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 LIBRE / Obscure fissure au cruel murmure

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Je vais là où il me plait, là où je veux, quand je veux - mais si le Cénacle sans mêle, oh non cela n'arrive jamais ! -. Et me voilà ici. Là. Monolithe noir d'un tissu rude et sans gloire, qui tient au chaud ma carcasse. Carcasse. Carcasse changeante, carcasse vieillissante, NON ! Je ne vieillis pas, je change selon mes envies. Mais pour cette période, je suis fixé, bref, un petit Archibald le traducteur s'en vient au musée. Au musée, haha. Rangement pour des vieilleries isolées, déracinées, vénérées... Vénérer les dieux, jamais leurs idoles ! Idiots, idiots... Mais je dois me reprendre ! C'est qu'une insipide petite vieille me regarderait de trop près. Je dévisage la naïade figée dans le marbre comme il me plait, moi, madame ! Et je lui fais une révérence - si exagérée, si ridicule -. Puis, volt-face et s'éloigne, petit corps de mortel parmi les statues sculptées il y a peu, se fissurant déjà.

Je suis calme, toujours calme, à jamais calme... Mes pas sont rythmées comme une aiguille - pas d'horloge -, mon regard fixe - maladif - et décidé - perdu dans le vague -, ma main détendue - crispée - sur la poignée de ma malle - contenant mon ordinateur béni maudit qui me sert de gagne miette -. Bah, pourquoi ici, pourquoi là ? Je le sais, sûrement ! Peut-être ! Je ralentis, le doute s'insinuant. Oui je sais, si je sais... Malheureusement. Accepter la chose, reconnaître ce désir, se jeter dans l'abîme. Je les caresse des yeux ses vestiges, alors que mes antiques souvenirs s'imposent. Obligé, contraint... Une douce inspiration pour supporter cette époque pourrie de modernité, et aspirer un peu de cet air vicié de nostalgie morbide. Temps écoulé, temps lointain... Mais je suis le temps, je peux je peux je peux... Là. LA ! Me fige, raide, poteau ! Je vois, sur le blanc délicat de la pierre, là, une marque horrible, hideuse, ignoble : fissure. La morsure du temps et des éléments.

Doucement, délicat, je vois et j'agis, la pierre crisse si doucement que seul mon cœur antique et attentif peut l'entendre. Obéissante, l'ombre intrusive s'estompe avec le creux infinitésimal. Voilà ! La vilaine plaie n'est plus, la blancheur de lait est de nouveau pur, cette ode au temps de mes rêves est un peu moins abimée par ce monde livré à lui même, sans maîtres pour le guider et s'en faire obéir. La fierté est là dans mes prunelles, je peux au moins faire ça, et garder propre un peu ce qui rattache mes souvenirs délicieux à cette réalité si amère.

- RIDICULE ! glapis-je soudain à voix basse.

Contraction faciale de dégoût et de mépris qui accompagne le cri terrible de la vérité ! J'en frémis, honteux de ce sentiment si bassement mortel. Faire preuve de largesse pour une telle babiole, faite par la main d'un ridicule que mon emprise a depuis longtemps - pour une perception mortelle - à l'état de souvenir. Peu s'en faut que je ne lui crache dessus, mais elle ne mérite pas que je m'attarde dessus. Oh et puis... Retour sur mes pas alors que je m'en vais, petite poussée d'énergie et d'amusement hautain, et pouf ! Fissures, crevasses, désert de sel ! Si facile...

Et que je me crispe, me tord, creuse du regard les salles - qui doivent être VIDES, immenses  résonnant de leur abandon -. Personne, n'est-ce pas ? Je ne fais rien de mal. Je m'amuse un peu, pour changer ! Je ne fais rien de mal !

Personne n'irait le dire au Cénacle hein ? Le patrimoine mortel, quel immortel en a quelque chose à faire ?

