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 Be mine or you will burn

Pryam Earl
L'étrange sous la normalité : Je suis Sécrétaire Général du Cénacle, patriarche de la famille Earl.
PROFESSION : Architecte
Crédits : Johnny Depp - Meri
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Une réunion, aux aurores, puis un peu de temps avant son rendez-vous avec le déchu. Pas questions de chômer durant ce temps entre-deux. Le mois de Mars avait beaucoup trop de travail à offrir à Pryam Earl pour que ce dernier puisse seulement songer à du repos autre que celui, chronométré, qui assurait sa survie et son énergie lorsque la nuit venait.
Il avait amené son ordinateur, et avait dévalisé la bibliothèque du Cénacle, si riche en ouvrages d'art des morts, si riche en savoir oublié, unique, et volé à ses précédents possesseurs, pour les mettre en de plus sûres mains, telles celles protectrices du patriarche. L'ordinateur était posé sur la table basse, la pile d'ouvrages à sa gauche. Le temps était passé bien vite, au final. Mails, dossiers… Le Lord avait fait tout ce qui était possible hors de son bureau, ensi peu de temps, avant de feuilleter les livres, pour en estimer le contenu de prime abord, sélectionner déjà quelques-uns qui n'intéressaient aucunes de ses actuelles recherches.
L'heure du rendez-vous approchant, il avait tout mis de côté.

Le Seigneur de l'Envers se tenait dans un fauteuil de tissu sombre, bien appuyé contre le dossier, les mains croisées sur son ventre et la tête tout juste assez basculée en arrière. Ce lieu était parfait, pour travailler. La magie était la meilleure des isolations tant sonore que thermique. Dans ce salon en particulier, la décoration séculaire lui seyait, rappelant la sécurité du château familial. Tapisseries et tableaux aux murs de pierre, lumières magiques, fauteuils épais et tapis savamment positionnés. Pas de fenêtres, ici. Pourtant, c'était le ciel que le patriarche regardait. Rien de naturel, dans cette voûte étoilée au-dessus de lui. Elle affrontait les plafonds, elle affrontait la distance, pour se présenter à lui. Elle était largement suffisante pour donner à l'endroit un ressenti d'immensité, une bouffée d'air frais toute placebo. Le Lord se moquait de l'air frais, avait chooisi cet endroit par attrait pour les ombres.Le Lord aimait la sensation étouffante qui l'entourait lorsqu'il jouait avec les morts, lorsqu'il bravait les limites des interdits ancestraux imposés aux vivants. Il aimait ce qui, soit-disant, dépassait l'entendement, mais ne nécessitait qu'un esprit finement aiguisé. Il voulait encore piétiner les limites, cracher sur le mot "impossible", et se hisser sur son cadavre après en avoir absorbé l'essence.

Aujourd'hui, il voulait s'approprier un nouvel outil, pour arriver à ses fins. Il voulait s'approprier Seth Logan, et l'ouvrir comme s'ouvraient les corps pour en découvrir le contenu. Une belle dissection… Et au prochain déchu qui s'offrirait à lui, peut-être pourrait-il donner des cours à ses fils sur ces créatures en repentir, comme jadis les soit-disant maîtres en médecine des gens de l'Endroit. Quelle piètre comédie avaient-il pu jouer !
Un soupir louche échappa au Lord. Il voyait déjà, plus ou moins, comment il s'y prendrait. Il voyait les résultats qu'il attendait, ceux qu'il espérait. Que ne fallait-il pas faire, pour son écuyer ! Que ne fallait-il pas faire, pour se débarrasser de Gabriel, voir pleurer le Vatican, et obtenir un nouveau pion de poids sur cet échiquier. Un ange à ses pieds…

"- My Lord ?"

Pryam ne prit pas même le soin de se retourner. Eh bien ? Qu'il finisse sa demande ! Le jeune homme qui avait parlé devait être celui qui avait guidé Seth jusqu'à lui. Ils allaient enfin pouvoir discuter.

"- Samaël, My Lord.
- Je sais. Tu peux nous laisser."

La voix avait été froide, bien trop neutre pour être polie, direct et impérieuse. Le jeune homme les laissa seuls. Pour un autre que le Patriarche, l'ambiance pouvait assurément paraitre lourde. Qui ne craignait pas les sanctions que pouvaient prononcer cette voix ? Qui n'espérait pas que ce ton glacial ne soit pas garant d'une mauvaise humeur, et de la cruauté qui pouvait aller avec ?

"- Approchez, Déchu. N'hésitez pas à vous asseoir." Le ton était inchangé. Un ton qui ne venait que parler affaires. Il n'avait pas pour intention de tenir bien longtemps la jambe du déchu en causant de futilités. "Je vous ai convoqué afin de parler affaires. Et je suis certain que nous trouverons un arrangement." Sous-entendu: que Seth le veuille ou non, Pryam obtiendrait ce qui l'intéressait. L'ange déchu était désormais libre de choisir si cela lui apportait également des avantages. "Dites-moi plutôt: où en sont vos pouvoirs ? Vous reste-t-il seulement une trace de ceux que vous possédiez ? Et… Voudriez-vous les revoir ?" Le Lord avait déjà les réponses à ses questions. Mais il voulait les entendre de la bouche de Seth. Ainsi, le déchu arriverait se soumettrait de lui-même, selon la logique que le Lord avait définie comme étant la bonne.

