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 Cup of Tea | Pryam

Naseem Sarrafi
L'étrange sous la normalité : Je suis l'Oeil d'Horus
PROFESSION : Garde du corps
Crédits : Jackson Rado
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Points : 2888
Naseem Sarrafi

11 avril 2016


Son corps avait été sorti des décombres, inerte, dans un même temps où les artefacts avaient été soigneusement rangés pour éviter toute explosion supplémentaire. Une catastrophe avait suffit, nul n’était besoin d’empirer la situation. Sa dépouille avait été remise aux Amasis et étendue sur un lit. De leurs ancêtres, la famille égyptienne savait que le chaton reviendrait à la vie, s’extrayant des limbes de la mort. Aussi ne l’avaient-ils pas momifié. Les fractures dues à l’explosion étaient nombreuses, et il avait de la chance de n’être resté qu’en un seul morceau. Plus les jours passaient amèrement et plus l’attente se faisait anormalement longue. Consulter les notes des anciens de l’Égypte était rendu impossible par l’enfermement en huis-clos, la patience était devenu la seule arme avec laquelle combattre. Le corps trépassé s’était outrageusement refroidi, sa peau blanchie puis bleuie. Le sang dans ses veines avait noirci faisant de son teint halé un nuage de cendres grises. Paupières closes, l’œil vibrait encore de magie, celle que la divinité dont il était issu, faible et accablée, sans la vie du métamorphe pour la régénérer. Lentement, il se mourrait. Puis il y eut un battement. Celui d’un cœur rigide qui envoie le sang coagulé dans les artères. Il y eu un second battement et les cellules de son cœur qui revenaient à la vie, dans une puissante douleur qu’il ne parvenait à hurler de son corps devenu cadavre empestant. Des battements et des battements encore à ce muscle contracté, tiré de l’au-delà pour renaître, tel la mauvaise blague d’un nécromancien. Le sang se liquéfiait, rendu brûlant pour l’usage, forçant les artères, les veines, le moindre petit vaisseau sanguin à naître, à fonctionner, à irriguer des organes nécrosés. Les alvéoles de ses poumons étaient agressés par la nécessité urgente d’oxygène mais le mécanisme respiratoire n’était pas enclenché. Il étouffait, comme un être qu’on asphyxiait jusqu’à la mort, mais lui, il était déjà mort et le processus inverse était une souffrance hors du commun.

Puis tel un nourrisson, il inspirait une première bouffée d’air, s’irritant sauvagement la trachée, puis ses bronches repliées sur elles-même par le trépas. Les poumons, tels des poches adhérentes, peinaient à reformer de beaux ballons plein d’air. De l’oxygène dans les muscles, dans le sang, jusqu’au cerveau, mettant en marche le système nerveux et avec lui, la douleur plus encore. Des spasmes nerveux secouait son corps, crispait ses mains tendues et repliées à la fois. Son corps se contractait vivement, éveillant des muscles nécrosés à l’effort. Un long effort et ses muscles en tremblaient. Sa bouche tel un gouffre putride s’ouvrait enfin et d’une contraction abdominale expirait un hurlement déchirant. Dans un ancien égyptien, il suppliait qu’on le laisse mourir, il implorait qu’on fasse cesser cette douleur et personne ne comprenait la langue de ses lamentations. Cela dura deux jours. Une à une, les cellules de son corps se voyaient offrir la vie comme une fleur fort épineuse. La vie pour ce qui avait franchi la mort et qui peinait à se reconstruire. Sa peau grise reprenait des teintes halées maladives, ses yeux à la vision floutée lui fit voir quelques visages : des Khan et des Amasis principalement. Il lui avait semblé distinguer celui d’un Earl, de Pryam lui-même. Sa peau boursouflée se tendait, son esprit blanchi de douleur sombrait souvent dans l’inconscience entre deux périodes d’éveil torturé. Son calvaire ne semblait pas vouloir s’achever, son corps entier le brûlait, le déchirait comme si chaque respiration, chaque mouvement, chaque battement étaient contre nature. Il avait mis du temps à se reconstruire et il lui en faudrait encore beaucoup, y compris en ce qui concernait sa psyché : le Purgatoire portait bien son nom. Il était le supplice des créatures damnées. Iâh ne saurait en échapper. Il avait repris la forme d’un chat. C’était déjà moins douloureux à supporter, il était l’animal et non plus la créature. Recroquevillé en boule, le chaton avait ému un Khan qui avait tendrement pris soin de lui. La boule de poils tachetés était entre de bonne mains.

Il lui fallut quelques autres jours pour pouvoir se mettre sur pattes. Ses déplacements étaient alambiqués, passant par deux diagonales pour aller droit devant : la première pour perdre pieds, la seconde pour rectifier. Il était devenu très doué pour la marche en crabe et le jeté contre le mur, ainsi que pour les miaulements plaintifs et anti-viril. Ainsi était-il parvenu à se traîner jusqu’au bureau de Lord Earl : sans la moindre discrétion. La porte fut son premier obstacle, le sonnant quelques secondes avant qu’il ne se relève. Les pieds de chaises furent tout autant fatal et il parvint à esquiver miraculeusement le sofa en y étalant une bonne couche de phéromones. S’écrasant la patte de droite avec celle de gauche, il tomba la tête en avant dans une roulade, finissant sur le dos, sa petite queue entre les pattes antérieures, penaud. Ses yeux, d’un bleu sombre, fixaient le Patriarche avant de tenter un bond sur le bureau. Vainement. Dans un bruit sourd puis une plainte de chat, il s’était pris le bois sur la tête, assommé. Au second essai, il passa par les genoux du Lord avant de se rendre sur le bureau, marchant en crabe presque contrôlé sur les feuilles de papier avant d’atterrir dans la tasse de thé, passant par dessus bord. Dans un miaulement qui se transforma en bulles de thé, il pesta contre son nouvel état, adressant au Seigneur de l’Envers un regard à la fois désolé et désespéré. La chaleur du thé lui faisait du bien et au final, il appréciait grandement le bain, même s’il était persuadé que Pryam serait moins ravi qu’on utilise sa boisson comme spa. Ses poils de chats de Bengale risquaient même de friser avec la théine. En attendant, il lapait l’eau de son bain d’un air blasé, se disant que reprendre forme humaine après cet élan de honte serait compliqué.  