Sam 23 Avr - 20:00
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Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
PROFESSION : Membre du Conseil d'Administration d'un groupe bancaire et directrice du musée des civilisations
Crédits : Diana de Luin-Tinuviel (Deviantart), graph de Meri
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Moïra Ní Éireann
Il était tard, trop tard sans doute pour venir errer dans ces pièces éteintes, dans ce musée endormi, dans ce silence bienfaisant. Mais qu’importait l’heure alors que le temps n’avait pas d’emprise, qu’il glissait sur elle sans que les siècles n’altèrent son esprit, son visage, sa chair faussement mortelle. Ô douce mélancolie, que de fois le souvenir de temps anciens étaient venus étreindre la déesse aux cheveux de feu, que de fois où elle avait brûlé de retraverser jusqu’au passé où les fidèles étaient encore nombreux. Peut-être Moïra avait-elle l’impression de sentir de nouveau bouillonner ses pouvoirs en elle ; mais le délitement venait toujours réduire la fenêtre des peut-être à un petit trou solidement fermé. Siliconé. Verrouillé. Bétonné. Pâteàboisé. Peu importait le terme, l’image était compréhensible pour tous. Elle était déesse, et elle subissait les ravages d’une époque trop laïque, trop incrédule.

Elle n’avait rien à faire, encore une fois, si ce n'était se perdre dans ses souvenirs. Le monde actuel était l’incarnation de l’ennui pour qui disposait de toutes ses journées, toutes ses nuits sans nécessité vraiment de satisfaire aux besoins mortels. Elle s’ennuyait, oui, elle flânait dans les couloirs regorgeant de souvenirs oubliés, contemplés chaque jour par des yeux ignorants qui s’amusaient de ces vestiges de civilisations primitives. Et eux, ne l’étaient-ils donc pas, primitifs ? Egoïstes, hypocrites, vindicatifs, emplis d’une sordide volonté de faire le mal où ils le pouvaient, armés de leurs plus beaux sourires. Méprisant la nature et toutes les créatures vivant en harmonie avec celle-ci. Oh, si, ils se laissaient bercer par ce qu’ils croyaient être les rênes de la raison, raison inventée par un groupe plus intelligent qui sous l’appellation de scientifiques savaient qu’ils pouvaient à leur guise manipuler ces êtres faibles. Oui, eux aussi étaient primitifs, et elle les emporterait comme tous les autres jusqu’aux terres fertiles du Sidh. Âmes trop faibles, enfants ignorants qui niaient même l’existence des divinités vivant par eux.

La rancœur qui ronge, l’amertume qui palpite, compagnes habituelles et amies fidèles. Un jour peut-être disparaitraient-elles alors que ce corps trop humains disparaitrait pour retrouver la force qui était sienne. Peut-être ces émotions ne seraient-elles plus aussi indignes de la Grande Reine. Peut-être… mais ce jour trop lointain devait pour l’heure céder la place à une existence plus monotone et bassement matérielle. Le musée. Elle était au musée. Se concentrer sur cette idée, oui. Elle était au musée.

Il y avait quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui ne devrait pas y être. Un frémissement, et la femme devint corbeau, qui se glissa dans les ombres pour épier dans l’ombre, planant en silence dans les hauts plafonds, glissant entre les vitres gardiennes de secrets passés. Il était là, elle l’observait, ses yeux sombres emplis d’un feu furieux. Il n’était pas humain, qu’était-il alors, qui était-il ? Créature honnie qui venait souiller son havre de paix, ennemi fou qu’elle devrait éloigner. Mortels, Cénacles, autres créatures ; tous aussi agaçants, tous sources de problèmes.

De nouveau, le corps se modifia, reprit sa forme première. La Mórrígan retrouva sa silhouette féminine et délicate, au visage un instant tordu par la colère. Son musée, sa création, son joyau. Elle plissa les yeux, debout, bras croisés. Il ne la voyait pas, ne la regardait pas. Elle avait envie de lui arracher la gorge, de laisser ses griffes piquer ses yeux de fous. De plonger son bec dans son corps encore chaud. Mais non. Elle demeurait immobile, juste immobile, maîtrisant sans mal le moindre désir; de mort, à cet instant précis.

