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 La ronde des âmes | Diederich

Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
Tell me More : Humain détenteur du secret
PROFESSION : Anciennement professeur d'université de médecine
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Anthony Earl

Fin Janvier


Diederich a été affecté à la gestion de la fuite des âmes par le Cénacle. Parfaitement au courant des articles délicats que le marché des trolls vend, et de son entrée principale, il a décidé de commencer ses recherches par le quartier marchand. Il pense avoir trouvé une piste, la suit jusque dans un coin reculé des ruelles tortueuses et ombrées du quartier, se glissant dans des espaces de plus en plus réduits… l'air est frais, l'odeur fétide, les pavés parfois à moitié déchaussés sont humides d'eau et d'une fange légère. Au-dessus, il y a de vieux morceaux de fer, sortant des murs de pierres comme des os tordus, des fenêtres condamnées ou non, les carreaux sales, des fumerolles en sortant, chaudes et éphémères. Plus il s'enfonce et plus avancer est difficile, mais il est persuadé d'être sur la bonne piste, d'une certitude si absolue que rien ne vient le perturber… puis subitement, il débouche sur une petite cours intérieure dallée de curieuse façon, l'ensemble de murs carrés, et aucunes fenêtres. Alors que le sorcier approche, de spas précipités retentissent derrière lui et une voix l'appelle, vibrante d'urgence. Soudainement, il a l'impression d'être frappé à la tête et le monde vacille. Sortant perturbé d'une transe, l'Allemand comprend aisément qu'il vient d'échapper à un sortilège mental quelconque, dont la source et le but exacte restent encore à définir… Du chemin face à lui, seule autre sortie de cette cours, Anthony apparaît, haletant. Il s'arrête, se plie en deux, mains sur les genoux, et reprend un instant son souffle avant de relever une main. « N'avancez plus  » Encore quelques instants, et il se redresse en déglutissant difficilement. Ses yeux sont cernés et son teint plus pâle que la dernière fois qu'ils se sont croisés. Il a l'air épuisé, et pourtant il reprend avec son éternel sourire, apparemment satisfait pour une raison qu'il explicite aisément : « Le piège… j'étais entrain de vous suivre et en voyant ce qu'il se passait j'ai essayé de vous sortir de là. J'ai mal exécuté mon sauvetage et je me suis projeté au travers d'un mur dans une cave...mais heureusement vous êtes sain et sauf  » Se massant la nuque, il enchaîna sans guère attendre, ne semblant pas vouloir perdre plus de temps. « Écoutez, je sais que vous cherchez les âmes évadées et c'est une bonne chose. J'aimerais vous y aider...  »

Dim 13 Mar - 17:17
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Diederich Von Schwarzwald
L'étrange sous la normalité : La Force est source de toute vie. Mais elle ne permet pas d'oublier.
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Diederich Von Schwarzwald
Le MET de Last End croulait sous les affaires. La brusque et inattendue réduction des effectifs n’était pas pour rien dans cet état de fait. Désormais, un groupe amoindri devait s’occuper de tout ce qui était en cours, ainsi que de ce qui se rajoutait fatalement avec le temps. Les affaires courantes n’étaient pas forcément les plus ardues, mais elles avaient l’inconvénient d’être nombreuses. Suivaient les surveillances des êtres de la Liste Noire qui, si pour certaines n’obligeaient pas un agent à suivre l’être en question chaque jour, voire mobilisaient une petite équipe, étaient suffisamment contraignantes pour peser sur la masse de travail à accomplir. Enfin, et non la moindre, l’enquête prioritaire sur le Réanimateur. Prioritaire. Ce mot faisait bien rire l’Inspecteur Von Schwarzwald. Leurs supérieurs exigeaient que toutes les affaires soient traitées au même niveau ; seule celle sur Anthony était à peine un cran plus haut. Et, comme si cela ne suffisait pas, ce fichu accident survenait dans le Marché des Trolls. La recherche et la capture des âmes échappées dans le Monde de l’Endroit avait reçu un sceau urgent, le même que celui de l’enquête susmentionnée. Mais bien sûr, prenons des agents croulant sous le travail, et ajoutons à cela une chasse au trésor pour adultes, et ardue, sinon, ce ne serait pas drôle. Sans compter l’enquête sur ce fichu accident, déterminer s’il avait été provoqué ou non, et ainsi de suite… Mais comme l’ordre venait de ses supérieurs, eux-mêmes ayant reçu leurs instructions directement par le Cénacle, la question ne se posait pas. Il y avait une tâche à accomplir, et il fallait s’y atteler.

Et c’est ainsi que Diederich se retrouva dans le quartier marchand, le vieux, celui où l’atmosphère magique était la moins perturbée par la modernité, et où donc il était, à son sens, plus aisé de percevoir les perturbations éventuelles, causées par exemple par des âmes qui n’auraient pas dû se trouver là. Ces ruelles… S’ils n’avaient pas été dès son plus jeune âge baigné dans le Monde de l’Envers, ces ruelles lui auraient donné froid dans le dos. On les aurait dit tout droit sorti de l’imaginaire d’horreur des films Américains. Ce côté… Glauque. Abandonné. Il n’y avait aucun signe de vie, si ce n’est quelques fumées qui sortaient parfois de conduits d’aération. Mais l’état du sol, dont le revêtement n’avait plus dû voir d’agents municipaux depuis deux bonnes décennies, si ce n’était plus ; les vitres cassées si non condamnées… Tout cela renforçait l’impression que Diederich troublait un lieu où il n’aurait pas dû être. Mais quelque chose en lui sentait qu’il était sur la bonne voix. Il y avait quelque chose, au bout du chemin, quel que puisse être ce dernier. C’était ce petit quelque chose qui le poussait à continuer, défiant toute logique d’enquête, car par moments, le passage se resserrait tellement qu’il avait grand mal à passer, et devait prendre garde à ne pas se cogner à ces dangereux bouts de fer, tordus et pointus, qui sortaient presque sans raison des murs. D’anciens supports pour les lampes nocturnes ? Qu’importe, ils y étaient, à lui de faire attention de ne pas s’embrocher dessus par erreur.

Soudain, après un virage à angle droit, Diederich arriva dans une cour de petite taille, parfaitement carrée. Jetant un regard sur le sol, il vit que les dalles, contrairement aux ruelles où, bien qu’à moitié déchaussées, elles étaient alignées de manière standard, dessinaient d’étranges motifs, voire des caractères dont il ignorait la signification. Les murs, eux, étaient hauts et gris, sans aucune fenêtre. Au fonds de ce véritable puits urbain éclairé uniquement par le ciel gris au-dessus de sa tête, il régnait une véritable pénombre. Cela aurait dû le mettre en garde, mais il ne… Il ne ressentait rien, aucun sentiment d’alerte. Il était là où il devait être, c’était tout, et il arriverait ce qui devait arriver. Rien de plus, rien de moins. Et…

Tout s’enchaîna rapidement. Le bruit d’une cavalcade éperdue, des cris et un violent choc à l’avant du crâne. Titubant tellement qu’un de ses genoux toucha le sol, ses sens essayaient vainement de faire recouvrer au monde qui l’entourait et qui s’était mis à tanguer violemment son équilibre. Puis les sensations disparues l’assaillirent, et il sembla à l’Inspecteur qu’il recouvrait le plein usage de son esprit. Ce fut la brusque disparition de cette sorte de présence en lui qui lui fit comprendre que, d’une manière ou d’une autre, il avait failli être ensorcelé. Se relevant tant bien que mal, Diederich se tourna vers l’autre côté de la cour, où se dessinait une ouverture, une main sur la crosse de son arme, l’autre tendue devant lui, prête à manipuler l’élément Air. Une silhouette apparut, et le peu de lumière lui permit de voir qu’il s’agissait… Par Njörd, en voilà un qu’il n’espérait pas revoir de cette manière. Se détendant à peine, l’enquêteur écouta les explications du fugitif. Si ce qu’il disait était vrai, Diederich lui devait beaucoup. Misère, avoir une dette envers un criminel n’était pas la meilleure méthode pour résoudre une enquête nécessitant son arrestation.



