Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Partagez
 

 Rien qu'une signature

Invité
Invité
Voilà des semaines qui s'étaient écoulé encore. Les choses allaient mieux, beaucoup mieux même... Les rares disputes avaient été minime depuis le passage au centre commerciale et Ayzebel prenait un peu plus plaisir à se laisser aller aux petites fantaisies du Earl. Morghann était toujours présent, toujours là pour elle et chaque instant en sa compagnie était un délicieux moment qu'elle n'aurait échanger pour rien au monde. Pourtant ce matin là, Ayzebel était particulièrement nerveuse. C'était le grand jour, celui où son amant allait devenir propriétaire de la librairie... En soit cela lui faisait un pincement au cœur, l'endroit avait été acheter avec ses économies à la mort de Damian, devoir le vendre était... Difficile. Mais après tout, c'était elle qui avait proposer l'idée, elle avait suffisamment confiance en Morghann pour lui donner les clés de la librairie.

Face à son armoire, Ayzebel ajusta ses boucles brunes, observant son reflet dans le miroir. Cette grosse robe sombre, une parmi quelques autres.Non, elle ne pouvait pas aller chez le notaire habillé ainsi. Esquissant une grimace de dégoût, elle retira la robe et la jeta sur le lit avant d'ouvrir l'armoire. Elle fouilla, soulevant les différent vêtement, observant tout ceux qu'elle avait acheté avec Morghann... Tout ça et pourtant pas une fois elle ne les avait mit. Il était peut-être tant à présent.... Dans un soupir, Ayzebel s'empara du pantalon de cuir et du haut marin qu'elle avait choisit ce jour là au centre commerciale. Les premiers d'une longue liste... C'était aussi symbolique que ce jour, où elle allait vendre sa boutique. Le regard de la libraire se posa sur le réveil qui indiquait 9h12... Ils avaient rendez-vous à 10h. Bien... Encore quelques minutes de préparation et elle serait prête. Donc... Il fallait être potable, ne pas passer pour une grosse souillon. La salle de bain fut rejoins et avec autant d'entrain qu'une larve à l'éclosion, la jeune femme observa le maquillage acheté par le Earl... Pas envie. Mais il le fallait. Résignée, Ayzebel passa le far à paupière clair sur ses yeux, le mascara puis finalement un léger rouge à lèvre discret mais qui donnait à son visage une touche de lumière et lui donnait l'air moins maladif. Et surtout plus chaleureux. C'était étrange de se revoir comme ça... Et c'était idiot de se mettre ainsi surtout. Ah la nervosité...

Finalement c'est via le transport en commun que Ayzebel rejoignit le quartier des affaires et l'adresse à laquelle se trouvait le notaire. Devant la porte du bâtiment, la jeune femme resta cloué sur place. Bon sang, elle avait ce nœud à l'estomac... L'envie de vomir état si forte... Son regard se posa sur une plante dans un bac en pierre qui décorait l'entrée et l'observa faner brutalement. S'agitant nerveusement, la sorcière se plaça devant, agitant les mains.

« Zut.. merde ! »

Et comme toujours sa magie débordait. Pivotant rapidement, elle observa la rue. Personne ? Parfait ! Soufflant un coup, Ayzebel recula et finalement pivota à nouveau, ouvrant la porte et entra. La salle d'attente était vide... Enfin presque. Un homme charismatique était là, calme et froid. Morghann. Déjà arrivé ? Ayzebel déglutit et s'approcha doucement, prenant place à côté de lui murmura d'une voix faible.

« Bonjour... Monsieur Earl. »

C'était vraiment horrible de jouer la carte de la simple connaissance. I valait mieux ne pas penser à lui comme le merveilleux amant qu'il était. Ou bien à ses caresses... Ses baisers... Ses cadeaux et... Oh mon dieu. Mais si, elle y pensait ! Serrant les dents, la jeune femme détourna le visage, faisant mine de regarder les tableau au mur. Super intéressant, vraiment... Ou pas. La sorcière croisa les jambes doucement, agitant légèrement son pied chaussé des escarpins offert par Morghann. C'était son truc ça, chaque fois qu'elle était nerveuse, elle passait son temps à gigoter... Comment faisait-il lui, pour rester aussi calme ? Et le prétexte d'être un Earl n'était pas à mentionner. Ayzebel se risqua à un regard vers lui et murmura.

« Ah... Au fait.... Parce que je ne l'avais pas encore fait alors.... Je tenais à vous dire merci, de sauver ma boutique.... »


Elle déglutit, lui jetant un regard insistant et souffla faiblement.

« … Monsieur Earl. »

Dim 20 Déc - 13:49
• • • • • •
Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
Morghann avait décalé une partie de son travail de la matinée afin de placer ce rendez-vous matinal auprès du notaire. Il avait invité Ayzebel à le rejoindre sur place. Bien évidemment, quand on avait un programme, il ne se passait jamais comme on le voudrait. Il avait du faire un crochet à l'Hôtel de Ville car enfin... Enfin, il avait cette mission qu'il avait attendue avec tant d'ardeur : celle d'examiner Anthony Evans. S'il en jubilait, il en était tout aussi préoccupé, incertain de ce qu'il pourrait découvrir. La paperasse protocolaire exécutée, il quitta son lieu de travail presque hâtivement et se rendit au notaire. Il retira ses boots boueuses pour enfiler de belle chaussures cirées ainsi que sa veste en cuir. Il quitta son véhicule et pris sur la banquette arrière une cravate bleue et une veste sombre de costume s'alliant d'avantage aux circonstances. Chez le notaire, il représenterait plus que sa propre personne, il serait l'incarnation de sa famille et il se devait d'être irréprochable.

A l'accueil, il n'eut à peine à s'annoncer que la secrétaire l'invitait en salle d'attente, s'excusant presque de l'indisponibilité immédiate de la notaire pour le fils de Pryam. Morghann la dégagea aimablement de son inquiétude et s'installa, droit et noble sur un fauteuil. L'attente serait confortable : ils avaient de belles banquettes de cuir. Au son de talons sur le parquet ciré, Morghann releva ses noires prunelles sur l'arrivante. La préoccupation qui marquait son regard à l'idée de trouver prochainement le Réanimateur, fuyait pour afficher une certaine surprise. Il ne s'était pas attendu à la voir vêtue de la sorte. Ça lui plaisait, véritablement. C'était probablement la première fois qu'elle s'affichait officiellement avec lui et se montrait à la hauteur d'une femme qui travaillerait bientôt pour un Earl. Il se leva, serra sa main : « Madame Tenak. » fit-il gravement pour la saluer avant de reprendre place dans la banquette et d'être rejoint par sa future employée.

Il n'osait la regarder. D'une part, parce qu'il restait très songeur sur son passage rapide au travail de ce matin. D'autre part, il lui aurait été très difficile de la contempler tout en masquant le large sourire qui voulait se faire une place sur son visage. Mais elle engagea la conversation, ce qui l'obligea au moins à laisser traîner sur elle ses prunelles. Diable, comme elle était ravissante, rayonnante au possible. Il avait envie de la complimenter, la prendre dans ses bras... Il devait se contenter de la dévorer des yeux. « C'est mon devoir, Madame Tenak, que j'accomplis. Mes ancêtres ont fondé cette ville. C'est à moi de la préserver de quelques opportunistes. Votre famille a toujours su apporter son soutien à la mienne. C'est un juste retour pour les vôtres aujourd'hui. » Il laissa son regard scruter la pièce vide. Ils étaient seuls... mais il était certain que la secrétaire pouvait les entendre de l'accueil et ils n'étaient pas à l'abri que le notaire fasse une entrée inopinée. « Je vous prierai toutefois de m'attribuer le titre qui me revient, Madame. Je suis un Lord. » Il était calme cependant, son ton n'avait rien du sermon mais il la reprenait, il n'avait pas le choix. « Vous êtes pardonnée. » fit-il, raide et rapide, avant qu'elle ne se perde en excuses qu'il ne voulait entendre.

Il fixa ce pied qui tremblait nerveusement dans son escarpin. Il prit alors une assise confortable et plus détendue afin que son attitude apporte de façon inconsciente le soutien qu'il ne pouvait lui apporter de vive voix. Il aurait voulu qu'elle ne soit pas à ce point tendue. Ce n'était qu'une signature et si Morghann avait l'habitude... Ça n'était probablement pas le cas d'Ayzebel. Il posa une main sur ce genou frémissant, l'intima silencieusement au calme de son regard enténébré avant de retirer rapidement son contact. « Nous ferons quelques travaux dans votre boutique. Une vitrine notamment, pour lui donner plus de visibilité. Parfois, adopter une autre apparence rend les choses complètement différente. » Son propos était double. Il parlait tant de la vitrine que d'elle et de sa tenue du jour. « Plus ouvertes, plus accueillantes. Vous en convenez ? » Bref sourire en coin.

Dim 20 Déc - 14:56
• • • • • •
Invité
Invité
Lord... Ah.
Il n'aurait pas pût simplement se taire et jouer le jeu ? Ayzebel pivota le visage lentement et posa sur Morghann un regard perplexe et accusateur. Lord, Lord.... Monsieur c'était bien aussi. Qu'est-ce qu'elle s'en fichait de son titre.. Surtout qu'à leur rencontre il ne lui avait jamais dit quoi que ce soit lorsqu'elle l'avait appelé, à mainte reprise, Monsieur Earl. Bonjour l'angoisse... Secouant faiblement la tête, Ayzebel souffla.

« Navré Lord Earl... Je ne suis qu'une femme de la plèbe, je ne suis pas très familière avec les titres. »


Susurra t-elle d'un ton froid. Dans un soupir, elle observa le sol en silence. C'est fou comme le temps semblait passer lentement... Trop lentement. Au moins Morghann tâchait de faire un minimum la conversation. La jeune femme se racla la gorge et lâcha à son tour.

« Oui euh... je ne suis pas très familière non plus avec les liens de ma famille, inutile de me remercier pour ce que je n'ai pas fait. »

Et c'était vrai. Elle n'avait aucun mérite. Ayzebel ne faisait que porter le nom de sa mère. Inutile aussi de mentionner son bannissement. Cependant elle était réellement reconnaissante envers Morghann pour ce qu'il faisait. C'était fou tout ce qu'elle envisageait de faire grâce à cela... Déjà, partir en vacances, ça c'était une bonne chose ! Seule en revanche, c'était tout de suite moins amusant... Quoi que. La sorcière glissa une main dans sa chevelure, massant légèrement sa nuque. Au vu des frais que représentait la boutique, elle n'aurait purement pas beaucoup d'argent, mais au moins un peu, assez pour se permettre un peu de repos. Un repos bien mérité. Malgré cette agréable rêverie, Ayzebel sentait toujours la nervosité l'habité... Pourquoi tout semblait être une épreuve insurmontable ? Et cette boutique, ce n'était qu'un local après tout... son attachement était sans doute disproportionner... mais c'était chez elle. C'était son refuge, ses livres étaient ce qui lui permettait d'oublier... Non... Non, Morghann aussi. Oui, Morghann aussi l'aidait à oublier, plus encore et... Hey oh. C'était quoi ça ? Crispée sur sa chaise, Ayzebel semblait aussi tendu sur la corde d'un arc alors que la main du Earl se posait sur son genoux. Oh bon sang... Ce simple geste électrifia tout son corps. Si elle n'avait pas été dans un lieu publique,le nécromant aurait fini avec une chemise arraché et attaché avec l'aide de sa cravate pour une séance de câlins très intimes. S'empourprant à cette idée qu'elle chassa rapidement, la sorcière décroisa les jambes pour les recroiser, changeant de jambe d'appuie et remua sur sa chaise et souffla.

« Hein ? Euh oui... une vitrine... »

Pinçant les lèvres, la femme pivota le visage et darda sur Morghann son regard clair et lâcha simplement.

« Euh.. Attendez, quoi ? »

Il voulait mettre des fenêtres et une vitrine à sa boutique?Mais on allait la voir de dehors ! Oh non, elle n'aimait pas les gens, elle avait peur des gens. Et qui mieux que lui pour comprendre cela ? Au centre commerciale ils étaient deux bêtes terrorisées dans la foule. Encore plus angoissée, Ayzebel leva la main, mimant le geste à la parole.

« Mais euh... Une toute petite vitrine alors.... ? Tout petite... pas très grande... Moyenne pourquoi pas.... Vous voyez le genre ? »

Si elle avait pu se mettre à genoux devant lui pour le supplier elle l'aurait probablement fait. Être exposé aux gens... Et puis quoi encore ? Bon d'accord, c'était pour la survie de son commerce... mais tout de même !

« Et quand vous dites accueillante... vous... entendez quoi, au juste ? »


Oui parce que tout de même, cette notion la laissait perplexe. Il faut dire que Ayzebel n'accueillait pas sa clientèle avec le sourire, Morghann pouvait en témoigner. Certes polis mais loin d'être chaleureuse, voilà qui n'aidait pas. Avant même que Morghann ne réponde, Ayzebel le toisa et souffla froidement.

