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 Il n'y a de fin heureuse que dans les histoires - 2

Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
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Morghann Earl
Morghan avait saisi sa main et l'avait étreinte fermement pour l'aider à se relever. Son regard était dur, son expression fermée. Son visage face au sien, il la toisait, écoutant son propos et vint le ponctuer d'un léger sourire : « Sûrement, Madame. Cela se nomme l'amitié. » Il ne comptait lui faire payer d'une quelconque manière, du moins pas volontairement. Mais il était certain que si un lien se nouait entre les deux sorciers, il y avait fort à parier qu'elle lui rende un jour, d'une façon ou d'une autre, sans qu'il n'ait à lui demander. Elle le ferait volontairement, parce que lui aussi n'était nullement à l'abri de se retrouver en difficulté. C'était là la base de toute amitié, cet engagement réciproque. C'était du moins la seul manière dont il entendait qu'elle s’acquitte de sa dette. Il n'avait nul monnaie à lui réclamer. C'était à son époux et à son fils que Morghann était lié, et c'était d'eux qu'il obtiendrait le règlement pour service rendu. Les morts étaient toujours reconnaissants des vivants qui accomplissaient leur volonté en ce monde. C'était la Mort dans son plus global entendement qui  était son alliée. Il la servait et elle lui servait en retour. C'était un échange réciproque, Ayzebel n'entrait pas en ligne de compte. S'il devait y avoir des comptes à rendre, ce serait sous le drapeau d'une amitié. Il ne lui réclamerait rien. C'était ce qu'il lui avait répondu.

Il la laissa prendre son bras et la soutint alors qu'ils suivaient le sentier pour rejoindre le parking plus en contre bas. Il avait l'air bon, c'était ce qu'elle lui disait et qui le faisait sourire. « Seuls les anges sont bons. Et les démons mauvais. Tout le reste n'est qu'un millier de nuances intermédiaires, dans lesquelles nous nous trouvons, vous et moi. Si vous me croyez bon.... Alors vous serez déçue car qu'importe la nuance qui est mienne, elle sera toujours inférieure à la bonté pure. Toutefois... Très franchement, vous n'aimeriez pas que je sois un ange. » Sourire en coin, regard lointain. Non, elle n'aimerait pas. Les anges étaient rigidement bon. Et pour le bien, pour la parole du Seigneur, ils pouvaient détruire tout autant que des démons. Seules les nuances intermédiaires pouvait révéler des attraits bien plus riches, bien plus puissants. « Ne me jugez pas avec hâte, en bien ou en mal, vous ignorez qui je suis. » Ce qui l'animait, peut-être le découvrirait-elle un jour. Mais elle en connaissait pourtant un grand pan. La Mort avait pris une place importante dans son existence, depuis sa plus tendre enfance et de force lorsque ces Voix adorées avaient jadis envahi son esprit à en rendre fou plus d'un. Une malédiction, une bénédiction qui l'avait rendu si singulier parmi les Earl. Ce qui l'animait c'était sa sensibilité à l'égard des défunts. On pouvait manier la magie nécromancienne de mille et une façons, mais aucune manière n'était aussi atypique que la sienne.

Il s'installa au volant, songeur quant à la dernière réplique d'Ayzebel : « Ils ne vous verront pas. » répliqua-il en démarrant. Il ne comptait effectivement par débarquer par la grande porte avec elle. C'était du suicide pour elle, même si Morghann se moquait bien de qui pouvait bien fouler le sol de leur si noble château, tout le monde ne pensait pas comme lui. « Quand bien même, je vous ai invitée. Je vous couvrirai si vous m'accordez votre confiance. » Il fit halte auprès d'un traiteur pour prendre deux repas. Ce qui était un comportement assez singulier pour un Earl... mais il préférait d'avantage se goinfrer dans un fast-food que de manger dans une assiette de porcelaine avec des couverts en argent, caviar, champagne et homard. Disons que le traiteur était un intermédiaire entre ces deux mondes : bien manger sans tomber un abus trop gras, trop sucré, trop salé.

La sombre silhouette du château se dessina sous leur yeux à mi-chemin entre la splendeur et la peur. Les prunelles noires de Morghann laissaient entrevoir un certain détachement à l'égard de ce monde qui aurait pu être le sien, la noblesse des Earl. Il aurait pu s'agir d'un taudis qu'il en aurait eu cure. Il se gara à l'arrière du château, près du cimetière, entrant avec discrétion par une porte dérobée. Long couloir superbe puis à l'angle dans l'ombre, un passage secret, marches poussiéreuses qui en colimaçon montaient, s'aidant de la lumière de son portable pour les éclairer. Plus elle que lui d'ailleurs. Pour sa part, il aurait pu faire ce trajet les yeux fermés : « Quand je vivais encore au château, je passais toujours par ici pour rejoindre le cimetière sans qu'on me voit. » souffla-t-il à son attention puis reprit son silence, ouvrant secrètement la porte, vérifiant qu'il n'y ait personne, puis s'engageant avec elle dans ce couloir au tapis rouge.

Il referma l'ouverture, dissimulée par le portrait d'une femme. La coïncidence voulait qu'il s'agisse d'Annabelle Earl. Une foulée de pas et ils étaient dans sa chambre. Enfin seuls, il répliqua avec amusement : « Je vous avais dit qu'ils ne vous verraient pas. » C'était comme un jeu d'enfant, pratiqué tant de fois par le passé. La chambre était très spacieuse, comme pour beaucoup dans ce château. La folie des grandeurs avait depuis bien longtemps frappé ses aïeux mais en l'espèce, il ne s'en plaignait pas. Il avait un grand lit, une grande armoire, un bureau et un petit salon dans la pièce attenante, ainsi qu'une salle de bain privée. Ça lui permettait de rester souvent dans sa chambre sans avoir à se mêler aux autres Earl et tomber dans leurs griffes. Les hautes fenêtres avaient vue sur le cimetière. Enfant, il avait refusé d'être trop éloignés de ses chers défunts. A force de caprices, il avait obtenu cette chambre. Les employés de ménage rendaient cet endroit irréprochable. C'était peu décoré à l’exception de diplômes obtenus à l'étranger, quelques trophées sportifs et des photos de ses amis. Preuve qu'il avait eu une vie étudiante complètement différente de celle qu'on pourrait imaginer pour un Earl. Il n'avait pas encore osé sortir les photos de sa femme et de son enfant. C'était encore trop tôt. Elles reposaient dans un coffret posé sur la commode et sur lequel était inscrit ''Kessy'', le prénom de sa femme.

« Je vous fais couler un bain, OK ? » Il ne lui demandait pas vraiment son avis, il partait déjà pour la salle de bain lui préparer, lui mit des serviettes à disposition avant de revenir dans la chambre, ouvrir une partie de l'armoire où se trouvaient des vêtements de femme, ceux de Kessy qu'il avait en petite partie gardé. Son souvenir n'était pas encore totalement évaporé. « Tenez, ça devrait vous aller. » Il désigna la salle de bain d'un coup de menton en sa direction pour l'y inviter alors que d'elle il se détournait pour ôter veste et chemise légèrement maculée. De magie, il fit disparaître ses blessures, s'aidant du miroir pour les localiser. Son torse était couvert de cicatrices qu'il n'avait volontairement pas effacées bien qu'il en ait le pouvoir : c'était les marques de son aîné. Elles avaient quelque chose de particulier, il ne s'agissait pas de blessures de combat, mais... d'arabesques, des symboles ésotériques qu'on gravait sur les victimes d'un sortilège puissant de torture. Il prit un T-shirt et l'enfila rapidement, se disant que la culture de cette femme lui permettrait d'identifier ces marques avec aisance et que lui, n'avait nullement envie d'en parler.

Il prit les repas du traiteur et quitta la chambre pour se rendre aux cuisines les réchauffer. C'était beaucoup pour une seule personne mais il pourrait toujours feinter une très grande faim si on lui posait des questions. Il prit son temps après avoir déposé son repas aux cuisine pour qu'on s'en occupe. Il avait été saluer sa famille, nombreuse famille, pour leur montrer Ô combien il était seul et qu'il n'avait absolument aucune compagnie, surtout pas une Ayzebel Tenak dans sa salle de bain. Il ne sut combien de temps il avait quitté sa chambre très exactement mais il finit par revenir avec deux assiettes et des couverts. « Voulez-vous boire quelque chose ? » lui proposa-t-il, aimablement, avant de la servir. Il ôta ses chaussures pour s'installer en tailleur dans un fauteuil -adieu la noblesse- et prit une assiette : « Mangez. » Ordre. Il veillerait au grain, qu'elle s'y refuse un seul instant et il insisterait. « Parlez-moi de vous. Comment se fait-il ne vous n'ayez pas d'amis pour vous entourer ? Je veux dire... Vous n'être pas une Earl, vous n'avez pas... Un prestige à illustrer. » Il avait insisté avec lassitude sur le mot ''prestige''. « Peut-être venez-vous de vous installer ? Ou... Est-ce par amour de la solitude ? » Ses yeux sombres semblaient la sonder, comme s'il cherchait à extraire d'elle la vérité.

Mer 11 Nov - 16:46
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« J'ai dis que vous aviez l'air bien... pas que vous l'étiez. Me croyez vous assez stupide pour vous faire confiance si facilement ? Je ne fais confiance à personne, pas même à ma propre mère. Pas même à moi-même. »

Une femme qui ne croyait plus rien, qui n'attendait rien de la vie. Quant à ce qui était du bien et du mal, pour elle tout état devenu flou, la limite entre les deux avait disparu depuis un moment déjà. Aux yeux d'Ayzebel tout n'était qu'une question d'idéaux, de vision personnelle... Qu'est-ce qui était bien, qu'est-ce qui était mal, réellement ? Rien n'avait de sens, c'était comme être enfermé dans un sablier, voir le temps s'écouler doucement avant que brutalement tout ne se retourne, que les choses prennent une tournure différente. Un cercle sans fin dont l'on ne pouvait s'échapper. Les anges représentait le bien mais ils n'obéissaient qu'aux lois de Dieu, sans aucune morale, sans logique ni libre arbitre. Comment-être sûr donc, que leur actions soient vraiment les meilleurs ? Le monde de l'envers était bien trop complexe pour que l'on ne puisse en percer tout les mystère.

