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 One last Time | Ayzebel

Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
Tell me More : Humain détenteur du secret
PROFESSION : Anciennement professeur d'université de médecine
Crédits : Michael Fassbender - Avatar par Meri
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Anthony Earl

Il avait longtemps hésité à aller la voir, mais plus il voyait la date butoir approcher, et plus il se savait intérieurement convaincu que malgré le danger, il irait effectivement la voir. Le problème était que même s'il cédait au fait d'aller la voir, il aurait fatalement besoin de se prémunir contre la plupart des dangers qu'il encourait… Le Cénacle n'était pas moins puissant à Londres qu'à Last-End. Il était simplement plus sournois ici. La bonne nouvelle, c'était qu'ils ne seraient pas encore assez loin du cœur du monde de l'Envers pour que les moyens employés par ses ennemis soient au-delà de sa portée de simple mortel oublié par la magie. Il pouvait la rencontrer sans craindre outrageusement pour leur sécurité à tous deux, du moins s'il prenait ses dispositions et se montrait suffisamment précautionneux. Avec l'aide des cygnes, ce n'était pas hors de sa portée. Mais il avait encore du mal à franchir le pas. Il savait qu'il allait le faire, au bout du compte, mais son esprit rechignait à l'accepter et réfutait les arguments présentés les uns après les autres. Ironique et frustrant, tout de même, qu'il soit capable de débattre contre lui-même et de perdre. Il avait l'air fin… Fort heureusement, personne ne le saurait sinon lui. Les préparatifs avaient duré presque aussi longtemps que la controverse en question, et il se retrouvait donc subitement là, sur le seuil, les tripes en compote, à une journée de la grande annonce. Ce n'était pas tant la revoir qui le mettait si mal à l'aise que l'inextricable situation qui n'avait fait que se compliquer depuis quelques temps. Alors était-ce vraiment une si bonne idée d'être là ? Non probablement pas, et s'en serait une moins bonne encore que de confier ce qu'il comptait confier à Morghann. Mais il y avait de nombreux instants dans la vie où l'on ne faisait pas ce qu'il serait confortable que nous fassions… dans ces instants-là, on ne faisait que ce qu'on devait absolument faire, même contre toute raison.

Il inspira profondément et soupira de même, le regard tombant sur son avant bras couvert par le tissu de sa chemise. Rien n'était visible, et pourtant il sentait la fine bande tissée et imprégnée de sortilèges contenant les alarmants signaux qu'il avait développé depuis Décembre. Ayzebel ne verrait rien. Elle ne saurait pas, à moins qu'il ne décide de retirer la bande. Mais ce n'était pas dans ses projets. Elle avait bien assez de fardeaux et de raisons de s'inquiéter sans qu'il en rajoute une de plus sur ses délicates épaules. Non, si les raisons qui l'avaient poussé à venir étaient sérieuses, elles ne nécessitaient pourtant pas qu'il parla de ça. Cela était de toute façon… un secret qui ne durerait pas au-delà de la fin Mars. Pourquoi s'inquiéter de quelque chose qui ne pouvait durer ? Cela disparaîtrait définitivement, il en était certain. Parce qu'une fois Pryam vaincu, il n'aurait plus besoin d'une âme à brûler. Il pourrait abandonner cela. Commencer sa transition. S'il survivait même et si on le lui permettait. Pour l'instant il devait se concentrer. Il devait se concentrer parce que la porte s'ouvrait, que malgré ses protections et ses précautions il ne savait pas si elle serait tout de même en danger, parce qu'il ne voulait pas que Morghann en soit blessé, parce que ce serait certainement la dernière fois qu'ils se verraient tous deux et qu'il avait à la fois trop et pas assez à dire… Oui la porte s'ouvrait, et elle était là. « Euh… Canada ?... » Et sa langue venait de prendre des vacances en guinguette avec son cerveau. Il cligna des yeux, secoua la tête, ouvrit de nouveau la bouche et releva légèrement les mains, tournant de droite et de gauche. « Euh... » Il ne l'avait pas prévenu qu'il venait, ça aurait été dangereux, ça aussi. Mais comment il expliquait sa présence après ça ? Il n'avait pas non plus envie de mentir. Pas à elle, elle était son amie après tout. Finalement, après un long instant d'hésitation et de silence embarrassé, il réussit à offrir une phrase cohérente :

« Ok… Coucou ? » Il sortit deux poches de son sac, une poche de chockobons et une de chips au vinaigre « C'est super bon quand on les mange ensemble, sérieusement ! Alors... » Il fit une petite grimace comique et se balança doucement d'un côté et de l'autre un instant « Qu'est-ce que tu dirais de s'installer sur un canapé et de grignoter devant un film ? Et... » Il inspira et expira rapidement, avant de rajouter, comme une conclusion « Et on pourra papoter ? » Petit haussement de sourcils expectatifs alors il présentait ses cadeaux de visite. Une pensée parasite lui fit se demander si elle aimait les chips au vinaigre et son haussement de sourcils se transforma en froncement. « Enfin j'espère que tu aimes les chips au vinaigre. Sinon j'ai aussi des doritos, et euh... » Tournant la tête sur le côté il piqua du nez vers son sac encore ouvert et débordant de poches colorées « Et d'autres trucs. J'ai pris un peu de tout en fait. Je suis sûr qu'on aura tous les deux notre bonheur là-dedans... » Il releva les yeux vers elle et eut un petit sourire « Et j'ai un DDE avec plein de nouveaux films sympa...enfin j'en ai aussi des vieux, tu as déjà vu Tremor ? Il me fait mourir de rire à chaque fois... » Elle allait bien répondre hein ? Prenant un air gêné il fit après un instant long de silence « Ehm… tu… penses pouvoir ne pas me refermer la porte au nez ? J'aurais vraiment l'air con avec mes poches dans le couloir à sourire à une porte fermée »

Lun 20 Juin - 12:56
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Il y avait bien des manières de passer le temps. Pour la plupart des femmes, le temps libre était consacré aux tâches ménagères, du shopping, dormir... Quand l'on était pas occupé à devoir faire des pieds et des mains pour satisfaire un époux et gérer les enfants. Pour Ayzebel, c'était une autre histoire... Après avoir tout plaquer dans la hâte pour fuir Last End, il lui avait fallu très vite trouver un moyen de s'occuper pour ne pas devenir complètement folle dans cette ville à cause de l'ennui. Le temps libre, elle n'avait que cela... C'est pourquoi elle avait favorisé la reprise du piano, de loin son activité préféré mais qui n'avait pas été pratiqué depuis la mort de son mari et avait opté pour un moyen de passer ses nerfs, d'évacuer sa rage, sa peur et surtout.... Un moyen de se défendre.Dans un bruit sourd, le corps de la sorcière s'étala durement sur le ring alors que face à elle la boxeuse reculait, abaissant ses poings ganté alors que l’entraîneur frappait dans ses mains. Gémissant, Ayzebel roula sur elle-même, essoufflé et releva le visage. Karyne avait commencé les leçon un peu avant elle et semblait beaucoup mieux s'en sortir. Il faut dire que la polonaise avait un corps taillé au burin et une attitude plus masculine que féminine. Ayzebel soupira, se redressant en titubant puis s'approcha, levant les poings. C'était là un simple combat amicale, juste de l’entraînement, des combats auquel elle se livrait quatre heure par jours sans exception depuis un moins maintenant. Les coups reprirent, rapide, vif, fort. La douleur était moindre grâce aux gants mais bien présente... Mais la Tenak était une coriace, plus que la majorité des gens pouvaient l'imaginer. Finalement, le crochet du droit reçu par Karyne la fit reculer avant que Ayzebel ne frappe une seconde fois, loupant son coup avant de se prendre un coup similaire qui la fit reculer à son tour. Épuisée, les deux femmes se regardaient en chien de faïence, poing levé alors que l’entraînement siffla et lâcha, passant sous la corde.

« Aller ça suffit les filles. On arrête pour aujourd'hui. Annabelle, c'est mieux, mais t'as encore des progrès. Travaille ton jeu de jambe. »

Annabelle, c'est ainsi qu'elle se faisait appeler à Londres pour couvrir ses arrières. Oui, comme la mère de Pryam, cet esprit qui l'avait protégé durant des mois et avec qui elle avait fini par tisser un lien fort et agréable. Annabelle, comme les autres lui manquait énormément. Alors que la séance de sport prit fin, la sorcière s'empressa de prendre ses affaires et retourner chez elle, par chance le complexe sportif de box était à quelques minutes de chez elle et en moins de temps qu'il n'en faut, elle fut de retour, jetant son sac de sport au sol et retirant sa perruque blonde qu'elle jeta négligemment sur le canapé. C'est sans détour qu'elle fila droit dans sa salle de bain, attachant sa longue chevelure en un chignon avant de se glisser sous la douche. Son corps avait changer depuis qu'elle avait commencer les sport de combat, elle avait perdu pas loin de quatre kilos, ses muscles s'étaient affiné alors que sa peau affichait des marques violacé par endroit. Canalisé son énergie lui faisait un bien fou et étrangement, elle vivait un peu sa condition. Et dire que quelques semaines plus tôt, elle avait cet air de zombie mal dégrossis à cause de son don. Sortant de la douche, Ayzebel se posta face à sa glace, observant son faciès pâle puis les marques ésotériques sur son buste. Voilà une des choses qui la minait sérieusement... La vision de ces clés qui ornaient sa peau... c'était une image aussi inquiétante que néfaste, elle avait beau essayer, elle était incapable de se faire à leur présence et aux sensations qu'elles développait par moment sous sa peau.

Pourtant, loin de perdre le nord, Ayzebel détourna bien vite son attention, se séchant avant de s'enrouler dans un peignoir en satin qu'elle noua fermement puis s'empressa s'étaler sur son visage une épaisse pâte d'argile verte. Mourante certes, mais elle n'en restait pas moins une femme. Après l'effort le réconfort dit-on... Eh bien elle avait l'attention de faire honneur au dicton. Ce fut à ce moment là que quelqu'un toqua à la porte. Qui ? Aurelia ? Probablement, les deux femmes s'étaient lier d'amitié et c'était très souvent que la jeune fille débarquait ainsi à l'improviste. Soupirant, la libraire délaissa sa salle de bain et traversa le salon qui faisais aussi de cuisine et de chambre avant de filer droit vers la porte et entrebâiller celle-ci. Ce n'était pas Aurelia, non... Le sang de la sorcière se glaça dans ses veines alors que face à elle le réanimateur se tenait. Voilà des mois qu'elle ne l'avait pas vu, sa fuite avait été faite dans l'unique espoir que Pryam ne puisse le coincé en se servant d'elle comme moyen de pression. Et le voilà qui était là. Comment ? Pourquoi ? Une foule de question se bousculaient dans l'esprit de la sorcière qui était resté comme deux ronds de flan face à son ami qui semblait aussi enfantin que dans ses souvenirs. Coucou... ? Du Anthony tout craché, ça. Perplexe de l'avoir ainsi face à elle, sortit de nulle part, la sorcière resta silencieuse, suivant ses geste du regard alors que de ses poches ils sortit tout un tas de choses. Mais surtout... surtout... Il y avait... des....SCHOKOBONS. Ayzebel avait un amour très prononcé pour le chocolat, c'était encore un des meilleurs moyen de l'appâté... Une information qu'il faudrait donné à Pryam peut-être ? Pourtant la sorcière sortit bien vite de sa rêverie, levant une main et fit signe à son ami de se taire, son regard était quand à lui suffisamment froid pour être explicite. Oh Ayzebel et sa colère... S'en état devenu légendaire. Tendant la main, elle saisit Anthony par le col de ses vêtements et le tira soudainement dans l'appartement avant de jeter un dernier coup d'oeil méfiant dans le couloir et referma la porte dans un claquement. Jamais trop prudente, surtout lorsque l'on avait Pryam Earl aux trousses... Dommage pour Pryam, ses précieuses petites Tenak, ces servante... étaient des maîtresse dans l'art de la discrétion, Ayzebel devait lui donner du fil à retordre depuis plus d'un mois maintenant. Lentement, la femme pivota sur elle-même, portant sur son ami un regard triste avant qu'elle ne l'attrape pour l'enlacer. Il lui avait terriblement manqué, plus qu'elle n'aurait pu le dire avec des mots... Mais elle lui en voulait aussi, pour les risques qu'il prenait, pour mettre sa vie en danger.... recula le visage, elle le gifla soudainement, sans prévenir. La gifle avait résonné avec force dans la pièce.Il ne l'avait pas volé celle là... Pourtant à peine le coup était-il parti qu'elle se jeta à nouveau à son cou, enlaçant ses épaules, le serrant contre elle. Son comportement était à l'image de son chamboulement émotionnel. En cet instant il était d'autant plus difficile pour Ayzebel de retrouver sa sérénité. Dans un soupir triste, elle relâcha son ami et murmura enfin...

« Coucou. »

Plongeant ses yeux dans les sien, la sorcière avait bien du mal à trouver les mots, il faut dire qu'Anthony ne lui avait pas vraiment le choix en lui proposant des chips et des schokobons. Esquissant une moue ennuyé avant de tendre la main et de saisir doucement le paquet de schokobons avant de hausser les épaules.

« J'adore les schokobons. »

C'est sûr, ce n'était pas Morghann ou Howard qui aurait fait ce genre de cadeau. Morghann serait venu avec un paquet de préservatif et un cadeau probablement hors de prix, Howard quand à lui aurait justifier lui offrir bien assez en la gratifiant de sa présence de Lord et lui donnant de son temps. Hors avec Anthony, ce qui était merveilleux, c'était cette innocence. Cette sincérité décapante qui faisait de lui une tête à claque mais aussi la plus fabuleuse des personnes. Pour rien au monde elle ne voulait perdre son ami et c'était bien pour cela qu'elle ne comptait pas se laisser avoir par Pryam. Reniflant faiblement, Ayzebel haussa doucement les épaules et murmura timidement.

« Désolé pour la gifle... C'est parce que je suis contente de te voir. Enfin... je te rappe par parce que je suis contente hein... mais parce que je suis aussi en colère... et inquiète. Mais.... enfin, tu comprend ? »

Serait-il meilleur en décryptage de comportement féminin que ses frères ? A n'en pas douter une seule seconde. Ayzebel eu un vague sourire qui se transforma rapidement en rire, un vrai rire qui venait du cœur alors qu'elle fixa son ami avec un œil pétillant avant d'agiter sa main devant son visage couvert d'argile verte.

