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 Un noël loin des regards

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Les derniers mois avaient été fortement agités.
Une magie qui n'en faisait qu'à sa tête, le retour de Lucinda, le secret en danger et un ami fou furieux au cœur d'un complot macabre. Combien de fois Ayzebel s'était dit qu'il était peut-être temps de tout abandonner et de partir de Last-End, loin de toute cette souillure qui commençait à déteindre sur elle ? Trop souvent, impossible de compter. Mais chaque fois, cette idée avait été chassé aussi vite qu'elle était arrivé. Car dans son malheur, il fallait aussi nommé les bons moments. La librairie était sauvé, elle était à présent à l'abri du besoin... Et puis il y avait Morghann. Sans lui, elle ne serait peut-être même plus vivante à l'heure qu'il est. Hait au début puis adoré. Ami, amant... Confident et protecteur. Dans l'ombre des fondateur, dans l'ombre du secret... Unis ils l'étaient, conscient du danger qui les entouraient. Mais visiblement le duo n'était pas prêt de se séparer. Cette idée même, Ayzebel ne pouvait l'envisager.

Le moment tant attendu était enfin arrivé. Les vacances. Voilà des années qu'elle n'en avaient pas prit, ruinant sa santé et son morale pour sauver sa boutique qui ne lui rapportait pas un sous. Jusqu' aujourd'hui. Grâce à Morghann, grâce aux efforts qu'elle fournissait aussi, Ayzebel commençait enfin à se faire une clientèle. Ce n'était pas encore parfait mais au moins il y avait de l'amélioration. Quoi qu'il en soit, le Earl avait déjà tout prévu pour leur faire passé un bon moment. Ayzebel quant à elle, savait juste que sa direction était l’Écosse, le Ben nevis plus exactement. La nervosité lui donner la nausée alors qu'assise dans le train, en deuxième classe, elle observait depuis des heures le décor par la fenêtre. Comme toujours, pas le choix que faire preuve de discrétion, les deux amants avaient donc voyagé séparément. Morghann était partit plus tôt, ne serait-ce que pour être sur les lieux en premier et accueillir convenablement sa belle à l'arrivée. Ce n'est qu'en fin d'après midi que le train arriva enfin à la gare de Fort William. Ayzebel prit le temps de descendre du train, tirant derrière sa petite valise à roulette. La différence de température lui arracha un frisson et bien vite, elle ajusta son manteau ourlé d'une fausse fourrure sur le col et repoussa en arrière ses cheveux coiffés d'une tresse. Elle inspira, tentant de calmer son angoisse en observant les gens présent puis s'engouffra à l'intérieur de la gare. Il était là, quelque part... mais où ?

Il fallu quelques minutes à Ayzebel pour enfin apercevoir la stature charismatique du Earl un peu plus loin en retrait. Loin de la foule évidemment... Il détestait ça autant qu'elle. La sorcière esquissa un sourire et accélérât le pas, s'approcha de Morghann avant de le fixer en silence. Doucement, elle relâcha la poignée de sa valise et se jeta dans ses bras, enfouissant son visage contre son cou. C'était bien la première fois qu'elle pouvait l'enlacer ainsi en publique, sans soucier des conséquences. Sans se soucier même d'y laisser la vie. La jeune femme resserra son étreinte, tremblante dans les bras de son adoré et souffla à son oreille.

« Tu n'imagine pas un instant à quel point je suis heureuse d'être là... »

Avec douceur elle recula le visage, observant Morghann tendrement et caressa sa joue. Ayzebel lui offre un sourire, le dévisageant puis secoue doucement la tête. Pour lui elle aurait n'importe quoi, elle était même prête à tuer (chose qui avait manqué d'arriver à deux reprises...). Ayzebel relâcha complètement Morghann, reculant d'un pas et saisit à nouveau sa valise et attendit. Mine de rien, elle ne savait pas où il allait ni comment, pas le choix que d'attendre que le nécromancien se décide à bouger et la guide pour ces vacances bien mérité.

« As-tu fais bon voyage ? »

Jeu 21 Jan - 13:32
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
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Crédits : Gustavo Krier
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Morghann Earl
Howard se trouvait loin de Last End et c'était mieux aussi. Non pas parce qu'il était avec Elie Mortimer, car cela irritait le cadet au plus haut point, mais parce qu'il soupçonnait sérieusement Anthony d'entamer son évasion à Noël. Un massacre s'en suivrait et il ne voulait pas que les personnes qui lui soient chères puissent se trouver là. Que Pryam et ses affidés périssent : Morghann en aurait cure. Cela ferait moins de monde à tuer lorsque son jumeau et lui entreraient en guerre contre son père. Grand bien lui ait fait de décider de quelques vacances avec Ayzebel, loin de cette ville et de son père. Ses valises étaient faites et par le passage secret il les délaissait dans le coffre de la voiture. A l'aube, bercé par les murmures des morts qui émanaient du cimetière, il fit route vers l’aéroport. Il n'avait prévenu personne dans sa famille. Seulement Howard bien entendu : il aurait été difficile de lui cacher quoique ce soit à présent que leurs esprits étaient liés. Pryam n'était pas averti, du moins, Morghann le pensait. Ce fut de bonne heure qu'il prit l'avions vers ces terres glacées. L'illusion parfaite d'un visage autre que le sien était donné. Si beaucoup ici ne le connaissaient, certains pouvaient connaître le si célèbre Pryam. Morghann lui ressemblait pour beaucoup. Il ne voulait pas prendre de risque, ce fut alors le visage un homme blond aux yeux bleus, mâchoire anguleuse qu'il montrait à tous... Sauf à Ayzebel.

Annabelle avait suivi la libraire, prenant place dans le train à côté d'elle, dans un siège vide. Personne ne la voyait, mais elle, elle voyait tout le monde. Dans la gare, le nécromancien s'était mis à l'égard de cette foule, bras croisés sur le torse. Il ne les ouvrit que pour la réceptionner et l'étreindre. Tête baissée, il alla déposer un baiser dans le cou dégagé par une tresse de son amante. En réponse, il lui adressa un sourire. Il était soucieux, et probablement déçu par avance de savoir que leur séjour serait écourté. Il avait besoin de ces vacances... Mais ce ne serait que de très brève durée. Ça le contrariait. Il prit sa main dans la sienne, et de l'autre, il saisit sa valise, assez bien éduqué pour se conduire en gentleman. Il acquiesça de la tête pour répondre à sa seconde question et emboîta le pas vers la sortie. Moins il y aurait de monde et mieux ce serait pour lui. Il plaça la valise dans le coffre de la voiture de location : toujours une berline noire, c'était à croire qu'il y était attaché. Il alla ouvrir la portière de la libraire puis vint se placer au poste conducteur. Avec les derniers événements, il avait du mal à couper et à se considérer en vacances. Il ne parla pas de tout le trajet qui les menait au chalet de bois, sa mine était sérieuse et son expression fermée. Une fumée se dégageait de la cheminée, preuve que le chauffage était bien en route. La neige tombait à petits flocons avec une légèreté de coton. Pas de vent pour le moment, l'instant semblait presque féerique. Morghann ne parvenait à s'y laisser emporter. Il ne voyait que le sang qui viendrait entacher la pureté de ce manteau blanc.

Il alla ouvrir à Ayzebel, le regard emprunt d'une mélancolie. Il prit ses mains, les posa sur son torse avant de saisir sa taille. Il aurait voulu oublier. Oublier le massacre qui viendrait et qu'il taisait, oublier les remords, oublier sa parenté qui, au Réanimateur, le liait. Il n'osait déranger son frère, par ce lien qu'ils avaient fondé. Morghann ne pouvait pas, toujours, sur lui se reposer. Il saisit les lèvres de son amante, s’enivra de leur douceur, leur chaleur, leur passion pour qu'à ses maux la libération vienne. Tous deux avaient l'air de ces petites statuettes bien faites qu'on mettait au milieu d'une boule à neige. Un couple aux allures parfaites, venant profiter de vacances à la neige. Et pourtant, sous leur apparat de parachèvement se faisait une union singulière, ébranlée. Unie et toutefois tremblante. Ne lui avait-il dit qu'il ne pourrait la protéger de lui ? Lui si incapable d'aimer. Aux morts si attaché et à son jumeau plus encore que, de place consumée, il n'avait qu'une affection latente à lui offrir. Elle était sincère, cette affection, aussi sûre qu'il désirait la garder pour lui et ne la laisser à personne d'autre... Sans pour autant pouvoir lui offrir son exclusivité en retour : il appartenait à Howard... Et ce, plus encore depuis deux petites semaines. Il posa un baiser sur son front et souffla enfin : « Je me satisfais de savoir que les personnes qui comptent pour moi ne trouveront loin de Last End pour Noël. » Un sourire, le premier alors qu'il se noyait dans ses yeux clairs, caressant sa pommette de manière pensive. « Allez, viens voir... »

Contre toute attente, il ne la conduisit pas à l'intérieur du chalet mais derrière, un peu plus loin, à l'abri des regards, un igloo parfait trônait. De nombreux passant s'étaient étonné, se demandant qui avait bien pu construire pareil chose... Et certainement qu'à défaut de coupable, les gens invoqueraient la magie de Noël. Il l’entraîna à l'intérieur, baissant un peu la tête pour ne pas s'y cogner, et une fois, dedans, il pouvait se redresser. « J'aimais beaucoup en construire lorsque j'étais petit... C'était assez simple, il suffisait de cristalliser la neige. Je les faisais dans le cimetière, pour pouvoir écouter la voix des morts sans qu'on vienne me déranger... Mais Prudence allait toujours me chercher quand j'étais assoupi. Elle ne voulait pas que je prenne froid... Mais j'y retournait une fois réveillé. »

Dim 24 Jan - 11:45
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Silencieux, incroyablement silencieux.
Morghann n'avait pas ouvert la bouche, pas même pour dire bonjour. Juste un sourire, juste un baiser contre sa nuque. Ayzebel avait imaginer ces retrouvailles autrement... Certes il était un Earl et donc peu expressif mais... Tout de même ! La jeune femme garda son sourire, tâchant de faire bonne figure et suivit son amant jusqu'à la voiture luxueuse. Pas un mot. Il n'ouvrit pas la bouche tout le long du trajet... Ayzebel lui jeta quelque regard en biais, observant son visage concentré mais plus les minutes passaient, plus elle avait l'horrible sensation d'être encore à Last End. Ce séjour aurait dû le faire sourire, tout comme elle... Mais le nécromancien semblait en être incapable. Alors la sorcière attendit simplement, observant le décor enneigé par la fenêtre, écoutant le bruit des essuie-glace, rythmé comme un battement de cœur... Jusqu'à ce que le véhicule s'engage dans une allée  enneigée. L'endroit était superbe et Ayzebel esquissa un sourire en se penchant pour mieux observer le bâtiment à travers la vitre de la voiture jusqu'à ce que Morghann, dans sa grande galanterie lui ouvre la portière. La femme lâcha un rire amusé mais discret, bien qu'elle le côtoyait depuis des mois, elle avait toujours du mal à se faire à cette galanterie bourgeoise qui faisait toujours son petit effet. Quelle dame n'aimait pas être ainsi accueillit comme il se doit ? Son rire fut vite briser par les lèvres du sorciers qui prirent possession des siennes avec douceur et passion. C'était devenu une habitude entre eux et bien qu'elle avant prit soin de ne pas se donner en spectacle par respect pour lui, ce baiser était le bienvenu, réconfortant à souhait. Ayzebel recule le visage, plongeant son regard dans celui de son amant, l'observe en silence alors que sa réplique sonne comme une sentence.

« Pourquoi, il y a quelque chose à craindre à Last End durant noël ? »

Si cette phrase pouvait sembler n'être qu'une réplique dit sur le ton de l'amusement, elle n'en restait pas moins sérieuse. A présent elle le connaissait assez bien pour savoir que quelque chose n'allait pas, quelque chose qui le travaillait, le rendait inquiet. Même loin de Las End, Morghann dégageait ce sentiment de mal être... cette sensation était plus forte que jamais, Ayzebel pouvait le sentir comme si cela provenait d'elle-même. Pourtant elle garda le silence, se contentant de serrer la main du Earl et de le suivre. Elle fut étonnée de ne pas dirigé vers le chalet mais derrière avant qu'un énorme igloo ne se dresse devant elle. La sorcière sourit de nouveau, suivant Morghann et se baissa pour y entrer. C'était beau, vraiment beau bien que vide. Surprenant était la taille, assez haut pour des adultes. Morghann avait donc fait cela le temps qu'elle le rejoigne ? Sans aucune doute avec l'aide de la magie. Elle l'écouta, observant le plafond par lequel la lumière filtrait doucement, écoutant Morghann qui parlait de son enfance et nommait une personne dont elle ignorait jusqu'au prénom. Prudence ? Sans doute un membre de sa famille, au pire une domestique. Ayzebel soupira doucement avant de pivoter pour faire face au nécromant et lui adresse un sourire désolé avant de venir prendre ses mains.

« Morghann... On s'apprête à passer des vacances rien que tout les deux. Loin de Last End, loin de la magie, loin de notre quotidien... cela devrait être un beau moment, un instant qui ne serait rien qu'à nous. Pourtant je te sent loin... Je te sent distant. Je te sent encore à Last End... »

D'un geste tendre, elle lève une main et repousse une mèche de cheveux du visage du Earl, souriant toujours alors que ses doigts glissent sur sa joue.

« Je te connais assez à présent pour savoir quand quelque chose ne va pas. Pas besoin d'être devin pour cela... J'ai apprit à reconnaître les expressions de ton visage, la lueur dans ton regard, tes paroles.... Or, c'est à peine si tu me regarde, et tes mots sonne comme un glas macabre. Tu parles au passé et la première chose que tu m'as dit depuis mon arrivée en écosse c'est que tu sois rassuré que ceux que tu aime soit... en sécurité. »

Le sourire disparaît puis la femme se rapproche, se lovant contre lui et ajuste le col de son manteau. Non Ayzebel n'est pas stupide, bien au contraire. Malgré que le Earl lai principalement vu sous un visage anxieux, déprimé, qu'il ait vu une femme au bout de sa vie et dépassé par une magie incontrôlable... IL avait face à lui une femme sûr d'elle cette fois, prête à l'écouter, patiente.

« On va profiter de ce séjour Morghann... Pour cela il faut vraiment qu'on laisse tout ce poison derrière nous.Alors tu sais ce qu'on va faire ? On va s'asseoir, là dans la neige, sous cet igloo... Et on va parler. On va se lâcher... C'est toi qui m'a apprit qu'il ne faut rien laisser nous rongé au risque de nous auto détruire... Il est temps que tu mette en pratique tes propres paroles. »

Ayzebel le relâche et s'accroupit avant de poser ses fesses dans la neige, frottant ses mains l'une contre l'autre pour les réchauffer. D'un sourire aimable, elle invite Morghann à faire de même puis se positionne près de lui, faciès toujours dans sa direction.

« Si tu ne sais pas par où commencer ou bien... Si tu ne veux pas parler, peut-être puis-je faire à ta place... ? »

Oh elle savait quoi dire exactement. Sans colère ni rancoeur, le cœur léger, elle saisit le visage du nécromancien entre ses mains, caressant ses joues de ses pouces et souffla.

« Je sais combien notre... relation, n'est pas facile pour toi. Je sais ta culpabilité depuis l'instant où tu m'en a fait part... Je ne l'ai pas oublié. Je sais que tu ne peux pas aimer Morghann et je ne te le reprocherais jamais... Tout comme je n'attends rien de l'amour et que tu respect cela. C'est pourquoi... Je vais prendre les devants. »

La sorcière déglutit et penche la tête sur le côté avant de venir poser son front contre celui de son amant. Son cœur été léger, mais elle avait mal. Mal de ce qu'elle allait lui dire, de ce qu'elle allait lui proposer... Inspirant longuement, Ayzebel planta ses yeux clair dans ceux du Earl et murmura.

« Si je te quitte... Cela te soulagerait-il ? »

Son cœur loupa un battement douloureux. Pour lui elle se mit à sourire doucement, bien que ses yeux trahissait une forte envie de pleurer. Mais aucune larmes ne tomba, pas la moindre.

« Je reste un poids que tu traîne derrière toi Morghann... Nous savons tout les deux que c'est vrai. Ma magie est un calvaire, Lucinda est de retour et... Bien qu'il soit enfermé, Anthony reste un potentiel danger pour tout ceux de Last End, moi y comprit. Chaque fois que je souffre, tu souffres avec moi... Tu partages toutes mes douleurs, physique comme psychologique... Tu n'as pas à le faire, Morghann... Il est encore temps pour toi de partir. Tu n'as pas à enduré autant de chose pour une femme que tu n'aimera jamais. »

La vérité. Dit avec douceur et sans haine. Ayzebel s'était faite à cette idée il y a un moment déjà, mais c'était la première fois qu'elle le lui disait simplement, qu'elle en trouvait le courage. Posant tendrement ses lèvres sur celle de Morghann, elle souffla.

« Dis moi que je dois te quitter... Dis le... Nous passerons ce noël en simples amis et tu auras un poids de moins sur la conscience. Fais le Morghann... »

Catastrophe. Malgré sa force, les larmes de la sorcières coulèrent comme une rivière sur ses joues pâles et glacées. Dans un souffle, tout contre ses lèvres, elle murmura.

« Je t'en supplie, laisse moi te quitter tant que j'en ai encore la force. Liasse moi te soulager au moins une fois dans ta vie... Laisse moi... Juste faire ce qui est le mieux pour toi. »

Dim 24 Jan - 14:58
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Morghann Earl
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Morghann Earl
S'il y avait des choses à craindre pour Noël à Last End ? Ses noires prunelles se posèrent longuement sur elle, mais il ne répondit pas, se parant du silence et du secret qui avaient fait la renommée et la puissance des Earl. Il savait pourquoi et elle était loin de lui. Elle le saurait bien assez tôt, il n'avait pas envie de l'apeurer pour ceci. La gravité de son expression soulignait qu'il y aurait effectivement des choses à craindre à Noël, à Last End, mais il n'en dirait pas d'avantage. Une part de lui-même se plaisait à croire qu'il pourrait repousser le sujet jusqu'au 25 décembre et d'ici là, oublier, abandonner ce conflit au sein de l'envers, et de sa propre famille. Il était venu en vacances avec elle pour cela... Et toutefois son cœur pesait si lourd en lui qu'il ne parvenait véritablement à s'apaiser. Il s'assit dans la neige à ses côtés, silencieux alors qu'elle parlait. Il ne voulait la couper, l’interrompre. Il ne souhaitait qu'elle aille au bout de sa pensée et à son cheminement, il la suivait. Son front contre le sien, il se montrait patient et lorsqu'elle lui proposa une séparation, lorsqu'elle se mit à pleurer... Cela ne lui fit rien. Il s'en surprit lui même, le calme, en lui, lui fit horreur. Qu'était-il en train de devenir ? Il avait confié son âme à son frère... En devenait-il alors à ce point intouchable ? Il ne sentait à peine effleuré, comme protégé des tourments que cela aurait pu lui causer. « C'est inepte, Ayzebel. » Les mêmes mots, qu'à lui, son jumeau avait formulé lorsqu'à la dérive, à ses côtés, il s'était retrouvé. Ses propos décousus avaient ainsi été brutalement stoppés, écrasés et réduit à l'état de stupidités.

