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 La Première Lune | Meade

Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
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Morghann Earl
24 janvier 2016 – Pleine Lune

Cela faisait une bonne heure ou deux qu'il était ici. La préparation avait été longue... mais il le faisait avec une précaution minutieuse. Chacune de ses pensées allaient vers son jumeau, c'était pour lui qu'il faisait cela, lui et lui seul. Interrompant son travail, avec pourtant le Réanimateur en fuite, ça n'était pas les cadavres qui manquaient.

C'était une cabane de bois, isolée de Last End, dans la forêt, un lieu abandonné et son état de délabrement en témoignait très clairement, il n'y avait pas à douter. Songer qu'il passerait cette nuit d'hiver quasiment à la belle étoile ne l'enthousiasmait que peu. Qu'importe. Il ne comptait pas dormir. Pas avec une bête à côté. Ses défenses n'étaient pas infaillibles, elles pouvaient toujours céder pour il ne savait quelle impromptue raison. Alors le froid le tiendrait éveillé. A l'issue de son travail, il avait été chercher Meade en voiture, à leur point de rendez-vous, isolé du monde, à l'abri des regards. Il l'avait emmenée avec lui, sans mot dire, craignant que parler ne réveille quelques espions peu vigilants. Ses noires prunelles avaient fixé la route, le chemin sinueux avant que les phares de sa berline noire n'éclaire la fameuse cabane qu'il avait préparée. Coupant le moteur, il descendait, couvert comme il le fallait pour affronter le froid. « Rentrez dans le cercle. » avait-il dit alors. Première parole depuis leur retrouvailles. Et il n'y avait que lui qui semblait voir un cercle. Vraiment. L'herbe était de la même couleur en tout point, les feuilles mortes et humides jonchaient de façon égale à chaque endroit du sol et rien se semblait être tracé. Morghann n'insista pas : elle était un l'intérieur du cercle. Il y mit alors feu et tout s'embrasa comme s'il avait répondu au sol de l'huile ou de l'essence.. Là : ça c'était un cercle. Un violent cercle de flammes qui encerclait toute la maison et brûlait le sol en une ligne noire, carbonisée, parfaite. Le feu s'était étouffé aussi brusquement qu'il avait grandi, ne laissant plus aucun signe de son passage. Ses prunelles scrutèrent l'horizon. Personne n'avait vu. Parfait.

« Exurgant mortui et ad me veniant.*1 » Appel latin, macabre et lointain. Terre morte, brûlée, le deuil en naissait, la mort se soulevait, se pliant au vœu d'un nécromancien avisé. Des murmures d'outre tombe s'élevaient, c'est aux défunts qu'il en appelait pour la protection de ce qui ferait leur sanctuaire. « Invisibilis. » Dans les ombres, ils disparurent à la vue de tous ceux qui étaient extérieur au cercle et au silence, ils furent réduits. « Inviaque. » Barrière entre les autres et eux. Infranchissable, terre foulée que de leurs seuls pieds. « Sanctuarium meum est.*2 » Dôme de leur secret. Ici, ils seraient en sécurité. Vers la louve, il se tourna avant de l'inviter à la suivre : « Ici, nous n'existons plus. Nous sommes hors d'atteinte. Si... » Il avait posé son regard sur elle, tout en marchant vers la cabane. « Si, vous êtes en difficulté, un jour, courrez en ce lieu. Votre père ne pourra entrer. Ni aucun loup. Il faut de la magie pour entrer ici en brisant le maléfice. Ou mon autorisation, sans avoir à le briser. C'est un peu loin de la ville, je vous le concède. » Mais l'adrénaline faisait courir très très vite, il en était certain. La cabane n'était pas très grande et se coupait en deux. Une sorte de pièce à vivre à en juger par le mobilier - ou ce qui en restait – et une chambre. Les murs de pierre et le planche de bois étaient couverts de symboles ésotériques tracés à la peinture blanche, encore fraîche. Des bougies éclairaient le lieu, à m'en pas douter, on avait l'impression d'être en pleine séance satanique. Un milieu de la pièce, un cercle de runes attendait le loup qu'il emprisonnerait, un second cercle autour était tracés, puis un troisième et au total huit cercles concentriques de runes. Une seule prison serait normalement suffisante pour maintenir la bête mais... On était jamais trop prudent.

« Comment vous sentez-vous ? » demanda-t-il finalement, se disant qu'elle devait être terrorisée de se trouver au milieu de ces symboles qu'elle ne connaissait probablement pas. « Je peux répondre à vos interrogations. » Il préférait que ça aille dans ce sens. S'il passait en revu chaque symbole pour lui expliquer leur usage, leur signification, il n'aurait pas assez de la nuit pour aller au terme. Néanmoins, il était disposé à l'éclairer au besoin, ou à l'enfermer de suite. « Avez-vous faim ? »

* 1 :Que les morts se lèvent et viennent à moi. / 2 : Mon sanctuaire est invisible et infranchissable.

Jeu 11 Fév - 11:38
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Meade Camille Alexander
L'étrange sous la normalité : Lorsqu'au matin, je serai humaine,
Je n'aurai pas rêvé, ni sommeillé,
Mes actes ne seront plus qu'une idée,
Aucun souvenir ne traversera mon esprit.
Ne pas savoir est ma malédiction,
Regretter est ma rédemption.
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Meade Camille Alexander
L'Altruiste
Elle entra dans la voiture, silencieuse, ayant prononcé un ‘’Bonjour '', mal à l’aise…Si peu de mots et pourtant c’était de trop. Faire demi-tour, il était encore temps, cette idée l’envahissait et pourtant, non, elle ne pouvait pas abandonner, presque rien n’avait encore été sacrifié mais la vielle louve était déjà une mort en trop et elle refusait que ce soit du sang inutile…La jeune fille réalisa rapidement qu’il n’y aurait pas de discussion et laissa son coude reposer contre le rebord de la fenêtre de la voiture, la tête appuyée dans sa main. Elle observa la route derrière la vitre, son mouvement rapide qui empêchait de tout voir. C’était dommage, de devoir voir passer cela aussi rapidement.
Elle descendit de la voiture, lorsqu’elle vit le sorcier arrêter la voiture, l’imitant comme elle était un peu désorientée, en chemin inconnu. Elle ne savait pas où ils allaient passer la nuit, ni le temps nécessaire pour se rendre au dit-lieu. Et elle pouvait jouer les insouciantes, le sorcier n’était pas rassurant et inspirait encore moins la bienveillance à la petite louve. Ses yeux sombres, son silence et son héritage, bien qu’ils aient raisonnés ce sujet, suffisaient à alimenter sa méfiance. Et elle était effrayée, beaucoup plus par l’idée de trahir les siens, de purger et de finir comme Emily.
Elle recula instinctivement lorsque le sol s’embrasa dans un cercle qu’elle eut à peine le temps de voir, dans l’instant d’angoisse. Presque sur la pointe des pieds, hésitante, elle entrait dans le cercle qu’elle avait mémorisé. Elle suivit l’homme avant d’hocher la tête, ses yeux clairs absents, quelque part entre les arbres et le ciel qui s’obscurcissait doucement. Le soleil descendait, rendant cette lumière orangée et forçant à fermer les yeux à moitié, aveuglé par la lumière. Il nommait lui-même le problème de son refuge, c’était loin de la ville, assez loin pour avoir le temps de mourir avant d’arriver à se rendre. La jeune fille n’avait pas de voiture et partir avec celle de la personne qui représentait un danger, c’était juste complètement imbécile comme idée. Combien de mensonges devrait-elle inventer pour justifier ses absences en soirée, juste avant la pleine lune?
Elle ferma la porte derrière elle et déposa son sac au pied du mur, les petites ''provisions’’ qu’elle avait fait en cas de besoin. Quelques livres, des devoirs de l’université entre autres, une petite couverture, parce que la température n’était jamais certaine, et un peu de nourriture. Pas un bagage très gros, en somme, mais de quoi être confortable s’il survenait un problème. Meade se redressa pour faire quelque pas, observant les différents symboles qu’elle trouvait autour d’elle, ainsi que les craquelures dans le bois, le mobilier vieux, qui ne semblait pas très solide. Elle songea qu’il serait plus sécuritaire de s’asseoir au sol que d’utiliser le tabouret qui se trouvait dans un coin de la cabane.
''Effrayée.'' Souffla-t-elle sans regarder l’homme, ses yeux vagabondant encore entre les symboles. Les formes avaient quelques chose de rassurant, pas dans leurs significations, évidemment inconnus de la petite louve, mais leurs courbes, leurs lignes et leurs répétitions. Elle daigna poser son regard sur le sorcier lorsqu’il lui proposa de répondre à certaines questions, elle en avait plusieurs, mais préférait ne pas savoir. ''Je pourrais vous demander ce que chaque sortilège signifie, vous pourriez encore me mentir…Inutile de chercher à tout comprendre. ''

Elle hocha la tête à sa dernière question, elle n’avait pas jugé bon de prendre un repas, se disant que de toute manière une fois sous sa forme de louve, elle ne pourrait plus penser à la faim. Et elle aurait quelque chose dans son sac pour le lendemain matin, si elle n’était pas trop dans les vapes.
''Emily avait une cage…qu’aviez-vous l’intention d’utiliser? ''
Son regard se détourna à nouveau, elle n’avait pas vraiment l’air de porter attention ou d’écouter le sorcier, mais elle était bien présente mentalement.

