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 Mélodie dissonante [Merrill]

Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
PROFESSION : Membre du Conseil d'Administration d'un groupe bancaire et directrice du musée des civilisations
Crédits : Diana de Luin-Tinuviel (Deviantart), graph de Meri
Messages : 204
Points : 2922
Moïra Ní Éireann
Elle sortait d’un conseil, réfléchissant à mille et une choses, laissant ses pas la mener où ils le devraient sans y prêter réellement attention. Les passants n’étaient pas nombreux et l’air charriait avec lui le parfum de la pluie qui se fait désirer. Février s’achevait, ramenant avec lui les vagues de froid de l’hiver qui bientôt s’achèverait. Les branches dénudées décoraient la ville comme de grimaçants épouvantails, et les volets se fermaient tôt tandis que l’obscurité tombait. Il n’était pas encore dix-sept heures et pourtant Moïra ressentait autour d’elle la gangue de la nuit qui rampait, silencieuse et étrangement réconfortante. En son sein, il y avait bien des ombres qui s’avançaient sans être vues, mais seul celui qui s’effraie trop aisément s’y trouve confronté. Le noir était repos, les ténèbres étaient silence. Et les tâches jaunâtres des lampadaires qui cherchaient désespérément à repousser les bras sombres se tendant vers eux ne suffisaient pas à ramener la lumière solaire sur le bitume froid.
 
 Un instant, un frisson au creux du ventre, un murmure au fond de son être, une main invisible l’effleurant puis repartant. Mélodie familière, aux accents délicats de la harpe et au parfum de l’Irlande d’antan, dissonante dans ce monde devenu familier autant qu’étranger. Ce n’était pas la première fois, ce ne serait pas la dernière, mais la source, ce soir-là, se trouvait à quelques pas d’elle. Une silhouette inconnue, un être trop connu. Le silence les enveloppa, quelques instants, créant autour d’elles une barrière intangible contre laquelle venaient se briser tous les chaos extérieurs. Puis elle se ressaisit, visage figé, tandis que ses lèvres chuchotaient quelques mots d’une vieille langue.
 
-Tráthnóna maith duit,  mo deirfiúr. Conas atá tù ? *


Elle n’avait pas revu sa sœur de panthéon depuis un long, très long moment. Mais lorsque l’immortalité fait partie de l’existence, la notion de temps devient souvent secondaire. Cillant, la Mórrígan rejeta une mèche rousse derrière son cou, réajusta son sac à main sur son épaule avant de détailler plus avant la fausse humaine lui faisant face. Cheveux blonds, peau de neige sur laquelle se dessinait une bouche écarlate à la moue un peu triste, deux perles brunes qui la fixait. Et cette douceur qu’elle avait toujours incarnée semblait filtrer de chaque pore de son corps, quoi que Moïra la sente comme souillée face à l’éclat qu’elle avait jadis connu. Eithne. Sa présence était autant une surprise qu’une évidence. Ce n’était pas la première fois que l’irlandaise ressentait non loin d’elle le fugace contact d’un de ses semblables, sans qu’elle ne sache qui vraiment elle côtoyait sans le savoir. Eithne. Leur relation avait toujours été un mélange de distance et de confiance, de rivalité et d’affection, celle qui unie la poésie et la guerre, celle qui lie la vie et la mort. La rousse trop sévère, trop sérieuse dans l’exécution de son labeur, impitoyable et insaisissable même pour ses pairs ; la mère gracieuse mais décidée, protectrice sans être faible. Et la mort de Cúchulainn avait ravivé cette dualité constante, cette amère rivalité, cette tendre opposition, entre les deux déesses.

*Correspond à "Bonsoir, ma soeur. Comment vas-tu ?"