Dim 5 Mar - 16:12
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Pryam Earl
L'étrange sous la normalité : Je suis Sécrétaire Général du Cénacle, patriarche de la famille Earl.
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Pour la défense du chaton, on pouvait dire que le Lord avait l'attrait qu'ont toutes les choses trop mignonnes lorsqu'elles dorment: l'attrait du bonheur qui ne demande qu'à être assassiné. L'attrait du repos trop paisible qui devait être brisé. Oh, qu'il connaissait bien ces attraits, le Lord… Mais comme il était peu enclin à la miséricorde lorsque d'autres que lui s'appliquaient à le rappeler à l'éveil, à son devoir.
Entre deux dossiers, trois papiers, et quelques carnets personnels, dotés d'une encre que lui seul pouvait lire, il y avait ce carnet, encore vierge tant d'écriture que de magie. Sur ces pages admirablement blanches, l'esprit de Pryam Earl s'était reposé. L'espace de liberté devint le support de sa rêverie, son crayon s'y déplaçait nonchalamment, sans hâte et sans nécessité. Les traits d'une bâtisse étaient apparus. Puis un autre. Et les merveilles d'un autre temps se mêlaient aux découvertes récentes. Construire, encore construire… Et, plus que tout, concevoir. Du Néant, extraire l'idée. Relier l'idée à ce monde, en comprendre les contraintes. Glisser deux fils l'un vers l'autre, jusqu'à ce que lumière se fasse. Une partie de l'esprit noirci de tortures du tyran agençaient machinalement des pièces, l'autre partie récupérait la liberté qui émanait des dessins pour en alimenter des pensées autrement trop conventionnelles. Il songeait, encore et toujours, aux mêmes choses, aux mêmes personnes… Le Vatican qui allait venir, les plans dressés face à eux, cette maudite "collaboration" avec Werner, l'état d'Howard, Johan, Victoria, Haley, et ces Sihvonen disparus, et le difficile maintient de l'ordre entre ceux qui avaient été ses ennemis, et ceux qui étaient ses alliés, jusqu'à preuve du contraire. Il avait hâte, également, de pouvoir donner un nouvel élan à la recherche d'artefacts.Pas que ceux qu'il restait soient de mauvaise compagnie, mais le Lord les préférait en famille nombreuse. Il y avait aussi son âme, vendue et sa vie de secours envolée. Lord Earl avait sérieusement étudié la possibilité de dépioter des chats jusqu'à s'approprier le secret de leur neuf vies. "Chance" extraordinaire, un chat se portait volontaire pour lui permettre d'étudier un peu mieux ce mécanisme. De nombreuses fois, le Lord avait rendu visite à Miw. Sur la fin, cela impliquait de lui clouer le bec en même temps, mais quel sacrifice n'était pas à la hauteur de la Science ? Naseem, il le connaissait désormais mieux que personne. Du moins, physiquement et magiquement parlant. Cela ne suffisait pas encore. Il lui faudrait vraiment d'autres chats. Des chats qu'il puisse tuer, pour bien observer la façon dont se déroulait pour eux la fin d'une vie. Et puis, ça le détendrait. Non pas qu'il n'ait pu tuer personne ces derniers jours (il avait bien fallu expliquer l'importance du maintient de l'ordre, et tant pis pour ceux tués pour l'exemple), mais il essayait tout de même de se calmer là-dessus. Les êtres vivants risquaient de se faire rares, à l'avenir, et ils pouvaient être utiles. Fimbulvetr…

Son emprise sur le crayon s fit plus forte. Non, il ne serait pas dit qu'il connaîtrait la fin du monde, parmi les derniers des Earl, et après l'avoir soit-disant provoquée, après avoir vu le Secret tomber en cendres entre ses doigts. Son orgueil ne le permettrait pas. Dusse-t-il vivre mille ans, il y parviendrait. Le Vatican, il le métamorphoserait en une mer de sang, dans laquelle l'Envers pourra s'abreuver jusqu'à sa pleine satisfaction. Der Werner, il ne resterait pas la moindre esquisse d'âme. Si la gente Earl devait se faire unique dirigeante, implacable dirigeante, de l'Envers, pour arriver à ces fins, alors il n'hésiterait pas un seul instant. Mais cela arriverait.
Ces sombres desseins qui le hantaient se virent un bref instant interrompus par une ébauche d'amusement. Dans le plan d'une de ses maisons, il croyait revoir ses notes sur le fonctionnement de Miw. Etait-ce ainsi que les Anciens avaient également glissés des indices de leurs découvertes dans leurs oeuvres ? La pensée fut rapidement chassée par une autre, offerte à la Mort, au pouvoir utilisé sur Anthony et ce qu'il en avait résulté. Il devait plus souvent faire usage de ces capacités, si vraiment il désirait un résultat probant. Mh… Sur Werner, lors d'une réunion, ne pouvait-ce point être une idée ? Si elle n'était productive, au moins, elle passerait le temps, et rendrait ces vaines heures plus intéressantes.

Ainsi autour du Lord, les pensées défilaient, dans le silence lourd qui l'entourait toujours, ce silence rendu sombre par ceux qui avaient trépassé sur un claquement de ses doigts, sur une nécessité qui ne tolérait de sentiments. Un silence rendu fascinant par la magie qui avait changé les iris des Earl en puits d'ombre. Un silence interrompu par une sorte de cliquetis. Hm ? Qui cliquetait ici sans avoir pris la peine de frapper avant d'entrer ? Avec un haussement de sourcils qui ne lui était pas habituel, Pryam admira le chaton tenter de… Marcher ? Bon sang, il avait l'air complètement ivre ! Qui s'amusait à beurrer des chatons dans le Cénacle ? Et à les lui envoyer ! S'il trouvait le coupable…! Et si ce chaton avait le malheur de vomir dans son bureau…! Eh mais il faisait du bruit, en plus, l'animal. Des petits "mii" mécontents. Ok, il ne savait même pas miauler… En même temps, au vu de sa taille ridicule, il devait vraiment être tout jeune, ce… Machin. Qui l'avait séparé de sa mère ? Il n'avait rien à faire là, il embêtait son monde plus qu'autre chose, et…
Et il venait vers lui, non ? Enfin, il essayait de venir vers lui, non ? La roulade laissa le Lord entre la pitié et l'amusement. Il aimait voir les gens souffrir, certes, mais… Mais là il devait vraiment être bourré ! Ignorant les habitudes des chatons, le patriarche ne voyait que cela, et commençait à se demander s'il n'allait pas, bientôt, pouvoir étudier le processus de mort sur ce petit animal.

Il ne vit pas venir le bond vers le bureau, en revanche. Pour lui, c'était évident que c'était trop haut. Pas pour l'animal. Surpris, le Lord arma de plus belle son bouclier, malgré lui, pour le relâcher sitôt qu'il comprit ce qu'il venait de se passer. Mais… Mais qu'il était bête cet animal ! Pas étonnant qu'ils aient neuf vies, au final: la Faucheuse avait dû se prendre de pitié pour ces cervelles d'oiseau, et concevoir que leur espérance de vie "normale" ne pouvait l'être. Au second essai, le Lord eut une réaction plus douce, s'imaginant que l'animal se contenterait de ses genoux, et qu'il avait trouvé une machine à ronrons pour le distraire de ses dossiers. Que nenni. La créature "fonçait" déjà autant qu'elle le pouvait vers son bureau. Une odeur de cat-astrophe se répandait. Le patriarche ouvrit deux grands yeux ronds d'effroi devant les mignonnes papattes sur les feuilles de papier. AH NON ! Nul ne vomissait sur SON bureau ! Surtout sur les documents ! Il agita les mains pour l'attraper, et…
Et il avait un chat dans son thé.
Immobile, contemplant le résultat de tant de désastres, Pryam ne savait plus que faire, désormais. Il avait voulu se fâcher, mais… Il croyait comprendre. Nul chat ne s'embêtait à rentrer dans son bureau sans frapper, pour ensuite investir son espace personnel, si ce n'était son chat favori. Un chat qui avait eu beaucoup de mal, là, certes… Et qui lapait du thé. Hurgh. Son pauvre thé, il allai parsemé de poils, et… Bon sang, cet animal avait un anus, qu'il trempait bien au chaud dans sa boisson ! Un long, très long soupir échappa au Lord. Le respect se perdait. En silence, sans adresser un regard de plus au chaton, il envoya un sms à son écuyer: il allait lui falloir une autre tasse de thé. Si possible, un thermos. Bien fermé. Et une serviette. Lorsqu'il eut terminé, il se tourna vers le chat, lui attrapa sa langue alors qu'elle s'apprêtait à laper encore.