Sam 20 Fév - 4:36
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Effrayée. Elle avait de quoi l'être, il s'y était attendu. Son univers était loin d'être rassurant pour tout le monde. Lui, y était habitué, avait baigné dans ces symboles ésotériques depuis sa plus tendre enfance. Les voir, les comprendre avait même un côté sécurisant qu'il appréciait. Mais plus que cela, c'était une grande première pour cette louve. La première des lunes qu'elle passerait sous contrôle. Aucun souvenir de ce qui pourrait se passer, en bien ou en mal. Se remettre entre les mains d'une famille ennemie n'avait rien de relaxant et il pouvait l'imaginer. Il n'aimait pas son propre père, l'idée qu'il doivent se résoudre à lui faire confiance toute une nuit sans possibilité d'avoir le contrôle le rendrait certainement malade. « Je n'ai pas encore mis mon masque d'Halloween. » Il raillait, parce qu'il était une énième fois la proie d'un manque de confiance. C'était entièrement sa propre faute, lui et son nom de famille honni. Il tâchait de suivre son regard, de symbole en symbole, essayant de percevoir dans les traits de son visage lesquels la terrorisaient à ce point. Il n'y trouvait rien. « Ils me permettront de tempérer votre fougue. Votre colère, votre rage. Un peu comme une berceuse qu'on chante aux enfants pour les endormir mais... Pour les loups. Lorsque vous serez transformée. Il est même possible qu'ils vous apaisent sous forme humaine, je n'en ai aucune idée, ça n'est pas marqué dans mes grimoires. A vous de me dire. » Un sourire, même s'il n'attendait pas vraiment de réponse. C'était plus de la curiosité. « Pour être honnête, ils ne serviront à rien pour vous retenir. Ça n'est pas votre 'cage'. C'est plus un anesthésiant, pour que vous ne souffriez pas trop. Emily vous a dit qu'être enfermé déboussolait la bête, et donc vous, au réveil, je suppose. Je ne suis dit que ça ne vous ferait pas de mal. » Il marcha vers les cercles concentriques de runes dessinés au sol dont les symboles s'illuminaient à chaque fois qu'il entrait dans un cercle plus petit. Et lorsqu'il voulu en sortir sa main se posait comme sur une vitre invisible et infranchissable, comme s'il était enchaîné au sol et ne pouvait défaire ses liens.

« Je n'ai pas de cage à proprement parlé. Je me suis dit que vous heurter à des murs ou des barreaux serait sujet à des blessures. Au moins avec ça... Vous ne pourrez pas vous faire du mal, vous ne pouvez... Et bien, juste pas sortir. » Il mit un terme au sort pour pouvoir quitter sa propre prison. « Cela vous conviendra ? » Il observa le ciel orangé de l'extérieur. « Je n'aurai pas mieux pour ce soir, mais si vous préférez des barreaux d'acier, je peux trouver cela pour la prochaine lune. » Il restait toutefois convaincu de la supériorité de sa magie sur des barreaux physiques. Au fond, sa magie était capable de les tordre. Il avait pris plus de précautions qu'il n'en faudrait : il refusait d'échouer ou ne serait-ce que prendre le risque que Meade soit blessée ou tuée dans cette entreprise. « Lorsque la lune se lèvera, vous n'aurez qu'à être à l'intérieur et... Tout devrait bien se passer. » Il l'espérait. Il pourrait difficilement faire mieux. Lorsqu'Howard avait du combattre un loup-garou, il n'avait pas eu tout ce temps de préparation et en était ressorti avec une blessure incurable à la jambe. Morghann était prêt pour cette soirée et pour les suivante jusqu'au terme de leur objectif. « Si jamais cela venait à déraper, j'ai plus d'un millier de fantômes pour vous plaquer au sol. Une armée. Ça devrait faire l'affaire jusqu'à l'aube. » Il haussa les épaules, décontracté : il savait qu'il n'aurait pas besoin de faire appel à eux, mais dans le doute, ils les avait préparés. « Oh d'ailleurs. J'ai un présent pour vous. » Il laissa apparaître aux yeux des vivants une ombre fantomatique, en nuances de gris, légèrement opaque, une silhouette connue, un visage familier. Vielle femme, défunte depuis près de deux mois, ridée et souriante à la fois. Emily. « Elle avait hâte de vous retrouver. » La vielle louve ouvrit ses bras vaporeux pour prendre Meade dans ses bras. Son étreinte était à mis chemin entre le réel et l’irréel. Elle était là, Meade pouvait la sentir physiquement, mais sa présence était éthérée, fraîche. « Je pourrai la laisser près de vous, si vous le souhaitez. Vous serez la seule de votre entourage à pouvoir la voir. » Sans nul doute que ça donnerait à Meade une allure encore plus égarée et pensive. « Elle pourra vous aider. Elle peut.. Toucher le monde des vivants à travers moi. Je veux dire, si elle veut frapper quelqu'un, elle peut. Si elle veut porter des objets, elle peut. »

La nécromancie à son service. Quant à comment il avait pu l'avoir dans ses rangs, il ne lui expliquerait pas. Il y avait des décisions que les Earl prenaient pour la communauté de l'envers, et il en assumerait les conséquences lorsqu'elles seraient révélées au grand jour. Pour l'heure, il y avait des retrouvailles et une pleine lune à venir.

Mar 23 Fév - 21:03
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Meade Camille Alexander
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Meade Camille Alexander
L'Altruiste
Ce n’était pas la première fois qu’elle le trouvait un peu prétentieux, probablement qu’elle cherchait à lui retirer quelque chose, à ne pas trop lui accorder. Elle osa croiser son regard, on pouvait clairement voire qu’elle ne trouvait pas sa petite plaisanterie comique. En laissant glisser son regard, elle échappa un soupir ''Ce n’est pas de vous dont je suis effrayée Lord Earl. '' Comme si le monde tournait autour de lui, en fait… ''Je ne suis pas certaine qu’ils hésiteront à me tuer s’ils savent et il en faut peu pour être grillée. '' Elle le savait, elle qui défiait l’autorité paternelle aussi souvent. Un message sur son téléphone, une note, quelque chose d’inhabituel dans sa tenue. ''Et je les aime, ce que je fais…Vous devriez comprendre ça. '' Elle fronça les sourcils, expression qui s’apaisa lorsque le sorcier se mit à expliquer l’utilité des inscriptions inconnues de la louve. Cela lui suffisait, si ça la rassurait…Elle ne savait pas, probablement, peut-être. C’était de pouvoir regarder, d’avoir quelque chose à analyser, un peu comme une lecture de chevet. Meade aimait les belles choses et elle trouvait de la beauté dans cet environnement un peu décrépit.

Elle détacha ses yeux du mur et se retourna complètement, ses grands yeux s’ouvrant lorsqu’elle comprenait l’intention du nécromancien, puis elle sourit, autant que sa réserve lui permettait. Elle hocha la tête, les yeux emplis de curiosité. La sorcellerie l’attirait plus qu’elle ne le devrait. Sa nature ne lui était pas opposée, mais l’histoire avait modelé une méfiance à laquelle Meade s’apprivoisait. ''J’apprécie l’attention. Je n’y avais pas vraiment pensé…Emily était une louve elle ne pouvait pas utiliser de magie…’’

Elle cligna les yeux, haussant les sourcils, la jeune fille échappa un 'Rien que ça…’’ elle n’avait aucune idée de sa propre puissance, sans mémoire de celle-ci. Qui pouvait revenir vivant pour raconter son impression d’un maudit. Howard Earl, peut-être, mais la jeune fille préférait ne pas le rencontrer, si possible. La seule chose qu’elle savait, c’est que son loup était à son paroxysme puisqu’elle ne l’épuisait pas avant la pleine lune.