Une fois au château des Earl, c'est avec une crainte nouvelle qu'elle observa l'endroit. Howard... cet homme glaciale et distant lui avait dit de ne jamais revenir. Non pas par haine, mais parce qu'il jugeait l'endroit malsain... Et maintenant qu'elle était là, observant la bâtisse immense... Ayzebel la trouvait en fait malsaine.Sombre. Oppressante. Le passage secret ne fut pas facile à prendre dans le noir mais la jeune femme suivit de près son gardien avant de débouler dans une chambre spacieuse. Était-ce la sienne ? Évidemment, les diplômes était à son nom. Ayzebel observa tout cela d'un rapide coup d'oeil avant que son regard ne se pose sur la boite portant un prénom féminin... Tiens donc, le jeune Earl aurait-il lui aussi des secrets ? Qu'importe, ça ne la regardait pas de toute façon et puis elle ne voulait rien savoir de lui, ni de qui que ce soit d'autre. Attrapant les vêtements tendu, la jeune femme arqua un sourcil. Ce n'était clairement pas la même chose que son style vestimentaire...Bon sang, elle allait avoir l'air du godiche avec ça. Mais bon, Ayzebel je pouvait faire la difficile... relevant le regard, ce fut pour voir Morghann retirer le haut de ses vêtements et d'un voix pressée la femme lâcha ;

« Hey ho, vous faite quoi là... »

La pudeur il ne connaissait pas ? Ok, ce n'était que le haut, mais tout de même, il aurait put attendre qu'elle ne soit plus là pour se mettre à l'aise. Mais pas le temps d'en dire plus, Ayzebel fronça les sourcils, penchant la tête sur le côté et s'approcha doucement pour observer les marques sur la peau du Earl. Par toutes les miséricordieuses créatures de l'envers.... Comment avait-il hérité de toute cela ? D'accord, cette famille était officiellement la plus tordu de tout Last End. Détournant son attention de Morghann pour éviter de se montrer trop envahissante, la libraire s'éloigna et suivit Morghann à la salle de bain. Et voilà qu'il lui faisait couler un bain maintenant... Tant qu'il était, il ne voulait pas lui faire un massage ? Et dire que n'importe quelle femme aurait adoré ça... Beau, riche, attentionné et galant... Sauf elle. Non, Ayzebel avait le cœur trop endurcit pour apprécié la gentillesse du jeune Earl.

Silencieuse, elle referma la porte avant de se dévêtir et de se glisser dans le bain doucement. La chaleur de l'eau détendit son corps rapidement alors que dans un soupir de bien être Ayzebel ferma les yeux et se plongea complètement dans l'eau quelques secondes. Il aurait été si simple de simplement retenir son souffle... Elle aurait pu mourir ici qu'il ne s'en serait jamais rendu compte. Sauf si cette chose macabre était encore là à l'observer. Se redressant, Ayzebel inspira longuement et observa la salle de bain d'un air méfiant, chassant l'eau de son visage à l'aide de sa main. Elle était forcément là, quelque part... Autant dire que les morts n'avaient aucun notion d'intimité, tout comme Morghann n'avait aucune notion de pudeur. Au moins ils faisaient la paire. Soupirant de plus belle, Ayzebel prit ses aise dans la baignoire, collant son dos au fond et ferma les yeux. Elle était si fatigué... ce ne serait qu'un somme d'une minute ou deux pas... pas plus...

Sauf que ce fut une bonne demi-heure. Quand elle émergea de son sommeil, l'eau était tiède et la sorcière eu du mal à se redresser. La fatigue n'était pas son seul problème,la douleur de son corps affaiblit était très désagréable. Rapidement elle frotta sa peau énergiquement avec le gel douche et le gant, se rinça et fini par sortir de l'eau. Face à elle, un grand miroir au dessus du lavabo... Et la vision de son corps pâle, entièrement nu et mince... Trop mince. Certes ce n'était pas non plus une anorexique mais... Elle avait perdu quelque chose... Ayzebel avait pourtant été une jolie femme par le passé... Mais depuis la mort de Damiam, c'était comme si sa lumière avait simplement disparu. Incapable de supporter son propre reflet, Ayzebel détourna le dos au miroir avant de s'enrouler dans une serviette pour se sécher puis enfiler les vêtements que lui avait prêté Morghann. Un haut féminin et blanc, un pantalon noir et une gilet blanc en laine. C'était presque mignon, sauf que le visage d'Ayzebel n'allait clairement pas avec ce style de sainte nitouche. C'était comme avoir collé un tutu de ballerine à ce chat là, que tout le monde adorait sur internet. C'était quoi son nom déjà ? Ah oui, le grumpy cat.

Soupirant longuement, Ayzebel quitta la salle de bain avant de rejoindre la chambre, pile quand le Earl revint avec le repas. Cela sentait bon... La sorcière s'approcha de la table et se figea en voyant Morghann retirer ses chaussures. Nom de dieu, des pieds. Glacée jusqu'aux os face à l'objet de l'horreur, Ayzebel prit place dans son siège lentement. Finalement elle aurait dû se laisser mourir dans ce bain... Elle observa le repas qui lui fut glissé sous le nez puis l'ordre tomba. Sérieusement ? Tant qu'il y était il ne voulait pas non plus lui couper sa viande et lui donner la béquer. Il était pire qu'une mère... Vraiment pire.

« Je n'ai pas faim. »

C'était vrai et ça durait depuis des semaines. De toute façon il ne pouvait pas la forcer à manger. Fixant Morghann, la jolie brune à l'air maladif l'écouta. Il voulait faire la conversation... ? Pitié, qu'on l'achève au plus vite... Mais voilà, Ayzebel ne pouvait se montrer impolis face à son hôte et répondit simplement, ignorant royalement son assiette.

« J'ai toute ma famille ici et dans les alentours de Last End... Mais j'ai coupé les ponds avec eux quand j'ai rencontré Damiam. Ils n’appréciaient pas ma relation avec un simple mortel... J'ai prit mes affaires et je suis partit, lui et moi sommes partit quelques années. Mariages, Daryn... Jusqu'à l'accident de voiture qui les ont tué tout les deux. Après ça, je suis revenu, j'ai ouvert mon commerce et.... l'histoire s'arrête ici. Je n'ai pas d'amis et cela me convient très bien. Ma famille m'ignore, je l'ignore et cela me va tout autant. »

le regard perdu dans le vide, Ayzebel souffla doucement avant de croiser les bras sur sa poitrine, tirant sur le gilet pour chercher à se réchauffer.

« J'aime la solitude monsieur Earl. Je ne dirais pas que j'aime ma vie, elle me convient juste... je n'ai pas besoin de plus. Je ne vais même pas au sabbat, c'est pour vous dire à quel point j'adore être en compagnie des gens, même de ma race. La seule fois où je me suis mêlé aux autres était durant le mois, quand je suis venu ici même pour la réunion de votre père pour le secret... J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'échanger quelques mots avec votre frère.»

Jeu 12 Nov - 13:28
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Ce qu'il faisait ? Il arqua un sourcil, amusé. Que croyait-elle ? Il réparait les dommages qu'elle avait causés : « La prochaine fois, ne m'envoyez pas à terre, vous n'en serrez indisposée. » Dire qu'elle râlait et c'était elle qui était en train de s'approcher et de l'observer de la sorte. Elle était... Étrange. Il s'en détourna sans plus de cérémonie, lui laissant amplement le temps nécessaire de prendre son bain. Bien entendu qu'Annabelle guettait, bien que faible et effacée par les derniers événements, elle se rendait régulièrement vérifier à peine quelques secondes qu'Ayzebel était toujours bien en vie.

C'était assez étrange de voir la libraire dans les vêtements de Kessy – il lui était gré d'ailleurs de ne pas l'avoir interrogé sur le motif qui le poussait à posséder des vêtements féminins dans son armoire. D'une part, ça ne semblait pas assez noir pour cette sombre femme, sans pour autant la dévisager, ça la rendait différente, presque plus ouverte au monde qui l'entourait. L'habit ne faisait guère le moine. D'autre part, la dernière personne qu'il avait vu porter ces vêtements n'était autre que sa défunte épouse, et quoi que l'idée ait émanée de lui, il la regrettait en partie. Ça ne faisait que raviver des souvenirs et la peine qui l'accompagnait. Il détourna ses prunelles noires et peinées d'elle pour se concentrer sur son repas.

Un ordre, un refus, un soupir. C'était comme une réaction en chaîne presque trop prévisible. Avait-il cru que ce serait si aisé ? Et lui qui pensait qu'un bain l'aurait détendue, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Il ne broncha pas d'avantage toutefois, lui laissant le temps de répondre à ses questions. « C'est amusant... » souffla-t-il, pensif lorsqu'elle lui conta son histoire. Elle n'avait pourtant rien d'amusante, il était même très déplacé de sa part de s'exprimer en de tels propos. Ce qu'il trouvait amusant était la similitude de leurs histoires respectives. Le squelette en était identique et peut-être pouvait-il se vanter de la comprendre mieux que personne. Il ne le ferait pourtant. Il préférait attendre le moment le plus opportun, s'il y en avait un, un jour. La mention de son jumeau marqua ses lèvres d'un sourire en coin, presque amusé par cette rencontre autant qu'il savait qu'elle n'avait du guère plaire à son aîné. « Je vois. Comment le trouvez-vous ? » Une question piège, peut-être. Et pourtant non. Si elle lui en disait du bien, son cœur serait en paix, bien que peut-être jaloux et possessif à l'égard de son jumeau. Si elle lui en disait du mal... Il en serait moqueur. Il aimait railler son frère et si Howard n'avait pas cherché à se faire apprécier de cette libraire, c'était qu'il n'en avait pas jugé l'utilité. Nombre de ceux qui n'étaient pas appréciés par les Earl médisaient sur leur manque de qualités. Ayzebel ne ferait pas l'originale.

« Vous aimez votre solitude, je l'entends. Mais elle ne vous permet pourtant pas de vivre de toutes évidences. Ne voyez-vous pas qu'elle vous est insuffisante ? » Il posa son assiette sur la table basse, ses prunelles ténébreuses s'attardant sur l'assiette de sa convive. Il se leva, mouvement calme et mesuré, se pencha pour prendre l'assiette et la fourchette d'Ayzebel, coupant aisément un morceau de viande avec elle seule tant le plat était tendre. « Vous savez, avant que je n'ouvre le voile, Damian m'a demandé de vous transmettre que son désir était votre bonheur. Il m'a dit que vous deviez vivre, avancer, que vous deviez refaire votre vie, qu'il était nécessaire, pour vous, de pas rester accrochée à votre douleur. Il vous aimerait. Toujours. » Il s’agenouilla près d'elle, de son fauteuil, dos droit, redressé sur ses deux genoux pour être à sa hauteur, quoiqu'un peu en dessous. « Je ne vous l'ai pas dit à ce moment-là car j'ignorais si j'avais le statut pour, si je pouvais vous aider. Il aurait été malvenu en ce temps de vous transmettre de tels conseils que vous n'auriez peut-être pas écouté suffisamment. Parfois, il faut savoir patienter. Vu votre état et ma position aujourd'hui, il était peut-être temps de vous le préconiser et de vous en persuader. »

Il piqua le morceau de viande tranché et vint le porter à quelques millimètres de la bouche de la jeune femme, la fixant de ses yeux noirs, inflexible et droit. « Dois-je réellement ré-endosser le rôle de père pour vous ou sauriez vous être une grande fille bien éduquée ? » Railleur, il en avait laissé fourcher sa langue. Il avait dit 'ré-endosser', indiquant un rôle qu'il avait déjà eu et qu'il avait perdu pour devoir en user de nouveau. Il perdit rapidement son sourire moqueur lorsqu'il le réalisa mais toujours impassible, il la fixait, attendant qu'elle mange, aidé de sa main à lui ou de la sienne, c'était à son bon vouloir et sa fierté. Lui n'abandonnerait pas si aisément, même s'il devait lui ouvrir la bouche de force pour ce faire.