"- Je ne suis pas certain que cela soit recommandé par vos vétérinaires. De même qu'un bain dans mon thé." Son regard se voulait dur. Il parvenait à l'être par le dépit que le Lord ressentait en admettant que son meilleur assassin ne pourrait plus user de sa féline forme, désormais… À moins qu'elle grandisse à temps. Jamais il n'avouerait son soulagement, en revanche, à l'idée que Miw pouvait à nouveau vivre. "Je vous ai fait quérir de quoi vous sécher. Ne vous avisez pas de poser vos pattes trempées sur mon bureau." Déjà, par mesure de précaution, il réorganisait tout, éloignant les précieux documents du danger qui les guettait. Les feuilles s'animèrent, se glissèrent dans des classèrent, firent de jolies piles qui s'entassèrent. Voilà qui libérait un peu de place, au cas où son assassin en avait besoin. "Je ne vous cache pas qu'il nous sera plus aisé de communiquer sous votre autre apparence. Il nous faut parler affaires." Quoi ? Le chaton avait imaginé qu'une mort lui offrirait des RTT ? Certainement pas ! Ils croulaient sous le travail. Surtout qu'avec son absence, la liste des cibles s'était élargie. Et pourquoi LUI aurait le droit de se prélasser dans un panier/thé douillet, alors que le Lord n'avait pas même le droit à une semaine en Finlande ? Nan. Il n'avait pas l droit d'avoir moins mal que lui. Le regard de Pryam avait veillé sur ses affaires, tandis qu'elles se rangeaient. Dès que le bal des documents fut achevé, il obsreva à nouveau le chaton… En se disant qu'il était bon qu'ils soient seuls, notamment au cas où il se fourvoyait, où ce chaton n'était pas Miw, et où il venait de parler tout seul à un animal.

Jeu 16 Mar - 22:38
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Naseem Sarrafi
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Naseem Sarrafi
Naseem avait déjà l’air ridicule dans sa tasse de thé mais il était, de toutes évidences, loin de s’imaginer que cela puisse être pire jusqu’à ce que Pryan lui attrape le bout de la langue et que celle-ci reste coincée à son emprise. Son regard de chaton battu se releva vers le Lord après avoir louché… Ou tenté de loucher avec son anatomie féline. Ce qui n’avait ressemblé à rien, pour être honnête. Il ébaucha un miaulement plaintif qui raisonna dans sa gorge encore bien jeune de façon fort aiguë. Relâché, il reprit son lapage comme si rien n’était, observant le Lord dans son rangement comme si c’était une distraction du quotidien. Ce qui était un peu le cas pour un chat. Un peu moins pour Naseem. Quant à l’effet que pourrait avoir la théine sur l’animal, il ne s’en souciait pas vraiment. Il n’avait jamais eu de soucis de la sorte par le passé. Une chose était certaine : son nouveau déguisement n’avait pas mis longtemps à être démasqué par le maître de l’Envers. C’était presque triste : il s’était donné du mal tout de même. Nourrir, traverser le Purgatoire, renaître… Tant d’efforts si peu reconnus à leur juste valeur, c’était navrant. Bon au moins, on allait lui apporter une serviette. En attendant, il continuait de boire et s’il avait pu gazouiller dans son bain chaud, il l’aurait certainement fait. Oh mais d’ailleurs… Il pouvait ronronner ! Il posa son menton sur le bord de la tasse et commença à manifester son confort qu’un ronronnement si fort, si puissant, que c’était presque à se demander comment une si petite chose était capable de produire un tel son. Comme il s’amusait ! C’était bon de revivre mine de rien, malgré la récente souffrance… Et voilà que le Lord voulait lui gâcher son plaisir ! L’idée de reprendre forme humaine lui glaça le sang et le stoppa net dans son ronronnement, visiblement peut enclin à la douloureuse métamorphose. Ne pouvait-il pas simplement lui donner ses ordres, mh ? Non, de toutes évidences…

La serviette arriva et avec elle, la fin de son bain puisque Pryam l’en extrayait par télékinésie. Il reposa, tout humide mais sentant bon le thé sur la serviette blanche avant d’être frictionné avec vigueur et d’en ressortir avec le poil aussi dressé d’un chat en colère. Sur la mini-chose qu’il était, c’était hilarant. Dans un petit sursaut, il remarqua quelque chose derrière lui qu’il se mit à pourchasser en courant maladroitement en rond, avant de s’écrouler les quatre fers en l’air mais la proie dans la bouche : sa propre queue. S’en désintéressant alors, il s’étala de tout son long sur le linge blanc, s’étirant grandement… Du moins aussi grand que pouvait l’être le minuscule animal. Expirant son bien-être, le thorax flexible du félin se souleva d’un soupir. Se transformer… Il reprit une forme humaine, quittant alors le bureau de son patron, mais ses mains couvertes par le cuir reposaient dessus, en appuie. Il était voûté, courbé, dans ses vêtements noirs qui cachaient chacune des parcelles de sa peau mutilée par la mort. Sa tête était couverte d’une large capuche et le bas de son visage était dissimulé par une écharpe. Il n’était pas beau à voir, aussi épargnait-il à son entourage la vision. La douleur fit crier chacun de ses nerfs dans une agonie sadique que lui offrait sa renaissance. Son esprit se faisait agresser par les souvenirs chaotiques du Purgatoire, le rendant instable. Voûté donc, tête retombée en avant, sa respiration difficile heurtait le tissu qu’il avait devant la bouche, étouffant un peu le râle de sa souffrance. L’acte était pénible. Il s’y efforçait, calmant sa peine, la ravalant comme un guerrier qui avait traversé les âges depuis l’Antiquité et puis, lorsqu’il le put, il se redressa jusqu’à se tenir droit et fier malgré ce qui tiraillait son corps et son esprit. Ses mains vinrent se rejoindre dans son dos et les larmes coulaient sur ses joues en silence. Des larmes invisibles pour le Patriarche.

