Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 Bieres, pizzas et chocolats [Georgia]

Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
PROFESSION : Membre du Conseil d'Administration d'un groupe bancaire et directrice du musée des civilisations
Crédits : Diana de Luin-Tinuviel (Deviantart), graph de Meri
Messages : 204
Points : 2919
Moïra Ní Éireann
Elle s’immergea doucement, laissant l’eau chaude recouvrir chaque parcelle de son corps, avant de renverser la tête en arrière pour la poser sur le rebord de la baignoire avec un soupir de soulagement. Voilà l’une des inventions humaines qui avait toute son approbation. Par les milles épées souillées, cette journée l’avait empli d’une colère noire pour la laisser ensuite mentalement vidée d’énergie. L’un des membres du Conseil avait décidé qu’une femme n’avait pas sa place dans pareil rassemblement, et les régulières piques à demi-dissimulées qu’il adressait avaient aujourd’hui titillé ses nerfs. Si Moïra l’ignorait royalement, comme souvent, elle n’avait aujourd’hui pu s’empêcher malgré d’avoir une furieuse envie de lui tordre le cou et tout en le foudroyant du regard, avait fait appel à ce qui lui restait de pouvoir pour insuffler en lui lune intense frayeur alors qu’il lui faisait face. La décomposition de son visage avait été magnifique à observer, mais hélas, bien loin était le temps où un tel usage ne lui coûtait rien, coulant par flot dans son être pour se transmettre jusqu’à sa, non, ses cibles. Bien des siècles plus tôt, semer la peur dans une centaine de corps ne provoquait en elle que griserie et satisfaction intense tandis qu’elle baignait dans la magie fournie par ses fidèles. A présent, s’en prendre à un seul individu l’affaiblissait plus qu’elle ne l’aurait jamais cru possible, fatiguant tant son enveloppe charnelle que son esprit en lui-même. Ses trois formes naturelles, louve, corneille et humaine, se mêlaient alors pour tenter chacune leur tour de prendre le dessus, et user de toute sa volonté pour maintenir apparence bipède avait achevé de l’épuiser totalement. Autant dire que rentrer chez elle s’était fait à grands coups d’ailes après vérification que personne ne l’observait.

A présent, elle se sentait quelque peu mieux, le porridge qu’elle avait avalé en rentrant, accompagné d’un grand verre d’eau, ayant soulagé la faiblesse physique de son corps. Levant la main face à elle, la déesse vérifia avec attention que son corps n’ondoyait plus sous les changements de forme avant de s’immerger totalement dans le délicieux liquide brûlant, fermant les yeux tandis que la tête lui tournait. Après quoi, savonnée et un peu plus détendue, elle attrapa un peignoir pour s’enrouler dedans, sa longue crinière de cuivre encore humide retombant lourdement sur le tissu blanc. Il était encore relativement tôt malgré le temps passé à se baigner, mais la nuit était déjà là depuis longtemps. La lune étincelait, superbe dans sa robe d’argent, entourée de ses minuscules compagnes qu’étaient les étoiles. Il y avait de quoi faire une sympathique promenade à quatre pattes. Songeuse, la déesse s’approcha de l’une de ses baies vitrées, admirant silencieusement la beauté calme que conférait toujours l’obscurité au paysage. Son regard s’immobilisa sur l’horizon, devint trouble… et elle s’effondra.

Se réveillant en sursaut, Mórrígan jura de la faiblesse du corps humain avant de se redresser sur son séant. Au moins se sentait-elle beaucoup mieux après ce repos forcé, ne lui restait qu’une impossibilité d’user de magie pendant plusieurs jours. C’était toujours mieux que rien. Et peut-être qu’un petit film idiot la détendrait un peu. Il était même possible qu’elle dorme un peu… c’était peu dire. Mais l’immortalité était parfois incroyablement agaçante lorsque la majorité des autres habitants étaient mortels. S’installant tranquillement dans son canapé, elle attrapa le livre qu’elle avait entamé quelques jours plus tôt et se replongea dedans. Au moins avait-elle l’occasion de poursuivre ses connaissances littéraires.

Quelques coups frappés à la porte, et la rousse se redressa avec surprise. Elle avait pratiquement terminé son chapitre, pourquoi fallait-il qu’elle soit dérangée maintenant ? Après un regard de regret vers l’ouvrage qu’elle referma, Moïra se releva pour ouvrir la porte, son regard s’éclairant aussitôt tandis qu’un léger sourire traversait son visage trop souvent impassible.

-Geo ! Entre !

Resserrant autour d’elle les pans de son peignoir, elle se poussa pour laisser passer son amie avant de refermer la porte.