Ven 13 Nov - 18:21
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Mentionner Howard semblait avoir éveillé la curiosité du Earl. Elle aurait dû s'en douter, ild evait être curieux de la nature de leur échange. Ou bien simplement curieux de savoir quel comportement celui-ci avait eu, bien qu'il semblait déjà connaître de la raison. Ayzebel se remémora cet homme boiteux, froid et séduisant. Ce visage identique à celui de Morghann qui avait créer le trouble durant un instant lorsqu'elle l'avait aperçu. Puis elle se souvint des paroles, froides, austères, mesquines et surtout insultantes... Howard Earl. Comment l'oublier ? Il avait l'art de marquer les esprits, non pas par un charisme écrasant comme celui de Pryam, mais par des mots soigneusement choisit qui vous piquait à vif jusqu'à l'âme. Il savait éveiller la curiosité, c'était indéniable, mais Ayzebel savait que plus elle s'en tiendrait loin, mieux ce serait. Tout comme Morghann, celui-ci logeait à la même enseigne. Règle numéro un... rester loin des Earl, ne pas les côtoyer, ne pas penser à eux, ne pas parler d'eux.

« Eh bien... Votre adorable frère m'a gentiment conduite à la sortie de château après avoir cru que j'étais là pour me glisser dans les draps de votre père puis m'a finalement donner le conseil de ne jamais revenir. Chose que j'avais bien l'intention de faire jusqu'à ce vous, Morghann Earl, me rameniez de force ici. Dans votre chambre. Pour me laver. Pour manger... Et y dormir. »

Lâcha t-elle d'un ton cynique tout en soutenant son regard. D'ailleurs, si elle dormait ici, lui dormirait où ? Hors de question de partager le même lit. Aussi douillet avait-il l'air, Ayzbel préférait encore dormir dans la baignoire que de partager un lit avec lui. Et voilà qu'il repartait encore dans une leçon de moral qui n'en finirait jamais. Pourquoi donc ? Était-ce là un moyen de l'achever doucement ? Parce que si c'était le cas, cela marchait à merveille.

« Insuffisante ? Et de quoi aurais-je donc besoin d'après vous?de vous, peut-être ? Oh pitié Morghann, cessez donc de vous abaissez à ça, vous êtes pitoyables. Au moins votre frère lui à le courage de dire ce qu'il pense vraiment. Vous critiquez ma solitude alors que vous même passez plus de temps avec les cadavres qu'avec des gens bel et bien vivant.»


La sorcière esquissa un sourire en coin avant de voir Morghann s'approcher, posant les genoux à terre pour être à sa hauteur. Bon sang, qu'est-ce qu'il fichait au juste ? Se calant au fond de son siège, Ayzebel retint son souffle et dessina un cercle avec la main dans un signe nerveux et souffla.

« Qu'est-ce que vous faites ? Reculez, vous entrez dans mon espace vitale, Morghann Earl. »

Il n'allait tout de même pas.... Et si. Il osait... Vraiment ? Mais qu'avait-il donc dans le crâne à agir ainsi ? Il se moquait d'elle ouvertement et en plus remettait à nouveau sur le tapis sa stupide promesse faite à Damian. Observant le sorcier en silence, la libraire le toisa froidement, une moue écœurer au visage... Il était pire qu'une tique, impossible de le faire décrocher. Pourquoi est-ce que le Earl prenait les choses tant à cœur ? Il croyait vraiment qu'il était plus en droit de lui parler de cela maintenant qu'il y a deux semaines ?

« N'allez pas croire que j'accorde de l'importance à vos mots Morghann. Vous êtes un étranger dans ma vie, vous êtes le parasite dont je me passerais bien... Jamais je ne vous laisserais entrer dans ma vie. Jamais. Vous n'êtes rien. »

la véracité de ces mots avait de quoi prendre aux tripes, mais il y avait fort à parier pour que Morghann passe outre, une fois encore. C'était comme si rien ne l'atteignait. A part peut-être un coup matraque sur le haut du crâne. L'idée même de pouvoir lui cogner dessus était une pensée réjouissante, mais rendre conscience que cela n'était pas prête d'arriver l'était bien moins. Frustration... Le regard de la femme se baisa pour se poser sur la fourchette tendu face à sa bouche. Non mais il dépassait vraiment les bornes là !

« Pour information, je n'ai jamais connu mon père et... »


Elle se figea. Il avait bien dit, ré-endosser ? Plissant les yeux, la jeune femme s'avança au bord du siège et se pencha vers lui, plongeant son regard dans le sien pour le scruter longuement. Oui, elle comprenait à présent... la boite, les vêtements... Cet façon qu'il avait de prendre son histoire à elle avec tant de sérieux, comme si lui même cherchait du réconfort à prendre soin d'Ayzebel.

« Alors c'est ça... Vous aussi vous les avez perdu... ? »

ce n'est pas pour autant qu'elle aurait de la pitié pour lui. Ou même de la compassion. Ayzebel refusait de faire preuve de faiblesse, de lui laisser la moindre faille par laquelle s'introduire. La sorcière arqua un sourcil et fixa à nouveau la fourchette avant de souffler.

« Vous savez quoi ? On va jouer à un jeu vous et moi... Je vous pose une question auquel vous répondrez honnêtement et si vous le faite, je mangerais une fourchette à chaque fois. »

Ouvrant la bouche, elle attrapa la nourriture entre ses lèvres doucement, laissant ses dents racler sur le métal de a fourchette sans le lâcher du regard. Un instant pour mâcher, une seconde pour avaler et à nouveau la femme souffla.

« Je crois que vous et moi avons beaucoup de chose à nous dire... Allez souriez Morghann, c'est de bonne guerre. »

Ven 13 Nov - 19:54
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Points : 3831
Morghann Earl
Étrangement, imaginer son frère adorable dans le mot d'Ayzebel sonnait affreusement faux. A ce qu'elle lui en dit, Howard avait du voir en elle une admiratrice de Pryam un peu trop fervente qui risquait sans nul doute de connaître la hache de sa mère si elle poursuivait en cette voie. Morghann s'était douté que sa famille et surtout Howard prendrait mal la venue d'Ayzebel au château s'ils l'apprenaient mais il était loin de s'imaginer que son aîné ait à ce point désiré ne plus jamais revoir cette femme ici. Ça n'appelait qu'encore plus de prudence de sa part : mieux valait qu'Howard n'en soit averti. Toutefois, il n'avait pas eu tant le choix au sujet d'Ayzebel. Qu'auraient pensé les autres clients s'ils avaient été dans un restaurant et qu'il aurait contraint la jeune femme à son repas ? Quant à se rendre chez Ayzebel, il ne connaissait que trop peu les lieux pour en être le maître. Non, sa chambre était le seul lieu privé qu'il puise s'offrir pour mener à bien ses objectifs. « Il est vrai que vous êtes ligotée, j'ai toujours adoré le bondage. » Il raillait, une fois de plus, se moquait. Elle avait accepté, remettait-elle cela en doute ? Il n'avait été qu'aux menaces de contrainte sans avoir à mettre son plan à exécution. Il lui rappelait ironiquement qu'elle était n'avait en rien été traînée de force, pour le moment. Son vocabulaire détonnait avec la noblesse de Earl, mais son brûlant désir de lui faire clore son claquet était devenu si intense qu'il n'avait pu résister à la situation qui s'était présentée à lui. « Rappelez-moi de bien attacher vos liens au lit lorsque vous irez vous coucher. Ce serait dommage que vous m'échappiez. » Regard ombre, intense, bien décidé à ce voir coller l'étiquette du psychopathe sur la tête. Il tenait à l'effrayer, c'était un pur amusement. Au fond, elle ne pourrait crier et réclamer l'aide de personne ici. Le sort que lui réserveraient le Earl s'ils la découvraient ne serait pas plus enviable. Sourire en coin, il s'amusait de cette situation et reprit d'une voix faussement soyeuse destinée à la mettre mal à l'aise : « Détendez-vous Madame Tenak. »

A genoux, près d'elle, il n'avait probablement pas l'air en situation de force, il s'en moquait. Howard savait que Morghann pouvait tirer profit de sa soumission. « Je ne suis pas mon frère, il m'arrive bien plus souvent que vous ne sembliez le croire de me mêler à la foule. Quant aux cadavres... S'ils n'ont pour vous que leur silence, vous oubliez que je suis d'une oreille plus fine. Je suis tout à fait sociable et vous non. J'ignore si vous avez besoin de moi en particulier, c'est toutefois la seule carte que j'ai dans mon jeu. Et j'aime jouer. » Il n'avait pas reculé à sa demande, s'en moquait parfaitement et poursuivait son œuvre. Il devait la faire manger. « Je suis certain que vous finirez par accorder de l'importance à mes propos, le jour où vous cesserez de faire l'autruche pour ne pas vous confronter à ce que vous devenez. Peut-être vous rendrez-vous compte que vous ne serez jamais heureuse tant que vous n'écouterez pas votre mari, que vous n'êtes qu'une ingrate eu égard des efforts extrêmement douloureux auxquels il a consentis durant trois années, que vous n'êtes que d'autant plus ingrate que je vous traîne pour la seconde fois hors des griffes de la mort. Et vous êtes un sacré boulet à traîner, je peux vous l'assurer. » Ça n'avait rien de tendre de sa part, mais il tenait à souligner que si ça n'était pas agréable pour elle, ça ne l'était pas d'avantage pour lui.

Il soutint son regard lorsqu'elle vint aux déductions concernant sa famille défunte. Il la fixait, occluant la peine qui l'assaillait. Il la délaissait pour mieux se concentrer sur le présent. Il ne répondit pas à sa question toutefois, laissant le silence abonder dans son sens. Elle proposa un jeu. Il n'aimait pas ce jeu. Les Earl ne se dévoilaient que peu, à moins d'y avoir quelque chose à gagner mais pour ainsi dire, il avait quelque chose à gagner à répondre. « Vous allez perdre et vous allez manger l'intégralité de votre assiette, Madame Tenak. » Il prit la dite assiette et vint la poser sur le jambes de la dame. Il posa son bras libre sur l'accoudoir, plus proche d'elle encore, son torse collé contre ses jambes. Il baissa les yeux pour remplir la fourchette et s'engagea à répondre à sa première question : « Oui, je les ai perdu il y a un mois seulement. Regardez-moi, Madame Tenak. Et regardez-vous. Votre lamentable état serait-il l'aveu que vous êtes plus faible que moi ? » Lui, n'avait pas faibli. Ou presque, mais il avait Howard et elle non, mais elle l'ignorait. Il apporta la fourchette près de sa bouche à la fin de sa réponse, attendant qu'elle mange. « Question suivante ? » demanda-t-il, ton mielleux.