« J... » Sa voix s’était éteinte à la douleur de ses cordes vocales qui, à peine reformée par la vie, avaient été bien trop utilisées dans ses cris de souffrance, jour et nuit. Il murmura alors : « J’ai appris que votre fils avait survécu. Je m’en réjoui, il semblait certain de pouvoir résister à… L’explosion. J’ignore comment exactement mais de toutes évidences, il y est parvenu. » Là où lui-même avait échoué, malgré la force de son propre bouclier. « J’espère qu’il se porte bien. » Une phrase qui appelait à plus de précision car l’héritier de Pryam avait été caché par son jumeau à l’abri des yeux de chacun. Si sa survie semblait avoir été confirmée, rien n’avait percé sur son état réel. « Que puis-je pour vous, Lord Earl ? »

Sam 25 Mar - 20:09
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Il n'allait tout de même pas humidifier ses jolis doigts en attrapant directement le chaton ! Ç'aurait impliqué de les salir, de surcroit. Une saleté qui se serait étalée sur son bureau, ses affaires, et… Rah ! Impensable. Inadmissible psychologiquement parlant par le tyran. Aussi, dans le but de préserver son bureau autant que possible, il prit le soin de sécher le chaton, toujours aidé de télékinésie. Aucune pitié, le chaton fut frictionné avec vigueur, son joli poil tourné et re-tourné, le faisant passer par des coupes à en faire pâlir de jalousie les plus punks des anarchistes.

Voilà. Le chat était relativement sec. Ce n'était pas une raison pour le laisser s'aventurer sur la paperasse du Lord, mais il était déjà davantage admissible à son bureau. Pryam écarta tout risque en emmenant son actuelle tasse de thé se poser plus loin, ainsi qu'en vident celle souillé dans la première plante noire à sa portée. Encore une fois, le monde fut sauvé par Pryam Earl. Encore une fois, il n'y avait personne pour en être témoin. Quelle plaie.
Le regard du patriarche revint juste à temps sur le chaton pour le voir sursauter, courir et… Attraper sa queue. Alors que le terrible prédateur dévoilant son petit ventre, ses papattes en l'air, le nécromant laissa un long soupir lui échapper. Et zut. Il avait parlé à un bête chat. Un bête bébé chat qui confondait encore sa queue avec une proie.

Miw se métamorphosa juste à temps. Un peu plus, et le chaton se faisait mettre à la porte sans douceur par un patriarche vexé tant de s'être adressé à un animal comme une princesse disney que d'avoir perdu son temps à prendre soin d'un être inutile. Le Lord "dévisagea" son assassin autant que faire se pouvait. Cette tenue… Pourquoi pas. Le chaton devait avoir ses raisons. Le patriarche n'envisagea pas que ce puisse être par pitié esthétique. Il avait vu tant de choses disgracieuses… Et surtout, il l'avait vu, lui, le Miw: il l'avait observé lorsque la vie et la mort se battaient au sein de lui. Il l'avait observé dans son entièreté, aussi neutre et objectif que devait l'être chaque chercheur en son domaine.
L'identité de cette silhouette encapuchonnée face à lui ne l'inquiéta pas. Il avait passé l'âge de se fier à sa seule vision, et l'aura du métamorphe était reconnaissable entre mille. Sa raideur de cadavre fraîchement éveillé ne passa pas inaperçu non plus, faisant froncer davantage les sourcils de Lord Earl. Sitôt que la faible voix de l'assassin eut fini, il lui indiqua de la main le fauteuil, face à son bureau, devinant que cela serait plus confortable pour lui. Pas qu'il soit spécialement bienveillant en ce jour, mais le nécromant préférait prendre soin de ses pions favoris.

"- Je m'apprêtais à vous poser la même question, Sarrafi." Sa précédente apparence lui avait donné l'air plus vivant, même si moins habile. C'était trompeur. Avant que le chaton ait l'idée de s'arracher la gorge pour répondre, Pryam reprit: "Je vous suis reconnaissant quant à vos actions lors du 31 mars. Howard est vivant, nous nous occupons de lui. J'ignore de quelles informations vous disposez quant à la situation actuelle, ainsi que ce qui a pu vous être conté sur la bataille." Rien, sans doute, si effectivement le chaton venait tout juste de faire ses premiers pas. Mais s'il était parvenu à s'offrir quelques sorties avant de rendre visite à son patron, peut-être disposait-il de plus. Dans tous les cas, Pryam était prêt à personnellement combler ses lacunes. Les gens étaient toujours mieux informés quant c'était lui qui donnait les détails.

"- Toujours est-il que la liste de vos cibles s'allonge de jour en jour. Vous êtes une arme redoutable, Sarrafi. Ne croyez pas que votre mort changea mon point de vue sur vos compétences." C'aurait été ingrat, et stupide. "Aussi ai-je besoin d'une estimation de votre part: quand pensez-vous être prêt à reprendre du service, en tant qu'humain et/ou en tant que chat ?" Un stylo s'était redressé, venant devant le sorcier, accompagné d'un carnet.

Mer 29 Mar - 19:56
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Naseem Sarrafi
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Naseem Sarrafi
La chaise qui lui fut proposée accueillit son corps raide et douloureux, mais qui se tenait droit et digne. Il luttait contre sa propre souffrance, contre ses chaires qui le tiraillaient et son esprit qui le poussait sournoisement vers les tréfonds du Purgatoire. Sans l’interrompre, il suivait les propos du Seigneur de l’Envers avec attention, notant dans un coin de son esprit les informations qu’on lui donnait, les questions qu’on lui posait et les messages qu’on lui faisait passer. Il fut soulagé de l’entendre lui signifier qu’il n’avait pas perdu de ses compétences dans son estime. « Je vous remercie. » souffla-t-il, bas, juste assez pour être entendu mais pas suffisamment pour se faire mal aux cordes vocales à outrance. Il éleva ses mains gantées pour saisir les rebords de sa capuche et la faire tomber en arrière. Sa peau était aussi pâle que celle d’un cadavre, lui qui avait, d’ordinaire, le teint ambré que le soleil de l’Égypte donnait à ses habitants.  Les plaies, même refermées, laissaient des cicatrices sans rougeur sur la peau de son visage. Ses cheveux, sombres et ternes, étaient tirés et noués à l’arrière de sa tête. Ses prunelles dénotaient en revanche d’une vie certaine que son apparence de zombie n’aurait pas laissé penser. Tirant d’une main sur l’écharpe, il dégagea sa bouche. Ses lèvres était loin du carmin. Il inspira une longue bouffée d’air pour alimenter son corps en oxygène. « J’ignore combien de temps cela va prendre, Lord Earl. C’est plus long que d’habitude. En raison de plusieurs facteurs. Mon corps n’avait jamais été aussi endommagé que cette fois-ci. Réparer et redonner vie me coûte et ce, d’autant plus que l’énergie du nexus est perturbée. La magie est instable et je ne vis, comme humain, qu’à travers elle. Je ne suis que sa pure création et je ressens chacune de ses agitations. »