« Je suis une femme tout à fait accueillante. Quand je le veux. »

Dim 20 Déc - 15:20
• • • • • •
Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
Ça ne lui plaisait pas, à Ayzebel. Il n'y avait qu'à voir son visage pour le sentir. Morghann la fixa avec un sérieux religieux. « Alors vous apprendrez, Madame Tenak. Et vous comprendrez que je ne peux vous privilégier pour quelques motifs que ce soit. Si je vous tolérais, je devrai le tolérer d'autres. Et les membres de ma famille agissant de concert. Les Earl n'ont pas forgé leur trône avec de la complaisance. Si nous voulons une place en ce monde, il nous faut la prendre... Et la tenir. » Il tâchait de lui faire comprendre que son propos ne lui était pas destiné pour être nocif. Il se devait de maintenir une certaine ligne de conduite, surtout lorsque la secrétaire du notaire se trouvait dans la salle adjacente et que leur conversation pouvait lui parvenir. « C'est avec ce protocole que mes ancêtres ont fondé Last End et c'est avec ce protocole également que je suis en mesure d'apporter mon soutien à votre travail, Madame Tenak. » S'il n'avait pas été un Lord et respecté, ils ne seraient pas ici, chez un notaire, à conclure la cession de la librairie en faillite. « Plèbe ou non. Là n'est d'ailleurs pas le propos. J'ai beaucoup de respect pour le travail de transmission du savoir dont vous êtes la bienfaitrice. Ayez alors la bonté d'agir de même à l'égard du travail de ma famille. Nous gouvernons et vous portons les titres pour lesquels nous avons longuement travailler. » Il ne saurait être plus clair à ce sujet. Il ne la prenait pas pour une fille du bas peuple et aurait agit de même avec tout autre : il ne pouvait simplement pas laisser sa famille se voir ôter le privilège d'un travail de longue haleine et se faire insulter en public.

Il dut la reprendre également au sujet de la famille Tenak. « Vous n'avez plus de liens avec votre famille, mais vous en avez eu, par le passé. Et vous avez accompli leurs traditions. » Elle avait eu l'éducation des femmes Tenak, elle avait connu le sabbat pour servir les ambitions génitrices de sa famille et elle en avait payé le lourd tribu. « Je considère que ces remerciements vous reviennent donc de droit. Chacun, né dans une famille, se voit forgé d'une telle façon que ses ancêtres l'ont voulu. Que ce soit une formation politique et noble pour moi-même ou du plus simple des rites... Certaines mères embrassent leur enfant avant qu'il se ne couche. Cet enfant reproduira l'acte avec les siens, qui eux-même transmettront. Que nous le voulions ou non, certaines choses nous ramènent toujours à notre famille. » Il était assez bien placé pour le savoir, lui qui était revenu à Last End en septembre après près de vingt années d'exil. Et Ayzebel... S'était-elle rendu compte qu'elle était elle aussi revenue à Last End après le décès de son mari et de son fils ?

Il détourna le regard, toujours assez préoccupé, comme s'il ne parvenait à oublier le Réanimateur qui l'attendrait bientôt. Une lourde responsabilité qui lui incomberait prochainement. Le Cénacle devait s'attendre à ce que son rapport repousse l'irréel des actes d'Anthony Evans à une logique fondamentale et scientifique. Protéger le Secret : voilà la tradition qui ancrait sa propre famille et qu'il accomplirait par devoir. Tout comme il protégeait le Secret en rachetant la boutique d'Ayzebel et quelques autres de l'envers. Il reporta son attention sur elle, fronçant les sourcils lorsqu'elle parla de la vitrine. Puis de son caractère accueillant. Elle avait raison, elle savait être accueillante quand elle le voulait... « Et quand je le voudrai. » rajouta-t-il, avec un calme souverain. Il était son employeur. S'il réclamait d'elle qu'elle soit accueillante dans le cadre de son travail, elle le serait : ça n'était en rien une exagération, c'était tout ce qu'on attendait d'une libraire qui savait faire du chiffre d'affaire. « Vous aurez une grande vitrine, Madame Tenak, que vous arrangerez toutes les semaines avec les nouveaux arrivages pour la rendre plaisante et pour donner envie d'entrer. Qu'est ce qui vous contrarie à l'idée d'avoir une vitrine ? » Il l'interrogeait, serein, pas certain de cerner les raisons pour lesquelles elle réagissait de la sorte. « Quand je dis accueillante, je pense à quelque chose d'élégant avec un fond de sourire. Il me semble ne pas réclamer de manière exagérée. Je n'ai jamais beaucoup aimé les pots de fleurs en mini-jupe et décolleté profond, si c'est cela que vous craignez. » Son regard se porta sur la tenue qu'elle avait, puis sur elle : « Vous semblez vous en sortir à merveille. » Il ne voulait encourageant en la matière et c'était sa manière détournée de lui dire qu'il la trouvait ravissante aujourd'hui. Qu'il voulait qu'elle poursuive en cette voie et que l'apparence qu'elle aurait raisonnerait dans sa vie. Elle aurait une clientèle qu'elle apprendrait à connaître et à apprécier, comme des amis en devenir à qui elle demanderait des nouvelles. Cela viendrait progressivement, et elle s'y habituerait, il en était certain.

« Ne vouliez-vous pas du changement ? » Elle en aurait, certainement. Pour sa part, dirigeant de la librairie, il ne pouvait se permettre d'investir dans un commerce qui ne rapporterait pas. « Je peux comprendre que cela vous effraie, que vous ne sachiez pas exactement vers quel horizon vous marchez. Je suis toutefois convaincu que vous trouverez en vous la force de vous habituer à tout ceci, j'ose même songer... Que cela vous plaira. » Tout comme elle avait aimé les sous-vêtements qu'il lui avait choisi. Il y aurait de la vie, bientôt, dans sa librairie. « Tout cela ne tient vraiment qu'à vous et à votre volonté de sortir de l'ombre. » Une pause, puis il reprit : « Je ne m'attends pas à ce que cela soit facile et que tout change du jour au lendemain. Mais vous avez des personnes autour de vous sur lesquelles vous pourrez vous reposer pour mieux rebondir. »

Dim 20 Déc - 17:00
• • • • • •
Invité
Invité
Leur trône... ?
Se prenaient-ils pour des rois ? Bien que cela n'avait que pour but de paraître pour une discussion formelle aux oreilles de la secrétaire, Ayzebel décelait dans ces mots une forme de vérité. Il y croyait, c'était une évidence. Arquant un sourcil, la femme pencha la tête sur le côté et fixa ardemment son amant avant de murmurer simplement, sans énervement et avec un calme auquel Morghann n'était de toute évidence, pas habitué à voir chez elle.

« Prendre la place que l'on désir dans ce monde ? Très bien, alors j'exige que vous vous adressiez à moi comme être humain à un autre, Lord Earl. Vous voyez, j'exige oui... Je ne fais que mettre en pratique vos paroles après tout. Donc... Parlons comme des gens civilisé vous et moi et laissons donc les titres de coté. Je vous en serez très reconnaissante. »

Un léger sourire narquois se dessina sur les lèvres rosées de la jeune femme. Ah il voulait la jouer ainsi ? Se cacher derrière se masque odieux du parfait petit Earl ? Eh bien Ayzebel allait gentiment lui remettre les pieds sur terres. Pour cela inutile de l'énerver, le titiller serait amplement suffisant. Et rien de mieux que d'être une femme pour cela... Surtout une femme qui connaissait quelques poits faible chez le sir en question... Passant sa main derrière sa nuque, Ayzebel crocheta sa longue chevelure qu'elle ramena par dessus son épaule, dévoilant sa nuque et une partie de sa clavicule avant de finalement ouvrir sa veste en cuir et murmura.

« Quelle chaleur... Vous permettez que je me mette à l'aise, Lord Earl ? »

La veste fut retiré et posé sur la chaise d'à côté.  La femme s'enfonça dans sa chaise, confortablement et continua d'observer la pièce puis à nouveau décroisa les jambes et les recroisa pour changer d'appuis tout en écoutant les paroles de Morghann.

« Oh mais entendez le bien, je suis ravie du... soutient... que vous apportez à mon travail. Je suis reconnaissante à l'homme qui empêche à ma boutique de couler. Vous me rappelez à quel point j'ai été affreusement médiocre dans ma façon de gérer mon commerce. »

Une petite pique gratuite, une. Il fallait bien jouer le jeu après tout... Et tromper l'ennui. Parce que mine de rien, le notaire était en retard. Ayzebel baissa les yeux et observa la petite montre attaché à son poignet et qui affichait 10h08... Et bien, en voilà un autre qui n'avait pas peur de prendre des risque... Avec un léger soupir, la jeune femme ouvrit son sac à main, sortant un petit livre de poche et commença à s'éventer avec. Si le geste paraissait anodin, il n'en était rien puisqu'il visait à envoyer son odeur en direction du Earl. Reconnaîtrait-il l'un des parfum qu'il avait acheté quelques temps plus tôt ? Évidemment. Subtile et fruité, très sucré... Ayzebel s'était grandement prit d'amour pour ce délicat arôme que son amant s'était évidement empresser de lui acheter comme bon nombre d'autre chose. Elle devait l'avouer, c'était plaisant que de porter ce parfum, aussi bien pour elle que pour lui.

Pourtant, le jeu fut rapidement oublié quand Morghann fit mention des traditions des Tenak. Comment osait-il faire mention de ça ? Ayzebel pivota le visage, abaissant son livre et fixa Morghann avec un regard perplexe et une expression de dégoût peint sur le visage. La seule tradition qu'elle avait perpétué était le sabbat alors qu'elle n'était encore une enfant. Une tradition qui l'avait conduit à donner naissance à un bébé mort né. C'était bas de sa part... Vraiment très bas et bien qu'elle pouvait sentir que le Earl tentait aussi de la rassuré derrière les formes qui faisait la prestance d'un Earl, elle avait bien du mal à digérer cette remarque et la jeune femme murmura simplement.

« Oui, rien ne vaut les traditions familiales, n'est-ce pas ? Elle nous conduit indéniablement au bonheur, vous en savez quelque chose. »

Inutile de s'attarder sur son énième blabla sans intérêt au sujet de la famille. La sienne lui avait tourné le dos, n'avait jamais souhaiter son bonheur. De toute évidence, il en avait été de même pour lui. Pourtant il avait raison, quelque chose les ramenaient toujours vers leur famille... indéniablement. La jeune femme baissa les yeux et hocha la tête positivement avant de souffler à nouveau, observant le mur face à eux et se remit à s'éventer machinalement. Elle n'aimait pas la tournure de la conversation, elle n'aimait pas non plus Morghann sous ses grands airs de Lord Earl...  Non, elle préférait Morghann avec cette tendresse qui le caractérisait si bien. Ainsi, à son tour il exigeait qu'elle soit accueillante, notamment quand lui le voudrait. L'ordre était clair. La jeune femme pivota le visage, le fixant froidement alors qu'elle écouta sa question et murmura simplement, d'une voix faible.

« Je vous faire une confidence... Je suis terrorisé... La foule me fait peur. Les gens m'effraient. »

Il comprendrait, c'était ses propres mots lâché à son oreille au centre commerciale. Ayzebel se voulait sincère, trop peut-être puisque ces mots était l'exacte vérité. Pourtant le petit compliment du Earl lui arracha un doux sourire, discret cependant. Elle ne répondit pas, son regard le fit pour elle alors que doucement, elle tira son sac à main pour le poser ses cuisses et fit mine de chercher dedans. En réalité elle s'empara de son téléphone porta et laissa le bout de ses doigts effleurer l'écran tactile pour écrire un petit sms qui fut rapidement envoyé à son ami et amant.

DE Ayzebel Tenak, A 10h13
Je t'adore  Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore Je t'adore ♥

Elle se mordit légèrement la lèvre, relevant le visage et fit mine de regarder le mur à nouveau. Quoi de mieux qu'un petit sms envoyé en secret dans l'ombre d'un sac à main ? Ils avaient dire, faire semblant, se disputer pour un oui ou pour un non, Morghann restait son adoré, son privilégié. La jeune femme inspira longuement et murmura, sans oser le regard, prenant toujours cette distante avec lui pour la cause.

« L'ombre, my Lord... A été mon unique refuge durant de longue année. Il y fait toujours bon vivre, c'est mieux que d'aller se brûler à la lumière du soleil... »

Ayzebel marqua un pause et tourna le visage, écoutant le dernière paroles du l'homme. Bon sang, à cet instant, elle n'avait qu'une envie c'était de lui sauter dans les bras et l’étouffer sous une salve de baiser passionné. Oui, elle en était certaine, avec lui à ses côté elle pourrait y parvenir. Il était son meilleur espoir et à nouveau, alors qu'elle le gratifier d'un léger sourire, la porte s'ouvrit et le notaire fit son apparition, brisant ce cours instant de répit.

Dim 20 Déc - 19:09
• • • • • •
Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
La réponse d'Ayzebel le marqua d'un sourire, fin, craquelant son masque sans le détruire. Il était probablement le dernier à ne pas la prendre pour autre chose qu'un être humain. Il espérait seulement qu'elle en soit consciente car c'était un point essentiel à ses yeux. Elle lui réclamait quelque chose qu'il lui offrait déjà, mais pas officiellement. C'est la raison pour laquelle il répondait : « Je ne le peux, Madame Tenak. Je suis un Lord et cela fait partie de moi. Que vous souhaitiez m'en dévêtir n'y changera rien, c'est gravé à même ma peau. Vous ne pourrez me l'ôter, à défaut, il serait plus sage de votre part de vous en accommoder. » Ses noires prunelles la fixait, longuement, comme pour ancrer son propos en elle. Il était un Earl et cela changeait beaucoup de chose dans leur relation. N'avait-elle pas remarqué qu'elle était asymétrique ? Que même s'il l'adorait, il voudrait toujours asseoir son ascendant sur elle ? Une domination qu'il l'aurait volontiers laissée remettre en cause en tout lieu privé, mais pas ici. Il ne pourrait la laisser prononcer le dernier mot sur ce point-là.