Un présent? La petite louve parut intriguée jusqu’à ce que le nécromancien fasse apparaître le visage familier de la vielle louve. Elle n’y crût pas tout de suite, mais son cœur battait dans sa poitrine, assez fort pour avoir le souffle court. Meade fut un instant paralysée, sa mâchoire tombant un peu à la vision de la femme qu’elle avait à peine appris à connaître. Puis des pas se firent entendre sur le sol, rapides, bruyants, elle courrait dans les bras de la dame sans vraiment réfléchir. Sans un mot, la jeune fille hocha énergiquement la tête avant de se tourner vers Morghann, un petit sourire sur les lèvres et les yeux noyés entre la tristesse et l’espoir. La petite louve ne respirait toujours pas normalement, son esprit était occupé à retenir les émotions que ramenait la vielle louve. ''Merci…’’ prononca-t-elle en le regardant enfin dans les yeux.

Mer 9 Mar - 21:57
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Morghann Earl
Il ne l'effrayait nullement. Morghann n'avait su juger du caractère positif ou négatif de cette révélation. En un sens, il était gratifiant de voir qu'il leur serait possible de s'entendre cordialement, malgré leurs évidentes oppositions, familles ennemies et pourtant alliés de circonstances. Il s'en trouvait toutefois navré qu'elle ne le craigne pas assez. Le sorcier n'avait rien du mauvais bougre mais son nom était Earl et son caractère avait été forgé dans le mensonge. Quant à sa magie, elle était noire par essence. Elle vibrait par le sang et les ténèbres, et lui, il était assez ouvert pour la comprendre et la manipuler. Il répondit d'un bref sourire en coin. Elle craignait sa propre famille, ce qu'ils pourraient lui faire s'ils découvraient le pot au roses. Elle les aimait et le faisait dans leur dos, il ne pouvait en effet que comprendre la dissonance cognitive dont elle était affligée. Il acquiesça de la tête, muet, taisant ce qu'il pouvait faire pour elle, la manière dont il la suivait en silence, dans chacun de ses faits et gestes depuis leur première rencontre. Ce qu'elle lui avait dit au téléphone après sa rencontre avec Emily, il le savait déjà, il l'avait vu à travers les yeux de l'un de ses fantômes qui, dans l'ombre, avait pris la jeune louve en filature. Il n'aurait pas pu prendre le risque qu'il lui arrive quoique ce soit : son sbire aurait pu intervenir à sa demande. Il n'en avait pas eu besoin. Il avait fallu aussi s'assurer qu'elle ne lui file pas entre les doigts, qu'elle ne le double pas. Il ne l'aurait pas toléré. Il était à la fois un protecteur et un maître, même si elle l'ignorait, il avait déjà fait d'elle sa possession. Lui offrir Emily partait probablement d'un bon sentiment, mais sans nul doute était-ce aussi un piège, un moyen de la tenir et de la surveiller de façon officielle. Elle le remerciait dans son innocente candeur, une part de lui-même se fustigeait de tant de tromperie. Il revêtait l'habit de sa famille, il ne pouvait plus être lui-même à Last End.

L'attention, la bonté qu'il manifestait à son égard étaient en grande partie égoïste. Il voulait sauver Howard et elle était l'un des ingrédients nécessaire pour y parvenir. Il y avait sûrement, également, un peu de bonté et d'altruisme dans sa relation avec elle. Il ne pouvait que comprendre ce qu'était de devoir s'opposer à un père, son propre sang et son semblable. Le tromper, le duper et faire ce qui devait être fait, probablement contre sa volonté. Il croisa son regard plein d'une émotion qu'elle contenait. Il lui avait fait plaisir assurément, et elle ne savait pas encore que c'était lui qui avait son sang sur les mains. Sur la table bancale, il ouvrit un coffret. Dans son écrin un revolver de bonne facture, un silencieux et l'emplacement pour douze balles en argent. Il en manquait une. « Elle aussi m'a remercié. » Souffla-t-il, passant ses doigts fin sur les balles, unes à une, jusqu'au creux laissé par l'absence de la douzième. L'aveu tombait. Nul doute qu'elle lui en voudrait. C'était même la première fois qu'il reprenait un esprit sur un cadavre à qui il avait lui-même ôté la vie. Il avait beau être nécromancien, côtoyer la mort sous toutes ses formes, il ne la donnait que très rarement. Souvent en des situations désespérées comme celles d'Emily. Si ça n'avait été lui, ç'aurait été les loups et la cruauté dont elle aurait été victime, les informations qu'elle aurait pu lâcher dans la torture étaient autant d'aspects qu'il avait voulu éviter. Nécromancien, il pouvait faire durer une agonie plusieurs heures, ou la rendre aussi brève qu'un souffle. « Ses nerfs n'ont pas eu le temps de sentir la douleur. » Elle s'était éteinte d'un seul coup. Une mort en douceur comme plus d'un aimerait en avoir une. Un peu comme une machine qu'on éteignait sans transition entre deux. Nulle souffrance, c'était ce qu'il avait pu lui offrir de mieux, à défaut de pouvoir la sauver. Il aurait pu. Il aurait pu l'emmener de force loin d'ici. Mais elle devait mourir : c'était une protection pour Meade et Morghann. Si les loups la savaient morte, cette histoire retomberait dans le silence et il leur serait d'avantage possible d'agir jusqu'au terme.

Emily avait enserré la petite louve dans ses bras, avec une bienveillance qui avait toujours été la sienne depuis leur rencontre. « Vous devriez vous mettre en place. » fit-il dans un calme religieux, ne voulant nullement appesantir sur cette mort qu'il avait donnée. Elle était de sa responsabilité, les Earl avaient ce devoir de penser bien au-delà de l'humain, faire ce qui devait être fait. Faire ce qu'il n'avait pas demandé à Meade de faire. Au fond, il aurait pu lui donner l'arme et lui dire que c'était ce qui avait de mieux pour tout le monde. Ce qui était véridique. Mais tellement cruel. Il avait alors agi seul, sans avis aucun si ce n'était l'aval de son jumeau mais là était le terme du questionnement qu'il avait pu avoir à ce sujet. Il avait pris la décision en prince qu'il était, noble filiation dont il était l'objet. Probablement faudrait-il du temps à Meade pour le digérer, il le comprenait et ne pouvait lutter contre. Il n'était pas là pour se faire aimer, apprécier ou remercier. Il accomplissait son devoir et marchait vers ce remède tant attendu. Il le désirait ardemment, son jumeau méritait cette attention.

Sam 19 Mar - 23:49
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Meade Camille Alexander
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Ses yeux s’écarquillaient, sa tête se penchait, son regard cherchait à comprendre jusqu’à ce qu’il dise sans avoir besoin de mots qu’elle avait saisi. La gueule de la louve tomba dans une réaction naturelle, elle ne faisait plus attention à son expression, ni à la politesse, son esprit était confus par ce qu’il savait déjà. Pourquoi le déni venait-t-elle maintenant à elle, alors qu’elle était décédée depuis plus d’un mois et pourtant, encore présente, à demi palpable, ses bras autour de son corps dans une étreinte qui l’empêchait probablement de réagir. Qu’aurait-elle fait de toutes manières? L’attaquer? C’était absurde, courir, encore plus…s’écrouler, ce n’était pas tout à fait ce qu’elle ressentait. Elle avait envie de disparaître. La petite louve posa ses yeux sur la fenêtre, d’où elle pouvait voir la lune, pleine. Elle ferma les yeux en reculant légèrement dans l’étreinte de la vielle louve. Pleurer devant lui, ce serait trop humiliant. Elle n’avait pas envie de se transformer, elle n’avait pas envie de pleurer, de penser à ce qu’il avait fait. Mais elle ne pouvait pas dire qu’elle aurait préféré ne pas savoir. C’était probablement quelque chose de récurrent… Cette vérité sanglante.

Si elle lui demandait, un jour, de tout arrêter, si elle lui disait qu’elle ne voulait plus le faire, que c’était trop difficile, lui permettrait il? Peut-être que maintenant, elle avait peur de lui, peut-être devait elle l’estimer au contraire. Certains maudits appréciaient la violence, d’autres ne l’usaient que dans la nécessité. Elle n’avait aucune idée de ce qui aurait été considéré nécessaire cette nuit-là. Une balle, c’était violent, mais c’était probablement mieux que les griffes et les crocs. Emily voulait mourir, elle voulait laisser une chance à Meade, éviter d’attirer les soupçons sur le sorcier et la petite louve. Et puisque c’était inévitable, la jeune fille l’avait accepté, mais c’est comme si, maintenant qu’elle savait qu’elle était la cause de sa mort, directement ou pas, les choses avaient pu se passer différemment.