« Il semblerait que je vous doive une fière chandelle, Anthony. Mais je dois avouer que vous avez le don pour surgir dans les endroits les plus improbables, aux moments les plus inattendus… »


Tel un diable en boîte, songea-t-il par-devers lui. Sans compter qu’il était au courant qu’il recherchait les âmes évadées. Oh, bien sûr, c’était déductible, mais il aurait très bien pu être sur une autre affaire. Enfin…


« Je vous remercie pour votre aide, et votre vigilance, en tout cas. Et je suis sincèrement navré que vous ayez failli vous blesser. Je ne devrai pas l’avouer, mais je n’ai rien vu arriver. Cet ensorcellement est arrivé sournoisement, bien trop sournoisement… Était-ce un indice appuyant l’hypothèse d’un attentat plutôt qu’un accident ? Peut-être, mais il était encore trop tôt pour en juger. Vous me mettez de nouveau dans une position délicate vis-à-vis du MET, mais soit, j’accepte votre aide, du moins pour aujourd’hui. Cette affaire me semble être bien plus que ce qu’elle paraît.
Il y a quelque chose ici, dans cette zone, je pense que vous l’avez senti également. Et le dallage de cette cour n’est clairement pas l’œuvre des travaux publics. Vous venez de l’autre côté… Hormis ce sortilège, il n’y avait rien du côté du mien… Cette cour… Peut-être pourrions-nous descendre… En faisant sauter le dallage. »

Dim 27 Mar - 13:46
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Anthony Earl


Une fière chandelle, il ne savait pas, mais ça l'amusait en tout état de cause que de savoir l'enquêteur endetté auprès de lui. Difficile de ne pas en rire, en même temps : ils étaient sensés être ennemis, et pour le moment, il semblait bien qu'ils passaient leur temps respectif à échanger des courtoisies plus ou moins prononcées. Ils auraient dû s'affronter, pas s'adresser la parole comme deux hommes parfaitement sensés. Mais c'était pourtant ce qu'ils faisaient. Devait-on le regretter ? Il n'en savait rien, mais lui en tout cas ne le regrettait pas, même si cela rendait un peu plus difficile la tâche de rejeter les autorités en bloc. C'était une illusion, un jeu dramatique et une volontaire obstruction, loin de ses véritables idées, de ses véritables avis, mais il se devait de le cultiver parce que cela servait tout de même son but. Tant pis, ce faux allemand serait l'exception confirmant la règle. L'ombre d'un sourire lui ourla le coin des lèvres, ses yeux pétillèrent, et la douleur qui pesait sur son torse s'allégea quelque peu, pas de beaucoup, mais juste assez pour rendre sa respiration plus aisée. « Je vais… prendre ça comme un compliment » C'était plus fort que lui, mais pouvoir de nouveau plaisanter ainsi lui faisait reprendre lentement espoir. Il n'était pas encore au bout de ses forces, pas encore perdu, il pouvait s'accrocher autant que possible même si c'était terriblement difficile et qu'il ne se sentait pas capable de lutter. Preuve en était, il retombait invariablement dans ses noires pensées…

Mais non, cette fois il n'allait pas se laisser bercer par cette funèbre voix qui bruissait bas en lui. Jaugeant tour à tour le sol dallé et le sorcier, il finit par s'adosser sur le mur, en prenant la parole prudemment : « En fait, je n'étais pas si vigilant que cela, j'ai ressentit moi aussi… du moins je suppose que c'est ce que vous avez ressentit vous-même… une attirance pour ce lieu, l'impression de ne pas avoir à se méfier ? Je ne sais pas exactement comment le décrire, mais moi aussi j'avais très envie de venir voir par ici. Il se trouve simplement que c'était avant de vous trouver, et que je me suis assommé en glissant, ça m'a réveillé » C'était peu glorieux mais tant pis, il ne cherchait pas particulièrement la gloire. « Je passe mon temps à manquer m'assommer en ce moment, de toute évidence c'est une mode. Peu importe. En tout cas je suis aussi curieux que vous au sujet de ce dallage, même si je ne suis pas certain qu'effectuer des travaux impromptus s'avère être la bonne solution » Il croisa les bras, se redressa et s'avança en gardant le regard posé sur le dallage, refusant de marcher sur les cercles sombres. D'un mouvement de tête, il désigna le sol et poursuivit : « Que pensez-vous que nous pourrions trouver, sous ces dalles ? » Un silence, léger, et pourtant attentif, attentiste en un sens, quelque chose lui semblait… curieux. Une idée saugrenue lui vint et il eut un rire léger, soulageant par la même occasion une partie de la tension qui l'habitait.

« C'est idiot… ça me rappel ce film… Labyrinthe. Vous l'avez déjà vu ? » Il tourna la tête, décochant un regard curieux sur le sorcier. Est-ce qu'il regardait des films, en fait ? Il avait le temps ? Et même au-delà du temps… l'envie ? Est-ce qu'il vivait dans un autre siècle lui aussi ? Pourtant, il ne le lui demanda pas, retournant au sujet principal qui les occupait : « Blague à part, ce n'est peut-être pas une idée si ubuesque… ça semble vraiment étrange et… je ne sais pas, je trouve à cet endroit une atmosphère spéciale. Même la manière d'y accéder est spéciale. Qu'est-ce que c'est que ces ruelles ? Franchement… ça ne me rappelle qu'une chose, les vieux contes dans lesquels des créatures mauvaises attiraient les enfants loin de leurs parents. Et ça ne me donne pas très envie de faire péter ce dallage » Nouveau silence, sensiblement mal à l'aise. Anthony se mit à observer les alentours, marcha contre l'un des murs sans jamais oser approcher le centre du dallage. Ça ne lui disait vraiment rien du tout… un frisson glacé lui coula le long de l'échine lorsqu'il effleura la pierre et il s'arrêta, face à face avec Diederich, de l'autre côté de la forme au sol. « Il n'y a de toute évidence aucune trace d'une âme ici, mais elle n'a pas besoin d'être… ici physiquement, là entre nous. Être à proximité, être visible suffirait… en théorie du moins » Et alors qu'il se faisait cette réflexion, presque pour lui-même, un double claquement sec résonna.