Il la contempla dégager sa nuque et demander à ôter sa veste, alors qu'en lui, il se sentait attiré, irrémédiablement. « Je vous en prie. » fit-il, plus machinalement qu'autre chose. On lui avait appris les bonnes manières, il ne faisait que les appliquai même s'il savait pertinemment qu'elle était en train d'en jouer admirablement. Sa nuque, son parfum, le mouvement de ses jambes auraient pu lui faire tourner la tête s'il n'avait pas acquis au gré des années une certaine maîtrise de lui-même. Il lui rendit un sourire crispé. Au fond de lui-même, il espérait pouvoir obtenir quelque chose d'elle, une femme capable de collaborer avec lui-même et avec sa famille lorsqu'Howard serait au pouvoir. Elle avait de bonnes idées, savait adopter de bonnes stratégies. Il y avait quelques manquements, mais il lui apprendrait... Progressivement, il l’élèverait, comme une apprentie et il saurait faire d'elle une alliée d'excellence. « Vous déformez mon propos, Madame. Votre travail n'a rien de médiocre. Je n'investirais pas dans votre boutique si je ne croyais pas en vos capacités. » Elle avait connu de sombre événements, venant entacher la qualité de son travail, progressivement. Mais la qualité restait là et Morghann avait espoir de les faire émerger à nouveau.

Sa remarque au sujet des traditions de la famille Tenak eut une réponse immédiate sur le visage d'Ayzebel mais Morghann n'en perdit pas de son expression froide et calme à la fois. Son sacrifice, la perte de son premier enfant avaient été des actes très douloureux, faits dans les traditions, honorant la soumission de sa famille à celle des Earl... Sa souffrance avait-elle été reconnue ? Ne serait-ce une seule fois par les Earl ? Non jamais et c'était cette reconnaissance qu'il lui rendait aujourd'hui. « Certaines traditions conduisent au bonheur, Madame. D'autres non. J'aimerais croire en celles qui y mènent et panser celles qui n'y aboutissent. Ne suis-je médecin ? » C'était son travail de soigner les maux. Combien de femmes violées ou battues avait-il entendues à l'exercice de sa profession ? Combien de rapport avait-il produit à la cour, exprimant avec des mots scientifiques et psychologiques l'état terrible dans lequel elles étaient ? Il ne pouvait empêcher leur malheur mais œuvrait à ce que la justice soit rendue à la hauteur de leur sacrifice. Ce qu'il faisait avec Ayzebel n'était pas différent.

Il baissa les yeux, au souvenir de son même propos, précédemment soufflé à son oreille. « Je comprends. Rassurez-vous, il existe des vitrines qui permettent de ne pas voir à l'intérieur. Elles ont en général un fond occultant. Cela vous conviendrait ? » Il était possible de faire un compromis, alors il lui proposait sans réticences. « Nous n'empêcherez toutefois pas les gens d'entrer. Leur présence n'est pas désagréable lorsqu'elle devient familière. Ce sera à vous de la rendre familière. » Comme elle avait rendu celle de Morghann familière. Elle n'avait pas peur de lui, pourtant il était une personne ? Il ne s'attendait pas à ce qu'elle s'ouvre à eux comme elle s'était ouverte à lui mais quelques efforts pourraient rendre leurs entrevues agréables. Elle fouillait dans son sac et le regard de l'Earl s'abandonna sur la nuque dévoilée de la jeune femme. Il sentit son téléphone vibrer dans la poche intérieur de sa veste. Il avait toutefois appris à me pas sauter dessus, en particulier lorsqu'il discutait avec quelqu'un. « Mais l'ombre ne peut plus être votre refuge, à présent. Il y a des maisons dans lesquels il n'est plus possible de revenir. Soit parce qu'elles ont brûlées. » Comme la sienne, celle qu'il avait eu avec Kessy et Andrew. Loin... Si loin... Tout comme celle qu'Ayzebel avec eux avec les siens. « Soit parce qu'elles sont un tombeau. » Ayzebel se perdrait à vivre encore dans l'ombre, là d'où Morghann l'avait extirpée. « Cela brûle... Oui. Je le sais. » Il ne le savait que trop bien pour en pâtir lui-même. « C'est un mal nécessaire. Ne restez pas dans l'ombre, Madame Tenak. Les tombeaux sont toujours doux. » Mais funestes.

Son regard se porta sur le notaire qui se présentait et se confondait en excuses. Morghann lui sera la main et l’interrompit : « Ne perdons pas d'avantage de temps. » Voilà qui y mettait court, froidement certes, mais il n'avait que faire de rond de jambe qu'on servait au Earl, c'était bon pour son père, ça. Morghann préférait aller droit au but. Alors qu'il s'installait, Morghann jeta un coup d’œil à son téléphone, laissant un sourire se dessiner sur ses lèvres alors qu'il le rangeait en poche intérieure. Pas de réponse, il n'avait pas le temps et il n'était pas certain que les voir tout deux sourire alternativement au message de l'autre ne mette pas la puce à l'oreille du notaire. C'était un homme bien habillé, droit, digne serviteur de la famille Earl s'il avait pu, s'il avait été du monde de l'envers. Mais ça n'était pas le cas. Le notaire commençait à expliquer une à une des différentes parties du contrat de cession. Au moins, ils n'avaient pas droit à la lecture interminable, barbante et incompréhensible du contrat pur et dur. C'était l'une des raisons pour lesquels Morghann appréciait se rendre chez ce notaire. Il fut question de la valeur du fond de commerce convenu avec Ayzebel ainsi que de sa cessation d'activité et la reprise par Morghann qui en devenait le directeur.

Pour le reste, Morghann semblait s'y connaître, répondant aux questions légales avec une dextérité sans faille. Son cursus de médecin avait été achevé par un cursus de droit : il pratiquait la médecine légale. Le notaire tendit un crayon à Morghann qui signa le contrat avant de se tourner vers Ayzebel. « Rassurez-vous, ce n'est pas un contrat de mariage, Madame Tenak. » fit-il, s'amusant de cette conjointe signature. Il voulait surtout lui dire de ne pas stresser et de croire en lui pour l'avenir qu'il déciderait pour elle. Pendant ce temps, Morghann se vit remettre la rédaction les statuts de l'entreprise : « Vous ne m'avez pas confié le nom commercial de votre entreprise, Lord. » Il regarda Ayzebel, perplexe : « Votre librairie n'a pas de nom ? » Il était étonné... Et puis finalement pas tant que cela de la part d'Ayzebel : « Il va falloir en trouver un. » C'était plus une question pour une proposition de la part de la jeune femme. « Il n'y aura d'un seul salarié. Non deux, Maître. Je ne serai pas mon propre salarié. » Il ne toucherait pas de revenu sur cette librairie. Il réinjecterait les bénéfices en priorité dans la gestion de la société. « Oh oui... Comme pour les trois autres entreprises que vous avez rachetées cette semaine. Je suis navré de cette erreur, Lord. Je vous adresserai la version éditée. » Morghann acquiesça de la tête, rendant la feuille au notaire. « Vous ajouterez également 20 000£ dans le capital social de l'entreprise. » Il fit les deux chèques au notaire. Celui qui serait reversé à Ayzebel et celui qui serait injecté dans l'entreprise. « Alors ? Ce nom ? » insista-t-il auprès de la sorcière presque comme s'il lui réclamait le prénom d'un enfant.

Dim 20 Déc - 21:32
• • • • • •
Invité
Invité
A travers ses mots, elle sentait son affection, son réel désir d'aider et à quel point elle était plus pour lui qu'un insecte sous sa chaussure, comme l'aurait ainsi considéré le reste des Earl. Mais il restait ce qu'il était et elle savait très bien que derrière cela se cachait un dominant face à qui elle ne pourrait rien. Pauvre Ayzebel, en son fort antérieur elle savait que sa vie serait mieux loin de lui et de sa maudite famille... Mais son cœur lui hurlait de rester auprès de lui. Et visiblement, le cœur avait le dessus sur la raison. Le pire était qu'elle avait parfaitement conscience de cela. Mais Morghann était sa dernière lumière, quitte à se brûler les ailes. Il complimenta son travail, comme quoi celui-ci n'était pas médiocre... Une affirmation qui arracha un sourire triste à la jeune femme qui répondit une fois encore à vois basse.

« Pourquoi... La seule fois où je vous ai eu pour client, vous êtes repartit avec une minuscule petit journal qui ne vous a été d'aucune utilité.... »

Et ce fut un cadeau. Malgré l'état de ses finances, malgré la richesse du client, elle le lui avait offert de bon cœur tout en se montrant odieuse envers lui. Ayzebel détourna le regard, baissant les yeux doucement sans quitter ce sourire crispé. Comme elle aurait voulu qu'il puisse trouver une solution... Comme elle aurait voulu que ce soit grâce à elle, qu'une fois au moins dans sa vie elle ait put être utile à quelqu'un.Mais là encore, ce ne fut qu'un échec totale.

« Vous avez probablement dû jeter ce journal au feu depuis le temps... »

Et cela aurait mieux valu Qu'aurait-il fait d'un si pitoyable cadeau ? Morghann pouvait s'offrir ce qu'il voulait, il ne manquait pas d'argent. Alors un stupide journal écrit de la main d'un loup-garou plusieurs siècles en arrière. Quelle femme stupide elle était.... Le nécromant l'arracha à ses pensées en parlant de la vitrine. Une solution ? Le regard de la jeune femme s'illumina et elle hocha la tête et murmura.

« Voilà une bonne idée my Lord... Je vous remercie. »

Ah qu'elle l'adorait. Si elle ne s'était pas retenu, Morghann aurait reçu un nouveau sms dans la seconde qui suivait. Finalement ce fut le notaire qui mit fin à l'échange et la jeune femme se leva, prenant son sac et sa veste en cuir avant de venir, serrant la main de l'homme pour le saluer et entra dans le bureau avant de s’asseoir. Le sourire de Morghann ne lui échappa pas et la jeune femme du faire un terrible effort pour ne pas sourire à son tour. C'était bon de savoir qu'elle pouvait au moins le faire sourire, ce n'était pas un mince exploit... A bien y réfléchir, c'était la première fois qu'elle voyait ce genre de sourire sur son visage. Le cœur de la sorcière s'emballa mais bien vite le blabla incessant du notaire et de Morghann la ramenèrent à la réalité. Tout ça, elle n'y connaissait rien, tout ces termes utiliser.... Ayzebel resta silencieuse, observant les deux hommes avec un regard de merlan qui suintait un ennuie considérable. Enfin, on fini par s'adresser à elle... Pour signer le contrat. Le moment fatidique, celui qu'elle redoutait. La sorcière observa le papier, la signature du Earl en bas de page et saisit le stylo qu'on lui tendait. Le doute la prit et l'humour du nécromant ne l'aida en rien. Elle leva vers lui un regard alarmé et remplit d'émotion avant de fixer le notaire, puis Morghann, puis le notaire.... Non, elle ne voulait pas signer ce papier. D'accord c'est elle qui avait proposé à Morghann de racheter la boutique mais.... Cela ne voulait pas dire qu'elle voulait la vendre, réellement. C'était juste la meilleur solution possible. D'un geste tremblant, la jeune femme fit glisser la pointe du stylo sur le papier, y dessinant un gribouillis faisant office de signature et laissa son amant s'emparer de la feuille.Lui était terriblement détendu... Elle, pas le moins du monde.

Le cœur lourd, la sorcière s'enfonça dans le siège et observa le bois du bureau. Blablabla...blabla... bla. Cela n'en finirait donc jamais ? Qu'ils la laisse partir d'ici et s'enfouir dans son lit pour le restant de la journée à se gaver de glace en regardant de vieux nanars. Ayzebel fut à nouveau interpellé et nerveusement, elle observa les deux hommes et secoua la tête. Non, elle n'avait jamais donné de nom à sa boutique. Elle remua doucement et lâcha, agita les mains.

« Oh euh.... Eh bien... le mille feuilles ? Oh, l'abaissé ? Pour l'A B C... Euh si l'esquimo ? Parce que l’exquis...mot ! Oui non c'est pas... terrible. »

Anthony lui aurait assurément rit à un jeu de mot aussi naze. Pourtant là personne en sembla sensible à cet humour douteux. Le notaire la fixa comme si la foudre venait de lui tomber dessus. Parfait, elle venait de passer pour la parfait idiote. Morghann devait avoir honte d'elle à cet instant... Mais elle avait le droit de paniquer après tout, son dernier bien venait de lui être arraché par nécessité. La jeune femme pivota le regard et observa Morghann en soupirant, plongeant son regard dans le sien pour y trouver du réconfort. Mais elle n'y vit que le froid, deux gouffres sombres typiquement Earl.... Deux prunelles aussi noir que de l'encre. Fronçant légèrement les sourcil, la jeune femme eu un déclic immédiat.

« Noir d'encre.... »

C'était dans ses yeux à lui qu'elle trouva la solution. Soufflé dans un murmure à peine audible, elle continua de fixer les yeux de Morghann un court instant avant de relever le visage vers le Notaire et lâcha simplement.