-Excuses-moi, les journées des humains passent trop vite, je n’ai pas fait attention à la date.

Les soirées pizzas-bières-papotage-films entre déesses étaient toujours les bienvenues. Bien que leurs premières rencontres aient été difficiles, les deux fausses jeunes femmes avaient fini par s’entendre à merveille et se moquer des traits de caractère humains les avait sans aucun doute rapprochées. La laissant ôter chaussures et veste, elle se rapprocha du frigidaire.

-Bière ?

Jeu 3 Mar - 19:26
• • • • • •
Invité
Invité
Réduisant son rituel végétal du soir à sa plus simple expression, la jeune blonde s'était laissée tombée tête la première sur son lit. Pas que la journée ait été particulièrement longue, ou dure, ou épuisante, la vie de fleuriste était assez tranquille, mais l'hiver n'était toujours pas terminé et le manque de soleil avait tendance à l'épuiser. Beaucoup moins d'écolos quand les températures frôlaient le zéro, et les plantes souffraient aussi, même si elle les aidait un peu. Fermant les yeux, elle s'était laissée bercer par le parfum tout proche des coquelicots sur la fenêtre, souriant brièvement à la pensée qu'un de ses grands-oncles allait peut-être débarquer pour achever de l'endormir. La sonnerie de son téléphone retentit et elle tâtonna un long moment à la recherche de cet engin de malheur qui faisait beaucoup de bruit, invoquant les noms de toutes les divinités infernales qu'elle connaissait avant de finalement mettre la main dessus. Et elle s'était redressée d'un coup en voyant le rappel qui s'affichait sur l'écran. C'était ce soir? S'arrachant au confort et à la chaleur de son lit, elle attrapa ses affaires en quatrième vitesse, manquant de se prendre les pieds dans un pot vide qui traînait par terre.

Juste le temps de verrouiller la porte et elle avait dévalé l'escalier tout en enfonçant son épais bonnet de laine sur son crâne, puis la rue en enroulant son écharpe autour de son cou. Elle allait s'engager dans la rue menant à sa destination quand elle réalisa qu'elle avait les mains vides et fit donc demi-tour, téléphone à l'oreille en remontant la rue précédente. Et après de trop longues minutes, elle put enfin reprendre vers son objectif de la soirée. Cessant de surveiller l'avancement de l'heure en arrivant devant la porte, elle frappa finalement, guettant un bruit qui confirmerait qu'elle ne s'était pas trompée de jour. La notion du temps était toujours quelque chose de compliqué, surtout quand on connaissait les dieux chargés de son écoulement, en tout cas selon sa cosmogonie.

Souriant à la rouquine qui ouvrit, elle passa la porte et lui tendit deux boites à pizza avant de se séparer de ses chaussures qu'elle laissa près de la porte. Dire que j'avais peur d'être en retard! Qui aurait cru que les deux déesses finiraient par s'entendre, surtout vu leurs domaines respectifs et leurs vies officielles si différentes, surtout avec les accrochages du début. Mais elles avaient trouvé un terrain d'entente, finalement pas si opposées, et se retrouvaient désormais avec un réel plaisir pour des soirées beaucoup trop humaines pour les créatures millénaires qu'elles étaient en réalité. Enlevant enfin manteau, écharpe et bonnet qu'elle plia sur son bras, elle suivit son hôte et hocha de la tête à sa proposition. Rien de mieux après une journée usante qu'une bonne bière bien fraîche. Grosse journée? Rapport au combo peignoir-cheveux mouillés-air crevé qu'arborait la normalement terrible Mórrígan. Et c'était aussi à ça que servait leurs soirées à base de pizzas, de bières et de papotages divers, en plus du plaisir de pouvoir se plaindre des humains desquels elles dépendaient pourtant.

Attrapant la bouteille fraîche, elle trinqua avec sa déesse d'amie. Je te dirais bien qu'un buisson pourrait miraculeusement pousser dans le moteur de la bagnole du plus gros emmerdeurs du lot, mais... Levant les yeux au ciel, elle prit une gorgée. Pas la peine de terminer sa phrase, l'autre savait très bien à quoi elle faisait allusion. Elle était déjà sur la liste noire du Cénacle, sûrement cette histoire en Amazonie qui remontait à presque un demi-siècle, pas la peine d'en rajouter alors qu'ils étaient tous sur les nerfs à cause du Réanimateur. Cela dit un petit sumac l'air de rien est toujours possible. Pas grand chose, de toute façon elle ne pouvait pas beaucoup plus non plus, et elle n'y pouvait rien si elle n'aimait pas qu'on s'en prenne à ceux qu'elle aimait bien. Une nouvelle gorgée et elle reposa la bière devant elle. T'as une idée de film pour ce soir? Juste pas Les Immortels! Même si elle devait admettre que les acteurs choisis pour interpréter ses frères étaient canons, bien que loin de la beauté surnaturelle de ces derniers.

