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 Loyauté | Pryam

Johan Rosemary
L'étrange sous la normalité :
“L'ange ne diffère du démon que par une réflexion qui ne s'est pas encore présentée à lui.”

Tell me More : Écuyer des Earls, Archange s'ignorant
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Johan Rosemary

Lorsqu'il s'était réveillé, il n'y avait que chaos et destruction autours de lui, et pendant un long moment, il avait paniqué. Puis finalement, une équipe de recherche l'avait trouvé et ramené dans la partie aménagée du Siège. Il avait pu se reposer, on l'avait examiné et rassuré avant de le laisser reprendre tranquillement ses esprits. Mais il n'était pas réellement fatigué, pas avec le Nexus encore très instable, très présent, et pas avec l'énergie lumineuse qui se trouvait nichée en lui de par les pouvoirs de Gabriel… Il n'était pas fatigué, non, pas physiquement, mais mentalement ? Mentalement il était déboussolé et ne savait plus tout à fait ce qu'il devait faire ou penser. Le mieux aurait sans doute été d'aider les équipes de recherches ou celles de la logistique à aménager les lieux et calmer les esprits, mais il se sentait incapable de se prêter en pilier solide pour qui que ce soit. Les questions s'égrenaient dans son esprit, inconvenantes pour la majorité, et il n'osait qu'à peine les penser, encore moins les examiner, rejetant loin en lui les souvenirs de l'étage dans lequel il était tombé… Quant à se contenter de la fin des hostilités, au moins pour l'heure, c'était encore plus improbable. Il n'avait rien d'un politique ou d'un homme de pouvoir, rien d'un chef, mais il était tout juste assez intelligent et éveillé pour comprendre que tout cela n'était qu'un marché de dupes. Cette coopération était le fruit du besoin de survivre, dès que celui-ci disparaîtrait, dès qu'ils seraient dehors très certainement, ils se retourneraient de nouveau les uns contre les autres. Pourtant, ils n'étaient effectivement pas près d'y parvenir, dehors… et peut-être était-ce pour le mieux en un sens. En un sens seulement car ici ? Étaient-ils réellement à l'abri ? Il ne savait pas, ne pouvait pas répondre, craignant que ce ne soit effectivement pas le cas et comment penser différemment ? Est-ce que la dimension ne s'effondrait pas ?

« Johan Rosemary ? »

Il releva vivement la tête, observant l'homme qui lui parlait avec des yeux ronds. Pendant un bref instant, la silhouette et le visage furent ceux d'un étranger, avant qu'il ne se rende compte qu'il s'agissait d'un des écuyers personnels du patriarche Earl. Et donc par extension, un de ses supérieurs au sein de la maisonnée des Earls. Johan se releva d'un bond, en saluant son interlocuteur et attendit de savoir ce qu'il venait faire ici.

« Lord Earl vous demande »

N'importe quel individu n'appartenant pas à la maison se serait sans doute demandé de quel lord Earl exactement il s'agissait. Mais lui n'avait pas besoin de se poser la question, il avait l'habitude. Hochant simplement la tête, il baissa les yeux et se laissa conduire, le coeur lui remontant progressivement dans la gorge sous l'angoisse qui le saisissait. Pryam devait être débordé et demandé de partout ! Alors s'il le faisait appelé, lui qui n'était rien… c'était qu'il devait vraiment être dans de sales draps. Était-ce ce qu'il avait vu à l'étage où il était tombé qui le faisait conduire devant le patriarche ? Est-ce qu'il allait être exécuté pour ce malencontreux incident, pour avoir vu ce qu'il n'aurait pas dû voir ? Un fébrile instant, il se demanda s'il serait capable d'user de la puissance de la Lumière pour s'échapper, mais rejeta bien vite l'idée. Jamais il ne voudrait faire cela au seigneur Earl. Et de toute façon, il n'avait pas ce genre de courage, ou de folie. Non, s'il devait être condamné alors… alors il serait condamné.

« Arrêtez de rêvasser, Johan... »

Reprit, il s'excusa dans un souffle puis accéléra le pas jusqu'à ce qu'ils arrivent devant la porte du bureau secrétarial. Il n'avait pas même eut conscience de changer d'étage. Tous les mécanismes devaient avoir été modifiés… ou étaient endommagés. Déglutissant, il éleva une main tremblante et toqua puis entra après quelques instants comptés, fermant la porte derrière lui sous le regard impénétrable de l'écuyer. Il avança lentement, refusant de relever les yeux du sol, légèrement nauséeux. Jamais il ne s'était sentit aussi effrayé en présence de Pryam… jamais de la vie, mais plus rien n'était comme avant, non ? Sans un mot, il s'inclina et attendit de savoir ce qui allait se passer.

Sam 11 Fév - 17:18
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Pryam Earl
L'étrange sous la normalité : Je suis Sécrétaire Général du Cénacle, patriarche de la famille Earl.
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Pryam avait posé ses fesses sur le siège de son bureau avec un soulagement aussi physique qu'humain. Oui, il se sentait humain, en ce moment. Beaucoup trop humain. Et l'humanité était faible, et aveugle. Le Lord s'était massé les tempes, et cette partie de l'arrête du nez entre les deux yeux. Il était fatigué. Une fatigue qui ne partirait pas tout de suite, c'était certain. Ils avaient pallié au plus pressé, avait créé un semblant d'organisation pour permettre à tout le monde de survivre, dans l'immédiat. La production de nourriture, la recherche de survivants, la stabilisation de la dimension de poche… C'est questions-là n'étaient plus à se poser. D'autres demeuraient. Il fallait occuper ce foutu peuple, ne pas laisser le temps de songer ne serait-ce qu'à la rébellion. Les idées démocratiques venaient bien trop vite, et avec la démocratie la fin des peuples et, souvent, celle de leurs anciens rois. L'actuel ne tenait pas spécialement à périr tout de suite. Ce n'était pas le moment. Il devait, avant tout, s'assurer de l'oeuvre de ses ancêtres. Si le Secret avait péri, d'autres de leurs trésors ne devaient tomber entre de mauvaises mains. Il y avait l'arrivée du Vatican, aussi, à préparer. Qu'il ne soit pas dit que le Cénacle ne sache recevoir du monde !