« Pardon, je suis pas vraiment présentable là... Tu as pas spécialement choisis le bon moment, je ressemble à schrek. »

La sorcière soupira doucement, s'éloignant de lui et déposa le paquet de chocolat sur la table basse près du canapé et se tourna doucement pour s'y asseoir en douceur, observant toujours son ami mais avec plus de sérieux cette fois.

« Qu'est-ce que tu fais là Anthony... ? Comment est-ce que tu m'as trouvé ? »

Lun 20 Juin - 14:25
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Elle allait fermer la porte, c'était pratiquement certain, elle allait fermer la porte. Zut alors. Il allait avoir l'air tellement con.. est-ce qu'il avait moyen de bloquer la porte à temps ? Avec le pied peut-être, mais ça ferait mal. Il manquerait plus qu'ils attirent du monde et ça finirait avec lui en taule pour stalking ou agression. Alors là oui il aurait l'air bien con tout de même. Remarque, Pryam aussi vu qu'un banal poulet aurait réussi là où ses hommes avaient échoués. Ou alors ça l’émouvrait et elle le soignerait ? Oui enfin bon c'était vraiment le pire des scénarios. Enfin pas qu'elle fasse l'infirmière ! Howard en infirmière, ça c'était le pire des scénarios pour ça, pas elle ! Non mais tout ça, qu'elle lui referme la porte au… elle ne l'avait pas toujours fait. Ils allaient continuer de se regarder comme ça encore un moment ? Il devait dire un truc ? Aller, un truc à dire… « Euh j'ai pas prévu les boissons mais ça peut s'arr... » Coupé dans son élan par Ayzebel qui s'accrochait à lui, il ouvrit des yeux ronds et bafouilla un bref instant. Il resta là, les bras relevés, poches à chaque patte et ne sut pas trop comment réagir, refermant gauchement les bras sur elle après une longue minute, légèrement déstabilisé par la réaction… mais déjà, elle lui et échappait, et… « AIEUH ! Mais merde ! » Mais ça faisait mal ça !! Qu'est-ce qui lui prenait exactement ? Ça allait être comme ça à chaque fois qu'il venait la voir ? La première fois qu'ils s'étaient rencontrés, elle l'avait menacé, quand il était venu voir si elle allait bien en Décembre, elle lui avait sauté à la gorge, et maintenant elle le giflait ! Mais bon sang, elle aimait vraiment s'en prendre à lui ! Pourquoi toutes les femmes auxquelles il s'attachait devaient réagir ainsi ? Pourquoi ? Merde ça faisait vraiment mal… une petite seconde, pourquoi elle l'enlaçait de nouveau ? Et depuis quand il était à l'intérieur ? Il avait si peu payé attention à son entourage pour raté le moment où il avait passé la porte ou quoi ? Enfin dans son état c'était sans doute le cas…. A nouveau, il resta les bras ballants un instant, avant de l'étreindre à son tour, les poches toujours fermement dans les mains, ce qui devait donner un aspect comique à la chose. L'entendre lui répondre enfin avec des mots le fit partir d'un petit rire de dérision et il la berça légèrement avec un long soupire, juste quelques instants avant qu'il ne la relâche en la sentant bouger.

Ils se regardèrent yeux dans les yeux et un léger sourire vint s'accrocher à ses lèvres tandis qu'il la contemplait, semblant soudain plus vieux et fatigué malgré le pétillement de ses prunelles. Son rire revint quand elle prit les sucreries et il les lui abandonna avec un air de mini triomphe, mimant la fierté. « J'étais sûr que tu aimais ça » De sa main libérée, il vint de frotter la joue. Il la sentait encore picoter. Et chauffer. Aie… il était un homme battu. Définitivement. Ça méritait presque qu'il en boude. Il jeta cependant bien vite aux orties l'idée en la voyant renifler. Non, elle n'allait pas pleurer tout de même… si ? Il haussa les épaules à son tour et déposa le paquet de chips ainsi que son sac à dos qui sonna plein contre la table basse du salon. « Oui, ne t'en fait pas » Avec son éternel sourire il la taquina un peu « Tu as des arguments frappants » Oui il comprenait, pas vraiment difficile à comprendre en vérité… c'était autant pour cela qu'il avait aussi hésité à venir. Il n'aimait pas la voir comme ça par sa faute. Un nouveau soupire et il s'installa par terre, en tailleur, adossé au côté du canapé, comme s'il était chez un vieux copain d'école, ne la quittant pas des yeux. Elle riait… exactement comme la première fois qu'ils s'étaient parlés, Anthony la trouvait bien plus jolie avec un rire aux lèvres. Ça lui donnait un charme différent de la statue austère qu'elle était en règle générale. Il en sourit plus franchement. Soudainement, pourtant, il émit un son comme un grognement mêlé d'un contentement et il pouffa : « J'adore Schrek ! C'est un de mes dessins animés préférés ! Surtout le premier. Tu sais que j'ai essayé de gonfler un crapaud comme Schrek une fois ? » Il déplia une jambe pour se mettre plus à l'aise, ignorant sur le coup la question qu'on lui posait « Je venais de montrer Schrek à ma fille pour la première fois. Elle était aussi fana que moi et elle a tellement insisté que j'ai finis par accepter d'essayer. N'essaye JAMAIS d'embrasser un crapaud ! » Il grimaça au souvenir et un frisson le parcourut…

Puis, il redevint sérieux. « Ouai… bref » Soupirant légèrement, il reprit d'un ton moins passionné « Pour te répondre je t'ai trouvé très facilement, j'ai d'excellents alliés, forcément tu te doute bien, devoir faire face à Pryam et ses cohortes, mieux vaut être bien entouré… Quant à savoir ce que je fais là... »  Il prit un air un peu ennuyé, de celui qui ne sait pas quels mots utiliser, et se gratta la nuque un instant en contemplant le vide. Que dire, vraiment ? Il se releva finalement et l'observa avec un mélange de sérieux, de nonchalance et d'excuse. « Je voulais simplement… voir si tu allais bien, si tu avais trouvé un peu de la paix que tu mérites, avoir de tes nouvelles puisque tu ne peux pas me joindre... » Il y eut un instant, puis il décida d'ouvrir les vannes et d'être totalement sincère « Et je suis aussi venu car il s'est passé énormément de choses à Last End et que je ne sais pas si on pourra se revoir avant longtemps. Notre dernière rencontre a été plutôt houleuse, je voulais au moins partir en nous offrant à tous les deux les meilleurs souvenirs possibles. Et je voulais aussi… » Il se massa l'arrête du nez « Je sais que c'est un sujet sensible mais je ne voulais pas partir me battre sans que tu saches la vérité sur ce qui s'est vraiment passé en Septembre. Le fait que tu m'accuses d'avoir tué ces gens en Décembre… ça ne m'a pas quitté Ayzebel… ils ne m'ont pas quitté non plus… alors je me suis dis que comme ça... » Elle ne le verrait plus comme un fou meurtrier.  

Lun 20 Juin - 15:51
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Si ça faisait mal?évidement, sur une gifle d'une personne qui faisait de la boxe depuis plusieurs semaines... Autant dire que la claque était aussi force que celle d'un homme. Ayzebel n'y avait pas été de main morte, c'était le cas de le dire. Par chance, il ne lui tenait pas rigueur de ce chamboulement émotionne et l'étreinte donné sembla rassurer Anthony alors que la sorcière avait purement et simplement ignorer sa chouinerie concernant la gifle largement mérité. Le laissant s'installer, Ayzebel ne fut pas surprise de voir qu'il le faisait au sol, comme un enfant ?. Anthony était un grand enfant, il avait beau être redoutablement intelligent, séduisant, ce côté enfantin faisait son charme à n'en pas douté. La comparaison avec schrek le mit dans tout ses états et souriant, la sorcière se dandina sur place, gémissant à son tour, pleine d'entrain.

« C'est vrai ? Moi aussi j'adore ! J'essayais de chanter comme Fiona ! Enfin la seule chose que j'arrive à faire comme elle... c'est faire exploser des trucs... mais moi c'est parce que je chante mal. »

Évidemment, tout le monde n'était pas doté du talent de la chanson. Ayzebel avait certains talents comme tout à chacun mais clairement, sa voix semblait être fait uniquement pour hurler sur les gens. Ah, ces colères, encore et toujours... C'est sûr qu'elle était loin d'être frêle, la petite sorcière. Alors qu'elle riait de bon cœur, ce même rire diminua et devint soudainement nerveux.

« AHAHAHAHA ! »

Non, ce n'était pas l'histoire du crapaud qui la faisait rire ainsi, mais bien la bombe lâché dans la phrase, comme si de rien n'était.

« Ahahahah... Tu as une fille.... ahahah ! Une fille ! Ahahaha.... ahah.... »


Son rire redoubla alors que son regard se fit plus dur, assassin presque. Elle posa sa main sur l'épaule d'Anthony, continuant ce rire nerveux, trahissant une crise de nerf pouvait éclater à tout instant.

« Ahahahaaaa ! Tu es papa ! Ahahaha !!!»

La pression sur l'épaule du réanimateur se renforça, devenant sans doute plus douloureuse que la gifle. Pourtant cette poigne était à demi-volontaire, trahissant surtout une colère et une surprise qui avait bien du mal à passer. L'info était dur à avaler, aussi violente que surprenante. Se penchant vers lui, toujours sujet à ce fou rire nerveux et colérique, Ayzebel lâcha.

« AHAHA... Et tu m'annonce ça comme ça.... ahahah ihihihi !!! Je vais te tuer si fort.... »

Pauvre Anthony, s'en était presque à lui faire regretter Pryam. La crise d'hystérie d'Ayzebel avait ce côté effrayant et peu rassurant. Pourtant, elle retira sa main, trouvant la force de calmer son rire bien que gardant un sourire crispé au visage. Ce n'était pas le moment de craquer, il fallait qu'elle se maîtrise. Laissant son ami parlé, la sorcière l'écouta attentivement avant que son sérieux ne revienne au grand galop quand il justifia la raison de sa présence. Secouant la tête, Ayzebel soupira, comme si le poids du monde pesait sur ses épaules.

« Tu n'aurais pas dû venir Anthony... J'ai fuit pour te protéger... Je ne suis pas idiote, je sais que je suis pour Pryam, un moyen de faire pression sur toi. La meilleur chance pour toi de t'en sortir, c'est que l'on reste éloigné l'un de l'autre. »

Aussi douloureux cela puisse t-il être. Ayzebel ne prenait aucun plaisir à cela et malgré l'art qu'elle avait de se mettre dans le pétrin, elle était prête à beaucoup pour sauvegarder la vie de son ami. La sienne en revanche, avait grandement perdu de sa valeur lorsqu'elle avait découvert être condamné. Pryam jouerait la dessus, elle en était presque certaine. L'effroi par la peur de la mort, mais le patriarche ignorait qu'à présent, elle n'avait plus rien à perdre. Pourtant, savoir Anthony ici lui faisait du bien, le manque était une chose difficile à vivre, peu importe ce dont il était accusé... Ou de quoi elle l'avait accusé, comme il le souligna. Cette nouvelle révélation fut aussi rude que la gifle qu'elle lui avait collé plus tôt. Au moins il n'y passait pas par quatre chemins... Accablé, la sorcière enfouie son visage entre ses mains, ses coudes en appuie sur ses genoux et soupira longuement. Cette révélation causait des ravage en elle, aussi bien de soulagement que d'angoisse.

« Tout cela... ça sonne comme un adieu, n'est-ce pas... ? »

Il parlait comme s'ils ne se reverraient pas du tout. Est-ce qu'il préparait quelque chose ? A n'en pas douté. Dans un long soupir de lassitude, Ayzebel se leva et fila droit vers sa salle de bain pour ouvrir en grand le robinet d'eau froide. Clairement, il lui fallait digérer cela, se rafraîchir les idées.... Et aussi retirer l'argile de son minois. Frottant énergiquement son visage à l'air fraîche, la sorcière se débarrassa rapidement de son soin et tenta tant bien que mal à reprendre contenance avant de jeter un coup d'oeil dans le miroir tout en tamponnant son faciès à l'aide d'une serviette. Chose faite, elle ressortit de la petite pièce, laissant ses pieds nus glisser sur le lino de la pièce principale et ouvrir un placard pour en sortit une bouteille de vodka avec un verre. Un travers qu'elle avait prit avec Belial, mais aussi quand Howard l'avait forcé à boire de l’alcool, réussissant à soulager ainsi la douleur provoqué par sa magie. Alors oui, parfois quand les choses n'allait pas très bien... Elle ne se contentait plus d'un verre de vin mais passait au cran au dessus. Par nécessité... Là en l’occurrence, pour calmer ses nerfs à vif. La gorgée de vodka qui fut avalée lui arracha une faible grimace avant qu'elle ne pivote vers Anthony,soufflant.

« Bien... je te crois, cela me rassure même... Mais je veux toute la vérité Anthony... J'en ai marre des mensonges et des non-dit... c'est entrain de me bouffer, je m'en ruine la santé... Alors tu vas droit au but et sans détour. Si ce n'est pas toi qui a causé ces meurtres... Qui l'a fait ? Pourquoi ? Et toi, pourquoi en prendre la responsabilité ? Est-ce que l'on te force ou bien tu as quelque chose à y gagner ? Pourquoi Pryam veut te mettre la main dessus ? Un rapport avec ce dont tu es accusé ou bien y a t-il une autre histoire qui s'ajoute à celle-ci ? Qu'est-ce ton père va y gagner, lui aussi ? »

Une moue de dégoût passa sur le visage de la sorcière qui baissa les yeux pour fixer l'alcool stagnant dans son verre. Pryam... Il y avait tellement de chose qu'elle aurait voulu lui dire à celui-là, ou lui faire même... L'esprit de la sorcière était chaotique à cet instant, entre les questionnement, la peur, les émotions sans dessus-dessous... Esquissant un vague sourire, sans détacher le verre du regard pour en pas avoir à affronter celui d'Anthony, elle demanda faiblement.

« Et la mère de ta fille... ? Ta femme, je présume... »

La boule dans son ventre se renforça avec violence. La jalousie la gagna avec une force rare, une jalousie qu'elle tenta immédiatement étouffer... En vain.