Mer 20 Juil - 21:09
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Seth n’attendait rien, il espérait tout. Et pourquoi donc, au fond, sachant que de cette entrevue ne résulterait sans doute que de nombreux ennuis. La démence ne l’avait jamais aussi joliment tenté qu’en cet instant où il franchit les portes du Siège, ce qu’il fit pourtant sans manifester la moindre hésitation.

Sa décision avait été prise avec la même rapidité sitôt les enjeux posés lors de la première rencontre, et c’est à peine s’il jeta le moindre coup d’œil au décor majestueux du Siège défilant devant lui pendant qu’un jeune garçon le guidait jusqu’à celui qu’il était venu voir.

Les Earl et leur empire, songea fugacement le déchu avant de rectifier en s’autorisant un petit sourire en coin : le Lord et son Empire, plutôt. Soit.

Les jeux de pouvoir des humains ou des créatures de l’Envers ne le captivaient guère, il avait eu son lot de batailles à livrer et même la possible levée du Secret ne revêtait à ses yeux qu’une importance moindre. Les choses en viendraient là quoi qu’il arrive, il en était persuadé, et ne voyait sachant cela nul besoin de précipiter les choses. C’était bien différent toutefois lorsque son intérêt personnel était impliqué comme c’était le cas ici, le rendant prêt à balayer toutes ses réticences au profit d’un gain valant bien les risques pris.

Il laissa son guide annoncer son arrivée, se tenant quelque peu en retrait en inspectant rapidement ce qu’il pouvait discerner de la pièce. La prononciation de son nom véritable lui procura un délicieux frisson, et il se promit d’en user plus souvent.

Il s’avança sans que le sourire n’ait quitté ses lèvres, mais son regard ne trahissait rien d’autre qu’un flegme éhonté. Nullement impressionné par le timbre du patriarche, l’ange s’installa nonchalamment suite à son invitation et promena plus attentivement son regard sur la pièce, en notant chaque détail. Non pas que la décoration l’intéresse particulièrement, mais il était toujours bon de s’imprégner un minimum de l’ambiance qu’affectionnaient les autres. Il attendit patiemment que le patriarche finisse d’exposer les faits et son sourire s’élargit lorsqu’il prit la parole en plantant ses prunelles dans celles de Pryam :

« Je ne doute pas une seconde que nous trouvions un équilibre, en effet. Selon vous, serais-je ici, dépendant de votre bon vouloir, si mes pouvoirs étaient à leur apogée ? Non, comme vous le savez. Quant à les revoir… j’ai d’autres ambitions, pour l’heure, que me noyer dans cette aveuglante lumière que j’ai délaissée. Vous connaissez mes intérêts, comme je connais vos capacités. Je ne possède toutefois pas la moindre garantie d’obtenir quoi que ce soit en échange de ce que je m’apprête à vous laisser faire. Rappelez-moi les termes de notre accord ?»

Il ne doutait pas de la parole de Pryam, pas réellement, et quand bien même cela ne changeait pas grand-chose à ses propres prévisions. Qu’il soit exaucé ou pas par la figure de tête des Earl, le chemin parcouru n’était plus à faire et le but fixé ne pouvait que se rapprocher. A moins que… Non. Que risquait-il finalement, le pire était derrière lui, depuis bien longtemps, et nul sur Terre ne pourrait jamais égaler en atrocité ce qu’avait représenté la rupture brutale avec le monde Céleste.

« Quelle serait votre réaction si je changeais subitement d'avis ? Voilà autre chose qu'il me plairait de savoir. Comment sinon mesurer la valeur du gain si l'on ne sait ce qu'on risque en y renonçant. » Le sourire fondit enfin, laissant place à implacable sérieux. Malgré ses pirouettes, Seth savait pertinemment à quoi il s'exposerait en provoquant l'ire des Earl. Ce n'était pas pour autant que l'idée lui déplaisait. Bien au contraire, elle lui était presque aussi attrayante que celle d'être catapulté du côté obscur qu'il courtisait depuis si longtemps.

Dim 24 Juil - 12:28
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Il était bien insolent, ce déchu. Il oubliait où était sa nouvelle place: en dessous, bien en dessous de Pryam. Sous ses pieds, en fait. Et même pas directement sous ses pieds: il pouvait soutenir son pouvoir, mais n'était pas indispensable. D'un revers de botte, le Seigneur de l'Envers aurait pu le balayer, le renvoyer dans le caniveau d'eau croupie où pataugeaient ses ennemis, cette fange dont ils sortaient difficilement la tête pour réclamer une faible pitance. Le déchu voyait ses pouvoirs raser les pâquerettes: ignorait-il l'étendue de ceux de Pryam Earl ? Ignorait-il sa cruauté, le danger qui planait autour d'un homme de pouvoir ? Le Lord avait dû faire preuve de trop de clémence, récemment. Il allait être temps d'y remédier.