« Crois-tu qu'ami, tes souffrances me rendraient indifférent ? Cela ne changerait rien à l'aide, au soutien que je veux t'apporter. Ami, ou amant, la différence ne se joue qu'à nos ébats. Rien de plus. » C'était peut-être alors cruel de sa part... Mais c'était la vérité. Incapable de verser en elle son amour, la différence ne se remarquait qu'à ces bas instincts. Si elle restait une amie, il continuerait de s'inquiéter pour elle de manière égale. « Si tu désires que je ne te touche plus, je respecterai ta demande. Ne pense pas toutefois qu'il s'agisse de ma volonté. » Son penchant possessif s'offusquait. Elle se rendrait bien compte de la réalité : si amis ils devenaient, un poids sur ses épaules s’ajouterait, celui de devoir de retenir, se juguler, alors que physiquement, il la réclamerait. Son pouce passa sur sa joue, emportant une larme dans son sillage. Front contre le sien, il fermait les yeux, se satisfaisant simplement de sa proximité et de sa présence. Lentement il se détendait, vidait son esprit encombré. Il aurait aimé aller chercher auprès Howard un tant soit peu de réconfort, mais il ne voulait le déranger... Peut-être finirait-il par apprendre à venir se lover, âme contre âme, auprès de son aîné. Mais pour l'heure, il n'était remis qu'envers lui-même, sans mot dire.

« C'est plus compliqué que cela... » Plus qu'une simple incapacité d'aimer, car aimer, il y avait été contraint, pour qu'à sa drogue il puisse consommer et se consumer. Pour sa propre survie. Il aurait été plus simple de lui expliquer, il ignorait toutefois par où commencer. Le sujet n'avait ni queue ni tête et il était surtout malsain. « Porter un poids, plusieurs, fait partie de mes attributions. Je suis un Earl. Les responsabilités, les secrets sont autant de fardeaux qu'il me faut porter en silence. Ne craint pas que le tien me pèse de façon insupportable. Quand bien même tu m'en ôterais un, c'est à peine si je le sentirai et... Que ferais-je des autres ? » Bref sourire qui disparut sans laisser de trace. Ça n'avait été qu'un sourire triste : rien de bien important. Il haussa les épaules avant d'ajouter : « Mon problème ne se résume pas qu'à un seul problème... Ça n'est pas si simple. Et il y a des choses que tu ne dois pas savoir. Des choses qui pourraient t'effrayer, t’écœurer. Tu ne pourrais pas comprendre vraiment pourquoi j'agis de la sorte, quand bien même je te l'expliquerai. C'est... Malsain. C'est dérangeant. » Il secoua la tête de gauche à droite, pour chasser toutes ces idées. Il était un monstre, un énergumène drogué, complètement dérangé sous sa coquille froide, son attention pleine de bonté. Il était possessif et la vérité était plus horrible qu'il n'y songeait : il était prêt à la garder et à la détruire par son propre fait plutôt que de la libérer de son emprise. C'était terriblement égoïste, petite souris dans les griffes d'un chat qui n'avait plus toute sa tête, qui à son jumeau vendait son âme pour pouvoir apaiser ses souffrances. Il était nocif, pour elle. Il le savait. Et pourtant refusait de rompre, de s'écarter, comme s'il avait envie de lui faire du mal.

Dans un élan de lucidité, il souffla, bas : « Je t'avais dit... De ne pas t'attacher. Tu t'attaches, Ayzebel. Tu ne pleurerais pas à cette demande de rupture dans le cas contraire. Je ne veux pas te faire du mal mais... je t'en ferai. Je suis... Malade. » Un bien piètre mot, il était un fou, un aliéné, à croire que c'était de famille et somme toute, voilà ce qu'il était : un Earl, donc une personne dérangée. Il se crispa à ses propres mots, comme s'il en avait trop dit et à la fois, ne parlait de rien, pas assez. Il la fixa et le noir de ses prunelles se fit meurtrier, trahissant une folie latente, dissimulée.

Mer 27 Jan - 19:33
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La froideur auquel elle se heurta fut pire qu'une gifle.
Inepte ? Il en avait un de ces culots ! Cependant c'était vrai, la seule différence était... leurs ébats. Alors elle devait se contenter de ça ? De son silence et de leur de leur parties de jambes en l'air ? C'est ce qu'il attendait d'elle ? Les larmes cessèrent de couleur aussi vite qu'elles avaient ruisselées sur ses joues de porcelaine. C'était lui qui ne comprenait rien...

« Alors c'est tout ce que tu veux de moi... ? Mon corps ? »

Saisissant la main de Morghann, elle arrêta son geste sur sa joue. Non, qu'il ne croit pas s'en tirer si facilement dans sa pseudo folie, sa maladie, peut-importe la façon dont il nommait cela. Car pour elle se n'était rien d'autre que de la lâcheté. La sorcière soutint le regard de son ami puis repoussa vivement sa main d'un geste abrupte avant de se lever, passant ses mains sur son postérieur pour chasser la neige de son pantalon.

« Ne me regarde pas comme ça, ça fait un moment que je n'ai plus peurde ton regarde de Earl. »

Lâcha Ayzebel froidement avant de faire quelques pas dans l'igloo. Elle était en colère, encore. C'était drôle de voir qu'ils en revenait toujours au même point. Je te veux mais je te repousse. Tu es à moi mais je ne t'aime pas. A qui est-ce qu'il voulait vraiment faire gober son histoire ? Pivotant sur elle-même, Ayzebel plongea ses yeux clairs sur Morghann et prit enfin la parole.

« Bien... Alors pour commencer... Va vraiment falloir que t'arrête de te planquer derrière ton nom et ton titre. Parce que vraiment, ça commence à me courir sur le haricot. Earl par ci, Earl par là... Oui, j'ai compris, tu es un Earl. Sauf que là, va vraiment falloir changer de refrain Morghann. Arrête de penser comme un Earl et commence à agir comme un homme, parce que je commence à avoir des couilles plus grosse que les tiennes. Bah ouais, je sais, ça choc hein ? Je me doute que ma façon de parler te plaît pas mais vu que la manière douce ça ne fonctionne pas, je crois qu'il est temps de passer un cran au dessus là. »

Un sourire cynique se dessina sur les lèvres de la femme qui croisa les mains contre son ventre et dévisagea le nécromant, gardant le silence un cours instant avant de reprendre la parole.

« Bon, je vais pas te faire tout un cours philosophique sur l'amitié et tout le blabla... Parce contre là aussi va peut-être falloir arrêter de me prendre pour une débile Morghann. Parce que si j'étais ton amie comme tu le dis, tu te confierais à moi. Et parce que je suis ton amie, je ne te jugerais pas. Parce que tu vois... c'est ça, l'amitié. Je suis là, que cela te plaise ou non, alors arrête de tourner autour du pot, de faire l'autruche et craches le morceau. Tu nous éviteras une autre engueulade inutile. »

Levant un doigt, elle l'agite doucement devant son visage, minant une moue méfiante et théâtrale et secoua la tête en pinçant les lèvres.

« Ah mais non... C'est vrai, tu ne peux pas ! Parce que je suis ton amante. Bah oui, j'avais oublié... Mais alors là on a un gros soucie tu vois. Parce que du coup les deux rôles sont un peu à l'opposé l'un de l'autre... Donc, pour résumé... Si tu prétends être mon ami mais que tu n'agis pas comme tel avec moi... alors ne reste que le rôle de l'amante et dans le jargon familier... ça veut donc dire que je suis pas une amie... mais ta pute. »

Un haussement d'épaules et Ayzebel arqua un sourcil, tendant le visage vers Morghann. Il ne serait sans doute pas content d'entendre cela et vu déjà son comportement, c'était vraiment prendre un gros risque que de lui lâcher de telle parole. Mais ce n'était pas comme si la sorcière avait vraiment quelque chose à perdre... à part lui.

« C'est marrant parce que je lis dans ton regard que cette insinuation ne te plaît. Pourtant c'est la pure vérité Morghann, tu le sait... Si tu ne me laisse pas remplir mon rôle d'amie, alors je ne suis plus que la gourde qui écarte gracieusement les cuisses pour toi. Mais... après, c'est peut-être ce que tu veux. C'est ça Morghann ? C'est ce que tu veux ? Tu veux que je m'allonge là, dans la neige et que je te laisse me prendre gentiment ? Ou bien on peut le faire dans le chalet aussi... Ou mieux, soyons fou, directement sur la banquette arrière de la voiture ! »


Ayzebel lâcha un rire cynique alors que son visage lui, arborait une expression de dégoût, un sourire figé. Pourtant bien vite ce sourire disparut, le rire laissa place à un silence pesant. Non, la situation était tout sauf drôle. Elle n'avait pas le cœur à rire. Lentement, elle s'approcha d'un pas, d'un second et s'accroupit pour que son visage soit au niveau de celui du nécromant et reprit la parole.

« Oui, je me suis attaché. Mais c'est pas un mal Morghann... Bien au contraire. C'est parce que je me suis attaché que j'ai pu me relever. Parce que tu m'as donné la force de le faire. Tu en est parfaitement conscient. Tu dis que tu ne peux pas aimer... Et moi je te dit que c'est un ramassis de connerie. Arrête ta comédie dramatique. L'amour a bien des formes, tu n'es peut-être pas amoureux mais... tu m'aimes. A ta façon... C'est tout. Tu ne me la fera pas à l'envers... Ton comportement n'est pas celui d'un amant. Parce que si c'était le cas... Tu te contenterais de me baiser. Et de te barrer. »


La sorcière ajusta sa position, posant ses avants bras sur ses genoux et ajouta.

« Mais toi... tu souffres avec moi. L'idée même qu'il m'arrive un truc te rend malade d'inquiétude. Et c'est peu dire... Tu accours au moindre soucis... Même sans gravité. Et ne me dit pas que c'est parce que tu es mon ami. J'ai été marié, j'ai été mère... Et c'est la première fois de toute ma vie que j'ai un lien aussi difficile mais fusionnel avec quelqu'un. Oses me dire que c'est faux, oses. Les similitudes dans nos vies, nos goûts, nos peur... La façon dont tu me ressent, la façon dont je te ressent... L'amitié et le sexe n'ont rien à voir là dedans Morghann. la coïncidence commence à être un peu grosse pour en être une. Tu sais qu'un truc ne tourne pas rond, n'est-ce pas ? Tu l'assume juste pas parce que ça te fout la frousse.»

Lentement Ayzebel secoue la tête et se relève, émettant un soupir discret.

« C'est pas de la folie que je vois en toi. J'y vois un homme censé... et particulièrement sensible à ce qu'il l'entoure. Ouais, ce serait plus simple de dire que t'es taré, surtout vu la famille de consanguin que tu traîne derrière toi.  Mais tu n'es pas fou. Tu ne l'as jamais été... t'as juste pas de bol. J'ignore ce qui se passe à Last End ou bien ce qui va se produire... Mais je comprend que c'est assez gros pour te foutre en l'air toute volonté. Assez gros pour que tu ne sache pas quoi faire, pas quoi penser. »

La sorcière lui tourne le dos doucement et marcha jusqu'à la sortie de l'igloo.

« T'as pas à vivre ça tout seul. Peut importe où tu trouves ton réconfort... Je sais très bien qu'avec moi tu es heureux. Pas autant que tu le voudrais, mais tu l'es quand même. Tu ne fait pas juste ça pour moi... Tu le fait pour toi aussi. »


Ayzebel pivote le visage et lance un clin d'oeil malicieux à son ami et murmure à son encontre.

« Maintenant tu as deux solutions... Soit tu poses tes miches sur la table, tu agis comme un homme et tu trouve le courage de me dire ce que tu as sur le cœur... soit tu prend tes clés de voiture et tu me ramène à la gare, je rendre à Last End. »

Mer 27 Jan - 20:46
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Silencieux, Morghann restait assis sur le sol, la suivant de ses noires prunelles. Il absorbait, telle une éponge, ingurgitait, laissant au temps l'action nécessaire pour la réflexion. Il la trouvait à la fois touchante et maladroite, douce et agaçante. Il était mitigé dans ses opinions, et c'était que beaucoup de points devraient être mis au clairs s'ils voulaient avancer sur des bases saines. Il comprenait sa demande, elle était des plus naturelles. Plusieurs fois, il avait pu rencontrer ce genre de comportement chez ses amis alors qu'il était à l'étranger... Mais il était un Earl que ça lui plaise ou non, et il était nécessaire de ne pas concevoir l'amitié, l'alliance et même l'amour d'une façon ordinaire. Les Earl n'étaient pas des gens ordinaires, et si Morghann ne lui avait pas tranché la tête sur le champ pour ce qu'elle avait osé dire au sujet de sa famille, ce n'était que parce qu'il avait acquis, à l'instar des autres, la vie normale. La vie telle qu'elle pouvait se vivre lorsqu'on n'était pas un Earl. C'était la principale différence entre lui et sa famille mais il ne pouvait renier son origine, ce qu'il était, surtout ici, à Last End. Il avait eu une éducation, une formation, un entourage bien singuliers, si différents qu'il ne pouvait être envisagé, avec lui, une relation ordinaire.

Il entreprit alors de lui répondre mais avant cela, un claquement de doigt suffit à boucher l'entrer pour l'empêcher de partir. L'emprisonner. Elle voulait sa discussion : elle l'aurait. Mais il était hors de question qu'elle s'en aille d'une manière ou d'une autre : « Je ne te reconduirai pas à Last End. Si tu as envie de retourner à l'abattoir, soit ; mais ne compte pas sur moi pour participer, ni ne serait-ce que cautionner cela. » Voilà qui mettait un terme à cette discussion. Elle pourrait toujours chercher à rentrer d'une manière ou d'une autre... Mais il était persuadé qu'elle n'était pas stupide à ce point et encore moins suicidaire lorsque Morghann l'en défendait. Il ne bougeait pas, assis, posé. Il avait beau être en contrebas, il se savait toujours le roi lorsqu'il préservait noblement son calme. Il refusait d'y céder. « Je suis un Earl. Mon père est à la tête du Cénacle, nous préservons, protégeons le Secret, l'Envers tout entier. Nous sommes de grands Hommes et ce n'est pas ton dédain pour mon nom qui saura juguler le poids que nous avons dans la société. Nous sommes de renommés scientifiques, d'imminents politiciens, de célèbres chercheurs. Aucun d'entre nous ne se trouve en bas de l'échelle, nous nous battons chaque jour, faisons des choix, scellons des alliances, acceptons leurs conséquences. Notre consanguinité, que tu dénigres tant, est la base de notre puissance, notre force magique. Elle nous permet d'assumer le rôle de nous avons dans la société et d'écarter les créatures et les danger qui peuvent mettre en péril l'Envers. » Il la fixait, et détachant ses mots un à un il poursuivit : « Alors ne crois pas un seul instant être plus courageuse que moi parce tu oses lever le ton à mon encontre. Tu n'as pas le destin de l'Envers sur tes épaules. Tu ne supportes pas mes lourds secrets, mes alliances, mes choix, qui sont autrement plus imposants, autrement plus dangereux. Je caresse la mort à chaque instant, et je ne te parle pas de celle que je manipule. Ne crois pas également que m'insulter de couard me rende plus disposé à te céder quelques parties de mon intimité. Bien au contraire. »

Il avait ses mains posées sur ses genoux repliés, et d'un geste calme et courtois malgré ses précédent propos, il l'invitait : « Viens t'asseoir, je n'ai pas l'habitude de lever la tête. » Il allait surtout finir par avoir la migraine. Il n'avait pas la moindre envie de se lever, cette discussion allait être suffisamment complexe pour qu'il s'ajoute de surcroît le poids de son propre corps. D'un ton serein qui contrastait avec le discours enflammé d'Ayzebel, il reprit avec patience et paternalisme : « Tu ne m'as pas choisi. Je ne suis imposé à toi, je te le concède. Mais tu m'as accepté à tes côtés et tu ne peux accepter Morghann sans prendre l'Earl en un même temps. Ça n'est pas sans conséquences, je pensais pourtant t'avoir mise en garde à ce sujet... Mais ce n'est pas grave. » Il posa son regard sur ses propres mains et les frotta d'un geste lent l'une contre l'autre pour y faire circuler le sang malgré le froid. Il serait dommage que lui, médecin, oublie les principes de base de l'hypothermie... Même s'il devait avouer que chez les cadavres, ça n’était pas spécialement une constante vitale. « Par amitié tu ne me jugerais, et pourtant, tu ne cesses de m'en vouloir pour le nom que je porte et les conséquences que cela a entre nous. Si tu veux un homme ordinaire, je ne saurais t'en blâmer, mais ce n'est pas auprès de moi que tu trouveras ce genre de chose, il me faut t'en dissuader immédiatement... Et te demander d'en faire le deuil si tu désires rester à mes côtés. » Vers elle, il porta à nouveau son regard, une fois ses mains réchauffées. « Je n'ai jamais dénigré la famille Tenak, ni ta proche famille. Je les ai même acceptés à les côtés, j'ai accompli leur volonté, celle de Damian et Daryn. J'aimerais que tu cesses de croire que tu peux librement insulter ma famille devant moi et que cela n'aura jamais de conséquences. Je suis un Earl, et tu m'insultes à chaque fois. Chacun de mes gestes, chacune de mes paroles doivent être pesés. Chacun des secrets que je garde et que je supporte a une importance capitale. Je ne peux te les livrer, même au nom de l'amitié, c'est impossible. J'ai appris à les conserver à jamais, même dans la colère ou la souffrance. Mais je ne peux être certain que tu sois capable d'en faire de même. Moins il y a de personnes pour connaître un secret et mieux il est préservé. » Il baissa les yeux et souffla : « Les secrets ont une valeur inestimable, il faut en user avec parcimonie, au moment le plus adéquat. »

Il se sentait mal. Il avait envie de tout lui dire, tout lui cracher, sa liaison avec son aîné, le lien de sang qui, à Anthony, le liait, les déboires de sa famille, les complots, les terreurs, la guerre qui approchait. Ça aurait été plus simple. Il ne le pouvait. Il n'avait pas le droit. Non seulement pour sa famille, mais aussi pour la préserver elle. Savoir était un privilège, mais également un danger. N'avait-elle pas juré de la protéger ? Alors, il se jugulait. *Howard...* Un appel qui traversait les distances, les frontières, les mers et océans sans se tarir. Il n'avait osé, jusqu'alors, l'appeler, préférant ne pas être agrippé en permanence à son aîné. « Si cela peut toutefois t'apaiser, je ne vis pas cela seul. Mon jumeau a toujours su être un soutien suffisant à mon égard. Et un protecteur sans égal. » Il ferma les yeux, tête baissée, penchée en avant, comme si lentement, il était anesthésié, endormi même s'il ne l'était. La vérité était qu'il se droguait, dépendant qu'il était, son âme était partie rejoindre celle de son frère, réclamant son étreinte apaisante. Un geste si souvent répété lors qu'aux Voix il avait été l'auditeur contraint. Howard était son substitut... Et quel substitut ! C'était presque à ne plus vouloir entendre les Voix jamais, comme si celle de son frère lui suffisait. « Tu es mon amie Ayzebel. J'aime ce que tu es. J'ai peur du danger qui t'entoure. Mais je n'aime... » Il n'y avait qu'une seule personne pour qui il éprouvait de l'amour. Mais ça n'était pas l'amour qu'on offrait à une femme, mais à un frère.

