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 Coudoyer la brebis égarée [Adam]

Nikolaïs Werner
L'étrange sous la normalité : Réincarné par l'Archange Rémiel, je suis Adolf Hitler. Je suis le possesseur de Longinus.
PROFESSION : Peintre
Crédits : Matias Beck
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Points : 3183
Nikolaïs Werner

Nuit du 4 au 5 avril 2016

L’allemand ne dormait plus, plus vraiment, son corps rendu esclave d’un Ailleurs qui le dépassait tant mais qu’il n’aurait fuit pour autant. Ses périodes de repos étaient brèves et intenses, quasi fonctionnelles, comme une machine qui nécessitait de recharger ses batteries pour vivre à nouveau, comme prisonnier d’un corps et de ses faiblesses alors que son esprit déstructurait le temps. Lui, l’humain qui n’avait jamais tant sommeillé par le passé, réduisait encore cette perte inutile et pourtant précieuse à sa survie. Les réflexions encombraient ses pensées, les informations qu’il recroisait avec d’autres en sa mémoire pour former un lien complexe, les contours d’une nouvelle pièce du puzzle. La logique était parfois superflue pour comprendre les évidences, aussi était prêt. Mais désespérément seul. Et il ne pourrait mener cette bataille seul. Progressivement, l’idée de libérer le Réanimateur se dessinait dans son esprit comme brillante et à la fois vexante. Il aurait préféré le laisser croupir au fond de son trou. Mais même sans son intervention, Anthony quitterait le Hall des Ténèbres et le reproche de son inaction lui serait opposé. Il avait bien des raisons pour ne pas agir : le première étant qu’ils n’avaient nulle part où aller. Et s’il lui fallait rompre la fragile alliance formée avec le Cénacle de Pryam, le mieux était de pouvoir être loin d’ici lorsque le Patriarche l’apprendrait. Alors ce n’était pas encore le moment. Mais ce moment viendrait et il devait y être préparé. Il devrait aller le chercher.

Un soupir et Nikolaïs s’abandonnait à clore ses paupières. Anthony n’était pas dupe et l’ancien dictateur était fou. Se cacher derrière la raison de ses actions ne serait pas une excuse : il avait parfaitement la folie d’aller le chercher dès maintenant, sans attendre, s’il le désirait vraiment. Il avait su faire plier Pryam en une conversation d’à peine une heure là où le Réanimateur avait bataillé toute une vie en vain, offrant ses faiblesses en pâture à son ennemi et même un front entier dans un combat barbare. Il aurait pu aller chercher Anthony et faire pression sur Pryam quitte à transpercer quelques corps en dissuasion. Il avait la folie pour alliée, pour le meilleur et pour le pire, et sa folie, actuellement, appréciait de savoir le véritable aîné des héritiers Earl en souffrance. En définitive, qu’Anthony le sache le satisfaisait. Qu’il sache qu’il était capable de l’abandonner tout en tenant la clé des barreaux de sa prison. Qu’il sache aussi qu’il semblait bien le seul à avoir fait ployer Pryam devant lui pour rompre ce lien. Qu’il sache sa dangerosité. Jadis, bien des alliées avaient été gagnés par la terreur. C’était une sottise d’imaginer pouvoir museler le Réanimateur, mais une sottise dans laquelle Nikolaïs se complaisait. Il ouvrait les yeux : une heure avait passé. Cela serait suffisant. Un autre point avait attiré son attention alors qu’il s’était rendu, à plusieurs reprise, échanger avec l’homme qu’il haïssait. Un point qui avait fait le courroux de Nyarlathotep : Isha Carter. Un point qui avait entaché l’obscurité d’un coin sombre derrière Pryam. Par ses ailes déployées, on aurait pu croire à un ange gardien, mais d’une horreur chasseresse le Patriarche s’était protégé.