Trop insolent, c'en était agaçant. Le Lord ne perdit pas patience et, si ce n'était un discret froncement de sourcils et quelques tapotages de fauteuil du bout des doigts, il n'en montrait rien. Il attendit. Il laissa le déchu déblatérer ses sornettes. À chaque mot, Samaël paraissait dévoiler sa véritable allégeance, tant il manquait à tous ses devoirs sociaux. Manque de chance, cruel manque de chance… Aujourd'hui n'était pas un jour où le Lord se sentait d'humeur à la mansuétude.

"- Vous avez tort de douter ainsi de moi."

Un regard sombre, très sombre se posa sur Seth, tandis que les lèvres du sorcier remuaient dans un murmure inaudible. Voilà. Ainsi, si le déchu voulait bouger, cela lui serait impossible, et sa force serait gaspillée: son corps, à l'exception de sa tête, était prisonnier d'un invisible carcan, qui le pétrifiait.

"- Votre manque de confiance m'offense. Vous voulez savoir ce qui adviendra si vous venez à changer d'avis ? Bien. Considérez cela comme un échantillon."

Il n'avait pas haussé la voix, laquelle était restée grave, lourde de menaces et de violence contenue. Seth allait subir, pour tous ceux que le Lord désirait sur l'heure punir. Il suffisait d'un instant, celui où le Seigneur de l'Envers tendit sa main vers lui. Alors, d'un coup d'un seul, son corps s'enflammait. Oh, non, nulle flamme pâle et crépitante: le feu n'était qu'une sensation à l'intérieur de lui. Comme si, d'un coup, chacune de ses veines, chacun de ses nerfs, s'était vu changé par de la lave, jusqu'au coeur de ses entrailles, jusqu'au coeur de sa tête. De la douleur, à l'état pur. Et l'essence de sa vie qui, peu à peu, s'affaiblissait. C'était du vol d'énergie, qui serait des plus vivifiants pour le Lord… Mais moins que les cris de souffrance de l'ange, et ce sentiment grisant d'avoir infligé ce qui était mérité.

Pryam Earl laissa le sort durer, et durer. La douleur devenait de plus en plus vivace, quand le vol d'énergie se faisait plus faible, afin que Seth puisse en profiter tout du long sans défaillir. Appréciait-il cet aperçu ? Pas autant que Pryam, sans aucun doute. Voilà qui allait sans doute lui passer l'envie de douter de sa parole.
Le sort parut s'achever, enfin, après un semblant d'éternité, quand le sorcier ferma son poing et le ramena vers lui. L'énergie courait désormais dans ses veines, et il n'avait rien à envier aux jeunes gens de ce monde. Il laissa un bref instant au déchu pour reprendre ses esprits, le contemplant sans sourire, quand dans les faits il jubilait de la scène à laquelle il avait pu assister. Brave, brave petit. Le sorcier défit également le sort qui maintenait l'ange pétrifié.

"- Osez me contrarier, et je peux vous promettre de vous faire connaître pire que la mort. J'obtiendrai ce que je souhaite. Il ne tient qu'à vous d'agir de sorte à ce que cela aille dans votre sens."

Il observait cette main qui avait jeté le sort: elle lui semblait désormais palpitante de pouvoir, et l'envie d'en user et abuser le prenait. C'était bien le moment, au final, pour passer à l'action

"- Suivez-moi. Laissez-moi faire des expériences, jouer avec vos "pouvoirs" d'ange." Pouvait-on mettre plus de mépris dans ces deux derniers mots ? "Si vous êtes bien sage, je le serai aussi, et vous aurez l'espoir de vous voir débarrassé ou non de ces pouvoirs, à votre guise. Si vous ne l'êtes pas, je ne saurai garantir que vous puissiez revoir la lumière du jour."

Sur ces mots, le Lord se leva, commença à se diriger vers la porte, sans hâte, sachant que le déchu aurait sans doute du mal à garder le même rythme que lui. Il l'attendit devant la poignée, son regard pesant posé sur lui: alors, venait-il, ou préférait-il souffrir à l'image des Enfers ?

Dim 24 Juil - 15:33
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Il n’était en ce monde rien de plus doux que d’agacer les puissants, se disait le déchu en contemplant la floraison des graines patiemment semées.

Oh, certes, son vis-à-vis n’affichait pas grand-chose de son désagrément, mais c’était nettement suffisant pour que Seth en retire un minimum de satisfaction. La chose aurait pu paraître réductrice, car qui se contente de savoir provoquer les prémices de la colère n’a plus grand-chose à quoi se raccrocher, néanmoins l’ange ne manquait pas de ressources et seul sa propension à chasser sans cesse l’étau de l’ennui le poussait à de telles puérilités.

Il profita moins longtemps qu’il ne le pensait des bienfaits de sa prise de liberté et, quand le ton changea, à peine eut-il le temps de capter le regard projeté vers lui que l’immobilité l’enserra.