Elle posa ses mains sur les bras de la fantôme, serrant doucement pour y trouver ce qu’elle pouvait de réconfort. La jeune louve se détacha de l’étreinte puis souffla un soupir avant de se diriger vers le sac qu’elle avait posé un peu plus tôt. Elle extirpa la couverture avant de la déplier, la portant toute ébouriffée dans ses mains. Meade s’avança silencieusement, près du cercle magique qu’elle avait vu plus tôt puis se retourna pour faire dos au sorcier. ''C’est le moment où vous vous retournez…''Elle aurait pu garder ses vêtements mais elle n’avait pas spécialement envie de les déchirer et de les perdre. C’était de l’argent jeté par les fenêtres inutilement. S’il pouvait ne pas la fixer pendant sa transformation, cela éviterait aussi un malaise à la jeune fille. Lorsqu’elle eût terminé d’enlever ses vêtements, elle les posa quelque part à l’extérieur du cercle, puis se recouvra de sa couverture pour cacher sa nudité. C’était probablement une habitude inutile qu’elle abandonnerait au fil des mois, mais s’il en restait plus que quelques lambeaux, elle savait qu’elle serait heureuse de la retrouver au matin.

Elle resta dos au nécromancien, de cette manière si elle était observée, elle ne le saurait pas ou au moins elle ne le verrait pas. Les poils se mettaient tranquillement à pousser, c’était désagréable à sentir, ou plutôt à savoir, mais la douleur arrivait réellement lorsque les muscles et les os se transformaient. La louve s’était habituée, au fil des années, elle savait étouffer la douleur, ses cris étant moins nombreux. Mais plus elle se retenait, plus c’était douloureux, alors elle équilibrait la douleur de son orgueil à la douleur physique, jusqu’à ce que sa conscience s’éteigne. Il ne s’agissait plus de Meade, ni d’une Alexander aussi unique soit cette famille de loups. Une bête aux poils pâles, comparativement au marron habituel, sans atteindre le platine de sa forme humaine. La bête hurla avant de rencontrer son mur invisible dans un grognement de frustration. Le loup se retourna et rencontra les yeux noirs. Si la bête avait une conscience, peut-être avait-elle reconnu ces yeux-là. Les griffes tentaient vainement de transpercer le mur intangible. Le monstre se heurtait, griffait, frappait, mordait, fixant l’Earl dans les yeux.

Jeu 24 Mar - 5:57
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Morghann Earl
L'expression qui marqua le visage de la petite louve en disait long sur ce qu'elle pouvait penser de sa révélation. Il la trouva incroyablement forte. Elle accusait le coup comme une reine, bien que les émotions qui caractérisaient son visage soient loin du marbre froid des nobles familles. Elle n'hurlait, ne pleurait, ne protestait et en cela Morghann lui accordait une bien grande force ou peut-être une trop grande fierté. Comment pourrait-il la blâmer quand son propre orgueil était d'acier ? Il serra les mâchoires et son attention se porta sur Emily un bref instant. Son fantôme enlaçait telle une mère aimante son enfant mais portait sur le nécromancien un regard accusateur, comme si elle lui reprochait d'avoir manqué de tact dans le choix du moment de l'aveu. Peut-être aurait-il fallu attendre l'aurore pour lever le voile sur ce qui s'était passé, mais il demeurait persuadé qu'il n'était pas le moment de faire germer un sentiment de trahison entre eux. La perfide fourberie aurait acte tôt ou tard, mais pas maintenant. Il avait encore plus d'un an à veiller sur ses lunes et plus leur hypocrite et cordiale entente pourrait durer et mieux cela serait pour eux deux, mais surtout pour lui. Lentement, il referma l'écrin contenant le revolver et les balles d'argent. Il ne s'en servirait que si toutes ses autres protections venaient à céder. C'était peu probable, mais si l'un d'eux devait mourir, alors il préférait que ce soit elle. C'était égoïste, mais il ne la connaissait pas assez pour se lancer dans l'altruiste, et il était persuadé qu'elle aurait sauver sa peau dans le cas inverse.

Elle se détacha de la vieille louve et réclama sa pudeur. Morghann détourna le regard et porta son attention sur le couteau sacrificiel. Dos à elle, il passa la lame dans la flamme de l'une des bougies sacrées pour que les symboles gravés s'y éclairent tels que le fer rougit dans une forge. Il trancha sa propre peau, dans l'une de ses paumes et laissa le sang s'écouler avant de venir près du mur. Il macula de son sang le symbole initial et la peinture blanche se noircit. Les ténèbres se propageaient de symbole en symbole, jusqu'à ce que chaque mur ait l'air d'avoir été pyrogravés de ces idéogrammes occultes. Lorsqu'il replaça son attention sur la louve, elle était dans le cercle de runes, dévêtue et voilée d'une simple couverture. Ses noires prunelles contemplèrent sa chevelure platine : cette fois, c'était elle qui lui faisait dos. Il laissa sa magie se déverser dans les icônes aux murs et dans le cercle de runes qui servirait de cage. Le spectacle qui lui faisait face était unique. Une grande première dans sa vie, une découverte qui lui donnait littéralement la chair de poule lorsqu'il vit ce pelage naître sur son corps d'humaine. Rares étaient ceux qui pouvaient voir cela et ceux qui le voyaient ne restaient pas stoïques comme l'était Morghann à l'instant : ils étaient plus occupés à courir le plus vite et le plus loin possible. Les souvenirs d'Howard revenaient à sa mémoire, ceux où il avait du fuir et se débattre, ceux où sa jambe avait été prise en étau dans une gueule vorace. La rancœur le saisissait, la colère également et la douleur abondamment. Il tremblait devant le monstre qui, face à lui, naissait et pourtant restait fidèle au poste. De sombres filaments le reliaient aux symboles présents sur les quatre murs de la pièce. Il avait des allures d'araignée tissant sa toile ténébreuse comme un voile dont il était le maître. Les filaments transperçaient la paroi invisible de la cage pour venir saisir le loup transformé et s'inséraient dans sa peau. Ça ne devait pas lui faire mal puisque qu'aucun de ces lien n'étaient réel : ils n'étaient qu'une illusion créée par la concentration de magie noire opérée par Morghann. Cela pouvait s'infiltrer au travers des murs, des objets et des hommes.

Le nécromancien imprégnait le loup de ses anesthésiants, les signes sur les murs servaient de catalyseurs. La bête le fixait et il fixait la bête, ses yeux noirs ne faisaient preuve d'aucune compassion, d'aucune pitié. Il avait l'air cruel et comprenait que la bête puisse le détester. Il insuffla une nouvelle vague de magie noire dans les fils tissés dans toute la pièce pour atténuer l'agressivité du loup. Il se devait de le calmer, de le contraindre, de l'épuiser. Son action se faisait lentement, de plus en plus invasive et pénétrante. Il fixait cette bête blanche qui, devant lui, ployait et ne pouvait se libérer de l'entrave que son humaine avait décidé pour lui. Il s'en trouvait satisfait, il n'aurait pas apprécier que cela vienne à déraper, il avait été plus que prudent et son emprise était amplement suffisante. Lorsque le loup fut calmé, assommé, il put diminuer et maintenir la dose, sa magie l'épuiserait moins, afin qu'il tienne la nuit entière. Et il tint. Épuisé par sa nuit blanche et coûteuse en magie, il la contempla reprendre un corps de femme avant de la libérer de ses liens. Il la couvrit de la couverture avant de la porter jusque dans la pièce adjacente. Une chambre avec un lit et un fauteuil, délabrés par le temps. Il la reposa allongée délicatement et se laissa retomber dans le fauteuil. Enfin, seulement, il ferma les yeux, se laissant tomber dans un sommeil qui serait de courte durée mais qui l'aiderait à tenir la journée. L'esprit d'Annabelle, une femme trentenaire à la mode des années trente, était assise sur l'un des accoudoirs du fauteuil et caressait les cheveux de son petit-fils endormi. Un autre fantôme, celle d'un homme en costume, se tenait droit, non loin, comme un garde du corps venu de l'au-delà. Le troisième fantôme était celui d'Emily, assise sur le lit, caressant pensivement la chevelure blonde de l'endormie. Elle l'avait vue, cette nuit, transformée, et elle était fière du combat qu'elle avait mené.

Il s'éveilla lorsqu'Annabelle, dans sa surveillance, lui signala que Meade reprenait conscience. Ses yeux noirs se posaient sur elle, patient, attendant qu'elle émerge de sa léthargie et de sa nuit complexe. « Bonjour Mle Alexander. Prenez garde, ne vous levez pas trop vite. » Il l'avait magiquement anesthésiée. Mieux valait qu'elle s'y prenne avec prudence. « Comment vous sentez-vous ? » demanda-t-il tant pour vérifier son état physique que pour juger de la dose de magie qu'il lui avait faite subir. Il pourrait ainsi procéder à quelques ajustement lors de la lune suivante. Il était le médecin, à l'instant pour elle, cherchant à vérifier l'état de sa patiente et à adapter son traitement.