-Ridicule, pensez-vous ? Glè  mhath*, vous pouvez alors quitter les lieux sans regrets ; à moins que vous ne vous soyez égarés dans mon musée ? La voix n’était pas aimable, pas agressive non plus. Elle lui parlait comme elle aurait répondu à un voisin inconnu n’ayant pas entendu les paroles du maître de conférence dans un amphithéâtre trop plein.  Que venez-vous faire ici ?

Regard d'émeraude: même couleur, même éclat dur que la pierre précieuse. Il n'était pas le bienvenu s'il venait souiller l'endroit.

*Très bien

Je vais me gêner è_é tu viens malmener MON musée, alors si le Cénacle peut te casser les pieds, je les appelles à grands renforts de trompettes s'il le faut ! è_é

Dim 24 Avr - 13:39
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Invité
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Je me crispe, pris sur le fait, vivante insulte au regard désormais torturé de la naïade fissurée. Personne, il ne devait y avoir personne dans cette boîte à poussière ! Boîte à souvenirs vivants morts si tenaces qui murmurent dans le silence. Volt-face, regards nerveux, visage hargneux, je cherche sans trouver l'être qui a jeté ces paroles calomnieuses. Je suis Chronos. JE SUIS LE TEMPS !

- Perdu ? PERDU ?! Qui irait se perdre dans sa mémoire, dans ces images d'un passé mort ? Chercher, chercher, trouver les yeux qui accusent, la voix qui crisse, les mots qui griffent avec un sourire froid.

Brusquement je la vois, elle, ELLE, qui est-elle ? Figée, qui observe. Sa puissance irradie de son frêle corps de mortelle. Ah, AH ! De la part d'une vulgaire humaine, un regard tel que le sien eut suffit à effrayer quiconque. Mais pas moi, NON ! Même si je manque trébucher à force de tournoyer sans prendre garde à là où se pose mes pieds. Oups ! Se redresser, sûr de soi - je suis CHRONOS ! -, faire face. Je ne crains personne ! Même pas le Cénacle. Si si.

- Je vais, je viens, vous n'y pouvez rien. Je pouffe, très content de moi. Sans crainte ni peur j'affronte sa noirceur. Arrête de me dévisager ainsi ! C'est l'heure d'ouverture, je m'ennuyai - l'on s'ennuie si facilement de nos jours - alors je suis venu ici. Mais l'ennui y est encore davantage présent, s'en serait fascinant ! Votre musée est imprégné d'ennui, d'oubli, avec sa couche de poussière que dérangent si rarement le pas des vivants. Enfin, le pas, quand ce ne sont pas leur soupir ! Vous deviez me remercier, mon attention y apporte un peu d'action. De nouveauté. N'est-elle pas belle ainsi parée ? De ma main je désigne ce spectre blanc que mon dédain assassine. Un brin moins démodée non ? Je ris encore, un peu plus fort. Quoi, c'est vrai ! C'est si bon de laisser sortir sa vérité ! Les prochains qui la verront la trouveront un peu plus vrai, un peu plus authentique sûrement, dans son vieillissement.

Et puis j'arrête de bavarder, retenant un peu ce flot de vains échos. Là, là ! Chut, calmes-toi Archi' ! Tu te dois d'être sage, respectueux, d'accepter la réalité. Et pour mieux s'y fondre, un peu d’HUMILITE, par les dieux ! Alors, je fais - vraiment - un petit pas faire la dame, la dame sombre et contrariée, avec un air - presque - sincèrement embêté.

- Mais je divague, et me laisse emporter. Le lieu est beau, ce qu'il évoque aussi. Je me laisse souvent attirer par l'aura douce-amère de la nostalgie qui règne ici. Je continue ainsi, en ignoble menteur chez qui le vrai comme le faux se mêlent dans un même flot pour s'extraire de sa trachée torturée par leur goût mêlé. Ridicule ? Nooon je parlais pour moi. De moi. Enfin, je ne vais pas vous embêter avec cela. Votre musée, dites-vous ? Travaillez-vous ici ?

Rien de bien grave, de vulgaires larmes raides et noires, qui s'en préoccuperait ? Là, puissante entité, apaise-toi, fait comme Tonton Archi' qui sourit, tout contrit d'avoir ainsi été surpris.