D'autres considérations, bien plus personnelles, le préoccupaient. Sa propre mort, et celle du Führer. Dire qu'il ne supportait pas ce dernier était l'exemple même de l'euphémisme. Ah, s'il avait pu l'étrangler, juste l'étrangler ! Ou non, mieux. Lui ouvrir le ventre, de bas en haut. Parfois même il venait au Lord la délicate idée de s'emparer de la hache de sa femme pour en apposer un coup monumental sur le haut du crâne de Dolfie. Pour sûr, cela lui apporterait davantage de respect de la part de sa belle-famille ! Mais Austar ne serait même pas là pour en profiter. Par la Faucheuse, dire que tout cela était la faute d'un maudit bout de bâton. Il devait y avoir un moyen de le contrer. Un artefact, un bon bouclier ou une armure. Mais avec la chance que le Lord avait en ce moment, l'artefact avait dû "mystérieusement" disparaitre. Mais si ce n'était que cela, une autre question tourmentait le patriarche: devait-il tuer le Führer ? Ou en avait-il besoin, pour mieux contrôler ceux qui n'étaient naturellement de son camp ? Etrangement, la réponse variait, selon la présence ou non de Werner dans la pièce.
Et il y avait sa propre mort. Son lien avec Anthony était rompu, son âme était vendue… Elle n'apparaissait pas très reluisante. Les négociations avec Eurynome étaient aussi impossible que peu désirées. L'expérience "Anthony" et son échec ne donnaient pas tant envie de recommencer. La solution se devait pourtant d'être considérée, n'aurait-ce été qu'au vu des risques encourus, et de l'absence de toute protection. Le Lord aurait malgré tout préféré trouver une autre solution. Comme s'inventer de quoi détruire automatiquement son âme sitôt le moment venu, afin d'ennuyer Eurynome. Ou… Peut-être devrait-il faire quelques expériences sur Miw. Avoir neuf vies pouvait s'avérer plus pratique et attrayant que c'en avait l'air. Si cela pouvait, de surcroit, lui donner la moustache douce, ou était le souci ?

Beaucoup de choses à penser, d'hypothèses à vérifier - ou non -, de pistes à creuser… De mails à lire, aussi. Ce fut du moins ce qu'annonça fièrement son ordinateur, à l'allumage. Sérieusement ? Il y avait des gens pour le mailer, même dans ces circonstances ? Allons bon. Son écuyer lui apporta du thé. Il l'envoya chercher Johan. La porte refermée, Pryam enfonça ses mains dans ses cheveux de jais. Ses pensées peinaient à s'aligner. Il avait besoin d'un service que seul Johan pouvait lui rendre.
Le goût fruité du thé sur ses lèvres, les yeux mi-clos, le Lord essayait de se reposer un minimum, sans quoi se pencher sur un quelconque travail ne mènerait à rien. À vrai dire, il rêvait doucement de la venue de Johan. Ce gamin était bien. Un allié de confiance, un des rares appuis qui lui soit vraiment fiables. Une foutue personne dans ce foutu monde avec lequel il pourrait passer du temps sans craindre pour sa vie ! Ces derniers jours, Pryam n'en demandait pas plus. Il rêvait, et l'attente lui paraissait interminable, et ses épaules si tendues, si nouées de nerfs…

Enfin il vint. Enfin il le vit. La tasse de thé rejoignit le bureau lentement, en silence, tandis que les yeux noirs du patriarche s'accrochaient à ce petit être devant lui, celui à qui il avait offert les pouvoirs de l'ange Gabriel. Son visage gardait son expressivité habituelle. Pourtant, son espoir venait de partir en fumée. Une jolie petite fumée qui s'était dissipée d'en l'air, pour partir dans un souffle de vent. Allez. Il avait bien fait d'appeler Johan, puisque visiblement il y avait quelque souci à voir de ce côté aussi.

"- Ne perdons pas de temps. Tu me caches quelque chose." Le Lord eut un soupir, soigneusement teinté de déception. "Je croyais pouvoir te faire confiance, Johan. Alors, qu'est-ce donc ? Une trahison ? Tu m'as trahi ? Tu veux me trahir ?" Un ton paternaliste. Mais Johan était sans doute assez bien placé pour savoir que, venant du patriarche, ce genre de ton ne laissait rien présager de bon. Il en usait souvent avant de passer aux mots où les menaces étaient sous-entendues. "Dis-moi tout. Tu n'es pas le premier, tu ne seras pas le dernier." Il lui désigna la chaise, d'une main. Il le sentait nerveux, son petit. "Est-ce que quelqu'un t'a forcé à cela ?" S'il devait tout lui avouer, mieux valait qu'il ait un soutien physique, plutôt qu'il reste à trembler sur ses fragiles petits jambes. Sa peine ? Pryam allait y réfléchir. Ce que le patriarche ressentait ? Lassitude et agacement. C'est qu'il aurait vraiment voulu son massage, et au lieu de cela, il recevait un coup dans le tibia…

Sam 11 Fév - 21:39
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Johan Rosemary
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Johan Rosemary

Il lui cachait quelque chose, disait-il, et sous la voix grave et royale, son cœur revint se coincer dans sa gorge, palpitant au point qu'il risqua exploser. Blêmissant sans pouvoir sans empêcher, Johan fut contraint de se faire violence pour ne pas babiller des excuses précipitées en paniquant, pour ne pas laisser ses yeux s'humidifier alors que son ventre se tordait et que sa bouche s'emplissait d'amertume. Il ne voulait pas décevoir le Lord Earl, il ne l'avait jamais voulu. Déglutissant difficilement, il chercha de l'air, avec l'impression d'étouffer, secouant faiblement la tête aux interrogations successives, se sentant de plus en plus mal, de plus en plus oppressé. Jamais il ne trahirait l'homme qu'il considérait comme un père ! Comment aurait-il pu être aussi ingrat après tout ce qu'il lui avait offert ? En le voyant lui désigner la chaise, il ouvrit de grand yeux, comme si on avait voulut le faire asseoir sur une chaise électrique. Engourdis et avec l'impression qu'il allait s'évanouir de peur et de culpabilité, il réussit enfin à forcer sur sa voix pour lui faire passer le barrage de son anxiété.

« Je… c'est juste que...Mon seigneur... »

Il se tordait les doigts dans son angoisse, ne sachant vraiment comment expliquer ce qui le rongeait de l'intérieur, les doutes qu'il refusait de nourrir mais qu'il ne pouvait pas totalement écarter. Et à présent, il était certain que Pryam savait et qu'il était là pour être puni, et tout cela n'était qu'une façon de le piéger pour savoir s'il allait tenter de lui mentir. Mais… jamais il ne lui mentirait ! Il n'avait jamais souhaité le faire.

« Durant la bataille, j'ai essayé d'arrêter une femme qui voulait voler quelque chose. Mais elle a prit la démone qui m'accompagnait en otage et est passée par un téléporteur, j'ai voulu la suivre… et j'ai été projeté dans un autre étage. Je ne sais pas lequel »

Et il n'était pas sensé savoir lequel d'ailleurs puisqu'il n'appartenait pas au personnel du Siège et encore moins au Cénacle. Il n'était qu'un petit écuyer sans condition et sans aucune prétention aux secrets de ces lieux. Et malheureusement, c'était exactement pour cela qu'en avoir un entre les mains le paniquait autant.