Sam 30 Jan - 17:00
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La sortie, si proche.... fut subitement bouchée par un mur de glace auquel Ayzebel se heurta, geignant de douleur. Quel culot ! Reculant d'un pas, la femme porta sa main à son nez endoloris et porta sur Morghann un regard noir de colère alors qu'il mentionner son retour à Last End comme un aller simple vers l'abattoir. Retirant sa main de son nez rougit, la sorcière le toisa et lâcha froidement.

« Tu ne le cautionne pas, et ensuite ? Autant que je sache, tu n'es ni mon père, ni mon époux ni... enfin t'as pas un rôle assez fort pour m’interdire de faire quoi que ce soit. »

Elle y retournerait sans hésiter. Ayzebel se fichait pas mal de ce qui pouvait lui tomber dessus, ça faisait un moment déjà que l'idée de mourir ne lui faisait plus peur. Sauf mourir de la main d'Anthony, étrangement cette idée était réellement désagréable. Pour ce qui était du reste... Pryam lui même pouvait venir lui passer la corde au cou qu'elle l'aurait accueillit avec le sourire. En parlant de Pryam... Morghann repartit dans son sermon sur les Earl. Ayzebel lâcha un rire amer, faisant des moulinet avec sa main tout en faisant quelques pas dans l'igloo. Les Earl, encore les Earl, toujours les Earl. N'avait-il que cela à la bouche ? Elle qui venait justement de lui reprocher ce goût prononcé pour mettre sa famille en avant.

« Et voilà tu recommence. Les Earl par-ci, les Earl par là... Juste comme ça, c'est quoi le rapport entre mon vagin et ta famille ? Non parce que vraiment, je ne vois pas le lien. Après tout c'est toi le médecin, je te laisse expliquer ta théorie à la pauvre petite paysanne que je suis. Tu le dis si bien, vous, les Earl, ces grands esprits scientifiques ! »

Un nouveau rire passe ses lèvres, mais sans voix, trahissant un dégoût nouveau alors qu'elle se plante devant lui, le fixant de haut.

« Détrompes toi, le destin de l'envers de l'envers n'appartient qu'à vous. Si ton ego était un peu moins grand tu saurais qu'il appartient à tout ceux qui font le choix de protéger le secret ou à l'inverse... le détruire. Pas besoin d'être un Earl pour faire basculer la balance. Tout comme toi, en faisant le choix de protéger le secret, je tiens entre mes mains le destin de l'envers. Et comme tout ceux qui prenne part à cette guerre, peu importe leur camp. »

Cette fois, c'était une profonde déception qu'elle éprouvait. Comment pouvait-il ainsi écraser le peuple qu'il disait protéger. Comme si les gens comme elle n'avaient aucune importance, comme si leur choix à eux ne faisait pas la différence. Ah il trouvait qu'elle était insultante envers sa famille ? Pourtant des consanguin, c'était bien ce qu'ils étaient, pour le prix du pouvoir.

« Oh pitié Morghann, Tu respect ma famille ? Vraiment, pourtant y a pas si longtemps, tu ne savait même pas que j'étais l’héritière de Galéa. Tu respect tellement ma famille que tu l'ignores totalement. Dis moi, tu leur a déjà rendu visite ? T'es-tu intéressé de savoir quel travail ces femmes faisaient pour ta famille ? Non. Parce qu'elles ne sont pas des Earl, parce qu'elles n'ont pas leur place au Cénacle. Parce qu'elles n'ont pas de puissance. Y a pas si longtemps, elles étaient pour toi ce qu'elles sont pour les autres.... Tu dis respecter ma famille, pourtant je ne suis qu'à tes yeux ce que nous autre Tenak redoutons le plus... être abaissé au rang d'objet sexuel. Alors, maintenant qui manque le plus de respect à l'autre ? »

Il n'avait pas envie de lever la tête ? Pauvre Chou. Pourtant la femme se baissa et s'assit face à lui, croisant les jambes en tailleur et le fixa à nouveau, sans douceur, sans tendre. Son visage était juste froid et fermé, comme leur de leur début. C'était comme si tout ces mois n'avaient servit à rien, même le maquillage dont elle était affublé ne pouvait cacher ce faciès subitement si pâle. Mais elle écouta...Encore, attentivement. Il avait son frère ? Grand bien lui fasse, elle n'en était pas rassuré pour autant. Peu encline à sourire, la sorcière secoua doucement le visage et lâcha.

« Je ne suis pas ton amie. Je suis ta chose. Tu aies uniquement ce que tu as fait de moi. Tu as tellement voulu me changer au cours des mois... Tu as voulu me façonner comme tu m'imaginais. Tu t'es créer une amie imaginaire Morghann, tu t'es créer l'amante parfaite pour tes nuits de solitudes. Quelle déception cela doit-être pour toi de voir ton jouet se briser un peu plus. »


Lâcha Ayzebel d'une voix calme et sans colère. Elle haussa doucement les épaules et pencha la tête sur le côté laissant les boucles brunes se balancer dans le vide alors que sa voix résonna de plus belle.

« Peu importe les secrets, les amis sont des soutient. N'appelle pas amis les gens en qui tu n'as pas confiance et sur qui tu refuses de te reposer. Tes mots sont comme du venin Morghann... Ils me ronge jusqu'à l'âme, me brise le cœur. Je ne suis pas amoureuse mais oui, je me suis attaché à toi, parce que tu es malgré tout un homme merveilleux. Tu entends ? Un homme merveilleux, pas un Earl merveilleux. Parce que lorsque je suis avec toi, ce qui m'intéresse n'est pas le Earl... mais l'homme tu es. Tes rêves, tes goûts, ces moments volés... Mais tu te ferme, tu me repousse... Alors pourquoi devrais-je rester avec toi ? Tu as réclamé de moi une entière fidélité, l'exclusivité sur ma personne. Cela n'a plus de sens Morghann... Tu ne peux avoir le beurre et l'argent du beurre... N'attends pas de moi que j'agisse comme une compagne si tu ne voit en moi qu'une amante. Sais-tu au moins, comme cette notion est dégradante ? L'amante n'est lié qu'au sexe.... Pour moi qui ai passé ma vie à fuir cette chose qui régit le destin de ma famille... »

sa voix se fait tremblante. Dénué de colère, dénué d'amertume... Ne reste que la peine dans ses mots. Ayzebel relève doucement le visage, les larmes aux yeux à devoir subir une nouvelle salve d'émotions.

« Si tu es incapable de respecter l'être humain que je suis, alors je met fin à ce lien qui nous unis. A présent, tu n'auras plus ma fidélité, ni aucune exclusivité quel qu'elle soit. Tu n'auras plus non plus le droit de t’immiscer dans ma vie privée, tu n'as plus le droit de juger ce qui m'entoure... Vêtement, hygiène, nourriture. Je ferais bloqué tout les virements d'argent venant de toi et rembourserais intégralement l'argent que tu as dépensé jusqu'à ce jour pour mon bien être.... »

Et le plus rester à venir, mais c'était un mal nécessaire. Étouffant difficilement un sanglot, la sorcière murmura.

« Tu devras... Tu... Tu devras.... Tu ne devras plus laisser Annabelle avec moi. Ce serait brisé les limites... de... mon intimité.»

Annabelle... Anny. Sa douce Anny. L'idée même de ne plus avoir sa tendre présence à ses côté lui brisait réellement le cœur. Elle n'osait même imaginer la réaction de l'esprit qui devait être là, sous le dôme de glace avec eux.



Sam 30 Jan - 18:40
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Howard Earl
L'étrange sous la normalité :
Je suis l'héritier de la branche principale des Earl, je suis un Nécromant et un membre du secret. Je le protège et le soutient. C'est dans mon intérêt.

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Howard Earl
Le Sacrifié

L'appel était venu, issu du fond de l'âme, des abysses immatérielles de la pensée. Vers lui, il avait été projeté, une demande, une supplique qu'il ne pouvait ignorer. Tant de surprise, dans ses prunelles écarquillées, lorsqu'en plein dîner il avait été dérangé. Inopinément, car pas un seul instant il ne s'était attendu à recevoir pareil appel. Et soudainement se trouvant devant le fait accomplit, et ne pouvant pas ignorer la requête qu'on lui soumettait. Si Morghann appelait, c'était qu'il n avait une bonne raison, et sa voix semblait suffisamment lassée et nostalgique pour qu'il l’interprète comme une urgence. Reposant doucement ses couverts, il laissa son regard glisser un bref instant sur le visage du démon face à lui, dans l'expectative et se trouva bien contraint de devoir émettre un son s'il voulait expliquer sa soudaine absence. « Me voilà contrit... une urgence me réclame » Il se doutait bien de la frustration, voire de l'irritation que cela causerait éventuellement, il ne pouvait la lui refuser et ne le voulait aucunement. S'ils avaient décidé de partir, c'était pour se tenir loin des affaires de Last-End durant la période des fêtes. C'était également lui qui avait lourdement insisté. En de telles augures, il ne pouvait que s'excuser et faire au mieux pour tout concilier. Se levant alors dignement, il s'inclina sensiblement face à son compagnon de tablée et quitta la salle pour un coin plus tranquille le temps de tout régler.

Dans un coin de jardin, il s'assit, déposa sa canne et ferma les yeux, pour ne se concentrer que sur son cadet. Lorsqu'il émergea de l'autre côté de de leur lien, se fut juste au bon moment pour retenir un Morghann qui semblait se faire un peu trop prolixe. * Non * trancha-t-il, peut-être trop sèchement, mais l'urgence de le retenir était bien là, la délicatesse de cette annonce, la préciosité de l'information beaucoup trop importante pour qu'il ne craigne pas de la voir divulguée. Il devait se taire, d'autant plus qu'il n'avait aucune envie de voir cette femme au courant de leurs affaires personnelles. Pour autant, il ne voulait pas secouer Morghann plus qu'il ne le fallait et enroula son esprit dans le sien pour le réconforter. Une étreinte qu'il resserra lentement, protectivement, en absorbant ce que son frère entendait. Fort heureusement, lui-même dissimulait tout ce qui le concernait, autant pour préserver la journée qu'il passait que parce qu'il ne voulait pas laisser entendre ce que tout cela pouvait profondément lui inspirer. Lorsqu'il reprit la parole, empêchant Morghann de répondre immédiatement, ce fut d'une douce caresse et d'une voix que lui seul entendait, au creux de son esprit glissée tandis que de la lueur de son âme il le berçait. * Apaise-toi, mon frère... * Une demande qui semblait bien étrange, en particulier issue de lui, et pourtant c'était sincère et réfléchit.

* Aucun de vous n'est capable d'entendre l'autre en cet instant, continuer serait bien sot. Elle ne peut pas comprendre. Elle ne veut pas comprendre. Et toi non plus, en un sens. Ne te fait pas de mal inutilement... * Et pour ce qu'il en était, et malgré ses préférences... *Ne lui fait pas de mal non plus. La vie qu'elle mène est sans commune mesure avec la notre, ses concepts et perceptions ne sont pas les nôtres, et ils n'ont pas à l'être * Il le serra contre cette froide chaleur qui faisait l'empreinte de son entité, tout en concluant enfin *Tu dois conclure cette discussion avec plus de mesure Morghann. Conforte ce qui doit être conforté si tu désire continuer de la protéger, et ne te laisse pas atteindre par ce qui vient d'être dit. Vous venez de deux mondes totalement différents, c'est naturel que ces confrontations aient lieu. Une fois que tu auras fait le tri, ne lui dit plus rien qui puisse la blesser... mais ne lui dit rien non plus qui puisse la plonger plus avant dans notre univers. La tenir éloignée, préserver une part de son innocence, est également de nos devoirs de protecteurs, tu le sais. Elle n'a pas à être prise dans les feux de nos querelles et des noirs desseins du Secret... elle ne mérite pas de finir ainsi, quoi qu'elle soit... quoi qu'elle te dise...*

Après un bref instant, il ajouta, afin de le conforter quelque peu : * Je suis fier de toi... *

Dim 31 Jan - 13:25
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Il n'aimait qu'Howard. Son frère, son adoré. Ses mots allaient franchir ses lèvres mais un nom sec, l'en dissuada. Tête toujours baissée, yeux clos, il entendait son aîné, ses propos plein d'abnégation de ses propres convictions. Il se laissait bercer à eux. Une autre partie de lui-même avait écouté les paroles de la sorcière, elle s'entêtait, ne voulait pas comprendre ce qu'il lui disait. Son insistance plus encore lui faisait du mal, ses mots le blessaient. Il ne lui disait, mais près de son jumeau, son âme se recroquevillait, abattue, démontée. Il ne savait plus où se trouvait son devoir, où se situait son objectif, où balançait son cœur, dans le feu de cette bataille. L'envie lui était forte de tout lui cracher, qu'importe les conséquences, qu'importe le danger dans lequel il la plongeait, si elle pouvait s'en satisfaire et taire ses inepties ! L'envie lui était tout aussi forte de la planter là, au beau milieu de nulle part et de rentrer à Last End, tourner la page et l'abandonner. Elle ne faisait aucun effort pour comprendre ce qu'il lui disait, l'insultait de plus bel,  l'accusait de manière infondée. Son discours était décousu, peuplé d'élucubrations et d'extrapolations. Elle était violente et se réclamait un droit qu'elle lui ôtait. N'allait-elle donc jamais cesser ? Mais il devait s'apaiser ?

En dépit de cela, il restait, tête baisée, yeux clos, contre son aîné lové, caché, camouflé, comme un animal apeuré se croyant en sûreté sous son tapis. Il restait près de son frère, niait la réalité, refusait d'y revenir, c'était plus facile ainsi. Là, avec Howard, il se sentait bien. Il savait que lui, comprenait. Lui était un Earl et savait que ce monde n'était pas aussi simpliste qu'Ayzebel le croyait. Une innocence qui lui plaisait, pourtant, et qu'il aimait à protéger, bien au delà de ce que son devoir lui dictait. Pourquoi ne pouvait-elle comprendre ? Pourquoi ne pouvait-elle envisager ce qu'il lui disait pour vrai ? Comment pouvait-elle croire à la liberté quand le monde de l'envers était dressé par le Cénacle ? Il n'y avait de volontés individuelles. Ceux qui n'entraient dans les rangs étaient désintégrés. Seul le Réanimateur semblait capable de s'en insurger... Mais au fond, n'était-il pas un Earl ? N'avait-il pas cette politique dans le sang ? Il comprenait, une partie de ce monde, son obscurité et ne croyait pas aveuglément, comme Ayzebel semblait le penser, qu'il ne suffisait que d'une volonté pour choisir son camp. Il fallait bien plus que cela. Combien de loups un peu trop dérangeants avaient été éliminés ? Combien de créatures mangeuses d'humains, combien de Dieux sacrifiant pour exister ? Combien étaient en étroite surveillance ? Personne n'était libre et encore moins un Earl. Il aimait cette innocence qui s'exprimait, il avait eu la même lorsqu'il s'était pointé à Last End la bouche en cœur pour retrouver son frère, croyant que cette ville était belle et pleine de magie. Elle était affreuse et pleine de monstres. Elle suintait de sang et de honte. Il la haïssait et il pleurait ce temps où il croyait encore que ce n'était qu'un jeu d'enfant... A la manière d'Ayzebel. Au fond, il l'enviait. Elle avait ce qu'il n'aurait plus jamais par son erreur. Elle avait ce qu'Howard avait voulu que son cadet conserve, ce pourquoi il voulait nettoyer cette ville qui le rongeait. A présent, il n'avait que ses regrets, la même vue que son frère aîné... Et peut-être même n'était-il pas rendu au fond de sa désillusion.

De mélancolie, son cœur se troublait. Sa mission n'était pas loin de celle qu'Howard avait eu à son égard avant que Morghann ne ruine ses efforts, ingratement. Son désir était de protéger pour Ayzebel ce qu'il n'avait pu protéger pour lui-même. *C'est horrible... De vivre de ce côté du Secret.* Un souffle, sans plainte. Un constat. Ce côté, c'était celui où Howard avait toujours été, préservant son cadet de l'autre, muré dans le silence. Mais Morghann avait basculé, affolé devant l'aridité du désert qu'il traverserait et la solitude, terrible solitude qu'on pouvait ressentir face à toutes ces âmes innocentes qu'ils se devaient de protéger. C'était vivre dans l'horreur et ses sombres desseins, pour que les autres puissent avoir le sourire que les Earls avaient perdu depuis bien longtemps. Il avait entendu la libraire poursuivre lui reprocher son manque de respect envers les Tenak. C'était infondé. Morghann s'était absenté durant près de vingt années, il n'avait pas plus vu les Tenak qu'aucune autre famille sorcière, pas même la sienne. Depuis son retour, depuis quatre mois, il était sur le pied de guerre dans l'affaire du Réanimateur, veillait sur Ayzebel et sa librairie, cherchait comment soigner la jambe de son frère. Il courrait sans cesse, le temps lui manquant. Comment pouvait-elle lui reprocher de me pas s'être rendu auprès de Galéa, alors qu'il n'avait pas même eu de temps à consacrer à tant de familles, dont les Sihvonen, son propre sang, qu'il n'avait pu encore visiter, se dégageant du temps au possible pour le passer... Avec elle ! Ingrate enfant ! Il s'insurgeait, s'en révoltait et se retrouvait toutefois en elle. Il avait été capricieux, extrêmement blessant envers son aîné. Il avait été odieux, lui réclamant l'impossible, lui reprochant ses erreurs alors qu'il avait fait ce qui lui était possible pour le préserver. Et il n'avait pas cédé. Il y avait pourtant eu amplement matière. Il l'enviait, elle et sa liberté ! Qu'elle cesse de lui rebattre les oreilles avec ses appels d'intérêt ! Bien sûr qu'il la considérait comme un être humain, plus que d'autres. Comment osait-elle le lui reprocher ?!

Explosant, prêt à relever la tête vers elle pour lui cracher sa colère et sa rage invective, il se sentit entravé dans les propos de son aîné qui l'appelait au calme. Son âme retourna sous son tapis Howardien pour se protéger, chien à la queue entre les jambes, attristé. Il se laissait emporter dans son étreinte, s'en abreuvait jusqu'à plus soif, se droguait jusqu'au plus haut de ses limites... Des limites qui se repoussaient jour après jour. Il était dépendant, et en demandait chaque fois un peu plus encore. Il trouvait en son frère un très bon substitut aux Voix, plus doux, plus tendre, plus tentant et plus addictif encore. * Comment as-tu fait... Pour me supporter ? * Il se trouvait, par le passé, aussi insupportable qu'Ayzebel l'était à son égard aujourd'hui. Il n'attendait pas vraiment de réponse de la part de son aîné, c'était d'avantage une réplique désespérée qu'une question sensée. Soupir de son âme avant que d'une dernière étreinte, il ne le gratifie. Dans l'igloo, il releva lentement la tête vers elle, lui qui avait fermé les yeux tout au long de sa diatribe, visage orienté vers le sol. Son visage ne portait aucun masque, il semblait même fatigué. Sa vision se troublait, se dédoublait et se triplait, comme après avoir bu bien trop de verres dans un bar. Il avait l'air perdu, désorienté et pourtant, sur elle, ses prunelles s'accrochait. Ne rien lui dire... Comment pouvait-il ne rien lui dire alors que tout en elle le réclamait ? Elle attendait. Il avait déjà mis de bien longues secondes avant de redresser la tête. « Je suis... » Beaucoup de choses et pour l'heure, il tergiversait, ne sachant par où commencer. Il ne pouvait lui parler des Earls et de leurs secrets... Mais de lui, il pouvait, en partie. Il tendit une main vers elle pour saisir sa taille et l'approcher contre lui. Elle pouvait sentir ce qui, à la vue, ne se voyait : ses mains tremblaient, sensiblement au toucher. Son front, contre sa joue, brûlait, enfiévré. Il était drogué.