Jeu 28 Avr - 11:02
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Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
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Moïra Ní Éireann
Froid, son regard se teinta d’une note de désabusement devant celui qui lui faisait face. Un aliéné peut-être ? Moïra n’avait pas souvenir d’avoir vu un hôpital psychiatrique dans les environs, mais avec les humains, mieux valait se méfier. Mais non, il n’était pas l’un de ces mortels qui peuplaient la terre en se croyant protégé de toute magie. Il était une créature, mais aliénée ? Voilà qui semblait pour le moins étrange. A moins que la perte de son pouvoir, de son lieu de vie peut-être ne brise son âme ; mais ce n’était qu’une hypothèse et l’irlandaise ignorait même si une telle chose était possible. Sans doute était-il aussi sain d’esprit que sa nature pouvait le faire.
Elle le dévisageait en silence, muette dans son observation, aussi immobile que les reliques qui l’entouraient, hésitant entre l’amusement et la colère. Un peu les deux, peut-être ? Elle l’observa tournoyer jusqu’à lui faire face avant de s’emballer dans ses paroles, détaillant silencieusement cet ennemi pour le moins surprenant. Il n’était pas dépourvu de magie, mais était-il réellement capable de s’en servir à des fins intelligentes et réfléchie? Ou bien n’était-il qu’être passant en s’amusant de ses tours, tel le púca malicieux qui se joue des humains ? Peut-être, à moins que ce soit qu’une façade, un masque pour les mortels, celui qui se brise quand derrière se révèle la véritable créature. Mais laquelle ? Là était le problème. Si cette mascarade n’était qu’un artifice pour laisser le temps à une réflexion et préparer une potentielle attaque en tentant d’endormir la méfiance de son interlocuteur, la Morrigan ne disposait pas d’assez de renseignements pour être prête tout à fait prête à s’y opposer. Il lui faudrait être prudente, ainsi qu’elle avait appris à l’être.

-Le lieu est beau mais vous ennuie ? Vous prétendez venir contempler et profitez des objets que renferment ces salles, pourtant vous les trafiquez et les malmenez. L’on ne brise ni ne déforme par amour de la beauté qui fait face.

Elle s’avança d’un pas, effleurant délicatement du bout des doigts une vieille statue de pierre aux yeux fermés, dessinant, presque tendrement, le contour de l’arête du nez avant de suspendre son geste, écartant sa paume charnelle du contact frais sous sa peau. Délaissant le visage à jamais figé du guerrier sculpté, Moïra daigna enfin répondre à l’inconnu, rapportant son regard sur lui.

-Travailler ici ? A votre avis ? Il est ma création, et sa couche de poussière avec lui. Nul besoin de nouveauté ou de mode en ces lieux. Ceux qui viennent aiment à découvrir un peu de la vie de leurs ancêtres. Pas d’artifice ni de mensonge, quoi que l’Histoire telle qu’écrite et contée ne soit qu’un vaste mensonge de ceux qui l’ont écrite.

Elle se fit pensive, promenant autour d’elle des yeux qui ne voyaient plus vraiment, balayant chaque coin, chaque recoin sans s’y attarder, caresse évanescente pour ces œuvres enfermées, oubliées dans ces pièces qui n’étaient pour elles que prisons.

-Certains y voient l’ennui, d’autres les différents visages des humains, les multiples facettes de l’évolution mortelle, où partout se retrouvent le même schéma : procréer, se battre et mourir. D’aucuns pensent qu’ils peuvent retrouver ici quelques racines, quelques fondements de ce qu’est aujourd’hui l’espèce humaine. Parfois même la nostalgie d’une époque inconnue est la raison de la visite ; tenter de se replonger, quelques instants, dans un siècle qui n’est pas le sien, chercher à oublier ce qui anime sa propre existence, à s’oublier soi-même. Elle s’arrêta, aphasique de nouveau, scellant ses yeux verts sur la créature tandis que se glissait le silence qu’elle finit par briser avant qu’il ne parle à son tour. Mais vous n’êtes pas venu pour l’une de ces raisons. Vous n’êtes pas un simple visiteur, pas plus que vous n’êtes un simple humain. Alors qu’êtes-vous vraiment venu faire ?