Ven 4 Mar - 4:32
• • • • • •
Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
PROFESSION : Membre du Conseil d'Administration d'un groupe bancaire et directrice du musée des civilisations
Crédits : Diana de Luin-Tinuviel (Deviantart), graph de Meri
Messages : 204
Points : 2919
Moïra Ní Éireann
Aurait-elle un jour songé devenir amie avec une déesse grecque, qui plus était de l’agriculture ? Non, certainement pas. Mais vivre parmi les humains avaient modifié sa façon de voir le monde, l’avait sans doute rendue davantage tolérante qu’elle ne l’avait été il y avait de cela de longues longues années. Et elle n’était sans doute pas la seule à avoir évolué d’avoir trop vécu sur cette terre. Hélas, bien loin était le temps où leurs pouvoirs étaient à leur apogée et où ils n’avaient pas besoin de s’adapter pour que leur existence même ne soit pas effacée des mémoires.
Ouvrant le frigidaire, Moïra en sortie deux bières brunes qu’elle décapsula avec une aisance procurée par la pratique, avant d’en tendre une à sa compagne de beuverie pour finalement, après avoir trinqué, porter la sienne à ses lèvres. Ah, certains l’appelaient le breuvage du guerrier, mais il fallait malheureusement reconnaitre que ces boissons industrielles n’avaient le charme d’antan.

-Ouf, cela fait du bien ! Oui, une journée à être entourée d’incapables ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez rabougri et un superbe spécimen de la gente masculine n’acceptant pas de voir une femme à la même table que lui !

Rien que d’y penser, elle avait envie de retourner lui mordre les mollets de ses crocs acérés et de lui crever les yeux de son bec pointu. Malheureusement, la position générale de la nature étant ce qu’elle était, elle avait toutes les chances de finir capturée, euthanasiée, maltraitée ou enfermée dans un de ces stupides et cruels lieux de torture qu’ils nommaient zoos. Un sourire de petite fille se dessina toutefois l’espace d’un instant sur ses lèvres en repensant à la frayeur qu’elle avait infligé à son adversaire.

-Oh, ne t’en fais pas, rassura-t-elle d’un ton léger son amie, quoi que c’aurait été une bonne idée, je ne pense qu’il restera loin de moi pendant un certain temps désormais ! Ah, ces hommes, qu’ils sont couards… Mais je reconnais que cette histoire m’a totalement fait oublier notre soirée, et laissé autant de pouvoirs qu’un glaive émoussé.

Reposant sa boisson, elle alluma son four pour le mettre en mode préchauffage, avant de retourner auprès de son amie. Les pizzas, c’était bon quand c’était grillé avec soin. C’était d’ailleurs sans doute l’un des points sur lequel se rejoignaient parfaitement les deux femmes : leur régime culinaire. Morrigan était à très forte majorité carnivore, si ce n’était exclusivement, elle ne s’en prenait que très rarement aux plantes pour le plus grand soulagement de Déméter. Après tout, rien ne valait une bonne entrecôte saignante !

-Hum… tu préfères… Percy Jackson ?

Le visage sérieux, c’était toutefois avec moquerie qu’elle répondait de la sorte à la déesse grecque. L’usage des diverses divinités du monde entier dans la filmographie humaine les avaient maintes fois fait lever les yeux au ciel, mais Mórrígan trouvait toujours amusant de voir les réactions de son amie à la vue de son panthéon déformé et malmené par l’imagination des cinéastes.

-Big Fish, ca te tente ? Puisque les secrets et la magie, on connait… tu veux quel genre de film au fait ?

Elle avait des dessins animés, du romantique, de l’aventure, des documentaires, du fantastique, de la science fiction, de l’absurde, du comique, du dramatique, et tout ce qui pouvait se rapporter de près ou de loin à ces thèmes, mélangés ou non. Allumant son ordinateur portable, la rousse attrapa son disque dur tout en continuant à converser, attendant que sa liste de films nouvellement téléchargés ‒oups, illégalement en plus‒ ne se lance afin qu’elle la présente à Georgia.

-Et toi, ta boutique, ça marche toujours ? Faudra que j’y passe un de ces jours d’ailleurs pour racheter des bégonias. Tes plantes n'ont pas trop froid, cet hiver ?

