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 Until time do us part / pv - Archibald Ernest

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Postures délicates, livre sur la tête, le processus qui, autrefois, avait été si aisé, demeurait d’un complexe sans borne pour elle. La jeune femme maugréait des ré-apprentissages de ses codifications nobiliaires, nonobstant des lois de travail plus souples pour les informaticiens.

« Et bien, pourquoi boudes-tu ?
- Je t’ai dit que je pouvais me pointer en T-Shirt Deadpool tranquillement avec le CV que j’ai et avec mes lettres !
-Ce n’est pas suffisant, Princesse. Chaque emploi a ses codes en Angleterre, plus qu’aux États-Unis. Il est hors de question que j’accompagne une adulescente à un « Comic-con » : nous allons te chercher un emploi au quartier d’affaires.
-J’ai pas envie de travailler !
-Olivia ! »

Le ton était monté, la réprimande sèche et amère. La petite avait toujours joui du nom des Grayson, comme de sa fortune. Néanmoins, la vie volage et lascive était hors de question dans l’univers du vieil homme, las.

Et pourtant, il avait cédé. Un compromis habile, mêlant T-Shirt de licorne sous veston de tailleur. Un effet incongru, pourtant moins catastrophique qu’une paire de jeans trop grande et trouée. C’était ainsi qu’ils s’étaient rendus, tranquillement, dans ce quartier de Last End.

Sortant du taxi à la robe onyx et luisante, la jeune fille avait manqué de se tordre une cheville et s’était rattrapée à la portière. Claudiquant, peu accoutumée au port des talons, elle ruminait.

« J’aurais pu mettre mes Vans…
-Olivia… »

Un soupir franchit les lèvres ridées, les sourcils broussailleux se murent alors que les paupières s’ébrasèrent ; les iris d’azur plongèrent avec férocité dans ceux qui leur faisaient face.

« Bon… J’ai compris… Ca va… »

Il venait de gagner au jeu de la forte tête ; le monde des affaires demeurait le sien, plus que jamais.

« Savais-tu, qu’avant de démarrer ma carrière à Scotland Yard, j’étais en voie de devenir économiste ?
-Oh, jure ? »

Un simple mouvement de tête, un sourire paternel, l’élan était donné. Ils traversèrent ainsi avec sérénité, malgré le brouhaha incessant des hommes d’affaires stressés, les rues emplies de costumes trois-pièces. Ils pénétrèrent dans quelques places fortes, sièges de banques et tout autant de grandes institutions de la finance ou de l’informatique, de bureaux d’assurance, pour faire connaître la jeune fille.

Elle se rendit néanmoins compte de l’erreur de sa tenue, lorsqu’à chaque fois, le regard se perdait sur son pull chamarré, puis se levait sur les apparats galants du vieil homme, vêtu d’un costume impeccablement taillé, dissimulé sous une longue gabardine et d’un chapeau sans âge. Vint alors le temps de faire une pause de cette escapade diurne, car après tout, rien ne les pressait.

Le temps d’inspirer à plein poumons l’air, plutôt impur, mais chargé d’iode, les prunelles se posaient sur les immenses tours grises, parfois faites de verre aux myriades de reflets. Ils traversèrent une rue, s’arrêtaient nonchalamment devant magasins de luxe entre deux pavements, puis décidèrent de traverser les lieux pour découvrir d’autres places.

Avec un flegme britannique certain, Lowell s’était assis à la terrasse d’un café, puis après quelques viennoiseries et la douceur d’un thé, ils repartaient.

Et dans ce format si rigide, tandis qu’un coup de canne venait épisodiquement corriger la posture des chevilles de sa petite-fille ou de la voûte qu’elle adoptait par fatigue ou lassitude, rien ne les présageait aux rencontres qu’ils allaient alors faire lors de cette journée…

Sam 30 Juil - 19:03
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HRP:

Nouvelle tentative. Nouvelle "échec". Grimace du psychologue à prévoir. Rire grinçant de gorge, savourant la chose d'avance, alors que mon pas furieux m'extrait de l'horreur de béton, bien trop grande pour les esprits vides qu'elle contient, avale et recrache chaque jour.
C'est que le gaillard ne perd pas espoir ! Intégration, acceptation, rémission de mon infini dégoût pour l'humanité décadente. Jamais ! JAMAIS ! Pourtant, il m’envoie encore et toujours les voir, ces crétins vissés sur leur siège, trônant derrière leur bureau, environnés de lumière vitrée. Ils croient s'élever... Gaminerie de vermine cloué au sol ! Entretien, CV, mise en avant de capacité, intérêt pour la société... Mes efforts, mon investissement ? NÉANT ! Tout ce qu'ils méritent !