Il ferma les yeux et soupira profondément avant de se passer une main devant le visage pour chasser la lassitude qui venait de le saisir. Main toujours devant les yeux, il reprit, d'une voix étouffée : « Pardonnez ma grossièreté mais… merde » Les passages qu'ils avaient tous deux empruntés venaient de se refermer subitement, comme s'ils n'avaient strictement jamais existé. Ils étaient emprisonnés entre quatre murs de roches, avec un dallage étrange et suspect entre eux… Se découvrant, il eut un sourire ironique. « Je suppose qu'en plus, on ne va pas pouvoir appeler à l'aide parce qu'on aurait à expliquer la présence de l'autre ? Merveilleux… Je suppose que refaire le dallage n'est finalement pas une si mauvaise idée... » C'était la seule qu'il voyait pour l'instant puisqu'il valait mieux qu'il n'essaye pas de repasser au travers d'un mur et que Diederich ne pourrait sans doute pas faire autrement que le laisser là dans l'hypothèse où sa magie pourrait l'aider. C'était à vous donner des tendances claustrophobes…


Mer 30 Mar - 19:14
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Diederich Von Schwarzwald
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Diederich Von Schwarzwald
Anthony faisait presque peine à voir. L’homme tranquille et sûr de lui semblait avoir laissé place à un homme tourmenté. Bien sûr, être un fugitif recherché pour être exécuté ne devait pas être très plaisant à vivre, mais n’y avait-il que cela ? Après tout, pour ce qu’il sentait de lui, Diederich était persuadé que ce n’était pas le genre de choses propres à le perturber ainsi. Mais ce qu’il décrivait, cette attirance inexpliquée et inexplicable pour le lieu, était la même qui s’était emparée de l’enquêteur. La seule différence était qu’il semblait être sorti plus tôt de cet état léthargique. En un autre moment, il se serait interrogé sur la santé de son vis-à-vis, afin de déterminer si ces chutes et chocs étaient dus aux dangereuses magies qu’il devait manipuler ou non. En un autre moment. Car pour l’heure, cette mystérieuse cour attirait toute son attention.


« Bien, nous sommes donc deux à avoir ressenti le besoin de venir ici sans raison logique. Quelque chose semble donc avoir voulu nous y attirer. Néanmoins… Cela ne voulait pas que nous arrivions en pleine possession de nos moyens, et votre chute impromptue nous a permis d’échapper à un potentiel envoûtement… »


L’Allemand réfléchissait intensément, et maudissait ces fichus vendeurs d’âmes de ne pas avoir été capables de leur fournir une liste complète des disparues. Car si certaines devaient être inintéressantes au possible, d’autres pouvaient être dangereuses. Etaient-ce quelques-unes de ces âmes qui les avaient menés ici, ou bien, dans l’hypothèse d’un acte terroriste, les responsables de celui-ci ? Jurant intérieurement, Diederich avait vraiment envie de creuser un trou dans le sol, mais la prudence d’Anthony le retenait. Toute magie extérieure entrant en contact avec les dalles pouvait provoquer un dangereux événement.


« Honnêtement ? J’ai l’image d’une sorte de chemin descendant en pente douce et en cercles concentriques, telle qu’est décrit par Dante la descente aux Enfers. Quant à ce qui pourrait se trouver au bout… Plus de questions que de réponses, à mon avis. Voilà ce que j’imagine sous ces dalles. Pour autant, nous pourrions également tomber dans un lieu hors du temps et y rester coincés. »


Fixant intensément le sol du regard, Diederich secoua négativement la tête à la question d’Anthony. Il avait bien vu un film nommé ainsi, mais pas celui dont parlait son interlocuteur, il en était sûr. Une atmosphère étrange. Quel euphémisme. Les responsables de l’urbanisation, même des siècles précédents, n’auraient jamais conçus un tel quartier.


« Ces vieux contes… Ils possèdent suffisamment de vérité en eux pour continuer à être connus. Cela n’est pas si fantasque. A contrario de ces êtres immémoriaux, nous sommes toujours des enfants. Et peut-être avons-nous déjà glissé dans une sorte d’univers autre que le Monde de l’Endroit. Pas un véritable passage, non, mais plutôt… Comme si nous avions simplement changé d’étage, et pas de bâtiment… »


L’Inspecteur marchait le long des dalles noires concentriques, essayant de toutes ses forces d’ouvrir son esprit afin de ressentir le moindre flux magique. Il n’était pas fort en ce domaine, ayant une magie principalement de combat, mais il n’était pas non plus totalement insensible. Idem pour les âmes, comme le faisait justement remarquer le Réanimateur. Les deux hommes semblaient vraiment coupés de tout. Un lieu oublié de tous.


« Scheiße ! lâcha-t-il au même moment où jura Anthony. »


Il ne manquait plus que cela. La Chose qui les avait menés ici, n’ayant pas réussi à les ensorceler, avait-elle, par dépit, décidé de les enfermer ? Ou bien les invitait-elle à descendre ? Sa première idée fut de créer une ouverture dans les murs, mais il y renonça très vite. Si le sol donnait une faible impression de fragilité, il en allait autrement pour les murs, qui étaient sans doute constitués d’autre chose que des briques et du mortier.


« D’une part, dit-il avec un sourire désabusé à la réflexion du Britannique. En ce moment, mieux valait ne pas révéler qu’un enquêteur du MET et l’un des criminels les plus recherchés avaient des contacts. Et puis, m’est avis que nous nous exposerions à de graves problèmes si nous essayions, vis-à-vis de ce qui nous a emprisonnés ici. Diederich soupira. Maintenant que forcer le passage semblait être la seule solution possible, il hésitait. Les deux hommes s’apprêtaient à parier sur le fait que la Chose voulait qu’ils descendent. Et, dans ce cas, ils risquaient de se jeter consciemment dans un piège. Enfin, ce n’était pas comme s’ils avaient encore le choix. Restez derrière moi, ce travail de terrassement risque de ne pas être très propre. »


L’Allemand aurait de loin préféré avoir de l’eau à disposition ; cela aurait pris plus de temps, mais d’un point de vue physique, cela aurait été plus sûr. Il allait devoir user la force brute. Avançant prudemment, Diederich posa un pied sur les dalles noires, se rapprochant lentement du centre de la cour. Rien ne semblait se passer. Aussi, lorsqu’il y fut arrivé, il s’agenouilla, et posa les deux mains au sol. Son cœur battait la chamade, et un filet de transpiration coulait le long d’une de ses temps, venant se perdre dans sa barbe. Il prit son inspiration, puis augmenta lentement la pression de l’air sur une surface d’environ un mètre carré devant lui. Lentement. Lentement. Rien ne se passait, mais il entendait craquer légèrement le sol, de la même manière que des planches sur lesquelles on marchait. Mais celui-ci tenait bon. Lorsqu’il estima la pression suffisante, l’Inspecteur se servit de cette masse d’air concentrée comme d’un marteau-piqueur, et frappa le sol à de multiples reprises. Le sol tremblait de plus en plus fort, tandis que des éclats de pierre volaient autour d’eux, l’un lui tailladant légèrement la pommette gauche. Un grondement sourd se faisait entendre, de plus en plus fort, et dans un fracas étourdissant, il lui sembla que tout céda sous lui.




[HRP : Mieux vaut tard que jamais X,) Toutes mes excuses pour cet immense retard ^^" Je n'ai pas non plus trop osé m'avancer, ne sachant ce qui se trouve sous ce sol.]

