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Colère. Inacceptable. On lui avait volé sa proie.
Le patriarche, d'ordinaire si égal à lui-même, se trouvait à l'instant hors de lui. Il y avait peu de choses qui avaient la capacité de lui faire perdre son calme, créature de la nuit des temps habituée à la patience infinie. Un estomac frustré en faisait partie.

Et peu importe le présent que lui avait apporté Lothar - toujours si attentif à ses besoins - à la place; il n'était pas monstre à se satisfaire de lots de consolation, ç'aurait été pathétique. C'est pourquoi l'enfant, qui avait cette blondeur candide des plus jeunes, était toujours muselé, attaché, larmoyant dans un coin de la pièce. Et l'Homme Pâle ne lui avait pas même accordé l'honneur de le voir défait de son glamour.

« Tu oses imaginer que je vais accepter la défaite ! » les doigts d'Alexander se serrèrent sur la tranche de la table contre laquelle il était appuyé. Table qui était, avec le trône et les chaises, l'unique mobilier du donjon. Son visage pivota lentement vers son fils, les yeux électriques et dangereux, le ton assorti « Cherches-tu à m'insulter ? »

L'homme d'affaire, dans son élégant costume, recula d'un pas prudent « Bien sûr que non. Mais il y a tellement d'autres enfants, père. Et puis il n'est pas certain que celle-ci vous aie réellement été volée, la rumeur dit “'kidnappée'', c'était peut-être un humain. Elle doit sûrement être morte à l'heure qu'il est. »

Il avait envie d'étriper le gamin contre le mur, sans l'absorber, sans se nourrir, juste pour calmer ses nerfs. Cette fillette, il l'avait choisie il y avait déjà presque un mois. Elle était de bonne famille, plus difficile à atteindre que d'autres. Il l'avait croisée alors qu'il était de visite chez son géniteur pour parler affaires - une de ses rares sorties mais qui avait été économiquement essentielle. Fleur de l'âge, essence délicate, il avait mis Lothar et Pyrrhus au travail dès son retour. Il l'avait voulue.
Et tout ceci pour quel résultat ?

« Tu te moques de moi Lothar, rappelle-toi où nous vivons. De toute façon cela ne change rien, que le prédateur soit humain ou non, il me l'a prise. Je ne tolère pas qu'on vole ce qui m'appartient. »

« C'est trop dangereux...les Chasseurs et les pro-révélation seront à l'aff- »

« J'EMMERDE LES CHASSEURS ! » il avait crié, d'une voix de basse puissante donnant la sensation de faire trembler les fondations, d'un ton qui n'admettait aucune contestation « Et cesse de m'humilier en me prenant pour un idiot. Je connais les dangers, je sais aussi que j'en reviendrai sans encombre. Je ne suis pas n'importe qui et la vengeance sera assouvie. »

♦♦♦

Le Collège de la fille ; c'est là qu'il lui fallait entamer sa traque du voleur, car prendre contact avec le père dès maintenant aurait attiré trop de soupçons. Quelle ironie quand même que de risquer l'accusation pour un “'crime'' qu'il n'avait, pour une fois, pas commis !

Sens en éveil, il tentait de refermer les griffes sur toutes les informations que les responsables voulaient bien lui donner. Le charisme et l'autorité naturelle déliaient les langues (surtout celle de la directrice – vieille fille au chignon sévère) alors qu'il se prétendait mécène intéressé par l'investissement dans l'éducation de l'élite. Ce qu'il était aussi, par ailleurs.