« Noir d'encre. Appelez la... Noir d'encre. »

Finalement les papiers furent terminé et le rendez avec. Ayzebel salua froidement le notaire et sortit la première, filant jusqu'à l'extérieur du bâtiment et prit une grande goulée d'air. Hurler, pleurer... C'est tout ce dont elle avait envie à l'heure actuelle. La jeune femme enfila sa veste en cuir pour se protéger du froid et quand Morghann fut à son tour présent, la sorcière se tourna vers lui, lâchant.

« Bien, Lord Earl.... Félicitation pour votre nouvelle acquisition. »


Dédain, jalousie.... L'amante n'honorait point le sms écrit plus tôt dans la matinée.

« Quand vous aurez un moment, passez donc à la boutique. Maintenant que celle-ci vous appartient, il est temps que vous voyez... l'envers du décor. »

Dim 20 Déc - 22:59
• • • • • •
Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
Morghann l'avait fixée dans un silence religieux. Sans la blâmer des noms qu'elle proposait, il s'attendait à ce qu'elle trouve bien mieux. Patient, il attendait... Car sérieusement... Voyait-on un Earl à la tête d'une librairie qui s'appelait 'l’eskimo' ? Franchement ? Il avait une tête à brouter la banquise ? Intérieurement, il riait de ces lubies, ces étranges propositions émergées d'il ne savait où. Elle avait de l'imagination la libraire, la lecture devait l'aider pour beaucoup... Mais dans le cas présent, c'était... Trop ? Il plongeait alors son regard dans le sien, intense, comme pour l'inviter à passer un niveau au dessus. La dernière proposition lui convenait d'avantage. Il la gratifia d'un sourire calme même si en son cœur, il avait deviné ce qui avait pu à ce point l'inspirer. Les Earl avaient ces yeux d'un noir ténébreux, un noir surnaturel, hypnotisant. Un noir tiré tout droit du royaume des morts. Leurs prunelles s'étaient assombries de génération en génération, conférant à la descendance cette caractéristique atypique. Ce n'était plus du brun, même fort sombre. C'était à peine quelques reflets gris qui s'en dégageaient, comme les ombres d'un fantôme égaré au creux de leurs abysses.

Il acquiesça d'un signe de tête vers le notaire. La proposition était validée. Le rendez-vous s'acheva. Formalités accomplies, le sorcier devenait le dirigeant de cette enseigne. Une promesse qu'il lui avait faite à elle et qu'il tiendrait. Elle voulait gagner son argent : soit, elle l'avait à présent. Elle était son employée. Pourtant quelque chose sonnait comme un mécontentement, un dédain dans les félicitations qu'elle lui servait. Il arriva dans son dos, le regard perdu dans sa longue chevelure. Lorsqu'il fut assez près, il prononça gravement son nom, résonnant alors comme un ordre, un appel à la raison et sous couvert pourtant, une certaine tendresse, chaude, dans les accents sombres de son élocution : « Ayzebel. » C'était à la fois claquant et suave, les attraits de la domination sûrement. « Montez en voiture, je vous reconduis. » Un ordre qui ne tolérerait aucune contestation, dusse-t-il l'enfermer de force dans le coffre de sa voiture pour la transporter. Il déverrouilla la voiture, ôta sa veste, la délestant sur la banquette arrière avant de s'installer au poste chauffeur. Il défit les boutons des manches de sa chemise blanche et les remonta jusqu'aux coudes. Il défit avec soin sa cravate et un bouton. Il avait l'air tout de suite plus abordable tout en conservant l'allure princière d'un homme d'affaire.

« Le carnet ne m'a pas été inutile. » fit-il alors au sujet des loups-garous. « Il ne contenait rien qui puisse intéresser mon sujet mais... Il m'a ouvert un autre horizon. » Calme, il fixait devant lui avant de reprendre : « J'ai toujours cru que de beaux hommes de lettres sauraient m'apporter une réponse, qu'ils étaient de fiers expert... Mais leur discours a été stérile. Je me suis dit que ce n'était que des coquilles vides, des propos d'apparat comme savent si bien le faire ceux de ma famille... Mais que moi, je ne voulais pas entendre. Je voulais la vérité et la vérité n'était pas auprès de ceux qui parlent pour faire croire qu'ils savent... Mais auprès de ceux dont il était objet. J'ai rencontré une louve. Différente. Et je suis persuadé que c'est son soutien qui me donnera la clé. » Il l'espérait du moins. Les antidotes se trouvaient souvent en des lieux improbables : entre un Earl et leur créature maudite, c'était là, la terre fertile. « Je n'aurai pas songé prendre ce chemin sans le carnet. Alors non, je ne l'ai pas brûlé. Je l'ai gardé pour qu'il me rappelle que ceux qui sont persuadés d'avoir raison ne savent rien. Et que ceux qui savent... Sont ceux qui ont peur de se tromper. » Morghann avait terriblement peur.

Son regard directif se posa sur elle, aussi froidement qu'intensément : « Qu'y a-t-il ? » Autant désamorcer le conflit immédiatement. Il n'aimait pas ce genre d'affront : ne lui avait-elle pas elle-même proposé de racheter la librairie ? N'était-ce pas ce qu'il avait fait ? Pourquoi alors ce mécontentement ?

Lun 21 Déc - 22:07
• • • • • •
Invité
Invité
Son nom fut lâcher, comme un ordre pour lui imposer le silence et réclamer un appel à la raison. La femme pivota le visage, dardant son regard sur le Earl qui lâcha la reconduire chez elle. Bah tiens.... Hésitante, elle lâcha simplement, bien que froidement.

« Ayzebel... ? Navré, my Lord.... Mais les convenances vont dans les deux sens. Je ne suis pas familière avec vous, ne le soyez pas avec moi. Oh, et c'est mademoiselle Tenak, non madame. J'insiste sur le titre, voyez-vous. »

Il n'allait pas apprécier.... Pourtant, la jeune femme s'engouffra dans le véhicule, attachant sa ceinture et observa droit devant. Morghann quant à lui se mit à l'aise et lentement, elle glissa vers lui en regard en biais, observant ses mouvement.... Son sang ne fit qu'un tour quand il dénoué sa cravate et le haut de sa chemise.... Ce naturel qu'il avait, cette virilité.... C'était une tentation affreuse. Même de mauvaise humeur, elle ne pouvait s'empêcher de le fixer avec envie. Cette chaleur dans son ventre qui ne voulait pas la quitter... Damnation. Qu'il est aille au diable ! Détournant le regard, Ayzebel s'enfonça un eu plus dans le siège passager, fixant la route qui défilait, écoutant les paroles de Morghann. Il semblait plus vouloir la rassuré qu'autre chose.... Néanmoins elle l'écouta, respectueuse bien que souffrant d'une terrible envie de lui lancer un juron au visage. Voir deux, peut-être trois....

« Géniale, j'en suis ravie... vraiment. Enfin tu sais que ce n'est pas moi qui ai écrit ce livre ? Je n'ai fait que te l'offrir. Cela n'a pas soigné ton frère, c'est donc inutile, que tu le veuille ou non. »

La colère était remplacé par une sensation d'échec. Inutile.... C'était elle qui l'était. A quand remontait la dernière fois où elle avait fait quelque chose de bien pour quelqu'un ? Qu'elle avait fait quelque chose tout court, d'ailleurs... Ayzebel secoua la tête, elle s'en voulait... Morghann n'était en rien fautif de ce qui se passait à l'heure actuelle. Le sorcier loin d'être idiot et vu le peu de discrétion dont elle faisait preuve pour cacher ses émotions, vit immédiatement que quelque chose n'allait pas. La libraire soupira longuement, frottant son front nerveusement et lâcha.

« Tu veux dire à part que je viens de perdre la dernière chose que je possédais et qui avait de l'importance ? Rien. Enfin je suppose que l'échec professionnel toi tu ne connaît pas, entre autre chose. »

Elle s'en voulut aussitôt pour ses paroles et pivota vers lui le visage pour s'excuser du regard, posant doucement la main sur son avant bras d'une douce caresse et changea de ton immédiatement.

« Pardon Morghann.... Désolé, je sais bien que ce n'est pas de ta faute. Et puis c'était mon choix.... Mais te vendre la librairie était...Le seul choix raisonnable qui s'offrait à moi. C'est juste que.... Vraiment, c'était le dernier bien que j'avais. Cette boutique j'y ai mit mon âme... A présent ce n'est plus que quatre mur dans lequel je travaillerais machinalement en attendant l'heure de la fermeture. »

Alors qu'ils arrivèrent enfin près de la librairie, Ayzebel descendit du véhicule et entra dans la boutique. A leur passage, le bois au dessus de la porte afficha un symbole lunaire qui se grava de lui même. Un long soupir passa les lèvres de la femme qui jeta sa geste et son sac sur le comptoir avant de lâcher.

« Aller, viens avec moi.... Il est temps que tu vois ça de tes propres yeux. »

Pivotant, la femme ouvrit la porte qui donnait au sous-sol et descendit doucement les marches. Le faire en talons aiguilles n'avait rien de facile, c'était une habitude qu'elle avait perdu depuis un moment. Cette pièce sombre, Morghann la connaissait déjà, c'était ici qu'elle lui avait offert le journal du loup-garou. Pourtant elle continua de marcher et s'approcha du mur du fond avant de s'arrêter devant et murmura.

« C'est ici... »

Tournant le visage, elle darda son reard clair sur le Earl puis doucement, elle fit un pas en avant. En temps normale la sorcière aurait simplement heurter le mur, au lieu de quoi son corps passa à travers, créant une onde illusoire sur les briques.

« Viens ! »

Résonna sa voix de l'autre côté. Une fois le nécromant présent, elle ouvrit les bras. Face à eux une troisième pièce gardé secrète ou d'autre étagères étaient entreposé, jonché de livre mais aussi d'objets.

« Tu es ici dans ma réserve... je l'ai constitué un peu après l'ouverture de la boutique. C'est mon véritable stock pour ceux de l'envers... Mais... je la montre rarement parce que la majorité de ces écrits renferme beaucoup d'information, de connaissance et de pouvoir. Je ne peux pas les vendre à n'importe qui et... Je te l'avoue, je les garde jalousement, aussi. »

La jeune femme fit quelques pas avant de passer ses doigts sur les étagères étrangement propre puis effleura les livres à la couverture de cuir.

« La plupart de ses livres, je les ai trouvé moi même.Je les ai restauré, certains m'ont donné beaucoup de mal tant ils étaient en mauvais état. »

Ayzebel eu un rire faible puis elle croisa les bras et se tourna vers Morghann, les larmes aux yeux. Tout cela ne lui appartenait plus dorénavant. Toutes ces années de travail acharné qui perdait soudainement leur valeur. Son cœur était en miette et la sorcière le vivait très mal.

« Cette boutique est mon refuge Morghann... Je ne te demande pas de me comprendre, je veux juste que tu réalises le travail que je fais ici au quotidien. Je ne fais pas que vendre des livres... J'ai... »

Elle secoua la tête et chassa une larme de sa joue avant de souffler, un sourire forcé et triste au visage.

« J'ai tout perdu. Voilà. C'est tout ce qu'il y a dire. »

Baissant le visage, la jeune femme contourna son amant avant de passa au travers du mur et de monter rapidement les marches. Sans attendre elle prit une autre porte qui donnait sur l'escalier caché qui donnait à l'étage du dessus, chez elle. Ouvrant la porte, la sorcière entra et s'assit doucement le canapé tout en soupirant. Et dire qu'elle avait donné ce nom stupide à la boutique.... Noir d'encre. Comme lui.... sa muse. Et malgré son adoration, à cet instant elle le jalousait si fort, elle lui en voulait de posséder la dernière chose qu'elle n'aurait voulu perdre, pour rien au monde.


Lun 21 Déc - 23:22
• • • • • •
Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
Elle méritait des claques, et plus deux qu'une d'ailleurs. Tant pour sa dérision au sujet des titres que pour le contenu du carnet. Pouvait-elle un instant laisser sa mauvaise foi de côté ? Pouvait-elle un instant cesser de croire qu'elle était médiocre et que c'était ce que Morghann pensait également ? Ne pouvait-elle pas simplement accepté le compliment ? Le nom qu'il prononcé, bas, proche. Il s'était autorisé une entorse pour la remettre sur les rails, pour elle plus doux avec elle malgré la froideur de son propos. En lieu et place, il récoltait ceci. Mais il fit l'effort, encore, de conserver un interminable silence à son égard, que ce soit pour ses piques acerbes ou ses excuses qui l’irritaient. Il fixait le route, visage masqué d'une insensibilité débordante que ce soit à la douleur ou à la douceur. Il se stationna près de la librairie et pris sa veste en cuir laissée sur la banquette arrière, non plus cette de tissu qui lui donnait des airs d'Howard. En parlant de son frère, elle semblait avoir deviné, trouvé, le but profond de ses recherches. Elle était futée et c'était à cette idée qu'il calmait son for intérieur qui bouillait sous la dure carapace d'un Earl. Il regarda les boots, puis ses chaussures cirées. Tant puis, il gardait les chaussures, il remettrait les boots plus tardivement. Il consulta sa montre, se sermonnant pour ne pas finir en retard au travail mais quelque chose lui disait qu'il risquait de passer du temps à démêler ce sac de nœuds.