Sam 5 Mar - 15:33
• • • • • •
Invité
Invité
Au moins ce spécimen avait payé son insolence, à en voir le sourire qu'arborait son amie. La place de la femme dans la société... Ça avait toujours été un problème, quelle que soit la région ou la civilisation, et elle en avait été témoin pendant de nombreux siècles. On avait beau vanter les nombreux apports de la Grèce au monde moderne, on oubliait souvent la place qu'avaient mères, épouses et filles: aucune, sauf à Sparte. Juste des objets avec plus ou moins de valeur, sans aucun droit, qui servaient uniquement à produire des héritiers. L'irlandaise avait eu la chance de "naître" dans un coin où les femmes avaient quelques droits et étaient respectées, même si elles n'étaient pas non plus les égales des hommes. À vrai dire, la grecque n'avait que très rarement vu de vraies sociétés parfaitement égalitaires, encore moins qui avaient survécu à l'ère industrielle. Encore un truc de bonhommes ça, les grosses machines qui font un boucan d'enfer et polluent le plus possible, à croire qu'en plus de très certainement compenser ils avaient besoin de le signaler à la terre entière. Reprenant un peu de bière, elle savoura le goût des céréales sur sa langue. Ses créations, et pourtant on considérait la bière comme une "boisson d'hommes". Désespérant.

Dans les premiers temps, elle se serait vexée ou aurait sorti les épines sous la moquerie presque ouverte de la Morrigan, aujourd'hui ça ne déclenchait plus qu'un léger regard vers le plafond et une nouvelle gorgée de bière. Les bouquins sont bien mieux. Le film n'était pas mauvais, et parmi toutes les horreurs qu'on trouvait dans le cinéma sur sa civilisation, c'était sans doute l'un de ses préférés, en plus de beaucoup aimer l'actrice choisie pour la représenter, même si on la voyait à peine. Pourquoi pas Big Fish, ça fait longtemps que je l'ai pas vu, mais si t'avais une autre envie, fais-toi plaisir. Je suis bon public tant qu'on massacre pas mon histoire familiale. Ou sa civilisation de manière générale. Parlant de ça, on va officiellement pouvoir se foutre de la gueule des égyptiens avec le nouveau film là... Gods of Egypt! Vu les premières critiques, ça a l'air d'être un énorme nanard! Dommage qu'il y ait si peu de films sur la mythologie celte, ce serait intéressant de voir comment réagirait la rouquine en voyant les siens et leur histoire déformés sous la plume d'un scénariste plus ou moins inspiré.

Pendant que son hôte mettait les pizzas au four, elle fit défiler la liste des films avec un sourire. Des bégonias? Tu préférerais pas un beau prunellier ou une armoise? Elle savait que les deux plantes étaient associées à la déesse, après de longues recherches sur le net, et ça lui allait mieux que de pauvres petits bégonias. Ou un truc original? J'ai mis le chauffage à fond et ma salle de bain ressemble à une mini-jungle équatoriale sous LSD. Avec l'hiver elle avait eu envie de retrouver la chaleur et les couleurs de l'Amérique du Sud qu'elle avait tant aimé, quitte à utiliser un peu plus de son pouvoir. Vivement que le printemps arrive. Malgré le bordel dans le quartier, c'est tranquille au boulot: ma patronne est ravie, l'année dernière a été particulièrement rentable, les clients plus nombreux et fidèles qu'avant, et je vais peut-être même avoir une augmentation. Heureusement qu'elle est toujours persuadée que ça vient seulement de son changement de fournisseur et de ses talents de gestionnaire. Et personne n'aurait eu l'idée de relier l'arrivée de la nouvelle employée au regain presque miraculeux de force et de longévité des plantes, coupées ou non, vendues dans la petite boutique, encore moins soupçonner quelque chose de possiblement "surnaturel" - avec tous les guillemets signés en l'air possibles - sous ce lien franchement banal. Évidemment ça l'arrangeait, et puis elle s'était fait depuis longtemps aux vies simples loin des splendeurs antiques. Les clients étaient contents, la patronne aussi, et c'était tout ce qui importait officiellement.

Officieusement... Les remous que causaient le Réanimateur l'inquiétaient, le froid et le manque d'ensoleillement la fatiguaient, la solitude des longues nuits d'hiver n'aidait pas et le délitement qu'elle subissait malgré tout avait tendance à la déprimer en cette saison. Mais elle ne s'en plaignait jamais, parce que ça faisait partie d'un tout qu'elle comprenait parfaitement. Une étape dans un cycle, immuable même si tous croyaient pouvoir le changer. T'as vu Vice-Versa? Tout ce qu'elle savait c'était que ça parlait des émotions humaines et qu'il y avait une histoire de pizza. Peut-être pour ça qu'elle avait pensé à ce film en particulier, l'odeur de celles en train de griller dans le four ayant envahi la pièce. Décidément, rien de mieux que de la viande bien grillée pour se changer les idées, et elle était contente que Moïra partage ce goût.