Sam 26 Mar - 23:04
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Meade Camille Alexander
L'étrange sous la normalité : Lorsqu'au matin, je serai humaine,
Je n'aurai pas rêvé, ni sommeillé,
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Regretter est ma rédemption.
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Meade Camille Alexander
L'Altruiste
La magie agit comme un coup, heurtant la bête et l’assommant, elle courbait l’échine en échappant des grognements sourds, parfois bruyants et hurlants. Son cœur se débattait dans sa poitrine, le loup s’épuisait aux sensations et à l’étourdissement, l’adrénaline était probablement ce qui le retenait sur ses pattes. Les griffes sorties et ballantes, elle continuait d’agiter, dans le vide, ses pattes désespérées d’une proie inexistante. Son regard ne quittait pas celui du nécromancien, même lorsque sa silhouette se penchait ou tentait en vain de bondir. Elle ressemblait aux grandes bêtes enfermées dans les zoos qui ne comprenaient pas, même avec les années, que quelque chose les séparaient de l’humain devant eux.

Elle reprit sa forme humaine sous le regard de Morghann avant de s’effondrer dans son sommeil, probablement le seul qu’elle aurait de la nuit. Habituellement, c’était à ce moment qu’elle se réveillait nue, les pieds et les mains dans la terre et dans le sang. Dans son sommeil agité la louve anticipait les sensations qu’elle retrouvait habituellement, la sueur sur son front et sa respiration irrégulière en témoignaient… Elle avait été nerveuse avant cette nuit, il y avait plusieurs raisons d’avoir peur, plusieurs choses qui pouvaient déraper.

Ses yeux clairs percèrent dans la lumière du jour, elle tourna la tête sur le côté, retrouvant entre ses mains la douceur de sa couverture et le réconfort du contact d’Emily. Son regard se perdait dans le vide, et elle voyait apparaître devant elle le sorcier qui s’avançait, toujours présent. Meade se demanda un instant où elle se trouvait, c’était un lit et un décor qu’elle ne connaissait pas, et elle n’était pas à l’extérieur dans la forêt ou dans une clairière. La petite louve prit un moment à reprendre conscience et se souvenir de la veille. Elle avait gardé à l’esprit cette nuit qui était prévue depuis longtemps, mais l’anesthésie et le réveil combinés ensemble la rendaient confuse plus qu’autre chose, il fallait lui laisser un moment pour se réveiller. Elle fronça les sourcils en clignant des yeux sous la lumière un peu trop vive pour son réveil, il lui semblait qu’avant que son esprit ne s’éteigne pour laisser place à la bête, elle était dans le cercle magique, pas dans cette pièce. Il l’avait déplacé donc?
Le sorcier se mit à parler, la mettant en garde de se lever maintenant. Elle n’avait toujours pas ses vêtements, mais il parlait probablement de ce dont Emily lui avait parlé lorsqu’elle était encore vivante. Elle savait que c’était ridicule, mais la petite louve tenait encore à sa pudeur, elle n’allait pas se lever comme ça devant lui, même si il l’avait probablement déjà vue pour l’avoir déplacé jusqu’ici.

C’était donc que tout s’était bien passé, qu’elle ne l’avait pas tué puisque visiblement, elle était encore vivante. Cela voulait aussi dire qu’elle n’avait tué personne cette nuit, c’était une idée qui supprimait son lot de poids sur ses épaules, c’était rassurant, sans vraiment avoir quelque chose de spécifique qui l’angoissait. Qui n’aurait pas de la difficulté à gérer la quantité de sang qu’elle avait sur la conscience, même si elle ne pouvait pas s’en souvenir. Quelque chose lui pinça le cœur, ça n’effaçait pas vraiment les morts qu’elle avait causé, ça ne les ramenait pas.


Elle avait à la fois envie de dormir encore longtemps que ce besoin de courir qui était récurrent après la pleine lune. Il n'y avait rien à évacuer, cette fois, rien à fuir, c’était probablement par habitude plus que par besoin. ''Pas en état pour un cours universitaire un lundi matin en tout cas. '' Mais plutôt pour une sieste à la bibliothèque. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres, un peu d'humour ne la tuerait pas, même si elle ne s'attendait pas à distraire le nécromancien. Le faire chez elle était un peu trop suspect, elle pouvait prétendre être malade mais si cela se faisait répétitif suite aux pleines lunes, des doutes s’éveilleraient. C’est certain que son père n’allait pas remarquer chaque détail, il faudrait qu’il se méfie déjà d’elle pour cela, mais elle ne voulait pas jouer sur les probabilités. ''Ça va…J’ai envie de dormir…Et mon cœur bat rapidement. Vous pourriez m’emmener mes vêtements? Je les ai pliés dans le salon… ’’ Son bras s’extirpa de la couverture avant qu’elle ne vienne se frotter les yeux puis dégager un peu son visage de ses cheveux.

Mer 30 Mar - 16:15
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Assis dans le fauteuil, Morghann n'avait pas bougé mais ses noires prunelles la fixaient avec une intensité certaine. Il veillait en parfait médecin à son éveil, prêt à se lever si elle montrait des signes inquiétant. Ce ne fut pas le cas. Elle avait l'air sonnée et épuisée mais rien qui ne mette en péril dangereusement sa santé. Tant mieux. Dans un sourire de soulagement, il se laisse retomber au fond de son fauteuil, calme souverain et satisfaction assurée. Cette nuit avait été une réussite. Harassante, c'était la première d'une longue lignée. Une fois tous les 28 jours, au rendez-vous, pendant plus d'un an, jusqu'au vingtième anniversaire de la louve. Un long pèlerinage mais il se sentait bien d'avoir entamé cette marche, pris d'un sentiment de rendre à Howard une partie de tout ce qu'il avait fait pour lui jusqu'alors. Il laissa apparaître un fin sourire sur son visage de marbre à la plaisanterie qu'elle lui servit. Elle n'était alors pas tant mal en point si elle se trouvait encore en capacité de quelques hilarités. Il trouverait comment la conduire à l'université tout de même. L'air de rien avait une importance qu'il ne pouvait pas négliger. Il n'avait pas mis fin aux jours d'Emily pour que le père de Meade découvre le pot aux roses dès la première lune. Le sorcier posa ses deux mains sur l'accoudoir et se leva difficilement bien qu'il n'en manifesta rien. Seuls ses os avaient craqué sous la demande trop hâtive. Il approcha du lit, se pencha vers elle et tendit une main vers sa gorge. Il y prenait son pouls et suivait la trotteur de la montre accrochée à son autre poignet. Quinze secondes plus tard, et il arquait un sourcil : « En effet. » fit-il calmement. Il pensait d'avantage au stress et à l'angoisse qu'elle avait pu ressentir cette nuit. Cela devrait redescendre rapidement. Du moins l'espérait-il.

Il quitta la pièce pour se rendre dans leur sanctuaire de cette nuit, ramassant les vêtements pliés de la jeune louve avant de revenir d'un pas lent et de lui poser le tout près d'elle, sur le lit. « Je vais chercher de quoi vous ausculter dans la voiture. Habillez-vous. Évitez de vous lever toutefois. Faites le assise tout au plus. » A nouveau, il quitta la pièce, fermant la porte derrière lui, par respect pour la pudeur de la demoiselle. Il n'avait pas envie toutefois de la retrouvée au sol, évanouie parce qu'elle s'était levée trop vite. Il revint quelques minutes plus tard, toquant à la porte pour s'assurer de ne pas la surprendre au mauvais moment. Il prit sa tension, stéthoscope sur les oreilles, patient et silencieux, gestes appliqués. « Un peu élevé. Évitez de faire des folies aujourd'hui, privilégiez le repos. Ça devrait redescendre. » Si ça n'était qu'un pic dû à cette nuit, cela passerait. Dans le cas contraire, elle n'aurait qu'à aller au médecin. « Je n'ai pas voulu y aller trop fort hier soir et je suppose que... j'ai eu le temps énerver le loup. »[/font][/color] souffla-t-il au souvenir de cette créature qui l'avait fixé avec tant de férocité. Il en avait encore des frissons rien que d'y penser, à cette transformation terrifiante, à cette bête immense et sanguinaire. Il lui avait fallu de longues minutes pour assommer le loup, peut-être que s'il l'avait fait avant, il n'aurait pas eu le temps d'être en colère, et son pouls serait plus lent au réveil. « A moins que ce soit la transformation qui vous fasse à chaque fois cela ? La fatigue et la tachycardie, j'entends. » Il observait son visage, petit angelot dont personne ne se doutait qu'une fois par mois, elle devenait un monstre. Il poussa un soupir : « On ne sait que peu de choses sur les loup-garous, les effets de la transformation. La façon dont vous vous sentez au réveil, si vous ressentez de la colère ou... » Il laissa sa phrase en suspens. Sa curiosité pouvait être mal perçue et il n'avait pas l'intention de la froisser... Mais il aurait aimé lui parler de ce regard que le loup lui avait adressé et il tournait autour du pot.