Lun 20 Juin - 23:16
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Il n'avait comprit la bourde qu'en la voyant se mettre à rire. Et il s'en était voulut de ne pas avoir fait plus attention. Pendant un bref instant, il s'était sentit bien, et avait baissé sa garde. Exactement comme avec Morghann. Et il avait fait une erreur. Ouvrant légèrement la bouche, il se garda bien de dire quoi que ce soit. C'était sortit tout seul, naturellement. Ça n'aurait pas dû. Il n'avait eut aucune intention de parler de cela tout simplement parce que c'était trop dangereux… c'était de sa fille, dont il s'agissait. La mettre plus en danger qu'elle ne l'était déjà représentait tout ce qu'il voulait éviter. Et pourtant il avait fauté. Ne voulant pas aggraver les choses, il resta silencieux, soutenant la sorcière et posant une main sur la sienne. Il resta là, à l'observer, calmement, jusqu'à ce qu'elle se calme et soit capable d'écouter. Il lui caressait la paume avec douceur, semblant ne pas réagir à ses mots, ou ses gestes, si ce n'était en lui offrant un appui stable autant physiquement que moralement. Et quand il estima qu'elle était de nouveau réceptive il termina. Et il la laissa appréhender ce qu'il disait, attendit sa réponse, sachant qu'elle viendrait. A ses lèvres, son sourire toujours accroché, comme une parade contre le mauvais œil, contre la misère qu'il semblait toujours traîner. « Oui, ça sonne comme un adieu » ça pourrait en être un malheureusement. S'il ne réussissait pas son coup, fin Mars. S'il tombait alors ce serait un adieu. Le dernier instant de liberté. Il la laissa aller, attendant seul dans le salon. Un soupire lui échappa et il laissa sa tête retomber en arrière, contre l'accoudoir du canapé. Il ferma les yeux pendant un moment, écoutant simplement et laissant son esprit vagabonder. Il avait imaginé ça un peu autrement… mais tant pis, personne ne pouvait rien y faire.

Lorsqu'elle revint, il se redressa et l'observa, grimaçant légèrement en la voyant boire. Ça, ce n'était pas la meilleure des habitudes. C'était même potentiellement mauvais pour la santé. Mais qui était-il pour le lui dire ? Peut-être quelqu'un qui, justement, en savait long sur ce qui pouvait détruire la santé ? Il soupira plus profondément, plus lourdement… toutes ces questions, et pourtant de toutes, la dernière était sans doute la pire. La pire pour lui. « Oui, ma femme. Leanne. Je l'ai abandonné. Elle me déteste... » Son sourire se fit dérisoire et il haussa les épaules « Je le mérite » On ne pouvait pas dire le contraire. Ce qu'il avait fait n'était pas ce qui attirerait la sympathie de qui que ce soit et il en avait parfaitement conscience. Il ne demandait pas qu'on l'épargne. Il ne fuyait pas sa responsabilité. Mais ça l'étonnait, qu'elle lui demande ça. Sa réaction au sujet de sa fille l'avait étonné aussi. Qu'est-ce qui lui tenait tant à cœur dans tout ça ? Pourquoi elle s'en rendait à ce point malade ? Est-ce qu'elle le savait elle-même au moins ? « Quant au reste...et bien... » Il se massa le cou, toujours à sa place. Il laissa son regard se porter loin, dans le vide. Pensif. Il ne pourrait pas lui dire tout ce qu'elle demandait. Non. Mais il comptait lui en dire une partie. C'était aussi pour cela qu'il était là. « En premier lieu, je comptais tenter une approche pacifique de ma famille avant tout le reste. Je voulais les convaincre, plus que tout le reste. Je voulais qu'ils m'acceptent, et je pensais que s'ils pouvaient m'accepter, alors ils pourraient m'écouter... » Son visage se ferma et il souffla un rire, un petit mouvement de la tête, en avant, l'accompagnant.

« Je savais ce qui me desservait. J'étais un Oublié… mais pendant des années, j'ai travaillé à trouver une solution à mon… handicape. Et j'en avais trouvé une... » Son regard se fit à la fois lointain et vivant, emplit d'intensité. Sa voix était lente, mesurée mais vibrante. « J'avais réussi à… faire revenir les morts, sans être nécromancien. La formule n'était pas parfaite, mais elle fonctionnait. Je tenais ma clef pour être reconnu, du moins c'est ce que je pensais. Mais je voulais… parfaire mon œuvre, je voulais qu'elle soit parfaite, pour être présentée à ma famille. Le problème, c'était que les cadavres n'étaient pas assez frais. La formule ne tenait pas plus de quelques minutes et le réanimé n'était pas cohérent… je voulais… je voulais prouver que je faisais aussi bien qu'eux... » Il baissa la tête, se passa la main sur le visage et serra contre son cuir chevelu, le bras tremblant légèrement, les traits durs. « Je n'ai pas trouvé la réponse tout seul. Je nageais dans la mélasse. Mais quelqu'un m'a aidé. Et m'a convaincu de tenter d'injecter la formule à un mort tout juste trépassé. A peine quelques minutes. Il n'y aurait pas plus frais » Il déglutit, se sentant mal, mal à l'aise. Une sueur froide lui coula dans le dos et pourtant, il avait l’impression de crever de chaud. Impossible de rester complètement immobile. Impossible de sourire maintenant. « Je l'ai fais… Ayz', je l'ai fais. J'ai injecté la formule, et bon sang… ça a marché… il est revenu à la vie, parfaitement conscient...»

Il se releva d'un coup, fit les cents pas « Mais il… il était aussi… différent » Il s'arrêta de nouveau, et tourna lentement les yeux pour l'observer, attéré. « Il était sauvage. Il avait soif de sang, et faim… Ayz' et il était plus fort que moi, tellement plus fort. J'ai essayé de l'arrêter. J'ai essayé de le rattraper, impossible ! J'ai fais ce que j'ai pu… et lorsque la police m'a rattrapé je me suis rendu compte que j'étais seul, il m'avait glissé entre les doigts. Il avait disparut. J'étais perdu, j'étais paniqué… » Il secoua la tête « J'ai pensé… qu'il fallait que je tire le meilleur de ce désastre alors j'ai changé tous mes plans à la dernière minute. C'était… c'était une autre façon de procéder... » Il éleva les bras, les laissa retomber, impuissant « J'endossais le rôle d'un monstre. Mais si ça pouvait me servir… J'ai… fais ressortir tout ce que je ressentais, toute la souffrance causée par mon père, par mon statut, par ce que j'avais vu… J'ai donné libre cours à ma colère, à mon chagrin et je me suis fait monstre. Parce que c'était mieux que rien, mieux que sombrer immédiatement. Et parce que… je ne voulais pas que l'on sache ce que j'avais fais. Je voulais retrouver ma création et la détruire. L'effacer de ce monde. C'était… une hérésie. C'était… une atrocité, quelque chose qui ne devrait pas exister. Je le devais... » Il s'adossa au mur le plus proche, épuisé « C'était mon devoir. Le problème c'est qu'il… il est plus malin que je ne le pensais... » Il croisa finalement les bras après un instant. « Voilà… tu sais tout... » Il en était malade, de lui raconter tout ça. Mais il était plus malade encore qu'elle le pense coupable.

C'était la première fois qu'il racontait la vérité… et c'était comme rouvrir une horrible blessure…

Mar 21 Juin - 16:45
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Le regard de la sorcière s'était définitivement perdu dans sa contemplation, observant le liquide parfaitement translucide mais à la forte teneur alcoolisé. Les pensées dans son esprit se bousculaient. Il avait une fille, il avait une femme... Sans qu'elle n'en comprenne la raison, Ayzebel se sentait mal à cette idée. Pourquoi ? Parce qu'il le lui avait caché ? Ou peut-être était-ce autre chose ? Il y avait cette jalousie qui continuait de remuer ses tripes... C'était idiot, Anthony était son ami, de quel droit pouvait-elle être jalouse ?  Non pas de lui... Mais d'elle. Cette femme qu'il avait abandonné pour une obscure raison qu'il ne mentionna pas. Jamais Ayzebel n'aurait imaginer qu'il soit ce genre de personne, sauf qu'il l'avait fait pour la protéger. L'aimait-il encore, sa femme ? Cette question elle n'osa pas la posé, cela aurait été déplacé, inconvenant. Ravalant sa jalousie, la sorcière se décida enfin à bouger pour boire une longue gorgée de vodka avant de lâcher simplement.

« Oui tu le mérite. Tu sais mieux que personne ce que cela fait d'être abandonné... cependant, je ne doute pas une seule seconde que tu ai fait cela pour une bonne raison. »

Et le sujet fut clos. Inutile d'avoir à tergiverser plus que nécessaire... Cela ne la regardait pas après tout. Tant bien lui fasse, il avait une famille à moitié détruite, mais au moins il en avait une, Ayzebel ne pouvait que lui souhaiter de la réparer et d'être heureux. C'était un luxe qu'elle ne pouvait pas s'offrir, sans doute que sa jalousie était-elle tourné un peu vers lui aussi... Silencieuse et patiente, la sorcière écouta attentivement le récit de son ami qui se livrait sans détour. Il exposa son ressentit, les faits et lâcha la vérité cacher derrière ce drame qui inquiétait tout le monde depuis des mois. Elle avait apprit à ses dépends que jouer avec la mort n'était vraiment pas une chose à faire.... Anthony avait été idiot de se livrer à ce genre de jeu, surtout pour quelqu'un qui n'était pas censé pouvoir pratiquer la magie. Mais elle comprenait son désir de vouloir être reconnu par sa famille, elle-même avait tellement désiré que sa mère ne la voit pas comme une ratée, son bannissement n'avait fait que la conforter dans cette idée. Pourtant Morghann et Howard, Anthony aussi, avait doucement mais sûrement, commencé à la ramener sur la voix de la raison. Howard surtout, qui avait eu des paroles qui l'avait fait vibrer jusqu'à l'âme. Il avait, en très peu de temps, permis à la sorcière de voir les choses sous un autre angle, depuis, elle n'en vivait que mieux. Mais Anthony était rongé par une puissante culpabilisé, chose que Ayzebel pouvait aisément comprendre au vu du carnage qui avait été engendré. Il n'avait certes pas commis les meurtres lui même, mais s'en était rendu complice pour le simple fait d'avoir créer le monstre qui les avait commit. Dans un soupir, la sorcière s'approcha, prenant place sur le canapé et déposa son verre sur le table basse avant de murmurer avec un calme et une sérénité qui tranchait curieusement avec son fou rire nerveux lâché précédemment. Cette fois il n'était pas question de lâcher sa colère, il était question d'épauler un ami qui avait besoin d'une oreille attentive, un ami qui avait suffisamment confiance en elle pour partager la vérité qui ruinait sa vie depuis des mois.

« Combien de fois devrais-je te dire que ce n'est pas un handicape ? Anthony, tu es ce que tu es... Tu n'as rien à prouver à qui que ce soit, encore moins à ta famille. C'est eux qui t'ont abandonné. Ta vrai force n'est pas dans ton héritage magique, ta force à toi c'est ton humanité. Ne le vois-tu pas... ?  Ne vois-tu pas l'homme que tu es... ? Ta bonté, ta candeur, ta compassion... C'est ce qui font l'homme que tu es. Tu cours après des chimères, en voulant devenir un Earl, tu vas perdre ce qui fait de toi l'homme que tu es. Ne cherche pas à leur ressembler... jamais. »

Ayzebel pivota le visage, plongeant ses yeux clair dans ceux de son ami avant de tendre la main, la glissant dans ses cheveux court avec une tendresse toute particulière.

« Un homme sage m'a dit récemment que... Toute vie avait de sa valeur. Je veux que tu gardes ces mots en tête Anthony... Le sang des Earl coule en toi, mais ta magie à toi... Cette la vie, certainement pas la mort. Que mes ancêtres m'en soit témoin, tu n'as rien à voir avec cette maudite famille.»

Un sourire se dessina sur ses lèvres pâles alors que sa main migra lentement jusqu'à sa joue, la frottant de son pouce. Ces mots, elle les tenait de Howard et cela faisait des semaines qu'elle se les répétait comme un mantra. Ils avaient été sa lumière dans les ténèbres, lui avait donné la force de se battre, de vivre. La libraire voulait qu'Anthony s'en imprègne, qu'il surmonte ce qui le rongeait, qu'il ne perde pas de vu ce qu'il était vraiment. Retirant sa main, la sorcière saisit à nouveau son verre pour y tremper les lèvres et continua.

« En ce qui concerne ta créature.... Tu ne l'a toujours pas retrouvé, n'est-ce pas ? N'y a t-il personne parmi tes alliés à qui tu fasse suffisamment confiance pour t'aider à la retrouver ? »

L'idée de savoir cette chose toujours en vie et en balade lui arracha un long frisson. La sorcière se pencha, saisissant son sac à main et en sortit un paquet de cigarette dont elle sortit l'un des tube avec un briquet. Mauvaise habitude, mais ses nerfs avaient besoin d'être calmé. Navré pour Anthony... Allumant la cigarette, Ayzebel la glissa entre ses lèvres avant de s'enfoncer dans son canapé, observant le vide face à elle. Dans sa tête, elle se remémorait des années de connaissances stocké dans son esprit, quelque chose qui puisse servir à Anthony pour lui venir en aide. Malheureusement la nécromancie n'était pas son rayon, elle n'en avait été que la victime, un dommage collatéral. Pourtant Ayzebel était bien décidé à trouver une solution. Soufflant sa fumée, elle prit la parole, réfléchissant profondément.

« Bon, résumons... Tu as usé de nécromancie pour la ramener à la vie, mais elle... ou il, est doté d'une conscience qui lui est propre. Tu n'avais pas les connaissances et la puissance nécessaire pour pour la soumettre... C'est ici que ça coince. Mais si elle a sa propre conscience, alors elle a peut-être encore à l'esprit des brides de son vivant... Tu sais, des souvenirs, probablement. Pourtant je doute qu'elle doivent pensé comme un humain... Ou plutôt un être vivant. Mais ces souvenirs doivent être son seul repère dans la ville, ça doit être sa dernière trace d'humanité... Si toute fois ma théorie est bonne. Cela expliquerait cependant sa capacité de raisonnement, à se camoufler et échapper aux autorité et à ta vigilance. As-tu essayé d'en savoir plus sur cette personne, lors de son vivant ? Il y avait peut-être un lieu qu'elle favorisait, un endroit qui lui donne une sensation de sécurité... C'est peut-être un bon début pour commencer des recherches... ? »

Doucement, elle se penche, tendant le bras pour laisser les cendres de la cigarette tomber dans un cendrier en verre sur la table basse. Ayzebel n'était pas bien sûr de qu'elle disait, après tout, qui pouvait savoir ce qui se trouvait dans la tête de cette créature ? Avait-elle encore une once d'humanité, si oui, où se situait cette limite, comme l'exploiter ? Le seul à même de répondre à cela était encore son créateur. Ou bien.... Fronçant les sourcils, la sorcière glissa un regard en biais vers son Ami puis elle se leva doucement, s'éloignant pour aller ouvrir une fenêtre et débarrasser l'appartement de l'odeur de tabac puis elle pivota, lui tournant le dos pour poser son fessier sur le rebord de celle-ci avec nonchalance, continuant de fumer tranquillement. Dardant à nouveau son regard clair sur l'oubliée, la sorcière le fixa avec sérieux, méfiance, le jugeant en silence comme un prédateur affamé puis lâcha à nouveau, le questionnant.