« Je… j'ai vu des créatures là-bas...dans des cages. Des créatures qui n'existent pas. Et il y avait des laboratoires, des emplacements à rituels...je n'ai… pas compris »

Il n'avait en fait pas forcément envie de comprendre et de voir son monde se fracasser. Avec timidité, il releva un peu les yeux, espérant déceler ne serait-ce qu'un lambeau d'apaisement sur le visage du lord, sans oser croiser son regard, ni le mirer trop longtemps, de crainte qu'il ne le pense entrain de se jouer de lui. Ça faisait mal, que de savoir qu'il le pensait un traître. Mais il comprenait aussi le pénible de sa situation après tout ce que les rebelles avaient fait pour le mettre à mal…

« Certaines de ces créatures ont réussit à s'enfuir quand l'explosion a eut lieu. Elles ont disparues mais je n'ai pas pu voir où elles sont parties. Elles doivent être quelque part dans le Siège, en liberté... »

De nouveau, il déglutit et essaya tant bien que mal de juguler son mal être. Serrant les mains sur ses manches, il s'assit enfin.

« Je… je sais que je n'aurai pas dû me trouver à cet étage mon seigneur, j'en suis réellement navré. Je souhaitais seulement retrouver cette rebelle et l'arrêter. Je ne savais même pas comment quitter les lieux, alors j'ai simplement attendu… J'ai été délivré par une des équipes de recherches. Je… n'ai parlé à personne de ce que j'avais vu. »

Et maintenant ? Allait-on le supprimer pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment ?


Dim 19 Fév - 16:32
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Il allait s'évanouir. Le petit Johan allait s'évanouir. Cela se voyait sur chaque cellule de son petit corps, sur chaque bribe de son aura. De là, Pryam s'appropria davantage l'hypothèse que l'on avait forcé la main à ce brave écuyer. Si au moins ce dernier pouvait lui en donner les noms, avant de s'évanouir, ce serait parfait. L'opération paraissait compromise. La seule voix de ce grand enfant semblait n'être plus constituée que de sa peur. Ç'aurait pu être vexant: lui, Pryam Earl, le petit père du peuple, le miséricordieux… Faire peur ? Dans les faits, le Lord était loin de voir les faits sous cet angle. Il ne voyait dans la crainte de Johan que de la flatterie. Il y avait au moins encore une personne en ce triste monde pour craindre sa colère, une personne sur laquelle il avait de l'emprise. Mais si cette personne continuait de pâlir ainsi, il allait faire venir un Khan, par simple mesure de précaution.

La série des bonnes nouvelles recommença. Adieu, massage, adieu… À moins que. Peut-être pouvait-il punir Johan en le forçant à le masser jusqu'à ce que mort s'ensuive ? Oh oui. Oh que ce serait bon. Il faudrait juste l'aval de Victoria, et… Mh. La Lady ne le lui accorderait sans doute pas. Allez, un peu de sérieux. Le Lord attrapa à nouveau crayon, et premier paquet de post-it venu. Vu de loin, on aurait presque pu croire à la scène banale d'un homme chez son psychologue. Il fallait se rapprocher pour ressentir la tension entre les deux protagonistes, les menaces palpables autour de la silhouette incroyablement calme d'apparence du patriarche. Qu'il parle, qu'il parle, le patient ! Son cher docteur trouverait quelque traitement de bon aloi pour le soigner. N'était-il pas un professionnel ?
Mais pour l'heure, son patient n'énonçait aucun indice qui le porta comme malade. C'était à n'y rien comprendre. D'un trait un rien crispé, malgré sa calligraphie de haute naissance, le saigneur de l'Envers préparait les diverses questions à poser, les ordres à donner. Ceux qui concernaient la voleuse, ceux pour les créatures échappées… Pour une fois, Pryam aurait aimé qu'elles rejoignent l'Endroit, et y subissent une bonne congélation. Cela lui aurait épargné ce souci. D'autant plus qu'avec ses diverses expériences, certaines d'entre elles devaient être… "Fonctionnelles" ? D'une certaine façon. Mais il doutait de leur reconnaissance à ce sujet, comme il doutait de celle d'Heathcliff. Une douleur fantôme au niveau de ses côtes lui en rappelait la raison, chaque fois qu'il pensait un peu trop à cet énergumène.

Le discours de Johan cessa. Le patriarche attendit un peu, croyant sincèrement que ce n'était pas fini. Qu'attendait Johan ? Son aval ? Son diagnostique ? Eh bien il lui diagnostiquait que l'Envers était dans le pétrin, mais ce n'était pas nouveau.

"- C'est… Tout ?"

Lui-même n'arrivait pas à définir s'il était agacé, ou juste choqué. Qu'il lui ait fait tout ce cirque pour ce qui était, au final, le quotidien de ces derniers jours… À moins que ce ne soit qu'une couverture ? Que ses histoires soient là pour expliquer une nervosité due à un autre plan ? Il ignorait seulement si Johan en était capable. Lui qui normalement peinait à lui désobéir…
Pryam le jaugeait, à la recherche de la vérité et du non-dit, cet enfant abandonné. Il le jaugeait, et ignorait s'il devait le considérer plus vicieux encore que ses fils, ou au contraire plus franc. Un détecteur de mensonge aurait été efficace, il n'en disposait. Quelle poisse.
Il ne pouvait définitivement pas se fâcher après Johan. Il n'avait rien à lui reprocher en l'état, si ce n'était de l'avoir fait s'inquiéter pour… Pour quelque chose qui en valait la peine, certes, mais qui était devenu habituel au point de ne plus inquiéter le Lord. Alors le patriarche fit descendre sa colère d'un cran, et sa voix prit une teinte un peu apaisée.

"- Si tu ne m'as pas menti, Johan, je n'ai rien à te reprocher, et tu peux respirer. C'était une bataille." Ils avaient tous l'air de l'avoir oublié, à questionner les morts, les blessures, les tortures… "Je te suis gré de n'avoir parlé de ce que tu as pu voir, néanmoins." Même si cela relevait davantage de l'instinct de survie que d'une véritable marque de loyauté. Il hésitait. Devait-il énoncer les faits à Johan, ou attendre d'être davantage certain de son camp ? Il aurait aimé avoir davantage de temps. Coller un espion sur le dos de son espion… S'il lui restait des unités pour répondre à l'appel.
"- Et je te serai gré de ne pas en parler. L'Envers est composé d'ingrats, incapables de saisir l'étendue des sacrifices que l'on peut faire pour eux." Ou pour la connaissance. Ou pour le pouvoir, quand il revenait à qui de droit. Ou tout cela. Le Lord l'avait expérimenté de façon cuisante, ces derniers jours. Ceci étant "réglé", Pryam allait pouvoir passer à une nouvelle offensive. "J'ignore ce qui t'a été rapporté. Dis-moi, que sais-tu des derniers événements ? Et... As-tu eu l'occasion d'essayer tes nouveaux pouvoirs ?" Ceux qui avaient été arrachés à Gabriel par un certain patriarche très bien intentionné.