Joueur, le déchu ne laissa rien paraître de l’inconfort que produisait sur lui ce genre de contrôle. S’il avait horreur d’une chose entre toutes, enfermé dans ce corps trop sensible, c’était bien de l’impuissance la plus totale que Pryam lui infligeait.

C’était peu cher payé toutefois pour l’affront porté, et il attendait la suite avec un mélange d’impatience et de curiosité mêlés. Elle ne se fit pas attendre. Il regarda la main brandie vers lui, sans chercher à se dégager de l’étreinte qui le contenait, décidé à supporter sans broncher ce qu’il avait lui-même provoqué.

L’instant d’après, son corps tout entier lui donna l’impression de s’embraser et tous ses efforts de volonté lui échappèrent, réduits en cendres au même titre que sa résistance. Le rappel cuisant de la chute l’accompagna tout au long du supplice, lui martyrisant les sens avec la même vivacité, la même insidieuse férocité. Pourtant, malgré le voile rouge induit par la rupture des sens, une infime part de lui appréciait le talent du bourreau, reconnaissant là un doigté à l’exquise précision qui aurait pu rendre jaloux le meilleur des tortionnaire.

Pantelant, le déchu embrassa la douleur, en goutant chaque nuance, se perdant en elle comme il l’aurait fait dans la chaleur d’une amante. Et puis tout pris fin, aussi brutalement que ça avait commencé, le laissant aussi faible que lors de ce jour maudit où il avait pour la première fois touché le sol. Le retrait du sors le fit s’affaisser sur lui-même, incapable qu’il était de se maintenir droit, les muscles encore parcourus de spasmes résiduels.

Lorsqu’il parvint à relever les yeux vers Pryam, ce fut un regard certes embué qu’il lui renvoya, mais dépourvu de toute soumission. Il se retint toutefois de le provoquer de nouveau, l’aperçu donné ayant été des plus concluants. Comme il l’avait pressenti, il était désormais dans les ennuis jusqu’au cou, sans réel recours pour s’en dépêtrer.

« La sagesse n’est pas mon point fort, j’en conviens. Je sais cependant assez bien voir où se trouve mes intérêts, et ils rejoignent les vôtres, pour l’heure. Ma curiosité est satisfaite, je vous appartiens, pour un temps du moins. »

Il se redressa avec peine, s’accrochant au fauteuil qui l’avait reçu jusqu’à ce que ses jointures blanchissent. Ses jambes tremblaient, mais, loin de faillir, sa détermination s’était vue renforcée par l’épreuve. Il suivit donc Pryam, marquant des arrêts réguliers le temps de reprendre son souffle. Diminué, à l’image même de cette race humaine qu’il exécrait, il n’était de toute façon pas en mesure d’opposer la moindre résistance.

« Serait-il possible d’avoir quelques précisions concernant la suite des événements ? » lança-t-il quand même en franchissant la porte à la suite du patriarche, sa curiosité intacte avec tout de même la légère crainte d’une répétition de ce qu’il venait de traverser.

Dim 24 Juil - 17:38
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
[HJ: chouette avatar ! Mais tu ne m'auras pas par les sentiments èé]
[HJ2: euhm, désolé, je t'assure que la suite du post n'engage que Prypry, et que le joueur derrière t'aime beaucoup éè]


Les prunelles obscures du patriarche s'accrochèrent au déchu, comme si cela pouvait leur permettre de le transpercer. Il trouvait encore le moyen de le regarder. Si, plus tôt, le Lord n'avait pas plus constater par lui-même combien la résistance de l'ange déchu s'était brisée, il aurait à nouveau compris une offense dans ce regard. Mais là… Ce n'était plus que les cendres d'un orgueil ramassées et posées en évidence. Il pouvait faire le fier, il souffrait, désormais, comme souffraient les mortels humains, un peu solides. Et Pryam ne doutait pas un instant qu'un tel orgueil saurait le mener sur la voie qu'il avait empruntée, six pieds sous terre, dans le coeur chaleureux des enfers.
Le déchu faisait presque pitié au Seigneur de l'Envers, à s'accrocher ainsi au peu qu'il lui restait. La pitié n'étant néanmoins pas son fort, elle se voyait transformée en lui en mépris. Est-ce que cela pouvait se ressentir ? Peut-être pas. Ses traits étaient aussi durs et fermés qu'à leur ordinaire. Son attitude était aussi droite et maîtrisée que si elle avait été le fruit d'un algorithme composé des règles de bonne tenue en société.

Il se retint, comme il savait si bien le faire, mais mentalement, il approuvait très vigoureusement Seth sur un point: la sagesse n'était pas son point fort. Sans cela, elle lui aurait soufflé de rester de marbre et se contenter de dire "oui MyLord, très bien MyLord" ! Au lieu de cela, il eu un simple signe de tête, affirmatif, acceptant son "offre". Ou plutôt, acceptant ce qui lui revenait de droit. Encore une fois, Seth s'accrochait à ce qu'il croyait posséder… Qui espérait-il tromper, si ce n'était lui-même ?
Ceci fait, le Lord le guida, sans le regarder, sans même se soucier de savoir si l'ange appréciait la décoration du Cénacle. La salle qui allait les accueillir n'était pas bien loin. À vrai ire, elle était à bonne distance pour laisser tout juste le temps au Seigneur de l'Envers d'expliquer à Seth ce qui l'intéressait.