Du toupet. Celui-ci en a eu. Me prenant à part, pour mieux chouiner : "Mais rendez-vous compte, les EFFOOOORTS que nous faisons pour VOUS ! Pour vous AIDER ! Pourquoi n'acceptez-vous donc pas la main TENDUE ? Que dis-je, le BRAS offert ! Est-ce donc TANT demander ? Accepter ce nouveau monde, le faire VÔTRE ! Il ne tient qu'à vous !..."
Et blabla lamentation de larbin bienveillant. Siiiii attentionné. Reniflement ennuyé, grimace ironique, rire sardonique pour conclure. Suffit ! Partir, le laisser en plan, rien à faire de leur chansonnette stupide. Je suis CHRONOS, imbéciles ! Débiles de la sécurité qui dévisagent, guss et donzelles bien serrés dans leur tenue de petits travailleurs, m'évitant, moi, le machin au grand manteau défraichi, l'air agressif et pressé, qui traverse les étages. Pourquoi avoir peur, là ? Le Cénacle a demandé, je suis allé, je m'en vais à présent ! Fou, demeuré ? Bah, qu'ils me trouvent encore d'autres étiques, j'ai fais ce que l'on m'a demandé. A ma manière.

Et puis, enfin ! Le dehors, le dehors qui pue, le dehors qui est gris, le dehors qui braille au son de mille voix de fourmis acharnées. Chaussures usées sur un sol imprégnés d'indifférence, je quitte la cage aux crétins, le "On vous rappellera !" déjà oublié, parmi tant d'autres. Mon rythme, ma vie, ma dernière liberté : celle d'être sans le sous. Selon mon envie. Je suis CHRONOS ! Ricanement, tandis que ma tête se rentre d'elle même dans mon col. Vieux cuir que je mordille. Manie de mortel. Archibald. Archibald Ernest. Pensée qui étrangle. Forcer le pas, comme s'il m'était permis d'échapper à cette réalité-la, alors que la sensation est là : observé, surveillé, aliéné. Âme en peine qui vagabonde, ne songeant même plus à tester les limites de sa laisse. Sombres miasmes mentaux, regard qui erre, s'arrêtant à peine sur les devantures de de sociétés, de magasins, de cafés...

Et puis mes jambes buttent droit dans un escabeau. Sur le haut objet, un gaillard. Et de la peinture. Fraîche. Perte d'équilibre. Moi comme lui. Vacarme de métal et de douleur. Un angle dur me défonce le flanc. Le guss chute. Trébuche. Finit dans une flaque de blanc, glapissant. Le pot de peinture tournoie encore puis roule seulement.

Étourdi, je le reste un peu, voyant le bonhomme bien blanc se relever... Oh, mais voilà qu'il est deux ? Ah ! Celui de l'escabeau est tout jeune. L'autre... Vient de loin. Accuse le temps. La belle figure que voilà ! Son beau vêtement lacéré d'une blancheur dégoulinante. Contraste violent avec la figure couronnée de roux qui l'accompagne, l'air effaré. J'ai... Mal. Gloussement nerveux. S'asseoir. Douleur. Respirer. Le monde clignote un brin. Voix apeurée qui marmonne :

- Rien fait de mal... Pourront pas m'en vouloir... J'y suis allé... Fait ce qu'ils demandaient... Ça arrive de tomber...

Soudain, elle s'étrangle. Je m'étrangle de frayeur. Mal comme un mortel. Délire comme un mortel. Mené à la baguette comme un mortel. Je suis Chronos. Je suis... Envols désordonnés d'éclats caquetants, sous les regards stupéfaits des passants.

Dim 31 Juil - 11:28
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Bercé de l’aura azurite, l’éclat nitescent. Autour de la silhouette au cou enfourné dans son pardessus, le regard perdu au-delà des formes noires, il avance, éperdument. Qui est-il pour saisir sa brève incartade ? Aura-t-il vu la petite réaction ? Des accidents du quotidien, bien peu graves en comparaison de ceux qui sèment, malgré eux, la désolation.