« Ne pars pas. » Ça n'était pas l'habituel ton de l'ordre, mais un souffle bas et accablé. Il ne pouvait lui offrir la raideur d'un Earl s'il voulait la préserver à ses côtés. « Reste avec moi, je t'en prie. » Il laissa retomber sa tension, l'éloigna loin de lui pour tâcher d'affronter ce qui lui pesait sur les épaules. Il ne voulait pas la perdre, même profondément blesser, il ne voulait pas la laisser partir, parce qu'il l'adorait. Il croisait son regard azuré, s'y perdait un instant. Il levait une main pour sécher ces larmes qui lui serrait le cœur. « Je suis né avec la capacité d'entendre la Voix des Morts. Une consécration pour un nécromancien et pourtant... Une malédiction, me semble-t-il. J'y étais contraint, même si je ne le voulais par moment les entendre, je le devais. La contrainte m'est devenue une habitude, l'habitude  un besoin, le besoin une nécessité absolue. Je suis... Dépendant. » Il baissa les yeux, poursuivant : « Mais les Voix je n'ai plus, j'en suis coupable. Elles manquent et je m'accroche à ce que je peux retenir. Je m'y agrippes possessivement. » Ce qu'il faisait avec Ayzebel, il le faisait également avec Howard, montrant sauvagement les crocs rien qu'au nom de Mortimer s'il s'approchait trop de son jumeau à lui ! « Tu n'es pas ma chose, Ayzebel. Tu as ce que je perds, seconde après seconde à Last End. Avec toi, je me sens loin de tout cela, j'ai la sensation d'être en sursis. Je me suis attaché à toi, oui... Je me suis attaché... Mais pour être honnête avec toi, je crains ne l'être que trop pour ton propre bien-être. C'est... De l'addiction. J'ai peur de ce que je pourrais faire pour te garder et je peux te protéger de bien des personnes... Mais assurément pas de moi. » Souffla pâle, il s'éloignait, se relevait, vers la porte allait et la paroi qu'il avait érigée se brisa en mille éclats, se pliant à sa magie. Elle pouvait partir, si elle le souhaitait, quand bien même la libérer lui faisait un mal contre-nature. Il aurait voulu l'enfermer, la garder : « Je peux m'éloigner de toi, si tel est ton désir. » Ça n'était pas le sien et au ton vibrant de sa voix, on pouvait entendre combien il la suppliait de rester. « Je ne pourrai toutefois m'empêcher de te protéger Ayzebel... Quoi que tu fasses, quoi que tu veuilles. Je sais que c'est égoïste... Je ne sais pas faire autrement. » Il s'en voulait, maudissait cette addiction à laquelle il était bien trop habitué. 35 années étaient bien difficile à contrer et sa dose bien trop élevée. 'Conclure avait plus de mesure' avait dit son frère ? C'était un fiasco total. Il abdiquait, quittant l'igloo pour aller se mettre au chaud dans le chalet. Il fermait les yeux et près d'Howard, se noyait.

Lun 1 Fév - 23:09
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Elle était prête à partir, à cesser le massacre ici.
Morghann pouvait lui dire de le faire et même s'il ne le faisait pas clairement, elle aurait simplement prit le taxi pour quitter le chalet. A peine arrivée et déjà une catastrophe sans nom... C'était toujours comme cela entre eux... Comme s'il n'y avait jamais de juste mesure. Et son silence... était plus dur que tout. Pourquoi ne disait-il rien ? Il avait l'air si vide, ailleurs. Ébranlée par cet échange, Ayzebel leva une main pour venir cacher ses yeux inondé de larmes. Partir serait la meilleur solution, mettre fin à tout cela. Mettre fin à la souffrance... Oui... Elle devrait y mettre fin, mettre fin... à tout. Peut-être même à....

Il y a toujours moyen de le faire vite et sans douleur, il faut juste ignorer la peur.

La main du Earl glissa sur sa hanche avant qu'il ne l'attire à lui. Surprise par ce geste, la sorcière releva le visage, le fixant tristement alors qu'il la suppliait de ne pas partir. Et pourquoi l'écouter ? C'était une discussion de sourd.Pourquoi rester si c'était pour la mettre de côté, pour lui encore qu'il y avait pas d'avenir pour eux. Il n'y avait rien, pour eux. Depuis le début, ils le savaient. C'était se torturer que d'insister. Pour Ayzebel l'écouta parler enfin de lui, parler de cette magie qui le rongeait. C'est vrai, elle ne pouvait pas comprendre ce qu'il ressentait, elle qui ignorait l'effet que faisait une telle malédiction. Mais elle fut prise de compassion... Lovée contre lui, Ayzebel arde le silence, ne cherchant ni à fuir, ni à parler. Elle écoute en silence, respectueuse, sans doute aussi parce qu'elle n'a plus la force de débattre sur quoi que ce soit. Les voix lui manque, son cœur et son esprit cherche à trouver refuge ailleurs pour commencer. Voilà donc où il en était... Morghann avoua son attachement, cela aurait dû être un soulagement... Alors pourquoi n'éprouvait-elle aucune joie à cela ? Sans doute parce que lui même faisait le lien avec son addiction. Comme il le disait, jusqu'où était-il prêt à aller pour la garder ? Un frisson remonta le long du dos de la femme, d'excitation et de peur mêlé. Ces mots, elles les avaient espéré, mais encore ébranlée par leur précédentes paroles, elle n'arrivait pas à s'en réjouir. Le nécromant se leva , la libérant de son étreinte pour mettre fin au charme qui bloquait l'entrée de l'igloo, pour sa part, Ayzebel n'avait même pas envie de se lever. Elle resta là, assise dans la neige encore quelques instant après le départ de Morghann.

Et maintenant ?

Oui, partir serait le mieux... Mais le laisser seul à son triste sort, elle n'en avait pas envie. Il avait son frère. Oui mais... Il la voulait elle aussi, non ? Partir, rester... Se libérer, subir.... Un choix douloureux. Se levant doucement, la sorcière repoussa sa longue tresse noire et essuya ses joues humides avant de sortir de l'igloo à son tour. La lumière agressa ses yeux rougit par les pleurs alors qu'elle contournait le chalet, sortant son téléphone de sa poche. Ses doigts glissèrent sur l'écran, tendit qu'un annuaire virtuel défilait sous ses yeux.

Taxi... taxi, écosse... taxi Ben Nevis....

Son cerveau était incapable de se concentrer sur les mots clés à utilisé. Ses doigts tremblant n'appuyaient pas sur les bonnes lettres, rendant la chose plus difficile encore. Agacée, Ayzebel releva le visage, observant la voiture de Morghann auquel elle s'était rendu. Un regard en arrière, elle observe le chalet. Il était là, tout seul...

Non, il faut partir.

Elle l'avait vu en colère, furieux, à juste tistre. Mais jamais encore avec une telle tristesse, pas même quand il lui avait parlé de sa défunte épouse.

Maintenant Ayzebel, tu pars maintenant !

Le téléphone fut ranger dans la poche de son jean alors qu'elle se dirigea vers le coffre de la voiture, usant de magie pour le déverrouiller et sortir rapidement sa petite valise à roulette. C'était de la folie, du masochisme à l'état pure ! Mais elle ne voulait pas partir, non... Elle ne le voulait pas et n'en avait pas le courage. Faible femme... rapidement ses pas la menèrent à l'entrée du chalet et doucement, elle ouvrit la porte et entra, déposant la valise dans l'entrée et soupira. Son regard clair se posa sur la pièce principale. Un décors idyllique fait de bois et d'une décoration néanmoins moderne. Là, il avait fait fort en choisissant un tel endroit... La sorcière se débarrassa de son manteau, le déposant sur le porte-manteau et approcha doucement du canapé, le bruit de ses talons résonnant sur le sol de bois. Morghann était là, Il avait l'air ailleurs encore, à peine s'il avait entendu ses pas. En silence, Ayzebel s'assit à ses côté et se pencha doucement, déposant ses lèvres au coin des siennes avant de se lover complètement contre lui pour l'embrasser tendrement, passant ses bras autour de son cou. Parfois des gestes valaient mieux que les mots... C'était le moment de vérifier. Reculant le visage, la sorcière plongea son regard dans celui de Morghann et fini par souffler.

« Tu te souviens sur la falaise ? Quand tu as cru que je voulais sauter ? J'ai dis que je ne l'aurais pas fait, que j'avais assez de force pour ne pas le faire... J'ai mentit. Il n'y a pas un jour sans que cette idée ne me passe par la tête. »

Baissa le visage, elle glisse doucement sa main dans celle de son compagnon, entrelaçant leur doigt, laissant son pouce caresser la main chaude de Morghann.

« J'ai beau sourire quand tu es là... j'ai beau m'abandonner à toi... Je n'arrive pas à me défaire de cette envie. J'ai voulu mourir tellement de fois... même maintenant. Là... Si je pouvais... Dès que tu aurais le dos tourné... Je le ferais, Morghann. »

Ses lèvres tremblantes, Ayzebel secoue la tête mais retient ses larmes.

« Mais je peux pas ! » Gémit-elle, accablée. « Je ne peux pas...Parce que je veux rester avec toi. Tu es là seule chose auquel je pense et qui me retient, qui me fait m'accrocher à la vie ! J'en ai assez de sourire quand je n'en ai pas envie, de faire comme si tout allait bien alors... que je ne sais même pas quoi faire de ma vie, de mon temps. Je n'ai aucun repaire de dans ce monde... J'ai aussi mon addiction... C'est toi. »


Mar 2 Fév - 17:23
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Crédits : Gustavo Krier
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Morghann Earl
Son regard s'était perdu dans les flammes de la cheminée. Il avait ôté son manteau en entrant ainsi que ses chaussures. Assis en tailleur, il s'était posé dans le canapé, évadé, blotti contre l'âme de son frère, cherchant à compenser la perte qu'il devrait encaisser prochainement. Elle voulait partir, elle lui avait dit et il n'était pas certain le moins du monde d'avoir eu les mots pour la retenir. Qu'il l'ait, au contraire, faite fuir ne l'étonnerait que peu. Il avait basculé, il le savait. Il était tombé, de l'autre côté de l'ignorance, de l'insouciance, de l'innocence. Au moment même où il avait remis les pieds à Last End, il s'était condamné. Il ne parvenait qu'à peine à le vivre par procuration à travers la libraire, mais elle lui échappait. Il la laissait partir, se jugulait car tout en lui voulait aller la chercher et l''enchaîner à ses côté. Qu'importe sa volonté, qu'importe son libre arbitre, il voulait qu'elle lui appartienne. Mais il savait aussi que ce serait lui faire du tord, tellement de mal. Il ne supportait pas de voir ses larmes, il supporterait encore moins d'en être la cause comme c'était le cas aujourd'hui. Il la laissait partir, même si ça lui faisait un mal de chien. Le pire était probablement qu'il était incapable de le pleurer pour relâcher la pression. Ses larmes étaient vouées aux défunts, jamais aux vivants et pourtant... Bien des fois il aurait voulu les verser. Il s'accaparait son frère, loin de penser qu'un démon attendait son aîné. Lentement ses yeux se fermaient, il aurait voulu s'endormir à ses côtés, rester encore, comme jadis il le faisait, quand sur le marbre il s'endormait et laisser les morts parler à son inconscient.

Sur le point de se laisser sombrer, son esprit fut rappelé à la réalité au son des talons sur le plancher de bois. Il émergea à bon conscience et la vit s'asseoir à ses côtés. Son cœur éprouva un profond soulagement et sa possessivité une vive satisfaction. Il l'avait. Elle n'était pas partie et près de lui, elle demeurait. Il aurait voulu lui dire qu'elle aurait mieux fait de partir, de se libérer de lui... Mais il n'en eut absolument pas la force. Lutter contre lui-même était un champ de bataille complexe et sa volonté finit même par rendre les armes à son baiser. Il repoussa son frère sans violence, non pas contre lui, mais pour lui. Il savait que ce genre de chose le répugnait, il ne voulait que le préserver. Il avait pris le visage d'Ayzebel entre ses mains, lui rendant son étreinte, son baiser, avec ardeur... Et une certaine fièvre en raison de la drogue. Un bref instant, il remercia son frère et lui rappela qu'il l'aimait avant d'écouter les propos accablants de la libraire. Combien de personne au cours de son parcours professionnel lui avaient parlé de suicide ? Tellement. Tellement qu'il ne les comptait plus. Violées, battues, rares étaient les femmes qui arrivaient à se battre et se portait jusqu'au procès. C'était à lui, médecin légiste, qu'elles se confiaient. Il ne pouvait rien pour elle, ne les revoyait souvent jamais, ne pouvant que leur laisser une ordonnance pour les soigner... Si tant est que ce soit possible. Professionnellement, il aurait du se contenter d'écouter, prendre des notes, essayer de consoler, expliquer la suite du procès... Mais face à Ayzebel, il ne le pouvait. D'autant plus que ça le touchait plus personnellement. Il vint poser un baiser sur le front de la jeune femme. « Reste avec moi... » fit-il alors, calme. Ça les arrangeait tous les deux. « Je te donnerai des médicaments, pour t'aider à compenser quand je ne serai pas là... Et quand nous serons ensemble, on oubliera ce qui nous fait du mal. » Il caressait sa joue, serrait sa main, incapable de la lâcher.

Et pourtant, il se leva doucement pour aller dans la cuisine. Quelques minutes plus tard, il revint avec deux grosses tasses de chocolat chaud, un sachet de marshmalows et des fourchettes dans un plateau. Il plongea la friandise dans l'une des tasses, la laissa fondre en extérieur en la faisant couler à coup de fourchetées. Puis il la planta, l’égoutta, mis sa main dessous pour porter le tour aux lèvres de sa belle : « Tu as déjà fait ? » Un sourire en coin, il se remémorait : « Mon fils adorait ça... Et moi aussi. »

Mer 3 Fév - 21:47
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Chaque baisers étaient partagés puis rendu avec la même passion. Ayzebel avait l'impression de se redécouvrir ce lien qu'elle avait avec Morghann, comme si ce mal qu'ils s'étaient plus tôt n'avait fait que renforcer leur liaison. Était-ce seulement possible ? On disait que ce qui nous tuait pas non rendait plus fort, il fallait croire que le dicton disait vrai au vu de la situation . La sorcière avait cru se faire passer un savoir par le Earl quand elle se confia à lui, au lieu de quoi il proposa immédiatement de la traiter pour l'aider et c'est avec un sourire qu'elle répondit. En lui elle avait pleinement confiance et les mots de Morghann la touchait profondément. Serrant sa main, Ayzebel murmura.

« On oublieras ce qui nous fait du mal. »

C'était sans doute la chose la plus censé qu'il avait dit aujourd'hui. Il comprenait enfin... Qu'ils étaient fait pour cela. Que lorsqu'ils étaient ensemble, c'était pour eux, que rien ne devait les atteindre. Se penchant, la sorcière posa ses lèvres sur celle de son amant, l'embrassant à nouveau comme si ce geste était devenu vitale.Mais quand il prit la décision de se lever, elle le laissa faire, se contentant de rester sur le canapé et d'attendre.Il faisait bon ici près de la cheminée, sans compter le cadre terriblement chaleureux et romantique. Miantenant que la tension entre eux c'était apaiser, Ayzebel se sentait ben ici, vraiment bien. Elle sourit en voyant le Earl revenir avec deux tasses puis prit celle qui lui était tendu. Chocolat aux marshmallow ? En voilà une bonne idée !

« Oh, je n'ai pas fait ça depuis une éternité ! Je devais avoir... quinze ou seize ans. »

Tout comme lui, elle noya les confiserie dans le chocolat chaud, un léger sourire flottant sur les lèvres. Il n'avait pas mentit en disant qu'il allait lui faire revivre une enfance dont elle avait à peine profiter. Là, il marquait des points. Pourtant quand Morghann mentionna son fils, Ayzebel en fit étonnée. Elle pivota le visage dans sa direction et souffla tendrement.

« C'est la première fois que... tu parles de ton fils. Enfin, tu l'as déjà évoqué mais... à peine. »

La sorcière porta sa tasse à ses lèvres, se délectant de longues rasades sucrées puis puis abaissa la tasse et posa une main sur le bras de son ami et souffla.

« Morghann... Je sais que … j'ai été dur avec toi tout à l'heure et j'en suis désolé... Mais ne te sent pas obligé d'en parler si cela te fait du mal, si c'est trop difficile. Prends le temps qu'il faut... Je comprendrais, surtout pour un tel sujet. »

Après tout, n'était-elle pas la mieux placé pour comprendre cela ? Elle même avait encore du mal à évoquer le sujet, elle ne s'était même toujours pas remit de la mort de son fils. Pinçant les lèvres, elle leva une main, caressant les cheveux de son ami et se confia à son tour.

« Daryn était encore un peu jeune pour ça... mais... Il y avait une chose qu'il adorait par dessus tout... La mie de pain. »

Évoquer cela lui arracha un rire amusé. Buvant une nouvelle gorgée de chocolat, elle expliqua.

« Il mangeait très souvent avant nous à cause de son âge... et parfois, son père laissait la mie de main au bord de la table... et là... on voyait une petite main qui se levait... et hop ! Il attrapait la mie et se cachait sous la table pour la manger. C'était complètement ridicule et si hilarant. Il état pire qu'une pie, il ne pouvait pas s'en empêcher. C'était ça son truc... la mie de pain.»

Ayzebel secoua la tête et se mit à rire franchement. C'était la première fois qu'elle parlait de son fils sans se mettre à pleurer ou faire une tête de six-pieds de long. Du progrès... oui, elle en avait fait, grâce à Morghann. Elle lui devait tant... Tellement. Ayzebel termina sa tasse et se leva, fixant la tête dans l'évier de la cuisine puis revint, glissant ses main dans les poches de son jean , restant debout face au canapé.

« Hey... dis... »

La libraire esquissa une moue malicieuse, penchant la tête sur le côté et susurra d'une voix mielleuse.

« Y a une baignoire ici ? Du genre.. assez grande pour qu'on y entre à deux? ça nous changerais de la douche, non ? »


Après un long voyage, le stresse et les larmes, quoi de mieux qu'un bon bain pour se détendre ? Ayzebel fini par s'étirer, détournant le visage et lâcha toujours sur le temps de malice.