Dim 29 Mai - 13:44
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Anthony Earl

Plus de questions que de réponses, très certainement, mais pour le moment, ils n'avaient littéralement aucunes réponses, et autant de questions. Le deal ne serait peut-être pas si mauvais, mais il ne voulait rien pousser, étant donné que lui-même ne savait pas trop quelle marche à suivre. Il n'était pas certain de ce qu'ils devaient faire, là-tout de suite… pour sa défense, il avait des circonstances atténuantes. Il calculait mieux ses affaires, d'habitude. Mais une erreur pouvait toujours arriver. Ceci en était une et la raison pour laquelle il l'avait commise lui était déjà apparente. Muet sur l'instant, il se contenta de suivre les courants magiques, bien présents. Mieux valait qu'il ne tente rien et attende. Diederich semblait plus décidé que lui. Hochant la tête, il bougea avec précaution, se plaçant derrière le sorcier en créant une très légère barrière de pression pour s'éviter une blessure au cas où les choses dérapaient. Son regard ne le quittait pas, attentif à tout ce qui pourrait sortir de l'ordinaire… à tout ce qui pourrait semblait suspect et dangereux. Mais il devait avouer que s'il observait avec autant d'intensité, c'était également par curiosité. C'était un excellent agent pour Scotland Yard et un sorcier doué venant d'une grande famille. Une famille comme celle à laquelle il aurait dû appartenir. Morghann lui avait dit qu'il aurait été un bon Sihvonen… c'était pour le taquiner, et il ne se sentait aucune affection pour les divinités nordiques, mais était-ce ce à quoi il aurait pu ressembler ? Diederich représentait-il en un sens, ce qu'il pourrait être ? Il n'eut pas le temps de continuer à y réfléchir. Le sol tremblait et la pierre volait, et il renforça sensiblement son bouclier tout en essayant de rester sur ses deux pieds, et en se surprenant de constater que Diederich n'avait pas de couverture protectrice. Ce ne fut pourtant qu'une demi-seconde avant que tout le sol ne s'effondre.

Tous deux tombèrent et furent engloutis par des ténèbres épaisses, presque aqueuses. Leur chute, cependant, s'arrêta bien vite lorsqu'ils se retrouvèrent affalés par terre, dans une forêt humide. L'air s'emplissait d'odeur d'humus, de végétation et d'eau. La terre sombre était moelleuse, comme l'herbe et les fougères d'un vert sombre, ou d'un vert argenté. Des aiguilles de pin piquaient les mains tandis qu'il se relevait et tournait sur lui-même en regardant autours de lui. Alentours, il n'y avait que cette nature spontanée, et l'horrible impression d'être un lapin entre les pattes d'un loup. Dans les ombres, quelque chose rôdait, et au loin s'entendit des aboiements rauques. Anthony se tourna lentement vers son comparse de chute, interrogateur. «  Vous auriez une idée du lieu où l'on a attérit ? » De nouveau, les aboiements attirèrent son attention, de même que la pression dans l'air, pesant sur ses poumons. Il inspira profondément, expira de même, vidant l'air de son corps et produisant une buée blanche… Un léger vertige l'avait prit dans le mouvement et il fronça les sourcils, grimaçant un peu. «  Vous… vous aussi vous vous sentez mal ? » Il ferma les yeux, fit quelques pas «  En dehors de l'impression d'être une proie dans un piège, j'ai aussi l'impression d'être entrain de nager dans une mélasse magique » Déglutissant, il essaya de repérer les chiens, sans y parvenir. Au-delà du cercle immédiat de nature, il n'y avait rien que l'obscurité. Une dérangeante obscurité. Ça ne lui inspirait vraiment rien de bon. Il n'aimait vraiment pas ça… Ce n'était pas normal, qu'ils se retrouvent ici alors qu'ils étaient auparavant en plein milieu de la ville. Pas normal du tout...


Dim 29 Mai - 17:05
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Diederich Von Schwarzwald
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Diederich Von Schwarzwald
Le sol se déroba soudainement sous lui. Diederich s’était attendu à chuter, mais pas ainsi. Peut-être était-ce un effet de ces ténèbres presque tactiles, mais il lui semblait que la gravité était modifiée. L’Allemand aurait bien voulu examiner plus longuement ce phénomène, mais il n’en eut pas le temps. En effet, le sol se rappela à lui et, chute ralentie ou non, la choc n’en fut pas moins secouant. Le mage ne put pas plus créer un bouclier à cet instant que lors de son travail de terrassement, et ce, pour la même raison : il avait l’impression d’être épuisé magiquement. Aussi s’écrasa-t-il lamentablement sur ce sol digne des plus profondes forêts de son Allemagne chérie.

Une minute ? Une forêt ? Retrouvant subitement ses esprits, l’enquêteur se releva, époussetant au passage sa veste de costume bleu marine. Puis il regarda autour de lui, essayant d’engranger un maximum d’information. Impossible qu’un tel lieu se trouve de manière naturelle sous Last End. Ils étaient donc ailleurs… Quel que puisse être cet « ailleurs ». Fermant les yeux un instant, Diederich puisa de quoi retrouver un peu de forme dans le Nexus, mais fut interrompu par Anthony, qui avait les mêmes interrogations que lui
.


« Pas à Last End, c’est sûr. Mais j’avoue n’en avoir fichtrement aucune idée… La végétation semble normale, mais… Mais trop parfaite pour être naturelle. Regardez ces feuilles : aucune imperfection ; la mousse sur les troncs semble avoir été disposée avec soin… »


En procédant par élimination, les deux hommes avaient dû traverser une sorte de portail. Mais cela paraissait incongru : il était impossible qu’un Nexus se trouve ici. Une faille, alors, connectée au Monde de l’Endroit, comme une excroissance sur un corps humain ? Diederich n’avait jamais entendu parler d’un tel phénomène.

Ach, il n’arrivait pas à réfléchir correctement. Conséquences de la chute, ou bien… Il avait l’impression que ses pensées étaient ralenties, un peu comme lorsque l’on est dans un état de fatigue intense. Quelque chose lui enserrait la poitrine, l’empêchait de respirer correctement.



« Je ressens la même chose. Il y a ici une entité qui ne veut pas nous voir partir. Il nous faut avancer. »


Et puis il les entendit. Des chiens. Dans une forêt sombre et obscure. Ce n’étaient donc pas des chasseurs, songea-t-il en voyant s’envoler son dernier espoir de normalité. Leurs aboiements résonnaient, comme s’ils se trouvaient dans toutes les directions à la fois. Peut-être même était-ce le cas, pensa-t-il en frissonnant. Pour la première fois de sa vie, Diederich aurait presque souhaité avoir une affinité avec le feu, pour les éclairer. Mais tant pis, il ferait avec les moyens du bord, et l’humidité du lieu lui permettrait d’utiliser pleinement ses pouvoirs. C’était toujours cela de pris. Et Anthony ne devait pas être en reste non plus. Faisant un signe à ce dernier, l’Allemand commença à avancer, dans la direction d’où les sons lui paraissaient les plus faibles. Par Njörd, il avait horreur de se sentir traqué ainsi. Etant policier, il avait plus l’habitude d’être de l’autre côté lors d’une chasse.

Une cavalcade précipitée. Sur sa gauche. Se tournant vers la source du bruit, l’Inspecteur n’eut pas le temps d’éviter la masse de poils noirs qui se jeta sur lui. Tout juste put-il lever le bras gauche avant d’être projeté au sol, en ressentant une violente douleur au-dessus du poignet, tandis que les crocs de la bête s’enfonçaient en lui. Réagissant plus par instinct qu’autre chose, Diederich transforma la flaque d’eau à ses côtés en de fines aiguilles qui allèrent percer les flancs de l’animal, lui permettant de se dégager. Mais les étoiles qui dansaient devant ses yeux l’empêchèrent de se relever tout de suite.