Ainsi donc, il dit à sa petite-fille, qui marchait avec peu d’assurance, derrière lui.

« Olivia, un petit tour de magie en perspective. De vêtements noirs, je vais me changer en blanc.
- Hein ? Mais qu’est-ce que tu dis, Papi…
- Ce que je t’ai raconté, à la maison.
- Ah, ça… Sérieusement ? Meh ? »

Comme au ralenti, pour lui qui s’y attendait et avait boutonné son veston et baissé à peine son chapeau sur ses yeux pour se prémunir du peu, l’homme au visage bonhomme, mais au regard fixe et étrange, cogna dans une échelle. Au coin de la rue, inévitable, un homme tomba lourdement, dans une flaque de blanc. Olivia, qui arrivait juste derrière, hoqueta et posa les deux mains devant ses lèvres, les yeux écarquillés, surpris, tandis que roulait le pot de peinture, jusqu'à ses pieds. Lowell ne constata son état qu’après s’être assuré d’un coup d’œil de sa vision à faible spectre, mue par les chaînes d’un étrange destin...
Le peintre n’était pas mort, juste un peu sonné, confit qu’il était, et sûrement, demain, un hématome embrasserait amoureusement sa hanche. Mais peut-être aussi celle de la créature ayant frappé de force cette échelle. Qu’en savait-il, après tout ? Il n’était pas devin.

Olivia restait ainsi, coi, derrière son grand-père, dans cette expression amère mêlant frayeur et stupeur. Il avait prédit que de noir il allait être blanc ! Cela aussi, pour elle, était donc vrai. Voir des trolls, des tasses de thé voler était « presque » une chose. Pourtant, percevoir les trames filigranées du destin en étaient une autre… Elle se rappela alors qu’il lui avait mentionné une faible portée, et les simples trames du quotidien. Qu’il n’avait aucunement le pouvoir d’influer sur un cataclysme d’évènements massifs et lointains. Encore une preuve incroyable, devant ses yeux ébahis…

Et pendant ce temps, le pauvre peintre en bâtiment se confondait en plates excuses, devant un vieil homme pétri de bonnes intentions bien plus occupé de l’était de ce jeune homme que de sa nouvelle tenue « Pliolite glycéro ».
Impossible de rattraper la gabardine. Quel dommage. Elle avait été faite sur mesure. Le blanc au bout de sa canne, lui, pourrait être retiré. Et dans son flegme légendaire, un simple sourire vint orner ses lèvres alors qu’il l’ôtait avec son chapeau ruisselant, d’un geste souple et les déposait au sol.

« Voilà qui devrait un peu éponger. Puis-je vous laisser le soin de faire jeter ceci ? Ce type de peinture nécessite, me semble-t-il, un traitement spécial des déchets… Même sur un vêtement. »

Puis il fit un signe d’une main à peine tachée de pigments pâles et luisants, avant de demander à Olivia, emplie de questions, la suivre.

« Papi… Elle coûtait une fortune… C’est maman qui te l’avait offerte…
- Et elle risque d’en être triste…
- Plutôt énervée… Je la connais, hein !
- Elle comprendrait. Je t’assure. »

Le clin d’œil fut équivoque et lourd de sens. Il lui avait, après tout, déjà expliqué que toutes les manipulations des trames du possible n’étaient pas bonnes à toucher, au risque de mener à plus de catastrophes, à plus grande échelle. Ainsi était ce qui s’appelait l’effet papillon.

Un dernier coup d’œil au visage fugace, un sourire, aimable et à la fois quelque peu condescendant, lui offrant son ignorance sur un plateau d’argent comme seul agrément. Il fit un signe de tête et demanda à sa petite sans accorder plus de crédit au maladroit qui avait été la cause de ces fracas :

« Désires-tu faire autre chose, aujourd’hui ? »

Ce à quoi elle haussa simplement les épaules, en faisant la moue et en soupirant.

« Ce que tu veux... Mais, tout de même... »

Elle baissa le ton.