Il marqua une pause pour déglutir, hydrater sa gorge sèche et rude. « J’ai passé plus de temps dans le Purgatoire que les fois précédentes. Je crois bien que plus j’y enverrai de monde et plus la sortie me sera complexe à atteindre. » Il lui avouait à demi-mots avoir croisé Hécate. Elle n’était qu’une parmi d’autres et il avait été attaqué, évidement. Sa route avait été semée d’embûches. « Mon corps s’était alors déjà assez décomposé. Cela rend la réparation d’autant plus longue. » Il avait encore du chemin à parcourir, même s’il était déjà assez bien réparé pour l’heure. Le reste lui donnerait plus d’aisance dans son corps, en particulier pour le combat, puisque c’était de cela dont il était question.   « Je pense qu’une dizaine de jours vont être nécessaires pour que je puisse reprendre du service, Lord. Je suis conscient que vos ennemis aient révélé leur vrai visage. Beaucoup ont rejoins les troupes de Werner à ce qu’il m’a été conté. Ne craignez-vous pas que des meurtres, aussi discrets soient-ils, mettent de l’huile sur le feu dans l’étroitesse de ce lieu ? » demanda-t-il alors, cherchant à connaître quel genre de cibles lui seraient confiées et si le Lord était réellement en danger pour vouloir prendre le risque d’une seconde bataille. « Je n’ai, en revanche, pas la possibilité d’agir dans l’évolution de ma forme animale. Elle est dénuée de magie mais je… Connais quelques métamorphes qui pourraient le faire pour moi. Vous avez rencontré l’une d’elle puisqu’elle se dressait aux côtés d’Evans, la seconde a combattu avec votre fils Morghann contre le Jarl Sihvonen. » Deux entités inconnues pour le Cénacle, mais que Naseem avouait connaître. Mieux valait maintenant plutôt que le Lord l’apprenne d’autres. L’exiguïté du lieu rendait propice la révélation de secrets.

« Elles sont, toutefois, restées aux côtés de Werner. Je n’irai les trouver que sur votre consentement. » Qu’on pouvait très bien lui refuser. Ce que le Lord avait à y gagner face au risque était bien faible, mais Naseem avait en tête d’autre projet. La blanche avait été la dame de compagnie de Genièvre. Elle avait connu Arthur et son histoire. Des informations qu’il voulait obtenir pour venir en aide à la quête d’Howard. « Dans cette attente… Mon esprit et mes souvenirs sont indemnes. Votre fils recherche une épée et j’ai vécu assez longtemps pour vivre au temps d’Arthur, puis de ceux qui, par la suite, ont eu pour quête de retrouver son arme et son Calice. » Il parlait d’Hitler, mais pas que. Le Graal, comme Excalibur, avait été l’objet de bien des fantasmes à travers les âges.

Sam 17 Juin - 13:00
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Les nouvelles n'étaient pas bonnes, et il ne pouvait blâmer Miw de les lui annoncer. Entendre parler ainsi de l'état du précieux Nexus restait désagréable. Ses ancêtres avaient tant oeuvré pour créer cette oeuvre, et tant d'Êtres en ce bas-monde comptaient sur lui, ne serait-ce que pour survivre. Si le premier point était le plus cher au coeur de Pryam, le second n'était pas sans importance. N'aurait-ce été que pour soigner ses alliés, y compris ceux qui souillaient son thé.

Il y avait autre chose. Le Lord était moins sûr de ce qu'il déduisait. C'était peu crédible. Le Purgatoire pouvait-il être suffisamment pénible pour qu'il fasse regretter aux chats de jouer avec les souris ? Improbable. Ce devait être une phase, et l'assassin retrouverait bientôt le goût du sang et des proies se tortillant au bout de ses griffes. Un très léger signe de tête affirmatif accueillit l'annonce de la durée de "convalescence" du métamorphe. C'était raisonnable. Peut-être que, déjà, d'ici-là, le discours du chaton aurait changé. Qu'il serait moins effrayant avec ces sous-entendus saugrenus pour éviter d'avoir à tuer.

Intérieurement, le Lord reconnut que le conseil de Sarrafi n'était pas sans pertinence. Les assassinats et autres maladies impromptues attendraient le rétablissement de Miw. Ses capacités d'espionnage allaient lui manquer, il allait devoir lui trouver un remplaçant en intérim. C'était le moment: le fer était encore chaud, ses ennemis devaient encore prévoir leurs plans d'attaque. Le crayon du patriarche s'agita sur la feuille de son carnet, dans un crissement peu désagréable, et une écriture connue de lui seul. S'il avait des raisons de se méfier des alliés d'Evans, Pryam pouvait peut-être tenter de s'arranger avec Morghann, et les connaissances de ce dernier. Ce garçon n'était peut-être pas totalement perdu, peut-être avait-il moyen d'en faire son successeur, après tout… S'il parvenait à l'écarter deux minutes des jupons de son frère.

"- Cette dernière métamorphe, quel est son nom ? Que savez-vous d'elle ?"

Le carnet de notes était prêt à accueillir toute information, y compris les plus "anodines" d'apparence. Le crayon était droit, bon soldat prêt à s'agiter à nouveau sous les désirs de son commandant. Durant tout leur échange, l'expression de Pryam était restée neutre, sérieuse et grave, son visage gravé dans le marbre. Ses doutes et tracas restaient en lui et pour lui. Sur certains points, le Lord était avare; il n'avait jamais aimé partager ses sentiments. Même Victoria devait les deviner.
Le dernier point abordé par Miw parvint néanmoins à faire briller une petite étincelle dans son regard abyssal. Ce chaton savait vraiment quels mots parlaient aux grands de ce monde. Des objets puissants, voilà qui ne pouvait qu'émoustiller la curiosité perfide et l'avidité du Lord. Sa tête s'appuya sur son poing, son coude fermement posé sur le bureau. Il donnait désormais l'impression d'observer son interlocuteur comme s'il avait pu déshabiller son âme du regard.

"- Alors j'imagine que vous avez vos propres hypothèses et renseignements sur la localisation des reliques qui étaient si chères au Roi Arthur." Hypothèses, oui, puisque de toute évidence il n'avait pas su expliquer à Howard qu'Excalibur n'était pas au sein du Cénacle. "Le plus tôt mes fils seront en possession de ces objets, le mieux ce sera. J'ai cru comprendre que vous partagiez cette opinion. Les recherches à leur sujet avaient été mises en attente, je pensais les relancer au sein de l'Endroit sitôt que le huis-clos sera brisé." Son regard s'appuya plus encore sur les épaules fragiles du chaton fraîchement revenu d'entre les morts. "Mais… Nous n'y trouverons rien, n'est-ce pas ?" Du point de vue du Lord, c'était en Avalon qu'ils devaient chercher. Trouver Avalon était une autre paire de manches. C'était sur ce sujet qu'il voulait emmener Miw, et voir s'il avait quoi que ce soit à lui apporter.