« En plus... je ne t'aie pas dit mais j'ai super talent pour faire des massages... »

Mer 3 Fév - 22:25
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Morghann croquait dans la guimauve fondante, laissant le reste se dissoudre sous la langue. Il entendait les 'mhhh' de son fils à ses côtés, ses tentatives de parler la bouche pleine pour lui dire qu'il aimait. Il fallait dire qu'il y avait bien que son père pour lui donner ce genre de sucreries. Kessy prônait une alimentation très équilibrée. Dans un sens, elle n'avait pas tord mais l'Earl ne pouvait se résoudre à ne plus voir cette bouille rieuse lorsque, le matin, quand son épouse partait avant lui au travail, il s'occupait du réveil d'Andrew et lui offrait son petit plaisir au déjeuner. C'était leur secret. « Je n'avais pas songé à poursuivre cette habitude quand je suis revenu à Last End. Ça n'avait plus vraiment d'intérêt. » Il n'avait plus le petit Andrew à faire sourire. « Mais la reine Titania a de bons arguments. » Elle lui avait mis une tasse de chocolat chaud sous le nez ! La torture à l'état pur ! Il n'avait pu y résister et avait repris cette habitude, à l'hôtel de ville, lors de la pause matinale, il prenait l'air avec sa tasse et se vidait l'esprit. Il lui adressa un sourire, à moitié triste : « Ça ne me dérange pas d'en parler. C'était... Spontané. Je n'ai pas mal lorsque je pense à eux. » Il ne les avait pas aimé comme Ayzebel avait aimé son mari et son fils. Morghann s'y était attaché, avait apprécié les moments de vie qu'il avait partagés avec eux... Ça lui manquait, dans un sens, mais ça s'arrêtait là. Il ne sentait pas cette douleur, probablement trop habitué à la mort pour se lamenter. Il haussa les épaules. Peut-être avait-il l'air d'un monstre. Sa famille entière était un monstre et il était leur enfant. Comment aurait-il pu être un rejeton différent ? Il l'était, partiellement, mais ça n'allait pas plus loin. Il demeurait un Earl malgré lui et il n'avait jamais été aussi Earl depuis qu'il était de retour à Last End. Son regard posé sur Ayzebel se faisait pensif : il ne pouvait pas lui en parler... non, ça il ne le pouvait. Avec Howard, il en aurait tout le loisir et le soutien. Il devait couper sa vie en deux. Une partie pour elle, une partie pour lui.

Il l'écouta lui parler de ce culte à la mie de pain qu'avait voué Daryn au court de son enfance. Une fin sourire marquait ses lèvres à l'écouter. Elle en parlait avec un fond de joie. Elle lui racontait ses instants de vie, avec une spontanéité agréable. Il s'était mis à rire avec elle : « Si j'avais laissé Andrew dérober la mie de pain, Kessy n'aurait pas apprécié. Elle était assez stricte d'un point de vue alimentaire. » Morghann haussa les épaules : « Ça peut se comprendre. Tu sais, en médecine, on voit tellement de choses qu'on finirait par ne manger plus que des brocolis jusqu'à en devenir verts, et encore... Je suppose qu'elle voulait protéger son fils de tout ça. » Le sorcier roula des yeux en riant avant de s'installer au fond du canapé et voir avidement le contenu de sa tasse. Ça lui brûlait la gorge tant c'était chaud, mais il avait ce penchant masochiste en lui qu'il ne pouvait nier... Et pour du chocolat, on pouvait être près à de très nombreux sacrifices. Elle s'était levé et il avait fini sa tasse, ses noires prunelles se perdaient à nouveau dans les flammes jusqu'à ce qu'Ayzebel revienne, décrochant son attention. Une baignoire : « Bien sûr. » souffla-t-il en se levant pour déposer à son tour la tasse dans l'évier. Il tendit un main et l'entraîna comme un habitué dans le couloir qui menait à la chambre et à la salle de bain. Il s'assit sur le bord de la baignoire pour allumer l'eau et créer la mousse puis se retourna vers elle, la tête au niveau de son ventre, l'embrassa ici, l'enlaçant de ses bras. Il se souvenait de la grossesse de Kessy et la joue contre le ventre plat d'Ayzebel lui rappelait combien ils n'en étaient pas là tous les deux. Un instant, il s'était dit que ça leur ferait du bien, un enfant... Si ce n'était à lui, au moins à elle. Peut-être trouverait-elle alors un intérêt à la vie, un but, une personne à protéger et dans laquelle s'investir. Mais l'idée ne franchit pas ses lèvres... Il ignorait si créer un enfant Earl, ici, à Last End, ne poserait pas plus de soucis que de douceur. « Je suis médecin légiste, Mademoiselle. Je veux des preuves. » railla-t-il au sujet des massages, le réclamant à demi-mots pour ultime preuve irréfutable.

Il se releva du bord de la baignoire, sans la relâcher d'entre ses bras. Il l'embrassait, se sentait léger, plus à l'aise ici que dans sa ville natale. Il ôta son propre haut, la toisant, s'amusant à être son prédateur. Sur son torse, d'anciennes traces, gravées au couteau, rappelait sa séance de torture à son retour à Last End. Par dessus, de nouvelles étaient bien plus fraîches, symboles ésotériques qui ne correspondaient à rien de tout à fait connu. Howard était probablement le premier dans l'histoire à avoir créé ce lien, celui de la domination d'une âme sur une autre, encore vivante, et consentante. Les lignes tracées au couteau sacré semblaient avoir été cautérisées. Les plaies étaient cicatrisées, mais encore parfaitement rougies et la peau, neuve, tout à fait fraîche. Il lui retirait ses vêtements, à elle, se délectant du contact de sa peau blanche. Délicatement, il défaisait sa tresse, libérait ces cheveux qu'il adorait tant.

Sam 6 Fév - 21:03
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C'était quoi le plus perturbant ? Le fait qu'il semble bien connaître la reine des fées ou bien qu'il ne souffre pas en pensant à sa famille décédée ? Ayzebel avait comme un doute sur la question, c'est pourquoi elle garda le silence, laissant planer le mystère. D'accord il ne pouvait pas tomer amoureux, mais c'était impossible qu'il n'aime pas son enfant. Tout les êtres humains aimaient, comme elle l'avait dit, de façon différente... Mais c'était impossible de ne pas aimer. Pas même de la façon la plus simple qui soit. Sauf que Morghann semblait être le seul à ne pas le comprendre, sa vision de l'amour était tellement caricaturé qu'il ne réalisait même pas que l'attachement était de l'amour, tout ce qu'il y a de plus simple. Pourquoi est-ce que cela semblait si compliqué, surtout pour lui ? Pourquoi Morghann était incapable de concevoir l'amour sous sa forme la plus basique et naturelle. Une question auquel elle n'aurait jamais de réponse, c'était une certitude. Mais combien de temps encore faudrait-il enduré ce jeu malsain ? Combien de temps encire avant qu'elle ne prenne la décision d'y mettre fin et d'aller vivre normalement, se donner la chance de rencontrer l'amour et d'avoir une famille ? Ce n'était pas demain la veille... Pourtant elle savait qu'un jour, il lui faudrait agir.

« Je ne veux pas manquer de respect à ta défunte épouse mais... tout enfant à besoin de faire des expériences. Les sucreries sont faites pour le plaisir, c'est ridicule que d'en privé un enfant. Moi je me baladais toujours les poches pleines de bonbons...»


Même si cela la faisait passer pour une mauvaise mère, elle aurait sans gêne gavé Daryn de bonbons. Pas que, certes, mais la vie s'exprimait aussi à travers des petits plaisir simple. Et puis aller expliquer à des petits garçons de trois ans ce que je provoquait un régie alimentaire riche en glucides et lipides. Rien que cette pensée lui arracha un rire soufflé alors qu'Ayzebel suivit Morghann à la salle de bain. L'endroit était spacieux, agréablement décoré alors que par la petite fenêtre elle pouvait voir les montagnes mais surtout l'igloo en contrebas. Mais pas le temps de profiter de la vue que la tête de Morghann se posa contre son ventre. La sorcière esquissa un sourire en le regardant faire, subissant baiser et étreinte, bloqué entre ses bras.

« Une vraie machine à câlins... »

Railla Ayzebel avec un sourire moqueur en regardant le Earl s'agenouiller pour commencer à la dévêtir tendit que la baignoire se remplissant tranquillement. La libraire soupira doucement alors qu'elle se laissait faire son bouger. Elle l'aimait le voir s'atteler à dévoiler son corps. Ayzebel état loin d'être la plus belle des femmes, on pouvait simplement la dire mignonne, voir avec du charme... Mais Dans les yeux de Morghann, c'était comme s'il découvrait à chaque fois un nouveau trésor. N'était-il pas habitué à la voir depuis le temps ? Pourquoi toujours cet émerveillement ? Le sourire de la sorcière disparu doucement alors qu'il défie sa tresse, libérant ses longues boucles brunes. Au fond, voir une telle adoration dans son regard, c'était un très beau compliment. C'était indéniablement très bon pour l'égo d'Ayzebel. Approchant le visage, elle posa tendrement ses lèvres sur les sien,s gardant son regard rivé sur le sien. Juste un baiser, un chaste baiser... chose qu'elle lui offrait rarement, trop occupé à subir la passion dévorante du Earl.

« Si mon Lord exige une preuve alors... »

Souffla t-elle contre ses lèvres avant de s'arracher à ses bras pour s'approcher de la baignoire. Elle était grande, vraiment. Lentement la femme lève une jambe gracieusement, se voulant sensuel pour Morghann puis enjambe doucement le rebord. L'eau était chaude, peut-être un peu trop... Ce n'était pas grave, juste un détail qui ne l'empêcherait en rien de se faire désirer. Lentement, elle s'installe dans la baignoire, soufflant longuement puis s'étend doucement, s'enfonçant dans l'eau jusqu'aux épaules. Voilà le genre de choses qu'elle aurait aimer avoir chez elle... Une baignoire. Ayzebel esquisse un sourire, observant la mousse puis se redresse sensiblement, ajustant sa position et murmure.

« Tu viens ? »

Attendant que Morghann prenne place, la sorcière remua doucement, le laissant s'installer. Le regard clair d'Ayzebel se posa sur le dos scarifier de son amant avant que ses mains ne se pose sur ses épaules, commençant à masser doucement. Ses doigts faisaient habilement rouler sa peau, la chauffant les muscles par un massage bienfaiteur avant de venir sur sa nuque puis descendre à d'autre points stratégique ce dos musclés mais sans excès. Il avait vraiment un beau corps, mais difficile à admirer et plus dur encore était d'ignorer ces choses marqué dans sa peau. Curieuse, Ayzebel profita de cet instant pour prendre la parole.

« Et si tu me parlais de ces marques, là ? »

Sam 6 Fév - 23:14
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Morghann avait répondu d'un sourire au sujet des sucreries, pas certain d'avoir le même point de vue qu'elle sur le sujet. C'était probablement le médecin en lui qui modérait cette passion à vouloir offrir à un enfant tout ce qu'il désirait. Ou peut-être n'était-il pas assez attaché à son enfant pour céder à chacun de ses caprices. Non, en vérité, rien de tout cela. Il avait simplement une autre perception du plaisir. « Entre ton extrême et celui de Kessy, je suis certain qu'il y a un compromis à trouver, ne crois-tu pas ? Si je passais la soirée à me gaver de marshmallows, j’achèverai le dernier avec beaucoup moins de plaisir que le premier. Peut-être même en serai-je écœuré mais je continuerai à en manger parce que c'est bon et sucré. Plus par envie que par plaisir, tu vois ? Alors que si j'en prends un aujourd'hui, puis un demain, et ainsi de suite, je garde le plaisir de le savourer. J'en rêverai peut-être toute la nuit. » Il en riait, rien qu'à l'idée de rêver d'un savoureux marshmallow dans sa robe de chocolat chaud toute la nuit. Ça frôlait l'infidélité ça, non ? « Et si au contraire je m'en privais en permanence, je ne saurais être satisfait. Goûter au plaisir, c'est bon à petite dose. Trop c'est écœurant, pas du tout, c'est déprimant. » Ce qui était vrai avec les friandises se trouvait véridique pour beaucoup d'autres choses. Ayzebel était un oiseau rare dans ce monde de secrets et de silence à Last End. Elle était sa bouffée d'air et elle était d'autant plus précieuse qu'il n'avait pas l'habitude de croiser ce genre d'animal dans sa propre famille. D'un baiser, il la gratifiait, sans aller de vive-voix, plus loin dans sa pensée. Peut-être comprendrait elle qu'elle avait ce côté marshmallow, doux et sucré.

Il la déshabillait, se faisait rebaptisé et amusé, il raillait : « Je t'invite à aller voir Pryam pour mon nouveau baptême. » Qu'elle négocie donc avec lui de son nom. Machine à câlins. Il y avait une grande part de vérité, Morghann était assez tactile avec les gens qu'il affectionnait, et il en faisait d'autant plus à Ayzebel qui les acceptait qu'à sa propre famille, trop guindée. Ses noires prunelles la suivait sans la relâcher lorsque dans la baignoire, elle s'était glissée, avec la délicatesse d'une plume et une sensualité parfaite. Ça lui pinçait le cœur, assez souvent, de penser qu'elle avait appris ce genre de chose au cours de son adolescence bafouée mais il appréciait, toutefois, il s'en délectait. Il la trouvait enivrante, hypnotisante. A l'invitation, il se déshabilla, vint la rejoindre, et à son désir de faire ses preuves, il lui tourna le dos. Il fermait les yeux, bercé par la chaleur de l'eau et ses caresses. Il savourait chacune d'elles venant délier les nœuds de son anxiété. Il se relâchait, se détendait. Il aurait été menteur à dire qu'il n'appréciait, c'était juste... parfait. En des instants de plaisir comme celui-ci, il s'étonnait à imaginer l'emmener avec lui, loin de Last End, comme Howard le lui avait demandé quelques jours plus tôt. Mais s'y projeter lui remémorait aussi combien il avait besoin de son frère à ses côtés. Tiraillé, il oubliait l'idée et se contentait du moment présent, en pleine félicité.

Il réveilla sa conscience endormie lorsqu'elle l'interrogea sur ses marques. Il ne répondit dans l'immédiat. Il ne pouvait lui dire la pleine vérité... Mais une vérité partielle pouvait aisément être envisagée. Lentement, vers elle il se retournait, s'allongeait, sans pour autant la faire couler sous l'eau, sous son corps. Un sourire aux lèvres, il répondait : « C'est un rituel de protection. » Du moins pour le second. Le premier était très clairement de la torture et quiconque était suffisamment instruit lirait comme un texte très en gros caractères, soulignés et surlignés sur son torse, les mots : 'j'ai été supplicié'. « Howard en a été malade quelques jours tant ça avait puisé dans ses réserves de magie à le créer. » Une protection, très puissante, unique au monde et pour cause, c'était bien plus qu'une protection, c'était un lien entre deux âmes, l'une soumise à l'autre, dominatrice et qui le protégeait. C'était aussi par ce lien qu'il pouvait se projeter dans l'esprit de son frère et lui parler ou voir ce qu'il faisait... Et vice versa. Doucement, il soufflait sur la mousse devant lui pour qu'elle s'envole et retombe comme de petits flocons de neige sur les cheveux d'Ayzebel. Pensif, il ajouta : « J'étais fou de le savoir malade. Comme s'il s'était sacrifié pour moi. Pour m'offrir cette protection. » Il n'alla pas plus loin sur le sujet. De la même façon, il n'aborda pas les marques plus anciennes. Ah le mensonge par omission... Il caressait la peau blanche, sans traces de crocs. Il se satisfaisait de voir que son corps n'était plus mordu, qu'elle ne se rendait plus chez les vampires.

« A moi de te poser une question ! » fit-il alors, prenant cela au jeu, l'un posant alternativement sa question à l'autre. Il cherchait surtout à changer de sujet même s'il ne tiendrait qu'à la libraire d'y revenir. Un instant, il s'était mis à réfléchir : « Maîtrises-tu les sorts d'amnésie ? T'en es-tu déjà servi ? » Une vérification, absolument pas subtile mais il le faisait exprès : il était loin de vouloir qu'on entre plus en détail dans sa relation avec son aîné gémellaire. Ainsi, il attiserait sa curiosité sur un autre thème et comme le jeu voulait qu'on ait droit qu'à une seule question à la fois...

Lun 8 Fév - 22:30
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Un rituel de protection ?
D'accord, mais le protéger contre quoi ? Ou qui... ? Les sourcils de la sorcière se froncèrent doucement, ravie d'être dans son dos et qu'il ne lui pas voir sa mine inquiète. Ayzebel continua son massage en douceur mais avec fermeté, gardant le silence alors que Morghann vint à parler de son frère. Sa réponse fut tellement vague qu'Ayzebel comprit bien que c'était donc un sujet donc il ne voulait pas parler, ou qu'il ne le pouvait pas. Peut-être les deux ? Peut importe, il était déjà bien plus bavard que d'ordinaire, chaque chose en son temps. Howard donc, avait lourdement payer le prix de cette protection mais sans doute s'en était-il remit, c'était même une certitude. Ah les Earls et leurs mystères, tant de puissance et de ténèbres. C'était attrayant, n'est-ce pas ?

« Ton frère... Tu n'en parle pas, généralement. »

La sorcière esquissa une petite moue, observant le dos scarifié de Morghann alors que de ses pouces elle massa sa peau un peu plus, remontant jusqu'à sa nuque.

« Quand je l'ai rencontré... Il a été si désagréable que je lui aurait volontiers coller une gifle... Pourtant c'est étrange mais... J'ai eu la sensation qu'il y avait plus. Je veux dire... Comme s'il portait un masque. Un peu comme toi au finale... »

La sorcière soupira et déposa son menton sur l'épaule de son ami, glissant vers lui un regard doux et avoua.

« Howard m'a sauvé Morghann... D'une goule. »


Elle ne le lui avait jamais dit. Mais oui, Ayzebel devait la vie à Howard Earl... Ce n'était l'acte le plus héroïque qui soit mais, Howard l'avait aidé entre deux paroles blessantes. Avec douceur elle glissa ses mains sur les flancs de son ami, l'enlaçant et embrassa son épaule. Ils étaient bien ici, loin de Last End, juste tout les deux. Certes le séjour avait mal commencé mais ils avaient aussi très vite trouvé le moyen de rendre cela plus agréable. Et puis c'était leur premier bain ensemble... Voilà une autre chose qui était agréable. Quand Morghann reprit la parole, la sorcière esquissa un sourire et releva le visage, éloignant son buste du dos du nécromant pour venir masser ses lombaires doucement. C'était donc un jeu ? Soit, jouons le jeu alors ! Chacun une question, tour à tour ! Ayzebel fut cependant perplexe par la question de Morghann et la femme garda un sourire figé sur le faciès.

« Quoi ? »

La sorcière ne comprenait pas l'intérêt de cette question. Il y avait anguille sous roche là, c'était une évidence qui crevait les yeux. Pour quelqu'un de naturellement subtile, Morghann venait de plonger dans la mare avec les sabots en avant.

« Non... Pourquoi tu me pose cette question ? Tu sais que jusqu'à la mort de Damian je n'était pas familière avec la magie. Enfin... je connaissais quelques sorts mais je ne m'en servait pas. »

La sorcière soupira longuement et ses mains relâchèrent le dos de son amant alors qu'elle observa les marques en silence. Il lui fallu quelques instant avant de reprendre la parole, murmurant.

« C'était ma mère qui s'en servait... Galéa était... très doué pour manipuler l'esprit par la magie... Je l'ai rarement vu pratiquer mais.. ; les seules fois où elle l'a fait devant moi... c'était toujours... »

Ayzebel haussa les épaules, cherchant les mots, le regard dans le vide alors qu'elle se remémorait les souvenirs liés à sa mère.