« Il aurait pu s'excuser l'autre, là... »

HRP:

Lun 1 Aoû - 19:18
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Distingue à peine le duo qui s'éloigne. Peu m'importe : j'ai mal, j'ai mal, la peur m'enivre, je suis si fatigué. Le Cénacle ne fera rien. Le Cénacle ne SAIT rien. Le Cénacle ne pourra bientôt plus rien ! Mains qui empoignent, mains qui manipulent. Je ris, sanglote, vois mille visages sans en retenir aucun. Où suis-je ? Que fais-je faire ? Dois-je hurler à la lune ou appeler ma mère ? Une éternité d'essais n'a pas donné de réponse satisfaisante. Sanglots, sanglots, sanglots.

- Allez-vous bien ?
- Monsieur, monsieur, m'entendez-vous ?
- Mais qu'est-ce qu'il a ?
- Papa, pourquoi le monsieur il pleure ?

Voix qui veulent rassurer, voix qui interrogent, voix qui tombent dans l'oreille d'un sourd. Mensonge, MENSONGE ! Je me débat, m'approche à une épaule, repousse quelqu'un. Trop nombreux. Je sens rien, et tant à la fois. Ils sont si VIDES. Mortels. Mais qui sont-ils ? Travaillent pour qui ? EUX ? Des ombres autour de moi, des fasciés inconnus. Fils ? Filles ? Femme ? Où sont-ils ? Que sont-ils devenus ? Cet escabeau m'a blessé, qu'il tombe en poussière ! Ma voix qui tressaute.

- Lâchez-moi, lâchez... J'ai mal ! Ne me touchez pas ! Je ne vous crois pas ! Vous êtes avec eux ! Vous me surveillez ! Vous allez leur dire... Vous voulez que je le dise ? QUE J'AVOUE ? J'ai mal ! Vous ne savez rien, ne comprenez rien... Vous n'êtes rien, vous ne POUVEZ rien ! Mais pourquoi ai-je mal ? Depuis quand pouvez-vous me blesser ? Effarement, incompréhension.
- Je- Monsieur, calmez vous !
- Il faudrait appeler une ambulance là, non ?
- Que le génie qui l'a dit le fasse !
- Il débloque complétement le pauvre gars...
- Monsieur, j'ai combien de doigts ?

Je n'écoute pas, repousse les innombrables mains d'une foule dont les murs se referment. Murmures curieux, inquiets, perplexes, agacés, énervés... Et moi au milieu. Toujours plus de voix. Un vulgaire corps de mortels, des faiblesses de mortels, une angoisse de mortel... Que suis-je devenu ? Que suis-je ? Que puis-je ? L'espoir a-t-il vraiment un autre goût que celui de la cendre ? Si seulement j'étais encore fort, un peu, juste... Sais ce que je ferais. Retournerai en arrière. J'irai les dévorer dans leur berceau. Rire de joie. Rire qui s'étrangle de terreur, réalisant le genre de pensées qui m'habitent. Mais que peuvent-ils encore me faire ? Qu'oseraient-ils seulement FAIRE ? Vertige, corps qui ploie, main que je porte à mon flanc qui me torture.

- Leur faute à eux... Leur faute si j'ai mal... Leur faute à eux si je faiblis... Et puis soudain, je glapis. Leur faute à EUX et à leur maudit SECRET !

Un bref instant de libération. Puis la peur. Peur. PEUR. Archi, Archi, qu'as-tu dis ?! Et cette horrible sensation de n'être entouré que par des êtres vides...

Sam 6 Aoû - 10:33
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Un sourire, envolé alors que le vieil homme se concentrait sur sa marche. Droit devant lui, les yeux figés sur un monde méconnu bien loin du faste et du calme du manoir des Grayson. Néanmoins, nombre de choses lui semblaient familières. Les gens, le brouhaha, les klaxons. Autant de taches sur Last End, similaires à celles de Londres. Pourtant, quelque chose fit se retourner Olivia, alors qu’ils partaient vers un lieu indéterminé, errant au hasard dans ce quartier de bureaucratie imparfaite et rigide.

L’homme qui avait bousculé l’échelle par mégarde était entouré de quelques personnes, il semblait pleurer. Du moins, c’est ce que lui dit Olivia qui tourna les talons et se dirigea là-bas, plutôt étonnée. Le vieil homme soupira. Blasé.