Mar 9 Aoû - 21:38
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Mélodie Dissonante
Morrigan • Eithne


Le froid t'englobes alors que tu sors de l'enceinte de l'hôpital, Merrill. Il te transperce et pour couper au vent, tu réajuste autour de ton cou l'épaisse écharpe de laine aussi blanche que la neige qui recouvre la région depuis de longues semaines. Pourtant, le froid qui te caresses n'est rien comparé à celui qui s'est installé au fond de toi depuis maintenant près de trois mois. Revenir ici, à l'hôpital, l'endroit où l'on t'as dénoncée, fut difficile. Mais nécessaire. Une histoire de papiers, de documents officiels mais qui au final, ne valent rien. La seule chose qui compte désormais, c'est de t'éloigner de cet endroit avant de le mettre à feu et à sang. Tu es rarement en colère, encore moins violente, Merrill, mais la rage meurtrière qui grandit au creux de ton ventre ferait mieux de s'éteindre rapidement. Pour le bien de tous. Car il faut l'avouer, si tu n'as pas agis stupidement et sur un coup de tête, c'est uniquement pour ta famille. Famille qui doit sans doute t'attendre, alors que la nuit tombe, tout en fermant la librairie.

D'un pas vif, ayant depuis quelques temps recouvré les forces perdues pendant ta convalescence, tu arpentes les rues de la ville. Les lampadaires inondent le sol d'une lumière terne, et tout à tes pensées, tu ne remarques d'abord pas la présence familière non loin de toi. Tout près. Pas avant de te retrouver face à elle. Pas avant d'entendre sa voix résonner dans la rue déserte, brisant le silence hivernal.

« Tráthnóna maith duit,  mo deirfiúr. Conas atá tù ? »

Tu ne sais comment réagir de prime abord, face à ta soeur millénaire. Non pas que cela t'étonnes vraiment de la voir ici, mais tu ne t'attendais pas à la revoir aujourd'hui. Pas dans ses cirsconstances. Machinalement, tu serres ton trench beige autour de toi.

« Tráthnóna maith, mo dheirfiúr. Níl mé ró-olc, agus tú ? » Ta voix est un peu faible, mais emplie d'une douceur que tu ne peux réprimer. Au fond, rencontrer une personne aussi familière te réchauffe le coeur. « Cela fait si longtemps, Morrigan. Je suis heureuse de te voir. » Tu continues dans la langue courante d'ici, un léger sourire étirant tes lèvres. Une esquisse de sourire. Mais la sincérité souffle à travers tes mots. Tu ne mens pas, Merrill, tu ne l'as jamais fait.

En dépit de vos oppositions, tu es heureuse de rencontrer ta soeur aujourd'hui. Même si cette rencontre te troubles. Beaucoup de choses vous ont séparé. Des mots, des actes. Des conséquences. Mais malgré tout ça, Morrigan reste ta soeur. Ses cheveux flamboyants contrastent avec tes boucles d'or. Dans ses yeux émeraudes, tu noies ton regards d’ébène. Vous êtes aussi différentes que complémentaires. Tu es le calme avant sa tempête. Elle est le feu ardent dont résulte ta chaleur rassurante.

« Qu'est-ce qui t'amènes par ici ? » Bien évidemment, tu n'entends pas par là le coin de la ville où vous vous trouvez. Tu parles de la vie, des siècles qui vous séparent, et qui finalement vous unissent à nouveau en un même lieu. Quand on vit aussi longtemps, on ne crois plus aux coïncidences. Il n'y a pas de coïncidence, seulement l'illusion de la coïncidence. La dernière fois que vous vous êtes vues remonte au Táin Bó Cúailnge. La mort de ton enfant. Beaucoup de choses ont changées depuis, dans un sens comme dans l'autre, et tu es curieuse de savoir quelle est la vie que mène désormais celle qui sera toujours ta soeur quoi qu'il advienne.


