Le Deal du moment : -50%
-50% sur les sacs à dos pour ordinateur ...
Voir le deal
19.99 €

Partagez
 

 Le sang sur l'échiquier | Intrigue Libre

Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
Tell me More : Humain détenteur du secret
PROFESSION : Anciennement professeur d'université de médecine
Crédits : Michael Fassbender - Avatar par Meri
Messages : 147
Points : 2891
Anthony Earl

L'immobilité suivait le choc comme une âme damnée, rampant dans sa robe pâle au travers de la foule qui s'était amassée, muette, par le sort frappée tandis que tous les regards convergeaient vers cette forme souillée, drapée dans une macabre et narquoise moquerie de dignité, la boue et la saleté du marché pour seul suaire, ses blessures pour seul aveu de l'origine de cette fin prématurée. Ils sont tous là, formes sombres, grandes et petites, bariolées ou ternes, difformes ou magnifiques, comme autant de monolithes, de monuments de ce marché, de ce sanctuaire de l'Envers, l'un de ces havres permettant aux fils de la magie de se montrer tels qu'ils sont en réalité. Amassés pêle-mêle sans hiérarchie aucune, on trouve les membres du Syndicat, comme les employés de la boutique des âmes, les vendeurs de choix des marais et les Korrigans danseurs de la place principale, les gobelins forgerons et les vendeurs de sucreries trolls… Quelques sorciers s'étaient également figés, semblant frappés par la foudre, tandis que les Ogres, les Eachs et les Addancs cessaient leurs marchandages de morceaux humains à dévorer. Ils étaient tant, de tant d'origines différentes, de tant d'occupations différentes dans cet univers communément si bigarré et vivant et qui, subitement, semblait aussi mort que le cadavre qui gisait au pied de l'une des statues étranges érigées par les trolls voilà longtemps dans un simulacre d'humanité narquoise. La chape morbide s'étendait jusqu'aux confins sombres et puants du marché, le temps semblant arrêté, assassiné en même temps que la divinité dont le corps défait comme celui d'une poupée de chiffon aux fils brisés, les membres écartés en une position peu naturelle et douloureusement révélatrice de la violence de l'assaut.

Le silence était pesant, comme une cangue, comme une pression malsaine, et, vorace, il dévorait les plus infimes sons, y comprit ce bruit de pas soudain, qui par instants clapotait sur les flaques au sol, ou sur une feuille de légume hideux qui manquait le faire glisser. Puis, alors que la figure arrivait dans le cercle noyauté des plus proches spectateurs, face au corps désacralisé, il sembla que le silence se faisait monde à part, impérial et dominateur, étouffant les sons dans les gorges de ses victimes comme la rébellion au cœur des êtres de la magie depuis l’avènement du Cénacle. Et Anthony, comme tous les autres, était à présent figé, observant ce qui restait d'Hécate avec un fond d'horreur dans les yeux et le cœur qui battait la chamade, ayant bien du mal à croire ce qu'il voyait. Bras ballants, celui que l'on nommait Réanimateur ne savait plus quoi faire, quoi dire… L'esprit blanchit par la force du choc, il continuait d'observer le cadavre sans bouger, alors même que certains regards se tournaient progressivement vers lui. Quand enfin il se mit à bouger, à avancer, ses mouvements furent ceux d'un homme en plein songe, automatiques, gauches ; un pas, puis un autre, les membres lentement en mouvement, tandis qu'il approchait, s'agenouillant à-même la boue, écartant la saleté de ce visage pâle et marqué, la soulevant dans ses bras avant de se détourner de la statue pour observer la foule amassée là. Sa densité ne le frappa qu'à ce moment précis, en voyant toutes ces créatures, ces démons, ces sorciers… en les voyant tous avec cette même expression ébranlée, mais sous laquelle la colère couvait, comme des braises qui rougeoyaient. Pourtant il resta coi, immobile une fois de plus, alors que, progressivement, un grondement s'élevait, presque viscéral, au sein de la foule. Son regard restait posé sur eux, comme la recherche d'une ancre, un appel à l'aide…