Vraiment, elle voulait savoir. Savoir qui était cet étranger qui entrait dans son domaine pour agir de la sorte. Et quels étaient ses desseins, s'il en avait.

Sam 14 Mai - 0:16
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Invité
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Mon sourire contrit si soigné, le voilà qui se fane en écoutant l'être sombre aux mots s'insurgeant, révélant, questionnant. Tant de... Tant de... Mais je suis CLAIR ! Parfaitement CLAIR ! Compréhensible ! la preuve, elle a elle-même trouver les mots - bingo, BINGO ! - mais sans saisir qu'elle a vu juste. J'aurais presque envie de lui dire :

- BRÛLANTE ! VOUS ÊTES BRÛLANTE ! je glapis en sautillant, visage d'une joie maladive et hystérique montée sur ressort.

Là je suis moins clair. Archi', ARCHI' ! Un peu de calme on a dit. De la tenue. De l'élégance. De... De... JE M'EN FICHE. JE SUIS CHRONOS.
Ma main libre percute ma joue. Une douleur, quelle douleur ? Juste un rappel. Soit. Être calme. Clair. C'est ce que recommande le... Le... Le larbin du Cénacle. Mais je ne suis pas chez lui, dans son petit bureau, sur sa petite chaise, avec ses petites lèvres qui susurrent des petits mots qui...
Le présent, Archi', le présent. Je toussote, époussète le col de mon manteau, reprend plus normalement :

- Pourquoi poser la question ? Vous avez vu juste. A une nuance près. L'appel au souvenir, venir voir, sentir, toucher ! Un ersatz de son époque. C'est tentant. Affreusement. Même pour moi. Bravo à vous, votre poussière a le charme d'une sirène. C'en est détestable. Sourire qui crisse, sourire d'un chien qui, sans sa laisse, devrait être piqué pour le bien de l'Humanité. Bon Archi', tu es très clair présentement. Si la gêne à ce monde que je suis devait oublier quelque chose, c'est ce qu'il est devenu. Enfin, quand je dis la "la gêne"... La raideur gémit sous la tension, l'envie est forte. Forte. Non, calme ARCHIBALD, calme. Enfin, on... Fait avec. Je suppose.

L'être sombre surveille, guette, analyse... Surveille, surveille, surveille... Tirer un peu sur le col, respirer, vague crispation des lèvre en un geste soi-disant amical - ... de me regarder comme ça, arrête de me ... -.

- Je suis donc bien un visiteur. Un humble visiteur que la nostalgie rong - habite. Toussote, puis inclinaison de la tête - POLI, POLI -. Archibald, Ernest, traducteur, interprète, grec. Je débite, hoquète.

Je ne sais pas ce que j'ai en face de moi. Puissante, sans doute. Mais quelles pensées habitent sa tête ? Du simple courroux à mon égard - JE SUIS CHRONOS - parce que j'ai un peu abimé l'un de ses précieux ? Ou surveillance ? Elle s'occupe du musée, mais savait-elle que j'allais venir, guettait-elle ma venue ? LE CÉNACLE SAIT ?
Elle ne sais pas qui je suis. Ce que je suis. Calme-toi. Tu es libre. Tu as juste fait ce qu'il faut pour énerver quelqu'un sur son terrain. Elle n'est pas un agent du Cénacle. Tout va bien.
MAIS JE NE SUIS PAS LIBRE, et elle peut être avec le Cénacle sans m'observer moi personnellement. Mais là, elle le fait. De ses yeux verts, sylvestres, naturels, mystérieux - trop de mystère, de doute, qui ? Quoi ? Pour QUI ? -.

- Mais présentez-vous donc à votre tour, non ? Lèvres crispées. Et arrêtez avec vos grands airs, c'est énervant. Sec.

Il ne devait y avoir personne. Personne. PERSONNE.