Dim 26 Fév - 16:25
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Johan Rosemary
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Johan Rosemary

La question qui tomba finalement lui sembla être un couperet tranchant dans une pierre, et il frémit légèrement au poids que c'est trois mots, en une élocution plutôt simple, parvenaient à porter. Timidement, il hocha la tête, ne parvenant guère à parler, prit de court par la réaction inattendue à ses yeux, du lord. Oui, c'était tout… mais n'était-ce pas déjà trop ? Il ne voulait pas être une menace pour lui, tout du contraire ! Il voulait l'aider, le soutenir… c'était son but en temps qu'écuyer, même si le Lord n'était pas son maître destiné. Mais il ne pouvait tout de même pas l'exclamer haut et fort au risque de perdre toutes ses manières si rudement apprises et de se montrer fort irrespectueux envers son seigneur. A la place, il déglutit difficilement et attendit le verdict, droit. Il ne pouvait qu'espérer que le jugement du Earl serait égal à celui qu'il portait depuis longtemps et pour tout l'Envers : juste et raisonnable. Que pouvait-il faire d'autre de toute façon ? S'il parlait, il outrepasserait complètement les prérogatives de son rang et en pâtirait fatalement, s'il attendait et que Pryam jugeait qu'il y avait des raisons de le punir, il en pâtirait également. Sa seule issue était de croire que ces années passées sous son œil seraient suffisantes pour lui donner juste assez de valeur pour que le Lord ne décide pas de le supprimer. Mais en avait-il ? De la valeur ? Après tout, il avait beaucoup d'écuyer…
Non, en fin de compte, il n'avait pas vraiment de valeur. Il n'avait pas grand-chose de spécial, et si Gabriel n'était pas subitement tombé du ciel un beau jour, Pryam ne l'aurait sans doute jamais extrait de la masse des serviteurs du château. Ce n'était pas une réalisation agréable, encore moins dans sa situation. Et certes, la perspective était moins glaçante que celle de mourir mais… tout de même.

« Jamais je ne vous mentirais, Monseigneur » souffla-t-il tout bas, conscient même à présent du caractère biaisé de la réplique d'un point de vue purement objectif. Il n'avait pas les moyens réels de maintenir ce genre de promesses. C'était néanmoins affirmé en toute sincérité.
Savoir qu'il était absout, au moins sur le moment, fut un intense soulagement, tel qu'il pensa un instant défaillir de bonheur et couler au bas de sa chaise. Par respect pour son interlocuteur, il n'en fit rien et se contenta d'attendre la suite, qui ne manquerait certainement pas de venir, et qui pourrait fortement nuancer cette première bonne nouvelle. Qui pouvait savoir quel 'mais' allait suivre ? Parce que c'était exactement le genre de situation où il y avait un 'mais' qui venait tout gâcher. Et comme de par hasard, il le vit tomber comme on voit tomber un pavé dans la mare tranquille des canards. C'était mieux tourné, moins bas et petit peuple, un 'néanmoins' qui lui seyait… mais c'était un 'mais' auquel on mettait une jolie forme quoi qu'il en fut. Pourtant, la suite le surpris. Il s'attendait à bien pire que cela… oui, à vraiment pier qu'un simple 'n'en dit rien à personne' qu'il avait de toute façon prévu tout seul comme un grand auparavant. Il n'aurait pas eut envie d'en parler de toute façon, la situation ne se prêtait absolument pas à le voir annoncer à la cantonade qu'une créature issue d'une expérience de haute magie s'était échappée dans le Siège et attendait on ne savait où. Ils avaient assez de panique sur les bras. Enfin, surtout Pryam, puisque lui n'était qu'un serviteur.

« Je… bien entendu, Monseigneur, je n'en soufflerais mot à personne sans votre accord direct »

C'était enfoncer une porte ouverte, mais que pouvait-il faire d'autre de toute façon ? Sa position sociale ne lui donnait pas le droit de faire ouvertement remarquer à Pryam qu'il était capable de penser une tell chose seule. Sa position dans l'échelle du pouvoir quant à elle lui hurlait de ne pas chercher à dépasser les limites fixées par cet homme qui pourrait en tout état de cause le vaporiser d'un clignement de l’œil. Ou… le pouvait-il encore ? Jamais il n'avait désiré s'élever hiérarchiquement, il n'avait pas cette ambition et la nature ne l'avait pas doté pour la poursuivre. Il était le rejeton d'une famille anonyme et d'une famille uniquement connue pour sa fertilité, qui n'avait aucune autre utilité si ce n'était celle-là. Par naissance il n'était rien de plus qu'un rebut donc on ne voulait pas. Son père avait refusé de le prendre, sa mère avait été trop lâche pour faire son devoir. Tout ce qu'il avait, il le devait à la générosité de la famille Earl et de son patriarche. Sa dette était immense, et poursuivre une quelconque ambition non souhaitée par son vis à vis aurait été la pire des ingratitudes. Et pourtant… n'était-il pas le seul véhicule d'un archange ? En possession de tous ses pouvoirs ? Des pouvoirs qui, s'il avait bien comprit, étaient suffisants pour tenir les rois et reines du Concordat en échec. Ne pouvait-il alors espérer élever un peu plus les yeux ? Des pouvoirs que l'on abordait, d'ailleurs… comme une chance pour lui de tester du bout de l'orteil une eau encore trouble et inconnue.

« Oui, Monseigneur, j'ai eu l'occasion de les essayer. C'est grâce à eux que j'ai arrêtée la voleuse que j'ai mentionné. Elle était très forte, magiquement je veux dire. Je l'ai vu et sentit en l'approchant. Je pense qu'elle devait... »

Il s'arrêta un instant, mal à l'aise avec la notion mais comprenant qu'il devait bien la lui transmettre, pour qu'elle s'éclaire de sa sagesse. Prenant son courage à deux mains, il inspira et poursuivit.
« Je pense qu'elle devait être aussi forte qu'un membre du Concordat, au moins. Peut-être aussi forte que vous Seigneur ou Lord Sihvonen... »

Sa voix s'égrena un instant avant qu'il ne décide de poursuivre.

« Elle a immédiatement reconnu mes pouvoirs, elle m'a prit pour un ange. Je pense même qu'elle savait exactement le rang que j'aurai… enfin que Gabriel avait »

Parler de l'archange au passé était un peu étrange, surtout alors qu'ils ne savaient pas exactement s'il était vraiment détruit. Cela lui laissait un arrière goût sur la langue qu'il ne comprenait pas mais qui s'avérait perturbant et désagréable.