« Elle était impressionnante. Maman a toujours eu cette force d'esprit... Elle est fascinante, captivante... Et effrayante à la fois. Notre sang est si souillé que notre magie est loin d'être la plus... intéressante. Pourtant je sais que certaines Tenak sont déjà venu au monde avec des dons très fort, une certaine disposition pour la magie... je suppose que c'est le peu qu'il nous reste de notre lègue de Salem... »

La jeune femme sourit faiblement. C'est vrai qu'elle n'avait parlé qu'une fois avec Morghann de ce sujet. Mais jamais vraiment de la branche plus ancienne de la famille. Les anciens Tenak étaient de ces sorciers redoutable... Peut-être pas comme les Earls, mais là-bas en Amérique, ils avaient leur renommée. Lentement, elle prend appuie sur le bord de la baignoire et se redresse avant de venir enjamber Morghann pour se mettre entre ses jambes, échangeant leur position et venir coller son dos contre son torse. Là, c'était beaucoup mieux ainsi...

« Pour en revenir à ma mère... C'est elle qui faisait ce sort d'amnésie, je l'ai vu l'utiliser une fois, il y a très longtemps. Mais c'est tout... autant que je sache mes connaissances sur le sujet se limite là. Pourquoi ? Morghann, y aurait-il quelque chose dont tu voudrais me faire part ? »


Mar 9 Fév - 0:15
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Un goule ? Morghann en lâcha un petit rire, amusé. Il n'avait jamais considéré les goules comme des bêtes extrêmement dangereuses. Il fallait souligner qu'il avait grandi dans un parc, un cimeterre où elles étaient fort nombreuses et que, très jeune, il avait appris à s'en défendre. Il haussa finalement les épaules : « Il y a des tas de sujets dont je ne parle pas. » Il cherchait à noyer le poisson... Mais il faisait pire que mieux en l'état. Alors il poursuivit et lui répondait : « Howard est un homme juste. » Il avait toujours admiré cette capacité qu'il avait à mesurer toutes les possibilités à une situation et à en choisir la plus adéquate, envers et contre tous les sacrifices que cela pouvait lui imposer. Il ferait un bon roi. « Droit. » Il ne tergiversait, ne se perdait guère en caprices. Sa ligne de conduite était stricte et il la suivait à la perfection. Trop peut-être pour son propre bien. « Dévoué. » Et pas seulement envers Morghann. Il l'était envers sa famille, envers le Secret, envers ce monde de magie à qui il avait juré protection dès sa naissance. Il était un Earl. Le premier des fils reconnus par Pryam. Mais il était encore plus dévoué envers son cadet, tellement que le cœur de Morghann se sera un instant. Il ne voulait poursuivre d'avantage sur le sujet. Aussi entreprit-il de le classer : « Il est vrai que d'un masque, il est doté. C'est notre protection et notre fardeau mais... » Il n'allait pas revenir sur les responsabilités des Earl. Il n'avait pas envie de se disputer à nouveau avec elle et laissa alors sa phrase en suspens sans l'achever. Il poussa un soupir, haussa les épaules et secoua la tête de gauche à droite. « Je crois bien être le seul à connaître son véritable visage. Il est mon jumeau, c'est assez... Normal. » Lorsqu'il repensait à cette façon dont les masques étaient tombés, entre eux... Si violente et si sincère à la fois, il en frissonnait et savourait plus encore le massage qu'Ayzebel lui prodiguait.

D'une profonde inspiration, il se détendait, elle n'avait pas menti : elle était assez douée en la matière, c'était une qualité qu'il ne pouvait lui retirer, assurément. Il fut assez ravi d'avoir piquer sa curiosité, même s'il n'eut pas la réponse qu'il attendait véritablement... Mais au fond, à quoi c'était-il attendu ? Qu'elle lui avoue de but en blanc s'être ôté la mémoire pour oublier Lucinda ? Foutaise ! Ça ne collait que si peu toutefois... Si elle ne pratiquait pas la magie, comment avait-elle pu user d'un sort d'amnésie sur elle-même. Avait-elle pu le demander à sa mère ? Non... Elle avait coupé les ponts à cet période là de son existence. Avait-elle alors appris, singeant les actes de sa mère jadis ? Il n'eut guère le temps de démêler l'imbroglio qu'elle lui demandait pourquoi. Torse contre son dos, Morghann venait caresser le dos de sa belle troublée. Il baisa le cou d'Ayzebel avant de répondre. « C'est Daryn... Son comportement avec Lucinda qui m'a laissé perplexe. » Il n'allait pas lui recracher directement ce que lui avait dit la styliste. Il voulait se montrer plus mesurer et avancer dans les ténèbres, étape, par étage. C'était un mensonge, en un sens... Mais la vérité également. Il ne lui disait pas tout, c'était un nouveau mensonge par omission. Mais mieux valait ça que de la jeter abruptement dans la fausse aux serpents et la regarder périr. C'était un mal nécessaire qu'il avait accepté pour elle. « Je veux dire... Il avait l'air de la connaître et de l'apprécier. Comme s'il avait passé tous ses dimanches après-midi à jouer avec elle. C'est stupide, n'est-ce pas ? Mais il ne mentait pas ses sentiments à son égard alors... Je m'interroge, je cherche... » Son pouce caressait lentement son ventre. Il parlait d'une voix basse et grave, cherchant à l’apaiser. C'était le ton de celui qui cherchait à comprendre.

Bien, la bombe était lancée. Petite bombe, il n'avait pas déclenché l'attentat ! Mais il attendait de voir son effet. Poursuivant le jeu, il l'interrogea de nouveau : « Comment as-tu rencontré Lucinda ? » C'était bien beau de s'ôter des souvenirs. Retirer des événements... Des rencontres. Mais de là créer un nouvel événement de toutes pièces. Il espérait faire ressurgir le véritable souvenir, ou du moins le vrai avec quelques faux vêtements pour rendre Lucinda plus détestable. Il avancerait là dessus... S'il le pouvait. Lentement, mais sûrement. « Si tu préfères que je change de sujet, je comprendrai... »

Mer 10 Fév - 9:39
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Des tas de sujets dont il ne parlait pas...
Quel ironie sachant qu'avec elle, il ne parlait de rien. Elle voulait bien croire que Howard était juste, droit et dévoué.... Cependant il avait aussi une étrange façon de se comporter. Un Earl, donc... A croire que tout en revenait toujours là. Cela en devenait grisant, agaçant. Ayzebel resta dans les bras de Morghann, se contentant d'observer ses genoux qui sortait de l'eau, jambe repliée. Il valit mieux ne pas répliquer, en aucune façon. Elle était redevable à Howard pour cela mais elle n'était pas sûr de pouvoir le lui dire un jour... Ni même sûr de lui faire comprendre. En aurait-il quelque chose à faire ? Pour lui ce ne fut qu'une goule, pour elle... Cela aurait put être la fin. Et comme il le lui avait fait savoir, elle n'était que la plèbe... ce mot qu'elle avait fini par haïr tant il avait été dit avec cet air hautain. Qui avait-il de mal à faire partit de la plèbe ? La jeune femme secoua brièvement la tête, gardant le silence.

Cela n'était que ses pensées tourné vers Howard, cette homme dont elle ne connaissait rien. En revanche pour Morghann, elle avait encore cette horrible impression qu'il cachait quelque chose. Cela ne s'arrêterait-il donc jamais ? Que faire , sans que cela ne passe encore pour une attaque personnelle ? La sorcière fit la moue, se penchant en avant et souleva sa longue crinière avant de l'entortiller et de confectionner un chignon sauvage et épais avec. Elle écoutait attentivement chaque parole dites par le nécromancien, analysant ses mots, le ton qu'il employait. Ainsi, le comportement de Daryn qui l'avait laissé perplexe ? Curieusement, Ayzebel avait du mal à y croire. Repliant les jambes un peu plus, elle les ramenant contre sa poitrine avant de poser son menton sur ses genoux.

« Ah... ? »

Souffla t-elle simplement, plus sur le ton de l'ennui que celui de la curiosité. Ayzebel n'avait pas boulier ce coup bas de Morghann, oser appeler Daryn et Damian.... C'était vache, assurément. La sorcière soupira longuement, pourquoi est-ce qu'elle avait cette horrible rancœur alors qu'il n'avait fait que la protéger ? Peu importe, d'après Morghann, Daryn et Lucinda semblait se connaître... ça en revanche, c'était étrange. La libraire fronça les sourcils, penchant légèrement le visage sur le côté et baissa les yeux.

« Damian m'avait dit que Lucinda en avait après lui, qu'elle le suivait sans arrêt... Je suppose que Daryn était avec lui quelque fois quand cela s'est produit. Il a dû la reconnaître et vu qu'il n'a que deux ans... Évidemment, pour lui cela se limite à un visage familier, il ne se rend pas compte du danger. »


Raisonnement simple et logique. Ayzebel relève le visage, remuant dans l'eau et pivote légèrement pour observer Morghann. C'était quoi cette question idiote ? Ayzebel fronça les sourcils et lâcha, léger agacement dans la voix.

« Comment ça comment je l'ai rencontré ? Morghann je t'ai dit que je ne l'avait jamais vu. C'était la première fois ! Il m'a fallu quelques minutes avant de comprendre qui elle était. Moi comme une idiote je l'ai accueillit avec le sourire en croyant que c'était une cliente. »

Lucinda était toujours un sujet sensible. Surtout mit juste derrière l'évocation de Daryn. C'était un peu le combo gagnant pour la mettre ors d'elle mais la sorcière arrivait à se contenir. Inutile de remettre de l'huile sur le feu, ils avaient réussit à faire la paix. La Tenak soupira longuement, posant sa main sur celle de Morghann et la serra tendrement, plongeant son regard dans le sien.

« Ne le prends pas mal... Mais... J'ai pas bien prit le fait que fasse apparaître Daryn. Quand on s'est rencontré, je t'avais une chose, une seule... Celle de ne pas me forcer à être confronté à eux. C'était mon seul désir, la seule chose que tu avait à respecter Morghann... »

Ayzebel baissa les yeux, observant la main de son amant et entrelaça ses doigts avec les siens. Elle était tendu, nerveuse. Le sujet était dur à aborder, pourtant la sorcière savait qu'il valait mieux aller droit au but. Lentement elle releva le visage, plongeant ses yeux clair dans ceux sombre du Earl et murmura.

« Il s'est passé quoi pendant que j'étais inconsciente ? Morghann, je veux la vérité. Je vois bien que tu tourne autour du pot... Pour une fois j'aimerais que tu ne me prenne pas pour une idiote et que tu aille directement au cœur des choses. Je veux la vérité. Cesse de me voir comme une enfant à protéger, d'accord ? Je ne suis pas stupide, tu aurais pût la jeter hors de la librairie et tu ne la pas fait, étrangement tu me pose des questions sur l’amnésie... Alors c'est quoi le rapport entre mon fils, Lucinda et l'amnésie ? Oui, je connais le sortilège de ma mère pour manipuler la mémoire... Mais je ne l'ai jamais utiliser. Et sur qui l'aurais-je fait ? Lucinda …? Daryn.. ? Damian ? C'est insensé Morghann. »


Ven 12 Fév - 17:08
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Son pouce caressait la peau douce de son ventre, appréciait son contact comme tous les instants qu'ils avaient, entre eux, passés. Elle avait cette capacité à le libérer de la cage dorée, celle d'un Earl bien rangé à la manière de son aîné. Posément, il s'accordait le temps de l'écouter, acceptant ses explications sans pour autant y croire. Même à l'âge de deux ans, un enfant savait reconnaître un visage haineux, sentir la tension entre deux êtres. Daryn n'aurait pas simplement apprécié Lucinda pour quelques entrevues avec son père. C'était plus que cela. L'enfant n'avait-il pas appelé la sorcière 'tata' ? Il finirait par la détromper de son propos, mais pas pour l'heure. Il l'écoutait, l'entendait, cherchait à suivre son raisonnement, le fil de ses pensées. Il cherchait une brèche, une erreur, une incohérence. Il laissa ses doigts, aux siens, s’enlacer et lorsqu'elle tourna et leva son regard vers lui, il ne l'évita nullement. Il savait qu'elle n'apprécierait l'apparition de Daryn et Damian, mais il avait pris cette décision comme étant la plus adéquate vis-à-vis de la situation. Il l'assumait pleinement, avec ses conséquences. C'était aussi cela, être un Earl : prendre des décisions pour d'autres qui ne plaisaient pas à tous, trahir, blesser... Et sauver. Puis ensuite, vivre avec, les accepter, affronter les conséquences sans chercher à fuir d'une quelconque manière que ce soit. Ses noires prunelles s'étaient noyées dans la clarté de celles qui lui faisaient face, il mit quelques secondes avant de répondre un brève et grave : « Sur toi. » Elle avait oublié. Elle avait fait en sorte d'oublier. C'était ainsi qu'elle en avait jadis décidé, pour ne pas souffrir, s'enfermer dans une haine qui l'avait protégée mais aujourd'hui... Ne fallait-il pas avancer ?

« Je sais. Pour Daryn et Damian. Je sais que tu ne voulais pas les voir. Et j'ignorais la manière dont le Cénacle t'aurait châtiée. Ta magie explose à tes sentiments. Ta colère, ta peine... Tu ne la contrôles pas. Je voulais te calmer, Daryn saurait le faire. Te faire tenir avec mes sbires n'aurait que renforcé ta colère. Je n'avais pas d'alternatives. » Pas immédiates du moins. Une fois sur place, il aurait pu la contenir. Dans l'attente, il lui avait fallu temporiser la situation et la mettre hors d'état de se faire du mal. Il haussa les épaules, soupirait. Bien sûr qu'il avait trahi sa demande. Il en avait parfaitement conscience et n'éprouvait de regrets qu'à la souffrance dont il l'avait suppliciée. Toutefois, il le savait, si c'était à refaire, il n'agirait guère de façon différente. « Quant à elle... Je voulais la terroriser. Je voulais lui faire comprendre qu'elle ne saurait te rencontrer à nouveau sans en avoir préalablement mon approbation. » Ou celle d'Ayzebel, mais l'approbation de Morghann était étroitement liée, influencée, par celle de sa libraire. Il ne se serait pas opposer à leur rencontre si c'était Ayzebel qui l'avait décidée. « C'est chose faite. Et plus que cela encore. Je ne l'avais pas prévu. L'apparition de Damian et Daryn n'ont pas eu d'effet que sur toi. Peut-être n'aurait-elle pas parlé s'ils ne lui avaient pas fait face. »

Ses prunelles s’obscurcissaient de peine alors qu'il levait une main pour effleurer les traits de son visage. Il cherchait en elle l'envie de poursuivre, de lui relater les propos de Lucinda, sans savoir dans quel état cela plongerait celle avec qui il prenait un bain. « Elle n'aime pas Damian. Elle le hait. Son regard, ses mots contre lui. Elle m'a dit que Damian avait découvert que tu étais une sorcière, qu'il voulait partir, emporter Daryn, effrayé par ta nature, ce que tu lui avais caché. » Le Secret. Au fond, il se demandait si en l'absence du Secret Damian et Daryn seraient encore en vie. Peut-être auraient-ils su, peut-être ne seraient-ils pas partis. « Elle a essayé de le retenir, elle a voulu lui faire peur dans la voiture, mais dans son désir blessé de te protéger, elle t'a condamnée. Un faux pas, une erreur. » Et deux vies envolées. « Damian me l'a confirmé. Il m'a dit que ces trois années à tes côtés lui ont fait comprendre que tu n'étais le monstre qu'il croyait. Lucinda souffre son échec et c'est revoir le visage de Daryn qui l'a menée à me parler. Son fiasco ne cesse de la hanter, elle était ton amie... Et tu as voulu l'oublier. Mais jadis, tu étais seule pour affronter ta déception, ta douleur. Aujourd'hui, je suis là. » Il accola son front au sien, les yeux clos dans une concentration religieuse. Il l'avait sa brèche, il n'avait qu'à entrer.

L'eau de leur bain se marquait de petites ondulations, comme drainée vers lui. Il aspirait, saisissait les flux de magie qui l'entouraient, les contorsionnait à sa volonté et, dans son esprit, pénétrait. Il fermait les yeux sur ce qu'il voyait, par respect pour elle, il n'avançait mu que d'une volonté : briser l'amnésie qui scellait ce souvenir. Malgré ses paupières clauses des instants forts lui venaient, par bribes, flashs. Il les refusait, les repoussait, n'avançait que vers cette porte verrouillée. Mais des portes, il y en avait des dizaines, il n'osait les compter, l'une d'elle était ébréchée, il savait que c'était elle et nulle autre. Un souffle, un fracas puissant, il forçait l'entrée et dans un même geste, avait ébréché toutes les autres. Un jour, elles s'ouvriraient toutes, il les avait préparées. Il rouvrit les yeux, écarta son front, respiration haletante après l'acte magique qu'il venait d'appeler. Il s'en sentait épuisé et, il murmurait : « L'homme pâle... » Il avait vu, le premier enfant d'Ayzebel, son reliquat dont elle avait accouché. Il n'avait su trouver l'idée au début... Mais maintenant qu'il avait vu, cette image.. Il en était persuadé. C'était l'homme pâle qui avait dévoré son fœtus. Il reprenait conscience du monde qui l'entourait, les yeux dans les siens, ahuri, il la fixait, souffle saccadé : « Mais... Mais combien de fois tu t'es amnésiée... ? Je... J'ai vu... Des dizaines de verrous... Des dizaines de souvenirs condamnés... Pourquoi ? Pourquoi tu as fait ça ? Je... je ne comprends pas... » Ça n'était peut-être pas le moment. Il avait libéré le souvenir de Lucinda de sa cage.

Mar 16 Fév - 14:34
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Sur elle.
Ce fût comme un choc. Il blaguait, n'est-ce pas ? Non, Morghann était extrêmement sérieux, c'était sans doute ça le pire. C'était pourtant très dur à croire, s'effacer la mémoire ? Qu'est-ce qui avait pu la pousser à agir ainsi, elle qui ne pratiquait pas la magie à cette époque. Et c'était dangereux, c'était un sort qu'elle ne maîtrisait pas. Quant à sa colère qui l'avait poussé à faire usage de Daryn et Damian... La sorcière remua légèrement dans l'eau du bain, jetant un regard méfiant à son amant.

« Quoi... ?»

Souffla Ayzebel avec une pointe d'agacement dans la voix. La sorcière attendit patiemment bien que difficilement jusqu'à ce que le regard du Earl se voile et que sa voix ne libère enfin la vérité. Où ce qu'il croyait être la vérité... Car à chaque phrase mentionnée, la sorcière refusait de croire que cela puisse être... la vérité. Le visage crispé, elle écoutait les mots de son amant qui lui contait son histoire oubliée. C'était impossible... Damian avait su la vérité mais l'avait mal interprété... La fuite, emmener loin leur enfant... Et Lucinda qui avait tenté de l'arrêter... tragique. Le cœur d'Ayzebel s'emballa difficilement alors que son regard se baisse. Son souffle, il devient difficile lui aussi, douloureux alors que chaque battement de cœur ressemble à un coup de marteau dans ses cotes. C'était donc cela le terrible secret... Ayzebel s'était imaginé bien des choses dont l'amour improbable de Lucinda pour Damian, une jalousie démentielle qui aurait simplement dérapé... Mais pas ça. Pas le dégoût et la peur de son propre mari pour elle au point de vouloir éloigner leur fils, de fuir sans même prévenir, dans le silence. Et s'il avait réussi? Elle se serrait simplement rendu compte un soir, qu'il ne rentrait pas du travail, sans Daryn. Ils auraient simplement disparu, sans un mot, sans une lettre. Et qu'aurait-elle fait ? Oui, qu'aurait-elle fait ? Elle n'en savait rien. Impossible de réfléchir, de raisonner, la seule chose qui parvient à ses oreilles sont les battements effrénés de son petit cœur obscurcit, lové dans ce voile de ténèbres qui subsistait depuis quelques années déjà. Un pas de plus vers l'ombre...