Fiche codée par NyxBanana

Sam 13 Aoû - 16:47
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Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
PROFESSION : Membre du Conseil d'Administration d'un groupe bancaire et directrice du musée des civilisations
Crédits : Diana de Luin-Tinuviel (Deviantart), graph de Meri
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Moïra Ní Éireann
-Fada agus is féidir liom *

Les mots résonnaient en elle, chant mélodieux, trouvant leur place naturellement jusqu’au chemin de ses lèvres. Cela faisait bien longtemps que Moïra n’avait pu échanger ainsi dans la lande de la contrée qu’elle avait si longtemps protégée, et de nouveau s’y replonger animait son être d’un frisson émerveillé. Elle admira, également, cette sœur jamais oubliée, cette adversaire pourtant aimée, celle qui était son analogue comme son contraire. Un frémissement saisit ses lèvres, un sourire y fleurit quelques secondes, qui de la guerrière au masque lisse n’avait rien d’habituel, tandis que la mousse tendre de ses prunelles croisaient les noisettes sombres d’Eithne. Elle ne le dit pas, mais cette douceur timide qui s’était offerte au regard de la blonde jeune femme révélait combien la joie de cette rencontre était étonnement partagée. Quelques souvenirs voguaient silencieusement à la frontière de sa mémoire, témoins d’une autre époque, celle où les deux divinités se côtoyaient encore. Puis cet instant unique disparait, soufflé par le vent d’une réalité bien sombre, d’un avenir plus funeste.

-Je survie ainsi que je le puis, attendant l’instant où de nouveau nous retrouverons notre puissance. 

Comme celle qui lui faisait face, sans nul doute. La faiblesse que connaissait la Mórrígan trouvait sans nul doute semblable écho en sa sœur de panthéon, qui comme elle ne savait que trop combien ce qu’il restait de la puissance qui fut leur était aujourd’hui une amère plaisanterie.

-Les années ont passé depuis mon arrivée en cette ville ; j’avais besoin de la puissance qu’elle offre, aussi faible puisse-t-elle être.

Elle en avait besoin pour qu’un jour futur les mortels se souviennent de son existence. Elle en avait besoin pour ne pas disparaitre totalement, s’effacer tel un songe éphémère qui sans un bruit se retire, ne laissant derrière lui qu’une vague nostalgie du temps où il durait encore. Elle était en ces lieux parce qu’elle n’avait nul autre où aller sans lentement se déliter ; elle y était enfin parce qu’elle s’oubliait elle-même, perdait peu à peu sa divine essence pour se mouler dans le monde humain.

-Ne t’y trompes pas, le jour viendra, lointain peut-être, où l’Eire de nouveau m’accueillera en ses vertes étreintes ; et toi aussi. Mais je ne puis que demeurer ici en attendant ce moment, à bavasser des directions que prendra la banque où je siège, à errer entre les statues de pierre et les parchemins froissés. Et toi, Eithne, si tes pas t’ont fait croisé mon chemin, quelle raison avaient-ils de venir en ces lieux ? 

Debout, elle observait avec calme la douce divinité, laissant le monde évoluer sans plus n’y prêter grande attention, sincèrement intéressée par les pérégrinations de la concernée. Puis quelque chose interpella Morrigan, une absence plus qu’une présence. Mais de cela, elle ne désirait pas en parler en ces lieux. Avant même que sa sœur ne puisse à son tour s’exprimer, la flamboyante irlandaise leva une main blanche devant elle, en un geste tranquille mais non dépourvu de l’autorité qui avait toujours été sienne. Pour Eithne toutefois, qui la connaissait plus que quiconque n’aurait pu se l’imaginer, il n’y avait aucun doute qu’elle saurait que ce simple mouvement n’était pas une insulte ou une offense mais plutôt une demande ; celle qui accompagna les paroles qui suivirent.

-Accepterais-tu de venir dîner avec moi ce soir ? J’aimerais m’entretenir avec toi, et je crains que cette rue ne soit le lieu le plus approprié ?

Depuis tant de temps, elles auraient sans aucun doute bien des choses à se dire. D’acerbes reproches, de douloureuses questions, de mélancoliques évocations et de complices secrets. Plus qu’échanger quelques mots, debout sur le goudron, elles pourraient réapprendre à se connaitre installée dans l’intimité d’un salon ou dans le secret d’un bureau.


*Autant qu'il m'est possible/Autant que je le peux

Mar 16 Aoû - 23:00
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Mélodie dissonante [Merrill]
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