« Je n'ai pas été trop secoué par l'explosion non plus. C'est davantage la distorsion du téléporteur qui m'a perturbé. Quand la vague du Nexus a atteint l'étage où je me trouvais, j'ai vu… enfin j'ai vu mon nouveau bouclier. Il m'a protégé »

Il se tut de nouveau un bref instant, essayant de trouver quelque chose d'autre à lui rapporter au sujet de ce premier test, mais il n'y avait pas grand-chose, si ce n'était qu'il maîtrisait encore mal ce qu'il pouvait accomplir, en fin de compte. Alors, il décida de passer à la suite et lui résuma brièvement ce qu'on lui avait dit des événements que sa perdition avait manquée. L'affrontement entre les deux camps, et entre le Réanimateur et le Roi de la magie, puis le changement chez les Réanimateur et enfin l'explosion ainsi que la potentielle révélation du Secret au reste du monde. Rendu là, il le soupesa d'un œil encore un peu inquiet, pour lui cette fois, et demanda doucement :

« Se trouve-t-il quoi que ce soit que je puisse faire pour vous assister Monseigneur ? »


Mer 8 Mar - 19:06
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Lord Earl ne parut pas tant surpris à l'évocation d'une voleuse aux pouvoirs au moins égaux aux siens. Contrairement à son souhait, il n'était pas le nec plus ultra en matière de puissance, n'aurait-ce été qu'à cause de ces maudites créatures de l'Ailleurs. Par chance, la plupart du temps, ces dernières ne s'intéressaient qu'à leurs propres affaires, bien éloignées de ce monde. Une main sur son menton, à jouer distraitement avec son bouc, le patriarche s'énumérait déjà mentalement les possibles identités de ladite voleuse. Une identité revenait souvent: celle qui lui avait malmené les côtes peu de temps auparavant.
Il opina encore, en écoutant la suite des dires de Johan. L'écuyer était-il vraiment étonné que ses pouvoirs se sentent à plein nez ? Il allait devoir s'y faire. Pryam s'était habitué à son odeur de mort et de sang, Johan devrait se faire à son aura puante de sacré et de lumière. Un point était de bonne augure, en tout cela: Johan avait un bon bouclier. Le Lord n'aurait pas à s'inquiéter à nouveau de voir son précieux écuyer soufflé comme un château de cartes.

À l'énonciation des faits qui auraient pu ne pas encore être parvenus aux oreilles de l'écuyer, Pryam prit grand soin de veiller à ce que Johan ne s'imagina point ne serait-ce qu'une demi-seconde que, comme le disaient si bien ses détracteurs, la folie d'Anthony lui soit due. Tout était de la faute de ce "Réanimateur", et son orgueil démesuré. Alors qu'il s'apprêtait à répondre quant à la révélation du Secret, la question de Johan prit les devant. Le Lord garda un instant le silence, son regard d'ombres accroché à l'écuyer dans ce qui aurait pu paraitre comme un reproche. Mais non, il réfléchissait. Il avait bien des choses à demander à ce brave Johan, ignorait seulement par laquelle commencer. Finalement, il fit le choix d'un point sur lequel ils seraient enfin débarrassés, un souci aussi bas et physique que pouvait l'être celui de manger ou, pire, de dormir:

"- Oui. J'apprécierais un de tes massages."

Son regard s'appuya un peu plus sur lui, pour lui faire comprendre que ce n'était pas une plaisanterie quelconque. Avait-il l'air de rire à une blague autre que celle de l'Anthony sous sa botte ? Johan découvrirait bien l'étendue de son sérieux en sentant les multiples noeuds de nerfs qui semblaient former intégralement la nuque et les épaules du Lord.

"- Le Secret a été révélé, oui. Il aurait difficilement pu en être autrement, avec Fimbulvetr. Même le changement climatique n'aurait pas suffi à l'expliquer. Le monde magique n'a plus à se cacher dans l'Ombre, et l'Endroit nous a découvert dans notre plus bel apparat de dissensions. Le Vatican va se faire un divin plaisir de nous attaquer, alors qu'il lui suffirait d'attendre que Fimbulvetr nous emporte."

Cela pouvait avoir plusieurs significations. Le Vatican pouvait très bien envisager que l'assassinat de l'Envers à l'exception de lui-même mit fin à Fimbulvetr… Ou qu'il ne se souciait guère de la mythologie Nordique, ayant prévu de la stopper d'une façon ou d'une autre, mais préférant voir le Cénacle s'épuiser à chercher une solution. Hélas, Pryam Earl n'avait pas encore les moyens de torturer l'Authorité jusqu'à ce qu'elle avoue son plan.

"- J'ai hâte que nous soyons sortis d'ici. Il va nous falloir mettre en place un système qui permette à chacun de vivre à sa place."

À savoir, l'Envers au-dessus, l'Endroit en-dessous. À la merci de ceux qui ont besoin d'eux pour survivre. De sages petits humains qui s'inclineraient devant les sorciers, et les soutiendraient, comprenant que sans eux les créatures feraient de leurs peuples un massacre sans nom. Pryam ne voulait pas de ce massacre. Et il voulait que les sorciers maintiennent leur position quant au reste de l'Envers, pour des raisons évidentes.

"- Nous pourrons également relancer la chasse aux artefacts. Le Nexus en a grandement besoin." Ainsi que ses fils. Sans être un papa gâteux, le Lord aimait bien leur offrir de nouveaux jouets, surtout lorsque cela pouvait lui épargner d'avoir à s'occuper de Werner. "J'ai quelques hypothèses sur l'identité de la voleuse que vous avez rencontrée. Nous vérifierons cela." Pas question d'interrompre le massage ! Il l'avait trop attendu, trop désiré de tout son petit coeur de tyran !

"- Dans l'immédiat, tu disposes également d'un moyen d'exercer tes nouveaux pouvoirs. Howard a besoin de soins, j'apprécierais que tu y regardes. Vois également s'il reste à l'infirmerie quelques alliés qui pourraient avoir besoin de toi." Un instant, le Lord eut l'air songeur. "Je discuterai avec Morghann. Nous ne pouvons plus nous contenter d'user de toi comme un simple écuyer."