Jeu 22 Juin - 18:10
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Naseem Sarrafi
L'étrange sous la normalité : Je suis l'Oeil d'Horus
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Naseem Sarrafi
C’était amusant de voir que le Lord avait déjà fait un choix parmi les deux métamorphes qui pouvaient lui venir en aide, préférant la seconde à la première, car celle-ci ne lui avait pas donné de fil à retordre le 31 mars et la blanche avait porté assistance à l’enfant de Pryam. Son choix était, en fait, une évidence. Mais ce qu’il avait d’amusant, c’est qu’inévitablement la blanche était préférée à la noire. « Le cygne blanc. C’est ainsi que je la connais. Elle et sa sœur animale, le cygne noir. » Les deux noms évoqueraient sans nul doute le célèbre ballet. Tchaikovsky était des rares à les avoir connues toutes deux en une période si rapprochée quand on savait que  les deux oiseaux du lac s’étaient longuement cherchées sur toute la surface du globe, comme des aimants aux polarités opposées. « Métamorphe, elle a eu beaucoup de noms, accumulés au fil des millénaires. Il s’agit des plus anciennes des miens dont il me soit porté connaissance. Presque aussi vieille que l’humanité. Une dualité manichéenne incarnée. En vérité, il n’est guère étonnant que vous préfériez la blanche, comme bien des Hommes. » A tord probablement, il n’y avait pas d’existence réelle à ce concept manichéen sur terre. « Qu’attendez-vous comme information à son sujet exactement, Lord Earl ? » Il y avait tant à dire et si peu à la fois. Des millénaires de vie réclameraient des heures de récit et il doutait que le Lord veuille entendre autant de chose à son sujet. En définitive, c’était plus rhétorique, il ne lui apporterait que ce dont Pryam nécessitait pour sa compréhension ou ses affaires. Et pour l’heure, rien à la connaissance du chat.

Portant son attention sur la seconde question, il laissa un fin sourire croquer l’une des extrémités de ses lèvres à la question implicite qu’on lui soumettait. « En effet. » Ses prunelles ombreuses fixaient celles, plus ténébreuses, du Lord dans une réelle appréciation de son intellect. Le silence se noua un instant et l’assassin ne fit rien pour l’en empêcher, avant de le dénouer avec aisance, oubliant presque sa propre douleur. « L’épée est un artefact de l’Envers. Créé dans l’Envers, pour l’Envers, il échappe au commun des mortels. C’est ce qui rend Excalibur si différente de la Longinus et c’est la raison même qui a écarté l’Ordre de Thulé de l’achèvement de ses recherches à son sujet. Hitler l’a longuement convoité avant de concentrer ses efforts sur la Lance. Savez-vous pourquoi ? » Il lui laissa les secondes nécessaires à la réflexion mais trop peu pour une réponse lorsqu’il reprit. « La Lance est une fabrication humaine. Une lance comme on en rencontre des milliers sur cette terre. Un objet commun qui est entré en contact avec le divin et en a puisé sa force. Excalibur est, elle, une création purement divine. Artefact de Dieu, placé entre les mains de l’Envers. Nimue était loin d’être une humaine de l’Endroit. Pas plus que Merlin. Ou Arthur lui-même, en quelques sortes, sanctifié au rang de Légende. Que ferait donc une telle épée à la portée de l’Endroit ? » Elle avait été l’objet de pourtant bien des fantasme éperdus. Et vains. Ce n’était pas l’Endroit qui était destiné à posséder l’Épée, le pacte implicite avec Dieu n’aurait eu alors aucun sens. Il n’y avait que pour quelqu’un de l’Envers que la promesse de remettre le Graal à l’Autorité avait une réelle valeur, un prix.

« La Lance est un accident, un peu comme les métamorphes. Une création miraculeuse de magie où l’ordinaire est entré en contact avec une source puissante mais jamais rien de plus qu’un éclat qui brille dans les yeux de ceux qui le voient comme de l’or. L’épée, elle, a une valeur bien plus inestimable. Longinius et Excalibur sont des armes réputées invincibles. Mais… Je suis persuadé que si elles venaient à se combattre, c’est la Lance qui tomberait. » Raison pour laquelle il voulait aider Howard. La seule et unique. « Il est étonnant, alors, de voir qu’Hitler y ait renoncé, n’est-ce pas ? Mais en vérité… Pas tant. Toute magie a un prix et s’il y avait bien quelqu’un envers qui il ne voulait pas contracter de dette, c’était bien Dieu. » Cela impliquait évidement que si Howard devenait le nouveau roi, c’était à lui qu’incomberait cette dette. « Le Calice pour payer l’attrait d’une royauté incontestée. L’échec d’Arthur Pendragon est peut-être bien ce qui causa la désunion de l’Envers, le tiraillement incessant qui nous a coûté lors l’Inquisition. » Jusqu’à aujourd’hui, mais il ne le prononça pas de vive voix. En lieu et place de cela, il ajouta : « La blanche était la dame de compagnie de Guenièvre. » Il laissa le Lord à ses conclusions sur le sujet, l’argument subliminal qu’il apportait pour obtenir l’accord de la retrouver.

« Il y a des mondes oubliés reliés au nôtre par des portes tout aussi oubliées que seul un Œil de Krei peu voir ou bien… Ou bien celui qui se souvient qu’elle existe et où elle est. Je suppose que vous trouvez la poignée de votre chambre les yeux fermés, Lord Earl. C’est ici un peu la même chose. Avalon… N’est qu’à une porte de nous en fin de compte. »

Jeu 22 Juin - 22:35
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Le regard de Pryam s'appuyait sur le chaton avec un intérêt plus que prononcé, et le métamorphe devait pouvoir capter dans les ombres de ses prunelles les reflets d'engrenages s'activant. Le crayon malmenait la feuille de carnet, la noircissait d'écritures hâtives et incompréhensibles. Il avait toujours su que ce chaton était une unité irremplaçable autant que précieuse, qu'il valait le coup d'être conservé malgré ses… Blasphèmes envers le thé. Miw valait son pesant de croquettes, et il allait falloir sérieusement songer à le récompenser pour sa dévotion. Doubler son salaire allait être difficile. De façon plus globale, satisfaire un individu de plusieurs millénaire n'était pas simple. Peut-être pourrait-il le surprendre avec un bain de thé… Mais c'était connoté, non ?
"Trouver une récompense pour Sarrafi" fut noté dans un coin de feuille, un peu à l'écart du reste des notes. De même, le "prix" à payer pour l'épée fut noté, séparé du reste du texte par une ligne bien droite. Il fallait y réfléchir, semblait-il… Pryam doutait réfléchir bien longtemps. Peut-être donnerait-il à Howard la liberté de le faire… Ou peut-être le vendrait-il, le laissant se débrouiller de la même façon que lui devait se débrouiller avec son âme vendue. D'un point de vue pédagogique, cela lui semblait être une riche idée. Puisque s'offrir aux tentacules de l'Ailleurs ne semblait pas l'avoir ennuyé, peut-être qu'un lien plus gênant serait plus riche en apprentissages. Ahlala. Pryam était définitivement un père bien trop bon avec ces enfants ingrats.