L’humanité prenait son sommeil et lui déambulait, perdu à mi-chemin entre sa nature et sa magie. Il était le réceptacle de deux composantes qui n’auraient, dans l’ordre des choses, pas du coexister. En définitif, dire qu’il était fou relevait d’un euphémisme négligé, à pleine balbutié tant il en aurait été grotesque. « Nous aurions du avoir le même maître. » Il était arrivé à ses côtés, il ne s’en était pas rendu compte, la réalité était si terne à présent qu’elle le désintéressait au plus haut point. Ses doigts, tremblant légèrement par le froid prolongé, s’étaient tendus vers les ailes déployées, sans en craindre l’atrocité : il avait vu égal et pire en rêve. Il ne les avait pas touchées, simplement retracé le contour pour en mémoriser la forme. Nikolaïs posa longuement sur lui ses prunelles étoilées sans parvenir à savoir combien de temps s’écoulait. Une seconde ? Une heure entière ? Un battement de cils et il penchait lentement la tête sur le côté, cherchant à capter le regard de la créature nouvellement née. Enfin quelques chose d’humain dans son comportement : rechercher l’attention de l’autre tout en sachant pertinemment combien Carter devait y être à présent étranger. « Tu es né par traîtrise… Sens-tu sa colère ? Sens-tu comme ta création lui est un affront ? » Sa voix était atone, il n’avait pas besoin de l’agrémenté d’expression. Les mots suffiraient pour lui, il ne percevrait le reste. Nikolaïs était aussi curieux qu'intrigué. « Pourquoi… Pourquoi veilles-tu sur le nécromant ? »

Mar 21 Fév - 21:24
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Il y avait une présence, à ses côtés, qui n'étaient pas là avant… avant… les humains utilisaient beaucoup ce mot, mais sa signification lui était encore en partie obscure. Avant voulait dire derrière dans le temps. Quelques pas, ou de nombreux pas, en arrière dans une même sphère de temps, ou dans d'autres sphères. Des sphères qui lui était plus difficiles à percevoir à présent qu'il était enfermé dans une enveloppe de chair friable. Ce manque de sensation de sa localisation exacte le perturbait profondément, mais pas autant que les chaînes invisibles attachées à lui par ce répugnant humain. Ses sens les plus affûtés parcoururent la chose mortelle qui s'était approchée pendant qu'il observait l'activité de la salle, se demandant de quoi il s'agissait exactement. Une chose au nécromant qui venait pour lui demander de faire quelque chose pour elle ? L'odeur de cet humain le détrompa rapidement, cependant. Non, il n'était pas au nécromant, même si il portait l'odeur et l'empreinte de la mort du plan terrestre. Sur lui, il y avait l'Ailleurs, le chaos et les restes du rêve. Cet humain était un des éclairés. Son attention se modifia, et il la reporta sur la figure solitaire qui se tenait près de lui, bougeant sensiblement, les ailes frémissantes alors qu'on les frôlaient en un geste qu'aucune créature mortelle ne devrait se permettre. Il essaya, par sens du lien, par la connaissance de la graine qui germait dans ce cœur mortel, de s'intéresser à ce qui se disait, et de comprendre des idées encore très obscures pour lui. Il y eut un blanc pendant lequel il continua d'observer le mortel sans que ses traits n'affichent la plus petite trace d'émotion. Puis, en une mimique reptilienne dont il n'avait pas conscience, il détourna le visage humain qui était le sien pour observer de nouveau ce que les créatures de la salle pouvait faire et qu'il ne comprenait pas plus que tout le reste. « Parce qu'il m'oblige à le protéger » répondit-il enfin d'une voix tout aussi dénué de vibrations humaines que celle de son interlocuteur.

Ses ailes se fermèrent davantage le long de sa silhouette, et frémirent comme s'il les contractaient avant que sa voix, neutre et utilitaire, ne s'élève de nouveau. « Il a établit un lien d'autorité sur ce corps » L'information était donnée sans dramaturgie aucune. Son intelligibilité provenait entièrement du fait qu'il s'agissait là d'une question technique qui n'avait rien à voir avec une quelconque façon humaine et les mots de cette langue basse et molle n'étaient que des outils qu'il piochait dans le savoir commun pour transmettre avec exactitude la réponse qu'il avait intellectuellement formé. Cela ne le dérangeait pas de l'énoncer, bien que l'existence même de cette domination l'insupportait instinctivement. Il était chasseur, les mortels étaient des proies, pas des maîtres. Tout cela ne devait pas être, mais était. « Qu'est-ce que traîtrise veut dire ? Qu'est-ce que colère ? » Ces mots ne trouvaient pas d'échos en lui, et il ne parvenait pas à comprendre ce que le mortel tentait de lui communiquer. Traîtrise était un mot souvent présent chez le nécromant, mais qu'il ne parvenait pas pas à reproduire. Colère était sentiment, et par essence, une chose qui était très loin de lui, bien que de vagues esquisses s'éveillaient avec ses pensées. Affront non plus, il ne savait pas ce que cela voulait dire, et l'ajouta à la liste de ses questionnements. Puis, il redevint silencieux et se tourna une nouvelle fois vers le mortel qui se tenait toujours près de lui. Après un bref instant, il éleva une main, la pulpe de ses doigts se faisant crochue, prête à s'ancrer dans la chair de l'humain pour pomper de son ADN toutes les informations importantes qui pourraient s'y trouver. Cela l'aiderait peut-être à comprendre ce qu'il était exactement dans leurs sphères.