« Vous comprenez, c'est d'un investissement important que l'on parle ici. Je ne peux me permettre d'associer mon nom à une école dont la réputation risque de chuter, j'aimerais autant que cette affaire soit résolue avant la signature... »


Sam 2 Avr - 21:02
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J’étais en classe. C’était un point non négligeable quant à ma mauvaise humeur. A cela se rajoutait que nous étudions, en histoire, un passage sur la fin du moyen age. Outre que nous apprenions des choses fausses, cela ranimait en moi de mauvais souvenirs… Ceux du mensonge, de la perfidie, de ma famille. Enfin de ma première famille, de celle qui avait permis la création de mon être, et de ceux qui avaient vendu mon âme avant même ma naissance… Derrière, une petite fille pleurait sa copine Valentine. Chloé, une de ses anciennes amies –même si chacune croyait encore en la survie de leur chère et tendre- envoya de façon absolument pas discrète un mot sur ma tablée. J’ouvris le papier plié en quatre pour lire une phrase qui demandait si je savais que Valentine m’aimait. Je lui répondis que non d’un geste de la tête. Quelques secondes après, je recevais un autre message me demandant si j’aimais Valentine moi. J’ignorais, mais… bien évidemment, cela ne semblait pas claire à la jeune demoiselle qui m’envoyait un nouveau mot avec le simple mot : Alors ? Je ne répondais pas à nouveau, prétextant trouver le sac en plastique voletant au gré du vent particulièrement passionnant.

C’est ainsi que ma journée empira. Car derrière moi démarra une sorte de bruit de reniflement, de plus en plus fort, puis des couinements désagréables et aigus. Bien évidemment, les humains –ces pauvres créatures dont l’ouïe ne semblait pas fonctionner normalement- trouvaient en ces pleurs quelque chose de mignon, de triste. Moi j’y voyais un amas de morve et de crachat, accompagnés de pleurs savoureux –il fallait bien quelque chose d’agréable en cela- et de bruits désagréables. Et il se trouva que quand le professeur demanda ce qu’il arrivait à la demoiselle –moi-même ne savait pas ce qu’elle avait soudainement- elle me désigna du doigt. J’étais aussi surpris que l’assemblée et méritais, selon notre professeur, d’être puni. Il m’envoyait voir la proviseur sans trop que je comprenne ce qu’il se passait. En avançant entre les tables, un de mes amis –enfin un humain que je côtoyais tout le temps et qui voyait en cela une preuve affective- me fit un signe pour me demander ce qu’il s’était passé. Je pense que pour une fois, l’expression d’incompréhension non feinte de mon visage expliquait que j’étais perdu.

Je réfléchissais à la situation en allant dans le couloir. Qu’est ce qui avait bien pu se passer avec Chloé ? De mes souvenirs, on s’entendait bien en apparence. Elle me prêtait toujours ses affaires, voulait déjeuner avec moi… Elle rentrait même avec moi, sous prétexte que j’étais nouveau dans les environs alors qu’elle n’habitait pas à coté de chez moi. Certes, il y avait eu une fois où elle m’avait évité… le jour où Valentine m’avait envoyé sa déclaration d’amour. Mais à part cette fois là –et là encore, je n’avais rien fait !- je n’avais jamais eu de soucis avec la demoiselle. Une chose m’échappait sur son comportement, les femelles humaines étaient bien étranges…

J’arrivais devant le bureau de la proviseur. A côté de la porte fermée brillait les mots Julie Taylor. La proviseur était toujours habillée avec un chignon et un tailleur stricte. Elle utilisait une voix calme qui intimidait le respect. Elle n’avait pas d’enfant ni de mari. C’était sans doute pour cela qu’elle avait choisi de côtoyer au quotidien les chères petites têtes du futur de l’espèce humaine. Apporter sa touche au futur, puisqu’elle n’avait pas enfanté. Je toquais à la porte, prenait mon air de chien battu et ouvrait au son de sa voix. Et c’est ainsi que mon monde changea. Alors que je m’attendais à avoir devant moi une simple femme, la porte ouvrit un monde sombre car l’aura d’un individu y restait. J’étais quelque peu stoïque, fixant devant moi l’Homme Pâle… J’avais entendu parler de lui, en vivant et en mort… et en démon –puisque j’étais à nouveau vivant en quelque sorte. Et je dois admettre que je ne m’attendais pas vraiment à me retrouver en face d’un tel individu. La proviseur sembla soulagée de ma présence et déclara :

Voilà justement un camarade de la petite ! Noah, tu peux attendre à l’extérieur que je finisse ?