"- Vous n'aurez rien à faire. Je me contenterai d'observer votre structure, et d'essayer de séparer vos pouvoirs de vous. Selon votre bon vouloir, et si j'y parviens, je pourrai vous les ôter." Il était rare que Pryam fasse part de ses lacunes, mais il ne pouvait se permettre de fierté en ce cas, au risque de se voir détrompé par la réalité.  "Mon but est uniquement dans cette séparation. Il ne sera fait aucun mal à votre être." Sa main se posa sur la poignée d'une porte banale, tout juste ornée d'un numero, totalement opaque. "Du reste, soyez sans inquiétude, je n'abuserai pas de votre temps. De même, au nom du Secret que je protège, je n'ai pas d'intérêt à vous séquestrer ici, ou vous libérer en mauvais état."

Le Lord avait peut-être un peu menti. Son but était au-delà de la séparation, mais parvenir à cette dernière lui serait suffisant. Samaël avait beau avoir gagné son mépris, il ne voulait pas encore le tuer. Pas ainsi. Quand au mal "fait à son être"… C'était un peu ambigüe, mais chacun comprendrait qu'il parlait au "noyau" qu'était l'ange, la personnalité de Samaël, non ?
La porte s'ouvrit, dévoilant une sorte de… Laboratoire ? En tout point, cela aurait pu ressembler à un laboratoire de l'Endroit, si ce n'étaient quelques détails. Les paillasses se couvraient de fioles, d'ossements et de joyaux, parfois contenus dans des bocaux. Pinceaux et couteaux rituels étaient déposés ça et là, ainsi que des papiers couverts de notes plus ou moins ésotérique, plus ou moins en d'autres alphabets, plus ou moins mêlés à des symboles oubliés. Au centre le la pièce, un autel immaculé, à l'image du reste de l'endroit.

"- Installez-vous." Où ? Eh bien, sur l'autel, pardi ! Cela parut évident à Pryam, il ne le précisa pas. "Il vous faudra retirer votre haut, j'aurai des symboles à tracer sur vous. Toute trace en sera effacée à la fin de l'expérience." Il avait annoncé cela avec autant de neutralité que s'il expliquait la magie qui permettait à l'endroit d'être aussi bien éclairé, à la différence de leur précédent salon. Sur ces mots, Lord Earl se détourna un instant de son sujet d'expérience, le laissant se mettre à son aise, tandis qu'il s'affairait au milieu des papiers et des fioles.

Mar 26 Juil - 21:27
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Qu’il était sûr de lui cet humain, tout imbu de sa puissance et de toutes les possibilités s’en écoulant. S’il pouvait craindre pour son hôte, Samaël ne pouvait que se délecter en contrepartie de l’absence de sérieux avec lequel Pryam le traitait.

Oh douce ironie, songea l’ange en parcourant la petite salle du regard. Affaibli par la chair qui devenait peu à peu sa prison, il n’en restait pas moins capable de bien des choses lorsqu’il s’en donnait les moyens. Le moment n’était toutefois pas encore venu de démentir sa faiblesse feinte.

Que l’homme s’enorgueillisse une fois encore de sa présumée supériorité, la désillusion n’en serait que plus goûteuse lorsque l’heure viendrait de le détromper. Pour l’heure, il était tout à fait disposé à se plier aux exigences du patriarche,  lesquelles rejoignaient parfaitement ses objectifs. Transformer l'entrevue en bataille rangée pour savoir qui avait la plus grosse ne l'intéressait pas non plus.

Il s’installa sur l’autel après avoir retiré son t-shirt, et hocha la tête en direction de Pryam :

«  Que vous les ôtiez ou que vous les déformiez, vous avez carte blanche. Je suis plus que curieux de voir ce que vos connaissances vous permettront de faire avec ce que vous allez avoir entre les mains. Soyez tout de même prudent, il est des choses qui refusent tout contrôle même lorsqu’on possède tout le doigté du monde et je m’en voudrais que vos expériences se retournent contre vous… très cher. »

Il avait mis dans son ton ce qu’il fallait de subordination pour que ses mots ne soient pas perçus comme une menace, mais il n’en pensait pas moins. L’homme, d’aussi loin qu’il s’en souvienne, avait toujours tenté d’annihiler sa fragilité naturelle via les maigres moyens à sa disposition, et le retour de bâton avait constamment été à la hauteur de l’ambition.

Les dés étaient jetés, une fois de plus il n’avait plus rien à faire d’autre qu’attendre sagement le déroulement des événements, en tablant sur le fait de ne pas y laisser trop de plumes. Que le patriarche parvienne à ses fins et le résultat de ses manipulations serait un atout certain à ajouter à l’arsenal de connaissances emmagasinée par le déchu. Qu’il rate, et Seth, l’hôte qu’il avait fini par apprécier, risquait bien d’être détruit dans la foulée.