Information HRP : Ce RP aura lieu en parallèle d'un autre dont le PNJ sera Nikolaïs Werner. Les deux rps se centrent sur deux perspectives différentes de la même scène, mais se passent au même endroit et au même moment, vous pouvez donc intégrer des éléments du second rp dans celui-ci

Lun 15 Aoû - 20:57
• • • • • •
Invité
Invité
Non. Le refus. Et pourtant, mes jambes me portent, me forcent à avancer. Non. Il y a un visage, un corps, qu'un être étreint, vers qui les regards sont tournés. Non. Je me glisse, m'avance, sans violence, forçant quand il le faut, jamais gratuitement. Non. Je me sens léger, détaché... Choqué ? Non. Non. Il y a cette chose qui est morte. Je veux la voir. Je. Veux. La. Voir. La chose. Aucune certitude ne m'ébranle, aucune douleur ne me foudroie, car je ne sais rien. Archibald Ernest. Je suis Archibald. Ernest. Le Délitement nous tue, mais c'est pour le bien des mortels. Ils nous surveillent, mais veillent à notre bien tant qu'ils peuvent. Je suis Archibald. Cette chose n'est pas... Pas... Je m'extrais de la foule amassée, me tiens dans le cercle qu'une force inconnue maintient ouvert autour de cette forme qu'un autre étreint. Non. Tiens, il pleut ? Que fais-je ? Qui est-ce ?

- Tu... N'est pas. Hécate. Je souffle avec candeur. Douleur. Un sourire déchiré sur la figure.

Reflets. Magie ? La forme se brouille. Les salissures sont cachées. Et puis un homme braille. Qu'il braille donc ! Il m'indiffère. Je ne comprend même pas ce qu'il dit, c'est incompréhensible ! Et il ne pleut pas. Des larmes ? Pourquoi est-ce que je pleure ? Hécate.

Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate. Hécate.

Morte.


Brusquement, mon bras se détend. Choc de ma main sur une tête. Balayer l'intrus. Me retenir ? Non. Ne la touche pas. Cette chose, là. Aberrante, impossible. Sa réalité me laboure les entrailles, innommable. Le Temps, je suis le Temps, revenir en arrière, empêcher... Corps faible, corps de mortel, magie morte dans mes veines. Hécate. Je saisis le MORTEL !, l'arrache à elle. Enlever brusquement mon grand manteau, l'en couvrir, faire volt-face. Les yeux grands, grands, si grand ouverts. Je ne vois qu'ignominie. Je n'ai en tête que ce visage, disparu de mon paysage. Tous perdus, égarés, elle aussi. En vie, ailleurs. Ceci ne se peut.

- Vous n'avez pas à le voir. Je dis aux faces hideuses. Oubliez, partez, fuyez. Ce mensonge, cette... Mots qui s'étranglent. IMBÉCILES ! Les DIEUX ne MEURENT pas ! Nous AGONISONS sans JAMAIS mourir ! TOUS le savent ! NOUS NE MOURRONS PAS ! C'est la malédiction des MORTELS, pas la NÔTRE ! C'est un MENSONGE ! Une MASCARADE ! Malgré l'oubli nous SURVIVRONS TOUJOURS ! DÉTOURNEZ LES YEUX DE CETTE INSULTE AUX DIVINS !

Le délire. Le refus. J'ai vu l'impossible. Impossible. Et eux le voient aussi, rassemblés comme du bétail dans cette cage pour être de l'Envers. Pourtant je hurle. Je gueule. Je vagis. Figure déformée par la colère, la haine, la détresse, la folie. MENSONGE ! MENSONGE ! Flétrir, les faire mourir, faire disparaître l'horreur. Maudits. Maudits. Maudits. QU'ILS SOIENT TOUS MAUDITS !

Lun 5 Sep - 16:43
• • • • • •
 
Le sang sur l'échiquier | Intrigue Libre
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Le sang sur l'échiquier | Event 25 mars
» Les sanglots longs des violons | Intrigue libre
» De sang, de corps et d'âme
» Avoir le temps d'attendre / Libre
» LIBRE / Obscure fissure au cruel murmure

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Weird Tales ::  :: Refuges aux pensées :: Archives de RP :: Janvier - Mars 2016-