« D'ordinaire, on fuit devant un loup qui se transforme et moi, je suis resté là à vous regarder croître. Et vous m'avez regardé avec... » Ne trouvant pas de mot adéquat, il haussa finalement les épaules et poussa un soupir. Il secoua la tête de gauche droite en rangeant ses affaires d’auscultation dans le sac. « Qu'importe, vous avez toutes les raisons du monde de m'en vouloir. » fit-il froid en se relevant. A commencer par le meurtre d'Emily, ou la malédiction que les siens avaient imposés à la famille de Meade. Il se leva à nouveau pour aller chercher de quoi déjeuner à Meade dans la pièce d'à côté. Il reprit sa place dans le fauteuil dans un soupir de soulagement après avoir servi la louve : « Quand vous serez prête, je vous raccompagnerai jusqu'à l'un des arrêts de bus de la ligne déversant l'université. Allez en cours, même si c'est pour dormir. Au fond de l'amphithéâtre, cela peut être jouable. » Il avait été étudiant lui aussi, même si ce temps était loin à présent.

Sam 2 Avr - 20:39
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Meade Camille Alexander
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Meade Camille Alexander
L'Altruiste
Elle sursauta un peu, écarquillant les yeux et reculant un peu dans son oreiller. Puis elle comprit qu’il prenait son pouls et se détendit un peu pour le laisser compter le nombre de battements dont il avait besoin. La louve le faisait souvent, pendant ses entraînements, elle savait alors combien de battements par minutes elle avait en moyenne et clairement, elle sentait qu’il battait trop vite et trop fort. Elle l’observa hausser un sourcil, dans son calme éternel et déconcertant, mais qu’elle comprenait maintenant qu’il devait l’ausculter. Il était médecin, il devait donc garder son sang-froid et ce peut-importe la situation. Elle avait l’impression que cet homme-là était autant endurci à la douleur qu’à la joie, ou n’étais-ce que la raison qu’elle trouvait à sa froideur.
Il disparut un moment avant de revenir avec ses vêtements, comme elle lui avait demandé. Elle les prit entre ses mains en se redressant un peu, c’était un peu plus long de s’habiller couché mais elle ne croyait pas vraiment avoir le choix. Elle le remercia et se débarrassa de la couverture lorsqu’il eut fermé la porte, ses mouvements étaient lents, mais elle arrivait à se faufiler dans ses sous-vêtements, puis elle enfila son jean et son t-shirt avant de retrouver sa couverture. La petite louve tourna lentement la tête, balayant la salle du regard. Emily s’était éclipsée, ou alors elle s’était rendue invisible pour éviter de la gêner? Meade ne savait pas grand-chose des capacités des fantômes, ce n’était pas important, pour l’instant, elle voulait respirer, se calmer, profiter de la lumière du jour qui perçait par la fenêtre, lui assurant que la nuit était bien terminée, qu’elle n’en entendrait plus parler pour un mois encore.
Elle s’assied contre le mur, ne quittant pas le vieux lit et ramena la couverture et ses jambes contre elle. Lorsque le sorcier cogna à la porte, elle répondit d’un simple ''Oui ''. La petite louve laissa le médecin prendre sa pression et hocha la tête à ses instructions, bien, la course serait pour un autre jour alors. Meade haussa les épaules à son hypothèse, elle n’avait aucune idée de l’effet du loup sur elle, mais ces battements de cœurs n’étaient pas habituels. N’était-il pas énervé en permanence? C’est ainsi qu’elle le sentait, enragé, une bête qui sans répit avait soif de sang et narguait sa culpabilité. ''Je me souviens à peine de la transformation…C’est comme si j’étais tombée endormie, inconsciente…’’
La petite louve observa le sorcier avec ses yeux curieux, elle voyait qu’il avait quelque chose à lui dire et l’écoutait en attendant la suite. Puis il coupa sa phrase, juste avant de lui dire quoi que ce soit qu’elle veuille savoir, et lui envoya cette phrase qu’elle recut comme un coup en plein visage. Qu’avait-elle fait, cette nuit? Que reprochait-il à son regard? Elle sentait la louve qui se moquait encore d’elle, elle l’entendait presque. Meade serra les doigts dans les draps, ne se rendant pas jusqu’au matelas, elle enrageait cette malédiction qui lui faisait complètement perdre le contrôle et qui résultait de situations comme celles-là. La petite louve baissa la tête et resta silencieuse dans sa culpabilité, sans pouvoir seulement savoir ce qu’elle avait fait de mal.

Elle ne toucha pas au déjeuner et l’écouta changer de sujet, ses yeux avaient quitté les siens pendant le silence qu’elle lui adressait et fixaient la nourriture. La petite louve s’était aussi repliée sur elle-même, dans la même position où il l’avait trouvée lorsqu’il était entré dans la chambre. Puis elle releva la tête, ce regard amer qui fixait le sien, et cette bouille vexée au visage. ''À quoi vous attendiez vous?  ''  Lâcha-t-elle, soudainement plus agressive. ''Vous avez enfermé un loup et vous étiez seul, face à lui, dans la même salle, à quelle espèce de conte de fée vous croyiez pour penser qu’il ne tenterait pas de vous confronter? C’est quand même un putain de monstre et désolé pour mon langage mais réveillez-vous. '' Si elle n’était pas en colère, au réveil, mais plutôt assommé et absente, la jeune femme montrait tout le contraire devant le nécromant à présent. ''Je n’ai aucune idée de la manière dont je vous ai regardé parce que ce n’était pas moi. Pas réellement. Je ne vois pas comment je pourrais m’associer à quelque chose dont je ne me souviens même pas…’’ Cela ne pouvait être elle, elle ne l’acceptait pas. Pourquoi devait-il affirmer savoir ce qu’elle ressentait? La peur à son égard, les remords et la rancune, il n’avait aucune idée de l’intensité de chacune de ses émotions. Elle avait beaucoup plus peur qu’elle ne se l’avouait et elle avait beaucoup moins de rancune qu’elle ne voudrait en avoir, consciente de sa propre naïveté. La petite louve avait baissé la tête à nouveau et s’était mise à marmonner.

''Elle me déteste, elle aime me mettre dans cet état et je suis certaine qu’elle est bien amusée de voir qu’elle a réussi à me faire perdre mon calme. Notre chemin viens de commencer, Lord earl, et il est déjà assez sanglant, évitez de rendre la plaie plus béante encore…’’


Là voilà...la folie qu'elle redoutait, et c'était trop dur de savoir que c'était elle.

Jeu 7 Avr - 6:06
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Le sorcier avait acquiescé, lentement, de la tête. Il n'en saurait probablement pas d'avantage. Si sa conscience s'évanouissait lors de sa transformation, il lui serait difficile de faire le point sur les sensations de la bête et l'incidence que cela pourrait avoir. De façon générale, elle supportait assez bien. Sa constitution surhumaine le lui octroyait certainement. Restait cette tachycardie persistante qu'il faudrait surveiller dans les cas où cela venait à perdurer plus qu'il ne le fallait. Il avait repris place dans le fauteuil délabré. Il se demandait même si c'était une bonne idée que de s'asseoir là-dedans, c'était un coup à se retrouver à terre dans un craquement fracassant. L'endroit laissait à désirer, mais il tâcherait de faire mieux, mois après mois, pour rendre cette bicoque vivable à défaut de pleinement confortable.

L'agressivité jusque-là jamais constatée de la louve le tira de sa semi-somnolence calme. La fatigue ne lui permettait pas de régir normalement. Ses noires prunelles avaient fixé sa colère sans la comprendre dans un premier temps avant qu'elle n'aille au terme de sa pensée, de ce qui la faisait bouillir intérieurement. Il ne pouvait pleinement saisir cette dualité entre la bête et l'humaine, il ne faisait qu'effleurer ses contours et accepter que cette divergence puisse être troublante. C'était comme être possédé par un démon une fois par mois et se réveiller en sachant que son hôte avait fait plus de mal que de bien autour de lui. Morghann l'assimilait facilement à ce que pouvait ressentir ces personnes violées qu'il auscultait avant que leur cas ne comparaisse devant un tribunal. L'impact psychologique devait être prenant, et poussait vers des crises de stress aiguës. Le calme retomba aussi rapidement qu'il avait été levé et son regard restait figé sur cette petite louve prostrée.