Dim 5 Mar - 22:15
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Nikolaïs Werner
L'étrange sous la normalité : Réincarné par l'Archange Rémiel, je suis Adolf Hitler. Je suis le possesseur de Longinus.
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Nikolaïs Werner
La patience aurait pu devenir la nouvelle vertu de Nikolaïs. Le temps lui échappait là où pour les mortels il se poursuivait, les laissant proies aux doutes, à la crainte mais aussi tout bonnement à la réflexion. Cela ne le gêna alors pas d’attendre sa réponse, profitant de l’instant pour caresser les étoiles adorées des cieux que lui seul semblait voir. La réponse ne le surprit pas vraiment quoiqu’il en marqua le respect. Il n’appréciait pas Pryam mais son honnêteté intellectuelle l’obligeait à reconnaître quand ses actions étaient brillantes. En l’espèce, créer cette créature de l’Ailleurs relevait tant de l’outrage que de la splendeur. L’avoir enchaîné dans un même temps était la preuve d’une intelligence habile qu’il saluait autant qu’il l’exécrait. Voilà comment on se retrouvait du jour au lendemain en possession d’un garde du corps des plus méritants. Dans le sens où il était parfaitement obéissant et efficace. « Évidemment. » laissa-t-il échapper malgré lui. La prise de possession des corps d’autrui semblait être la spécialité du Patriarche Earl. Celui d’Anthony. Celui de l’horreur chasseresse à présent. La main mise du dictateur avait atteint des degrés d’autorité remarquable. Si bien qu’une prise de conscience de la tyrannie de cet homme ne suffirait jamais à le faire tomber, comme l’espérait Anthony. Ses serviteurs n’étaient pas tous des fanatiques. Beaucoup étaient des proies que le nécromant avait mis au pied du mur. Sans échappatoire aucune si ce n’était la prompte obéissance. Ce temps passé en huis-clos n’aurait pas été inutile. Sa proximité forcée avec son ennemi lui ouvrait les portes de la connaissance et on ne détruisait jamais mieux un homme qu’en le connaissant sur le bout des ongles. Avoir eu l’ascendant sur lui n’avait pas suffi à Nikolaïs. Il voulait l’écraser plus encore et en le cernant, il y parviendrait, tel le serpent qui s’enroulait lentement autour de la victime prochaine. Il serait patient… Extrêmement patient. Il faudrait qu’il perde sa couronne avant. Une fois cela fait, sa vie ne lui serait plus d’aucune utilité et il pourrait la prendre.

Les questions que la créature lui posa résonnèrent en lui avec étrangeté. Nouvellement née, cet être apprenait l’humanité avec les yeux de l’Ailleurs. Le déphasage était de mise et Nikolaïs se demanda s’il devait être le père qui viendrait parfaire son apprentissage. Au fond, cette chose était l’affront fait à Nyarlathotep et le nourrir de connaissance humaine était donner des forces à ses ennemis. Son regard étoilé se posa sur les doigts qui se dotaient de crochets et qui approchaient vers lui. Il éleva une main, et cala deux doigts dans la paume de la créature, pour stopper son geste. D’aucune force, il ne le repoussait. Il l’empêchait d’avancer et cela lui suffisait. Si la créature insistait, il serait toujours temps de lui planter Longinus au travers du corps ou se se faire sauver comme une princesse en détresse par Nyarlathotep. Il observait ces petits crochets avec une curiosité singulière avant de finalement daigner répondre : « Lorsque deux personnes œuvrent sur quelque chose de commun et que l’un des deux décide de rompre le consensus établi, cela s’appelle de la traîtrise. En fonction des motifs qui poussent à briser l’accord cordial… cela peut s’appeler aussi Rébellion... » Acte auquel il avait du se frotter dans les années 40. En masse. « Faiblesse. » Il avait craché le mot, au souvenir des Von Schwarzwald. « Orgueil. » Ses pensées égarées se recentraient sur la créature. L’acte de Pryam avait été de l’orgueil, comme beaucoup de choses qui émanaient de la famille Earl. Il comprenait… Le prodigue était merveilleux. Même si l’Ancien ne le voyait certainement pas de la sorte. « La colère peut découler de la trahison. C’est un sentiment qui... » Il s’arrêta en chemin d’explication. Un sourire venant sur ses lèvres à l’évocation de l’aberration qu’il avait prononcé en associant Nyarlathotep à un sentiment. C’était le le bourge savait parfaitement mimer. Mais il ne s’était pas agi de colère à proprement parler. Pas du moins dans le sens où l’humanité l’entendait.