« Tu as dit que quelqu'un t'avais aidé... La nécromancie n'est pas un art à la portée de tout le monde.  Qui t'as donné la solution, Anthony... ? J'ai comme la sensation que cette personne serait parfaitement capable de t'aider.... Non ? Mon chéri, je n'ai pas la puissance de tes frères, de ton père... Mais je suis loin d'être une idiote... Je suppose que cette histoire contient des détails que tu ne peux ou ne veux pas révéler, même à moi ? »

Mar 21 Juin - 18:05
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Il la laissa parler sans rien dire, dos contre le mur, les épaules sensiblement arquées vers l’avant, la tête à demi penchée, son regard à présent rivé sur le sol. Il ruminait chaque instant de la catastrophe depuis des mois, mais s’y ajoutait maintenant l’impossibilité de conduire cette rencontre comme il l’entendait. Dans l’impossibilité, également, de transmettre ce qui était réellement important à ses yeux. Elle n’avait pas à se mêler de sa traque, c’était trop dangereux et surtout c’était son devoir à lui et a personne d’autre. C’était lui qui avait commis une terrible erreur et c’était donc lui de la réparer. Mais en même temps, il était sur tous les fronts à la fois et c’était difficile à gérer. Il ne pouvait pas s’occuper de sa guerre et du monstre en même temps. Et pourtant, tourner le dos à l’un ou l’autre serait bien trop dangereux, bien trop risqué. Il devait continuer de jongler entre ses différentes obligations aussi longtemps qu’il le faudrait. Il n’y avait aucun autre moyen. Un instant, il se sentit malade alors qu’une idée se faisait un chemin glacée dans ses pensées. Il n’avait pas pensée à dissimuler sa présence à sa création. Si celle-ci continuait de le suivre comme elle l’avait déjà fait à plusieurs reprises, en un objectif inconnu de lui, il était possible qu’elle soit venue jusqu’ici avec lui… Vérifier serait nécessaire, mais pas avec Ayzebel présente. Il le ferait plus tard. Quand il serait certain que rien ne viendrait s’ajouter à ses problèmes présents. S’il l’avait suivi, il pourrait peut-être le coincer quelque part…

Son expression se fit plus grave encore, avant qu’il ne prenne conscience du silence fracassant que ses réflexions internes laissaient entre eux. Cela faisait sans doute plusieurs minutes qu’elle avait cessé de parler. Il cligna des yeux, se força à paraître plus détendu et se redressa un peu pour éviter d’être complètement affalé comme une savate contre le mur. « Désolé… » Avait-il vraiment envie de partager plus de ses pensées avec elle ? Il ne lui demandait aucune aide et n’en cherchait aucune. Pourtant il lui devait cette histoire, à défaut du reste. « Et non, je n’ai pas usé de nécromancie. C’est une magie, je n’y ai pas accès, en raison de ma condition. La formule que j’ai mise au point est… enfin c’est une formule au sens scientifique et pharmacologique du terme. C’est une solution composée de différents éléments chimiques ainsi que de certaines plantes ayant des capacités affiliées à la magie. Tu te souviens certainement de mon bouquin non ? La plupart des éléments scientifiques sont, au final, dérivés des connaissances magiques des sorcières et sorciers antiques. L’usage médicamenteux des plantes, par exemple. Rien de ce que j’ai écrit n’est une fumisterie, tout est vrai et je m’en suis servis pour ma formule » Il eut un geste de la tête, serrant davantage ses bras croisés pour contenir son malaise. « Je n’entrerais pas dans les détails, mais la réanimation s’effectuait en injectant la formule dans le corps à l’aise d’une seringue. La science et la magie réunies, c’était la preuve la plus évidente que je pouvais avoir que nos deux mondes n’étaient pas si incompatibles »

Il se mordit la lèvre un bref instant, pensif tandis que son souffle le quittait doucement dans une longue exhalaison. Impossible de nier qu’il était préoccupé mais les choses n’étaient pas non plus désespérées. Pourtant son regard était de nouveau paisible. « Et non, tu te trompes. La personne qui m’a donné la solution ne peut pas m’aider, car ce n’est pas un nécromancien. Nous partagions simplement un intérêt commun pour ma tentative. Je ne peux malheureusement pas te dire de qui il s’agit tout simplement parce que je suis tenu au secret par magie. Mon associé souhaitait s’assurer un total anonymat, ce que je comprenais… » Il ferma un bref instant les yeux, sourcils relevés et lèvres se pinçant légèrement en une expression à la fois ennuyée et résignée, d’une résignation logique hélas. « Ce que je comprends toujours en fait. Il a bien plus à perdre que moi dans toute cette histoire » Peut-être était-il trop compréhensif, mais de toute façon il n’avait pas moyen de changer ce qui avait été fait. Pas cela en tout cas. Il avait prêté serment en toute connaissance de cause, sachant que si quoi que ce soit tournait mal il serait seul. Pourtant, il avait été moins seul qu’il ne l’avait pensé et c’était déjà plus que ce qu’il aurait pu attendre. Il en était trop reconnaissant pour jouer les ingrats au sujet du reste. « C’est à moi de réparer les pots cassés. Je ne vais pas me défiler en l’appelant à l’aide. C’est moi qui aie insisté, moi qui était absolument certain que la formule fonctionnait parfaitement »

Un renâclement de rire plein d’auto dérision lui secoua le corps. Tu parles d’une bourde ! Il s’était planté en beauté ! « Ah bon sang… c’est vraiment la pire chose que j’ai pu faire tu sais » Il se calma de nouveau et se remit à marcher dans la pièce, lentement, pour satisfaire sa bougeotte soudaine. « J’étais totalement stupide. Cette chose n’a rien d’humain… elle n’a pas d’âme, pas de sentiments, pas de souvenirs… tout ça c’est contenu dans l’âme. Il n’a même pas d’identité et je ne suis même pas certain que ce soit une créature puisqu’il n’a pas non plus de noyau… Comment pourrait-il en avoir un alors que ce n’est pas vraiment de la magie qui l’a ramené ? » L’impuissance lui fit encore écarter les bras, en un geste d’incapacité. Il se moquait de sa propre stupidité. « Et pourtant, il… est terriblement intelligent. J’ai tout essayé. J’ai mis mes meilleurs alliés sur le coup. Rien, choux blanc. Les seules fois où j’ai réussi à lui mettre le grappin dessus, c’était lui qui venait… et même là, je ne savais pas pourquoi. Je ne sais pas ce qu’il veut, je ne sais pas ce qu’il fait ni où il va… » Secouant la tête, il finit par conclure « Mais je le trouverais. D’une manière ou d’une autre. Il est déjà revenu vers moi alors ce n’est pas hors de ma portée. Et cette fois, je le remettrais dans sa tombe » Soupirant, il laissa la tension quitter ses épaules. « Tu sais la vérité, maintenant. Tu sais pourquoi on m’appelle le Réanimateur » Sourire amer et désolé.

Il finit par se laisser tomber sur une chaise, coudes sur les jambes et le visage dans les mains, se massant les tempes lentement. Finalement, il s’arrêta, les mains toujours en clocher devant ses traits. Sa voix était légèrement étouffée quand il reprit de nouveau. « C’est une histoire de fou. C’était… soulever un bout du couvercle de la boite de Pandore et se prendre les conséquences en pleine poire… » Laissant retomber ses mains, pendant dans le vide, il sourit à nouveau avec une assurance retrouvée. « Je suis un imbécile mais je ne suis pas un inconséquent. Tu verras. D’ici la fin du mois de Mars, j’aurais résolu le gros de cet embrouille et tu ne seras plus menacée » Déglutissant par réflexe sur son souffle, il ajouta tout de même avec sérieux «  Mais en attendant si tu venais à avoir des soucis avec le Cénacle, s’ils te retrouvaient… S’il te plait, Ayz’, n’hésite pas à me vendre. Tu ne possèdes rien ou presque qu’ils n’aient pas déjà, ça ne me fera aucun mal si tu leur dit tout. Tu ne me feras aucun tort. Fait ce qu’il faut pour qu’ils te laissent tranquille, et moi je sais toujours comment m’en sortir » Petit geste de la tête, expectatif «  Tu veux bien m’accorder ce souhait ? »

Mer 22 Juin - 13:05
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C'était la première fois qu'Ayzebel voyait son ami ainsi, comme si le poids du monde venait soudainement de abattre sur ses épaules. Qu'avait-on fait  de son joyeux luron auquel rien ne pouvait atténuer la bonne humeur ? Il lui faisait mal au cœur ainsi tourmenté, sa tristesse, sa culpabilité, elle la ressentait presque comme si c'était la sienne. La sorcière ne désirait que le meilleur pour lui, Anthony était de ces rares personnes au cœur aussi gros et tendre que celui d'un ours en peluche. Il ne méritait pas de vivre cela, il méritait une vie simple et heureuse. Malheureusement pour lui comme pour elle, tout ce qui se rapprochait de près ou de loin aux Earl finissait toujours par sombré dans un chaos dramatique. Ils étaient idiot, l'un comme l'autre à vouloir se rapprocher de cette lueur ténébreuse et glaciale que formait cette famille... Toujours assise au bord de la fenêtre, Ayzebel ne lâchait pas Anthony du regard, laissant ses prunelles claires le juger en silence alors que sa bouche elle, taquinait doucement la cigarette, expirant de long souffle de fumée rapidement chassé par l'air frais filtré par la fenêtre grande ouverte. Le vent froid de l'hiver caressait le dos de la sorcière qui frissonna doucement, écoutant l'explication du travail effectué par le réanimateur. Ainsi ce n'était pas vraiment de la magie ? Pas de nécromancie en tout cas, comme il le stipulait lui-même avant de venir justifier le contenu de son livre. Ayzebel esquissa un sourire, abaissant sa cigarette et souffla.

« Je l'ai lu, ton livre... »

Avoua t-elle bien qu'il devait déjà s'en douter. Le procédé utiliser lui rappelait l'alchimie, un art complexe qu'elle avait tenter de comprendre en vain. C'était compliqué et demandait des connaissances qu'elle ne possédaient pas. Était-ce de cela dont il s'agissait ?

« C'est impressionnant d'avoir réussit cela... Mais pourquoi j'ai l'impression que ton... binôme.... C'est servit de toi ? Cette histoire pue Anthony. Pourquoi est-ce que cette personne viendrait te donner cette formule, te regarder faire, t'imposer le secret ? D'accord il a plus à perdre que toi, en attendant c'est toi qui est dans la ligne de mire de Pryam et du cénacle. Tu ne trouve pas cela un peu étrange... ? Qu'est-ce que ça lui apporte que tu réussit ton expérience ? Surtout... Comment cette personne a sût ce que tu faisait ? Je suppose que ce n'est pas le genre de chose que tu as dû hurler sur tout les toits... »


Un véritable casse-tête cette histoire. Secouant la tête, la sorcière pivota doucement, laissant son regard se perdre à l'horizon tout en jetant les cendres de sa cigarette par la fenêtre. Il était clair qu'Anthony avait du soucis à se faire, qu'il soit innocent ou non c'est lui qui allait payer pour toute cette histoire. Retrouvant le silence, la brunette observa Londres dans son manteau grisonnant, réfléchissant au récit de son ami sur la créature auquel il avait donné vie.

« Tu donnerais des cheveux blancs à Mary Shelley avec cette histoire, tu sais ? »


Esquissant un rapide sourire, Ayzebel jeta son mégot par la fenêtre et se leva doucement, refermant les deux vitres de la fenêtre. Évoquer Frankenstein était la première chose qui lui était venu à l'écoute des paroles d'Anthony. Revenant se lover sur le canapé, Ayzebel ajusta sa robe de chambre en satin puis fixa son ami, ajoutant dans un haussement d'épaules.

« Tu as créé le prédateur par excellence Anthony. Il n'a aucune limite, d'où sa sauvagerie. C'est son absence d'humanité qui en est la cause, il n'a aucune notion du bien et du mal, il ne connaît pas la peur. Je suppose que... L'idée de lier cette créature à un phylactère ne vous a pas effleuré l'esprit... ?  Cela aurait évité bien des soucis tu sais... Là le problème c'est que ta.. chose, n'a aucune bride, aucune laisse pour être retenue ou... arrêté. Là encore, tu ne t'es pas dit que ton soit-disant ami a voulu que cela se passe exactement comme ça ? Tu ne trouve pas cela un peu gros tout de même ? Alors je sais que je suis d'une nature très méfiante mais... Y a un truc louche avec ce bonhomme ! »

Peut-être était-ce dû au manque d'information à cause de ce secret auquel Anthony était tenu. Ou alors la sorcière avait bien raison d'être méfiante... Cette histoire lui retournait le cerveau. Soupirant longuement, la jeune femme se massa la nuque un instant avant de reprendre.

« Si ta créature est attiré par toi... Tu ne t'ai pas dit que c'était parce qu'elle avait besoin de toi ? Réfléchis un instant, tu as donné la vie Anthony et tu es la première chose qu'elle ai vu en venant au monde. Son instinct n'est peut-être pas très différent de celui des animaux, tu sais... celui qui fait que beaucoup dans le monde animal reconnaissent comme étant leur mère, la première chose qu'ils voient. C'est peut-être pareil pour lui ? Alors soit il voit en toi en toi quelqu'un capable de lui apporter un sentiment de sécurité... Soit, c'est l'inverse, il a plus de conscience que tu ne l'imagine et il en t'en veut vraiment très fort pour l'avoir ramener d'entre les morts... je ne sais pas ce qui serait le pire, à bien y réfléchir. »

En silence la sorcière observa son ami prendre place sur une chaise. Il était harassé, cherchant un moyen de réparer son erreur. C'était une bonne chose qu'il le fasse, mais Ayzebel refusait qu'il se mette en danger. Alors quand Anthony lâcha qu'elle ne serait plus en danger elle-même, la femme lâcha un rire nerveux avant de s’asseoir au bord de son canapé. Rapidement son visage se figea dans une expression de fureur et tristesse mêlé alors qu'elle porta sur lui un regard sévère, sa voix sifflant d'un ton menaçant.