Sam 25 Mar - 13:18
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Johan Rosemary
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Johan Rosemary

« Bien Monseigneur »

Johan se releva immédiatement et contourna le bureau pour se positionner derrière la chaise du Lord, tâchant, comme à son habitude, de ne pas être encombrant, et s'attela à s'occuper de ce qu'on lui demandait. Ce n'était pas exactement ce qu'il avait imaginé, mais qui était-il pour contredire son seigneur ? Pryam savait mieux que lui ce dont il avait besoin, et un massage n'était certainement pas le plus ingrat de ses devoirs. Il le préférait à bien d'autres, notamment celui de récurer le sol du château. Au moins, il y avait quelque chose de plus gratifiant à savoir qu'il aidait le patriarche à se sentir mieux. Dès qu'il pressa la chair, l'écuyer comprit qu'il allait avoir devant lui un réel défi… le nécromant était entièrement crispé, et il allait certainement devoir lui faire mal avant que les nœuds ne se dénouent. Mais ce n'était qu'un peu plus dur que d'habitude, en fin de compte, et il savait déjà que le lord n'allait certainement pas le disputer pour faire son travail correctement. Sans un mot, il écouta ce que le sorcier continuait de lui dévoiler pendant qu'il s'occupait de lui. Savoir que le Secret avait été révélé lui laissa un goût amer, et les tripes nouées par la peur. Qu'allait-il se passer maintenant ? Qu'allaient-ils tous devenir ? Le Secret était fait pour préserver leur monde magique après tout, alors s'il était révélé, s'ils étaient tous laissés à la merci des hommes sans pouvoirs, et il n'avait pas envie de savoir la réaction que la masse des humains aurait…. Et il y avait aussi le Vatican, qui ne devait pas avoir aimé ce qu'ils avaient fait à Gabriel.

« Ne… Ne le feront-ils pas ? Attendre que l'hiver nous tue je veux dire… monseigneur »

Lui n'y connaissait rien après tout, ni au Vatican, ni à la politique, il ne savait absolument pas comment ces individus pensaient, même s'il était psychologue. Il s'agissait de l'ennemi du monde magique après tout, qui pouvait vraiment le comprendre au sein du Siège ? Même Pryam Earl, et pourtant il lui vouait un respect et une admiration immense… même lui ne devait pas réellement savoir ce qui pouvait naître dans les esprits de leurs ennemis. Cependant, il n'en dit rien, préférant de loin l'écouter et se charger de le détendre. Mais ce n'était pas parce qu'il usait de ses mains qu'il ne pouvait pas l'écouter et réfléchir en même temps. Un système qui permette à chacun de vivre à sa place… Que voulait-il dire exactement ? Qu'il allait finalement continuer ce que le Réanimateur avait commencé pour présenter la magie aux humains ? Il avait un plan en tête, quelque chose qui leur permettrait de ne pas entrer en guerre avec ceux de l'Endroit ? Pinçant les lèvres, il manqua le questionner… mais n'osait pas encore. Et surtout, il n'osait pas l'interrompre. Ça aurait été très impoli et irrespectueux. Il hocha simplement la tête, au sujet de la voleuse.

« … Monseigneur ? »

Il n'avait finalement pas pu s'en empêcher, ça avait été plus fort que lui. Que voulait-il dire exactement par : il ne pouvait plus se servir de lui comme un simple écuyer ? L'espoir monta en lui sans qu'il ne puisse l'arrêter, sot qu'il était. Soudainement, il fut très heureux d'être derrière le nécromant et pas devant, ainsi Pryam ne voyait pas le sourire irrépressible qu'il affichait. Être reconnu par son Lord et apprécié, était une utopie profonde. Son rang social était à part, il n'était qu'un Abandonné, et il ne pouvait s'élever que sur décision de l'homme qui l'avait accueillit, élevé, à qui sa vie appartenait depuis l'instant où il l'avait sauvé de la mort qui l'attendait inéluctablement. Seule la parole de cet homme le réalisait, et encore récemment, il rompait les limites de la magie pour lui donner les pouvoirs d'un Archange. Était-ce si idiot de sa part de sentir son cœur battre la chamade à l'idée d'obtenir encore une fois l'approbation de cet homme qu'il vénérait depuis son enfance ? Un homme fort, puissant, respecté, digne, et d'une classe bien supérieure à la sienne… Il s'arrêta un bref instant dans son massage, puis baissa la tête et se reprit, de peur que l'autre ne change subitement d'avis sous la frustration, ou en se tournant et en le voyant avec cette tête-là.

« Je… je suis à vos ordres, Monseigneur, toujours »

Cette fois, il s'était exprimé sans fausse note.

« J'irais voir Monsieur dès que possible »

Il ne pouvait pas vraiment donner à l'héritier le titre de Lord en présence de son père, le Lord premier, mais on l'avait éduqué à ce genre de petits tracas de langage. Il ne savait pas du tout ce que le fils Earl avait mais s'il pouvait l'aider, il le ferait… Oh certainement pas pour lui ! Howard Earl était une vraie plaie ! Mais pour Pryam, certainement. Mais bien entendu, jamais il ne dirait cela à voix haute. Et se voir mit dans la confidence de ce qui se passait dans la famille était un honneur, et il tiendrait correctement sa langue… Ce qui appartenait aux Earl devait toujours être tut. Pourtant, vaguement, il se remit à penser à Mary et ce qu'ils avaient échangé. Elle ne croirait jamais que son Lord était un homme bon, maintenant, quelle tristesse… Ses mains s'arrêtèrent un moment, à nouveau, mais cette fois volontairement. Il fronça les sourcils, et inspira profondément en concentrant son énergie. Et s'il réussissait à le 'guérir' lui aussi … ?


Dim 2 Avr - 20:45
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Dès la première pression des doigts contre sa chair, le patriarche sentit ses nerfs répondre à l'appel, ses muscles accepter le divin présent avec grand reconnaissance. Heureusement que Johan était derrière lui. Cela permettait au Lord de fermer brièvement les yeux sous l'effet de ce soudain élan de bien-être. Il avait imaginé que ce serait bon et profitable, il n'avait pas imaginé à quel point. Bénis soient les Tenak et cette stupidité qui les faisait rejeter les plus prometteurs de leurs descendants. Stupides… Mais ne l'était-il pas également ? N'aurait-il pas dû s'occuper autrement d'Anthony ? Le tuer, pour épargner à chacun la douleur de l'avenir que ce parasite allait créer, ou… Le garder ? Bien plus proche, peut-être, plus étroitement surveillé, plus fermement façonné. L'existence entière de ce garçon était une erreur. Mais si l'Envers avait eu le moindre moyen de revenir en arrière, le Lord l'aurait su, s'en serait approprié l'élément-clef, et aurait joué avec sur bien des plans. Jamais Howard n'aurait connu l'aura corruptrice d'Eurynome, jamais Morghann ne se serait acoquiné d'une putain de l'Endroit, et il aurait veillé à ce que leurs jeux n'impliquassent aucune vente d'âme.