Le front de Morghann l'arracha à ses pensées et le regard clair de la sorcière, larmoyant, se posa sur son faciès si proche du sien. Il aurait été si facile de le repousser, d'exulter sur lui toute sa peine, sa colère... sa rage. Une rage dévorante... Il avait gardé ce secret durant des semaines, à son insu. Comment lui pardonner cela ? Malgré son envie d'aider, de la protéger, il lui faisait plus de mal que de bien. Il aurait dû lui dire immédiatement, lié un lien de confiance pour l'aider à surmonter cela... au lieu de quoi, il ne tissait que de la méfiance. Comment savoir ce qu'il lui cachait d'autres ? Car elle en était sûre, il cachait encore bien des choses. Ayzebel aurait pu hurler, le repousser, créer un nouveau conflit qui aurait sans doute été mérité... Au lieu de quoi, pour la première fois, elle se tut, gardant un silence plus pesant encore que ne l'auraient été ses cris. Pour la première fois, elle refoule, prends sur elle. Elle n'oublie pas pour autant le sacrilège, la brèche faite dans leur amitié si fragile. Morghann semble croire que sa présence l'aidera à surmonter sa douleur, mais il n'a pas conscience qu'on ne guérit rien par les mensonges, il ne fait que creuser le fossé déjà présent depuis un petit moment...

Ayzebel se laisse bercer par la magie de son amant, surprise cependant par cet excès de puissance qui déferle dans son esprit, comme un acide qui ronge son cerveau dans une vague violente. Les images, elles défilent par dizaines, des flashs, des murmures, l’écho d'un souvenir oublié. D'abord Lucinda, son visage larmoyant, la mort de Damian... Oui, elle se souvient à présent... Elle avait usé de ce sortilège non pas pour ne pas souffrir mais pour punir Lucinda. Ô, cruauté... C'était un coup bas digne de Galéa en réalité. Pour Lucinda qui désirait être au centre de l'attention, qui jalousait ceux qui pouvaient mettre sa place en péril... La mort n'était pas la punition adéquate ! Non... l’ignorance l'était, la rendre invisible, sans importance... Abandonné l'amour, l'amitié... Pour... Le vide. N'était-ce pas là le pire qu'Ayzebel avait pu lui offrir ? C'était cruel, sadique même... Et elle avait aimé cela. Elle avait prit plaisir à imposer cette punition. Elle s'en était gavé comme d'un vampire sucerait le sang. Même encore maintenant, le souvenir est un délice, celui de la magie qui s'engouffre dans son être, serpente dans son esprit avec pour seule image, le visage suppliant de Lucinda qui ne réalise que trop tard la punition qui lui était imposée. Si Ayzebel avait pu, elle se serait gaussé de cela, l'euphorie dans la vengeance. Abjecte, elle l'était sans doute...

Ce fut finalement la voix haletante du Earl qui la fit revenir à la réalité, arraché à cette magie surprenante qui émanait de lui. Toute cette puissance... Elle en voulait encore. Mais la gourmandise était un vilain défaut, un très vilain défaut et pour le moment elle avait plus urgent à penser. Ayzebel s'écroula presque sur Morghann, se retenant au bord de la baignoire en cherchant son souffle. Qui venait-il de mentionner ? L'homme pâle ? Perplexe, la libraire plongea son regard dans celui de son ami, secouant la tête doucement. Tout cela n'a aucun sens. Son esprit ne pouvait être autant verrouillé... bien qu'elle s'était volontairement amnésié pour Lucinda, elle était sûre et certaine que pour le reste il ne s’agissait pas d'elle.

« Non... Non je l'ai vu dans mon souvenir avec Lucinda... Je... Je me souviens avoir hésité c'était la première fois que je l'utilisais... J'avais peur d'échouer et... Non, Morghann je suis catégorique... ce n'est pas moi. »

Ayzebel pivote doucement, calant son dos contre le bord de la baignoire et ramène ses genoux contre sa poitrine avant d'y poser son front, fermer les yeux. Son esprit tambourinait dans sa boîte crânienne... Elle sentait cette migraine qui commençait à pointer le bout de son nez. Cette magie fut intense, presque délicieuse sur l'instant... Mais à présent... Elle souhaitait que cela ne se soit jamais produit. La douleur dans son crâne lui donnait la nausée.

« Galéa... Il n'y a qu'elle qui ait pu faire cela. Tu peux... remédier à cela ? Libérer mon esprit... »

Jeu 18 Fév - 15:59
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
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Morghann Earl
Morghann l'avait retenue, lorsqu'il l'avait vue tanguer. Il se mordait la lèvre inférieure en un geste coupable. Il y avait été un peu fort. Il avait fallu au moins cela, un souffle de puissance fracassante pour avoir raison de cette porte, de ce verrou. Il en avait pourtant limité l'impact, il aurait pu y aller plus violemment encore mais ç’aurait été laisser en elle des séquelles qu'il ne désirait en aucun cas lui offrir. Elle clamait son innocence face à ces amnésies répétées, dans un souffle, il admit cette éventualité : « Ok... Ok... Je te crois. » Il en avait la preuve très exactement : les autres verrous n'avaient pas cédé à sa demande, ils avaient demeurés, presque indemnes. Il pouvait aisément imaginer que ce ne soit pas la même personne qui en soit l'auteur. La signature n'était assurément pas la même et les protections mises en place sur les autres souvenirs étaient assez coriaces, plus méticuleuses, plus habituées. Galéa pouvait en être l'auteur, il acquiesçait de la tête quand bien même il ne comprenait pas vraiment pourquoi cette femme aurait transformé le cerveau de sa fille en gruyère bien affiné. C'était presque à en prendre Pryam pour un saint ! Il plaqua une main sur son front, tâchant de reprendre ses esprits, ça n'était pas digne d'un Earl, il devait se poser, réfléchir et ensuite agir. « Oui, je peux. Enfin, pas comme je viens de le faire. Tu dois avoir la migraine, si j'y vais plus fort, je vais te tuer. » Ou du moins lui faire très mal, mais il préférait encore la tuer que de la blesser et de la laisser vivre avec sa plaie béante. Dans tout les cas, ce serait contre productif. Le but était de l'aider, non pas de la supplicier. Annabelle apparut avec un verre d'eau et un cachet de paracétamol. Morghann attrapa le menton d'Ayzebel pour lui relever la tête et lui désigna du doigt ce que le fantôme de sa grand-mère apportait avec bienveillance. « Il existe un rituel, ça me permettra d'y aller plus en douceur. Mais je ne sais pas si j'ai ce qu'il faut ici. Je vais consulter. » L'ouvrage était à Last End, il s'en souvenait et une ombre fantomatique vers lui approchait. Le livre fut posé sur la table, ouvert et les pages parcourues. Lorsque son sbire aurait trouvé, il l’appellerait.

Lorsqu'elle eut pris son médicament, il la saisit dans ses bras et s'allongea de nouveau dans l'eau, faisant reposer son amante sur lui, il sentait le souffle de la jeune femme dans son cou. « Ferme les yeux, ça va passer... Une chose à la fois. » De ses doigts, il caressait avec tendresse son dos, de sa cambrure à ses omoplates. C'était loin de la qualité qu'Ayzebel lui avait offert, mais il espérait l'apaiser. Ces souvenirs dissimulés l'inquiétaient et plus encore : les motifs qui avaient poussé Galéa a agir de la sorte avec son enfant. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il pourrait trouver derrière tout cela et tremblait à la perspective de lui faire plus de mal que de bien. Il se rassurait toutefois : si c'était véritablement dangereux, il pourrait toujours les condamner à nouveau. Il ne l'avait jamais fait, il était plus habile à extraire les souvenirs qu'à les renfermer : il avait fait cela toute sa vie, sur des morts majoritairement. Il laissa sa tête reposer sur le bord de la baignoire et ses noires prunelles furent habitées d'une lueur blanche, fantomatique. Il lisait l'ouvrage à Last End, ses sens étaient ceux de son sbire. Il mit quelques minutes et Annabelle prenait en note dans un calepin ce qu'il lui demandait sans user de sa voix. Ses ordres étaient mentaux. Il revint lentement à lui. « Il va falloir que je trouve un herboriste. » Il aurait eu tout à portée de main à Last End, mais ici... Et bien, il n'avait tout simplement pas emporté son nécessaire pour ce genre de chose. Il fallait dire qu'il ne s'était pas vraiment attendu, ni préparé à cela. « Comment tu te sens ? » demanda-t-il, ton calme et inquiet à la fois. Il le réalisait seulement maintenant : Ayzebel n'avait que peu réagi au souvenir libéré et il n'avait aucune idée de s'il devait s'en troubler ou s'en réjouir. « Ta migraine ? » Ça n'était pourtant pas ce qui l'intriguait le plus. « Tes sentiments ? » Qui était-il pour s'en inquiéter ? Pour s'en prévaloir d'y avoir accès, lui qui ne lui offrait que si peu des siens en retour ? Une parcelle si frêle ? Son cœur se serrait à cette idée. Leur couple était dysfonctionnel, sa faute à lui, assurément. Lui et son ascendance, ses obligations, ses secrets. Il fermait les yeux, il n'avait pas mis fin aux caresses dans le dos de la libraire.

« J'ai interdit à Lucinda de te revoir. Je peux lever cet ordre, si tu souhaites la retrouver et... T'expliquer avec elle. Je ne sais pas si je pourrais me libérer pour être à tes côtés à ce moment-là... » Un événement terrible allait se produire, il le savait. Anthony s'échapperait et laisserait dans son sillage cadavre sur cadavre. Il aurait fort à faire. Tout le Met serait réclamé. Il faudrait le retrouver et vite. Trouver un instant pour elle, comme s'en libérer pour son jumeau lorsqu'il rentrerait serait malaisé mais : « Toutefois, si tu as vraiment besoin, je me dégagerai du temps. » Il n'avait aucune idée de comment, mais il ferait en sorte pour que cela puisse se faire : « Je pense que vous avez besoin d'être seules. Elle ne te fera pas de mal, elle a bien trop peur pour cela. » De lui, assurément.

Ven 19 Fév - 14:00
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La douleur...
Comme un marteau sur une enclume, l'écho résonnant dans le corridor de son âme. Une turbulence qui la martyrisait à chaque seconde qui défilait. Les mains de la femme glissent ses tempes, se posant sur son crâne comme si ce simple geste allait la soulager. En vain. Seul le temps le pourrait... Ou bien une aide incongrue. Ayzebel tressaillis quand Morghann la força à lever le visage en douceur, que son regard clair et rougit ne se pose sur la silhouette fantomatique d'Annabelle. En tant normale la vision de sa gardienne lui aurait fait chaud au cœur... Mais là, il faut dire qu'il était difficile de se réjouir. Nue dans la baignoire avec son amant, il y avait mieux comme endroit pour faire irruption. La sorcière retint son souffle, détournant le regard avec gêne et se contenta de prendre le cachet et le verre d'eau dont elle but quelques gorgées avant de le rendre à la défunte. Qu'elle disparaisse vite à présent... Non pas par méchanceté, plutôt parce que la pudeur devenait insoutenable. Morghann lui était sans doute trop habitué, mais pas elle. Il y avait une certaine limite à ne pas dépasser. La bonne nouvelle était cependant que le sorcier avait la possibilité de lever les verrous sur son esprit et de remettre en place les souvenirs. Galéa avait été incroyablement surprenante, pour une sorcière à la magie bridée. Le nécromant ne s'était sans doute pas attendu à se heurter à un mur aussi fort, surtout lui l'Earl à la puissance dévastatrice. Mais ne le lui avait-elle pas dit ? Les Tenak étaient pleines de ressources, la matriarche plus encore que toutes les autres.

« Me tuer, tu n'en étais pas loin je pense... »

Répondit mollement Ayzebel en se laissant emmener par Morghann. Lovée contre lui comme elle serait sur un bon oreiller, elle trouva en lui le réconfort nécessaire malgré les pensées et émotions refoulées. En cet instant il lui faisait du bien et c'est tout ce dont elle avait besoin. Durant un instant ses yeux restèrent fermés et la sorcière pensa plus fort que jamais à la chaleur d'un bon lit, au calme et une longue nuit de sommeil. C'était aussi là le moyen de ne pas penser à Annabelle présente dans la salle de bain. L'intimité était tout de même une notion essentielle, mais visiblement la moret elle, n'en avait cure. D'une voix faible, la libraire soupira à son ami qui clamait avoir besoin d'un herboriste...

« Et moi j'ai besoin d'intimité. J'apprécie ton dévouement Morghann, ainsi que celui d'Annabelle... Mais j'aimerais finir ce bain sans avoir des fantômes dans la salle de bain à observer mon derrière, aussi fabuleux soit-il. »

Une touche d'humour, pour détendre l'atmosphère. Oui, elle en avait besoin. Le visage de la sorcière pivota doucement alors que ses yeux s'entrouvrirent, se posant sur la silhouette d'Annabelle. Un soupir passa ses lèvres et la femme reposa sa joue sur le torse de son amant. Lui aussi était faible, terriblement. C'était bien la première fois qu'elle le voyait ainsi... sans doute n'aurait-il pas imaginé Galéa capable de le mettre hors jeux ainsi. Personne ne l'aurait imaginé de toute façon. Ils avaient l'air malins ainsi, à moitié comateux dans une baignoire... La scène aurait presque pu être agréable si l'on oubliait la raison de leur état. Morghann d'ailleurs, fit part de son inquiétude envers son amante qui ouvrit doucement les yeux avant de prendre sur elle pour se redresser lentement et s’asseoir à nouveau.

Comment se sentait-elle ? Comme si Zeus lui-même l'avait foudroyé sur place, malgré le médicament la douleur persistait, tapant contre les parois de son crâne. C'était comme si une part de Morghann était encore dans son esprit à se battre contre la magie de la matriarche. C'était bien la première fois qu'elle était si chamboulé, non pas émotionnellement mais physiquement. La violence des deux magies qui s'étaient heurté l'une à l'autre avait été comme faire cuire son cerveau dans une micro-onde. Elle priait pour que cette sensation de surchauffe la quitte bientôt. Ne plus avoir ce bourdonnement dans les oreilles et cette pression crânienne insupportable. Dans un nouveau soupir, la libraire releva le visage, fixant son amant qui ne cessait de caresser son dos avec toute la tendresse dont il était capable. Vraiment, il voulait connaître ses émotions? Cela lui importait-il réellement? Ce n'était pas une question d'équité, à savoir s'il avait le droit... mais plutôt si cette demande était sincère. L'était-il ? Elle doutait. Ayzebel garda le silence un instant, dévisageant Morghann puis pinça les lèvres dans un léger sourire avant de murmurer.

« J'accuse le coup, Morghann. Dans l'ensemble je crois que ça va... Pour être honnête j'ai toujours senti que quelque chose n'allait pas dans cette histoire avec Lucinda. Je ne sais pas, ça sonnait faux... Tout ce que j'avais, c'était les souvenirs d'une peur irrationnelle venant de Damian... J'étais si concentré sur son décès que j'en ai oublié le reste, je n'ai pas vu les failles dans cette histoire.»

Cela n'allait pas si bien que cela, mais elle refusait simplement de le laisser paraître, de le voir s'inquiéter encore. Après tout, son mari avait vu en elle un monstre sans savoir combien garder le secret était important. Il avait cru qu'elle se cachait de lui, alors que c'est tout un peuple qu'elle cherchait à protéger par son silence. Un silence primordial. Vitale même. La simple réaction de Damian la confortait dans son idée que les humains n'étaient pas prêts. certains peut-être oui... mais c'était encore trop tôt. Mais au fond, tout savait qu'un jour ou l'autre il faudrait payer le prix de ce silence, Morghann et Ayzebel en avaient fait les frais dans leurs couples respectifs. Elle avait Damian et Daryn, lui avec son épouse et leur fils. Et pourtant tout deux continuaient à oeuvrer pour le secret, sans jamais faiblir. Le prix avait été suffisamment lourd pour abandonner maintenant. Ils ne le pouvaient pas, ils le savaient. Détournant le visage, Ayzebel saisit le gant de toilette puis le gel douche mit à disposition et commença doucement à se savonner sous le regard de Morghann. Gestes lent, doux et répétitif, arabesque sur sa peau humide, sillons de mousse qui glissaient sur sa peau. Elle écoutait ses mots. L'Earl était prêt à lâcher la bride. Tiens donc, étonnant. Avait-il senti finalement que quelque chose n'allait pas ? Stoppant sa toilette, Ayzebel tourna à nouveau le visage vers son amant et le fixa d'un regard insistant et souffla simplement.

« J'apprécie, merci. Cependant... Moi j'ai du temps, Morghann. Il est inutile de sacrifier le temps qui nous est consacré pour en donner à Lucinda. J'ai de la place pour vous deux. »

Lâchant le gant qui retomba mollement dans l'eau, la sorcière tendit le bras, glissant sa main sur la nuque de Morghann et le tira à elle doucement. Un baiser, tendre et surtout mérité. Il avait fait un effort à cet instant et cela aussi, elle ne l'oublierait pas. Peut-être trouveraient-ils un terrain d'entente ? Si l'un et l'autre savaient fournir des efforts comme maintenant, alors peut-être... oui, peut-être que les choses seraient plus simples à l'avenir. Ayzebel l'espérait sincèrement. Enlaçant Morghann, elle recula doucement le visage et plongea son regard dans le sien, soufflant.

« J'aimerais que tu me dises comment tu as vécu ce que tu as vu. La cruauté dont j'ai fait preuve envers Lucinda. Tu l'as senti, n'est-ce pas ? Ce plaisir que j'ai pris à lui faire du mal... Cela change-t-il ta vision de moi ? Cela t'inquiète ? M'aimes-tu moins pour cela ? »

Ven 19 Fév - 17:47
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
La tuer. Il ne l'avait pas voulu, mais il n'en avait pas été si mitoyen qu'elle le spéculait. C'était la réaction de ceux qui se trouvaient confrontés à la puissance de sa lignée et qui croyaient voir la mort dans leur nécromancie et c'était vrai, tant elle pouvait être impressionnante et fracassante mais aussi parce qu'elle était issue de l'au-delà en personne. Sourire en coin, presque amusé à la réplique qu'on lui avait donnée, puis il disparut, comme un être inanimé. « Non. » répondit-il gravement. Il n'était pas si proche de la tuer. Il y avait tout le mal qu'il aurait pu lui faire avant de la tuer. La mort, il savait la donner, il savait aussi la retenir, aussi longtemps qu'il le faudrait pour faire perdurer une agonie sur plusieurs heures, plusieurs années avant de dévorer son dernier souffle comme un vautour à l'affût et affamé. Ses prunelles noires fixaient le vide, grisé à sa propre puissance et toute son horreur. De la magie ténébreuse, porteuse de trépas, voilà ce qu'il avait hérité en définitive et certains s'en trouvaient à l'envier. Anthony ne comprenait-il pas qu'il avait été épargné ? Il courrait après un tombeau, son propre caveau. Morghann aurait tant voulu être loin de tout ça et son fou de frère ne l'entendait pas de cette oreille. C'était un crétin. Et il n'avait pas fini d'aller au bout de sa stupidité. Le sorcier n'était pas même certain de pouvoir seulement l'arrêter. Si ce qu'Isha lui avait dit au sujet des âmes était vrai... Alors il y avait fort à parier que la puissance d'Anthony égale la sienne ou la dépasse... Mais à quel prix ? Quel sacrifice et quelle destruction ? Il chassa le sujet de son esprit avant de se mettre à déprimer de façon excessive.