Mar 8 Mar - 23:35
• • • • • •
Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
PROFESSION : Membre du Conseil d'Administration d'un groupe bancaire et directrice du musée des civilisations
Crédits : Diana de Luin-Tinuviel (Deviantart), graph de Meri
Messages : 204
Points : 2919
Moïra Ní Éireann
Mieux valait oublier la source de son agacement pour l’instant. Les hommes avaient toujours considéré que les femmes leur étaient inférieures, qu’elles étaient faibles, devaient être protégées. Est-ce qu’elles avaient l’air fragile, toutes les deux ? La galanterie la plus simple pouvait devenir exaspérante en connaissant le fond de pensée de celui qui la pratiquait. Pourtant, ces mêmes mâles avaient cru en elle, une entité féminine prenant apparence d’une femme, ils l’avaient craint lors des batailles. Mais là encore, les humains avaient grandement perdu de leur évolution, ils s’étaient perdus. S’il y avait eu malgré de grandes évolutions dans la place des femmes, il n’en demeurait pas moins qu’elles devaient se comporter de la manière attendue par les hommes pour ne pas risquer de les choquer. Aussi fallait-il parfois bousculer un peu les consciences les plus rétrogrades pour mettre un terme à la situation. Et c’était ce que la déesse celtique ne s’était pas privée de faire quelques heures plus tôt.

Mais cette soirée était consacrée à la détente et au repos, ainsi que le faisait régulièrement les deux amies depuis qu’elles avaient décidé d’imiter les « soirées pizzas » des humains. Puisqu’elles vivaient dans leur monde et parmi eux, autant profiter aussi de leurs petits plaisirs ; il fallait bien qu’elles puissent les comprendre après tout. Heureusement pour elles sans doute que les films sortaient en nombre, car contrairement aux humains, leur âge ne progressait jamais et elles avaient toujours besoin de s’occuper en variant les plaisirs ‒ quoi que la qualité n’était pas toujours au rendez-vous. Et à dire vrai, Mórrígan en était presque déçue, de voir son amie prendre aussi bien ses taquineries. Elle se souvenait de la première fois qu’elles avaient assisté ensemble à un film ‒enfin, navet serait plus juste‒ reprenant la mythologie grecque ; le regard furieux et dépité de Déméter avait provoqué chez elle un rire difficile à arrêter, comme elle n’en que peu connu.

-Georgia, a Caraid*, tu te ramollie. Je t’ai connu plus véhémente dans la défense de ton panthéon.

Taquine comme elle ne l’était qu’avec quelques rares personnes qu’elle pouvait prétendre réellement apprécier, celle qui se faisait appeler Moïra n’en sortie pas moins deux assiettes et un couteau étincelant en attendant que finissent de cuire leurs pizzas non-sauvages. Cette nourriture étrange mais bien meilleure que son aspect ne le laissait supposer avait également l’incroyable avantage de se manger sans couverts. Deux serviettes, et le tour était joué ! Elles pourraient se blottir dans le canapé en grignotant tranquillement, une bière à la main.

-Aye, j’en ai vu quelques critiques, il semble incroyablement inintéressant. Il faut dire que les dieux égyptiens sont rarement à leur avantage dans les productions humaines.

Comme chacun d’entre eux d’ailleurs. Parfois, la rousse se demandait comment les mortels pouvaient ainsi déformer ceux qu’ils priaient autrefois. Vraiment, quelle imagination débordante et… mauvaise ! C’en était presqu’insultant ; elle n’en était pas moins soulagée de voir qu’elle et sa tribu des Tuatha Dé Danann était relativement moins maltraitée par les cinéastes. Quoi qu’il lui suffisait de se souvenir qu’une chauve-souris humaine aux mamelles énormes et à la chevelure vert d’eau portait son nom pour se sentir profondément chagrine.

-Un peu encombrant pour un appartement, tout de même ; quoi que j’avoue trouver cela joli, ce ne sont pas mes plantes préférées. J’ai davantage d’affection pour la bruyère mais je ne crois pas que tu en ais en magasin, et je n’apprécie guère l’effet qu’elle donne en pot ; elle est faite pour recouvrir les landes et parcourir les vallées, non pas pour demeurer ainsi prisonnière d’une barrière de terre cuite. Elle hésita un instant : peut-être pourrais-je te reprendre une euphorbe, s’il t’en reste une ou deux… Elles me suffiront. Je n’ai pas besoin de LSD pour trouver ce monde toujours aussi étrange.