Alors qu’ils s’approchaient, lui suivant de loin la jeune femme qui marchait d’un pas déterminé vers le lieu maintenant un peu plus peuplé, elle tendit l’oreille et le cou pour déterminer ce qui se passait. Lowell, quant à lui, levait les yeux au ciel et adoptait une moue contrariée, faisant tiquer sa langue contre son palais. Il aurait souhaité rentrer chez lui. La motivation de sortir alors qu’il avait obtenu une rare journée de repos et de répit lui avait déjà manqué. La volonté avait pris le dessus seulement parce qu’il jugeait son action utile : aider sa petite-fille à se faire connaître, distribuer ses CV.

Pourtant, les événements devenaient parfois grotesques.
Et alors, furent saisis des mots à nuls autres pareils.

« Leur faute à EUX et à leur maudit SECRET ! »

Un glapissement proche d’une véritable douleur, d’un mal-être même saisi par Olivia qui se retournait, les yeux ronds comme des billes, à elle qui venait de découvrir et avait juré de maintenir ferme ce secret. Parlait-il de cela ? Qui était-il ? Un humain en prise avec le Cénacle ? Une créature blacklistée ? Le danger ourdissait les entrailles du vieil homme comme l’on tissait un rigide cordage. Il s’approchait, souriant, manœuvrant avec intelligence et délicatesse pour pousser les curieux à vaquer à leurs occupations.

« Oh, Roger, est-ce bien toi ? »

Un discret murmure aux indiscrets : « Un vieil ami, qui sort d’une mauvaise passe. »

Pour enfin l’attraper par le bras et le traîner loin, loin d’eux, loin des yeux vitreux et éberlués. Loin du tintamarre que cet homme avait causé. Sans le ménager, d’une poigne très ferme pour son âge avancé, il le traînait dans un endroit où plus personne ne les regardaient pendant qu’Olivia suivait sans mot dire : elle avait compris ce qui se tramait.

Il relâcha finalement le bras de l’homme, lui faisant face et lui offrant un regard noir. La jeune fille resta, craintive, en retrait.

« Qui êtes-vous ? »

Le pommeau de la canne était malmené. La main, avec force, s’y serrait. Le Secret qu’il avait mentionné ne faisait que soulever des questions douloureuses, des hypothèses violentes au cœur du Directeur de Scotland Yard qui répondait autant au Cénacle dans l’ombre qu’à sa Reine dans les faits. Les mâchoires se crispaient. Les paupières se fronçaient dans une expression mauvaise et contrariée.


Lun 8 Aoû - 18:35
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Main qui saisit, main qui secoue, main qui gifle, main qui tapote... Humains, tous, vulgaires, pas plus malins que des fourmis qui avancent, avancent... Et nous qui mourrons de l'oubli de ces fourmis. Fatigue, confusion, désespoir, peur. Qui puis-je ? Qu'y peuvent-ils seulement ? Le temps va venir, MON temps va venir ! Je les DOMINERAI ! JE LES BRISERAI ! Alors pourquoi trembler après les mots dangereux ? Que craindre encore ? Pourquoi frémir, pourquoi tendre tes sens à l'extrême, dans l'attente du coup qui te ramènera dans ton carcan d'obéi- Quoi ?!

La poigne qui traîne soudain, entraîne, la voix assurée qui se distingue dans la masse perplexe de curieux. Qui ? Pourquoi ? Non non non, JE NE RECOMMENCERAI PAS ! Souffle qui s'étrangle, pas qui s’emmêle, mais la prise impérieuse m'entraîne, m'attire à l'écart. Danger. Isolé. Punition. Quelle force me reste-t-il seulement ? Comment espérer les vaincre si je faiblis ainsi ? Vague pensée cohérent, alors que je trahis mes espoirs, geint, implore, sans pouvoir arrêter la force naturelle qui me manipule.

- Non non non pitié je-je ne savais pas ce que je disais, coup à la tête, comprenez ? Je ne voulais pas... La fatigue... Le dél - le destin ! S'acharne contre moi. Journée dure. Vie d'agon- Vie en agglo', pas facile, stress... Non non je ne l'ai pas dit, pas fait de bêtise, je - je...