Et, sans un mot, en réponse à cela, je fermais doucement la porte, les yeux grands ouverts et fixant toujours l’homme assis. Enfin, je faisais mine de la fermer et regardais ce qu’il s’y passait, retrouvant vie dans l’absence de contact visuel direct avec l’Homme Pâle. Elle m’avait nommé devant l’Homme Pâle ! Je me sentais mal, j’allais défaillir. Ce cœur qui ne battait plus pour autre chose que maintenir ce corps en vie venait de découvrir la peur, et il me hurlait de m’enfuir. Pourtant, je n’en faisais rien… j’avouais me lasser des mêmes batailles et y voir une nouvelle à venir avec une certaine excitation, nouvelle émotion pour moi que seule Lucifer m’offrait depuis bien longtemps. Dans mon jeune corps, il régnait aujourd’hui, une bien étrange mélancolie. Pour moi, la vie, n’était qu’un long sanglot. Je trainais, sans but, ce corps si innocent, je me languissais de l’inconnu. Et voilà que de l’autre côté d’une simple porte se trouvait, comme un nouveau monde, un monstre. Pourquoi était-il là ? Devais-je m’enfuir ? Pourquoi me sentais-je à nouveau vivant en approchant la mort d’aussi prêt ? Oui, je devais m’enfuir… à n’en pas douter, je le devais !

J’entendais la voix de la proviseur mal assurée devant l’homme. Elle parlait de Valentine, qui avait disparue en ces termes : La police ne sait pas ce qu’il s’est passé. On a pu, avec les témoignages de ses camarades, trouver des éléments sûrs. Elle était amoureuse de son camarade de classe et lui a proposé de se retrouver au lac, à côté de la ville. Elle s’y est rendue seule, son camarade ne l’a pas suivie et… elle a disparu. Le lac a été fouillé, on y a retrouvé son sac mais aucune trace de son corps… elle a probablement été kidnappée mais comme vous pouvez le remarquer, il n’y a aucun rapport avec l’école. C’est une sombre histoire mais nous l’allons pas chuter : vous pouvez amener votre confiance en nous et…

Un courant d’air et la porte se fermait soudainement. Elle comprenait qu’elle n’était pas fermée et s’arrêtait là. Allait-elle congédier l’Homme Pâle ? Devais-je m’enfuir ? Ah oui, j’étais arrivé à la conclusion que je le devais. D’autant plus que la proviseur avait peut être compris que j’avais écouté à la porte. Retourner en classe… C’était le mieux à faire. A l’extérieur, du couloir, je voyais à nouveau la sac plastique voler : je le regardais une seconde et me descidait à m’enfuir. Mais, alors que mes pieds touchaient le sol, la secrétaire me fixa d’un air mauvais et me demanda ce que je faisais là.

J’ai… fait pleurer Chloé.
-Je vois…. Et tu as vu le proviseur ?
-Elle… est occupée avec un grand monsieur. Je dois retourner en classe et…

Il ne s’était passé que quelques secondes depuis le claquement de porte. Et j’entendais la proviseur qui se rapprochait de la porte, je remarquais le bruit de talon. L’Homme Pâle partait il ou voulait elle que je rentre dans la pièce ? Je devais m’enfuir… Mais il connaissait mon prénom… La poignée tournait alors et je me retournais avec lenteur pour voir ce qui en sortait. Oui, j’étais un figé par la peur qu’on s’attendrait d’un enfant ayant rendez-vous chez la proviseur, mais d’une autre nature car le monstre dans cette histoire n’était pas celui qu’on croyait.

Lun 4 Avr - 18:38
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Taken
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