Dim 17 Juil - 22:37
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Anthony Earl
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Pas à Last-End. La remarque lui arracha un sourire et un coup d'oeil aussi amusé que désabusé. Il avait trouvé ça seul, le champion ? Bien entendu qu'ils n'étaient pas à Last-End. A moins qu'une forêt n'ait poussé sous la ville pendant qu'ils avaient tous le dos tourné, mais le Cénacle s'en serait rendu compte. Ils étaient peut-être aveugles à quelques petites choses, mais là c'était un peu gros non ? Enfin, sans doute l'évidence méritait-elle d'être énoncée, en un sens, c'était fort désagréable de sa part de le recevoir ainsi. Une fois le point de départ du mystère clairement définit, il y avait moyen d'avancer sans revenir pour contester celui-ci. Non, ils n'étaient plus en ville. Est-ce qu'un portail aurait pu échapper à la vigilance des hautes administrations ? L'idée lui posait une colle. Comment aurait-il été monté sans être remarqué ? Un portail, ça ne se construisait pas en un claquement de doigt bon sang. Et qui aurait pu le construire ? Et encore davantage, quel était l'âne bâté qui avait mit le portail en question à l'horizontal et pas à la verticale comme la logique le voudrait ? Trop de questions malheureusement, et aucune à laquelle il pouvait trouver une réponse qui ne serait pas abracadabrante, pour peu qu'il en trouve une, même de cette teneur. « Bonne idée » Avancer, oui… c'était sans doute la meilleure chose à faire. Rester là ne donnerait rien de bon. Déglutissant, il hocha la tête sans plus émettre le moindre son et avança aux côtés de l'enquêteur, les mains luisant légèrement dans l'obscurité. Le pouvoir prisonnier en lui pulsait, glaçant légèrement les feuilles qui touchaient sa peau sur son chemin, mais il n'y prêtait aucune attention. Tendu, il écoutait les aboiements et tout autre bruit suspect qui pourrait apparaître et les renseigner autant que les menacer.

Puis, soudainement, le temps sembla ralentir, presque se figer, l'atmosphère retenir son souffle, avant l'impact. Pas plus alerte que son camarade d'accident, Anthony ne vit pas arriver le chien qui percuta Diederich de plein fouet. Bondissant en arrière, il mit plusieurs instants à processer ce qui venait de se passer, ouvrant de grands yeux. Perturbé, il manqua quelques précieux instants, noyé sous l'odeur atroce qui se dégageait de la bête, une odeur mêlant les poils mouillés et le développement fongique à la décomposition amer et sucrée qui lui emplissait soudain les narines et manquait de le faire tourner de l'oeil. Entrant en apnée, il essaya tant bien que mal de se reprendre. Il n'y avait eut aucun signe précurseurs, rien. Les nerfs électrifiés par la soudaine urgence et l'adrénaline invoquée, il projeta l'énergie contenue dans son corps vers la créature. L'impact produisit un bruit sinistre, avant que le chien ne se mette à hurler de douleur, empalé sur des stalagmites larges comme des pics de tranchées. Haletant, il laissa le sorcier se relever en se tournant pour observer les environs, persuader de voir un autre de ces chiens arriver tous crocs dehors. Le reste de la meute ne devait malheureusement pas être très loin, tant les aboiements s'étaient rapprochés. Le bruit lourd des sabots s'écrasant sur la terre meuble accompagnait la cacophonie et il cru un instant distinguer une haute figure montée. « On dégage, vite » Il attrapa la main du sorcier, glaçant la plaie, à défaut de pouvoir la soigner et l'entraîna à sa suite. La course n'était pas son fort, et après un moment, il sentait déjà un point de côté lui exploser les nerfs du flanc. Pourtant il ne pouvait pas s'arrêter, il fallait absolument qu'il avance. Qu'ils avancent. Mais ça ne suffisait toujours pas, semblait-il.

L'odeur et les aboiements étaient toujours plus fort, et plusieurs fois, un sifflement indiqua qu'une flèche venait de les frôler, sans qu'ils en voient le bout de l’empennage. Pire encore, alors qu'il semblait qu'une trouée leur tendait les bras au loin, l'un des molosses les rattrapa, et il constata avec horreur que celui-ci était encore piqué des aiguilles de l'allemand et même des stalagmites qu'il avait fait apparaître. Pendant un bref instant, son esprit refusa d'admettre l'abdomen animal ouvert, béant sur des entrailles déchiquetées au sol et sur la bouche écumante. L'odeur, plus forte que tout à présent, semblait se propager depuis ses boyaux et sans le vouloir, ses yeux tombèrent sur les guirlandes sinistres grouillantes de vers. Inspirant brusquement, il se tourna juste à temps pour voir l'obscurité de la forêt emplie d'yeux pâles et macabres, et de formes musclées aux fourrures blanches sales et poisseuses. « Diederich... » Cette fois, il était réellement effrayé. Cette magie-là, si c'était bien de la magie, il ne la connaissait absolument pas. Le cœur retourné, il n'osait plus bouger tandis que la meute les encerclait…

Lun 1 Aoû - 12:02
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Diederich Von Schwarzwald
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Diederich Von Schwarzwald
Diederich ne put s’empêcher de ressentir de l’étonnement, à travers son esprit embrumé par la surprise et la douleur, de voir des stalagmites empaler le chien aux côtés de ses aiguilles d’eau pressurisée. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu’elle provenait de son compagnon d’aventure, et non d’un quelconque nouveau pouvoir. Ce furent ces quelques secondes qui lui permirent de chasser la brume opaque de son esprit et de se relever tant bien que mal, le membre douloureux et ensanglanté. Lorsqu’il fut debout, et qu’il eut recouvré son équilibre, l’Allemand jeta un coup d’œil sur le monstre agonisant. Monstre, oui, il n’y avait pas d’autres mots. De par son métier, il avait vu son lot de cadavres, mais de celui-ci se dégageait quelque chose de… Monstrueux, difforme.

Hélas, cet incident avait permis au reste de la meute de se rapprocher, visiblement. Aussi, lorsque Anthony lui intima de partir, il ne se le fit pas répéter. Seulement, au moment où il allait tourner les talons, le Réanimateur glaça sa plaie, aussi facilement que s’il avait plongé sa main dans l’azote. Un pic de douleur, aussi bref qu’intense, remonta le long de ses nerfs, mais celui-ci disparut, laissant place à un froid engourdissement. L’Inspecteur n’eut ni le temps de remercier le fugitif, ni l’occasion de se demander si son bras pourrait retrouver son état normal par la suite, qu’il le suivit en courant.

Les aboiements s’intensifiaient, et il lui semblait percevoir des sons de cavalcade. Lorsqu’un trait se ficha dans un arbre cinq mètres devant lui, Diederich ne douta plus : ils étaient bel et bien tombés au milieu d’une partie de chasse, à la seule différence que les proies n’étaient autres qu’eux. Ils étaient donc bien attendus. La question était de savoir pourquoi ? Etait-ce uniquement pour les tuer ? Tout concourait à le leur faire croire, mais quand même. L’entité responsable de tout cela se serait-elle donnée autant de mal rien que pour les mener à leur mort ? Cela était possible, si elle était joueuse, mais cela paraissait tiré par les cheveux. Ah, si seulement ils pouvaient arrêter de courir un instant, qu’il puisse remettre ses idées en place.