« Non. Je te vendrais pas, jamais. »

Son ton était sans appel. Ayzebel avait tenu tête à Pryam à l'âge de quinze ans, avait tenu bon face à Howard, supportait Morghann depuis leur rencontre... Qu'il n'espère pas lui faire entendre raison, son amie était plus têtu et revêche que n'importe qui dans cette maudite ville de Last End.

« Ce n'est pas si simple... Réfléchis un instant, tu ne crois pas que cela arrange le Cénacle de t'avoir pour méchant ? Anthony, nous vivons dans une dictature... Le cénacle joue de la peur que tu as inspiré auprès des habitants de la ville. Si l'on venait à découvrir la vérité, que ce soit ton histoire avec cette créature ou bien ton lien avec Pryam... Qu'est-ce qui arrivera ? Tu sais pourquoi je ne serais pas en sécurité ? Parce que je connais la vérité. Pryam en particulier, aura plus de raison que n'importe qui d'autre de me faire arracher la tête. Ce serait dommage si je venais à dire à qui veut l'entendre, tout ce que je sais... »

Elle comprenait qu'Anthony soit inquiet, qu'il cherche à se sacrifier pour elle... Après tout, n'était-elle pas prête à faire ce même sacrifice pour lui ? Si, en toute connaissance de cause. Retrouvant son calme, la sorcière se leva doucement, s'approchant de son ami et se posta devant lui, l'observant avec douceur et murmura.

« Et il se pourrait que je possède quelque chose que le cénacle et ton père pourraient désirer.... »

Tendrement, elle tendit la main, caressant la joue de son ami. C'était si bon de le savoir là auprès d'elle. Pourtant c'est avec un sourire triste qu'elle le fixa, redoutant ce qu'elle allait à son tour, devoir révéler.

« J'ai fuis pour toi... Mais pour moi aussi Anthony... Il est impératif que ton père et le cénacle ne mettent pas la main sur moi... Ce que je vais te dire va être... difficile à encaisser... Je... je ne sais même pas comment te parler de cela... »

Lentement, Ayzebel s’accroupit, posant ses mains sur celle du réanimateur et lui offrit un sourire mél d'un rire nerveux et triste, le regard humide.

« Mon chéri.... Tu sais que je suis né dans une famille qui n'exerce presque plus la magie, tu sais aussi que mon sang est tellement souillé qu'il ne me permet de pratiquer la sorcellerie comme je le voudrais... Mais... Parfois il arrive que... La magie s'offre aux gens de la façon la plus... inattendu. Il s 'avère que je possède  un don... très rare et qui pourrait donner un avantage non négligeable à qui...  le posséderait. Par conséquent... à qui me posséderait. »


Dans un souffle, elle esquisse un nouveau sourire, ses doigts tremblant enserrant avec douceur les mains de son ami, cherchant instinctivement à le rassurer.

« D'après Howard... ce serait... Enfin je serais... Un peu comme la Pythie de Delphes. Je peux voir certaines bride de l'avenir... C'est assez flatteur sauf que.... ce don de prophétie est trop puissant... Et moi... Je suis un réceptacle trop faible.... Alors....» Le sourire d'Ayzebel fondit lentement alors que son regard se plongea dans  celui de son meilleur ami avant qu'elle ne souffle. « Il est entrain de me tuer. »

Jeu 23 Juin - 15:37
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Il leva les yeux au ciel un instant avant de les fermer, l'expression contrariée et impuissante, les traits froissés avant qu'il ne se passe une fois de plus la main sur le visage. Il écarta finalement la main, ayant l'air de vouloir reprendre la parole, lèvres entre-ouvertes, avant de sembler abandonner, se tassant légèrement sur lui même dans un petit mouvement d'épaules. Il ne pouvait pas vraiment répondre, en raison de son serment, alors pourquoi essayer ? Et puis elle ne comprendrait pas. Si déjà, elle refusait d'admettre que la formule venait de lui et que personne ne l'avait forcé à quoi que ce soit, le reste ne serait pas meilleur. Lui savait pertinemment toutes ces choses, et avait accepté justement, en ayant les yeux ouverts, mais tout le monde ne pouvait pas être aussi objectif, et il avait l'impression que Ayzebel préférait le voir en victime plutôt qu'en complice parfaitement conscient. Ne voulant, ni ne pouvant réellement débattre là-dessus, il se contenta d'un haussement d'épaules qui n'engageait à rien. La mention de Mary Shelley, en revanche, lui tira un sourire passager « Je m'en doute, mais je m’inquiéterais plutôt des miens, pour le moment… » Des cheveux blancs, il s'en faisait énormément, et ça allait finir par se voir. Se forçant à essayer de détendre l'atmosphère, il rajouta « Pourquoi tu crois que je me coupe les cheveux aussi court ? Pour éviter que ça se voit, le blanc ne me va pas du tout... » Mais la plaisanterie manquait tout de même un peu d'enthousiasme. Le cœur n'y était qu'à un dixième. Pouvait-on vraiment lui en vouloir ? On pouvait rire de tout, mais il lui était tout de même difficile de ne pas se sentir extrêmement honteux. Honteux, et au fond, oui, effrayé. Comment ne pas l'être quand vous viviez avec l'assurance d'avoir accompli avec succès un acte parfaitement contre-nature, pour un résultat aussi dangereux ? Mais… la vérité, c'était qu'il était aussi, en un sens, fier et fasciné par sa réussite et ce qu'il avait construit. Mais c'était une fascination trop sombre et coupable pour qu'il la partage. Le frisson scientifique dans sa plus regrettable forme.

Et pourtant elle se trompait de combat. Le bien et le mal n'avaient strictement rien à voir avec l'humanité. Comme sa sauvagerie n'était pas non plus une conséquence d'un manque d'humanité. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir, elle avait vécu sa vie loin de ce qui aurait pu le lui apprendre. Seule une personne très humaine pensait ainsi. « Ce n'est pas une liche Ayzebel…. Ni un esprit quelconque. Et la liaison à un phylactère reste de la magie » Donc quelque chose qu'il ne pouvait pas faire. Il était limité dans ses possibilités. Mais plus pour longtemps. Et un bref instant, il fut blessé et vexé de son comportement. S'amuser à lui faire la leçon pour finir par lui rappeler qu'il n'était pas un sorcier c'était franchement petit. Et ce n'était pas ce qu'il attendait vraiment d'une amie. Qu'est-ce qu'elle croyait ? Que ce qu'il avait affirmé ne l'était pas en parfaite connaissance des possibilités ? Plus sèchement qu'il ne l'aurait sans doute voulut, il rétorqua « Et qui te dis que ce n'est pas moi qui voulait les choses ainsi, hein Ayz' ? » Il y avait des limites à sa tolérance, et son état ne l'aidait pas. « C'est moi qui ne voulait pas qu'il porte de chaîne. Je ne voulais pas d'un esclave. N'importe quel nécromancien peut le faire, ça. Je voulais… créer une personne » Il se détourna. C'était à ni rien comprendre. Pourquoi fallait-il qu'on tente de le faire passer pour rien de plus qu'un gentil simplet qui s'était fait duper ? Pourquoi était-ce si dur de croire qu'il pouvait avoir fait cela de son propre chef, que c'était ses idées et que son associé n'était que cela : son associé. Oui il avait des qualités, et il avait aussi des défauts et ces défauts l'avaient conduit à une catastrophe et une faute grave. C'était ainsi. Il était loin d'être blanc. Et son utopie aussi. Et il emmerdait le reste du monde de lui coller des étiquettes pourtant bien utiles. Quelqu'un qui vous collait une étiquette, c'était quelqu'un qu'il était aisé de manœuvrer. Mais parfois, ça le gonflait aussi.

« Ayz' sans vouloir t'offenser, je ne t'ai pas attendu pour commencer à cogiter, évidemment que je me suis questionné… et je n'ai pas du tout l'intention de te voir fourrer ton nez là-dedans. Tu as vu ce que cette chose pouvait faire, il ne manquerait plus qu'elle comprenne que tu essayes de m'aider et qu'elle le prenne mal » Et qu'il la retrouve transformée en carpaccio. Mais évidemment, quel que soit le sujet, elle n'écoutait rien, n'en faisait qu'à sa tête sans jamais réfléchir avant. Un peu comme lui parfois. Mais là il ne rigolait pas… Pas avec ce sujet-là. « Si j'étais toi Ayz'… j'écouterais mes propres conseils » Murmura-t-il avec lassitude. Encore une fois, elle voulait le dédouaner. Le problème c'était qu'il n'était pas plus victime que bourreau. Il était… lui, tout simplement. Ni un homme bon, ni un homme mauvais, juste un homme avec des convictions, prêt à beaucoup de choses pour elles. Mais le Cénacle aussi, et il avait justement tout intérêt à la mettre de son côté. Ce qu'elle ne semblait pas comprendre du tout. Alors si elle révélait tout ce qu'elle savait sur lui… ce ne serait qu'un bonus de plus. La cerise sur le gâteau qui cimenterait sa bonne foi. En un sens, ce qu'elle ne comprenait pas du tout, c'était que ça l'arrangeait si elle le vendait. Mais il ne pouvait pas lui dire. Il était inquiet et sincère quand il disait vouloir qu'elle reste en vie et qu'elle soit sauve, mais le fait est que s'il pouvait utiliser cela en plus, ce serait réellement utile. Mais il y avait peut-être un autre moyen d'arriver à l'obliger à le vendre… il suffisait d'agir avec doigté. « Tu veux dire, en plus de tout le reste ? Parce que tu possède bien plus d'une chose qu'ils voudraient... » En un sens : hélas. Pour tout le monde. Pourquoi est-ce qu'il n'avait pas pu devenir ami avec une politicienne ? Sans doute parce que c'était les défauts d'Ayzebel qui lui plaisait plus que la capacité potentielle à intriguer. Néanmoins il continua d'écouter, sourcils froncés.

Allons bon, qu'est-ce qu'elle voulait lui dire ? Qu'elle était enceinte ? Il ne manquerait plus que ça, il fallait remarquer. Pourtant, l'inquiétude soudaine et vive le força à mettre de côté la vexation et le sentiment de lassitude que leur discussion avait apporté. Quelles que soient les indélicatesses dont elle pouvait faire preuve, rien ne venait entamer son désir de la protéger. Alors la voir soudainement dans cet état, aussi brutalement, était réellement suspect. Il lui prit les mains, et lui fit un signe de la tête pour l'inciter à continuer. Il faillit protester qu'elle n'était pas un objet et qu'on ne possédait pas les gens. Mais il serra les mâchoires, ravalant le commentaire pour la laisser poursuivre tant qu'elle le pouvait. Si c'était difficile à lui dire alors autant ne pas rendre les choses plus ardues encore. Inconsciemment, il lui caressait le dos des mains de ses pouces, en un geste lent et rassurant. Un geste qui lui était destiné à elle, mais il ne pouvait se mentir, à lui aussi… et il sentit son cœur se glacer quand il comprit, bien avant qu'elle ne prononce les mots fatidiques. Une sueur froide lui coula dans le dos, envahit son corps et en un instant, il eut l'impression d'avoir la fièvre alors qu'un poids se logeait sous son plexus. Déglutissant, il faillit lui demander de ne rien dire, de ne pas les prononcer, de ne pas les rendre aussi réels. Mais il était rendu muet. Et il resta muet de longues et douloureuses minutes. En un sens, il lui en voulait. Franchement, elle n'aurait pas pu commencer par l'arrêter pour le lui dire plutôt que d'attendre et le laisser parler ? Quelles genres de priorités elle avait ? Et puis comment… comment elle pouvait juste le dire, juste comme ça ?

« Tu… tu blague… hein ? »

Mais non, ils savaient tous deux qu'elle ne blaguait pas. Elle n'était pas du genre à blaguer comme ça. Ça aurait vraiment été une blague de mauvais goût. Pourtant, il n'arrivait pas à engranger réellement l'information. Clignant des yeux, il lui lâcha les mains, ses doigts tremblant un bref instant. Il regarda toute la pièce, perdu, comme s'il cherchait quelque chose, comme si, subitement, le décor pouvait s'être accordé à la révélation. Mais il n'y avait encore qu'une pièce tout à fait normale, banale, presque révoltante de normalité. Comme si l'air nocturne était une moquerie. Puis, il déglutit, fronça les sourcils et l'observa de nouveau, immobile et silencieux jusqu'à ce que l'affirmation fasse son chemin. Qu'est-ce qu'il devait faire ? Dire ? Qu'est-ce qu'il était capable de faire en réalité, ou d'accepter. Etait-il capable d'accepter ça ? Faire l'autruche était pourtant tellement tentant. Et il lui en voulait. Affreusement. Pourquoi ? Pourquoi elle ne l'avait pas dit tout de suite ? Finalement, avec des gestes lents, comme s'il était engourdi ou très loin de la scène présente, il vint la faire se relever et la prit dans ses bras en une étreinte ferme, calme et étroite, lui caressant les cheveux. « Depuis quand le sais-tu ? » finit-il par demander après un très long moment. Depuis quand vivait-elle avec ce poids. Mais aussi… depuis combien de temps cela avait-il commencé. Et par le parallèle, combien de temps lui restait-il à vivre ? Une part de son esprit était paniquée, triste et réfutait ses paroles en boucle.Une autre part de lui, calme, jonglait entre la possibilité de l'aider d'une manière quelconque et celle de ne surtout pas laisser libre court à des sentiments qui détruiraient le sceau placé sur les effets secondaires de ses pouvoirs.

Mais justement, ses pouvoirs… Inspirant profondément, il finit par se détacher d'elle, la prenant par les épaules. Non il ne pouvait pas paniquer. Elle devait déjà être bien assez perdue sans qu'il lui impose sa propre tristesse et la difficulté qu'il avait à accepter qu'elle pourrait disparaître. Il ne pouvait pas lui imposer ça. Mais il n'allait pas la laisser partir sans… sans au moins essayer de faire quelque chose. Il ne pouvait pas de pas essayer, parce qu'il ne voulait pas qu'elle parte justement. Il voulait qu'elle reste. Il y avait forcément quelque chose à faire… « Je ne vais pas te laisser mourir » Non ça ne ce n'était pas possible, il ne pouvait pas la laisser mourir. Il trouverait une solution. Et Morghann ? Il était au courant ? Il ne pouvait pas croire que son frère n'aurait rien fait… Mais il pouvait faire… à eux deux ils pouvaient trouver… C'était de la magie, la magie avait toujours une solution non ? Il suffisait de trouver… il suffisait de… Si lui pouvait y survivre pourquoi pas elle ? Pourquoi elle ne pourrait pas survivre ?