Il secoua la tête de gauche à droite, pouffant un rire étouffé avant de reporter ses yeux sur les petits crochets. Pouvait-il donner de son humanité, de sa pseudo-science humaine à quelque chose qui avait l’esprit de l’Ailleurs ? Le procédé l’attirait, le tentait mais c’était aussi offrir des parcelles de lui-même directement à Pryam. Et puis… Qu’il prenne donc. Qu’il voit, qu’il transmette même à son maître s’il le souhaitait, s’il y était contraint. Il n’avait pas peur de ce misérable humain… Et il était joueur. Il glissa lentement ses doigts dans le creux de la main glacée jusqu’à ce que le bout de ses digits soient agrippés par ceux de l’horreur chasseresse. Qu’il prenne enseignement de ce qu’était la trahison venant d’un homme qui avait connu le déclin par celle-ci. Qu’il voit la douleur, qu’il voit l’offense, qu’il voit la colère qui avait perduré même à travers la mort. Qu’il voit la rancune et la violence de l’humanité détruite en lui qui se tournait vers le chaos et l’irréel pour quitter le monde pour lequel tout était perdu. L’Ailleurs seul était sa voie, sa rédemption. Ici bas, il n’y avait que sa déchéance et sa condamnation réincarnée, pion de l’Autorité. Qu’il voit la Contrée, qu’il voit aussi Nyarlathotep. « Lorsque j’aurai trouvé la clé, tu seras libéré de ton corps. » Est-ce qu’il tuerait Pryam à ce moment-là ? Nikolaïs l’espérait. Il trouvait cette fin adéquate. Elle lui plaisait. « Vous serez tous libérés. » Sa voix était devenu un murmure. Lui, le païen, avait trouvé ses nouveau Dieux. Des Dieux plus prompts à survivre sans l’humanité. Sans le Vatican. Sans l’Autorité. « Comment as-tu pu naître des mains de l’humanité ? » Pryam était un nécromant et le réceptacle de la créature était la réincarnation d’un humain également. Comment avait-t-il fait pour créer l’Ailleurs ? C’était impossible. Hors de sa portée. Hors de la portée de tout humain. « Pourquoi ne t’a-t-il pas doté de ce qu’il pouvait t’offrir tout en t’offrant ce qui ne lui était pas accessible ? » Visiblement la créature n’était imbibé de la science de l’humanité et c’était pourtant ce que Pryam, humain au demeurant, était le plus prompt à lui transmettre alors que l’ailleurs lui échappait complètement. Même à lui, Nikolaïs, sorcier du Chaos, l’Ailleurs lui échappait pleinement.

Dim 12 Mar - 22:14
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La créature marqua un arrêt, à la très légère pression apposée sur la paume de sa main mortelle, et les doigts longs et pâles s'arquèrent sensiblement tandis que les délicats crochets s'étendaient en ondoyant, fins comme des cheveux, et venaient caresser la peau du sorcier, comme s'il la goûtait et la testait ainsi, découvrant les infimes imperfections qui en constituaient la surface, les minuscules crevasses et les formes de l'écaille dermique. Il pencha légèrement la tête de côté avant de les rétracter lentement, ses doigts jouant dans le vide en un geste instinctif et qu'il ne semblait nullement remarquer tandis que ses mires se soulevaient de nouveau vers l'humain, implacables dans leur attente. Vinrent enfin les explications, mais elles n'étaient certes pas des plus complètes car elles apportaient d'autres questions, plus obscures encore, qu'il ne posa pourtant pas, caressant de l'intellect qu'il s'agissait là des aléas humains. Il le sentait dans le ton de sa voix, et dans la façon dont elle s'enchaînait, voyant en son esprit les pensées se former. « C'est un sentiment » répéta-t-il après que l'autre ce fut tut. Il savait la définition de ce mot, ce qu'il voulait dire pour les humains, et pour les créatures auxquelles il appartenait. C'était une chose terrestre, les sentiments, qui n'existaient pas dans l'Ailleurs, au-delà des sphères de perception des créatures de ce plan-ci. Une chose très éloignée de lui. Quoi qu'il fasse, il ne viendrait jamais à comprendre et refléter cette mécanique, pas réellement. Télépathe, il ne pourrait que la voler aux autres, en une dimension limitée… Et que volerait-il, s'il prenait possession de l'esprit face à lui ? De la colère, peut-être justement. C'était peut-être cela qu'il transportait, cette odeur piquante, s'échappant en bouquets âcres sous l'effluve naturelle de son enveloppe de chair.