Oui, une euphorbe, qui lui rappellerait l’Irlande tout en laissant son appartement propre et espacé. Elle aurait aimé faire grimper du lierre sur l’un de ses murs mais savait pertinemment qu’elle n’aurait pas la patience de s’occuper de nettoyer ensuite le sol. Contrairement à son amie, si elle aimait les plantes, elle ne supportait pas d’être trop à l’étroit et de ne pas avoir la place de circuler à sa guise.

-Hum. Il vaut peut-être mieux pour toi qu’elle ne s’en aperçoive pas. Quoi que tu pourrais peut-être en profiter pour lui voler le poste.

En imaginant la patronne tremblante de peur devant des tentacules de lianes qui dardaient leurs feuilles vers elle avec convoitise, une Déméter aux yeux sinistres derrière, Moïra comprit tout de suite que la télévision avait peut-être davantage d’impact qu’elle ne l’aurait pensé sur elle. Par tous les glaives, cet écran était bien la pire malédiction que pouvait subir une divinité !

-Aye, une fois, il est totalement absurde mais je suis bien aise de ne pas avoir ces parasites dans la tête ! Tu veux qu’on se le refasse ? Je ne l’avais vu qu’à sa sortie, il était bien je crois et je ne serais pas déçue de le revoir.

Sortant du placard un paquet de chips au bacon et quelques cacahuètes, elle les déposa sur sa table basse avant de se laisser tomber dans son canapé de cuir avec un soupir de bonheur.

-Choisis ce que tu veux ! On a encore un peu de temps avant que ce soit cuit. Oh, et ton fils commence à s’habituer, je ne pense pas regretter de l’avoir pris. Je pourrais bientôt l'exploiter à son plein potentiel !


*Mon amie

Lun 21 Mar - 20:00
• • • • • •
Invité
Invité
Véhémente elle l'avait été. La toute première fois et malgré la beauté des couleurs du Technicolor, elle n'avait pas pu retenir un cri outré dans le cinéma, s'attirant les regards mauvais des autres spectateurs. Les fois suivantes aussi, en voyant les humains massacrer sans scrupules les histoires les plus simples. Heureusement qu'elle avait appris à contenir son agacement en soixante ans, mais ça ne l'avait pas empêché de tirer la langue à la rouquine comme la gamine qu'elle avait l'air d'être. Je me réserve pour le reboot de Xena, je sens venir le massacre. Elle but un peu de sa bière et hocha de la tête au commentaire de son hôte sur ce fameux nanard en devenir. C'est les têtes d'animaux, ça aide pas. Quelle idée aussi! C'était déjà compliqué pour les humains de représenter correctement leurs divinités sous forme "humaine", alors si en plus on rajoutait des parties non-humaines... Il suffisait de voir ce qu'étaient devenus les mythiques satyres au fil du temps, ou même la réelle histoire de sa famille. Elle hocha encore de la tête, à nouveau dans sa bière, à la mention de la bruyère, préférant de toute façon les plantes libres de pousser comme elles voulaient. Il devait lui rester une euphorbe chez elle, pas le genre d'articles vendus dans la boutique où elle bossait.

Lui voler son poste? Pour quoi faire? De ce qu'elle avait vu du boulot de patron, c'était un coup à faire un burn-out avant que l'été arrive. Non elle était bien mieux à sa place, préférant largement laisser l'autorité à d'autres pour pouvoir faire ce qu'elle voulait. Il y avait bien sûr l'argument de l'argent, malheureusement nécessaire pour l'humaine qu'elle était sensée être, mais elle n'avait jamais eu beaucoup d’intérêt pour ça. À part pour éventuellement déménager dans un endroit plus grand, mais ce serait pour que ses plantes aient plus de place. Faudrait que je me lève plus tôt si j'avais son boulot. Ça aussi c'était un gros point négatif. Et si jamais elle remarque quoi que ce soit de suspect, je ferais les yeux doux à mon référent pour qu'il lui fasse oublier, ils doivent bien avoir un sort pour ça. Un tour de baguette à la Harry Potter avec un "Obliviate" bien senti et on en parle plus. Vu comment le Cénacle était tendu en ce moment avec le Secret, ça ne devrait pas être trop difficile de le convaincre. En théorie en tout cas. Mais elle était prudente quand elle utilisait ce qu'il lui restait de ses divins pouvoirs. Embarquant l'ordinateur et le disque dur qu'elle posa sur la table basse, elle s'installa dans le canapé, ramenant une jambe sous elle en finissant sa bière, et s'étira largement pendant que Moïra sortait de quoi patienter en attendant les pizzas. Adjugé pour Vice-Versa alors, peut-être qu'on comprendra mieux les mortels. Elle pianota encore un moment, les yeux sur la longue liste de films plus ou moins récents à la recherche d'un qu'elle n'aurait pas vu. C'était le problème avec leurs existences: difficile de trouver un inédit alors qu'on avait assisté à la naissance du cinéma et qu'on pouvait passer autant de temps qu'on voulait à regarder des images bouger.