Pourquoi ?

Sam 25 Juin - 3:32
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Une blague... Oui elle aurait préféré et de très loin. Malheureusement la sorcière était né avec le karma le plus mauvais et étrange qui soit. Ayzebel avait redouté cet instant, celui où elle devrait annoncer que ses jours étaient compté, qu'elle s'éteindrait dans une souffrance insupportable. Ses mains dans celles de son ami, la libraire garda le silence, le fixant tristement. Il fallait qu'il accuse le coup... ce serait difficile oui, mais elle savait qu'Anthony y arriverait. Il n'avait pas le choix... Tout comme elle n'avait pas le choix de rester debout, de se battre et de continuer de vivre au mieux. Pas seulement pour elle, mais pour ceux qu'elle aimait. Pour ceux comme Anthony qui trouvait encore la force d'être là à ses côtés, même quand elle ne le méritait pas. C'était à son tour d'être un pilier, de rester digne et forte. Ayzebel le leur devait... A Morghann, Anthony, Galéa... Et même à Howard qui n'en attendait sans doute pas moins d'elle, si t'en est qu'il attende quel chose d'elle. Mais il avait donné son temps, sa patience, sa protection... Si lui ne voulait rien, Ayzebel était destine à lui donner cette force en retour, celle qu'il avait, durant un petit temps, eu pour elle. Ses pensées se bouclaient tristement. La sorcière pensait à ses gens qui étaient entré dans sa vie, qui l'avait rire, pleurer... Joie et colère se mêlait dans son cœur noircit. Quand Anthony la força à se relever pour l'étreindre, c'est sans honte ni gêne qu'elle se lova conte contre lui, enfouissant son visage pâle contre sa gorge. Voilà ce dont elle avait besoin... De cette tendresse toute particulière que seul Anthony semblait réellement disposé à lui offrir. Comme elle aimait être contre lui, comme elle regretter ne pas avoir pu le faire plus souvent. Cette sensation de bien être, de sécurité... Douloureusement entaché par la tristesse et la peur durant cet instant. Secouant doucement la tête pour frotter sa joue contre l'épaule de l'oublié, Ayzebel répondit à sa question d'une voix faible.

« J'ai... découvert ce don pendant les vacances de noël... C'est une longue histoire... que je te raconterait si tu le désir. J'ai passé ma vie avec ce pouvoir bridé, nous l'avons libéré involontairement.... J'ai eu ma première vision en début Janvier.... »

Il y avait un mois seulement. Un mois qui lui avait sembler une éternité. Un mois de souffrance qui s'était abattu avec une violence rare sur la sorcière. Quand Anthony se recula, c'est à contre cœur que la sorcière sentit son corps s'éloigner du sien. Elle s'agrippa doucement ses bras alors qu'il la maintenait par les épaules et soutint son regard. C'était dur que de le faire... Dur de voir la peine dans les yeux de son ami. Ne pas la laisser mourir ? Si les choses étaient si simple... Personne ne détenait ce pouvoir. Le visage de la sorcière se tordit de tristesse avant que ses larmes ne s'écoulent comme une rivière le long de ses joues.

« Anthony... Je t'en prie... Tu as bien assez à faire. »


S'étranglant dans un sanglot, Ayzebel se cramponna à son ami, baissant le visage pour ne pas avoir à soutenir son regard. Elle ne supportait pas l'idée de le voir souffrir pour elle, elle ne voulait pas que sa mort le plonge dans le malheur. Relevant le visage, la sorcière leva les mains pour prendre le visage de son ami, caressant ses joues.

« Je sais que...Je peux être une amie horrible... J'ai un mauvais caractère, je n'ai aucune patience, je râle tout le temps et je m'exprime pas toujours comme il le faudrait.... Mais si je dois mourir Anthony, ce sera sans regret. Tu m'entends ? Et je ne veux aucun regret de ta part... J'ignore combien de temps il me reste, peut-être quelques jours, peut-être des décennies.... Peut importe... Le temps qu'il me reste, je veux le passé non pas avec des larmes... Avec ceux que j'aime. Tu es mon ami, je t'aime de ton mon cœur.... La seule chose que je veux de toi, c'est ton sourire. C'est avec ce souvenir que je veux m'éteindre le moment venu, Anthony. »

A travers ses larmes et sa tristesse, un sourire se dessine alors que la jeune femme observe son ami avec tendresse.

« Ne changes rien à ce que tu es... Car c'est comme ça que je t'aime. Toi et ton incroyable lumière... Ta douceur, ton humour.... Tout ce qui fait de toi un être merveilleux. Je veux continuer de te voir débarquer avec le sourire et des bonbons pleins les poches, te voir rire chaque fois que je te râle dessus parce que tu ne prends jamais ma colère au sérieux.... Je veux que tu sois toi, tout simplement. »


Elle craquait. Pleinement. Sa voix se brisa dans un nouveau sanglot avant qu'elle se jeta dans les bras de son meilleur ami, passant ses bras autour de son cou. La vérité c'est qu'elle avait peur... Parce qu'elle savait que sa mort se ferait dans un souffrance infâme. C'est vrai, elle trouvait le repos ensuite, elle retrouverait son mari et ses enfants, serait libérer de la peine, de la peur et la douleur qui hantait ses jours et ses nuits. Mais pour l'instant elle était bien vivante et avait une vie à mener. Elle l'avait promis à Howard qu'elle vivrait, qu'elle le ferait pour elle. Pressant sa joue contre celle d'Anthony, Ayzebel souffla doucement, tentant de calmer les battement affolé de son cœur en peine et souffla à son oreille.

« Danse avec moi, s'il te plaît... Comme tu le faisait avant. »

Sam 25 Juin - 15:39
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Anthony Earl
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Anthony Earl

La réalisation s'enfonçait encore, lentement, et elle le glaçait tant elle était surréaliste. Deux mois. Cela faisait deux mois qu'elle se mourrait, là sous leurs yeux, là sans rien dire… et il n'avait rien vu. Il aurait dû le voir mais il n'avait rien vu, et à présent quelles chances lui restait-il ? En avait-elle encore une ? Il voulait y croire, et pourtant la violence de la vérité dans sa plus sauvage crudité le secouait jusque dans ses fondations. Ce n'était pas seulement l'idée de sa mort qui le brisait, mais également l'idée qu'il l'avait abandonné, qu'il lui avait fait défaut. Elle était son amie. Mais il n'avait pas été là pour elle, alors que c'était précisément ce qu'il avait voulu. Une part de son être arguait vertement que sa guerre était plus importante, mais l'autre… L'autre ne pouvait empêcher la culpabilité de l'étouffer. Elle était importante pour lui. Il l'avait laissé entrer dans sa vie, ou bien s'était-elle elle-même creusé un trou dans son entourage alors même qu'il tentait de s'éloigner de tous les liens sociaux qui pourraient le menacer dans sa campagne, de tous les liens que l'on pourrait utiliser contre lui. Et pourtant elle était là. Et il souffrait, exactement comme il ne le voulait pas, et ce n'était pourtant pas dû aux malices de Pryam. Seulement à l'injustice du monde. Quelle sorte de blague de mauvais goût était-ce là ? « Je ne vais pas te laisser » rétorqua-t-il alors qu'elle tentait de le détourner de son idée. Bien assez à faire ? Certainement mais ce n'était pas forcément incompatible. S'il réussissait ce qu'il avait l'intention de faire, s'il prenait le Cénacle d'assaut et faisait sien le Siège, il aurait accès à tout ce qui y était conservé et pourquoi n'y aurait-il pas là une magie ou un sort, ou même un artefact, permettant de la sauver ? Cela l'encourageait encore davantage à mener l'assaut. Elle ne le détournerait pas de son idée. Elle vivrait. Il fallait qu'elle vive, elle le devait. Il ne laisserait pas tomber. Il ne la laisserait pas tomber elle de nouveau. Hors de question. S'il devait défoncer les portes du Siège il le ferait, et si rien là-bas ne pouvait l'aider, alors il irait trouver d'autres créatures, même un démon s'il le devait.

« Mais j'en aurais... » Sa voix se coinça un instant, et il cligna des yeux lentement, contrôlant son souffle pour ne pas montrer sa peine plus qu'il ne le faisait déjà. Ses épaules se soulevèrent, retombèrent. Il déglutit pour faire passer la boule qui lui occupait la gorge et finit par être de nouveau capable de parler. « Tu penses sincèrement que je vais te regarder partir avec le sourire ? Même si j'arrivais à te le donner, j'aurais des regrets… tu mérites de vivre bien davantage que je ne le mérite » Il avait beau être nonchalant dans l'adversité, là c'était trop lui demander. C'était beaucoup trop lui demander. Il sentait la force avec laquelle la magie frappait contre le sceau sur son bras, et était certain que si son pouvoir avait été laissé libre, il aurait transformé les lieux en sphère glacée. Non vraiment, elle lui demandait trop. On ne pouvait pas rire de tout, au final. Et pourtant, il se fustigeait : elle n'avait pas besoin de sa peine en plus de la sienne. Il le savait. Mais c'était tellement difficile… Tellement, tellement difficile de simplement… faire semblant. Ce n'était pas de l'adversité, face à lui, c'était tout le contraire et il ne parvenait simplement pas à l'accepter comme il acceptait ce que ses adversaires, ce que ses détracteurs, pouvaient lui causer. Et en dépit de son envie sincère de pouvoir la réconforter et lui offrir la lumière qu'elle demandait, il devait se rendre à l'évidence et avouer sa propre friabilité. Il n’était qu’un homme, et un homme qui portait le poids d’un monde sur ses épaules. Il se sentait incapable de sourire à l’idée de son trépas. La serrant de nouveau dans ses bras, il se rendit à l’évidence : il ne pourrait guère éviter de lui faire de nouveau défaut, si elle venait vraiment à périr. Mais il ne voulait pas la voir périr justement, il voulait trouver une solution.

Déglutissant de nouveau, il essaya pourtant de retrouver un peu de son humour « Comme quand tu me marchais sur les pieds ? » Mais le cœur n’y était pas. Il n’était pas bon du tout, pour faire semblant dans un moment pareil. Oh il essayait, reculant pour lui prendre la main, l’autre sur sa taille, mais son esprit était ailleurs, et il peinait à faire bonne figure. Le silence n’avait rien d’agréable, mais il n’avait de toute façon aucun moyen de le combler. Intérieurement, pourtant, il scella son refus de la laisser s’étioler sans rien faire. Même si elle désapprouvait, même si elle refusait, il allait chercher un moyen. Il en parlerait avec les autres, et si ça ne suffisait pas il chercherait ailleurs. Elle n’aurait pas même besoin de savoir, après tout, elle pouvait l’ignorer. Peut-être même serait-ce mieux ainsi. Finalement, il reprit la parole, après ce qui lui avait semblé être des années. Et si sa voix n’avait pas sa légèreté habituelle, il fut satisfait de noter qu’elle ne tremblait pas non plus. C’était une calme proposition, le ton à peine plus élevé qu’un murmure, juste de quoi être entendu. Mais il n’était pas dupe, s’il n’élevait pas davantage la voix, s’était pour éviter qu’elle le trahisse. « Un voyage hors du pays te tenterait ? Je pourrais t’emmener… une semaine sous d’autre latitude te changerait les idées… » Pourquoi ne pas tenter après tout… Il n’avait rien à y perdre. Evidemment, sa réponse changerait certainement lorsqu’elle entendrait son appel. Il aurait bien choisit de l’en tenir à l’écart mais ce n’était pas possible. Il s’agissait de toucher tous les esprits de l’Envers et c’était un acte suffisamment difficile sans qu’il en rajoute avec des exceptions. Elle l’entendrait. Peut-être qu’elle le détesterait… Mais ça n’avait au final que peu d’importance. « Tu n’es jamais allée en Chine n’est-ce pas ? » 

Peu de chance qu’il se trompe en réalité. Mais ce n’était pas le but de la question. Le but en était détourné. Ça n'avait d'intérêt que pour lui, cela dit, et il ne s'en défendait pas. Il n'avait pas envie d'abandonner, pas encore. Il ne voulait pas simplement fermer les yeux et laisser les choses lui échapper… « Il y a de très beaux paysages là-bas, et beaucoup de belles choses en termes de culture… qu'en penses-tu ? »

Mer 29 Juin - 14:19
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Bien sûr qu'il n'allait pas la laisser... Ayzebel aurait au moins essayer de l'en dissuader. Elle-même n'était pas prête à renoncer à lui, prête à s'exiler, se sacrifier qu'il le fallait, alors pourquoi en aurait-il été autrement pour son meilleur ami ? Évitant son regard, la sorcière laissa Anthony parler, lui qui lâcha qu'elle méritait plus de vivre que lui. Et sur quoi basait-il cette affirmation ? Il était sans aucun doute l'un des être les plus doux que cette maudite ville de Last End ai porté en son sein. Si quelqu'un méritait de vivre, c'était lui... D'autant plus que Anthony avait quelque chose à perdre lui : Une famille. Ce n'était pas le cas de la libraire. Sa famille refusait de la voir et d'avoir tout contact avec elle, ne lui restait que Morghann et Anthony. Deux hommes avec qui tout semblait compliquer...

« Si tu veux me sauver la vie, commence par trouver un moyen de sauver la tienne. Mort tu ne feras pas grand chose...»

Souffla Ayzebel simplement alors que son ami se mettait en position de danse. Lentement, elle se lova contre lui, posant sa joue contre son épaule et bougea en rythme avec lui. Il n'y avait pas de musique dans la pièce mais en ce instant, la sorcière n'en avait cure, seul la présence de son ami comptait. Dans un soupir, elle lâcha un rire amusé avant de répondre à celui-ci.