Il laissa venir sa proie, la tête bougeant imperceptiblement, alors que leurs doigts se pressaient les uns contre les autres. Les crochets caressèrent, frôlèrent, avant de s'enfoncer sur une douleur vive mais passagère. Immédiatement, il se mit à fouiller, sans égard particulier, ne comprenant pas même le principe… mais sans jugement également, n'en voyant pas non plus l'intérêt. La vie de cet homme était ce qu'elle était, et il ne prenait ce qu'il trouvait que comme un matériel à utiliser. Leurs mains se pressaient l'une contre l'autre, puis se détendaient légèrement, en un mouvement à peine ébauché de va et vient. Il balaya les strates humaines de sa conscience en l'espace de quelques instants, rejetant beaucoup de ce qu'il y trouvait comme n'étant pas pertinent, mais s'attachant à détailler jusqu'à l'atome ce qui lui semblait utile. Cet homme avait adoré une forme d'existence se proclamant supérieure, des 'dieux' qui régnaient dans d'anciens cercles sur les masses humaines construites par… Un instant, il sembla hésitant devant la lueur en lui, la griffe de l'Autorité, puis il contourna précautionneusement la souillure pour examiner à la place, la marque laissée par le Chaos Rampant. Tout ce qui touchait au Paradis, à sa réincarnation, il ne l'examina que de loin, comme un spectateur discret, effleurant à peine les contours criblés de la présence angélique. Plus loin que cela, il remonta dans l'histoire même de ses cellules et s'y trouvait encore lorsqu'il parla. Ses yeux clairs, qu'il avait volé à l'une des progénitures Earl, se relevèrent sur lui, le considérant dans un silence complet, ne semblant pas même jauger de ses paroles. Puis, finalement, il sembla se rappeler qu'il avait une voix humaine.

« Pourquoi l'aurait-il fait ? Ta race est faible »

Il en souffrait déjà assez et ne comprenait pas pourquoi cela semblait important à ce sorcier, qu'il ait reçu l'esprit humain. Ce n'était pas une chose utile, ailleurs qu'ici, et même ici. On ne l'avait pas destiné à parler avec les autres, ni celui qui le contrôlait, ni l'Ailleurs, son but était la chasse de toutes les créatures sensibles de l'univers pour ses véritables maîtres et pour sa subsistance. L'esprit humain l'aurait entravé encore plus que ce corps ne le faisait… Il retira sa main de la sienne, sans cesser de le considérer.

« Il ne m'a pas créé. Il a seulement utilisé ce qu'un autre avait fait »

Oui, ce n'était pas le nécromant qui l'avait construit ; lui l'avait juste implanté dans ce corps pour pouvoir l'y utiliser. Mais ce n'était pas sa magie qui l'avait construit. Un froncement de sourcil vint effleurer la surface lisse de son visage, en mimique d'une expression qu'il avait souvent constatée ces derniers temps, et il détourna finalement la tête pour retourner à l'observation du reste de la salle. C'était vrai ça, le nécromant n'avait fait que planter son cortex et son noyau dans ce corps mou… mais qui avait bâtit tout ça ?

« Il n'y a pas de progéniture »

L'affirmation, pensive à sa façon si particulière, n'était pas totalement, pas vraiment, destinée au sorcier, mais plutôt à sa propre réflexion. Qui avait tiré son noyau de l'Ailleurs et comment ? Un chaos sans doute, cela paraissait le plus probable… Mais pas celui-ci en tout cas. Peut-être devrait-il retrouver celui qui avait fait cela. Si le nécromant ne l'empêchait pas de le massacrer, il s'en ferait un devoir. Ah… quand il disait que l'humanité ne servait vraiment à rien. Devoir… C'était pourtant l'un des concepts les moins étriqués qu'ils puissent posséder. Et cela ne changeait rien à la finalité : il n'y avait pas de progéniture de l'Ailleurs, ils existaient autrement.

« Tu cherches Kadath…. Penses-tu la trouver ? »

Sam 25 Mar - 7:53
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