Il se détendit d'ailleurs à l'humour de son amante. Certes il était fabuleux, mais ce qu'Annabelle voyait n'était que ce que Morghann pouvait voir. Elle pouvait être ses yeux. Pour le reste, l'esprit s'en moquait éperdument. Depuis que le nécromancien l'envoyait espionner ici et là, elle ne craignait plus trop la vision du moindre fessier : celui d'Ayzebel n'était pas le premier et sûrement pas le dernier. Morghann la congédia poliment et poursuivait ses caresses sans en réagir d'avantage. Il posa son regard sur elle. Elle était chamboulée et il s'y était attendu. Il s'étonnait presque de voir comme l'amnésie ne rendait pas idiot pour autant, c'était toutefois bien deux choses pleinement différentes. Les incohérences se multipliant, la libraire avait du se sentir déroutée, perturbée par des événements qu'elle avait alors manqué. Morghann ne l'avait subi personnellement mais ne pouvait que comprendre combien on pouvait se sentir perdu quand on ignore tout de la vérité. N'avait-il pas grandi dans les mensonges et le secret ? Ne s'était-il pas découvert un frère après 35 années à croire son jumeau pour unique lien fraternel ? Il en était tout aussi désarçonné. Et plus que cela, il était abattu de ce dont étaient capables ceux de son propre sang. Abandonner un enfant... Et garder le silence. C'était monstrueux. Il se fustigea de songer encore à Anthony même s'il s'en tempérait : sa réaction, ses pensées étaient normales. Il était son sang, un sang apparu si brusquement dans la lumière après avoir passé une éternité dans l'ombre. Il acquiesça de la tête, en signe d'attention et de compréhension de ce qu'elle lui disait.

Il ne la quitta pas des yeux lorsqu'elle se redressa pour faire sa toilette. Allongé dans l'eau à ses côtés, il s'abandonnait dans les courbes de son corps assailli par les arabesques savonneuses, circulaires. Elle était belle, elle était délicieuse et l'eau faisait reluire sa peau blanche. Une Tenak. Une fille d'Eve et un Earl. Certains l'auraient probablement vu comme un péché de l'homme, cédant à la tentation d'une maîtresse voluptueuse et avisée, une sirène à son filet. Un abus de son statut pour obtenir ses services charnels mais il y avait autre chose, il le savait, qui le reliait à elle. Une autre chose qu'il découvrait jour après jour, comme un animal effarouché, qui ne savait pas ce que c'était. Il n'aurait pas trouvé de mots, il ne contentait de ressentir et de l'observer, brûlant à ce désir de la savoir sauve et loin des dangers. Masque de marbre sur son visage mais son regard ne se détachait pas une seconde, ni par pudeur, ni par secret. Il aimait la regarder et probablement aurait-il pu le faire pendant des heures sans rien dire, juste... Contempler cet oiseau blanc voler comme un miracle en ce monde de ténèbres, comme une innocence encore préservée, une flamme, une lueur au milieu de sa propre tourmente. Peut-être ne faisait-il qu'effleurer ce que pouvait ressentir Howard au sujet de son cadet et ne ressentir qu'un peu de soulagement en voyant l'être protégé jouir de sa liberté et de sa vie, un délice, sans doute, auquel il était condamné à ne jamais goûter.

A nouveau, il acquiesça de la tête, sans un mot. Ainsi soit-il, il la laisserait, seule, envisager ses retrouvailles avec Lucinda. S'il était craintif à cette idée, il ne pouvait que se réjouir de la savoir grandir seule et mettre les pieds parfois hors de son aile protectrice. Il aimait l'idée qu'elle puisse prendre son propre envol, n'était-ce pas la mission qu'il avait acceptée ? N'avait-il pas promis à Daryn et Damian ? Ce n'était que les balbutiements de sa renaissance, il y avait encore du chemin à parcourir, mais il voyait la voie, à présent, même si sa possessivité lui criait de la garder pour lui... Il n'avait pas envie de sa résoudre à la sacrifier pour son propre bonheur. Il préférait voir naître le sien : il avait beaucoup plus de chances d'être pérenne, il le pensait. Pantin entre ses mains, hypnotisé, il laissait sa main, à sa nuque l’attirer, et avec tendresse lui rendait ce baiser dont elle le gratifiait. Sa raison lui soufflait que c'était elle qu'il devrait aimer, abandonner l'amour qu'à son frère il portait, un amour vain et sans retour, pour le lui donner à elle. Soulager le fardeau de son frère, chercher son propre bonheur, il le devait. Il ne parvenait à s'y résoudre pleinement, assommant son cœur triste de cette résolution douloureuse. Il niait, voulait oublier et dans son baiser se perdait. Il l'enlaçait, sans doute que sa question le perturbait, sans pour autant que toute cette histoire n'y change quoique ce soit. « Oui, je l'ai senti. » confirma-t-il dans un premier temps. « Qui suis-je pour en juger ? Les ténèbres n'ont pas à blâmer la noirceur. » Il avait fait pire. Il avait séquestré son propre jumeau, en autres. Alors non, il n'avait rien à lui reprocher. Il n'en avait seulement pas le droit, pas la légitimité. Il ne pouvait que lui confier son sentiment puisqu'elle le lui demandait, sans que cela ne soit un véritable châtiment pour autant. « Oui, cela change ma vision en un sens. J'ai appris de toi ce que j'ignorai en amont, je suppose que ça doit changer quelque chose à ton portrait mais.. A vrai dire, je n'en sais rien. J'ai l'habitude de voir chez tout un chacun émerger les traits obscures que, je ne m'étonne plus de les trouver. C'est comme si je m'y attendais. Comme si je savais qu'un jour où l'autre ça aurait été visible, que c'était là, latent, en tous les êtres de ce monde, plus ou moins dissimulé, plus ou moins dans le secret. Ça n'a fait qu’apparaître à mes yeux mais... Ça ne me fait rien. Je ne ressens rien. »

Il était entouré de monstres plus ou moins cruels, il en était blasé, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Il était lui-même un monstre. « Les traits d'ombres côtoient d'autres plus lumineux. Il n'y a pas vraiment de bonnes ou de mauvaises personnes juste... Des passions et des personnes qui les vivent ou les refrènent. Les deux voies ne menant à rien de parfait, d'aucune extrémité. Un mélange de bien et de mal dont il faut se contenter. » Il entendait le mot passion dans ses deux sens : celui du plaisir et celui de la souffrance comme une dualité effervescente en tout être. Soufflant par le nez un rire étouffé, son sourire se marqua en coin : « Je dois te paraître bizarre, mh ? » Il embrassa son front puis ses lèvres, poursuivant sa descente, il cala son nez dans son cou quelques secondes avant de, lentement, revenir lui faire face. « Cela t'effraie, toi ? De voir de ce tu as fait, ce dont tu es capable ? »

Mar 23 Fév - 18:30
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Il n'avait pas ouvert la bouche, restant là à l'observer se laver dans le plus parfait des silences.
Ce n'était pas la première fois que Morghann faisait cela, restant là, calme à la fixer faire des choses. Que ce soit dans l'intimité comme à cet instant ou bien dans un acte banal de la vie de tous les jours. Ayzebel n'avait jamais compris ce comportement, pourtant elle aurait donné cher pour savoir ce qui se passait dans la tête du Earl à ce moment-là. Était-ce elle qui provoquait ce genre de comportement ou bien faisait-il cela à tous ceux de son entourage ? Naïvement, elle aimait à penser que c'était elle, juste elle. Sans doute une façon de se sentir privilégiée, d'avoir un peu d'importance. Oui c'était naïf, mais qu'y pouvait-elle ? La sorcière n'en restait pas moins une femme au cœur détruit, aux attachements incertains... Morghann était l'une des rares choses qu'il lui restait et c'était tout à fait légitime de vouloir être importante pour lui. De même lui aussi cherchait toujours à se rendre important pour elle... Cette façon qu'il avait eu de la supplier de ne pas partir. Tout comme pour Lucinda, cette idée avait quelque chose de réjouissant, le voir ainsi réduit, lui le Earl, à la supplier elle, la peur au ventre. Non, c'était mal que d'y penser, elle ne le devait pas... Pourtant elle le fit alors que son ami prenait enfin la parole pour lui répondre....

Oui, il l'avait senti. Cela changeait quelque chose, c'était une certitude... Pourtant cette façon qu'il avait d'exprimer cela n'était en rien mauvaise. Ayzebel se doutait bien qu'il avait vu pire. Que ce soit par son titre et les gens qu'il était forcé de côtoyer comme par son métier... Alors qu'elle, elle n'avait fait que s'ôter une partie de la mémoire. Si c'était moralement cruel, cela n'en restait pas moins rien de plus qu'un petit jeu. Lucinda n'avait pas été blessé, le sang n'avait pas été versé... seules les larmes. De tristesse, d'amertume probablement. Lentement, la sorcière caressa la joue de son ami, lovée contre lui. Alors que tout en parlant, il se cala contre elle pour lui offrir quelques baisers. Ayzebel soupira, l’étreignant doucement alors que son souffle contre sa gorge lui arracha un long frisson.

« Non... Non tu ne me parais pas bizarre Morghann. Bien au contraire, tes paroles sont sensées. »

Reculant le visage, elle plongea ses yeux dans ses siens, soutenant son regard un instant. Est-ce qu'elle était effrayée parce qu'elle avait fait ? Oh non, pas le moins du monde. La punition qu'elle avait donnée à Lucinda n'avait pas atteint sa vie, ne l'empêchait en rien de vivre. Cela était juste un peu désagréable de se savoir aller jusque-là mais... le contexte de la punition elle, était bien pire à supporter. La sorcière soupira, secouant doucement le visage avant de poser son front contre celui de Morghann et murmura.

« Non. Peut-être que je le devrais, je n'en sais rien... Mais je ne suis pas effrayé. J'aurais pu faire pire je suppose... certains peuvent aller si loin... Pour ma part, je n'ai fait que condamner Lucinda à l’ignorance. En fait, quand on connaît cette violence qui dort en moi, celle auquel tu as déjà été confronté... Je me félicite d'avoir agi ainsi. J'ai fait preuve d'un self-contrôle que je ne me connaissais pas... J'aurais pu la tuer, Morghann. Je ne l'ai pas fait. Je lui ai juste ôté de ma mémoire et même et si ses actes partaient d'un bon sentiment, cela ne justifie en rien le crime qui a été commit. Un crime que la justice ne connaîtra jamais, un crime qui restera impuni. Crois-tu que ma punition était mauvaise, en sachant cela ? »

La femme ouvre les yeux et recule le visage pour caler son dos contre le bord de la baignoire. Sa porcelaine est fraîche, contrastant avec l'eau chaude du bain. Pendant un instant, son regard clair sur perd sur les volutes de mousses à la surface de l'eau, ces minuscules petites bulles qui éclate par centaines, créant un léger crépitement dans ce silence presque douloureux.

« Mon acte était guidé uniquement par la vengeance. Je sais que ça ne rend pas justice à Damian et Daryn, j'en ai parfaitement conscience. Mais j'ai fait le choix de la laisser en vie, j'ai fait le choix de la punir... En toute connaissance de cause. Je sais aussi que... je n'avais pas le droit, en un sens. Quant à ce que je suis capable de faire... C'est une autre histoire. Car au final... qui sait de quoi je suis capable ? Je ne le sais pas moi-même. Mais je suppose que je pourrais aller très loin, comme tous les êtres humains. »

Un rire soufflé passait les lèvres de la sorcière qui arrache le gant de toilette à l'eau du bain et le presse entre ses doigts, laissant une mousse se former entre ses doigts.

« Nous ne sommes que des hommes Morghann. Nous sommes tous capable du pire comme du meilleur... Encore faut-il avoir conscience de sa limite. Nous ne sommes ni bons ni mauvais, seul nos choix et nos actes nous définissent comme tels. Mais le jour où j'ai puni Lucinda, je savais une chose, une seule... Que je ne n'était rien. Qui étais-je pour décider si elle devait vivre ou mourir ? Peu importe notre nom, notre titre, notre magie ou je ne sais quoi... Ce n'est pas à nous de décider qui doit vivre ou mourir. Oui, j'ai aimé ce que je lui ai fait, même encore maintenant ce souvenir me galvanise... »

Frottant ses mains savonneuses l'une contre l'autre, Ayzebel fini faire rejoindre son pouce et son index, formant un cercle de ses doigts entre lequel une fine pellicule de mousse était visible. Fermant un œil, elle leva sa main, regardant cette pellicule à travers la lumière. Elle pouvait y voir les couleurs de l'arc-en-ciel. Avec un faible sourire, elle appuya l'arrière de son crâne contre le bord de la baignoire et souffle doucement sur cette pellicule, formant une bulle de savon qui finit par se détacher de ses doigts et voler doucement au-dessus du bain.

« Mais je sais aussi que j'ai faits le bon choix en la laissant en vie. Ne crois-tu pas ? J'aime le mal que je lui ai fait... Mais j'aime aussi le bien que j'ai réalisé en me montrant... Plus humaine. »

Lentement, Ayzebel pivota le visage, plantant ses orbes clairs sur le faciès du nécromant. Le silence tombe à nouveau puis doucement, prenant appuie sur le bord de la baignoire, elle s'étire et se redresse, entièrement nue face à lui et ruisselante d'eau. La sorcière lui accorde un doux sourire puis sort de la baignoire, s'enroulant dans un peignoir mis à leur disposition puis le referme avant dé d'ouvrir la porte.

« Lave-toi, profite... je t'attends de l'autre côté... Je vais cuisiner pour toi ce soir.»

Sans un mot de plus, elle quitte la pièce et referme la porte doucement sur son passage t de filer dans la cuisine du chalet.

Jeu 25 Fév - 18:33
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Combien de temps était-il resté là, dans la baignoire avant de réagir ? Dix minutes, peut-être un peu plus ou un peu moins. L'eau était chaude, elle le détendait, autant qu'on puisse se détendre quand on portait le nom Earl. Les paroles d'Ayzebel lui restaient en tête, en écho lointain. Il l'avait seulement regardée partir, de la même façon qu'il l'avait contemplée faire sa toilette, avec ce calme olympien qui était sien. Elle n'était pas effrayée par son propre geste. Il s'en satisfaisait. Il n'aurait pas aimé que cela la tourmente, quand bien même il aurait géré cette nouvelle épreuve comme les autres, en bon chevalier suivant le script de l'histoire. Elle avait conscience de ce qu'elle avait fait, de l'effet que ça avait sur elle, mais ne s'en fustigeait. Elle avait probablement raison : elle aurait pu faire pire et il ne pouvait qu'apprécier le geste raisonné qu'elle avait eu jadis. Il n'aurait imaginer ce pire, ni même ce qu'elle était capable de faire. Il préférait garder cette part d'innocence en lui et l'occulter plutôt que de l'affronter comme l'aurait fait probablement son jumeau. Son pragmatisme l'avait surpris. Qui avait seulement le droit de décider de la vie ou de la mort d'un autre ? Nul. Mais un droit que les Earl, entre autres, avaient pris de force. Elle avait sûrement raison sur bien des points, Morghann savait toutefois qu'il en fallait pour prendre ce genre de décision délicate et protéger le plus grand nombre. Ainsi était-on roi. L'absence d'agissement aurait fait réagir leur peuple, provoqué leur indignation. Ils avaient pris ce droit et le conservaient, par plaisir et par obligation à la fois. Il ne l'avait pas détrompée toutefois. Dans une vision utopiste, c'était vrai, personne n'avait le droit de prendre la vie d'un autre. Leur monde n'avait rien d'utopique et il ne voulait briser ses croyances, et ses espoirs. Non, elle était bien mieux vêtue de son innocence. Il ne voulait la défaire de sa parure. Plus longtemps il l'en préserverait et mieux ce serait pour elle. A moins qu'il ne soit en train de laisser couler un poison à retardement entre eux... Il poussa un soupir, inspira de l'air dans ses poumons qu'il retint et laissa son dos glisser jusqu'à se retrouver la tête sous l'eau.

Le silence. Le vide. C'était reposant et il s'en délecterait jusqu'à ce que l'air lui manque et qu'il doivent refaire surface. Elle avait fait le bon choix, en épargnant Lucinda, tant pour son propre salut que pour le cadeau qu'elle offrait à son ennemie. Une fleur tendue comme une armistice. Ça avait été une punition nécessaire, un mal pour un bien. Une humanité que lui-même perdait jour après jours en s'enfonçant dans les profondeurs obscures de sa famille, ses rouages et ses drames. Il émergea de l'eau et s'essuya le visage d'un revers de main. Un sourire marquait doucement ses lèvres. Il aurait du mal à oublier ces mots là, ce choix qu'elle avait fait et que les Earl prenaient si peu. Il avait la foi qu'Howard saurait gouverner autrement. Et lui également dans son ombre. Sans doute que l'exemple d'Ayzebel guiderait ses pas. Il l'espérait toutefois. Saisissant le gant, il entreprit de ses laver, vida la baignoire, quitta la salle de bain une fois essuyer pour s'engouffrer dans la chambre où sa valise attendait. Il en sortit un jean sombre, une chemise blanche et un pull gris à col camionneur, à enfiler par dessus. En temps normal, il aurait défait sa valise mais... Il savait pertinemment qu'il partirait dans deux jours. Ça n'avait aucune utilité. Il s'habilla.

Dans le salon, salle à manger et cuisine ouverte en une seule pièce, son téléphone portable laissé sur la table vibrait pour un appel de 'Père' comme l'indiquait l'écran. Il avait saisi son téléphone avant de laisser échapper un rire retenu. Il finit par éteindre l'appareil et le reposer sur la table. « Je crois que mon père commence à comprendre qu'il va pas passer un nouveau noël sans ses deux fils. » Ses trois, corrigea-t-il mentalement sans en faire état de vive voix. Son propos aurait pu paraître cruel et certainement l'était-il, mais il n'en éprouvait aucun remord. Il n'en amusait certainement. Demain soir, il ne fêterait pas le réveillon avec lui, mais avec elle... Et c'était bien mieux ainsi. « Les dîners de famille chez moi ressemblent pour moitié à un repas de la famille Adams et pour l'autre moitié, l'étalage guindé très british de la fine fleur des familles d'Angleterre. C'est à la fois morbide... Et morbide, tu vois ? En double dose. Plus je les évite, mieux je me porte. » Il s'était mis à rire, venant l'enlacer par derrière alors qu'elle cuisinait. « Je ne sais pas ce que tu prépares, mais ça me donne envie de te manger. » Joignant le geste à la parole, il mordillait son cou comme un affamé puis vint poser son menton sur son épaule, trichant et regardant par dessus celle-ci pour voir ce qu'elle pouvait bien préparer.

Sam 27 Fév - 23:25
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Un noël loin des regards
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