Sam 14 Nov - 21:30
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Pour la première fois depuis l'épopée de sa grande solitude, Ayzebel se retrouva sans voix. Même Howard, du haut de sa méchanceté et son cynisme, ne lui avait pas fait un tel effet. Muré dans un silence lourd de sens, la jeune femme soutenait le regard de Morghann. Ligoté ? Attaché... ? Pour elle dont la libido semblait avoir aussi rendu l'âme, autant dire que le choc fut conséquent. Entrouvrant la bouche, la sorcière balbutia nerveusement.

« Ligoté comme... être ligoté ? Du verbe ligoter ? Action de ligotage ? Non parce que... selon le contexte de la chose... c'est... Enfin... vous savez... Je... Vous... c'est... »


Lui rappeler de bien l'attacher ? Mais sûrement tiens.Même s'il sagissait d'humour, la jeune femme se risqua un regard vers le lit. Oh bon sang, le design de celui-ci pouvait en plus permettre d'y attacher quelqu'un. Mauvaise idée. Ne pas penser à ça. Pivotant à nouveau le visage, la libraire soutint de plus belle le regard du Earl. Bon, comme les choses devaient se dérouler donc ? Elle lui plantait la fourchette dans l'oeil ? Lui écrasait l'assiette sur la tête pour l’assommer ? Le viol, parlons en tiens, du viol.... Avant ou après le massacre ? Parce que s'il était consentant, ce n'était plus vraiment du viol. Là, tout de suite ça changeait la donne. Non ?

« Je suis tout à fait détendu. »


Lâcha Ayzebel en bloquant sa respiration pour atténuer son stresse brutal qui l'envahissait et tenter de rester crédible. Quand Morghann se compara à son frère, la sorcière fronça sensiblement les sourcils. C'est vrai qu'ils étaient l'opposer l'un de l'autre, Morghann semblait plus insouciant, plus ouvert d'esprit. C'était plutôt agréable... Mais il y avait tout ce petit quelque chose qui sonnait faux et qui poussait Ayzebel à se méfier de lui comme de la peste.

« Vous aimez jouer... ? Mais... je... enfin... Vous... »

Se sentant encore en proie au stresse, Ayzebel ferma la bouche et pinça durement les lèvres dans une moue d'agacement. Qu'il était chiant bon sang... Il ne pouvait pas juste se taire ? Juste un instant, disons... dix secondes ? Non, à croire qu'il ne s'entendait pas parler. C'était ridicule.... Tout à faire la moral, toujours quelque chose à ajouter... En plus d'envahir son espace intime. Ayzebel glissa vers lui en regard en biais, glissant une main dans ses incroyable boucles brunes.

Ba-boom.... Ba-boom...

Puis le jeu disparu pour laisser place à des mots d'une rare violence. Et dire qu'elle avait trouvé Howard infâme lorsqu'il l'avait soupçonné de vouloir se glisser dans les bras de son père...Mais Morghann venait de battre son jumeaux à plate couture. Lorsque l'assiette se posa sur ses jambes et que le sorcier se permit une proximité qu'elle jugeait inacceptable, la femme retint son souffle, tentant d'ignorer les pulsations effrénées de son cœur brisé.

Ba-boom.,Ba-boom... Ba-boom, B-aboom...

Elle pouvait sentir son sang bouillir dans ses veines à chaque insultes qui était proférer. Il la jugeait mal, trop mal. La colère l'envahit, tellement qu'Ayzbel ne faisait même plus attention aux paroles de Morghann. Quand sa dernière question fut finalement lâchée, donnant encore cette sensation de jeu et de moquerie, Ayzebel perdit définitivement son sang froid.

Ba-boom

L'assiette vola d'lele même à travers la pièce, soulever par une pulsion magique vive alors que la femme plaqua sa main sur la poitrine du Earl pour le pousser au sol et accompagner dans sa chute. A califourchon sur lui, elle se moquait bien du respect où même du danger qu'il représentait. Essoufflée, haletante et en proie à une haine farouche, Ayzebel leva doucement le visage. Deux gouffres sombres, vide de lumière... Encore ces yeux de ténèbres infinies. Pour la seconde fois aujourd'hui, la sorcière se retrouver à la limite des ténèbres de son propre cœur alors que sa main empoigna le tissus que portait Morghann tendit que l'autre s'était emparée de la fourchette à présent appuyer contre sa gorge dans une pression menace.

« Aller... Vas-y... Ose encore. Rien qu'une fois... »

Retroussant les lèvres dans une grimace de rage, elle ressemblait plus à un animal prêt à mordre qu'une femme au cœur brisé. La sorcière en oubliait même les convenances, abandonnant le vouvoiement et toutes formes de respect, oubliant même qui il était, oubliant son nom et la famille qui se trouvait quelques étages plus bas. Les dents de la fourchette se pressèrent plus fort contre la gorge de Morghann, rougissant sa peau... Pourtant, jamais l’ustensile ne perça. Au contraire, il fut finalement lâché, tombant mollement au sol avant que les deux mains de la femme n'empoigne la gorge du Earl, appuyant, sans blesser. Étouffant, sans tuer. D'un timbre tremblante, la sorcière siffla à voix basse.

« Je veux que tu disparaisse de ma vie... »

Sam 14 Nov - 22:16
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Un sourire avait fendu lentement son visage à sa réaction. Ligoter, comme ligoter oui. Ça sentait les écoles supérieures pour une si parfaite déduction. Il la félicita d'un signe de tête positif pour on magnifique élan de jugeote. Quant à savoir si elle était réellement détendue, il pouvait presque entendre les brusques battements de son cœur et on manque de respiration. Lui faire peur : fait. Ça l'amusait au fond de lui, l'état dans lequel il la mettait. Il parvenait à la sortir de son masque de froideur et d'obscurité. Il la déstabilisait et c'était un bon début. Il se mit à rire... jusqu'à ce que la situation dérape. D'un sort vif, il rattrapa l'assiette et son contenu volant pour faire atterrir tout ce beau petit monde sain et sauf dans l’assiette posée au sol. Il n'eut par conséquent aucunement le temps de riposter à son agression et fut à nouveau mis au sol. Était-ce donc une habitude chez elle ? Ou une marque d'affection. Entreprenante, elle lui montait dessus à califourchon et si elle n'avait ce regard vengeur et cette arme fourchette à la main, il aurait cru à un viol.

Il se retrouva fourchette à la gorge, mains posées au sol, il ne bougeait. Derrière Ayzebel la silhouette d'Annabelle vengeresse était apparue et il fut bien trop occupé à repousser l'entité magiquement qu'à s’intéresser à la folie de cette sombre femme. Il congédia Annabelle de force, pas certain que sa chère ancêtre apprécie d'être traitée de la sorte mais eu égard de la situation urgente, il n'avait pas eu le choix : l'esprit avait déjà attrapé la libraire par la tignasse avec pour but de la tirer en arrière. La fourchette sembla la désintéresser pour qu'elle en vienne à enserrer sa gorge. Il étouffait, il était toutefois un homme, sportif de surcroît : il aurait tant pu lui saisir les mains et la repousser, retourner la situation mais en lieu et place de cela, il laissait ses propre main au sol, de chaque côté de sa tête, sans défense aucune pour le moment. Il ne se laisserait pas tuer, mais il avait enduré la torture et Ayzebel le savait : comment pouvait-elle alors croire que cette action lui ferait peur ? Il connaissait ses propres limites physiques, il les avait caressées dans le sang et la douleur.

« Tuez moi alors. Je ne vous lâcherai pas Ayzebel. Raisonnez-vous, vous savez que j'ai raison et c'est que qui vous révulse. Je voulais vous ébranler et c'est chose faite. » Il respirait difficilement, il ferma les yeux, tête contre le sol, cherchant à remplir ses poumons... Mais ses mains n'avaient pas bougées et il n’œuvrait à aucune défense. « Mon frère a été là pour moi depuis un mois. Seigneur, tout l'amour que je pourrais lui témoigner ne sera jamais suffisant pour m'acquitter de ma dette. Je sais ce que vous traversez, je sais comme ça vous ronge. Vous ne trouverez personne d'autre que moi de plus apte à vous relever. » Sa voix sifflait de douleur, la situation était pénible mais son masochisme incontestable l'aidait pour beaucoup à encaisser son acte sans broncher. Sa soumission également : il ne ripostait pas et prenait à cœur son rôle passif dans cette action.

« Ayzebel... Je sais que vous n'aimez personne, que vous n'avez confiance en personne... Mais vous périssez et vous n'avez pas le droit d'abandonner. » Il rouvrit les yeux, la fixant sans vraiment de douceur ou de violence. Son expression était assez vide : « Faites-moi confiance ou tuez-moi. Je ne vous laisserai aucune autre issue, aucune autre échappatoire, je peux vous l'assurer. » Il voulait briser la glace, là, maintenant, il n'aurait pas de meilleur moment. Elle pouvait se rétracter de ses actes, le fuir, mais il la poursuivrait : un serment aux morts le liait et il ne pouvait le rompre. « Ne soyez pas stupide... Cessez de vous borner à votre idée première, calmez-vous. Refaites votre vie. Domptez votre douleur. Soyez heureuse. » rappela-t-il, les propos de Damian, comme si ça pouvait enfin percuter dans la caboche de cette sorcière.

Sam 14 Nov - 23:30
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Ayzebel ne se souciait guère du corps athlétique de Morghann entre ses cuisses. Dans un autre contexte elle aurait sans doute trouver cela agréable comme n'importe qu'elle femme normalement constitué mais là... Non. Comment aurait-elle pût ? Et puis Ayzy ne se souvenait même pas de la dernière fois où elle avait put éprouver du désir pour quelqu'un. Tout ce la était trop flou, comme un échos lointain caché derrière une épaisse couche de haine et de colère. Mains toujours sur la gorge de son hôte, Ayzebel sentit la présence d'Annabelle alors que celle-ci empoigna sa crinière d'ébène. Dans un geignement de rage, la sorcière serra les dents. Maudite soit cette défunte ! Toujours là pour l'empêcher de nuire. Et son libre arbitre alors ? Ses yeux noirs toujours plongé dans ceux de Morghann, la sorcière ivre de colère cherchait à reprendre son souffle alors que son cœur battait à s'en rompre dans sa poitrine.

« Vous dites vouloir me protéger et m'aider... Puis ensuite vous l'insultez et vous jouer de mon malheur. Vous êtes un hypocrite Morghann Earl, un menteur et un manipulateur. Vous donner de l'espoir pour mieux l'arracher ensuite. »

Si seulement Annabelle n'était pas là, elle l'aurait étouffé une fois pour toute et tant pis pour les représailles. Remuant sur le nécromant, la femme pressa un peu plus la gorge du sorcier. Cette envie meurtrière qui l'envahissait... c'était horriblement dur de lutter contre... Pourtant au fond Ayzebel savait que c'était mal, que ce n'était pas elle. La sorcière n'était pas un ange, mais elle n'était pas un monstre, pas une tueuse Mais les ténèbres étaient si forte dans son cœur...gangrenant son âme et son esprit au fil du temps.