Sam 21 Mai - 14:33
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Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
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Moïra Ní Éireann
De nouveau, regard fou, paroles démentes, gestes insensés. Il était là, juste devant elle, cet étranger, cet inconnu. Qui était-il, que voulait-il ? Quels secrets cachaient sa folie ? Il était là, sous ses yeux calmes, il sautillait, rugissait, marmonnait, si différent, si particulier, créature sans nul doute oubliée. Elle, elle le détaillait, le décortiquait telle l’archéologue face à une trouvaille inattendue, inconnue. Un instant, un sourire, un frémissement de ses lèvres de sang ; un peu amusé, un peu ironique, souris d’une blague qu’elle seule comprenait.
 
- Aye, on me le dit souvent.
 
Mais ce n’était pas la même brûlure, pas le même feu de concerné ; le brasier qu’elle allumait était bien différent de ce qu’évoquait ce moucheron perdu. Il ne comprendrait pas, mais qu’importait, qu’importait après tout puisqu’il venait briser sa construction, son petit monde. Lui, qui changeait si vite, esprit malmené, lui, aux mille visages, esprit tourmenté, pourrait-il saisir cet infime trait d’humour ? Pourrait-il seulement chercher à le comprendre ? Enfant un instant, vieux sage peu après, mais qui était-il donc, cet étrange inconnu ? Ô mystère taraudant, ô énigme obsédante. Il était là, qui lui parlait de ses propres ressentis, de son amertume, alors que peu avant il l’insultait presque.
 
- Comment attirer si ce n’est par de lancinants attraits. Après tout, cela est dans mon domaine. Moïra ferma à demi les paupières, baissant les yeux sur ses bras croisés : il suffit de savoir jouer, de comprendre comment faire du banal une nouveauté, excitante, dévorante. De parer l’habituel d’atours émouvants. De couvrir le présent par le charme du passé. Nombreux sont ceux alors qui se laissent emporter par cette vague imprévue qui les mène là où leur cœur soupire.
 
Elle reposa sur lui son regard, sur cette petite silhouette un peu ronde, désespérée de voir si peu d’entretien accordé à sa chevelure brune. Il mentait, oui, un interprète, un traducteur, ceci n’était qu’une façade, le miroir nominal de cette apparence quelconque, sans gloire, sans noblesse, ni l’aspect ni dans la présentation. Il énonçait cela, comme un texte répété, un mensonge poli par l’usage. Grec, oui, peut-être, sans quoi pourquoi cette précision ? Mais il n’y avait pas que cela, non, il y avait autre chose, qu’il cachait alors même qu’il s’était montré lorsqu’il se croyait seul. Fourbe. Mais impatient aussi, apeuré peut-être ? Non, nerveux juste. Lui non plus ne savait pas à qui il avait affaire. La croyait-il humaine ? Elle n’en savait rien. Mais ses lèvres s’étirèrent en un rictus poli, quelque peu provoquant, en l’entendant s’agacer et perdre son calme. Ah. Voilà. Son adversaire dévoilait un peu plus sa nervosité. Par esprit de contrariété, elle continua à le regarder en silence, s’amusant un peu, avant de céder de bonne grâce. Le pousser à bout l’aurait sans doute amené à se dévoiler mais elle ne souhaitait pas que le musée en pâtisse. Non, juste le crisper un peu plus, le pousser dans ses retranchements.
 
- Moïra NÍ ÉIREANN, directrice de ce musée dont la bâtisse fut rachetée à la famille Earl. Cela vous suffit-il ? Détendez-vous, je ne vais pas vous manger. Enfin, pas pour l’instant.
 
Non, elle ne mangeait ni les humains, ni les créatures, encore moins quand elle ne savait pas si ce qui lui faisait face était ou non comestible. Peut-être comprendrait-il que la dernière phrase n’était que légère pique, s’il savait réfléchir. Mais était-ce seulement le cas ? Il ressemblait à un jeune délinquant prit en faute, cherchant à savoir s’il serait puni ou non. Excellente question. Devait-elle le punir ? Pour l’heure, elle prenait seulement garde. Ne pas laisser d’indice sur sa nature, son origine. Contrôler ses paroles, autant que possible. Il ne sait pas, il ne doit pas savoir. Pas encore, du moins.
 