« Arrête, je sais que tu aimes ça quand je te marche sur les pieds. »


Humour, évidemment. Le sourire d'Ayzebel fondit doucement alors qu'elle resserra son étreinte sur son ami. Elle en avait besoin à cet instant alors que l'idée de le voir partir la rongeait jusqu'à l'âme. Pourtant il lui faudrait bien partir à un moment, n'est-ce pas ? Fermant les yeux, la Tenak laissa sa main libre remonter le long de l'épaule de son ami, s’agrippant un instant au tissus de son haut. Si seulement il pouvait rester ici avec elle... Si seulement. La gorge nouée, un nœud à l'estomac, elle se maudit intérieurement pour ses pensées si négative.Ne devrait-elle pas simplement profiter de ce moment ? Oui, mais elle n'oubliait pas qu'elle le voyait peut-être pour la dernière fois. Toutes ces horribles pensées lui donnait mal au cœur. Lentement, elle pivota son visage dans l'autre sens pour venir le nicher contre la gorge d'Anthony, cherchant le réconfort contre lui alors que le silence persistait. Malgré ses pensées chaotique, l'instant était beau, simple et tendre. Mais ce fut à ce moment là que la sorcière loupa le coche et que l'un de ses pieds nus s'écrasa sur celui de son ami. Dans un grimace qui trahissait la gêne, la sorcière ouvrit les yeux et susurra.

« Pardon... »

Mais ça, il s'y était attendu. Il n'y avait pas une seul de leur danse qui n'avait fini avec un pied écrasé. Par chance, étant pieds nus, cette fois la douleur devait être moindre. Ayzebel eu une furieuse envie de rire, cachant à nouveau son visage contre son ami alors que le tremblement de ses épaules, lui, trahissait un rire silencieux. C'était mal de rire, mais là, elle en avait vraiment besoin. Mais ce rire fini rapidement par disparaître alors que la libraire retrouvait son calme, il ne fallu pas longtemps pour qu'Anthony en vienne à briser ce nouveau silence. La sorcière se stoppa dans tout mouvement et recula le visage, dardant sur lui ses yeux clairs alors que l'oublié lui proposait un voyage. Partir ? Avec lui ? À l'autre bout du monde ? Voilà, elle était morte. C'était forcément la seule raison qui justifiait ce qu'elle venait d'entendre. Perplexe, la sorcière observa son ami un instant, fronçant les sourcils d'incompréhension. La chine ? Oh oui, voilà qui lui ferait énormément plaisir... Et n'avait-elle pas dit à Howard, justement, que l'un de ses regrets était de ne pas avoir pu voyager durant sa piètre existence ? Anthony allait exaucer un de ses rêves. Le cœur battant la chamade, Ayzebel souffla, l'ombre d'un sourire aux lèvres.

« C'est... c'est vrai ? Tu ferais ça... ? »

Mais rapidement ses douces pensées furent balayé par son esprit torturé. Non, ce ne serait pas correcte et elle le savait. Ce voyage ce n'était pas avec elle qui devrait le faire même s'il désirait lui changer les idées. Déglutissant, la sorcière esquissa un sourire triste et gêné et murmura.

« Anthony, je donnerais n'importe quoi pour faire ce voyage avec toi... Mais ce ne serait pas bien. Ce temps, cet argent... Tu devrais l'investir pour être auprès de ta famille. Tu as une femme et une fille qui t'attende... Tu devrais être avec elles. »

Posant doucement ses mains sur les épales de son ami, elle les pressa doucement dans une poigne tendre d'ajouter avec douceur.

« Si tu veux me faire plaisir... Alors soit heureux. C'est la seule chose que j'attends de toi Anthony Je veux te voir heureux et souriant. Je sais combien tu es inquiet... Mais tu devrais être avec la femme que tu aime, tu devrais être avec ta petite fille. Elles sont ta famille... Elles ont besoin de toi. »

Ayzebel aussi avait besoin de lui, mais elle n'était que son ami. Ce n'était vraiment pas le moment de faire preuve d’égoïsme, Anthony avait déjà prit des risque pour la voir à deux reprises... Il était temps qu'elle aussi face à geste pour lui... Prenant son visage visage entre ses mains, la sorcière l'attira à elle pour poser ses lèvres sur son front, l'embrassant tendrement.

Ven 1 Juil - 19:43
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Pourquoi fallait-il qu'elle rende tout aussi difficile ? C'était à se demander si elle ne faisait pas exprès, dès qu'elle voyait des ronces ou des sables mouvants, de se jeter dedans à pieds joints. Ne pouvait-elle, une fois dans sa vie, simplement accepter quelque chose sans essayer de discuter ? De toute évidence, non, ce n'était pas dans ses capacités. Pauvre de lui. Une pointe d'irritation malvenue se répandit en lui, qu'il rejeta rapidement. L'influence néfaste n'était pas la bienvenue ici, et elle avait déjà fait assez de dégâts comme cela. Avant, il ne se serait jamais irrité de cette réaction. Elle l'aurait simplement fait rire, une fois de plus. Alors il se força à sourire, à paraître amusé de sa façon de culpabiliser à la réception de sa proposition. Oui, elle aimait définitivement les ronces. Pourquoi attachait-elle tant d'importance à sa famille brisée ? Secouant la tête, il soupira doucement et la reprit par les épaules, caressant doucement des pouces. « Ayzebel… » Sans doute avait-elle peur en un sens. Mais il ne voulait que lui faire plaisir, et essayer de trouver une solution dans le même temps. Elle avait toujours espéré voyager, et elle pouvait en avoir l'opportunité avant de périr si elle le devait vraiment. Alors… elle le ferait l'esprit remplit de belles images, de rêves, d'émerveillement. Et si elle survivait, ce serait une très belle expérience pour elle. Mais elle avait peur. Qu'est-ce qui la travaillait, dans sa petite tête. Qu'est-ce qui la travaillait vraiment ? Là était la question. Mais il y avait plus que ce qu'elle affirmait. Il le savait pour le vivre régulièrement, il y avait toujours plus que ce qu'on laissait paraître. « Ayzbel… ma femme me déteste, je te l'ai dis. Leanne est une femme forte et indépendante, une femme admirable et j'ai eu de la chance de partager sa vie, mais notre histoire est belle et bien finie. Elle ne me pardonnera jamais, avec raison, et je n'ai plus ces sentiments-là à son égard depuis plusieurs années. Je ne suis pas le bienvenue auprès d'elle même si je désirais y retourner. Et... »

Il inspira et expira profondément, fermant brièvement les yeux, le visage tiré par inéluctabilité de son amertume. « Je ne peux pas approcher de ma fille, ça la mettrait trop en danger pour… pour de nombreuses raisons mais principalement parce qu'elle a le don » Léger signe de la tête, mal à l'aise « Elle a le don que je n'ai pas. La sorcellerie [/color]» Un rire, léger, mais en même temps plein de regrets « Alors si je vais la voir ? Il risque de le savoir. Jusqu'ici je suis arrivé à la dissimulé. Mais tu le sais mieux que quiconque, la magie a un prix. Celle-ci nécessite que je reste loin… et puis… elle est mieux sans moi, même si elle ne le sait pas. Je ne lui apportait rien de bon » Leanne le lui avait fait comprendre de façon très claire et il la croyait. C'était elle la mère, son lien avec leur fille était spécial. Un moment, il resta silencieux. Parler de sa famille n'était pas ce qu'il préférait. Cela s'accompagnait toujours d'un poids sur le coeur et d'une tristesse dans la tête. Sa fille lui manquait. S'il restait si loin ce n'était que pour sa protection, et il voulait se convaincre qu'elle était mieux sans lui. Parce que s'il n'y arrivait pas ? Il serait inconsolable et incapable d'avancer. Parfois, les choses étaient bien plus difficiles à expliquer et clarifier qu'on ne le pensait. À expliquer également. Parfois, il n'était pas bon d'expliquer justement. Tout le monde avait son histoire et mieux valait que chacun s'occupe de gérer la sienne au mieux. Et il ne voulait pas réellement s'expliquer. Parce que chaque fois qu'il le devait, c'était un poids en plus, sa propre douleur qu'il ravivait. Tourner le couteau dans la plaie. « Et puis… c'est ici, que je dois être pour le moment. Avec toi » Elle, elle était pour l'instant condamnée. Pas les autres. « Je ne vais pas te laisser ici seule avec ce poids et le vide pour seule compagnies. Ce serait inhumain » Il était son ami, ce n'était pas pour l'abandonner au moment où elle avait le plus besoin d'être entourée.

Lentement, il la guida vers le canapé, l'installa. Puis il s'assit avec elle, lui tenant toujours les mains. Il ne savait pas quoi dire de plus, alors il restait silencieux. Qu'est-ce qu'il pouvait dire, au final ? Qu'y avait-il à dire ? Pas grand-chose… Pourtant il avait l'impression qu'il se devait de dire quelque chose. Au moins pour briser le silence, pour essayer de dissiper le malaise ambiant. On ne pouvait guère aller bien quand on se trouvait face à de telles événements. On restait là, avec une impression d'impuissance, une impression de demande, d’expectation… Finalement, il inspira et se reprit fermement en main, avant de tenter, d'une voix sensiblement hésitante. « Hm… Tuhm… tu devrais prendre le temps d'y réfléchir. Pas besoin de répondre immédiatement tu sais. Tu pourras toujours me donner ta réponse, plus tard, il suffit que je te donne le moyen de me joindre, même temporairement... »

Mer 6 Juil - 16:07
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Sa femme était forte et indépendante. Sa femme ne voulait plus le voir. Il n'aimait lus sa femme.
Fin de l'histoire! N'était-ce pas le plus fabuleux des dénouements ? Évidemment que non ! Et il aurait été odieux de la part d'Ayzebel de s'en satisfaire ! Quoi que, à bien y réfléchir... La sorcière qui disait ne vouloir que son bonheur, qui voulait le voir avec sa famille, éprouva pourtant une certaine forme de libération face au tragique destin du couple Evans. C'était mal de penser ainsi et elle le savait...la honte et la culpabilité l'envahit alors que les mains d'Anthony serrait ses épaules dans une caresse qui la fit frissonner. Ce qui la chagrina réellement en revanche, fut le fait de la savoir ainsi éloigner de son enfant. Car si Leanne apparaissait indéniablement comme une potentiel rivale, la petite fille n'en était rien. Pour la libraire qui avait perdu ses deux enfants, elle savait combien c'était lourd, douloureux de vivre ainsi...

« Tu la retrouvera un jour Anthony... On fera ce qu'il faut pour cela. Ne penses jamais qu'un enfant est mieux sans son père, c'est faux... Et j'en sais quelque chose.»

Elle comptait bien l'aider sur ce point là. Ainsi l'enfant était né sorcière.... Le sang des Earl coulait en elle, une puissante magie aussi grande que dangereuse. Ayzebel comprenait le désir d'Anthony de protéger son enfant, Pryam aurait certainement toutes les raisons du monde de vouloir mettre la main sur la petite, considérant à juste titre que sa place était auprès de sa lignée. Cela devait être une enfant fabuleuse, que cette petite Evans... Curieusement, Ayzebel se demanda à quoi elle pouvait ressembler, ses yeux devait sans doute être aussi noir que ceux du reste de sa lignée. Perdu dans ses pensées, la sorcière observait son ami, ses yeux plongé dans les siens alors qu'il affirma que sa place était près d'Ayzebel. Un sourire triste se dessina sur le faciès de la femme. Oui, le poids du vide, de la solitude... Pour la première fois de sa vie elle n'en avait pas envie. Elle voulait être entouré de gens qu'elle aimait, de ceux qui lui manquait. Mais Anthony était le seul présent, le seul à braver le danger et la distance pour être auprès d'elle. N'était-ce pas la là, la plus belle preuve d'amitié qu'il lui faisais ? Assurément et il aurait été idiot de gâcher cela si bien que la sorcière répondit simplement, sur le ton de la douceur.

« Je ne te remercierais jamais assez d'être venu, d'être près de moi... C'est sans doute plus que je ne le mérite. »

Lentement, elle se laissa guider par son ami avant que son séant n'échoue sur le canapé de cuir, qu'elle soit installé tout près de lui. Mains dans les mains, la sorcière était calme, un peu plus sereine alors que ses mains se refusaient à lâcher celles d'Anthony.Une présence n'était pas suffisant, elle avait aussi besoin de geste tendre et réconfort, d'étreinte, de mots gentils... Elle avait été montré du doigt pour cette amitié avec le terrible réanimateur, on l'avait jugé comme une paria... Simplement parce que personne ne savait l'homme merveilleux qu'il était, de quoi son cœur doux était capable. Il lui était impossible de le haïr, de lui en vouloir, la seule chose qu'elle aurait voulu c'est que le monde entier voit Anthony à travers ses yeux à elle. Que le monde voit ses œillades, profite de son sourire, écoute le son de sa voix pleine de malice, se délecte de son rire enfantin.... Oui, elle aurait que tous découvre la bonté de son cœur, sa souffrance... Pour ne tirer de lui que le meilleur. Le silence s'était abattu sur eux mais pour Ayzebel il n'y avait nul malaise. Elle resta là à le contempler, attendant simplement qu'il s'exprime car il était libre de le faire. A présent il savait qu'elle ne le jugerait pas, elle ne l'avait pas fait quand il dit la vérité sur cette sordide histoire. Alors quand Anthony prit enfin la parole, revenant sur sa proposition de voyage avec une moue hésitante, Ayzebel lâcha un rire amusé. Décidément, c'était vraiment impossible de ne pas adoré cet homme... délogeant l'un de ses mains, l'exilée caressa la joue de son ami avant de lâcher d'une voix vive et enjouée

« Ma réponse est oui, Anthony!Comment peux-tu croire un instant que je vais refuser ce voyage avec toi ? »

Un éclat de rire passa les lèvres de la sorcière qui leva les bras avant de les refermer sur les épaules de son ami, le ramenant contre elle pour une nouvelle étreinte pleine de tendresse.

« Je te suivrais jusqu'au bout du monde.... »

La joie l'avait envahit, serpentant en elle comme le plus délicieux des opiacé. Ayzebel avait l'impression de flotter et durant un instant, elle en avait oublié tout ce qui l'avait conduit ici, à Londres. Le câlin fini par prendre fin et la sorcière recula doucement, gratifiant son ami d'un sourire doux avant de pincer les lèvres tout en s'enfonçant dans le canapé, repliant les jambes pour s'installer plus confortablement. Oui, ce qui l'avait conduit à Londres... D'ailleurs il y avait encore certains choses à mettre sur le tapis, autant en finir maintenant. Jouant avec la ceinture de satin de son peignoir, la sorcière baissa les yeux et souffla d'une voix faible et gêné.