« Vous ça ne fait qu'un mois, vous avez votre frère... Moi cela fait trois ans que je tiens avec ça, sans l'aide de personne... Ni amis, ni familles. Rien.... Alors ne venez pas me parler de votre chagrin et encore moins pour le comparer aux miens. »

Ses doigts s'écartèrent doucement et la pression se relâcha. La gorge rougit de Morghann était enfin libre pour lui permettre de respirer. Ayzebel reprenait le dessus, doucement mais sûrement. Toujours assise sur lui, elle pivota le visage pour darda ses gouffres d'encre sur l’esprit d'Annabelle puis enfin, le noir s'effaça pour redonner à ses yeux un aspect humain. Et elle réalisa l’ampleur de son geste. Ce qu'elle venait de faire... Alarmée, elle fixa la morte puis le Earl avant de se relever, reculant vivement. La culpabilité.... C'était douloureux, pire qu'un coup en plein visage.

« Refaire ma vie... ? Et avec qui, hein ? Vous ne comprenez pas Morghann.... Elle là, quelque part à m'observer et me traquer. Elle l'attend l'instant propice pour frapper... la moindre trace de faiblesse, le moindre attachement envers quelqu'un... Lui sera fatale comme il l'a été pour Damian. »

A bout de force, excessivement épuiser, la jeune femme s'assit sur le lit doucement et plaqua ses mains sur son crane avant de fermer les yeux. Ayzebel avait peur. Elle était terrorisé par Lucinda... cette femme était odieuse, infâme et avait suffisamment de pouvoir pour lui nuire.

« Je suis désolé de vous avoir fait du mal... »

Souffla t-elle avec une sincérité déconcertante. Oui, Ayzebel était une femme froide et austère, mauvaise dans ses mots mais jamais dans ses actes. Elle n'avait jamais voulu lui faire mal, aussi mesquin avait-il été dans ses paroles, le jeune Earl ne méritait pas la mort pour si peu. Ouvrant les yeux, la sorcière passa ses mains sur son visage avant de soupirer longtemps.

« Ok... Ok Morghann, je vais faire un effort... Mais si vous voulez m'aider vous le faite vraiment. Ne m'attaquez plus verbalement comme vous l'avez fait et encore moins au sujet de Damian. Et en retour je vais tâcher de faire un effort aussi... ça vous va ? »

Dim 15 Nov - 18:06
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Le manque d'air devenait de plus en plus pesant. Ça le brûlait à chacune de ses inspirations chaotiques. Il ne pourrait la laisser faire indéfiniment mais pour l'instant, il n'avait pas effleurer ses limites, il tiendrait bon. Les yeux clos à nouveau, il avait mis Annabelle dans l'impossibilité du moindre mouvement, au moins, elle ne s'en prendrait pas à Ayzebel même si l'entité devait s'en trouver vexée. C'était un risque qu'il prenait. « Je ne vous insulte pas, je vous mets en face de vos actes. Si vous ne souhaitez être traitée d'ingrate, peut-être serait-il plus adéquat que vous ne vous conduisiez pas comme telle. » souffla-t-il, sans animosité, d'une diction qui aurait été parfaite s'il n'avait pas eu la gorge ainsi malmenée. Il rouvrit les yeux et de petits points noirs commençaient à brouiller sa vue sans qu'il ne s'en alarme pour le moment : « C'est vous qui m'insultez et crachez sur mes efforts. N'inversez pas les rôles, je vous prie. » Il avait été cruel, cynique, mais c'était amplement à la hauteur de ce qu'elle lui faisait subir. Comment osait-elle le lui reprocher ? Parler l'épuisait. Il referma alors les yeux, alors qu'elle lui parla de sa douleur. Lui avait eu son frère, certes, et ça ne faisait qu'un mois... La douleur la plus intense était celle du début, même si elle pouvait devenir pesante au bout de trois ans si on y remédiait. Et elle n'y avait pas remédié. Elle s'était reposée sur son époux et son enfant défunts. Elle n'avait alors pas été seule ces années durant, il en était persuadé même si elle semblait peiner à admettre que les morts puissent avoir la moindre existence, lui n'avait, depuis sa plus tendre enfance, jamais regardé ceci sous cet œil.

Libre, il inspira brutalement, l'air vint tant brûler ses poumons qu'il en toussa, plaquant deux mains contre son visage. C'était probablement plus douloureux de respirer à nouveau que de manquer d'air. Elle se releva de lui, Morghann resta au sol, il n'avait pas encore la force de l'imiter. Il devait retrouver une posture normale et sa respiration ardente ne lui permettait pas. Lentement, il laissa les choses se calmer, relâcha Annabelle de son sort maintenant qu'il était hors de danger. Elle n'attaquerait plus ainsi. Il entendit les propos d'Ayzebel. Il n'y répondit pas immédiatement, préférant le garder en mémoire pour l'instant, il tâchait de reprendre son souffle. Il n'entreprit une réponse que lorsqu'elle lui indiqua être désolée : « Ne le soyez pas. » C'était sa façon à lui de lui dire qu'il l'avait bien mérité au fond, c'était un châtiment adéquat et il l'avait accepté comme tel. Il porta sur elle ses prunelles noires à sa proposition d'entente cordiale alors qu'elle s'était assise sur son lit. Il accepta d'un signe affirmatif de la tête, bien incapable de faire des phrases pour le moment.

Il fixa Annabelle se rapprocher de lui, elle était vexée, il le savait. Ça se voyait dans son regard. Il se redressa, assis tant bien que mal et l'entité posa ses mains sur ses tempes. Des larmes coulèrent dès cet instant sur les joues de l'Earl, écoutant de toutes évidences, quelque chose qu'Ayzebel ne pouvait entendre et qui provenait qu'Annabelle. Il n'y avait aucun sanglots, juste ses larmes qui s'écoulaient en silence, regards d'obsidiennes l'un face à l'autre, elle le surplombant dans une autorité sublime et souveraine. L'esprit de son ancêtre laissa ses mains glisser le long de ses joues humides avant de prendre le visage de Morghann entre elles avec plus de douceur soudain. Le sorcier avait une sensibilité exclusive à l'égard des morts, ses Voix lui avaient appris lorsqu'il les entendait encore. Il n'était capable de pleurer que pour ceux qui avaient connu le trépas. Annabelle s'évapora et Morghan se releva, séchant ses larmes d'un revers de main, gorge serrée qu'il massa un instant pour aider le sang à circuler. Il s'approcha de la libraire et prit avec douceur son visage entre ses mains, l'obligeant à le regarder.  

« Je ne sais pas qui vous veut à ce point du mal à vous et à ceux qui vous entourent... Mais je ne la laisserai pas faire. Je vous ai faite surveiller... Je peux surveiller également ceux que vous à qui vous vous lierez. Ne soyez pas l'agneau qu'elle a terrifié. N'ayez peur, je les protégerai. Je suis Morghann Earl, descendant des deux plus anciennes familles des nôtres et par conséquent l'un des sorciers les plus puissants de cette planète. » Ça n'était pas pour se vanter. Il s'était bien moqué de ce sang, de cette richesse et de cette influence familiale avant qu'il ne revienne à Last End, mais il devait bien avouer que ça avait beaucoup d'avantages. « Elle ne vous fera rien tant que je serai là. » Il n'aimait la surplomber, la domination n'avait jamais été sa place alors il mit un genou à terre, gardant entre ses mains le visage de la sorcière, plongeant dans ses yeux, ses prunelles si ténébreuses : « Et si c'est pour moi que vous craignez, sachez que je l'attends. Qu'elle vienne, qu'elle ose et elle goûtera à l'étreinte nécrosée de la Mort que je refermerai lentement sur elle jusqu'à ce qu'elle périsse en me suppliant de l'épargner. Elle craindra mon nom jusque dans l'au-delà. » Il était extrêmement sérieux, et tout autant terrifiant. On ne touchait pas à un Earl impunément. « Si j'avais été le médecin légiste de votre fils et de votre mari... Vous ne vivriez plus dans la peur. » Il était trop tard pour le passé, mais encore temps pour le futur.

Il poussa un soupir, relâcha le visage de la sorcière pour étreindre dans ses mains les siennes, avec une certaine force qui se voulait rassurante et contagieuse. « J'ai sauvé votre assiette, vous devriez manger. Puis dormir. » ajouta-t-il à la vue de la fatigue qui marquait son visage. « Prenez mon lit, pour ma part j'ai... De la lecture nordique à terminer. » Le livre qu'il était venu chercher chez elle quelques semaines plus tôt. « Dans l'armoire, vous trouverez des vêtements pour la nuit mais... Je suis désolé, Kessy avait l'âme d'une princesse. » Sourire triste, haussement d'épaules. Ce que son épouse portait risquait de ne pas forcément plaire à la sorcière.

Dim 15 Nov - 20:43
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Aucun mot, pas le moindre son... Elle n'entendait rien mais pouvait voir les larmes. L'émotion qui s'écoulait de Morghann était forte, celle d'Annabelle tout autant. Ayzebel sentit son cœur se serrer avec une force inouïe dans sa poitrine. Qu'avait-elle fait.... ? Le souffle coupé face à la scène, la sorcière sentit ses yeux la piquer par les larmes qui montaient. Ne pas pleurer. Ils auraient l'air fins tout les deux à chouiner ainsi.... La jeune femme trouva le courage de ne pas verser de larmes mais baissa les yeux rapidement, incapable de suivre cette scène insoutenable par l'émotivité qui s'en dégageait. Elle attendit simplement, perdu dans ses pensée, dans une profonde remise en question... Jusqu'à ce que la main chaude de Morghann glisse sur son visage. Elle avait d'abord penser à un coup qu'elle avait sûrement mérité.... mais la seule chose que l'homme lui offrir fut une intense douceur auquel elle n'avait pas goûter depuis des années. Une douceur qu'elle pensait ne jamais plus recevoir, encore moins d'un homme.

Se laissant faire, Ayzebel leva vers Morghann un regard triste et désolé, extrêmement sincère. Elle le dévisagea, soutenant son regard en silence. Les rumeurs sur les Earl étaient clair, sans doute fondée... Mais lui semblait si humain.... Si compatissant. Elle avait lutter pour ne pas céder à la tentation mais à présent qu'elle le voyait ainsi, les yeux encore humide, elle aurait sans doute vendu son âme au diable pour soutenir cet homme. Cette humanité dont il faisait preuve était ce dont Ayzebel avait besoin. Assez de l'ignorance des autres, assez de leur murmures médisants, de leur regards haineux et dégoûtés.... C'est à présent des pensées égoïstes qu'elle voulait, Ayzy voulait jouir encore de ce privilège que lui offrait Morghann. Était-ce mal ? Sans doute, mais c'est lui qui le voulait après tout. La promesse faite à Damian semblait loin, à présent celle faite à Ayzebel lui soulevait le cœur. Enfin, elle n'était plus cette petite chose dans les ténèbres qu'il devait protéger par un serment, elle était une femme qu'il allait protéger parce qu'il le voulait. L'importance qu'il donnait sa vie, le fait de l'élever au rang d'être précieux était une sensation très libératrice. Mais... la crainte demeurait et Ayzebel souffla à son nouvel ami.