À la mention de son fils elle leva la tête et sourit, redevenant pendant quelques secondes la mère qu'elle était, profondément fière de sa progéniture qui avait réussi à se faire accepter de la terrible Morrigan. Elle aimait tous ses enfants, divins ou non, et par extension une bonne partie de l'humanité, mais Korybas avait toujours eu un statut particulier. Le dernier-né des enfants qu'elle avait conçu avec le premier homme qu'elle avait aimé, une nuit de printemps dans un champ fraîchement labouré. Au moins tu ne peux pas remettre en question ses connaissance sur la Grèce Antique. Et la plupart des périodes qui avaient suivies, l'avantage de l'immortalité et de ses nombreux voyages. Tu aurais dû le voir à l'époque, avec ses beaux habits... Son grand-prêtre, pendant plusieurs siècles, attirant les foules lors des Mystères, et le pouvoir des milliers de voix qu'il attisait. Son plus grand fidèle, la maintenant en vie malgré le Délitement à travers les millénaires. Mais je suis contente qu'il te convienne, ça me donne encore plus de raisons pour traîner au Musée. Elle y passait régulièrement pour voir son amie et maintenant son fils, mais aussi dans le musée en lui-même, s'attardant beaucoup trop longtemps dans les parties grecques et romaines. Les reliques de temps passés, quand elle était encore une déesse toute puissante et adorée.

Quoi de nouveau sinon? Nan parce que la misogynie des mecs et la perfection de mon fils c'est des constantes. Certes Last End n'était pas une cité immense qui bouillonnait d'activités plus surprenantes les unes que les autres, surtout pour deux déesses habituées aux mini-dramas qui arrivaient tout le temps dans le monde de l'Envers, mais il y avait toujours de quoi papoter pendant quelques heures. Une éventuelle conquête? Deux? Toute une ribambelle? Elle piocha dans les chips, le goût du sel et de l'arôme chimique de bacon sur les lèvres, avant de reprendre. Raconte! Avec des détails si possible! De ce côté, sa propre vie était un désert. Plutôt déprimant pour une déesse de la fertilité, encore plus en hiver quand elle avait le plus besoin de chaleur, et la dernière fois qu'elle avait connu celle des bras d'un homme commençait à remonter. Encore plus déprimant. À bien y réfléchir, et selon les critères "normaux", cette nouvelle apparence était techniquement vierge. Elle engloutit quelques chips pour faire passer cette idée encore plus démoralisante, espérant bien que son amie serait plus chanceuse. L'irlandaise allait répondre mais fut sauvée par la sonnerie du four, cette traîtresse, et la blonde reprit quelques chips pour se consoler.

Jeu 31 Mar - 5:29
• • • • • •
Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
PROFESSION : Membre du Conseil d'Administration d'un groupe bancaire et directrice du musée des civilisations
Crédits : Diana de Luin-Tinuviel (Deviantart), graph de Meri
Messages : 204
Points : 2919
Moïra Ní Éireann
Entre les dieux trop prudes ou trop pervers, ceux totalement niais, les brutes irrécupérables et les sournois perfides, le choix était quelque peu limité. A croire que les cinéastes étaient incapables de donner réellement de la profondeur à leurs personnages dès lors qu’il s’agissait d’une entité divine ; ou qui sorte de l’ordinaire humain, puisque toute créature qui pouvait être considérée comme « fantastique » par les mortels se trouvait inévitablement affublé d’un caractère plat et monotone. Etait-ce tout ce qu’ils avaient retiré des mémoires de leurs ancêtres ? Ils les avaient déjà oubliés, relayés au rang de contes pour enfants, pourquoi fallait-il qu’ils les ridiculisent encore davantage ?

- Ils seraient capables de te refuser pour prendre une autre actrice quand bien même postulerais-tu pour le rôle de ta véritable identité.