Les dommages collatéraux n’avaient jamais été la préoccupation première de Samaël, lequel tirait toujours ses ficelles avec une prudence qui, bien qu’amoindrie par l’humanité qui rongeait peu à peu sa divine essence, se montrait suffisamment tenace pour prévenir toute catastrophe définitive.

Il avait à peu près récupéré et sa cage thoracique s’abaissait lentement au rythme de sa respiration contrôlée. Il ne savait à quelle dose de souffrance il devrait éventuellement se confronter cette fois mais il s’était d’ores et déjà préparé à encaisser comme en attestait son calme apparent. L’Enfer l’attendait, et bien d’autres choses viendraient sûrement nuancer ses choix d’ici à ce qu’il parvienne au bout du chemin. Toute crainte l’avait désormais déserté.

Lun 1 Aoû - 15:52
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Seth expirait lentement quand, d'un coup, ses poignets et chevilles se virent ceintes de pierre. Rien de personnel, simple précaution lors des rituels. Sans cela, la douleur ou la surprise pouvait mener à mal les expériences.
Un bruit grave et sombre vint emplir la pièce. Un chant dont les origines flirtaient avec la magnifique frontière entre le vivant et ce qui ne l'était pas. Un chant apprit dans d'interdits ouvrages, un chant qui avait poussé à la folie certains lecteurs. Les Earls se devaient de résister à cela. Les sorts à base de chants étaient si vicieux...

Les ombres parurent se glisser peu à peu autour d'eux, comme un monstre qui se nourrirait de lumière, et l'oraison funèbre continuait. Pryam leva une main; un liquide entre le noir et le rouge vint s'étaler au sol, traçant cercle, symboles, liens, avant de remonter le long de l'autel jusqu'au corps de l'ange déchu, rapidement transformé en fresque aux glyphes impies. Étrange fresque... Qui compressait juste assez sa cage thoracique, sa gorge et sa tête, pour qu'il puisse le percevoir. Sentirait-il également les liens étroits autour de ce qui en lui était immatériel ?
Le patriarche s'approcha enfin de lui. Aucune expression, si ce n'était la concentration. Il résistait à son propre chant, en jouait pour maintenir à sa portée cette partie de Seth qu'il voulait étudier. Sa main levée se tendit vers une autre direction, et un couteau sacrificiel vint se loger contre sa paume. Il ne laissa pas le temps à Seth d'émettre la moindre objection. De nouveaux liens de pierre vinrent le maintenir, au niveau de ses hanches puis, après une éraflure faite au couteau par le Lord à cet endroit, au niveau de son cou. La geste avait été preste, mais précis, et maîtrisé.
La lame vint ouvrir la peau de Samaël, sous des lignes tracées par ce liquide sans couleur. Ce dernier parut vouloir se glisser au sein des veines du déchu. Il était glacé, tellement glacé... Qu'il immobilisait peu à peu le corps physique qui s'offrait à lui. Pryam continua à lui ouvrir des brèches, en plus de celle au cou, autour du coeur et, maintenant le crâne du déchu d'une main de fer, au niveau d'une tempe.

Il attendit, patiemment, que le corps emprunté par l'ancien larbin d'une divinité devienne immobile, totalement, gelé en son intérieur par ce gel qui n'avait rien de ceux connu de l'Endroit. Il n'était pas obligé de faire cela. Il aurait pu s'en passer. Mais il ne voulait être ennuyé par les tracas qui pouvaient émaner d'un lien entre l'essence angélique et son corps, et... Il savait que le sort n'allait pas tarder à "immobiliser" Samaël au sens le plus profond du terme. Ses moindres pensées, paralysées, toute magie contenue par ce froid, comme une photographie vivante. Jeu prohibé que celui-là...
Le chant continuait, encore et toujours. Il était désormais temps de rentrer dans le vif du sujet. Bandant sa volonté, Pryam plaqua ses mains contre les tempes de Seth. L'air ambiant était désormais lourd de magie d'outre-tombe, à s'en écoeurer. Le patriarche adorait cela, et il lui fallait toute la maîtrise mentale d'années d'entraînement pour ne pas y plonger.

Pryam inspecta Seth, à la recherche de ses pouvoirs. Il fouilla en lui, et sa présence était celle d'un chien affamé, comme prêt à déchirer l'essence même de sa proie. Il fouillait sans délicatesse (le déchu ne s'était-il pas plus tôt montré insolent ?), inspectait chaque recoin, le disséquait au-delà de la physique. Il fut surpris. Le lien entre l'ange et son hôte paraissait comme fusionné, fondu, malgré leur précédente réalité. Et les pouvoirs de Seth...Etait-ce vraiment cela ? Par la faucheuse, il n'avait jamais vu quoi que ce soit qui y ressembla. Et Seth était si faible...

Il fouilla encore un moment, pour être sûr d'avoir tout vu, tout identifié, tout pris en note. Lorsqu'il eut vu tout son saoul, il cessa peu à peu le sort, refermant bien étroitement les liens qui maintenait chaque pouvoir dans son monde respectif. Tant de pouvoir, tant d'ivresse... Et pourtant, tant de mauvaises nouvelles, à travers le déchu. La pièce retrouva son aura originelle, et le patriarche s'écarta de sa victime, s'asseyant sur la première chaise venue pour se reposer un peu. Il libéra Seth de ses liens de pierre, s'occupa de refermer ses éraflures et, d'un geste, ramena le liquide glacial dans le flacon d'où il était issu.
Il ignorait au bout de combien de temps Seth reviendrait à lui.