Morghann entra dans la librairie, un pas assez assuré et droit. Cette boutique... il finissait par bien la connaître, peut-être même trop pour quelqu'un qui ne lisait pas tant en comparaison à Howard... Enfin la bonne nouvelle, c'était qu'en volant les souvenirs de son jumeau, il avait pu accéder à l'intégralité de ses connaissances sur bien des sujets... Et Howard était un puits de savoirs monstre. Il suivit Ayzebel jusque dans la première réserve... Et dans la seconde. Ses prunelles noires se perdait sur des étagères auxquelles il ne s'était pas attendu. Il ignorait la présence de ceci et à présent, ça lui appartenait. Il l'écoutait, avec le même silence religieux qu'il observait depuis de très longues minutes à présent, se montrant d'un calme à toute épreuve envers les vagues et des déluges. Il ne reporta ses noires prunelles sur elle que pour constater les larmes dans ses yeux, puis celle qu'il coulait le long de sa joue. Il aurait peut-être été plus adéquat de sa part de la consoler, mais il se contenta de la regarder avec ce masque, toujours le même. Il la suivi des yeux, passant près de lui jusqu'à disparaître de son champ de vision , puis derrière l'illusion. Il reportant son attention sur les livres, observant ce qui avait été fait ici, trois années durant. Une véritable richesse se trouvait là. Il observait les reliures de cuir, de papier. Il en découvrait l'âge à la vue et à l'odorat tant l'odeur qui régnait en ce lieu était souveraine.

Puis d'un pas mesurer il quitter les lieu jusqu'à la rejoindre dans son appartement. Il marcha vers la canapé, ôtant sa veste en cuir qu'il déposa près d'elle. Son regard s'éternisa un instant sur elle. Elle était belle, surtout lorsqu'elle prenait soin d'elle. Il s'assit, non pas sur le canapé mais sur le sol, s'adossant sur le bord de l'assise du canapé, lui tourna les dos, tout en restant à sa proximité. Ses avants bras reposaient sur ses genoux pliés et ses mains retombaient mollement dans le vide. Ses prunelles semblaient éteintes, plus sombres encore et il fixait quelque chose sans importance qui avait l'honneur de se trouver devant lui sans pour autant vraiment s'y intéresser. Longues secondes, presque tendues, avant qu'il ne brise enfin le silence qu'il avait jusque là, imposé. « Sais-tu avec quel argent j'ai racheté ta librairie ? Ainsi que les trois autres boutiques en complément que j'ai reprises en surplus, pour camoufler la protection que je t'offrais ? » Il laissa couler quelques secondes, le temps qu'elle réfléchisse sans avoir le temps de produire une réponse. « Ma maison. Celle que je partageais avec mon épouse il y a encore quelques mois. Celle qui s'est transformé en tombeau où gisait mon amour et mon sang. » Sa femme et son fils. Il ne détachait pas son regard du vide.

« Ne crois pas que je n'ai jamais connu la brûlure de l'échec, le poids des remords et la violence d'un passé adoré aux reflets d'achevé. Ne crois pas à la perfection, la grandeur, les exploits. Ce que j'ai accompli par le passé, ce que j'accomplirai demain... Sont mes choix et mes contraintes dont je récolte les fruits, qu'ils soient doux ou amères. » Il demeurait stoïque, parlant bas, de façon monotone et pour tranchante. « Tu n'as rien perdu Ayzebel. Je me fais le gardien de tes trésors, et lorsque le temps sera venu, je te les rendrai. Je te démunie uniquement pour t'ôter le poids qui règne sur tes épaules et lorsque tu seras à nouveau debout, je t'apprendrai à le porter comme une reine. Comprends-tu ? Ce n'est pas définitif. Cette librairie, c'est chez toi. Je ne veux pas que cela change. Je veux que tu continues de t'y investir car tôt ou tard, tu retrouveras ce qui t'appartiens. » Il poussa un soupir, grave, laissant une pause silencieuse se formait. Il l'accueillait avec bienveillance et fermait les yeux. « J'ai refusé de percevoir le moindre salaire de ta librairie car je veux que les bénéfices que tu feras soient réutilisés pour le développement de cette boutique, pour que le jour où tu puisses la reprendre elle ait gagné une plus-value méritée. Et je lui ai également offert une stabilité financière : rares sont les librairies qui peuvent se vanter de posséder un tel capital social... Parce que je veux que mon bonheur de jadis bâtisse celui de tes lendemains. »

Il rouvrit ses yeux, noirs, aux ombres enténébrés caressant la folie et la douleur. « Je te construirai une tour d'ivoire... » souffle bas, il penchait la tête légèrement sur le côté. Une tour d'ivoire au accents du passé, que Morghann avait brisée. Une tour par son frère érigée et qu'il avait, d'un revers de main balayée. Sombre idiot, pauvre fou, imbécile qu'il était. Cette tour, pour elle, il la construirait pour lui faire bénéficier ce dont lui ne pourrait plus jamais profiter.

Mar 22 Déc - 20:54
• • • • • •
Invité
Invité
Éreintée, la jeune femme ferma les yeux, passant une main sur son front et se laissa bercer par le silence. Ayzebel avait pensé que Morghann serait simplement partit, lui qui avait gardé le silence tout le long , gardé le visage fermé. Il lui aurait presque fait peur, si elle ne s'était pas habitué à ce faciès typiquement Earl. Non, à présent ce n'était plus qu'une expression parmi tant d'autre... Non, elle n'avait plus peur. Pas du Earl... En revanche, de l'homme en lui oui. Car celui qui avait le pouvoir ce n'était pas le Earl, mais bien l'humain... Il avait le pouvoir de chasser ses maux par un sourire, de la bercer par ses paroles.. Et d'annihiler tout espoir par ses actions. Mais ce nom avait tellement fait parler de lui, que tous avaient peur de ce qu'il ouvrait engendrer, alors que la vérité était bien plus simple que cela.... Chaque homme et chaque femme était né avec le libre arbitre, celui de faire ses propres choix. Ce qui pouvait rendre Morghann effrayant n'était pas son nom ni même son titre, mais tout ce qu'il pouvait faire simplement parce qu'il en avait la possibilité, parce qu'il en faisait le choix. Comme tout à chacun. C'était parce qu'il était humain, qu'il était si inquiétant... Et parce qu'il était humain, qu'elle l'adorait tant.

Il était tout et rien à la fois... Tellement de choses et si insignifiant en même temps. Pivotant le visage, la jeune femme posa son regard clair sur le dos de son amant. Il semblait porter le poids du monde sur ses épaules. Par n'importe quel monde... le sien à elle. Ce monde remplit de doute, de peur et de ténèbres. Dans sa folie à vouloir arracher sa compagne aux ombres qu'il la torturait, Morghann lui même s'imposer des souffrances à celle qui le rongeait déjà. Il se faisait du mal à vouloir être bon pour Ayzebel. Ne le voyait-il pas ? Le cœur étreint par une culpabilité sourde, la sorcière écouta ses mots. Pour un homme qui e disait incapable d'aimer, il semblait pourtant avoir beaucoup d'amour pour son amie. Certes il n’était pas amoureux,mais il l'aimait sincèrement. Tout comme elle l'aimait avec cette même sincérité. Un attachement qui grandissait chaque jours, à chaque disputes, à chaque sourire. Beaucoup de colère, beaucoup de tristesse mais jamais de mépris. C'était ce qui les rendait si fort, ce qui rendait leur lien si beau. Là où d'autre n'y aurait vu que de simple amants, Ayzebel loin d'être sotte, y voyait deux humains avec beaucoup d'amour à donné. Alors elle garda le silence, l'écoutant, fixant se dos voûté alors que les mots du nécromant soulageait la peine qui enveloppait son petit cœur fragile. Avec tout ça, Ayzebel en avait oublié l'essentiel.... Une chose importante qu'elle souffla doucement à son ami.

« La petite souris égoïste que je suis à oublié de dire....qu'elle n'avait pas tout perdu...Puisqu'elle t'as toi. »

Les yeux pétillant de larmes, la sorcière sourit silencieusement dans le dos de Morghann. Oui, elle l'avait lui, elle n'avait pas tout perdu. Et il était bien plus important qu'un locale. Si Earl et pourtant si humain... Il était l'une des créatures les plus belle et fascinante de l'envers... Elle voyait en lui cette dualité incessante entre le pouvoir de la magie et les émotions typique à l'être humains, ces humains pourtant redouté par les sorciers. Il était de toute beauté, non pas d'un point de vu physique, mais dans son cœur, dans son esprit. A cet instant, Ayzebel pouvait voir en lui la personne incroyablement complexe qu'il était. Touchée par les paroles de Morghann, elle se redressa, s'approchant pour se mettre à genoux sur le canapé et venir enlacer le Earl, passant ses bras autour de ses épaules pour se lover contre son dos et enfouir son visage contre sa gorge. Avec douceur, dans un souffle empreint de tendresse nouvelle, elle lui murmura.

« A quoi bon cette tour d'ivoire si elle me coupe du monde... si elle me coupe de toi ? »


Elle ferma les yeux doucement, son nez s'appuyant contre la nuque de Morghann, se glissant ses cheveux. Il sentait bon, et cette chaleur qui se dégageait de son dos. Pour la première fois depuis ce lien nouveau qui les unissait, le feu dans son ventre s'était éteint et c'est dans sa poitrine que la chaleur se fit plus forte, ardente.

« Pourquoi voudrais-je une tour quand j'ai déjà le plus solide des piliers, Morghann... ? »

Un sourire se dessina sur ses lèvres et malicieusement, elle tira le Earl en arrière, le faisant tomber sur le canapé. Doucement, elle souleva sa tête, la posant sur ses cuisses et laissa ses doigts se glisser dans les cheveux sombre de Morghann. Une douceur qu'il était à présent le seul à avoir. Le seul à mérité, aussi. Ayzebel se pencha doucement, posant ses lèvres sur celles de son amant et l'embrassa avec tendresse avant de souffler à son encontre.

« Je vais partir quelques jours, me changer les idées.... Viens avec moi, Morghann. Partons ensemble, même si ce n'est qu'un week end... Juste toi et moi... sans personne, sans Last End. Rien que tout les deux.... »

Mar 22 Déc - 22:51
• • • • • •
Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
Morghann fixait le mur, perdu si loin dans ses pensées, ses souvenirs, les souvenirs d'Howard qu'il avait dérobés. Il revoyait cette scène mille fois, celle où il était revenu de l'étranger, brisant la tour d'ivoire que son jumeau avait, pour lui, construit. Sombre erreur, si lourde erreur. Il n'en avait fait qu'à sa tête, ses envies, craignant de rester seul. Il avait alors couru tout droit dans la gueule du loup, aveugle, et il payait un bien plus lourd tribu que sa solitude. Il avait déjà perdu une grande partie de son libre arbitre, s'en remettant à son frère et plus encore dans les prochains jours, il le savait. Le lien étrange qu'ils élaboraient ne cessait de se resserrer, se faire plus fort, plus nécessaire, plus brûlant... Elle reprenait la parole, faisant à nouveau référence à ce jeu du chat et de la souris. Elle l'avait lui... A vrai dire, elle n'avait plus que lui. Il avait noué son étreinte, ses griffes autour d'elle. Il l'avait démunie, elle n'avait plus rien d'autre, si ce n'était sa vie et lui. Une part de lui-même s'en blâmait, inconsciente action qu'il avait mené et qu'alors il réalisait. Il s'en voulait, au fond, de lui avoir tout ôté, ses fantômes, sa boutique et même ses bras. Il ne l'avait pas mérité. Il s'était imposé comme un Earl, se faisant bon Prince et aujourd'hui... Aujourd'hui il pourrait la briser rien qu'en partant. Que ferait-elle ? A quoi se raccrocherait-elle s'il partait ? C'est alors qu'il le lui rappelait, l'éveillant à ce qu'il avait fait :

« Les piliers ne sont pas éternels. » Il pouvait mourir, demain, dans la guère qui se préparait, le Secret, sa famille qui se déchirait et les complots qui se tramait. Il pouvait disparaître, il pouvait être obligé de l'abandonner, il pouvait se retrouver à choisir. En un sens, il laissait poindre sa peur, peur qui était bel et bien fondé. Le risque était fort, le poids qu'il portait lourd, bien que moindre en comparaison de ce que son jumeau supportait. « Mais les tours restent... Tant qu'on ne les met pas en ruine. » Qu'avait-il dit à Howard ? Ah oui, qu'il détruirait toutes les tours d'ivoire si aucune d'elle ne lui permettait de vivre aux côtés de son frère ! N'était-ce pas le même discours qu'il entendait là ? Les deux amants avaient bien des points communs. Morghann fixait le mur avec intensité, dur. Il se haïssait. Il détestait ce qu'il avait fait, les ruines qu'il avait laissé derrière lui. Il maudissait ce jour où il avait désobéit aux lois de la Mort, où il avait sauté dans cet avion pour rentrer en Angleterre... N'aurait-il pas pu simplement attendre que son frère ne revienne victorieux, l'accueillant à bras ouvert dans le foyer sain qu'il avait fondé ? En lieu et place de cela il se retrouvait au beau milieu d'une sale histoire, dont il n'était pas certain de ressortir indemne.