Soudain, le gouffre de la liberté. Mon corps chute, faute d'être retenu, trahi par ma volonté, trahissant mon esprit de rébellion, étouffé sitôt qu'il s'éveille. Yeux qui écarquillent, mains qui veulent expliquer à la place des mots qui fuient, en des gestes sans cohérence. Regard sur l'être autoritaire. Lui. Lui ? Pourquoi ? Qui ? Langue qui se tortille, objet débile.

- V-vous ne savez ... ? Voix trop aigu.

La fille qui regarde, le vieux qui fixe - élégance et négligence, ancien et jeune, autoritaire et apeuré -, venus pour moi, vraiment ? Non, non, pitié... CHUT, Archibald. Je tente de reconnaître, sans y parvenir. Un vieil humain - je ne sens rien - mais qui est intervenu alors que j'ai... Parlé. Trop parlé. Te faire oublier, dans l'attente, voilà ce qu'il FALLAIT faire, imbécile ! Déglutition, alors que je résiste à l'impulsion naissante me disant de répondre. Mais il ne sait pas ! Est-il seulement important ? A-t-il quelques capacités ? Danger ? Cénacle. Cénacle. CÉNACLE. Frétille, me redresse maladroitement, dévisageant tour à tour les deux mortels. Larmes aux yeux, membres qui tremblent, souffle indiscipliné... Que reste-t-il ?

- Pourquoi vous répondre si vous ignorez ? Je souffle. Maigre sourire, pourtant lumière pour moi. Vous... Vous ne savez pas. Alors vous ne pouvez rien. Ha. HA ! Lippes qui se tordent d'anxiété et d'un soulagement aussi éphémère que qu'une bulle de savon. Je n'ai rien dit de grave, de vraiment grave, qui pour comprendre ? Pas eux, jamais, trop bien maintenus dans le Sec- Mains qui se plaquent sur la bouche indisciplinée, yeux qui scrutent les recoins. Retiens-toi Archi' ! Il n'y a rien a en dire... Je souffle. Rien qu'une petite fatigue, un mot égaré malheureux. Pouf. Prononcé, et vite oublié. Et vous, même si vous le leur dites, vous ne savez pas qui a dit ce mot malheureux. Alors tout va bien. Maintenant je peux partir. M'enfermer. Oublier, un peu.

Caquètements qui m'échappent alors que je me tords les mains. Dois avoir l'air d'un poulet hystérique. Yeux écarquillés, larmoyants, qui ne savent où se fixer. Fille, ancien, ruelle, foule, fille, anc- NON pas l'ancien. Regard qui scrute, ordonne. Veut pas répondre. Non. Non.

- En plus je vais mieux ! Même pas mal ! Les dieux, avoir mal ? Pfff ! Non, un peu d'étourdissement, de fatigue... Et on repart. Toujours en avant, vers notre fin ! Et avec le sourire ! Comme ça ils sont contents, pendant qu'on... Qu'on...

Voix qui s'étrangle vers la fin. Gestes qui se suspendent - comme l'aiguille d'une horloge CASSEE, HA ! -... Bouge, Archi', BOUGE !

- Rien de grave donc. Je vais... Partir. Merci bien.

Rictus factice - AU REVOIR -, pieds qui frappent le sol - de la détermination, c'est ça ! -, contourner le monstre d'autorité, et fuir. Vite. Pour mieux oublier. Se faire oublier. Et attendre. Je n'ai rien dit. Il n'a entendu que le vent qui soufflait. Tout. Va. BIEN.

Jeu 11 Aoû - 1:41
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Le regard hagard, perplexe, fou ? Lowell restait stoïque face à l’énergumène, maîtrisant sa gestuelle, ses expressions. Une forme d’opposition radicale entre deux hommes. L’un, se tordant les mains, trépignant un pied sur l’autre, la figure déformée par une forme d’étrange angoisse, l’autre, muet, calme, immobile…
Olivia trépignait et guettait les yeux curieux, derrière eux qui, finalement, s’estompèrent dans une masse sombre. La vie reprenait son cours. Ignorante. Fragile. Désintéressée.

« Non non non pitié je-je ne savais pas ce que je disais, coup à la tête, comprenez ? Je ne voulais pas... La fatigue... Le dél - le destin ! S'acharne contre moi. Journée dure. Vie d'agon- Vie en agglo', pas facile, stress... Non non je ne l'ai pas dit, pas fait de bêtise, je - je... »

Des yeux d’azur se perdirent l’un vers l’autre, sourcils froncés. Face à face entre deux générations du même sang, ils ne restèrent que cois de ces étranges élucubrations. Puis, la révélation d’une voix vacillante au rythme déséquilibré.