- Quelle est donc cette nostalgie qui vous étreint ? Vous ne semblez pas savoir où votre place, vous qui vous considérez comme une… « gêne de ce monde ». Peut-être cherchez-vous à retrouver une époque, un lieu précis ?

Simple hôtesse accueillante, pour l’heure, voilà qui elle devait être et paraitre. Tout en le cherchant, tentant de percer cette carapace frémissante qui ne demandait qu’à exploser. Dévoile-toi, montre-toi.

Lun 6 Juin - 14:48
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Invité
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Dents qui crissent, doigts qui se mêlent, se tordent - parle, parle, PARLE, AVOUE ! -, je tâche pourtant de garder mon calme sous un examen calculateur. Des mots légers ? Dissimulant quelle profondeur ? Et cette petite question derrière laquelle j'entends siffler tant de serpents... Toi-même tu dissimules, toi-même tu dissimules... Pourquoi pas elle ?... CENACLE ! Non, non, pas forcément, pas obligé, laisse cela de côté, la fissure est oubliée, nous discutons sagement, voilà. Pourtant j'ai frémi à son nom. Nom étranger, nom ancien ? Comment s'en assurer alors qu'associé à celui des Earl, il gagne un écho singulier. Richesse, puissance... Peuh ! Richesse matérielle ! Ridicule ! Alors pourquoi ai-je d'autant plus conscience de la pauvreté de mon apparence, de sa fadeur, du ridicule qui en transpire... JE SUIS CHRONOS... Je le sais, et le monde l'oublie, est c'est ainsi que cela doit être.
Yeux qui scintillent, clignent, louchent d'émotion alors que la glotte s'agite dans la faible gorge.

- Époque morte, époque dont ils ne restent que des vestiges poussiéreux, attirant, méprisables... Voix étrangement sûre dans son deuil forcé, ma main monte, cette fois délicate, faire disparaître une larme. Bah ! Vous deviez vous y attendre, directrice Ní Éireann, de l'attrait que peuvent exercer ces collections, des souvenirs qu'elles peuvent évoquer sans jamais les ranimer tout à fait, auprès de ceux qui meurent d'être oubliés. Votre "jeu" m'est bien cruel. Bref rire de vieux corps, caquetant depuis sa tombe sèche.

Arrêter de montrer ses crocs. Là est une bonne voie : le calme, l'acceptation, la résignation... Sentiment ressenti mille fois, sentiment rejeté mille autres. Je suis fatigué... Fatigue, lassitude... Les lieux m'ennuient à présent, de même que le jeu du chat et de la souris avec une entité qui ne m'est rien, si ce n'est peut-être une épine dans le pied - parmi tant d'autres, ha ! -, si elle s'avérait agent du Cénacle. Que m'importe aujourd'hui...
Face qui devient molle, tête qui se rentre dans les épaules, les protestations et les glapissements, je les enfonce gentiment loin, très loin de ma voix et de ma tête. Archibald, Archibald Ernest... C'est ce qu'il me reste aujourd'hui. Regard dédaigneux, reniflement méprisant non loin de mes narines, je me replis dans le rôle assignée à cette enveloppe de mortel.

- Mais assez joué ! J'assène brusquement. Le temps, c'est de l'argent, et j'en ai déjà perdu assez avec ces vains larmoiements. Voudrez-vous bien m'excuser ?

Tête qui balance, sortie, où es-tu ? Trouvée. Mais avant, je dégaine un vulgaire petit carton rectangulaire de l'un des poches internes de mon manteau, et franchit sans flancher l'espace qui me séparait de mon - elle, si calme, si scrutatrice, si ancienne à ce présent - interlocutrice. Sans plus de politesse, je le lui fourre dans une main - nom et adresse de mortel, accompagnés de son "utilité" -.

- Voici ma carte, si mes services peuvent être utile à ce lieu de souvenirs. Narine qui se soulève, le dire même me révulse, et pourtant, je sacrifie aux coutumes mortelles. Si vous voulez prendre un café, quelque part où le regard du passé ne vous gratte pas la nuque... Cela dit sur un ton démentant l'invitation.

Raide et nerveux, je m'éloigne de mon ridicule forfait, du témoin de celui-ci. Fuit, petit titan, fuit... !