« Morghann... Aussi puissant puissiez vous être... Vous n'être pas immortel, vous avez aussi vos faiblesse... Elle trouvera un moyen de vous atteindre car c'est ce que Lucinda fait de mieux. »

Son visage pâle fut relâcher et c'est finalement c'est petites mains froides qui furent prisent entre celles chaudes du Earl. C'était agréable, ça soulageait quelque peu... Il y avait encore du travail à faire mais c'était déjà un bon début. Ayzebel pouvait enfin respirer sans craindre ce qui se cachait dans les ombres, elle qui sentait incessamment le regard de Lucinda poser sur elle. Comme si, tout comme Annabelle, elle était là, cachée et toujours présente, attendant le bon moment pour frapper. Le débat se termina sur une phrase qui tirailla durement le cœur de la sorcière. Oui, si il avait été là pour les deux défunts, les choses auraient sans doute été différentes. Quand Morghann la libéra, la femme hoqueta légèrement et détourna le visage, serrant les doigts. Non pas de colère mais parce qu'elle la chaleur du Earl les avaient engourdit. Depuis trois ans elle avait oublier comme étaient agréable les petites attentions des hommes... Mais néanmoins insuffisante.

« Oui, l'appétit revient un peu, je vais en profiter. »

L'assiette fut vide récupérer et engloutit puis l'armoire fut fouillée avant que la sorcière ne s'enferme dans la salle de bain. En profitant pour terminer ses préparatif d'hygiène, elle s'était permise de piquer l'une des brosses à dents qui traînait sur le bord du lavabo. Tant pis, peu importe qui s'en servait, tant qu'elle pouvait avoir meilleur haleine... Lavage du visage, des mains, coup de brosse dans les cheveux et un dernier regard vers son reflet. Bon sang, cette chemise de nuit était pourtant la moins pire du lot, Morghann ne rigolait pas quand il avait dit que sa femme avait des gouts de princesse. Sortant de la salle de bain, la libraire était donc affûblée d'une chemise d enuit en soie légère et robe qui tombait sur ses épaules. En soit la vue aurait put être agréable si elle n'avait pas perdu ces quelques kilos et si sa peau n'était pas aussi livide, mais ce n'était rien face aux petites marques qui était éparpiller sur l'intérieur de ses bras, ses épaules.... Et encore, ceci n'était que la partie visible de l'iceberg puisque ces marques se trouvaient un peu partout sur son corps : ventre, hanches, seins, cuisses... c'était ça que de servir de garde manger à des vampires. Posant son regard sur Morghann, la jeune femme leva les mains.

« Ne me regardez pas comme ça, votre femme avait des goûts horrible. Cette tenu ne me va pas du tout. »

Sans un mot, elle se glissa dans le lit, tournant le dos à Morghann et souffla doucement. Quelle situation étrange. Comment étaient-ils passer d'une haine presque viscérale à une telle confiance en un rien de temps ? C'était totalement illogique. Peut-être lui avait-il jeter un sort ? Non, i n'aurait pas oser briser ainsi son libre arbitre. Ayzebel devait se rendre à l'évidence, elle voyait en lui un réel soutient, un pilier sur lequel s'appuyer. Enfin tout cela s'était bien beau, mais ensuite ? En partant du principe qu'un jour elle aille mieux... Que ferait-il ? Il partirait simplement après avoir réussit sa... mission ? Évidemment. Que pouvait-il faire d'autre de toute façon ? Vous le voyez, lui, un Earl, amie avec une femme du petit peuple ? Il n'y avait qu'à voir le dédain du reste de sa famille pour savoir que cela ne durerait pas. Las de toutes ces pensées négatives, Ayzebel fini par s'endormir, très vite et lourdement.

Elle avait beaucoup bouger, bien que Morghann lui avait offert un moment de répit, son esprit restait ce qu'il était, la peur était toujours là et ses rêves étaient ronger par les voix de Damian et Daryn. C'était insupportable de subir ça dès qu'elle tomait dans le sommeil. Bougeant encore et encore, se retournant sans cesse, Ayzebel eu le sommeil agiter mais sans jamais lâcher le moindre son. Ce fut finalement vers deux heures du matin qu'elle ouvrit brutalement les yeux, fixant le plafond de la chambre. Il faisait noir mais la lune éclairait la chambre assez pour qu'elle puisse discerner les meubles et la décoration. Il fallu quelques secondes à la sorcière pour réaliser qu'elle n'était pas chez elle et elle se souvint enfin, de la présence de Morghann.

Pivotant le visage, elle posa son regard vers les fauteuil et vit le Earl affalé dans l'un d'eux, profondément endormit avec un livre sur la poitrine. Ce petit journal qu'elle lui avait offert quelques semaines plus tôt. Elle doutait qu'il y trouve une réponse mais... Voir à quel point ce petit cadeau semblait lui être précieux lui fit plaisir. Se mordant la lèvre, Ayzebel plissa les yeux et se se retourna pour faire face au reste de la chambre et pouvoir mieux observer le Earl endormit. Après tant de mélodrame, elle avait cette envie de le taquiner un peu... Oh que ce n'était pas gentil, il allait sans doute râler mais... tant pis. D'un geste de la main, Ayzebel laissa sa magie agir et le corps de Morghann fut soudainement éjecter du fauteuil pour s'étaler au sol. La sorcière pouffa de rire et se retourna très vite, fermant les yeux en faisant mine de dormir. Promis, ce n'était pas elle ! Au pire elle dirait que c'est Annabelle....

Dim 15 Nov - 21:30
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Morghann fut assez soulagé qu'elle ne le repousse pas à son contact, preuve probablement qu'elle ferait réellement des efforts. Ça n'était pas feinté, il n'avait alors aucune raison de ne pas être sincère dans ses propos. « Luncinda... » répéta-t-il d'une voix sourde. Il trouverait qui était cette femme sordide, il baignait bien trop dans la police pour ne pas en être capable. Une Lucinda de la famille d'Ayzebel, ce pourrait vite se trouver. « Je lui souhaite bien du courage. » fit-il, calme. Le jour où on déferait un Earl n'était pas encore venu. Qu'elle essaie de l'atteindre cette Lucinda et elle déchanterait bien vite. Deux seuls entités étaient importantes pour lui : les morts qu'il voyait mal être à nouveau renvoyés dans l'au-delà, et son aîné qu'elle aurait d'autant plus de mal à blesser. Non... Cette peste ne pourrait l'atteindre si facilement. Il n'était pas immortel, c'était certain, mais il était assurément moins mortel que d'autres. De son pouce, il caressait les mains de la sorcière pour qu'elle soit un peut plus confiante en cet avenir qui se dessinait. Un sourire pâle vint sur ses lèvres lorsqu'elle lui annonça avoir faim. Il se releva pour la laisser se rendre à son repas et c'est avec un soulagement non dissimulé qu'il la contempla se remplir le ventre, alors qu'il en faisait tout autant. Il la laissa se changer dans la salle de bain tandis que lui même pris le temps de mettre un pantalon de pyjama à la place d'un jean, ce qui lui serait bien plus confortable à porter s'il devait s'endormir dans un fauteuil.

Il revint s'asseoir avec ce carnet à la main et son regard se posa sur Ayzebel en mode princesse de la nuit. Il se mordit la lèvre inférieure pour étouffer un rire nerveux à sa vue... Rire qu'il perdit vite lorsqu'il constata la présence de nombreuses morsures. « Et vous, je suppose que vous devez avoir bon goût. » lâcha-t-il d'une voix sourde et grave, sans détourner son regard de l’œuvre vampirique. Ça n'était pas de goûts vestimentaires dont il traitait mais gustatifs en matière de liquide carmin. Bon c'était assez atypique pour Ayzebel comme tenue... Sans pour autant si mal lui aller, elle avait un certain charme et c'était assez troublant de trouver quelqu'un d'autre dans les tenues nocturnes de Kessy... Car c'était en général le genre de vêtement qu'il défaisait pour quelques plaisirs charnels. Il chassa vite cette idée, ne sachant si elle déclencherait au choix de la tristesse ou de l'excitation mal venue... Ou un horrible amalgame des deux et reporta son attention sur le carnet. Il restait assez perplexe sur ces morsures, s'intriguant de savoir comment lui était venue cette sordide et pourtant salvatrice idée de servir de repas à un vampire. La lecture était malaisée, même s'il y parvenait et tandis qu'elle s'endormait, lui désespérait de ne rien apprendre outre mesure sur ce qu'il cherchait, à la fine lumière qu'une boule de lumière magique, flottant à ses côtés, lui offrait.

Il finit par s'endormir, laissant l'ouvrage tomber au sol et la lumière s'estomper jusqu'à la nuit noire mais ce n'était pas ses rêves qu'il explorait, c'était les souvenirs d'Howard que, lors de leurs retrouvailles à Last End, il avait dérobé. Le rêve n'était pas joyeux, un loup-garou le poursuivrait, il se débattait et soudain la griffe qui dans sa jambe se plantait. Il aurait voulu hurler mais c'était son aîné qu'il entendait puis... il s'éveilla, envoyé au sol, brusquement réveillé, souffle coupé, respiration ensuite horriblement saccadée. Au choc, il avait poussé un grognement sourd. A la plat ventre, il s'était redressé, sur la défensive et avait contemplé les environs à la recherche de l'assaillant. Il n'y avait qu'une Ayzebel probablement endormie et une Annabelle qui le fixait avec inquiétude. L'entité leva mollement une main, d'un index pointé sur la fausse endormie qu'elle désignait pour responsable. Morghann poussa un soupir et se remit sur pied, monta sur le lit puis sur elle à califourchon, profitant que la couverture, par respect, les séparait. Il l'enlaça avec affection comme une larve à l'intérieur de son chrysalide, dans son dos, nez dans sa nuque que son souffle chaud frappait. A son oreille, mielleux et cynique, il ripostait, un chuchotement : « Si c'est un câlin que vous vouliez parce que vous n'arriviez pas à dormir, vous n'aviez qu'à le demander. » Il déposa un baiser, sur la peau de sa nuque, amusé par sa propre réaction à laquelle la sorcière ne devait pas s'attendre : « Je vais finir par croire que m'envoyer à terre est un signe d'affection de votre part. » ricana-t-il. Puis, sans défaire son étreinte tendre, plus sérieux, il murmura à son oreille : « Pourquoi ne dormez-vous pas ? »

Dim 15 Nov - 23:27
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Yeux fermés, Ayzebel se retenait de rire, ravie de sa petite blague. Oh que c'était bon de se laisser aller, de retrouver un peu son âme d'enfant... Même si il y avait fort à parier que le Earl n'apprécie pas la blague. Elle ne put voir Annabelle qui la désignait du doigt. Tel est prit qui croyait prendre... Alors que la sorcière avait un mal fou à ne pas rire, un poids se fit sur le lit, elle sentit le matelas s'enfoncer doucement alors qu'un léger grincement fini par lui faire comprendre que Morghann avait rejoins le lit. Et pas seulement, puisqu'à peine eu tel réagit, c'est sur elle que le poids se fit. Celui du corps du nécromancien qui se couchait sur elle puis contre elle.