« V-vous ne savez ... ? Pourquoi vous répondre si vous ignorez ? Ha. HA ! Je n'ai rien dit de grave, de vraiment grave, qui pour comprendre ? Il n'y a rien a en dire... Et vous, même si vous le leur dites, vous ne savez pas qui a dit ce mot malheureux. Alors tout va bien. Maintenant je peux partir. En plus je vais mieux ! Même pas mal ! Les dieux, avoir mal ? Pfff ! Rien de grave donc. Je vais... Partir. Merci bien. »

Un frisson parcourant les chairs tandis que l’autre tressautait. Offrande glacée au creux des reins, remontant jusqu’à déchirer les bras. Les paupières se figèrent, après avoir longtemps hésité. Après s’être étreintes de force, comme pour se réveiller. Et la jeune femme, restée là, croisa encore une fois les iris, lacs gelés, du vieil homme.

Un dieu ? Ça ?...

Un mouvement de recul, des épaules usées, mais haute, qui vinrent rouler sous une peau transcendée de veines bleutées, elle-même dissimulée sous une chemise et un veston impeccables. Un geste infime de la main, Olivia, ayant saisi l’intimation silencieuse, reculait de quelques pas.
Une profonde respiration, Lowell sortait un paquet de cigarettes, avant d’allumer nonchalamment celle qu’il avait mise à ses lèvres ridées, de son Zippo doré. L’autre semblait vouloir partir, il aurait pu comprendre qu’il n’en était pas question.

« Allons simplement discuter. Comment doit-on vous appeler ? »

Maigre déférence, avide de dominance. Les sorciers, si humains qu’ils étaient, se retrouvaient parfois pantois des formes que certaines créatures adoptaient pour se fondre à la masse afin de préserver…

Le Secret.

Un mouvement engageant du bras, pour calmer l’anxiété de l’hère sordide qui se décomposait plus qu’existait devant lui, un sourire, aimable et serein.
Puis un ouragan roux qui arrivait derrière lui et tentait de chuchoter.

« Papi, sans déconner, c’est un Dieu ? Genre… Les Dieux ça existe aussi ?... Les Dieux, mais genre… Lesquels ? Et… »

Elle partait dans une logorrhée interrogatoire, prise d’une certaine panique, devant l’homme. Il mit fin aux blablas d’un geste. La voix de la jeune femme avait disparu. Un instant.
Elle bouda.
« Si vous voulez bien me faire le plaisir de nous accompagner… »

Une expression joviale flottait encore sur son visage, comme à l’accoutumée.

Ven 19 Aoû - 10:12
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Stupeur terreur qui serrent étranglent gorge serrée. La fille a entendu, la fille qui frétille de curiosité, la fille qui me semble n'être rien. Qui. QUI. QUI ?! QUOI ?! Visage livide, qui se décompose. Erreur. Autorité. Confusion. Que faire ?! Désavouer, gifler, crier à la folie... Le vieux le vieux le vieux. Fichu mur d'autorité qui m'interdit la fuite ! Ah, cette autorité-là... Frisson qui remonte le dos, reconnaissance de ce sentiment. Il sait. Il contrôle. Il doit être à leur solde. Je sais maintenant. Je sais. Je crois. Je ne suis pas sûr. Et la fille qui s'étonnait du mot "dieu".
Automate qui avance, accepte l'invitation. Mais mon esprit prend la tangente. J'arbore un brusque sourire amusé.

- Existé ? Bien sûr, pourquoi pas ? Avec toutes les mythologies existantes, il y a de quoi faire ! Oubliez la science, les explications, repensez tout comme s'il y avait des mains invisibles et divines derrière chaque chose... Beaucoup plus simple non ? Beaucoup plus humain. Rassurant, non ?

Dents qui grincent, joie et dégoût à la fois. Ne pas paniquer. Pas mal. Pas mal ! L'humour ! L'humour est une bonne clé pour faire croire que c'était prévu. Maîtrisé ! Ha ! Voir que le vieux analyse, a bien trop de recul. Déchanté. Déteste ça. Sensation. Toile d'araignée. Lui qui maîtrise, pas moi. Lui qui ordonne, moi qui obéit. Joue qui tressaute et se crispe avec le faux gloussement de connivence, je baisse la tête. J'imagine ? J'hallucine ?