« Pardonnez-moi. » souffla-t-il conscient de son erreur et de la douleur qu'il lui avait infligée. « J'ai lu un livre, oui... Le témoignage de l'un des vôtres. Transformé, il avait épargné la femme qu'il aimait. Je me suis dit qu'il y avait peut-être un lien. Un tendance à détruire ceux qui représentent une menace pour l'humain, et à préserver ceux qui sont aimés. Une sorte de sixième sens, d'instinct animal, en partie guidé par les inclinaisons de l'humain. » Il marqua une pause pensive : « Vous me le démentez. Ou du moins n'y croyez vous pas. Au fond, le loup ne se souvenant de rien, c'est forcément sa femme qui le lui a conté. Et qui a pu lui narrer ce même conte de fées afin de panser ses plaies et lui faire croire que jamais, il ne lui ferait de mal. » Douce utopie dans laquelle il s'était bercé, croyant pouvoir faire un lien entre la bête et l'humaine. Elle le contrait, et seulement réalisait-il à quel point il avait pu être cruel dans les propos qu'il avait formulés un peu plus tôt. Au fond, il était très bien placé pour savoir que les contes de fées n'existaient pas.

« Vous êtes dure avec vous-même, Mademoiselle. Vous vous contraignez à ne pas lui ressembler. Vous pensez même qu'elle puisse vous voir à l'instant présent, rire de votre propension à perdre ce bras de fer. J'ignore quel conte de fées est ma lecture, mais je vous en prie, refermez l'ouvrage que vous même lisez. Le monde n'est pas non plus une tragédie. La bête n'est plus là. » Elle avait le droit d'être en colère, de perdre son calme, sortir de sa léthargie innocente. Cela ne ferait pas forcément d'elle un monstre. Cela ferait une femme plus affirmée, moins effacée. Plus forte surtout et capable de se battre contre cette part d'elle-même qui s'éveillait à la pleine lune. Mais rares étaient ceux qui avaient cette force, ou même l'envie de se battre contre. Il poussa un soupir, et désigna d'un geste bref de la main le repas : « Vous devriez manger. Un peu. » Elle avait le ventre vide d'autant plus que le loup ne s'était pas rassasié de chair cette nuit. Il passa une main sur son visage marqué par la fatigue. L'évasion d'Anthony avait très largement bouleversé ses cycles de sommeil, cette nuit blanche était terrible.

Il l'observait, elle, dans sa stature prostrée, là où lui avait été éduqué pour se tenir droit et fier. Une allure royale pour un prince qui contrastait avec la petite chose qui lui faisait face et qui, cette nuit, pourtant, avait été une bête capable de le détruire avec violence. « Avez-vous contacté Emma ? » demanda-t-il finalement. « Nous aurons besoin d'elle pour les derniers ingrédients mais... Je pense aussi qu'elle a déjà emprunté la voie que vous suivez. Sa douleur est peut-être semblable à cette que vous ressentez. Vous pourriez en discuter avec elle, ou avec Emily. A défaut de pouvoir le faire avec moi. » Son ton ne lui fermait pas la porte, mais il avait parfaitement accepté leur distance et aussi le simple fait qu'il ne soit pas lui-même un loup pour comprendre pleinement ce que cela faisait.

Lun 18 Avr - 21:43
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Meade Camille Alexander
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Était-ce immature de sa part de refuser cette part de responsabilité? C’était précisément cela qui l’enrageait, qu’on l’associe à sa bête, qu’on lui tienne compte de ses actes, mais par-dessus le tout, le fait qu’il évite la conversation et soit aussi froid et distant, qu’elle se sente fautive de cette distance. Il ne comprenait pas, évidemment qu’il ne comprenait pas et il le savait, disant lui-même qu’il ne pouvait être un bon confident. La petite louve refusait que cela soit de sa faute, il ne pouvait pas la forcer à assumer ça.

Elle soupira, détendant ses épaules, que lui prenait-t-il de s’emporter ainsi? Habituellement, elle ne pouvait juste pas le faire, au risque de briser l’image que tous s’étaient faits d’elle. Mais Morghann n’était pas dupe, elle travaillait avec lui sur ce projet et donc il devait se douter que ce trait de caractère égaré était fortement amplifié pour flouer les plus bavards.  C’est un sentiment de sécurité face à cette espèce de couverture qui avait empêché son sang-froid de la retenir, et le voilà qui lui présentait ses excuses, et parlait réellement de contes de fées…Ce n’était pourtant qu’une expression, elle n’avait jamais lu un ouvrage où le loup était gentil. Le chasseur tue le loup, et tout le monde s’en trouve heureux. Il suffisait d’ouvrir ses entrailles pour ramener les morts qu’il avait causé…Et si seulement c’était si simple. Disparaître et ramener ceux qu’elle avait massacrés. C’était trop tard, il n’y avait plus rien à réparer, peu importe le nombre de lunes qu’elle purgerait. ''Je ne sais pas…si cette histoire est vraie…’’ souffla-t-elle, s’adoucissant ''J’aimerais y croire. Mais nous n’avons pas une relation tissée aussi étroitement. Vous êtes presque un inconnu, Lord earl, bien que nous soyons collègues dans ce projet. '' Ils ne s’étaient rencontrés que quelques fois, si ce qu’il racontait était vrai, le lien que le loup avait avec sa victime devait être puissant. N’avait-il pas chargé un fusil de balles d’argent juste avant qu’elle ne se place dans sa prison intangible? Meade était dure oui, mais ce n’était pas juste une croyance, la dichotomie avec la bête naissait de la culpabilité, cette boule au fond de sa gorge qui l’étouffait et avait bloqué les mots plusieurs jours après ses pleines lunes. Elle le sentait, elle entendait presque la petite voix qui lui chuchotait comme elle devait avoir honte.

La jeune femme posa les yeux sur la nourriture devant ses yeux, ses jambes se dépliaient, et puis la petite louve s’approchait un peu. Elle attrapa sa fourchette et ne rechigna pas avant de piquer dans son assiette. Oui, elle avait le ventre vide et oui, elle avait faim. Son visage reprenait un peu de couleurs, bien qu’elle ne sente pas vraiment les battements de son cœur ralentir. Cela se calmerait probablement lorsqu’elle sortirait prendre un peu l’air et puis qu’elle rentrait à l’école. Meade secoua la tête à la question du nécromant, puis elle s’arrêta de manger un instant. ''J’ai promis à Emily de l’impliquer le moins possible…Mais, je crois que je vais devoir me rendre sur place. Le sujet est bien délicat, si je lui dit que je suis maudite au téléphone, elle prendra peur et raccrochera...Deux mois après la mort de sa mère…C’est trop rapide, elle sera sur ses gardes.'' Meade n’avait pas vraiment envie de se confier, elle avait ce réflexe de juste vouloir faire disparaître le problème, l’oublier.''Et vous ne pourrez pas m’accompagner…Elle sera plus méfiante encore.'' La petite louve ne connaissait pas Emma, mais elle préférait se préparer à quelqu’un de moins collaborateur, même si elle s’avère aussi douce que sa mère, elle ne voulait pas tout foirer et elle n’aurait pas trente-six chances. Nouveau soupir, la petite louve baissa les yeux.