HRP:

Jeu 23 Juin - 10:22
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Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
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Crédits : Diana de Luin-Tinuviel (Deviantart), graph de Meri
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Points : 2917
Moïra Ní Éireann
Elle eut un rire léger, sans joie aucune, en entendant les propos qui lui étaient destinés. Jeu cruel, oui peut-être. Pour lui, pour d’autres, mais pour elle-même aussi. Elle le savait et pourtant, elle continuait à agir ainsi, et ce depuis des années maintenant. A récolter des reliques d’un autre temps, des souvenirs d’une autre époque, les réunir ici pour les yeux curieux ou les regards mélancoliques. Non, rien ne pourrait jamais la ramener vers cette ère disparue qu’elle chérissait, pourtant elle s’y accrochait encore comme elle s’agrippait à son existence terrestre. Mais pour le plaisir de toucher, même effleurer, de l’esprit, ces années où elle débordait de pouvoir, elle était prête à continuer de la sorte. Et puis… c’était un peu grâce à cela aussi qu’elle pouvait parfois distinguer les humains des créatures ; comme lui dans cet instant présent, par exemple.

-Cruel pour vous, ce jeu l’est parfois pour moi aussi. Nous souffrons à deux, n’est-ce pas merveilleux ?

Amère ironie, dérision glaciale sur un ton trop léger et pourtant par trop réelle. Mais il ne comprendrait pas, sans doute ; comment le pourrait-il seulement, cet indésirable visiteur, ce briseur insouciant aux multiples visages ? Et pourtant, pourtant… il avait parlé de souvenirs, lui aussi. Peut-être avait-il connu ce frisson si particulier en entrant dans ce musée, lui dont la nostalgie avait semblait-il guidé les pas. Il ressentait sans aucun doute plus de choses qu’il ne le laissait deviner, et pourtant se dévoilait sans gêne ou embarras devant l’irlandaise. Mais qu’importait. Il n’en demeurait pas moins un ennemi pour le calme de ce lieu, un adversaire venu torpiller sans scrupule sa création en présentant ensuite un semblant de visage innocent. Non, elle n’aurait nulle pitié à son égard, seulement de la compréhension pour cette souffrance qu’il évoquait. Celle qui faisait qu’ils étaient en semblables situations, ou du moins qu’ils le paraissaient.

Un carton, simple, rectangulaire, si incongru presque en ce musée mettant à l’honneur d’anciens vestiges. Petite plaquette sans fioriture, banale, inattendue pourtant. Sans vraiment la regarder, Moïra resserra ses doigts blancs sur cette petite prise, les prunelles posées sur l’étranger ; tant de contradictions en un seul être. Peut-être aurait-elle pu accepter l’invitation, peut-être même l’aurait-elle dû. Pour mieux le connaitre, le cerner davantage, chercher ses buts et l’objet véritable de sa visite. Comprendre la folie qui était sienne ou lui ôter ce masque farfelu, écouter la mélancolie de ses cassantes paroles. Oui, peut-être. Mais elle n’en fit rien. Parce qu’elle préférait demeurer seule en ces lieux, sentir autour d’elle la force des époques passées et le poids des nouvelles toujours changeantes. Parce que cet individu ne pouvait qu’allumer en elle cette flamme qui s’étire à l’approche d’un danger, l’avertissant discrètement. Parce qu’elle n’avait simplement aucune envie de l’écouter, de le comprendre, du moins pas maintenant.

- Go raibh maith agat*. Je n’hésiterais donc pas à vous recontacter…

Peut-être. Si besoin. Après tout, un traducteur pouvait parfois être un contact utile pour une historienne. Mais pour l’heure, elle n’avait nul besoin de sa présence. Elle le regarda donc partir, immobile, elle-même relique parmi les reliques, serrant toujours dans sa main droite le petit carton pâle où se détachait clairement le nom du propriétaire : Archibald ERNEST, traducteur et interprète, mais bien plus que cela aussi sans aucun doute.


*Merci (gaélique irlandais)

Jeu 7 Juil - 23:36
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LIBRE / Obscure fissure au cruel murmure
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