- Quel plaisir à suivre quand l'on veut fuir ? Je dis à moi-même avant de dire plus fort. Boh, le nom qu'il vous plaira ! Aucune importance ! Vous en savez beaucoup, savez-vous ? Ne savez pas ? Mais moi je ne sais que pour moi. Et vous, vous êtes qui ? Quoi ? Et qu'est-ce que vous me voulez ? Voix qui s'étrangle à la fin. Détourner l'attention. La fille tiens. Elle, elle a le droit de savoir ? C'est une grande fille ?

Guettez des réponses. Agrandir les foulées. Les accélérer. Vouloir semer, se replonger dans la foule, s'éloigner, partir, oublier la sensation détestable de n'être qu'une brebis à ramener dans le troupeau. Oh... D'abord... Sursaut d'audace. Arracher la canne et la lancer au loin tout en faisant un croche-patte au regard sévère qui juge et ordonne vieux pour mieux détaler. Espoir ridicule et dément de prendre l'ascendant par la force physique. Quelle gloire, Archibald ! QUELLE GLOIRE !

Lun 19 Sep - 1:12
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Le sourcil aux lins épais et blancs du vieil homme se leva.

- Existé ? Bien sûr, pourquoi pas ? Avec toutes les mythologies existantes, il y a de quoi faire ! Oubliez la science, les explications, repensez tout comme s'il y avait des mains invisibles et divines derrière chaque chose... Beaucoup plus simple non ? Beaucoup plus humain. Rassurant, non ?

S'il n'était pas ébahi de rencontrer ici, en cette place, un Dieu, son comportement quant à lui était des plus incongrus. Quelle manie de parler aussi vite ? Quelle manie de de divaguer dans l'inconsistant de la sorte, en débitant tant de fariboles ? Pourquoi tout ce cirque...

Un instant, il perçut un "Rhoooo Awesome" d'Olivia qui le rappela à l'ordre de la vie. C'était en effet nouveau pour elle. Le pire, dans tout ça ?
Cela l'amusait...


- Quel plaisir à suivre quand l'on veut fuir ? Boh, le nom qu'il vous plaira ! Aucune importance ! Vous en savez beaucoup, savez-vous ? Ne savez pas ? Mais moi je ne sais que pour moi. Et vous, vous êtes qui ? Quoi ? Et qu'est-ce que vous me voulez ? Elle, elle a le droit de savoir ? C'est une grande fille ?

Il prit pourtant note de son invitation, tout en lui offrant ses contraires. Et la petite rousse derrière lui avec des yeux grand étonnés et la fraîche candeur d'une fleur éclose au printemps.

"Savoir quoiiiiii ?????"

Son ton était traînant, presque ironique. L'était-elle vraiment ? Avait qu'il n'ait pu mot dire, Lowell vit sa canne partir et l'autre... Détaler.

"Dafuq... Hey papi attends, j'vais la chercher !"

Brave bête, pensait Lowell dans un cynisme subtil mais non affiché. Puis, il soupira. Il devenait méchant lorsqu'il était face aux bizarreries. Un instant, il culpabilisa de son horrible pensée. Fort heureusement, sa tenue habituelle lui avait empêché de l'acclamer à voix haute. Il l'aurait tellement blessée, cette pauvre enfant.

Il haussa les épaules, las et fatigué.

"Rentrons."

Dit-il à Olivia, avant de se retourner vers elle, qui lui avait, gentille qu'elle était, apporté sa canne. Il l'agrémenta d'un sourire paternel avant de poser une main veinée d'azur et des marques du temps sur la tête.

"On s'en va ? Quoi ? On le suit pas ?
- Si nous devions suivre chaque Dieu ou Créature vivant à Last End, je pense que nous mourrions sans avoir rien fait d'autre de notre vie. J'ai bien envie que nous allions au restaurant, ce soir. Français, cela te dit ?
- Ah oui, les légumes bouillis j'en ai ma claque.
- C'est donc vu."

Et ainsi, tranquillement, ils s'en allèrent.

Spoiler:

Lun 19 Sep - 17:08
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