« Quoi... ? »

Tétanisée, Ayzebel avait ouvert les yeux, soufflant avec perplexité alors que Morghann l'accusait de désirer un câlin. L'idée ne lui avait même pas traversé l'esprit ! Il se méprenait totalement ! Quand elle sentit ses bras autour d'elle et ses lèvres glisser sur sa nuque, Ayzebel se crispa doublement. Trois ans sans avoir l'étreinte d'un homme, sentir son souffle sur sa peau... Il ne réalisait pas la torture qu'il lui faisait subir à cet instant. C'était plus qu'un câlin qu'il lui donnait. Le cœur battant la chamade, la sorcière n'osait pas bouger, son regard déviant sur la silhouette d'Annabelle. C'était elle qui avait vendu la mèche ! Maudit cadavre ! Le souffle difficile, Ayzebel déglutit et lâcha.

« Euh... J'ai fait un cauchemar.... »

Quand elle trouva enfin la force de bouger, elle remua tout juste pour pivoter le visage à demi, espérant croiser le regard du Earl. Non mais vraiment, ce n'était pas drôle

« Vous faites quoi au juste ? »

Parce que bon, c'était bien de se poser la question tout de même. Quelques heures plus tôt ils se battait à moitié dans la boue, s'échangeait des piques verbales à n'en plus finir, elle avait tenter de s'auto noyer avant de tenter de l'étouffer... Tout ça pour finir avec... Un câlin et... des bisous ? Ce n'était pas possible, celui-là avait été adopté, ce n'était pas un Earl. Il était sans doute le fils du facteur. Ou alors il jouait vraiment bien la carte de l'adorable homme affectueux.

« Bon sang, il fait une chaleur épouvantable dans cette chambre ! »


Lâcha Ayzebel d'une voix nerveuse avant de brutalement s'arracher aux bras de Morghann pour filer vers la fenêtre et l'ouvrit. Le frais de la nuit s'engouffra avec force dans la chambre, faisant voler sa longue crinière noire. L'air pure des Cornouailles remplit ses poumons, calmant les battements effrénés de son pauvre cœur gangrené. Ayzebel n'osait pas le regarder, se contentant de fixer les nuages dans le ciel sombre et le quart de lune qui illuminait le domaine des Earl. Respirer.... respirer... Il le fallait... garder son calme, ne pas craquer.

« Cela fait... trois ans que Damian est mort... Et cela fait trois ans qu'aucun homme ne m'a toucher ainsi. Pas une étreinte, pas un baiser sur ma peau... »


Elle ne comptait pas les vampires et leurs lubies malsaines. Cela n'avait rien à voir avec ce que Morghann venait de faire. Lentement Ayzbel pivota sur elle même pour s'appuyer contre le bord de la fenêtre et poser son regard clair sur le nécromant et le fixa un instant, le dévisageant. C'était si dur de savoir à quoi il pensait... Elle avait eu cette même impression avec Howard. Tout deux étaient parfaitement hermétique à une quelconque lecture corporelle.

« Morghann.... Avec moi vous avez fait preuve de patience, plus que n'importe qui à ce jour. Je vous estime beaucoup, vous êtes d'une grande d'aide mais.... Je ne comprend pas pourquoi vous agissez ainsi. Et si j'avais répondu à ce... soit-disant câlin ? Si j'avais espéré plus ? »

Elle le fixa avec un regard douloureux. Dans son ventre elle pouvait encore sentir les papillons de désir qu'il avait déclencher. Impossible de les oublier, de faire taire cette envie primaire dont chaque être vivant était doté. Dans un soupir, la jeune femme quitta la fenêtre pour marcher jusqu'au lit et monta dessus, s’asseyant et fixa encore et toujours le Earl, plongeant son regard dans le sien. Ses prunelles à lui étaient aussi sombres que celle d'Ayzebel étaient clair. Un contraste merveilleux qui leur allait à merveille.

« Chaque fois que je vous regarde, que je croise vos yeux... j'ai l'impression de n'être qu'une souris entre les griffes d'un chat... Vous représentez tellement dans notre monde alors que moi.... je ne suis rien. Les femmes comme moi n'espèrent rien des hommes comme vous... Vous toucher est un luxe que je ne peux m'offrir... C'est même indécent pour moi d'avoir votre compagnie, alors que je ne la mérite même pas. Alors imaginez un instant... Morghann, rien qu'un seul instant... ce que peuvent me faire vos lèvres sur ma nuque, vos bras autour de moi et votre corps collé au mien. »

Murmura t-elle à voix basse sans le lâcher du regard. Et il était si proche.... Comment en étaient-ils arriver à ça ? Ayzebel avait sans doute loupé certaines pages du chapitre. Ou bien elle rêvait encore ! C'est ça, juste un rêve !

« Cessez de me torturer. »

Lun 16 Nov - 0:17
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Morghann l'étreignait, avec une certaine bienveillance, baiser dans sa nuque. Il n'était pas un Earl assurément. Le Earl se seraient aigris rien qu'à songer à agir de la sorte. Morghann, lui, avait connu les soirées étudiantes, les embrassades, des accolades amicales. Il avait dormi sur quelques matelas étalés sur le sol où tous, bons amis, s'étaient agglutinés, usant d'un bras, d'une hanche au hasard comme oreiller. Il avait grandi autrement, son jumeau l'avait préservé des griffes de sa famille à un point tel qu'il n'avait d'Earl qu'un nom et une façade, ce même masque auquel Ayzebel avait été confrontée depuis le début. Mais maintenant, il n'avait plus lieu d'être et le nécromancien s'en montrait différent. Ce qu'il faisait ? « Je sers de para-cauchemar. » répliqua-t-il avec une ironie qui était bien la sienne, déviant le cauchemar comme on aurait dévié le tonnerre.

Il ne chercha pas à la retenir lorsqu'elle se défit brusquement de son étreinte clamant contre la chaleur ambiante. L'Earl fronça les sourcils puis s'amusa de la conclusion au point d'en sourire, conclusion qu'elle lui confirma rapidement. Ah... Les hormones. De sacrées petites bêtes. Ses prunelles noires fixait sa silhouette, des vêtements de Kessy vêtue. Il aurait menti à dire que ça ne lui faisait rien ressentir. Il le niait assurément, mais la voir porter les habits de sa défunte épouse le chamboulait. Il enfouissait ce remue-ménage tout au fond de son cœur, ne lui accordant aucune importance. Sa relation avec Kessy avait beau avoir été ambiguë, il avait tout de même passé plus de dix ans à ses côtés et ne pouvait pas oublier le cocon rassurant qu'elle avait toujours représenté. Un soupir et il redressa son regard sur son visage lorsqu'elle se retourna, bien qu'il n'en distingue pas forcément les formes dans cette obscurité.

« Si vous aviez répondu à cette étreinte, j'en aurai conclu que vous aviez effectivement besoin d'être rassurée. » Quant à plus ? Pourquoi en aurait-elle voulu plus ? S'imaginait-elle... L'idée lui vint, en effet, nourrissant son esprits de ces conséquences : « Et si vous aviez espéré plus... Je vous aurais rappelé que la voie que vous empruntez est fort ténébreuse. Qu'il n'était pas à envisager que ça finisse en 'ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants'. » Dans le meilleur des cas, ça aurait fini en 'elle fut sa maîtresse et eut beaucoup de bâtards', ça n'avait rien de glorieux et c'était le meilleur des scénarii. Il y avait tous les déboires horribles qui pouvaient en découler et ce n'était pas ce qu'il souhaitait lui infliger. Elle revint sur le lit. Il fixa longuement les yeux si clairs d'Ayzebel, buvant ses propos emprunts d'un sincérité pure. Elle le ramenait à leurs conditions réciproques, lui de si bonne famille à l'aura inatteignable et elle... La souris entre les griffes d'un chat. Il serra les dents à l'expression, loin de la cautionner. Il la torturait. Qu'y pouvait-il à présent ? Se retirer de sa vie et la laisser tomber ?

« Kessy était une humaine. Un simple humaine. » souffla-t-il tout bas comme si c'était la révélation de l'année. Kessy était plus que rien, encore moins qu'Ayzebel. Mais c'était elle qu'il avait épousée, elle à qui il avait donné un Earl démuni de magie, aberration, ignominie. « Pour leur propre sécurité, ma famille ici ne l'a jamais su, ne le saura probablement jamais. Howard me couvrait. Si j'étais resté à Last End, j'aurai... Été marié à un autre chat. Je vous aurais regardé avec dédain. » Il la fixait, silencieux un instant, songeur, pensée lointaine. Son jumeau l'avait préservé de tout ça et il avait pu passer dix années avec Kessy. Ça avait été beau, presque parfait et certainement d'avantage que ça ne l'aurait été s'il était resté ici. A présent qu'il était de retour, il fallait effacer ses rêves enfantins qui n'avaient plus lieu d'être. « J'apprécie la compagnie des petites souris. Elles ont ce charme et cette authenticité que jamais aucun chat ne pourra m'offrir. Jamais. » Il se leva du lit. Il la torturait et il n'était pas mal élevé. Il ne continuerait pas de lui faire mal à ainsi l'approcher.

« C'est entendu. Dormez. » fit-il, ordonnant, avant de se rendre dans le bureau de la pièce attenante. Il ne dormirait pas, pas après ça. Il ouvrit son ordinateur portable et s'assit dans son fauteuil de bureau, tâchant de se vider l'esprit. Rapidement, il retrouva cette Lucinda, cette sœur maudite, sur les archives de Scotland Yard. Il fixait ce visage, longuement, il ne la connaissait pas mais déjà, il la détestait. Dossier médical, comptes bancaires, plus encore, tout y passerait dans les prochains jours, ce n'était qu'une question de temps pour qu'il ne la connaisse comme un flic connaît un tueur en série. Quelques semaines, le temps qu'il obtienne ces informations auprès de quelques collègues bienveillants et qu'il les lise... Il referma son ordinateur après ses réquisitions faites et grinça des dents, plus énervé encore qu'il ne le fut un peu avant. Il réalisa que ça lui tenait plus à cœur que cela ne le devrait, peut-être parce que sa protégée était en danger et que ça l’irritait. Il revint dans la chambre à pas feutrés après seulement un quart d'heure, vérifier qu'elle s'était bien recouchée pour qu'il puisse lui aussi trouver un tant soit peu de repos dans son fauteuil. La nuit ne serait pas reposante pour lui.