Johan allait avoir bien du travail, pour détendre son seigneur et maitre. Ses pensées allaient dans le sens contraire de ses doigts. Pourtant, il essayait, vraiment, de soutenir son écuyer dans ses efforts ! Coudes sur le bureau, il avait baissé la tête pour appuyer cette dernière sur ses mains, soulageant sa nuque et l'offrant à son masseur dans un message presque subtil. Il essayait de se focaliser sur ces pressions, sur cette liberté et ce soulagement étrange qu'elles créaient dans son organisme. Tout revenait toujours à ces papiers sur son bureau, à leur emprisonnement. Pouvait-il seulement en être autrement ? C'était là le fléau des dirigeants, qu'Anthony le veuille ou non. Et Johan venait orienter ses sombres pensées en une direction.

"- Peut-être qu'ils le feront. En ce cas mon but sera de les décevoir. Mais pour l'heure je refuse de laisser à l'avenir l'éventualité de lier l'instant où le huis-clos ne sera plus à des retrouvailles impromptues avec le Vatican."

Il se laissa à nouveau faire sous les doigts experts de Johan. Ses explications s'étaient faites sur le ton de l'évidence, mais il songeait déjà à la possibilité d'être en train de s'appliquer à de vains plans, moins urgents et plus orgueilleux que la fin de Fimbulvetr. Etait-ce également un but du Vatican ? Ils allaient être servis. Jouer en quinze dimensions ne mènerait l'Envers à rien. Un plan fixe, sûr et logique, en revanche…
Johan parvint à sortir son patient de ses pensées. À l'interpellation, le Lord leva le nez, avec un "hum ?" aussi grave qu'interrogatif. Il tourna légèrement la tête, eut tout juste le temps d'entr'apercevoir l'air ravi de l'écuyer, tout juste le temps de le voir essayer de s'afficher plus dignement. Cela amusa brièvement le Lord, sans qu'il en montra quoi que ce soit. L'instant suivant, il se demandait en combien de dimensions jouait Johan, à quel point pouvait-il singer l'innocence. Non… C'était stupide. Tout le monde, mais pas Johan. Il voulait y croire. Croire que ce sourire venait du plaisir de la reconnaissance, et non de la satisfaction d'un plan bien exécuté. Il voulait y croire, juste cinq minutes, le temps de reposer son esprit e son corps.

Un hochement de tête, et sa nuque s'offrit à nouveau. Ne penser à rien. Il fallait ne penser à r… Trop tard. Son esprit partit à nouveau, instinctivement, vers ses fils. Il ne partit pas longtemps, néanmoins.
Depuis les mains de Johan, une chaleur douce et bienveillante s'insinua dans les veines du patriarche. La surprise coupa le souffle de ce dernier. C'était comme si chaque cellule de son corps revenait au zénith de sa santé, comme si jamais le temps, la mort, les batailles, ne l'avaient jamais atteint. À l'intérieur de son crâne, mille frissons, et chaque partie de ce foutu cerveau se voyait comme… Nettoyée ? Il lui semblait que son esprit était remis à neuf. Quelle sensation étrange… Aussi étrange que sentir d'un coup toute nostalgie lui être hors de portée, toute angoisse lui être impossible. Comme si ses émotions étaient bloquées à une sorte de contentement sain et serein. C'était à ce point inhabituel, et si peu encouragé au sein des Earl, que le patriarche en vint à se demander si ce n'était pas un piège, s'il n'avait pas de barrière à dresser contre cette émotion. Cette seule pensée confirma qu'il était toujours lui-même, et la sensation demeura, sans être arrêtée.

Agréablement choqué, le Lord se tourna vers son bienfaiteur. Même haussés, ses sourcils faisaient moins de plis sur son front qu'auparavant. Les cernes étaient moins sombres sous ses yeux. Le patriarche devait bien avoir perdu une vingtaine d'années, si ce n'était plus. Ne pouvant se voir, contempler combien ses sensations étaient visibles, Pryam n'eut pas à se questionner tout de suite des répercussions que son bien-être pouvait avoir. Tout ce qu'il trouva à dire, ce fut:

"- Attendiez-vous vraiment que je vous apporte quelque mentorat ? Vous me semblez très bien vous débrouiller."

Lun 3 Avr - 23:09
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Johan Rosemary
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Johan Rosemary

Il était absolument certain de n'être pas du tout capable de réfléchir à des décisions d'une importance telle que revêtaient celles du Lord, et l'admirait d'autant plus de porter le poids de l'avenir de l'Envers sur ses épaules. Des épaules fort tendues d'ailleurs, sous ses doigts, tellement d'ailleurs qu'il avait un peu l'impression de travailler du bois, par instants, et s'alarmait silencieusement de lui faire réellement mal s'il devait défaire tous ces nœuds. Ce serait bien sa veine s'il cassait le patriarche Earl dans un moment où ils en avaient tous tant besoin. C'était d'ailleurs cela qui lui avait donné l'idée d'user de sa puissance angélique pour s'occuper de lui, plutôt que ses doigts… Lentement, il sentit la force douce, lumineuse, de Gabriel remonter en lui, l'emplir comme une eau chaude dans un récipient parfaitement formé pour la recevoir, et la sensation fut aussi apaisante qu'euphorique. L'énergie vibrant dans son cœur, dans sa tête, dans ses mains, palpitant doucement, docile comme un coursier bien dressé. Était-ce parce que son but était louable et altruiste ? Les pouvoirs de l'archange répondaient-ils mieux à un but qui seyait aux idéaux de leur maître ? Sans doute était-ce cela oui. Et il n'allait pas les contredire, il voulait vraiment que le patriarche aille mieux, qu'il soit reposé, frais et dispo pour les lourdes tâches qui lui incombait. Tout cela, il le cultiva en lui-même, l'offrant à l'énergie qui l'habitait et dirigeant celle-ci quand elle se pliait à son désir, déposant juste le bout des doigts sur ses épaules. Il déglutit, jugulant le flot pour qu'il ne soit pas trop intrusif et ne les submerge pas, pas plus lui que son patient.

Et étrangement, il le sentait également, le Lord, sentait son corps se détendre, se délier. Il sentait son bien-être comme un écho et en soupirait de plaisir, ravi de lui apporter cette libération. Hardiment, il alla plus loin, voulant effacer complètement sa fatigue, et ferma les yeux, se concentrant uniquement dans la légère musique qui émanait du flot qu'il dirigeait. Puis, il sentit la force lumineuse refluer, ayant achevé son office, le laissant froid, légèrement tremblant, mais surtout surpris, et un peu déboussolé de ce qu'il venait d'accomplir. Non, définitivement, il n'était plus simplement un écuyer parmi tant d'autres… Yeux baissés vers ses mains, il releva pourtant sa mire pour observer le Lord, sans cacher sa propre perplexité, ni dans le même temps, son ravissement en le voyant nettement en meilleure santé. Il ne l'avait pas vu comme cela, ou dans un état approchant depuis… des années au moins ! La remarque le fit ouvrir la bouche sans qu'il trouve tout de suite comment répondre, et le jeune homme recula en l'observant toujours avec des yeux ronds. Puis, finalement, il réussi à retrouver la langue qu'il avait vendu au Miw :
« Je… Monseigneur… Je ne voudrais surtout pas vous manquer de respect, mais ça n'a… rien à voir, je… Vous possédez une expérience que je n'ai pas. »