Jeu 4 Aoû - 14:01
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Il flottait, dans un irréel dont il n’avait pas le moindre souvenir d’avoir déjà exploré. Tout ici semblait plus trouble, plus lointain, comme si, après l’anesthésie des sens, celle de l’esprit se soldait par une vision déformée d’une réalité mise hors de portée. Il avait eu raison de se méfier. Il n’imaginait simplement pas à quel point.

Voilà ce qui arrivait lorsqu’on sous-estimait l’adversaire. Il était bien trop tard toutefois pour se mordre les doigts, étant donné que l’étrange paralysie le gagnait tout entier. Le déchu subit l’intrusion comme précédemment, piégé par une magie bien plus puissante que ses pouvoirs déclinants et pendant qu’au plus profond de sa psyché l’âme humaine toujours se débattait contre l’inexorable emprise, Samaël prenait la mesure de la folie qui avait été la sienne à s’offrir ainsi au regard impur d’un humain dépravé, pourri par ses envies de puissance et de domination.

A mesure que la mélodie invoquée envahissait tout l’espace, alourdissant l’atmosphère même, celui qui jadis avait été l’ange de la mort et n’avait jamais connu le regret calculait ce que pourrait lui coûter cette fantaisie.

Il était des fautes moins pardonnables que d'autres, il ne l’ignorait pas, et il lui semblait bien que cette trahison-là reléguait toutes ses frasques passées au rang de petites erreurs de jeunesse. S’il avait renoncé au ciel durant quelques centaines d’années, Samaël, sans même se l’avouer, n’avait pas pour autant abandonné toute idée de le rejoindre à nouveau un jour.

L’immortalité, finalement, n’empêche en rien l’irrémédiable de se produire. Ce fut sa dernière pensée avant que l’insidieuse magie ne l’enveloppe complètement, le privant de ses sens comme de son intellect.

A sa reprise de conscience, il lui fut impossible d’évaluer le temps durant lequel Pryam avait disposé de lui. Il ne se sentait en aucun cas changé, chose étonnante étant donné les manipulations sûrement effectuées, et la première idée qui lui vint fut qu’il avait été trompé, que le patriarche avait menti et que les désagréments ne faisaient que commencer.

Il se reprit toutefois rapidement, constatant en redressant légèrement la tête que Pryam s’était éloigné et que les liens qui l’avaient maintenu s’étaient volatilisés. Chose plus importante encore, l’étrange fluide dont s’était servi le Earl avait regagné son conteneur d’origine, chose dont le déchu ne pouvait que se féliciter.

Toute sorcellerie ne se laisse pas manipuler sans exiger le plus élevé des coûts, et s’il n’avait aucune raison de s’en faire concernant Pryam, il espérait tout de même qu’aucun tribut ne serait prélevé sur sa propre personne.

Mâchoires serrées, muscles peinant à se décontracter, le déchu s’assit sur l’autel tout en s’examinant scrupuleusement, guidé par les douleurs localisées de la lame ayant fendu la chair. Il prit son temps, comptant les marques, pour enfin relever les yeux vers Pryam, à qui il demanda dans un demi-sourire légèrement crispé :

« En avons-nous terminé ? Votre décoration est charmante, vous avez beaucoup de gout, néanmoins, il ne me déplairait pas de rejoindre un lieu un peu moins intimiste. Vous êtes un homme occupé, aussi comprendrez-vous sans peine que je ne veuille pas m'attarder. » Il ne demanda pas la moindre précision, se fiant à son instinct pour décider que sa nature profonde n’avait pas été abîmée. Il serait toujours temps de voir plus tard, maintenant que l’expérience lui avait mis en tête de toutes nouvelles idées.

Jeu 4 Aoû - 16:24
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Pryam Earl
L'étrange sous la normalité : Je suis Sécrétaire Général du Cénacle, patriarche de la famille Earl.
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Un bref coup d'oeil à l'heure avait indiqué à Pryam qu'il pouvait se poser encore un instant. Il en avait profité. Fermant les yeux, il avait laissé ses forces revenir, peu à peu. Il n'avait pas pu faire ce qu'il voulait et, là-dessus, s'était moins épuisé que ce qu'il avait estimé. Mais son propre engouement, sa fascination morbide, avait puisé dans ses forces.
Il aurait aimé récupérer une bribe de pouvoirs du déchu, l'enfermer dans une petite bouteille, et jouer avec à loisir, lui faisant subir toute une série de tests. Ç'aurait été l'idéal… Surtout maintenant qu'il savait l'étrange allure des pouvoirs des anges. Rien de commun, rien d'habituel pour un sorcier, même de son rang. Songeur, Pryam caressait des idées encore brutes et simples. Gabriel ne pourrait rester trop longtemps en Johan; le maintenir prisonnier n'était plus envisageable. Le mieux était sans doute de le détruire… Si cela ne signifiait pas se mettre ses alliés à dos. Un ange dans l'entourage de Pryam Earl, comment imaginer que cela pouvait se faire sans que ses chers congénères et autres chiens du Vatican n'aient donné leur mielleuse bénédiction ? Restait encore la possibilité de, sobrement, le bouter hors de Johan. Moins risqué par certains aspects, mais le Lord aurait alors pour assurance qu'au moins un ange subsistait qu'il n'avait pas étranglé de ses propres mains.