Lun 16 Nov - 16:21
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« Être de rassurée de quoi ? A aucun moment je n'ai laisser entendre que j'avais ce besoin Morghann.... Vous êtes venu de vous même. »

Murmura t-elle doucement. Ayzebel dévisagea Morghann, encore et toujours, scrutant ses yeux sombre alors qu'il mentionnait le chemin difficile auquel aurait mener une éventuel relation. A quoi pensait-il ? Qu'au bout de leur seconde fois à se voir elle allait simplement chuter dans ses bras, amoureuse de lui à espérer un grand et beau mariage ? Les romances de contes de fées elle n'y croyait plus depuis longtemps. Ayzebel était plutôt partisan ne du 'faisons connaissance, laissons le temps faire son affaire, je n'attends rien de plus que ce que tu peux m'offrir'. C'était la meilleur des bases. Mais savait-il ? Morghann n'était pas télépathe, pas devin, il ignorait évidement sa façon de penser et de voir les choses.

« Les ténèbres, j'y suis depuis longtemps déjà, Morghann... Je suis assez grande pour faire mes choix et je ne crois pas au prince charmant ni aux parfaites idylles amoureuses. »

Et la tension grimpa d'un cran. Ils étaient passé d'une dispute à un moment de tendresse puis d'un moment de tendresse à une conversation ambiguë et presque glaciale. L'ascenseur émotionnel par excellence. Celui dont tout le monde se passerait bien. Incapable de dire ou faire quoi que ce soit, la sorcière entrouvrit les lèvres. Elle aurait voulu lui dire qu'il se méprenait, que ce n'était pas ce qu'il croyait... Mais quand le Earl annonça que sa femme était humaine, Ayzebel en fut perturbée. Grandement... Encore un point commun. Combien d'autre encore ? Se ferait-elle un jour à cette ressemblance qu'ils partageait tout les deux ? Probablement jamais. L'idée même d'avoir quelqu'un qui pense comme elle était perturbant. IL expliqua que le secret de l'humanité de son épouse avait été garder, auquel cas sa famille aurait affreusement mal réagit. C'était ça le plus effrayant... Quel était le prix à payer à rester proche de lui? Rien n'est éternel et tout fini toujours par se savoir. Combien de temps avant que son père et le reste de Earl ne découvre, même pour une simple amitié, qu'il la côtoyait ? La réaction d'Howard avait déjà été effrayante. Alors celle de Pryam... Le sourire d'Ayzebel disparut bien vite et son regard se baissa alors que Morghann complimentait indirectement Ayzebel. Du charme et de l'authenticité ? Elle en était dénué pourtant, non ? Ayzy le pensait... Mais Morghann lui semblait voir ce qu'elle était incapable de voir. Quand il se leva, la jeune femme tendit vers lui une main et souffla.

« Morghann, attendez je... »

Trop tard, l'ordre était donné et il disparut dans la pièce d'à côté. Les pires jurons passèrent dans l'esprit de la sorcière qui se maudit intérieurement pour avoir ainsi tout gâché. Pourquoi fallait-elle toujours qu'elle brise ces rares moment de paix ? Affligée par le départ du jeune Earl, la jeune femme porta une main à sa nuque, sous sa longue chevelure et effleura sa peau du bout des doigts, pile là où les lèvres du nécromant s'étaient posées. Elle pouvait encore sentir la chaleur de sa bouche et le piquant de son menton. Ayzebel secoua la tête... Elle s'en voulait terriblement. Infiniment.... Et Annabelle... L’esprit devait être là à la fixer, sans doute se gaussant pour cette belle vengeance qu'elle venait d'avoir. C'était mérité, Ayzy le savait. Elle se rallongea dans un soupir, le cœur serré de culpabilité. La nuit allait être longue... très longue.

Les minutes défilèrent et pas moyen pour la sorcière de trouver le sommeil. Toutes ses pensées étaient tourné vers Morghann présent dans la pièce d'accord.Il était si près et semblait pourtant si loin... Un nouveau fossé s'était creusé entre eux et c'était uniquement de la faute Ayzebel. Lorsque enfin la poignée s'abaissa et qu'il revint dans la chambre, elle se redressa aussitôt dans le lit, comme un prédateur aux aguets. Repoussant la couverture, la jeune femme se leva du lit et s'approcha du nécromant avec un regard lourd de sens.

« Morghann, je suis désolé… Je ne voulais pas vous blesser. »


Elle inspira doucement puis d'un geste lent et hésitant, elle tendit vers lui une main. Comme c'était dur d'oser le toucher... Elle prit doucement son bras et le guida vers le lit en reculant. Il était ici chez lui, et sans même qu'il n'ai à parlé elle avait devenir qu'il désirait son fauteuil. Il était hors de question qu'il échoue encore là-bas. Ce lit c'était le sien, il avait le droit d'être là et n'avait pas à croire que sa présence pouvait la gêner elle. Ayzbel pivota doucement pour grimper sur le lit, à genoux elle recula encore, tirant plus fort sur le bras du sorcier et souffla.

« Restez s'il vous plaît. »

Plongeant ses yeux dans les siens, la libraire soupira longuement avant de le lâcher.

« J'étais... Perturbée. Cela fait trois ans que personne ne m'a toucher... Alors un homme qui se glisse comme ça si étroitement contre moi, sans gêne, ni pudeur... Qui fait preuve de tendresse.... C'était nouveau. Je dois réapprendre à vivre ça... Vous comprenez Morghann ? Je ne savais même pas comment réagir alors... j'ai préféré mettre les choses au clair. Votre frère m'a prit pour une traînée qui voulait se glisser dans les draps de votre père.... Alors, finir dans les vôtres serait lui donner raison. Et ce n'est pas ce que je suis... ce n'est pas ce que j'attends de vous. Je mentirais en disant que votre étreinte n'était pas la chose la plus douce que j'ai sentit sur moi ces trois dernières années... Mais je dois... garder mes distances. »

Baissant les yeux à nouveau, Ayzebel s'assit sur le lit, repliant les genoux et joua avec un pan de soie de la chemise de nuit.

« Sauf que... je ne suis pas sûr d'y arriver. Prenez le comme vous voulez... je n'attends rien de vous. Pas d'amour, pas de romance, pas de sexe... Mais j'étais bien contre vous, Morghann. »

Lun 16 Nov - 17:45
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Morghann fut assez surpris de la voir aussi abruptement se relever du lit, tirer les draps et venir à lui. Ne lui avait-il pas dit de dormir ? Décidément, elle faisait sa diablesse et refusait de laisser les limbes du sommeil l'emporter. « Je ne suis pas blessé. » répliqua-t-il d'une voix sourde et grave. C'était faux, il l'était, mais il était aussi trop fier pour avouer en avoir pris un coup. Un chat avec des griffes. Voilà comment elle le voyait. Elle n'avait peut-être pas tord, il savait être perfide, vil et manipulateur. Son nom le devançait avant qu'il ne puisse faire quoique ce soit. Il n'avait, en fait, pas tant d'efforts à faire pour porter le masque de sa famille. Elle n'avait pas tord, au fond, mais il aurait aimé qu'elle, elle le voit autrement, après l'aide qu'il lui avait apportée. Était-ce trop difficile pour elle d'envisager qu'il soit différent ?

Elle prit son bras et docilement, il se laissa conduire jusqu'aux abords, ne sachant trop comment il devait prendre cette nouvelle invitation. Elle le faisait tourner en bourrique, pour l'Earl, c'était indéniable. Que voulait-elle exactement ? Elle appréciait son contact, lui disait de revenir mais dans un même temps s'éloigner. Elle voulait ses bras sans les vouloir, son attention peut-être, sa protection ? Il la fixa, alors qu'elle baissait la tête et triturait sa chemise de nuit. Que devait-il y comprendre ? Les femmes étaient si compliquées, elles ne pouvaient pas avoir un panneau clignant au dessus de la tête pour indiquer très clairement ce qu'elles voulaient. Il la fixait, silencieux, et ça dura bien dix longues secondes avant qu'il se saisisse le drap, s'assoie à genoux près d'elle, là où le drap était dégagé. Il tendit une main et on entendit le clic d'une chambre qui se verrouillait par télékinésie, non pas pour l'empêcher de sortir, mais pour restreindre l'accès à leur proximité. Il ne doutait pas toutefois que quelqu'un voulant entrer impérativement, entrerait.

Dans un silence presque religieux, il lui prit ses deux mains et vint lentement coller son front au sien, passant les mains qu'il s'était octroyées autour de son cou pour qu'elle s'y accroche. Il plaça une main dans le bas de son dos et l'attira à lui, contre lui, sachant que par réflexe elle s'accrocherait à lui. De son autre main, il rabattait les draps sur eux, se laissant retomber dans l'oreiller, sa dernière proie embarquée avec lui. Il la relâcha toutefois, fort peu décidé à en faire son repas. Allongé sur le flanc, tout près, il lui servait son bras comme coussin et glissa une main dans le milieu de son dos, ni absente ni provocatrice. Elle était là, simplement protectrice. Il déposa un baiser sur son front et ferma les yeux, le nez dans ses cheveux. Il sentait sa respiration dans son cou, la chemise de soie sous ses doigts qu'il avait fiévreusement plus d'une fois étreinte par le passé. C'était déstabilisant... Mais il l'acceptait. Si sa présence pouvait au moins aider Ayzebel à dormir.

Il ouvrit ses yeux noirs au premières lueurs du soleil, et distrait, il caressait ses longues boucles brunes. Il attendait qu'elle se réveille, n'osait perturber son sommeil pour une fois qu'elle l'avait et délicatement dégagea son étreinte pour aller prendre une douche. Il laissa longuement l'eau couler sur son visage après cette fin de nuit à avoir servi de... Doudou à une enfant. Elle le perturbait et il aurait préféré qu'il en soit autrement. Il revint, simplement vêtu d'un boxer. Un coup d’œil sur elle, presque fraternel, se demandant si elle dormait encore ou si elle feintait. Dans tous les cas, il n'allait pas falloir tarder à la sortir de son sommeil pour lui faire quitter le château sans encombre. Il enfila chaussettes et jean, T-shirt blanc encore à la main, il s'approcha d'elle, prédateur. Il caressa ses cheveux au niveau de ses tempes, dégageant son visage : « Ayzebel... » souffla-t-il bas avant de se rallonger à ses côtés, là où il avait dormi toute la nuit, mais cette fois au dessus des draps. « Je vais vous reconduire. » Chez elle, sans nul doute. Elle ne pouvait pas rester ici, sauf si elle voulait être brûlée vive. Ça n'était pour autant pas l'envie qui lui manquait de la garder à ses côtés encore un peu, juste à la contempler dormir, ce repos dont elle avait tant besoin.

Avec la même discrétion, ils reprirent le passage secret, il la déposa à la librairie, sans mot dire vraiment si ce ne fut un calme et sombre : « Appelez moi cette fois. »

Lun 16 Nov - 21:29
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Il n'y a de fin heureuse que dans les histoires - 2
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