''Je ne vous déteste pas… J’ai juste…Peur…Jusqu’au jour où nous avons parlé de cet antidote, je tenais aux maudits par ma fidélité, ils étaient les miens et cela suffisait à justifier…’’ Justifier quoi? Les massacres, l’absence de questions… ''Ce repère n’est plus là. Et lorsqu’ils sauront, je ne serai plus jamais des leurs. '' Et Morghann n’était pas un repère. Il l’aurait tué, si ça avait été nécessaire cette nuit. Alors sur qui, réellement, pouvait-elle compter, si ce n’était une vielle dame morte. ''Je ne sais pas si ça justifie…le regard dont vous parlez. ''

Lun 25 Avr - 16:34
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Droit, assis dans son fauteuil comme sur le trône délabré d'un royaume qui bat de l'aile, Morghann conservait une certaine dignité qui était sienne depuis sa naissance. Noble ascendance, qu'à sa posture, offrait des allures de prince, qu'importe que son monde soit en ruine ou un El Dorado : il avait l'art du paraître et il paraissait bien majestueux. Son regard de ténèbres ne la lâchait pas un instant, pas même lorsqu'elle se décida à manger sans qu'il ne lui impose nullement. La nuit avait du lui donner un appétit de monstre, une faim inassouvie. Lentement, il penchait la tête sur le côté, perdu dans son observation contemplative. Il acquiesçait de la tête les propos qu'elle lui tenait, agréant ses paroles sans discourir et lorsqu'elle acheva sa phrase en traitant de ce regard qui l'avait tant perturbé, il s'immobilisa, songeur au demeurant. « La famille... » souffla-t-il. Ses mots avaient la froideur d'un hiver mais son ton était si bas que le caractère glacial en était grandement atténué. « Savez-vous ce qu'est une famille, Mademoiselle Alexander ? » Facture dans son verbe, inflexion dans ses mots hachés distinctement. Le sujet était sensible, au moins pour lui, sinon pour eux deux. « Suffit-il d'un papier pour faire d'une femme une mère, d'un homme un oncle ? Ne suffit-il que du sang pour s'unir ? Cela serait-il un gage pour ne pas se détruire les uns et les autres et ne s'octroyer qu'une certaine bienveillance ? » Sourire en coin, amère : « Vos choix sont vôtres. Si vôtre père n'est pas capable de les respecter alors il ne vaut pas mieux que le mien. » Un comble pour deux hommes qui se haïssent cordialement et tendaient à prouver à l'autre leur supériorité.

Serrant les mâchoires, il marqua une pause, colère refoulée et pourtant palpable. Vers le calme, il se dirigea, léchant ses plaies béantes. « Une famille... Là est votre famille. » Ton las, il désignait de la main la vieille louve, du moins son fantôme. « Emma est aussi votre famille. Les choix qu'elle a fait dans sa vie sont les mêmes que les vôtres, vous avez probablement beaucoup en commun. Elle peut vous soutenir, vous orienter, charge à vous de la protéger en retour si vous estimez trop l'impliquer. Vous n'êtes pas sans repères, Mademoiselle Alexander, vous avez besoin d'eux et si elle vient à vous aimer, elle s'impliquera d'elle même, nonobstant le danger. » Ses repères avaient changé et ses décisions devraient s'orienter vers eux. Il savait combien ce bouleversement était difficile, Morghann avait eu besoin de 35 années pour le comprendre et pour se plier à son jumeau. Il poussa un soupir. Il était fatigué et pourtant, ses noires prunelles ne cessaient de veiller sur elle comme s'il s'agissait d'une petite chose qui pouvait se blesser d'un instant à l'autre. « J'ai fait des recherches. » Ne travaillait-il pas pour Scotland Yard ? « Emma habite un peu au sud de Cambridge. Il faut 6 heures environ pour s'y rendre en voiture. C'est un peu long comme trajet, il vous faudra trouver une raison de vous y rendre en passant inaperçu. » Ça ne serait pas forcément aisé, mais si vraiment, elle voulait toquer à sa porte sans la prévenir, il lui faudrait passer par là. « Je peux vous envoyer un taxi. » A défaut devenir avec elle, quand bien même il aurait préféré être présent, il était certain que la présence d'un Earl changeait bien des comportements chez certaines personnes. Surtout chez des loup-garous maudits.

« Il n'y a pas de décès qui ressemble à des morts par loup-garous autour de chez elle. Il est possible qu'elle ait trouvé quelqu'un d'autre pour l'enfermer lors de ses pleines lunes, ou de ses transformations volontaires. » La vieille louve roula des yeux, visiblement peut encline à valider cette version. Morghann l'interrogea du regard mais ne se heurta qu'à un parfait mutisme. Ses fantômes n'avaient vraiment plus aucun respect pour lui... Il devenait trop laxiste, assurément. « Vous ne me faites toujours pas confiance. » fit-il à l'attention d'Emily, un constat, une évidence. Il fallait croire que porter le nom Earl faisait de lui forcément un ennemi. Il vira son regard sur la jeune louve : « Lorsque vous serez prête, rentrons. » Une invitation à en finir, un peu froide et agacée.

Lun 2 Mai - 22:16
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Meade Camille Alexander
L'étrange sous la normalité : Lorsqu'au matin, je serai humaine,
Je n'aurai pas rêvé, ni sommeillé,
Mes actes ne seront plus qu'une idée,
Aucun souvenir ne traversera mon esprit.
Ne pas savoir est ma malédiction,
Regretter est ma rédemption.
PROFESSION : Étudiante
Crédits : Elle Fanning
Messages : 354
Points : 4052
Meade Camille Alexander
L'Altruiste
Elle croisait son regard, de temps à autres, jusqu’à ce qu’elle l’évite complètement, ces prunelles noires trop difficiles à fixer qui ne la lâchaient pas une seconde. C’était trop difficile et trop lourd, n’en était-il pas conscient pourtant? Elle qui n’était pas de noble famille, avait appris que ce n’était pas bienséant, elle ne tenait pas à ces conventions mais ils allaient souvent en sa faveur. Aussi était-il difficile de rester calme sous ce regard onyx. La jeune fille leva enfin les yeux, se demandant s’il comprenait. Ils avaient ce point en commun, cette situation familiale délicate voir dysfonctionnelle. La petite louve eut envie de répondre ''Bien sûr que je sais ce que c’est qu’une famille’’, les sourcils froncés. De ce qu’elle en savait elle était plus proche de son père que le sorcier ne l’était, peut-importe ce qu’il pouvait en dire. Et il n’avait pas le droit de dire qu’il n’avait pas droit à ce statut, que ce n’était qu’un papier. Meade savait ce que son père avait donné pour elle, le temps, le travail et la souffrance. Il méprisait les humains, mais il restait son père et un nécromant ne pouvait lui enlever cela.

Elle posa sa main sur celle de la vielle louve, la serrant un peu de baissant la tête. ''Et elle est morte ''pensa-t-elle tout bas. La tristesse se lisait beaucoup trop bien sur son visage. Elle ne savait pas ce qui la poussait à laisser tomber son masque, mais ce manque de méfiance allait finir par la tuer, s’il ne tuait pas tous ceux qu’elle aimait pour refroidir son cœur. Elle était morte et c’était de sa faute. Ils auraient pu l’aider, la sauver, la ramener au près d’Emma mais ils l’avaient achevée. Pour se protéger, ils avaient pris sa vie et elle ne leur en voulait pas.
''J’inventerai un roadtrip avec des copains, ou juste une personne. Si je fais exprès pour y aller avec un garçon papa me posera des dizaines de questions sur lui et oubliera de soupçonner quelque chose. ''


C’était un peu cruel, mais meade ne pouvait s’empêcher de trouver drôle lorsque son père s’inquiétait pour rien. Quelle étrange chose que d’assumer qu’elle aimait les garçons, de toute manières. De toutes les bêtises qui auraient pu lui déclencher un arrêt cardiaque c’était bien la seule qu’elle n’avait pas fait. ''Je veux dire…vous pourriez venir, mais au moment où je la rencontrerai, il faudra rester dans la voiture où ailleurs…’’ Cela la rassurerait un peu d’avoir cette sécurité en terrain inconnu, mais elle saurait se débrouiller et Emily pourrait l’aider en cas d’urgence. Elle se demandait si sa forme fantomatique pouvait se transformer en loup…

Elle jeta un œil sur la brève dispute, c’était un gros mot pour la petite remarque qu’il avait fait, mais un échange de regards pouvait être plus douloureux qu’un dialogue. Évidemment qu’elle ne lui faisait pas confiance, il l’avait tuée…Certes c’était nécessaire, mais c’était quand même une bonne raison. Elle soupira avant de regarder un moment le nécromant, irrité. Il pouvait bien se plaindre qu’elle le détestait, supposément, mais c’est lui qui agissait comme si tout cela était une corvée et que la situation était désespérante. Il y avait un mur, entre eux, basé sur une famille, prétendrait-il mais il ne s’agissait que d’impressions, de cette méfiance qui avait disparu et de cette différence. La seule chose qui les unissait était ce projet. Et s’il continuait à agir comme un collègue qui détestait ses coéquipiers, ce serait effectivement insupportable.

La petite louve prit appui sur le lit avant de se lever, délicatement, elle attrapait ensuite la petite couverture qu’elle était heureuse de ne pas avoir déchirée en morceaux. Elle bougea un peu les orteils avant de se diriger vers le salon, puis enfila ses chaussures. Meade quitta la maison, son regard clair aussi vide qu’à son habitude, elle entra dans la voiture, replongeant dans le silence initial de leur arrivée.

Sam 7 Mai - 16:25
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La Première Lune | Meade
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