Il se laissa emporté en arrière, finissant la tête sur les cuisses d'Ayzebel. Il fermait les yeux, laissait ses doigts se perdre dans ses cheveux bruns. Lentement il se détendait, sans perdre pour autant le masque de noblesse et d'élégance qu'il se devait de toujours revêtir. « Quand pars-tu ? » demanda-t-il, sans que les traits de son visage ne frémissent. « J'ai... De lourds projets dans les prochains jours. Un en particulier, d'où découleront beaucoup d'autres. » Il devait rencontrer le Réanimateur, puis retrouver Howard. Et enfin restituer ce qu'il faudrait à son père et au Cénacle. De longues discussions en perspective et très peu de temps personnel. Et Howard partirait bientôt en voyage avec Elie, à son plus grand regret, mais avant cela, Morghann savait qu'un lien psychique serait réveillé entre eux afin de pouvoir passer cette fin d'année sereinement. « Et j'ignore encore dans quel état j'en ressortirai. » Il parlait surtout de fatigue bien que l'usage intensif de magie avec Howard serait épuisant autrement que physiquement. « Mais pour être honnête... Oui je le voudrais. Partons pour Noël. Je n'ai pas envie de rester au milieu de cette valse aux pantins. Être avec toi me fera du bien. Cela te conviendrait ? » Un fin sourire, le syeux toujours clos, se dessina enfin sur ses lèvres, chassant son expression rigide et préoccupée : « On pourrait aller dans les Highlands en Écosse, aux alentours du Ben Nevis... La neige, la montagne... Ce serait de circonstances. »

Mer 23 Déc - 22:34
• • • • • •
Invité
Invité
Quand allait-elle partir ? En voilà une bonne question. Laissant ses doigts faire des aller retour dans les cheveux du Earl, la sorcière haussa doucement les épaules, savourant les caresses de celui-ci. Elle adorait qu'il la touche ainsi, sentant un long frisson remonter le long de son dos, la sorcière murmura tendrement.

« Je ne sais pas... je n'ai même pas de destination. Je veux juste prendre quelques jours de vacances, je ne l'ai pas fait depuis des années... J'ai besoin des respirer un peu et d'oublier l'ambiance malsaine de cette ville... »

Las End était sa maison, elle aimait sa ville mais elle pouvait sentir que les choses changeaient. Dans l'ombre, quelque chose se tramait et Ayzebel avait la désagréable sensation que tôt ou tard personne ici n'allait apprécier ce qui aller arriver. Et puis ces dernières semaines avec Morghann n'avait pas été de tout repos, elle avait vraiment besoin de se changer les idées, de prendre du temps pour elle. Retournant au silence, la jeune femme observa son amant qui mentionnait des événements à venir. Bon sang, quelle coïncidence... Ayzebel fronça sensiblement les sourcils. Qu'est-ce qui pouvait bien faire qu'un Earl mentionnait des projets visiblement important et qui allait l'épuiser à ce point ? Une affaire de sorcellerie... ? Elle n'avait aucun doute là dessus et bien qu'elle éprouvait pour le nécromant une vive inquiétude, les affaires des Earl ne les concernaient qu'eux. Ayzebel préférait se tenir loin de leur histoire, loin de cette aura négative qui planait au dessus d'eux et de leur maudit château.

La sorcière soupira, glissant ses mains sur les joues du sorcier, faisant doucement rouler sa peau sous la pulpe de ses doigts dans un doux massage faciale. Vu qu'il ne semblait pas décider à partir, autant en profiter pour le détendre un peu. Penchant le visage, elle embrassa le bout de son nez, ses pommettes, son front et tout ce qui était à porter de lèvre avant que la femme ne se fige. Esr-ce qu'il venait vraiment de lui proposer de passer noël avec elle ? Perplexe, Ayzebel fixa le visage de Morghann dont les paupières restaient close. C'était une fête familiale, ne voulait-il donc pas rester avec ceux qui lui était proche ? Comme son frère par exemple ? Perturbée mais Ô combien flatté par cette demande, la sorcière arqua un sourcil et recula le visage sans lâché son amant du regard.

« Tu veux vraiment que l'on passe noël ensemble ? Juste tout les deux ? Je doute qu'une maîtresse soit digne de cet intérêt, my lord... »

Murmura t-elle sur un ton de malice, d'humour. Cette mauvaise passe était derrière eux, loin d'elle l'envie de raviver ce souvenir désagréable survenu sous la douche. Et puis la proposition était trop tentante pour être refusé, elle lui mettait même du baume au cœur. Cependant, Ayzebel restant Ayzebel... La libraire recula vivement, retirant ses jambes de sous la tête de Morghann qui dû sentir le vertige le prendre quand celle-ci chuta de plusieurs centimètres avant de heurter le canapé. D'humeur joueuse, elle cala son dos contre le dossier du canapé, glissant vers Morghann elle regard pétillant et souffla.

« Je ne sais pas... les écossais sont un peu bizarre, non ? Et puis il risque de faire très froid là bas... le décor pourrait-être agréable mais... Que ferons-nous, prévois-tu des activités... ? »

Elle le taquinait, sans gêne. Ne cherchant pas à ménager, Ayzebel pencha la tête sur le côté, esquissant un petit sourire malicieux et souffla.

« Si tu veux vraiment que je vienne avec toi au Ben Nevis... Il va falloir me convaincre, Morghann. »

Jeu 24 Déc - 23:33
• • • • • •
Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
Un instant, Morghann resta songeur. Ayzebel avait le même sentiment qu'Howard au sujet de cette ville, une sorte de dégoût. Bien que ce ne soit pas aussi marqué chez son amante que chez son jumeau, le sorcier ne pouvait que constater cet étrange similitude. Il avait adoré Last End par le passé. S'il avait quitté le pays, ça n'avait été que sur injonction de son aîné. Chacun ne semblait tant admirer cette ville baignant dans une certaine magie. Peu à peu, la corruption, le sang, le malaise se faisaient plus visibles à ses yeux et il s'en écœurait. Comment avait-il pu être à ce point aveugle ? Comment pouvait-il encore trouver un intérêt à cette ville ? Il restait... Étrangement, il restait, comme prisonnier de sa magie, de sa puissance. Howard voulait partir, Ayzebel tout autant. Ses points d'intérêt s'évadait, il en aurait besoin également.

Morghann ouvrit les yeux, lorsqu'incrédule, la libraire lui demandait s'ils passeraient vraiment Noël ensemble. Le terme de maîtresse le fit tiquer, alors que c'était lui-même, qui, une fois, l'avait employé. Il lui paraissait soudain grossier. Il poussa un soupir, la fixant de ses noires prunelles fatiguées : « Je ne suis pas certain que ma famille le mérite plus que toi... La seule personne qui aurait pu me retenir auprès des miens, c'est mon jumeau. Il a à faire à l'étranger. Les autres... Les autres, je ne les connais qu'à peine. Ça faisait presque vingt années que je ne leur avais pas donné la moindre nouvelle. Entre des inconnus et toi, je n'ai pas vraiment à hésiter. » Fin sourire avant de fermer les yeux et parler des Highlands en Écosse. Brusque sensation de vertige, chute faible mais imprévue. Il sursauta et se laissa retomber dans le canapé, laissant échapper un grognement de mécontentement. Il l'entendait protester et il se mit à rire : « Je ne suis pas certain d'avoir à présenter le moindre argument pour que tu m'y suives. » railla-t-il, joueur. « Je pourrais même presque prédire que tu le feras en courant malgré tes tâtons aiguilles et que le soir de Noël, tu porteras cette petite robe noire au dos nu que nous avons prise. Il fera bon dans le chalet, près de la cheminée, mais tu feindras avoir froid juste pour que je te prennes dans mes bras, mh ? »

Il se rehaussa dans l'assise du canapé jusqu'à pouvoir venir reposer sa tête sur les cuisses de son amante. Na ! On avait pas idée de lui retirer de quoi reposer sa tête et les cuisses d'Ayzebel étaient confortables : à la fois tendres et fermes. Un sourire de satisfaction marqua ses lèvres avant qu'il n'ajoute : « Tu trouves les écossais bizarres ? As-tu regardé les gens de Last End ? Nombreux sont ceux qui pratiquent la magie, s'allient à Lucifer ou défendent la parole de Dieu. Des créatures, des monstres, des bêtes... Et tu trouves les Écossais... Bizarres ? Il va falloir que tu approfondisses la définition de ce mot, car je ne suis pas certain que nous ayons le même ! » Il s'assit finalement, se redressant, et se leva du canapé, jetant un coup d’œil à sa montre. Il avait le temps d'argumenter avant de filer à l'Hôtel de Ville. Il se pencha au dessus d'elle, posant ses mains, bras tendus, sur le dossier. Il la surplombait, contemplait sa beauté, charmé en un sens.

« Tu n'auras pas froid car tu seras vêtue en conséquence. Dans le chalet, il fera bon et notre réveillon aura l'odeur du bois qui érige les murs et de celui qui crépitera dans la cheminée. Je t’emmènerai sous la neige et t'offrirai une enfance, l'espace de quelques heures. » L'enfance qu'elle n'avait pas eu chez les Tenak. Se battre à coups de boules de neige, faire de la luge, de la glisse en ski... Il caressa du bout des doigts sa joue, tendre. « Je t’emmènerai dîner, là où tu voudras, on fera ce que tu as envie. Je n'ai pas de programme, je veux seulement passer du temps en ta compagnie, sans me presser, sans avoir de contraintes. » Ses yeux se perdaient dans la contemplation de cette joue qu'il caressait, il s'évadait. « Je vais... Je vais rencontrer Anthony Evans, plus connu sous le nom du Réanimateur. J'ai autopsié une vingtaine de ses victimes... Sa barbarie est terrorisante. » Tellement affreuse... Tellement destructrice, fléau d'une folie meurtrière : « Partons au Ben Navis. Viens avec moi. Je veux changer de monde, juste quelques jours. » Sa voix était devenu un souffle, un murmure. Il voulait partir avec elle, laisser au loin ces atrocités. Il baissa les yeux, se redressa, debout avant de faire quelques pas en lui tournant le dos : « Je partirai. Même à passer un Noël solitaire. Il ne tiendra qu'à toi de me rejoindre. » Plus la journée fatidique de sa rencontre avec Evans approchait, et plus il avait cette appréhension malheureuse, cette envie de s'évader, fuir pour se ressourcer.

Sam 26 Déc - 13:47
• • • • • •
Invité
Invité
A entendre parler Morghann, sa famille n'en avait que le nom. Une famille qui n'en est pas une. Incapable de passer ud temps les uns avec les autres, par amour. Quelle tristesse... Pourtant elle-même n'était pas issue d'une famille basique, mais au moins les Tenak étaient soudées les uns aux autres, ces femmes savaient se montrer leur affection. Pauvre Morghann... Pauvre Howard, aussi. Car bien qu'elle ne l'ai vu qu'une fois, que celui-ci ce soit montrer un tantinet agaçant... Il n'en restait pas moins un Earl, le frère de Morghann. Pour rien au monde elle n'aurait voulu de leur vie. En silence, Ayzebel fixa son amant qui se montra joueur à son tour et la femme lui répondit simplement, une lueur de malice dans le regard.

«  Ne sous-estime pas une femme en talons aiguilles... Et je porterais cette robe volontiers, j'attendais le bon moment pour le faire, quoi de mieux qu'un noël en ta compagnie ? »

Elle le pensait, la sincérité se lisait sur son visage. La robe n'avait pas été utilisé, bien trop belle pour être mise dans la vie de tout les jours, trop précieuse aussi. Chaque qu'elle la voyait, Ayzebel repensait au regard de Morghann.... Il l'avait fixer avec tant d'adoration ce jour là... ce la aurait été un blasphème que de porter cette tenue n'importe quand pour n'importe quoi. Non, elle voulait que lui seul la voit dans cette merveille.

« Je n'ai jamais fait l'amour devant une cheminée. »

Conclut-elle avec un haussement d'épaule bien que le Earl n'ai lui même pas mentionner d'acte charnel. Mais n'était-ce pas là une faon de continuer dans la lancée de ses paroles ? Il ne l'avait pas dit mais l'avait certainement penser. Ayzebel lâcha un rire amusé en écoutant Morghann qui s'offusquait qu'elle trouve les écossais bizarre...n'avait-il pas comprit que cela avait été dit sur le ton de la plaisanterie ? Elle ne le pensait même pas, tout ça. La jeune femme le regarda se lever puis se pencher au dessus d'elle et quand il reprit la parole, Ayzebel sentit son sourire fondre lentement alors que les paroles de Morghann la percutait en pleine cœur. La douceur de ses mots fut intense et la sorcière le fixa en silence, le regard humide. Comment pouvait-il ainsi lire en elle ? C'était comme si Morghann la connaissait depuis toujours. Il n'imaginait pas à quel point elle aimait l'hiver, la neige en particulier, à quel point ses mots pouvaient avoir un puissant impacte. La jeune femme hocha doucement la tête, incapable de dire quoi que ce soit. Elle n'avait qu'une envie, être déjà au Ben Nevis auprès de lui, se refaire une seconde jeunesse et ne penser à rien d'autre qu'eux deux. Mais il ne termina pas là, mieux encore fut la suite quand il lui proposa de l'emmener dîner. Vraiment ? Pour de vrai ? Là-bas ils seraient deux inconnus, loin des regards... Oui, ils pourraient faire bien des choses ensemble sans même user de sortilèges. Touché, la jeune femme eu un doux sourire, levant une main vers le visage de son amant et murmura tout en caressant sa joue.