Sans parler de sa puissance ! Qu'il… égalait maintenant sans le vouloir…
« Je n'ai fais que vouloir vous aider, rien de plus. Je ne sais pas comment appréhender ce dont j'ai hérité, ni quoi en faire... »
Il ne voulait pas se montrer si vertement réfractaire, mais comment pouvez-t-il recevoir sans réagir de telles louanges ? Immédiatement, il mit un genoux à terre.
« Je suis né avec un sang pollué Monseigneur… avant tout cela, j'étais déjà si fier de pouvoir allumer vos chandeliers par magie sans tomber inconscient, jamais je n'aurai osé lever les yeux vers les sommets que votre noble famille peut atteindre. Cela ne m'est pas permit. Aujourd'hui, j'ai plus encore besoin de votre bienveillance, seul je ne sais que faire de cette puissance qui me dépasse. Tout ce que je sais, c'est que je ne veux que vous être utile…. »



Dim 16 Avr - 20:21
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Avoir Johan à genoux devant lui n'était pas déplaisant. De façon générale, admirer la soumission de quelqu'un contribuait toujours au bien-être du patriarche. Un bon psychologue lui aurait sans doute prescrit trois asservissements par jour, avant les repas, pour le maintenir en forme… Ou aurait posé ses mains sur ses épaules et fait jouer ses pouvoirs d'archange, avant de rappeler qu'il était à son entière disposition.
Brave Johan, loyal Johan, si bien conditionné Johan. Devinait-il tout ce dont il était à l'origine ? Pryam Earl ne savait pas vraiment sourire; sa satisfaction se devinait-elle ? Une véritable satisfaction qui, pour une fois, ne se voyait entravée de parasites pensées. Peu habitué à cela, le Lord ne parvenait pourtant pas à vraiment s'en inquiéter. S'en faisant la remarque, il songea qu'un tel pouvoir devait permettre de faire perdre la prudence à quelques adversaires. Le jeune homme à genoux devant lui était définitivement porteur de promesses, auréolé d'un plaisant sentiment.

Il avait raison, par ailleurs, sur plusieurs points. Il manquait d'expérience, n'ayant pas encore pleinement joué de ses pouvoirs. Le Lord était le mieux placé pour affirmer qu'il les dosait encore de façon… Généreuse ? Et il y avait autre chose, non moins important. Avoir du pouvoir était bon. Savoir l'utiliser était indispensable. Savoir bien le garder sur le chemin des désirs du patriarche était une obligation. Mais déjà, Johan semblait en avoir compris l'essentiel. Suivre les ordres, loyal écuyer…
Pryam nota, dans un coin de son agenda, de parler au fils qui avait pour l'heure la possession dudit écuyer.

"- Alors tu sais ce que tu as à faire."

Il avait donné précédemment les instructions, Johan lui avait démontré qu'il connaissait celles tacites. Le Lord avait parlé d'un ton serein et confiant. Trop serein, en fait. C'en était presque de la douceur, et cela le choquait. Il allait devoir employer un autre ton, celui-là était vraiment trop… Unpryam.

Le Lord s'était redressé, prêt à congédier Johan, et reprendre son oeuvre avec plus d'ardeur encore, puisque l'énergie lui était revenue. Une idée lui traversa l'esprit, comme la balle du revolver traverse le crâne du suicidaire.

"- Il y a peut-être encore un point que je ne t'ai pas évoqué." Son regard se fit plus soucieux, quand bien même il peinait encore à sentir véritablement le souci comme une émotion. Etait-ce seulement possible d'être soucieux, alors que ses épaules jouissaient d'un bien-être à nul autre pareil ? Non, son air soucieux était davantage un réflexe et une habitude qu'une véritable impulsion d'émotion. "Mon âme a été vendue à Eurynome. J'ignore s'il t'est possible d'y faire quoi que ce soit. Héritier des pouvoirs d'un de ses ennemis, j'aurais tendance à penser que tu dois pouvoir défaire leurs travaux. Te souviens-tu des manipulations faites à ton âme, pour en extraire Gabriel ? Ce doit être un travail similaire…" Un travail avide de ressources et de précision. Un travail qui demanderait sans doute études, et exercices. "Tu as ton temps. Je n'ai pas prévu de mourir dans l'immédiat." Car il était bien connu que chez les Earl, ce n'était pas la Mort qui venait, c'était eux qui décidaient de faire profiter l'Outremonde de leur vénérée présence. Dans les faits, Pryam aurait apprécié d'être au plus tôt libéré de cette maudite transaction. La prudence valait mieux, néanmoins, quand cela touchait aussi précisément à l'essence des êtres. De quoi aurait eu l'air le Lord si, par erreur, son âme se voyait… Angisée ? Brrr. Mieux valait ne pas y penser.
D'autant plus qu'il restait une chance pour qu'un tel ennui ne soit bientôt plus d'actualité. Si Fimbulvetr venait à se saisir d'eux, Eurynome n'aurait pas même le loisir de goûter la délicieuse âme du Saigneur de l'Envers.

Sam 6 Mai - 22:27
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Johan Rosemary
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Johan Rosemary



Il allait se relever lorsque la voix du Lord retentit de nouveau et l'écuyer se figea, reposant son poids sur le genou qu'il tenait à terre en attendant de savoir de quoi il souhaitait l'entretenir. La nouvelle offerte comme un coup de tonnerre lui fit ouvrir de grands yeux, lui serra le cœur avant de l'accélérer, lui faisant presque mal. Sa tête fourmillait soudain d'idées, peinant à comprendre ce qu'on lui annonçait, peinant à y croire surtout car en fin de compte… qui pouvait infliger ça à son maître ? Qui était assez fort pour ce faire ? Qui était assez fou également ! C'était une déclaration de guerre ou une tentative de suicide ! Déglutissant, il hocha la tête et se releva enfin, pas certain de pouvoir vraiment le faire s'il s'attardait encore dans cette position. Ce qu'il venait d'apprendre lui faisait les jambes flageolantes, et il sentit vaguement le monde tourner en retrouvant toute sa hauteur. « Je… oui, je tâcherai de savoir si je peux trouver une solution » Il n'y avait plus rien à dire, le Lord l'avait retenu mais leur entrevue s'arrêtait là pour le moment, il le savait. Docilement, il s'inclina face à l'homme auquel il se dévouait et sortit, avec un début de migraine à l'idée de pouvoir, ou non, aider son seigneur à se libérer du joug d'Eurynome.



RP terminé

Sam 20 Mai - 19:05
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