Tout en courant, Diederich essayait de manipuler l’air autour d’eux afin qu’ils soient entourés d’une sorte de bulle déviant les flèches ; ils avaient la chance d’être ratés par elles depuis le début, mais cela pourrait ne pas durer. Aussi ne vit-il le chien qu’ils avaient tués que lorsque Anthony l’appela. La bête courait à leurs côtés, traînant au sol ses boyaux et divers organes, le tout accompagné d’une odeur de charnier en décomposition. Ses yeux notèrent également la présence de vers, signe que l’animal était mort depuis un bout de temps. Nécromancie, alors ? Ou autre chose de moins… Naturel ? Diederich avait toujours eu horreur des cadavres ambulants. Pour lui, un mort devait rester sagement enterré dans son cercueil. Les fantômes étaient différents, mais les corps… Non, un corps mort ne devait pas pouvoir se promener aussi librement qu’un quelconque être vivant.

Encerclés, ils s’arrêtèrent de courir. L’enquêteur retenait à grand-peine des haut-le-cœur, tandis qu’une constellation d’yeux morts les fixaient en brillant depuis l’obscurité de la forêt. De sourds grondements résonnaient, tandis que son cœur battait la chamade et qu’il entendait le sang pulser dans ses oreilles. Jetant un bref coup d’œil à Anthony, il sut que ce serait inutile de lui demander une explication : le Britannique semblait aussi perdu que lui. A quelques centaines de mètres, la "sortie" était encore visible, mais pour l’atteindre, il leur faudrait briser le cercle, et continue de courir sur ce sol inégal et jonché de pièges tels que des racines. Pouvaient-ils parlementer, afin de gagner du temps et s’échapper dès que l’occasion se présenterait ? Ces créatures étaient-elles seulement capables de les comprendre, et de leur parler en retour ?



« Je ne détecte aucune source de magie maintenant ces choses debout, dit-il d’une voix frémissante dans laquelle il essayait de mettre plus de calme qu’il n’en éprouvait. Serions-nous tombés dans le plan personnel d’un dieu particulièrement malfaisant ? Ou d’un nécromant extrêmement puissant ? … Ressentez-vous quelque chose ? »


Diederich n’avait jamais été très doué pour ressentir les flux magiques ; pourtant, pour quelque chose de cette ampleur, il aurait dû pouvoir. Cette situation dépassait tout entendement, toute normalité, même pour un monde aussi fantastique que celui de l’Envers. Pour la première fois de sa vie, il eut la crainte d’y rester. Et ce qui l’effrayait le plus était d’être partagé entre le désir d’en finir, et le souhait d’en sortir. La mort lui permettrait de rejoindre la femme qu’il aimait. La vie le ferait revenir dans un monde de regrets. Et puis, l’image de ses sœurs, de la plus jeune notamment, qui avait toujours été là pour lui, traversa son esprit. Qu’il meure ou non n’était pas le problème, mais il n’avait pas le droit de renoncer aussi facilement. Sa décision prise, l’Allemand inspira profondément.


« Détournez leur attention, chuchota-t-il. Et attrapez mon bras lorsque vous aurez chaud. »


Ces instructions sibyllines une fois données, l’Inspecteur ancra ses pieds au sol, puis déversa, lentement d’abord, sa magie dans l’air alentour. Maîtriser l’Eau et l’Air, notamment ce dernier, permettait de faire appel à un troisième élément, digne du Dieu des Océans et des Vents. Il n’était pas maîtrisable, mais à situations exceptionnelles, réactions exceptionnelles. Sur un rayon de deux mètres autour des deux hommes, la température grimpa en flèche, tandis que le taux d’humidité baissait. Une fois le point critique atteint, la différence thermique et hygrométrique provoqua une série de violents éclairs, illuminant violemment le coin de forêt où ils étaient, leurs tympans ébranlés par de véritables coups de canon. N’ayant pu les diriger, les éclairs avaient frappé un peu partout, l’un d’eux ayant atteint un arbre mort qui s’était embrasé aussitôt.


« Palpatine n’aurait pas fait mieux. »

Ven 5 Aoû - 10:29
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Anthony Earl
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Même en évitant d'user de son nez pour respirer, il suffoquait sous l'odeur immonde que la meute dégageait, et faillit tomber dans les pommes une ou deux fois, devant user de petites décharges énergétiques pour se tenir éveillé. Tomber inconscient lui vaudrait la mort, c'était une certitude, mais son esprit peinait à appréhender l'horreur de la situation. Ce n'était pas tant les chiens en eux-mêmes, avec leurs griffes et leurs crocs, que tout ce qui les constituaient, de cette infecte senteur à la fourrure poisseuse, rêche et sale à leurs yeux morts et les résidus sombres collés à leurs crocs, qui s'ils ne vous tuait pas ne pourraient que vous donner la gangrène. Une main plaquée sur sa bouche, il ne put que s'avouer sa propre terreur en l'instant. Il ne voulait pas mourir, ou alors, pas comme ça… L'image lui venait déjà en tête, aussi nette qu'une lame effilée ouvrant la peau sans effort : une pulpe humaine, frémissant encore dans les affres de l'agonie, si déchirée qu'elle serait impossible à identifier. Non, il ne voulait pas finir ainsi. Mais comment l'éviter ? Il se sentait trembler, avait le plus grand mal à ne pas paniquer.

Quelque chose dans cette scène réveillait les instincts primaires de bête traquée qui en lui dormaient. Elle venait chercher plus loin encore que les peurs rationnelles, tout au fond, dans cette coquille à demi vide qui un jour avait été toute la raison de son espèce, en des temps reculés. « Je ne sais pas » souffla-t-il doucement en réponse aux interrogations du sorcier. Non, il n'en avait aucune idée. Il ne savait pas où il se trouvait, ce qu'étaient ces choses, en dehors de leur statut de mort-vivant, et encore moins s'il ressentait quelque chose. La magie semblait être partout ici, presque suffocante à sa propre façon, perturbant sa sensibilité.

La soudaine directive de l'Allemand lui fit tourner la tête instinctivement, et un bref moment, il resta muet, lèvres entre-ouvertes. Que voulait-il faire ? De toute évidence leur magie ne servait à rien contre ces choses… Puis, il comprit, en voyant la lueur dans les yeux de son compagnon d'infortune. Lui aussi avait peur de mourir, mais il n'allait pas se rendre sans au moins essayer de s'en sortir jusqu'au bout. L'idée le rasséréna, et lui donna ce qui lui manquait de volonté. Hochant la tête, il referma la bouche et déglutit avant de se tourner de nouveau vers les chiens qui avaient encore avancé.

Détourner leur attention ? Et comment devait-il faire exactement ? Un instant paniqué, il finit néanmoins par se jeter à l'eau et s'écarta légèrement de l'Allemand, en se mettant à frapper dans la masse des chiens. C'était un travail brouillon, sans finissions ni réelle pensée, ni même de forme précise. Mais sur l'instant c'était ce qu'il pouvait faire de mieux avec le peu de moyens qu'il possédait. Fort heureusement, c'était suffisamment agressif, bruyant et tape-à-l’œil pour fonctionner et il pria en silence Diederich d'en terminer rapidement. Avant qu'il ne se fasse croquer. L'autre semblait l'avoir entendu et il l'attrapa de justesse en sentant la chaleur soudainement grimper, et en quelques instants, les éclaires illuminer son monde, exploser autours d'eux, le sonnant partiellement.