« Si tu savais comme j'ai hâte d'y être... »

Souffla t-elle avec sincérité, la voix brisée par l'émotion. Malheureusement cette belle tirade, ce passage pleins d'émotion fut littéralement brisé quand un nom fut mentionné. Le sourire d'Ayzebel partit de plus belle et sa main resta figé dans l'air alors que son regard, alarmé restait dardé sur Morghann qui lui revenait déjà à parler de leur vacances. Oui oui, ils seraient bien, ils seraient heureux, elle viendrait, de la poésie, de la tendresse, du sexe s'il le veut mais.... Quel nom venait-il de lâcher ?!

« Tu as dit... qui ? »

La voix de la femme partit brutalement dans les aiguë alors que son expression faciale afficha un choc intense. Se levant à son tour du canapé, la sorcière ouvrit grande la bouche, mimant un cri silencieux avant de faire quelques pas nerveusement. Anthony Evans... Son ami, professeur et écrivain, cet home au charme fou, au rire léger et à l'humour dévastateur... Elle s'approcha vivement de sa bibliothèque, cherchant un livre du regard et en sortit un avant de s'approcher vers Morghann, complètement paniquer.

« Anthony Evans... Ce Anthony Evans ?! »


Lâcha t-elle affolé en retournant le livre, tapotant la couverture du livre où le portrait en noir et blanc de l'auteur était imprimé. La sorcière gémit, voûtant le dos et fixa Morghann comme s'il venait de lui annoncer la fin de monde.

« Tu es entrain de dire que Anthony est le réanimateur ? Non, c'est impossible ça, Morghann. Je le connaît cet homme, il vient souvent ici, me rendre visite... Tu comprends ? Lui aussi il est mon ami... J'ai même danser avec lui, j'ai dîner avec lui ! Cet homme m'a fait rire,m'a fait pleurer, il.... Il.... »

Serrant les dents, la sorcière poussa un gémissement de colère, le canapé commença à vibrer avant de brusquement s'éloigner d'eux d'eux par une force invisible. Ayzebel ne contrôlait toujours pas ses pouvoirs, mais au moins cette fois ce n'était pas un feu qui se déclenchait.

« Si tu n'avais pas fait irruption dans ma vie, je l'aurais sans doute choisis lui... »



Sam 26 Déc - 17:51
• • • • • •
Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
Ne pas sous-estimer une femme en talons aiguilles, mh ? L'amusement marquait son visage d'un sourire. Certaines femmes portaient cela à merveille, en certaines occasions. Mais dès qu'il s'agissait de courir avec, ça devenait un tout autre spectacle, d'avantage digne d'un numéro de clowns qu'un ballet de danse classique. Et elle croyait faire bonne figure de la sorte ? Risible ! Mais soit, il veillerait à ne pas courir trop vite, histoire de lui donner encore l'espoir qu'elle et ses talons puissent parvenir à leurs fins. La seconde idée lui parut plus chaleureuse dans un premier temps. Tomber au sol dans une étreinte romantique devant la cheminée semblait sortir tout droit d'une romance Hollywoodienne. Mais dans un second temps, le corps lacéré de son épouse Kessy lui apparut en pensée comme un flash, le déstabilisant. La vision n'était pas des plus plaisantes. Elle avait même de quoi lui couper l'envie avec aisance. Il repoussa cette pensée. Ça n'était pas le moment. Combien de scène de crime avait-il examinée ? Ça n'en avait été qu'une de plus : il refusait de se laisser submerger.

Elle avait hâte d'y être, et lui tout autant. Il n'y avait plus qu'à attendre une vingtaine de jours et ils se retrouveraient là bas. Il s'en réjouissait. Il ne devrait pas en parler à Pryam : ce serait le meilleur moyen pour se faire retenir. Non, son père constaterait son absence au moment opportun, lorsque l'un de ses héritiers ne se présenterait pas à table. Il s'en moquait. Ça n'avait aucune importance. Morghann avait toujours été un enfant capricieux, Pryam n'en serait pas surpris : quand son fils désirait quelque chose, il le prenait. Il lui faisait dos lorsqu'elle se mit à lui parler avec un intérêt étrange d'Anthony Evans. Il se retourna vers elle, déconcerté de la remarquer ainsi fouiller sa bibliothèque avec tant de fébrilité. Il prit le livre qu'on lui tendait, visage de l'assassin affiché. Calme face à la tempête que son amante nourrissait, il répondit un ferme : « Oui. » Il était catégorique là-dessus. Les dossiers de Scotland Yard avaient des clichés du coupable. Sans compter qu'il avait autopsié une vingtaine de ses victimes, interrogeant les âmes des défunts pour en voir le visage de cet homme : il n'y avait pas à douter. Et pourtant elle le faisait ?

Morghann fronça les sourcils, atterré par ce qu'il entendait, ce qu'elle lui avouait. Son sang ne fit qu'un tour, glacial, frappant ses tempes vivement. C'est alors qu'acerbe, il répliquait : « Il faut croire que le décès de ton mari t'a donné le goût du macabre pour que tu choisisses à t'entourer de la sorte de monstres. » Morghann compris. Il n'échappait pas à l'insulte, lui seul savait jusqu'où il serait capable d'aller pour défendre ses intérêts et ceux des personnes qu'il aimait, en particulier son jumeau. La jalousie perlait dans ses propos, bien qu'elle soit malvenue à cet instant car Ayzebel perdait à nouveau le contrôle de ses pouvoirs. Au moins, ça ne lui arrivait plus à tout bout de champ, mais les excès de colère, la perte de contrôle sur ses sentiments pouvait donner des choses très spéciales. Lentement, il saisit ses poignets et referma leur étreinte de façon très solide. Il posa les mains de son amante sur son torse, sans les lâcher, laissant ses noires prunelles la toiser, la dominer : « Calme-toi. Reprends-le contrôle. » claqua-t-il, impérieusement, en tout bon roi qui savait donner des ordres. Ses sourcils restaient froncés. Il était coi devant les aveux qu'elle lui faisait.

« Dis-moi que c'est faux... Tu n'as tout de même pas été charmée par cet homme... » un souffle, une supplique. Il aurait préféré ne pas entendre cela. Il aurait voulu hurler, lui hurler dessus... Mais égard de la façon dont ses pouvoirs lui échappaient, il se contenait, il laissait la bombe, en lui, patienter. « Il les as tués... Il les as massacrés... Et toi, tu le laissais entrer, tu as fait de lui ton ami, ton projet... » En définitive, il avait du mal à se retenir. Il prononçait ces mots avec une lenteur et un écœurement si grand qu'ils étaient ultimes. Il n'hurlait pas, il ne voulait pas la violenter, mais le dégoût dans ses propos était probablement pire à entendre. Il ne comprenait pas, il ne la comprenait pas, elle. Etait-il possible que cet homme ait l'air à ce point normal ?

Dim 27 Déc - 15:35
• • • • • •
Invité
Invité
La réplique acerbe de Morghann lui fit mal. Figée sur place, la sorcière entrouvrit la bouche, gardant le silence alors que la méchanceté de sa remarque la mettait mal à l'aise. Pourquoi... ? Pourquoi est-ce qu'il disait cela ? Il voulait lui faire mal intentionnellement? Si elle n'avait pas été choqué par les propos du Earl, Ayzebel l'aurait frappé de toutes ses forces. Cela aurait été plus que mérité. La violence de ses mots était insupportable. Et pourtant, pour la première fois depuis qu'ils se connaissaient, elle resta là, immobile, lâchant le livre qui tomba au sol et froissa des pages. Un vase éclata, se brisant et déversa son eau au sol alors que le canapé s'éloigna un peu plus. Elle se fichait bien que le bâtiment leur tombe sur la tête... Morghann avait été trop loin dans ses paroles, cette fois. Pourtant quand il approcha pour saisir ses poignets, la jeune femme ne broncha pas, se laissant faire et garda le regard baissé. Non pas en signe de soumission mais bien parce qu'elle refusait de croiser son regard... Ses prunelles sombres comme deux gouffres sans fin. C'était plus qu'un caprice, c'était de la colère, du dégoût. Avait-il oublié que parmi les monstres dont elle s'entourait, soi-disant, il y avait lui? L'ordre tomba, semblable au couperet d'une guillotine et la ramena durement à la réalité. Ayzebel releva lentement le regard, larmoyant et pourtant brillant de tristesse et de colère. La voix de Morghann devint un souffle, suppliant. Pourquoi, une fois encore ? Pourquoi se mettre dans un tel état à l'idée qu'elle ait pu faiblir face à Anthony, ce qui en plus ne fut même pas le cas.

« Si j'avais été charmé par cet homme Morghann, c'est avec lui que je passerais mes nuits. »

Serrant les dents, la sorcière laissa couler ses larmes. Ne devaient-ils pas n'être que des amis, avec un petit supplément ? Alors par l'envers, pourquoi l'un comme l'autre se mettaient-ils dans de tels états avec cette histoire ?

« Mais comprend bien que je ne suis pas devin et encore moins télépathe... Lorsqu'il se présentait à moi il était tout ce qu'il y a de plus gentil. Il était ouvert d'esprit, intelligent et drôle. Je ne pouvais pas savoir... je ne vais pas non plus me couper des gens sous prétexte que j'ai.... »

Qu'elle avait quoi, au juste? Morghann ? Secouant la tête, Ayzebel agita les bras pour le forcer à lâcher prise et lorsqu'elle fut enfin libre de la poigne du Earl, elle recula, massant ses poignets endoloris. Une fois encore tout partait en vrille. Mais au vu la gravité de la chose, pas sûr que cela s'améliorent vraiment...

« Oui j'ai compris Morghann ! Ça va là !!! »

Hurla-t-elle à son tour en pivotant vivement, agitant la main en signe de paix ou bien pour imposer le silence. C'était la première fois qu'elle lui hurlait dessus ainsi, dans l'intimité. Elle l'avait fait lorsqu'il n'était qu'un inconnu mais c'était différent. Oui, à présent tout était différent.

« Je t'en prie, tais-toi. »

Ordonna-t-elle avec culot en le toisant froidement. D'un geste rapide elle essuya les larmes qui ruisselaient sur ses joues et souffla.

« A t'entendre on dirait que c'est de ma faute. C'est quoi ce ton accusateur au juste ? Tu crois que je suis responsable des actes de cet homme ? Ou bien c'est juste que c'est plus facile de passer tes nerfs sur moi ? »

Le ton montait et à nouveau le mobilier trahissait un débordement de magie. Furieuse, c'était le moins que l'on puisse dire.

« C'est quoi ton problème à la fin ?! Je suis ton amie, je suis ton amante ! Tu es censé avoir confiance en moi Morghann ! Cet homme, aussi monstrueux soit-il était mon ami. Et je dis bien était, parce qu'avec ce que je viens d'apprendre il est clair qu'il n'est pas prêt de me revoir ! Pour une fois dans ta vie tu peux au moins me laisser m'exprimer plutôt que de vouloir faire ton numéro d'Earl dominateur? Tu te rends compte que j'étais en danger avec lui, sans même le savoir? Mais ça visiblement ça t'échappe, puisque la seule chose qui compte c'est toi et ta foutue jalousie mal placée ! »


Ayzebel poussa un cri de colère et recula. A bout de nerfs, encore. Ne comprenait-il pas comme elle avait besoin de lui, à cet instant ? Sur un ton plus doux, plus par fatigue qu'autre chose, la sorcière murmura en soutenant le regard de son amant, sanglotant douloureusement.

« Tu es tellement occupé par ta petite personne que tu te rends même pas compte à quel point cette découverte me fait mal et surtout... me terrorise. Et je fais quoi s'il vient ici, hein? S'il se met en tête de me faire du mal? Avec ou sans magie, je ne suis qu'un être humain Morghann, je ne suis qu'une femme. Actuellement, je suis morte de peur, j'ai peur pour ma vie, j'ai peur pour la tienne aussi... Qu'est-ce que je vais faire s'il te fait du mal ? »


Ayzebel se sentait anéantit. Elle recula et se colla au mur, reniflant alors que ses larmes ruisselaient lentement. Et dire que quelques minutes plus tôt, tous deux parlaient de vacances, d'un Noël au calme, loin de tout et de tous. Plus que jamais elle en avait envie, pourtant ses vacances semblaient s'éloigner un peu plus à chaque instant. L'instant était fatidique, grave.

« Tu parlais de la mort de Damian tout à l'heure.... Tu crois vraiment que j'ai envie de revivre ça ? Je suis morte de peur mais je ne suis pas prête à renoncer à toi, Morghann. »


Lentement, la sombre femme pivota le visage, plongeant son regard infiniment clair sur le Earl et murmura.

