librairie, la sorcière releva le regard, inspirant doucement. Aller, maintenant il fallait sortir et... Le laisser. Ses entrailles se serrèrent, pourquoi était-ce si dur tout d'un coup ? Pivotant le visage, la sorcière réalisa que Morghann l'observait et le simple fait de croiser son regard lui fit un mal de chien. IL n'avait plus cette expression douce malicieuse qu'il avait eu dans la chambre d'hôpital et celle du château. Ses orbes d'ébènes semblait la transpercer jusqu'aux tréfonds de l'âme, embrassant son corps tout entier. C'était... Inhumain, que de faire ressentir ça quelqu'un. La sorcière déglutit alors que la voix grave et chaude de son comparse lui souhaitait une bonne nuit. Hypocrisie... Comment pourrait-elle passer une bonne nuit après ça ?

« Bonne nuit, Morghann . »

Souffla t-elle à son tour avant de détourner le regard et d'ouvrir la portière pour sortir de la voiture. L'air frais ne fut jamais aussi bon qu'à cet instant et sans un regard en arrière, la s'engouffra dans la très sombre ruelle où se trouvait la librairie et son appartement à l'étage du dessus.

Mar 17 Nov - 23:34
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La mort vous va si bien
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