« Faut que je te dise autre chose Anthony... J'ai euh.... Hm... J'ai quitté Morghann. »

Une brique dans un chaudron, encore ? Cette fois c'était plutôt un parpaing dans un flaque d'eau. Ayzebel esquissa un moue tendu avant de lever vers son ami un regard qui en disant long sur sa déception.

« Quand il m'a emmener pour fuir j'ai... Mit fin à ma liaison avec lui. D'une part parce que mes chances de retourner à Last End sont mince mais aussi parce que... J'en avais marre de me cacher, d'un amour à sens unique. Cela devenait trop douloureux alors... je nous ai libéré tout les deux. »

D'un geste nonchalant, Ayzebel bascula la tête en arrière, appuyant l'arrière de son crane sur le dossier du canapé et observa le plafond avec un regard vide puis dans un souffle, avoua sans joie.

« Je n'ai pas eu le courage de lui dire que j'allais mourir.... Il ignore tout de mon état... Il ignore tout de ce qu'il m'a fait, même sans le vouloir... »


Ce détails que Howard et les Khan lui avait fait promettre de ne dire à personne. Le pourrait-elle avec Anthony ? ce ne serait sans doute pas une bonne idée qu'il sache cela...

Jeu 7 Juil - 20:07
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Malheureusement il y pensait effectivement, tout simplement parce qu'il était vraiment très loin de pouvoir prétendre à la médaille du père de l'année et qu'il risquait fortement de la mettre en danger, sinon de mort, du moins de se faire embrigader par un homme sans le moindre scrupule. Et ça, il n'en était pas question. Mais en même temps, il ne pouvait pas, ou plutôt ne voulait pas, argumenter avec elle justement parce qu'elle avait perdu ses enfants. Il comprenait sa douleur, car il avait perdu sa fille, en un sens, peut-être même définitivement, mais ça ne changeait pas son avis sur le sujet. A la place d'une potentielle bataille rangée, donc, il avait préféré conduire la discussion sur un terrain sensiblement moins miné. A défaut d'être minet. « Ne dit pas de bêtises. Et puis c'est normal non ? Je suis ton ami...  » Plus qu'elle ne méritait ? Bon sang, ça lui faisait froid dans le dos, comme affirmation. Personne ne méritait d'être seul, de faire face à son trépas seul… même son atroce père ne devait pas finir comme ça, même si c'était tout ce que la part blessée de son être lui souhaitait. Personne ne méritait de subir une telle solitude. Et certainement pas elle. La solitude était même pire que la mort elle-même. Quel genre de psychopathe pouvait bien estimer qu'on ne méritait pas d'avoir quelqu'un à ses côtés dans l'épreuve ? Qui pouvait en toute bonne foi condamner quelqu'un à cette atroce solitude ? C'était alarmant au possible. Déglutissant légèrement, il tâcha de mettre de côté l'intense malaise que l'affirmation venait de créer. A la place, il préféra se concentrer sur son acceptation, et lui offrit son plus beau sourire. « Chouette !  » Il étreignit la main encore logée dans la sienne. Oui, c'était parfait, et même en dehors de l'occasion que cela lui créait, il en était ravis. Leanne n'avait jamais voulu voyager où que ce soit hors d'Angleterre, encore moins avec la choupette. Il étreignit la sorcière avec plaisir, un peu soulagé de la réponse. Un mélange d'inquiétude, de joie et d'espoir lui serrait le cœur devant la combinaison étrange des événements. Rien ne semblait jamais être simple. Pouffant un peu, il glissa avec humour : « Attention, ça ressemble à une déclaration ça Ayz'...  » Ce serait dommage que Morghann le prenne pour un rival. Il ne manquerait plus que ça, qu'il se retrouve en psedo-concurrence avec son propre frère. Déjà que leurs interactions n'étaient pas forcément les plus évidentes du monde.

Et comme si elle avait lu son esprit, elle se mit à lui parler de son cadet. « Quoi ?  » C'était sortit avant qu'il n'arrive à se contrôler, mais à sa décharge, il ne s'était réellement pas attendu à pareille déclaration. Elle avait quitté Morghann ? Mais enfin… pourquoi ? Oui, d'accord, ils n'étaient pas les plus heureux au monde et ne filaient pas le parfait amour, il le savait assez mais de là à le quitter ? S'était-il passé quelque chose dont il n'avait pas eut connaissance ? Ça le prenait complètement au dépourvu et il s'en voulait même de sa blague précédente. Merde, s'il avait su… Enfin mieux valait sans doute qu'il le sache maintenant plutôt qu'après avoir débarqué devant son frère pour lui parler de l'état de santé d'Ayzebel en les pensant encore ensembles. Mais son frère se soucierait sans doute quand même de cela, simplement pas… enfin peut-être pas de la même façon… bien qu'il soit convaincu que Morghann n'ait pas subitement cessé d'être affligé de sentiments conflictuels. Il referma la bouche dans un petit claquement de dent et détourna le regard, incapable de savoir s'il devait lui parler des confidences de Morghann. Non… non sans doute pas… Morghann lui avait dit de ne pas en parler après tout et il ne voulait pas lui faire plus de tort que sa simple existence n'en induisait. Mais quand même, ça lui semblait tellement subit… Les arguments étaient parfaitement compréhensibles, à tous les égards possibles et imaginables, et pourtant ça le mettait concrètement très mal à l'aise. Peut-être avait-il espéré pour eux que les choses aillent dans le bon sens, contrairement à Leanne et lui. Ils le méritaient tous deux. « Aaeuh… D'accord...  » Il fronça les sourcils, détourna la tête un bref instant, revint à elle, essayant de retrouver un semblant de contenance. Est-ce qu'il y avait quelque chose de particulier à dire dans ces cas-là ? Libérés… Il ne voulait pas trop voir le résultat pour Morghann en vérité. Lentement, il reprit ses deux mains, les serrant et la regarda avec sérieux. « Ayzebel, je n'ai pas à m’immiscer dans votre relation, passée ou présente, mais je pense qu'il devrait le savoir. Qu'il a le droit de le savoir  » Une chose après l'autre. D'abord lui plaider la cause de son cadet, après s'inquiéter de ce qu'il avait pu faire encore.

« Même si tu as mis fin à votre compagnonnage...  » A défaut de terme plus délicat et moins neutre « Il tient à toi, et a partagé ta vie, ton intimité et une part douloureuse de ton histoire. Quoi qu'il ait fait… il pleurera ta mort si elle doit arriver… Je ne te dis pas de le lui dire là tout de suite maintenant… mais veux-tu y penser, s'il te plaît ? Tu es mon amie, et lui il est mon frère, et je ne veux pas le voir dans l'état écorché que je sais voir arriver s'il apprend ta mort après ton... départ… comme je ne veux pas te voir isolée et souffrant d'une solitude aussi… injuste… Vous n'êtes peut-être plus un couple, quelle que soit la teneur du couple en question, mais vous avez de la valeur l'un pour l'autre  » Il soupira. Plus compliqué que ça et il mourrait. Caressant le dos de ses mains de ses pouces, il poursuivit « Si tu veux je peux te soutenir, je peux être là pour te donner le courage qu'il te manque… du moins si j'en suis capable  » Il n'était pas certain d'être la formule magique pour cela mais il pouvait essayer. Il pouvait toujours essayer de l'être. « Tu pourrais le faire avant notre départ pour la Chine. Comme ça, ça ne t'y poursuivra pas...  » Il espérait de tout cœur qu'elle accepte, car il n'imaginait même pas ce que cela donnerait si ça devait être lui qui lui apportait les nouvelles. « Tu veux bien me dire ce qu'il a fait…. ?  »

Jeu 14 Juil - 21:52
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La surprise d'Anthony semblait sincère. Allons bon, pourquoi cela semblait-il si impossible qu'elle se détourne de Morghann ? L’aveu avait jeté comme une ambiance de malaise entre les deux amis et Ayzebel fuyait déjà le regard d'Anthony qui tentait de la convaincre que Morghann devait savoir pour son état. Il était là le soucis, elle ne voulait pas que son ancien amant le sache... Oui il était en droit de savoir, mais c'est sa réaction qui inquiétait Ayzebel. Elle avait tellement prit sur elle pour repoussé Morghann et le libérer d'elle, que ce serait là, la pire chose à faire. Morghann reviendrait, anxieux, triste, dérouté... Plus jamais. Elle ne voulait pas lui imposé cela, ne voulaient pas les voir retomber dans leur vieux travers... Dans un soupir, Ayzebel pencha la tête en avant et posa son front sur ses genoux ramenés contre sa poitrine et lâcha un râle de fatigue.

« Tu ne comprends pas... J'adore Morghann, je l'aime plus que je n'aurais dû le faire.... mais son instinct protecteur est ingérable. Même quand je me porte bien, il me surveille, il veut tout dirigé, contrôlé... Il m'étouffe, Anthony. En le quittant, je l'ai libéré du fardeau que je suis. Ainsi, il n'a plus à s'inquiéter, se rendre malade... Quand à moi, je retrouve ma liberté. »

Relevant doucement le visage, la sorcière darda ses yeux clairs et fatigués sur le faciès de son ami avant de lui sourire tristement. Anthony avait raison, mais il ignorait ce que c'était que de vivre au crochet de Morghann.

« Tu sais ce dont il rêvait pour moi ? Je mettre dans une tour d'ivoire pour me protéger du monde.... Moi, qui suis si libre, qui refuse toute soumission qu'elle quelle soit... Tu me voit ainsi ? Je ne me suis pas libérer de ma famille pour vivre à nouveau ainsi. C'est au dessus de mes forces Anthony... Je ne veux pas me cacher, je veux vivre libre, simplement... »

La sorcière soupir à nouveau et se lève du canapé, faisant quelques pas dans la pièce, observant la tase basse, puis Anthony avant que son regard ne s'égare sur le reste du mobilier. Parler de sa relation avec Morghann était difficile, elle doutait même d'avoir les mots pour qualifier cela. Pourtant, après un instant de silence, Ayzebel reprit.

« Dans ma famille, mon avenir se résumait à devenir l'amante parfaite et pondre des héritiers à des Patriarches... Quand je me suis rebellé, j'ai été bannis Anthony. Grâce à cela j'ai connu l'amour, le vrai... j'ai eu un mari merveilleux, j'ai eu un fils que j'ai regardé grandir, que j'ai aimé de tout mon être avant qu'un douloureux accident ne me les arrache tout les deux. Crois-tu un instant qu'après avoir goûter le bonheur de l'amour d'une famille je veuille me contenter d'être une amante ? J'en ai fini avec ça... J'aspire à plus que cela, à des choses que Morghann ne peut pas m'offrir. Howard m'a dit que je devais faire ce qu'il faut pour être heureuse... Il a raison ! D'une part je devais préserver Morghann du malheur et d'une autre, je devais me libérer moi. Tu comprends ? Ce que je veux, malgré le temps qu'il me reste à vire... c'est être aimé. Je veux un homme qui m'aimera sans peur, sans honte... je veux un enfant. »

Le faciès de la sorcière pâlit durement, se peignant d'une expression de tristesse intense alors que son regard se perd dans l'observation du vide. Lentement, elle croise les bras, ses épaules se crispe comme si elle était sujet au froid alors qu'il n'en est rien puis susurre plus tristement que jamais.

« Je veux... Je veux un enfant. Je veux un bébé.... »

L'aveu était sincère et extrêmement douloureux. Naïvement, elle avait pensé avoir cet enfant avec Morghann en sachant parfaitement que cela leur sera impossible. Mais il ne l'aimait pas, il était un Earl et ne pouvait combler Ayzebel de cette joie pour ne pas souiller le sang de sa famille. Pivotant vers Anthony, la sorcière porta sur lui un regard larmoyant avant d'ouvrir les bras et de les laisser retomber le long de ses hanches dans un rire nerveux.

« Tu sais tout à présent.... je n'en avait parlé à personne jusqu'à maintenant parce que... je ne sais pas. Sans doute parce que cela aurait semblé idiot... Quoi qu'il en soit je n'ai pas d'avenir avec Morghann, il n'est pas amoureux de moi... je ne vais pas m'accrocher indéfiniment, je ne suis pas maso Anthony. »


Mais il avait raison, ils avaient de la valeur l'un pour l'autre. Hormis le lien charnel qui les avaient unis, Morghann et Ayzebel n'en restait pas moins des amis. D'étrange amis pleins de non-dit et de mensonges , mais des amis quand même. Las, la sorcière revint au canapé et s'assit près de son ami, soutenant son regard alors qu'il proposait d'être présent pour elle pour annoncer son état à Morghann. Un nouveau sourire triste se dessina sur les lippes de la sorcière alors qu'elle murmura.

« J'en serais honoré et soulagé. J'en ai assez d'affronter tout cela seule... Merci Anthnony. »


Ce serait moins dur avec son soutient. Elle ignorait comment Morghann allait réagir à cet aveu mais une chose était sûr, ce ne serait certainement pas avec le sourire. Ayzebel n'arrivait pas à imaginer les dégâts que cela pourrait provoqué chez le Earl car bien qu'il tenait à elle, elle ignorait de quel manière il vivait ce genre de chose. Quand Anthony la questionna sur ce que Morghann lui avait fait, elle pâlit avec une violence déconcertent. Le sang quitta son visage en une fraction de seconde et son faciès se décomposa comme si Howard et les Khan venait à nouveau de lui annoncer le destin tragique qui pesait sur ses épaules. Durant un instant, elle fixa Anthony, cherchant les mots et souffla.

« Je … Je voudrais mais je ne peux pas... On m'a fait promettre de ne pas en parler.... Ce … ce serait terrible... terrible... »

Souffla d'Ayzebel une voix tremblante, la peur dans le regard. Ce n'était pas les conséquences de l'aveu qui l'effrayait mais bien ce dont elle victime. La sorcière était réellement terrorisée et se trouvait bien incapable de le cacher. Le souffle cour, elle fixait Anthony sans un mot avant de lentement glisser une main jusqu'au col de sa robe de chambre en satin noir et glisser instinctivement ses doigts sous le tissus. Les marques étaient récemment ressortit lorsqu'une vision l'avait traversé quelques jours auparavant. Elle pouvait les sentir là, sur sa peau, caché sous le satin. L'horreur dans les yeux, elle n'avait pas la force de détourner le regard de celui de son ami alors que sa voix, brisée, s'éleva, comme absente, l'esprit ailleurs, perdu dans ses pensées envahit par la peur de l'avenir.

« Howard trouvera une solution... Il me soulagera de ce fardeau... J'ai foi en lui... »



Sam 16 Juil - 13:57
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Anthony Earl
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