Devaient-elles en rire ? Peut-être, l’idée était relativement amusante pourtant la déesse de la Guerre ne pouvaient que se sentir quelque peu fatiguée de tant de bêtises, à son sujet, celui de ses semblables ou de leur panthéon. C’en était devenu un sujet de conversation banal bien que légèrement déprimant, au même titre que leur travers trop humain. Mais fleuriste était certainement un poste qui convenait très bien à Déméter, et non sans raison. Au moins prenait-elle du plaisir à son poste, quand bien même n’était-elle qu’ouvrière. Difficile de trouver sa place et y demeurer quand leur existence avait connu tellement plus intéressant, tellement plus… divin.

- Je doute qu’elle remarque quoi que ce soit. Les humains sont particulièrement obtus sur ce qui semble une évidente preuve de l’existence de ce qu’ils nomment surnaturel, tandis qu’ils se plaisent à trouver de farfelues explications sur ce qui est au contraire tout à fait banal. Bien que l’idée de peindre un éclair sur la face rabougrie d’un de ces cénacliens en l’entendant couiner une quelconque formule de Harry Potter soit plutôt plaisante.

Le Cénacle, cette secte mafieuse qui se croyait au-dessus de tout, de pauvres âmes pures chargées de surveiller les vilaines créatures qui risquaient de faire bobo aux mignons et innocents petits humains… Ils étaient lamentables, surtout. Et cette sensation de ne pas même pouvoir prendre une douche sans être surveillée s’avérait sincèrement agaçante. Mieux valait faire preuve de prudence dans ses agissements.
N’ayant aucune envie de se relever de son confortable canapé noir, Mórrígan se contenta de hocher la tête à la mention du film, décidée à ne le lancer qu’une fois les pizzas dûment prêtes.

- Je ne le peux pas, et je t’avoue même que je lui laisse carte blanche pour toute la partie consacrée à la Grèce Antique et moins antique ; tant qu’il reste dans les limites que je lui ai fixé, il est plus à même de s’en occuper que moi, il est pour l’instant très compétent… en plus d’être séduisant.

Avec un hochement de tête approbateur sur cette dernière réflexion, la rousse songea avec plaisir qu’il s’agissait d’une excellente recrue. Dommage qu’il s’agisse du fils de sa plus proche amie, elle ne pourrait pas s’en approcher pour chauffer son lit… Et c’était sur ce sujet d’ailleurs que le bât blessait. Geo qui voulait absolument qu’elle lui raconte quelques détails de ses relations, mais les humains étaient tellement sérieux ! Si fragile aussi ! Le four l’interrompit dans ses pensées, mais il s’arrêterait de lui-même de toute façon, elle avait le temps de répondre à son amie sans risquer de voir brûler leur précieux repas.

- Oh, quelques-uns par ci par là, mais franchement, qu’ils ont perdu de leur ardeur. Enfin, j’en ai trouvé des connaisseurs. Elle attrapa une cacahuète, la faisant rouler entre ses doigts avec un sourire gourmand.  Un que j’ai croisé sur un parking de supermarché. Ce n’est pas très élégant, mais il était excitant avec sa belle barbe brune ! Un crac et la cacahuète disparue dans sa bouche.  On est allée dans sa voiture. Une vieille Espace, suffisamment grande pour emmener une famille. Je n’aurais jamais pensé en trouver si plein d’originalité. Après tout…

Après quelques menus détails croustillants sur ce qu’il y avait eu de plus original et surprenant, elle lui apprit qu’elle ne l’avait pas revu mais avait toujours son numéro de téléphone… ainsi que certains autres moins intéressants, qu’ils soient hommes ou femmes d’ailleurs, dont elle évoqua les aventures les plus désespérantes ou excitantes. Finalement, Moïra se leva et ouvrit la porte du four pour en sortir les pizzas qu’elle ramena, aidée de ses maniques, jusqu’à la petite table basse qui trônait devant la télévision à écran plat.

- Ne me dis pas qu’il n’y a toujours rien de ton côté ? Geo, a cara*, rappelles-moi de quoi tu es déesse ? Il va falloir que l’on arrange ça. Tu veux un peu d’aide ? Après tout, tant que tu ne cherches pas une histoire d’amour, ça doit pouvoir s’arranger… J’ai toute la nuit devant moi.

Depuis qu’elles se connaissaient, l’irlandaise n’avait pas souvenance d’un seul récit par son amie de ses possibles aventures sexuelles un peu pittoresques. Elle en profita d’ailleurs pour effectuer les branchements nécessaires au bon visionnage de leur film sur la télévision.

*terme affectueux pour "amie"

Ven 15 Avr - 20:05
• • • • • •
Contenu sponsorisé

• • • • • •
 
Bieres, pizzas et chocolats [Georgia]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Weird Tales ::  :: Refuges aux pensées :: Autres Archives-