La page de carnet se tourna, en dévoila une autre, prête à prendre des informations d'une autre nature. "Toutes les informations que vous pouvez avoir sur le cygne blanc m'intéressent, Iâh. Même si elles vous semblent inappropriées ou inutiles. Elles peuvent me permettre d'organiser au mieux notre conversation future." Pas question de lui envoyer une missive en bonne et due forme pour un rendez-vous officiel. Lord Earl n'aurait rien à y gagner… À part peut-être l'affection de Nikolaïs. Sans doute que cette vieille branche apprécierait de voir son meilleur ennemi afficher aussi outrageusement son envie d'obtenir Excalibur. À ce rythme, le Cénacle aurait pu également utiliser les plans du patriarche comme tapisserie, sans que l'on fasse beaucoup de différence.
Non, Pryam trouverait une façon plus discrète de la contacter. Miw l'aiderait. Il l'aiderait aussi à préparer les meilleurs arguments qui soient. "Elle doit avoir ses raisons pour rester aux côtés de Werner. Je doute que nous puissions acheter sa loyauté." Une subtile inflexion de voix, orientation de regard, indiquaient au chaton que, même si déclarative, la remarque lassait également sous-entendre une question, une demande d'approbation. Sans se faire d'espoirs, le Lord aurait apprécié pouvoir recruter une alliée de plus. Il doutait néanmoins de ce qu'il lui était possible d'apporter au négoce. Ils risquaient encore de devoir employer la manière forte, de devoir bousculer le fragile coeur de la délicate cygne blanche, si Miw ne lui apportait aucune piste. "Je ne pense pas lui demander plus que de nous guider vers Excalibur."

Le Lord marqua un temps d'arrêt, songeur. "Que savons-nous de l'état actuel de Guenièvre et Arthur ?" S'ils étaient toujours considérés comme morts, le nécromant caressait l'espoir de pouvoir au moins offrir à la Cygne, si elle le désirait, une entrevue avec la reine. Mais il n'était pas improbable non plus que, d'une façon ou d'une autre, la métamorphe ait déjà accès à ce privilège. Il suffisait que la défunte ne se trouvât pas en Enfer, ou qu'elle ait déjà bénéficié de ce service durant son existence. C'était la question implicite qui venait avec celle énoncée. Mais Pryam ne doutait point que le chaton l'entendrait aussi clairement que si elle avait été dite de vive voix. Miw semblait avoir comme un don, pour le comprendre… À moins qu'il ne l'ait avec tous les humains. C'était plus que probable. Six mille ans, c'était largement suffisant pour apprendre à décoder l'esprit humain.
La question qui s'imposa donc au patriarche fut de savoir pourquoi il n'avait pas, plus tôt, engagé son assassin comme conseiller, à mi-temps. Peut-être n'était-il pas trop tard pour réviser le contrat qui les liait.

Jeu 29 Juin - 22:03
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Naseem Sarrafi
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Naseem Sarrafi
Le grattement contre le papier n’attirait qu’à peine l’attention du chat maintenant qu’il avait planté ses prunelles sombres dans celles plus ténébreuses du Patriarche. Il ne cillait pas. Probablement était-ce une déformation animale, il lui arrivait encore d’oublier d’agir avec les mécanismes humains : le battement régulier des cils, les expressions de son visage, les mouvements de son corps pour indiquer que celui-ci était encore bien vivant. Il suivait le fil des pensées du Lord avec une habitude raffermie par l’usage : les humains avaient des mécanismes de pensées bien particuliers, mais il en avait appris beaucoup à leur sujet en 6000 ans. Il le suivait donc, comprenant le sens, les intentions qui se camouflaient derrière ces questions nettes et concises. Reflet rouge dans son œil et son sourire calme se fendit d’un bref rictus en coin, comme amusé par le fond de leur conversation, avant de retrouver sa courbure paisible et patiente.Cela faisait, au final, beaucoup de question en si peu de mots. Le métamorphe marqua une pause, ordonnant des pensées avant de répondre. « Connaissez-vous l’œuvre de Tchaïkovski, Lord Earl ? » Il n’en doutait pas. C’était d’avantage une manière de lui faire remémorer l’histoire du ballet, très romanesque à l’image de beaucoup de contes à la fin plus ou moins heureuse mais qui racontaient une histoire d’amour…. Souvent niaise d’ailleurs. « Quatre fins. Il y a quatre fins alternatives à cette histoire allant dans une déclinaison  progressive sur le continuum tragédie-fin heureuse. Mais d’aucune n’est la vérité car l’histoire elle-même est un mensonge. Ou du moins une représentation biaisée des bribes que Tchaïkovski a pu glaner de l’une et de l’autre. Je crains toutefois qu’en tout temps on ai voulu raconter des histoires qui liaient un homme à une femme, fermant les yeux, écartant, par dégoût, des liaisons réprouvées par les mœurs d’une époque ou les trouvant moindrement intéressantes et représentables. Des sœurs. Des frères. » Est-ce qu’il effrayait le Lord par son ouverture d’esprit, caressant les limites de ce que la bienséance attendait ?

« C’est un amour différent qui lie deux êtres nés de même sang. Aussi différents puissent-ils être et dans notre cas, aussi antagonistes puissent-elles être, elles se cherchaient, balayaient la surface de la Terre pour se retrouver. Et aujourd’hui, elles sont enfin ensemble. Ferais-je une erreur en reliant ces retrouvailles à la ferveur de leur défense auprès du Réanimateur ? » Peut-être. Peut-être pas. C’était d’ailleurs une raison logique qui poussaient les oiselles à se ranger derrière Werner. « Elles ne sont du côté de la Lance parce qu’il n’existe pas d’autre camp suffisamment fort s’opposant… A vous. Du moins est-ce la logique que je donne à cela. » Il y allait avec des pincettes et à la fois, avec une franchise véritable qui refusait de dissimuler la vérité de sa pensée. Il n’avait jamais été un pro-Earl : il servait les Amasis. Mais cela, le Lord le savait déjà et n’ignorait pas leur intérêt commun en l’instant. « Quoique vous lui demandiez, Lord Earl, j’ai bien peur qu’elle ne se fasse pour principe de vous le refuser. La reine Guenièvre était une croyante de l’Église. Malgré ce que ses aspirations envers Lancelot et sa condamnation au bûcher dont elle a réchappé, elle a conclu son veuvage dans un couvent en quête de la miséricorde de Dieu. Probablement l’a-t-elle trouvé et repose en paix. » Le cas d’Arthur était bien plus flou en revanche : « Arthur a combattu le fils incestueux qu’il avait eu avec sa demi-sœur Morgane... » Étrange comme le jumeau d’Howard portait le même nom. Naseem avait ralenti dans sa diction, mais poursuivit sans savoir si Pryam avait pu voir le fil de ses pensées. « Lors de la bataille finale de Salesbières pour le trône d'Albion, la Grande-Bretagne... » Dont Pryam était le roi actuel… Étrange également comme Excalibur donnerait peut-être à Howard la légitimité de ce trône, avant l’heure. « Ils se sont entre-tués. Du moins, Arthur était mourant lorsqu’il s’est retiré à Avalon. L’Histoire s’arrête hélas, là, laissant place à des fabulations allant de sa mort pure et simple à sa suivie convalescente… Promesse d’un retour du Roi incontesté dans ce monde de mortels. »