Le choc venait de se répercuter dans son propre cortex et l'avait à moitié assommé. Jamais il n'avait vu de manifestation magique aussi violente et grandiose, et il en était soufflé. Le pouvoir destructeur que venait de montrer Diederich n'était pas à sous-estimer, mais en l'instant, il était rudement content de l'avoir avec lui. Un bourdonnement dans ses oreilles lui fit se demander un instant s'il ne venait pas de perdre l'audition, mais il était trop occupé à regarder tout autours de lui, choqué. Alors que la fumée se dissipait lentement et qu'il essayait de contempler le résultat, un lourd et grave son de cor vint pénétrer jusque dans son âme, l'ébranlant et lui donnant la chair de poule.

L'appel ressemblait à une longue expiration de mort, venue du plus profond de la terre froide et gelée du nord. Instinctivement, il serra la main sur le bras de Diederich, la panique revenant au grand galop. Au travers de la fumée, une lourde silhouette en armure galopait vers eux, et sa vue lui donna la motivation suffisante pour tirer le sorcier de toutes se forces restantes et de vaciller un bref instant avant de se mettre à courir vers la sortie. Il fallait tenter le coup, essayer… ils n'avaient pas d'autre choix. L'idée de rester et d'essayer d'affronter la figure en armure ne lui disait rien qui vaille, et les aboiements subis lui indiquèrent qu'il avait fait le bon choix. Les molosses n'étaient toujours pas au tapis.

La sortie était juste devant, à portée de main, mais malheureusement, il ne l'atteignit pas. Du moins pas immédiatement, une racine malintentionnée semblait s'être mise sur son chemin, et avait manqué l'expédier par terre. A la place, il s'était rattrapé sur l'Allemand, le poussant en avant. Au travers de l'ouverture lumineuse, tandis que lui-même devait ravaler un cri lorsque les crocs plongèrent dans sa chair. Il lui fallut tout ce qu'il avait de force pour expédier la bête au loin et ne pas tomber dans les pommes. Se traînant, il franchit à son tour le portail…

Ses yeux ne voyaient plus rien. Il n'y avait, tout autours, que de l'aveuglante blancheur et haletant, il cligna des yeux, avant de se rendre compte qu'il n'avait pas mal à la jambe, du moins pas uniquement… soudainement, c'était tout son corps qui le faisait souffrir. Un peu comme s'il s'était brisé des os dans un combat avec un troll, ou… en tombant. Et justement, la sensation de chute lui vint soudainement. Un instant plus tard, il ouvrit les yeux, comme s'il venait de s'endormir profondément. Sa tête lui faisait mal, et du sang poisseux lui piquait les yeux. Quand s'était-il blessé à la tête ? Essayant de se redresser, lentement, il serra les dents sur la douleur qu'il réveilla, et se rendit vite compte que la jambe mordue par les chiens étaient belle et bien blessée, mais non pas déchiquetée par de terribles crocs. Elle était brisée. La bouche étrangement sèche, alors qu'il était pourtant humide et gelé, il essaya de déglutit et croassa : « Diederich ? » Une toux le prit. Il avait l'impression d'être resté là des jours, allongé à ciel ouvert dans la neige. Tout autours d'eux, il y avait des décombres… ceux de la cour où ils s'étaient originellement trouvés. Celle que le sorcier avait détruite. Complètement perdu, il reposa la tête sur une plaque dallée, et inspira profondément…

En examinant avec plus de calme les alentours, juste en tournant la tête de droite et de gauche et en procédant par méthode, il parvint à dénicher l'autre, dans un état semblable. Il était vivant, au moins. Même si le fin mot de l'histoire lui échappait… puis, il l'a vit, scintillante entre eux, l'âme. Il s'agissait d'une âme ancienne. Un soldat allemand de la seconde guerre mondiale, d'après son uniforme. Un bref moment, Anthony se demanda comment Carter avait réussit à l'obtenir, avant de se souvenir que la chose n'était franchement pas amicale..

Sam 6 Aoû - 16:44
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Aussitôt après avoir lancé ce sort, Diederich ressentit des pertes d’équilibre. Il avait utilisé, par voie détournée, un élément qu’il ne maîtrisait guère. Si Anthony ne l’avait pas touché à temps, il aurait bien pu être frappé par les éclairs de la même manière que leurs ennemis. Mais l’homme semblait doté de très bons réflexes, et doué au combat rapproché, quoiqu’un peu barbare pour ce qu’il avait pu voir au début avant de se concentrer dans son sort. De grosses gouttes de transpiration coulaient de son front et le long de son corps, mais l’Allemand se sentait transi de froid. Et affamé.

L’arbre enflammé continuait de brûler férocement, et le feu semblait se répandre lentement, éclairant la scène d’une lueur surréaliste. Un sentiment d’espoir commença à naître en Diederich, qui espérait leur avoir fait gagner un peu de temps pour sortir de là. Hélas, celui-ci fut aussi facilement balayé qu’un brin de paille par le vent. Le son menaçant d’un cor tonnant était porteur de très mauvais présages pour eux. Il sentit à peine la main d’Anthony serrer son bras, tant la peur qui couvait en lui se répandait avec force dans ses veines, tel un mortel poison. Au loin, à travers les volutes mouvants de la fumée, il vit à son tour un cavalier qui les chargeait. Une foule de questions pullula dans son esprit, mais l’enquêteur les mit toutes de côté. Obéissant à l’appel muet de son compagnon de fortune, Diederich se tourna, non sans jeter un dernier coup d’œil aux cadavres, dont certains se relevaient, désobéissant à toute logique.

Ils coururent, coururent comme jamais, car leurs vies en dépendaient. Le cavalier était juste derrière eux, maintenant, et il semblait à Diederich entendre la respiration de sa diabolique monture, tel un soufflet de forge. Le sol tremblait sous ses sabots, bien plus qu’il n’aurait dû le faire pour un seul cheval, fût-il lancé au galop. Alors qu’ils n’avaient pas le droit à l’erreur, Anthony trébucha. Tout se passa tellement vite que l’esprit de l’Allemand n’eut tout simplement pas le temps de réagir. Poussé par le poids du Britannique, il passa à travers le portail, sans pouvoir rien faire pour l’aider.

Un sifflement strident vrillait ses tympans. Stridents, mais en même temps, il résonnait de manière étranger, comme si la source du bruit, d’abord lointaine, se rapprochait. Perdu, il était perdu, sans savoir où ni comment. Ses yeux ne voyaient que de l’obscurité, et la soudaine frayeur d’être devenu aveugle en plein combat fit augmenter son rythme cardiaque. Ce fut toutefois cette sensation qui lui permit de retrouver lentement ses repères. Soulevant ses paupières, il dut faire face à un bref mais violent éblouissement, avant que sa vue ne distingue, d’abord de manière floue, puis de plus en plus précisément, rien d’autre que la cour d’où ils étaient venus. Totalement déboussolé, ses mains tâtèrent les dalles du sol, fracturées, éclatées, mais sans dénicher le trou où ils étaient tombés.