« Déteste-moi autant que tu le veux. Soit furieux si cela te soulage... Mais ne t'attends pas à ce que je te lâche si facilement. Cela fait des siècles que ma famille veille sur la tienne bien que notre puissance ne vaille pas la vôtre... Mais nous n'avons jamais faibli, nous sommes resté là, près de vous... J'ai tourné le dos à ma famille... Pourtant là, tout de suite... Je n'ai qu'une envie ... Être cette ombre près de toi, qui te protège et te soulage. Parce que je ne veux rien d'autre que d'être avec toi. Ce n'est pas lui que je veux Morghann... C'est toi. Juste toi. »

Dim 27 Déc - 18:38
• • • • • •
Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
Morghann l'avait relâchée lorsqu'elle s'était mise à se débattre, se fustigeant de la possibilité de la blesser s'il maintenait son étreinte. Il ne lui voulait aucun mal, en son for intérieur. Il avait envie de passer sa colère, apaiser son courroux d'une façon ou d'une autre et pourtant, il se retenait. Il se maintenait derrière la limite qu'il s'était fixée, la ligne de conduire qu'il avait toujours suivie. C'était l'une des conséquences à être puissant. Il avait conscience de sa supériorité, tant physique que magique dans bien des situation. Il avait pris pour acquis de ne jamais s'affranchir de quelques règles d'honneur. C'était alors avec une volonté de fer qu'il s'exerçait au silence, la fixant de ses prunelles terriblement noires, aussi glaciales que le marbre des sépultures, aussi tranchantes que l'épée de Damoclès reposant au dessus de tout un chacun. Ce devait être terrorisant, blessant même, de supporter ce regard, mais il ne parvenait à le retenir. Cela restait préférable que de laisser sa force se déchaîner et contempler ensuite les cendres. C'étaient probablement aussi que les Earls se faisaient respecter, ils inspiraient la peur dans leur immobilisme, c'était à craindre les conséquences. En lui, l'orage grondait. Il n'était pas certain qu'il puisse se détacher. Il aurait voulu, peut-être, se montrer moins virulent, il s'étonnait de voir sa propre réaction, ses propres agissements alors qu'il lui vouait en définitive un attachement plus grand qu'il ne l'imaginait, qu'il ne l'acceptait. A moins qu'il ne s'agisse d'ego déplacé, d'une domination qu'il jugulait mais que pourtant, il appréciait et recherchait. Peut-être à bien y pensait, qu'il s'agissait d'un besoin malsain de possession, il s'en maudissait à l'instant. Il éteignait le feu peu à peu, terrible incendie qui le ravageait alors qu'il ne le devait... Pour la protéger, elle, il ne le devait surtout pas.

Il jugula alors sa noirceur, son masque se relâchant en dernier, à mesure de ses explications. Ses prunelles s'étaient ternies de leur autorité, son visage s'était tendu, mâchoires serrées, relevant sensiblement le menton pas vraiment par fierté, mais parce que sa superbe s’effritant, il se devait de conserver un port altier, à défaut d'avoir raison. Elle avait été en danger, c'était probablement ce qui l'effrayait au fond de lui. Tant qu'il n'aurait pas éclairci la nature de cet Anthony Evans, il ne saurait mesurer s'il représentait un danger réel ou non. Les horreurs dont il était l'auteur lui laissait présager une folie meurtrière dont il ne voulait compter pour victime Ayzebel. Il l'observait, avec cette froideur habituelle qui en définitive ne voulait plus dire grand chose chez lui. Cela faisait partie intégrante de son visage. Il la regardait reculait, faire dos au mur, les larmes ruisselantes sur ses joues. Il détourna le regard, ne pouvant en supporter d'avantage. Il n'acceptait pas sa souffrance, il la refusait car elle n'aurait jamais du exister. Plus encore, c'était cette déclaration, ces sentiments profonds qu'elle lui évoquait. Il n'aurait pas été décent de sa part de lui octroyer une expression glaciale alors qu'elle lui tenait ces mots. Il les adorait ces mots, il aimait les entendre, il aurait voulu lui en demander encore et se laisser bercer à leur douceur si sa bienséance ne lui refusait. Ces mots le rassuraient plus que sa supériorité ne l'apaisait. Il vint vers elle, les yeux clos, posa son front contre le sien. L'une de ses mains effleura sa joue humide, emportant dans ses doigts quelques larmes qu'il voulait tant effacer. « Je suis désolé. » Un souffle, un murmure, un ton bien plus calme avec lequel il s'exprimait, comme s'il s'était pris une claque... Et il s'en était pris une.

« Je n'ai pas peur de lui. » fit-il tout aussi calme, laissant ses doigts descendre à son menton pour lui redresser alors qu'il retirait son front de contre le sien. Ses paupières s'ouvraient sur des prunelles sombres mais fatiguées. « Les créatures que je ne peux combattre sont relativement rares. Celles dont Howard et moi ne pouvons venir à bout le sont d'autant plus. » Il y avait une part de vérité dans ses propos. Le fait était qu'il ignorait la nature d'Anthony et qu'à ce jour, il ne pouvait, avec certitude, confirmer sa survie à l'issue de l'entretien avec le Réanimateur qui l'attendait. Il ne pouvait que prendre le parti de sa puissance suffisamment élevée pour tenir à distance un bon nombre d'ennemis. Pour le reste, il faudrait aviser. « Il est à présent derrière les barreaux depuis quelques mois et le sera jusqu'à la fin de sa vie. S'il venait par miracle à s'échapper, je te ferai surveiller plus encore. J'ai plusieurs centaines d'esprits à mon service, une armée invisible que j'ai construite, année après année. » Il était en définitif un général, un commandant, maître d'une force physique à laquelle de nombreux mages n'étaient pas préparés. « Je ne le laisserai pas te faire du mal. » Il laissait sa main descendre sur sa gorge avant de suivre son épaule. Il la prit sans ses bras, la serrant fortement tout contre lui, comme pour lui faire sentir la protection qu'il lui accordait. Il calait son menton contre sa tête, fermant les yeux. « Tu ne me perdras pas. » Un souffle, une promesse. Qu'importe ce qu'était Anthony, il ferait en sorte d'en sortir vivant.

Mer 30 Déc - 21:34
• • • • • •
Invité
Invité
Si le mur n'avait pas été là, Ayzebel se serrait sûrement écroulé sous la pression.
L'ascenseur émotionnel créer par la vente de la boutique, l'annonce de vacances avec Morghann puis enfin la découverte de la vérité sur Anthony, était particulièrement difficile à supporter. Heureusement que la sorcière était forte.Levant une main, elle pinça l'arrête de son nez. Elle aurait voulu cesser de pleurer, se montrer moins faible face au Earl mais clairement, elle avait besoin de se laisser. Craquer une fois encore pour mieux avancer ensuite. En silence, elle,laissa son amie approcher et abaissa doucement la main, laissant son amant poser son front sur le sien. La jeune femme leva les yeux, plus clairs que jamais à cause de ses larmes alors que lui s'excusait.... Il reconnaissant ses tords, dommage que la sorcière ait dû s'énerver pour obtenir ces excuses, mais l'attention était là. Posant sa main sur celle du nécromant, la sorcière soupir et souffla.

« Je te pardonne... »


Comme toujours. Combien de fois lui aussi lui avait pardonner ses bavures ? C'était le principe même de l'amitié après tout. Savoir pardonner, savoir aller de l'avant. Il n'avait pas peur, oui c'était un fait... Mais existait-il quelque chose qui engendrait de la peur chez un Earl ? La mort elle-même ne les effrayaient pas, elle n'était qu'une douce amie qui leur ouvrait les bras qui susurrait à leur oreilles, ses plus sombres secrets. Se laissant bercer par les gestes doux de son amant, Ayzebel le fixa doucement et murmura.

« Une armée... ? Je ne suis qu'une personne parmi tant d'autre Morghann... On ne déploie pas une armée pour... N'importe qui. »

N'importe qui, c'était bien ce qu'elle était. Ayzebel n'avait aucune valeur, si ce n'est aux yeux de sa famille avant qu'elle ne soit bannis. Une armée... C'était n'importe quoi. Il n'y avait pas besoin d'une armée pour lutter contre un homme. Et puis il le disait lui-même, Anthony était derrière les barreaux, même s'il se retrouvait libre, il y avait peu de chance qu'il se tourne vers elle après tout... L'étreinte de Morghann surprit la sorcière. Il l'avait serrer dans ses bras de bien des façons, mais jamais comme cela. Attendrit par le geste, la femme enlaça son ami tout aussi fort, nichant son visage contre sa gorge. Voilà le genre de câlin qu'elle adorait.... Elle aurait put rester ainsi pendant des heures à se laisser aller contre lui sans penser à rien. Morghann avait ce pouvoir fabuleux sur celle, celui de chasser ses maux.... La promesse tomba et termina d'achever la jeune femme qui fermales yeux, laissant à nouveau ses larmes inonder son visage alors que ses doigts se crispèrent sur la chemise du Earl, serrant le tissus durement. Ces mots elle y croyait. Il ne la laisserait pas tomber... Il aurait dû le faire depuis longtemps et Ayzebel en avait conscience, pourtant il ne l'avait pas fait, il était resté, l'avait supporté, l'avait adoré et détesté. Pivotant le visage, la sorcière s'empara des lèvres de Morghann, sentant le goût salé de ses larmes envahir sa propre bouche alors que la pointe de sa langue caressait celle du Earl. Délicieux baiser et Ô combien passionné... Il perdura quelques secondes, mêlé de soupir et de caresses avant qu'Ayzebel ne se décide enfin à le libérer, reculant doucement pour échapper au bras de son adoré.

« Quand à moi.... Il est temps que je reprenne mon apprentissage là où je l'ai laissé. »

Prenant la main de Morghann et entrelaçant ses doigts aux siens, Ayzebel le tira doucement hors de l'appartement pou rejoindre la librairie puis le sous-sol. C’est droit vers la pièce cachée qu'elle l'emmena avant de lui faire face à nouveau.

« J'avais renié la magie avant même de comprendre ce qu'elle représentait vraiment... Quand Damian est mort, je me suis mit à apprendre par pure esprit de vengeance. J'ai voulu le pouvoir pour me venger de Lucinda... Et tu es arriver... Tout c'est enchaîné à une telle vitesse, la perte de contrôle de mes pouvoirs m'a effrayé. J'ai arrêté de nouveau... »

Elle fit quelques pas dans la pièce et tendit la main pour caresser la reliure des nombreux livres qui s'y trouvait.

« Il est temps d'assumer ce que je suis... Je vais reprendre mon apprentissage Morghann.... Je saurais me défendre... Mon sang n'est pas aussi pure que le tiens, mais je reste une Tenak... Tu n'imagine pas mon potentiel. La magie vient aussi en apprenant, il faut du temps et de la patience... Et j'en aurais. Tu verras Morghann, un jour je ne serais plus la pitoyable sorcière que tu traînes comme un boulet. Tu pourras être fier de moi. »


Arrachant un lourd grimoire à l'étagère, Ayzebel pivota et s'assit au bureau avant de poser le livre dessus et de l'ouvrir. Les pages étaient épaisses, jaunis par le temps et une multitude de forme ésotériques remplissaient les pages accompagné de textes à peine compréhensible. Dès l'instant où la libraire eu le nez dans son grimoire, elle en oublia complètement la présence de son adoré. Ayzebel et les livres, une grande histoire d'amour.

Jeu 31 Déc - 11:00
• • • • • •
Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
Elle le pardonnait. Elle était douce reine, si tendre reine aux paroles miséricordieuses. Il n'y avait rien de plus à ajouter, il s'était contenté d'un silence, ornant leur acceptation renouvelée faire son chemin et les apaiser. C'était son armée qu'il lui proposait et qu'elle refusait. Peut-être aurait-il du gronder, il se contenta de secouer lentement et négativement la tête. « J'use de mon armée de la manière dont je l'entends. Elle protégera ceux que je veux protéger. Et je veux te protéger, Ayzebel. » Il l'étreignait, caressait son dos avec la même pensée, la même peur que du mal, il puisse lui arriver. Ce n'était pas la même terreur qui le tenaillait lorsqu'il songeait à son jumeau aîné... Mais, à n'en pas douter, il sentait cette boule au ventre lorsqu'il contemplait le danger flotter au dessus de la sorcière. Son étreinte sembla longuement en témoigner avant qu'il ne la relâche, si passionné baiser échangé. Il aurait voulu la garder, là, près de lui. Il était sûr ainsi qu'elle ne risquerait rien. Il délaissa un baiser sur son front avant de se laisser guider à nouveau vers la pièce cachée.

La magie. Il avait du mal à imaginer ce qu'aurait été sa vie sans la magie. Elle rythmait son quotidien, même dans le cadre de son travail. Il la pratiquait depuis sa plus tendre enfance là où Ayzebel semblait ne faire que ses premiers pas. Mais il avait foi en ses capacités, en son potentiel. Sans un mot, il l'écoutait, la contemplait. Elle faisait des projets, elle envisageait l'avenir. Morghann en était touché et ne pouvait qu'apprécier ces initiatives, cette volonté forte d'aller de l'avant. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle se perdait dans sa lecture peu après lui avoir promis de le rendre fier : « J'en suis certain, Ayzebel. » Il vint poser un baiser sur sa tempe avant tourner les talons. Il contempla une personne invisible, un fantôme très probablement, pendant quelques secondes avant de disparaître dans les ombres et quitter la librairie. L'amusement le gagna un bref instant alors qu'il montait en voiture, répétant ce nom si symbolique : « Noir d'encre... »

Lun 4 Jan - 20:31
• • • • • •
Contenu sponsorisé

• • • • • •
 
Rien qu'une signature
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» N'y a-t-il rien qui te manque ?
» Vous n'avez rien vu
» Rien qu'une petite grippe
» Rien qu'une petite grippe [Phase 1]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Weird Tales ::  :: Refuges aux pensées :: Archives de RP :: Septembre - Décembre 2015-