Il marqua une pause, ses lèvres se scellaient un instant alors que son dos aux muscles tendus par la posture droite qu’il maintenait, vint toucher le dossier de son siège pour trouver un peu de repos… Puisque la conversation devenait longue et intéressante. « Qui sait vraiment ce qu’il y a à Avalon ? Est-ce un monde comme celui-ci où Arthur a trépassé ? Ou vit-il en stase dans un temps ralenti à l’excès ? Son esprit hante-t-il ce pays ? Ou bien est-ce son âme qui patiente après son héritier ? Ou son réceptacle ? Est-il un gardien à affronter ou le passeur qui n’attend qu’à offrir son legs pour en être libéré ? Ou rien de tout cela ? » Tant de dangers, tant d’aventures, tant d’inconnus. Et pourtant, c’était bien là le chemin qui semblait se dégager. Après avoir répondu à ce qu’étaient devenus le couple emblématique de la légende, il se pencha sur la question implicite qu’on lui soumettait. « Il me faut vous éclairer sur quelques points où vos pensées s’égarent en erreur, Lord Earl. » Il ne mâchait pas ses mots, sans pour autant que cela soit un reproche dans le ton plus paternel qu’il employait. Il était bien obligé de le lui dire pour qu’il ne reste pas dans une vision biaisée mais naturelle : celle d’un humain. « Votre existence est courte à mes yeux Lord Earl. Dussiez-vous faire de grandes choses : je vivrais probablement encore lorsque vous mourez. Vos objectifs, votre vision du monde s’achèvent au terme de votre vie, éventuellement sur le flambeau que vous avez reçu et que vous offrez à vos enfants qui poursuivront ses effets à titre posthume mais… C’est tout. Vous vivez. Vous vivez votre présent et vous vous liez à des figures qui partagent votre espace temps. Ne vous offensez pas, je n’y porte aucun jugement, mais prenons notre exemple : la part du temps que vous me consacrez à l’heure actuelle par rapport à votre existence est bien plus grande que ce que ce même temps représente sur mon existence. Vous pouvez me haïr ou m’apprécier, cela impactera plus fortement le cours de votre vie que le mien. Dans deux mille ans, vous ne serez qu’un souvenir parmi d’autres dans ma mémoire, bon ou mauvais… Mais comprenez que je ne peux en faire un point d’ancrage, un attachement quelconque ou une haine viscérale. Je vis le présent avec plus de détachement, car je vois ce monde à une échéance bien plus lointaine que vous. C’est… Triste en un sens. »

Un fin sourire mi-peiné, mi-amusé marqua ses lèvres. Voilà ce qui l’éloignait le plus de l’humanité à laquelle il avait été appelé. Cela n’empêchait pas les métamorphes de profiter du présent, de le savourer à sa juste valeur. Mais la perspective était différente : il ne pouvait pas être ‘ami pour la vie’ avec un humain. « Guenièvre fait parti du passé, elle n’est qu’une parmi d’autres toutes aussi agréables de compagnie. Je ne doute pas qu’il plaise à la Blanche d’échanger de nouveau avec elle, si telle était bien votre pensée. Je doute qu’elle sacrifie la quête millénaire de son existence pour un plaisir éphémère : elle ne vous aidera pas. » Il n’aurait pas pu lui dire d’emblée, sans son hiatus d’explication : il ne doutait pas que le Lord comprenne véritablement à présent qu’il lui avait montré pourquoi. Il y avait aussi beaucoup à dire, à mots cachés, sur son propre cas. Comme Pryam, son projet le menait au terme de son existence, bien plus longue au demeurant. Sa loyauté envers les pharaons de l’Egypte était sa propre quête millénaire. Elle était faite d’instants présents plus ou moins appréciables, de pertes et de gains. Mais il ne trahissait pas ses ambitions de la même manière que Pryam ne devait le faire lui-même sur sa courte vie. Naseem passa sa main gantée dans sa nuque pour masser délicatement les musclues tendus, encore peu habitués à être ainsi sollicités après leur mort. « Mais moi oui. Elle n’est toutefois pas obligée de savoir que vous êtes derrière cela. Je ne pense pas qu’elle tienne rancune aux Earls. Si sa dette est envers le Réanimateur, il n’est pas impossible qu’elle veuille vous voir tomber. Vous et vous seul. Chose que cette épée dans les mains de n’importe quelle autre personne que vous fera inévitablement, plus que vous ne l'imaginez peut-être. En vérité, il n’y a qu’à lui pointer du doigt son intérêt dans cette requête. » Il resta quelques secondes à le jauger silencieusement du regard avant de pencher légèrement la tête sur le côté, comme un chat, se décidant enfin à ciller pour retrouver un semblant d’humanité. « J’ai toutefois une question qu’il me faut vous poser Lord Earl… Vous agréez que votre fils dispose de cette épée, s’il en est l’élu mais… Êtes-vous vraiment prêt à tomber ? » Son regard bifurqua sur le carnet qui prenait des notes, trahissant que le Lord n’était pas prêt d’abandonner son rôle de marionnettiste dans ce monde… Et donc de ne pas tomber véritablement. Son regard se reposa sur le Lord avant qu’il ne fasse lui-même un signe négatif de la tête. Pryam n’était pas prêts à tomber et risquait de se heurter aux pouvoirs de l’épée le mettant en échec au profit d’un roi incontesté.

Il hésita un instant sur ce qu’il allait dire, entrant délibérément dans la sphère privée mais… N’avait-il pas déjà fait ce pas implicitement ? Il ne pouvait plus vraiment reculer à présent. Le moins qu’il puisse faire était de ne pas avoir l’air d’un voyeur qui s’introduisait dans son intimité pour le plaisir du viol, mais bel et bien pour le tourner vers le chemin d’une sage réflexion. « Vous avez hérité de vos ancêtres du fardeau de la couronne et vous avez gouverné. Y a-t-il seulement un instant qui vous soit donné pour d’autres choses que cela ? D’autres choses que le pouvoir ? Que ferez-vous une fois que vous en serez dépossédé si ce n’est le poursuivre, même de manière détournée en vous enfonçant plus encore dans ce que vos détracteurs pointent du doigt ? » Les manigances. Il risquait le retour de bâton à son audace. Il n’attendait pas de réponse de sa part. Il ne faisait qu’entamer une réflexion qui n’engagerait que le Lord lui-même et il n’avait à être ni le spectateur ni le réceptacle de ces considérations là… Sauf si le Lord le désirait. Aussi poursuivit-il : « Ai-je votre accord pour discuter avec la Blanche ? »

Dim 9 Juil - 13:43
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Cup of Tea | Pryam
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