Se redressant lentement sur un coude, Diederich remarqua enfin Anthony, lequel le regardait comme s’il attendait une réponse. Lui avait-il posé une question ? Il n’en savait rien ; aussi se contenta-t-il d’un bref signe de tête. Un caillou roula sur le sol, suite à ses tentatives pour se relever. Les nerfs encore à vif après leur aventure, l’enquêteur se tourna vers l’origine du bruit, et vit un soldat Allemand. Ce dernier semblait rayonner d’une aura lumineuse, douce mais éclatante. Tout ça pour… Juste une âme ? Etait-ce une épreuve, comme dans les jeux vidéos, et cette âme en constituait la récompense ? Lentement, ses yeux détaillèrent l’uniforme du soldat, et tressaillit. L’Inspecteur n’avait aucune idée de comment récupérer une âme, et si celle-ci était restée identique à ce qu’elle avait été de son vivant, ils pourraient avoir du mal à l’enfermer.



« Il fait… Faisait partie de la Division SS Totenkopf… »


Alors qu’il allait conseiller à Anthony de s’éloigner comme lui, Diederich remarque sa jambe blessée. Profitant de ce que l’âme était immobile, comme inactive, il attrapa le sorcier sous les aisselles et le tira jusqu’à un mur où il l’adossa. Puis il se laissa aller à maudire ses subalternes de ne pas avoir interrogé le propriétaire du magasin sur les méthodes de capture d’un esprit, se maudissant plus encore de n’y avoir pas songé lui-même.


« J’ignore comment attraper cette âme, et je crains qu’elle ne se laisse pas faire facilement. Crois-tu que nous pourrions essayer un rituel de scellement classique, le temps de la ramener au magasin ? »


Désorienté suite aux dernières heures, Diederich était passé sans le remarquer au tutoiement. Puisant une nouvelle fois dans le Nexus, il tenta de dresser une barrière magique qui empêcherait l’âme de sortir d’ici. Mais, trop épuisé, celle-ci ne fut pas aussi solide qu’il l’espérait. Enfin, il se tourna vers le soldat étendu au sol. Autant essayer la ruse avant la force, car dans leur état, les deux sorciers pourraient être vite dos au mur. Expliquant rapidement le cœur de son idée à Anthony, Diederich se redressa de toute sa hauteur, s’éclaircit la gorge, et parla en Allemand d’une voix forte et dure qu’aucun sergent d’aucune armée n’aurait manqué d’apprécier.


« Sturmmann, ne restez pas allongé comme n’importe quel catin Ukrainienne ! Vous déshonorez notre Führer ! »



[HRP : L’idée, en gros, est d’attirer l’âme par la ruse jusqu’au magasin, en faisant passer Antho et Didi pour des dignitaires o/]

Dim 28 Aoû - 17:36
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Anthony Earl
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Se faire soulever et déplacer lui provoqua une intense douleur et une grimace accompagnée d'un vague grognement de souffrance. Des points blancs dansèrent devant ses yeux, et il sentit sa tête se faire légère pendant un bref instant. Oh oui, elle était cassée, et bien cassée, et il allait avoir beaucoup de mal à se déplacer, si même il y parvenait. Pour l'instant son corps semblait bien trop lourd et bien trop engourdit. Il avait l'impression qu'il ne lui obéissait plus, qu'il refusait d'obéir sans lui infliger une torture continue. Essayant de respirer lentement et profondément, il n'entendit pas tout ce que l'Allemand était entrain de lui dire, uniquement des bribes éparses et il dû se concentrer au maximum pour qu'elles fassent finalement sens. Ses tempes palpitaient alors qu'il relevait la tête pour observait l'enquêteur. L'âme… oui l'âme, celle du soldat et un rituel… Est-ce que cela pouvait fonctionner ? Il ne savait pas exactement comment reconnaître la capacité énergétique d'une âme, ni sa maîtrise de son entourage. Tout ce qu'il savait, c'était que les âmes lorsqu'elles étaient conditionnées pour servir de fluide moteur, avaient tendance à être dangereuses, et agressives. Le traitement qu'elles subissaient n'était pas des plus tendres, du peu qu'il avait comprit, qui restait de leurs esprits voyaient le monde au travers d'un voile distordu de haine et de douleur… Leur récente expérience était probablement du fait de cette âme-là, et c'était sans doute le plus anodin qu'elle puisse faire en y pensant bien. S'ils essayaient de la ramener au magasin, elle risquait de ne pas aimer du tout. Qui voudrait donc retourner dans une chambre de torture ?

«  Attendez... »

Il ne pensait pas que cela marcherait, mais en même temps, lui non plus n'avait pas vraiment d'idée sur la façon dont ils pourraient s'y prendre. Sa seule potentielle proposition aurait été que Diederich aspire l'âme en lui, mais le sorcier n'était pas entraîné à ce genre de choses à sa connaissance. Et il n'osait pas le proposer en dépit de cela. La chance du débutant, ce n'était rien moins qu'un mythe. Silencieux, il laissa l'Allemand tenter son idée, préférant pour l'heure espérer qu'elle marcherait. L'âme venait d'ouvrir les yeux et se tenait à présent devant eux, grande et austère…. Il déglutit, et se crispa sans pour autant faire appel à l'énergie qui en lui pulsait.

«  Faites attention, Diederich »

Il n'aimait pas beaucoup la façon dont ce soldat défunt les observait tous les deux. Il n'aimait pas non plus le long silence qui s'installa soudain, instinctivement mal à l'aise sous la pression de ces yeux lumineux, perçants. Oh que non, il n'aimait pas ça du tout, mais quand il ouvrit la bouche, aucun son n'en sortit. Et bien voilà, c'était ce qu'il craignait. Sa tension grimpa en flèche et il chercha à bouger, à attirer physiquement l'attention du sorcier sans y parvenir. Normalement, il aurait dû pouvoir y parvenir, il aurait dû pouvoir l'approcher d'une façon ou d'une autre et pourtant non… et il ne semblait pas avoir accès à son fluide moteur personnel.

« Déshonorez… » La voix était froide, lisse et mesurée, mais elle lui fit froid dans le dos. C'était la voix d'une chose qui tentait de maîtriser sa colère. Une colère sourde qui rongeait lentement sous une chape de gel. Elle lui donnait envie de lever ses barrières, mais il n'y parvenait pas. Il était impuissant face à cette chose. Comme s'il était redevenu un simple humain. Et ça, ça menaçait de le faire paniquer. Il refusait de redevenir un simple humain sans défense dans cet univers dangereux. « Vous êtes celui qui a déshonoré votre Führer, Herr Von Schwarzwald » La haine était perceptible dans sa voix cette fois, et le titre semblait à une blague sardonique qui amena de la bile à sa bouche. « Vous avez trahit la grande cause, et vous avez été lâche… vous nous avez vendus. C'est… votre faute... »

Une pression ferme se clôtura sur eux, tandis que les yeux de l'âme brillaient de plus en plus, comme des étoiles cruelles et fanatiques, pleines de haine. « Je sais ce que vous avez fait, et je sais que vous êtes coupable. Le Veneur aurait dû vous prendre, mais puisque vous lui avez échappé…. » Un instant plus tard, l'âme avait disparue, et Diederich était projeté contre le mur auquel il faisait face par un impact magique ajusté. Anthony se relevait lentement et précautionneusement, s'appuyant sur sa jambe blessée comme si elle ne le faisait pas souffrir. Laissant l'Allemand retomber sur les débris, il abaissa le bras. « Faites la paix avec vos dieux…. »

Une seconde plus tard, le gel couvrait les alentours.

Mer 31 Aoû - 22:18
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