Se défaire de lui, et garder ses pouvoirs. Les lier à Johan… Il serait si fort, celui qui lui était si fidèle. Sa meilleure arme. C'était une si belle idée. Sans se l'admettre, Pryam envisageait déjà que tout autre destin soit un échec. Nul échec ne survivait au sein des Earl. Seule la victoire était autorisée.
La voix de l'ange sortit le sorcier de ses songes. Ah, déjà ? Il était sans doute temps de retourner à sa longue et fastidieuse journée. "Je comprends." Affirma-t-il, abrupt. Le déchu ne paraissait pas plus traumatisé, ou inquiet. Innocente créature, au final… Ne s'imaginait-il pas tout ce qu'il était possible de faire à une âme offerte ? Les déchus devaient, dans tous les cas, se voir épargnés certains tracas humains; l'impression de viol que produisait souvent ce genre de rituels. Un instant, le Lord hésita à informer Seth de l'état de ses pouvoirs, tel qu'il les avait vu, et ce qu'il avait pu ou non en faire. Finalement, pas de nécessité à cela. L'information resterait sienne, il en disposerait comme il le sentirait, selon les nécessités.

Se levant, Pryam passa devant sa victime du jour, entr'ouvrant la porte pour jeter un coup d'oeil dans le couloir. Un jeune homme passa, les bras chargés de dossier. Il l'alpagua. "Esteban !" et, lorsque les prunelles vertes du garçon furent tournés vers lui: "Il faut raccompagner ce monsieur à la sortie." Le jeune homme opina, et Pryam laissa à Seth la place de passer, et rejoindre son guide. Avait-il vraiment espéré qu'on le laisserait déambuler à sa guise en ce lieu ? Pryam lui tendit la main. Neutre, professionnel. "Je vous remercie de votre coopération. Faites attention à vous." Ces salutations faites, il pourrait retourner entre ordinateur et dossiers. Seth, aurait-il senti la menace sous-jacente ? Pas important. Qu'il oublie de faire attention à rester sur le droit chemin, et il le regretterait. Pour le Lord, cela ne faisait aucune différence.

Sam 6 Aoû - 20:52
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Le déchu restait sur sa faim, nullement impressionné, voire contrarié par le patriarche Earl. Il était après tout réputé pour compter parmi les plus puissants de l’Envers ici même, et les démonstrations qu’il venait de faire, même si convaincante pour le commun, laissaient à l’ange un arrière-gout d’inachevé. Il ne pouvait cependant s’attarder, d’autres affaires l’appelant.

Il lui fallait mettre de l’ordre dans son existence, avant le bouquet final qui, s’il en croyait les dernières nouvelles, ne tarderait pas. Si Samaël ne se mêlait guère aux mortels, il n’appréciait pas plus les créatures qui, comme lui, avaient fait d’un Ailleurs plus accueillant leur résidence.

Le chaos n’en restait pas moins attractif, et, se sachant sur le déclin, le déchu, plutôt que de préserver ses forces, appelait la finalité de tout son être. Encore une chose qu’il lui valait mieux taire, et cacher au plus profond de lui-même.

Oui, la manœuvre de Pryam l’avait changé, irrémédiablement, il ne savait simplement pas encore à quel point. Tourné tout entier vers l’objectif, l’ange en oubliait de s’occuper de ce qui s’ourdissait en lui, et la fusion de sa psyché avec celle de son hôte était presque achevée. Nul retour ne serait plus possible, bien qu’il l’ignorât, aveuglé encore par l’éclat de promesses qu’il s’était jadis faites et qu’il ne serait pas en mesure de tenir.

Lorsqu’il se leva pour prendre congé, ses traits fins avaient retrouvé leur neutralité. Nulle insolence ne baignait plus ses prunelles, et son sourire bravache avait déserté ses lèvres.

Il serra la main tendue et se dirigea vers la sortie, tout en jetant un dernier regard au tourmenteur qui avait déçu ses espérances. Il ne ressortirait pas de l’antre de Pryam affublé d’une puissance toute neuve, et n’avait rien appris qui pouvait réellement l’intéresser. A moins que. Il serait toujours temps plus tard de se pencher plus en détail sur ses ressentis encore vaguement embrouillés.

Lorsqu’il rejoignit l’extérieur, dument accompagné par le jeune Esteban sûrement censé prévenir tout désir d’exploration, il inspira profondément, son cœur humain et son noyau immortel accordés sur le même besoin lancinant d’un changement radical.

Mar 9 Aoû - 10:23
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