Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Partagez
 

 Au jeu des mondanités

Howard Earl
L'étrange sous la normalité :
Je suis l'héritier de la branche principale des Earl, je suis un Nécromant et un membre du secret. Je le protège et le soutient. C'est dans mon intérêt.

Tell me More : J'ai un jumeau, Morghann, et je suis le pupille d'Eurynome
PROFESSION : Neurologue
Crédits : Meridya
Messages : 1442
Points : 4017
Howard Earl
Le Sacrifié

Le Cénacle ouvrait parfois ses débats aux visiteurs du monde magique désirant assister aux sessions de ce cercle si prestigieux, s'offrant aux yeux de ceux qui souhaitaient caresser du doigt les hauteurs empourprées. Les rois, couronnés de vénération et de respect aimaient à offrir au peuple un peu de la saveur du pouvoir dont ils jouissaient. Mais en ces temps troublés, ceux des habitants du monde Secret qui se montraient aux sessions du grand Cénacle cherchaient avant tout à se rassurer. Envolée l'aspiration aux cimes du pouvoir, envolée le souhait de se draper du splendide mantelet... Il ne restait que le doute, l'inquiétude, parfois même une peur mal contrôlée. Les ouailles voulaient des preuves de la réactivité de ceux qui se targuaient de les diriger et de les protéger. La plèbe aspirait à être rassérénée par la vision de ces figures uniques travaillant ensemble à rétablir leur tranquillitée. Rien d'autre ne les intéressait. Et pourtant, c'était tout le reste qui, justement, l'intriguait. Tout ce que la masse des agnelets oubliait. C'était pour cela qu'il était venu, et pour rien d'autre. Du moins, c'était cela qu'il clamait, présentait et non ses intentions dissimulées.

En vérité, il l'avouait au moins intérieurement, il voulait jauger de leurs réactions face à la menace qui, sur leurs épaules, pesait. Il voulait les voir tenter de s'organiser, gérer cette crise qui, loin de s'achever, ne faisait que débuter, semblait déjà sans précédents. Qui s'était donc élevé contre le Secret, ne serait-ce que ces cents dernières années ? Personne. Personne n'y aurait songé. Et voici venir le Réanimateur, cet illuminé, semblant bien décidé à abattre tous les codes par lesquels leur monde vivait. Son propre frère, par son père exilé. Le nécromancien n'avait aucun amour pour son aîné, mais il devait bien reconnaître que ses tours de forces donnait un spectacle intriguant, quelle que soit la démence de son entreprise. Il ne souhaitait pas la destitution de l'ensemble du Cénacle, bien évidemment, uniquement d'un seul... Un Earl qui, pour tout observateur extérieur, ne laissait rien paraître, mais qui pour lui, montrait des signes évidents d'un mécontentement latent. Rien de bien surprenant à cela, entre ses plans que l'on malmenait et les festivités, certes sépulcrales, mais bien réelles, de la famille que l'on dérangeait...

Pryam Earl ne semblait pas être complètement dans son assiette, et il était loin de l'imaginer, même s'il serait le seul à en prendre conscience, en dehors des autres hauts membres du Cénacle. Et pourtant, même si cela le faisait jubiler, il était toujours favorable au secret. Ce qui signifiait qu'il était à la fois allié, et ennemi, de son père. Un bien étrange état de faits. Personne n'y pouvait rien à l'heure actuelle, et il n'était pas assez stupide pour abandonner le Secret simplement sous prétexte qu'une guerre couvait au sein de la famille. Et puis, au final... choisir entre Pryam et Anthony, c'était choisir entre la Peste noire ou la Peste bubonique. La seule véritable différence, c'était qu'il serait sans doute plus à-même de vaincre son père en temps voulu, que de parvenir à comprendre la logique étrange de celui qui clamait être son frère. Mais il était tout de même fort amusant de voir les débats que les deux acteurs principaux de la controverse semblaient capables de créer. La réunion s'éternisa fatalement, exactement comme il s'y attendait en présence d'Obéron. Pour autant, il ne s'esquiva pas.

Pour autant également, une fois sortit, il ne pu que s'avouer un peu soulager. Si les choses continuaient au rythme où elles semblaient vouloir aller, les membres du Cénacle risquait d'en arriver aux mains très bientôt... Sans doute exactement comme le Réanimateur l'attendait. Soupirant face au bourdonnement des conversations, il se donna un moment, attendant de savoir si l'on viendrait le déranger. Ce qui ne manqua pas d'arriver. L'un de ses cousins, ainsi que plusieurs sorciers issus des diverses familles à la sienne dévouées, virent l'empêcher de quitter l'enceinte de l'Hôtel de Ville. Courtois, et policé, il ne put qu'accepter de leur parler et sacrifier une portion de son temps à leurs demandes. C'était toujours ainsi que cela fonctionnait, lorsqu'on posait le pied en terrain mondain. Quel que soit le degrè de mépris qu'il avait pour ces turpitudes, il ne pouvait y échapper... alors autant l'utiliser. Chaque petite pierre apposée à son entreprise ne pourrait qu'être bienvenue plus tard. A nouveau, le temps s'étira, le monde du Secret cessait de vivre, retenait son souffle lorsque le Cénacle se réunissait. Le temps, ici, était différent.

Intérieurement, il notait chaque visage, chaque identité, relevant ceux qui souhaitaient se faire ses interlocuteurs. C'était lassant mais nécessaire, pour sa guerre. Plus jeune, il perdait parfois le compte, les entitées se confondaient... Mais plus maintenant. Ce qui ne l'empêcha pas d'être surpris, en son fort intérieur, lorsqu'on vint lui présenter la femme. Un instant, il resta figé, l'observant de ses sombres prunelles, avant de la saluer d'une politesse parfaite, mais glacée. « Madame  »

Mer 20 Jan - 13:07
• • • • • •
Invité
Invité
La démarche aussi lente qu’impérieuse, Lucinda baladait son regard sur l’assemblée qui s’était regroupée depuis la fin du Cénacle tout en se faufilant comme un serpent entre les visages bien connus qu’elle saluait d’un simple signe de tête poli. Fière, sans pour autant faire preuve d’arrogance, la Sorcière à la chevelure ondulée donnait l’impression de glisser sur le sol avec grâce en faisant claquer doucement les pans de sa robe carmin. Confectionnée par ses soins, cette dernière faisait toute sa fierté tant elle alliait classe et élégance dans un mélange de dentelle et de soie. De plus, la porter durant cet événement si important à ses yeux afin de mettre en avant ce talent qui  était le sien pour la confection.

Là, elle était dans son univers. Son monde. Ou du moins, celui auquel elle avait toujours voulu appartenir.

Ainsi, elle continua de s’incliner, tout en laissant échapper des mots polis, sans cesser de repenser à ce qui venait d’être dit durant le Cénacle. Ce doux parfum de panique… ces échanges vains. Oui vains car elle était persuadée que le secret finirait pas être levé pour son plus grand… bonheur. Et son sentiment n’avait fait s’accroître depuis sa rencontre avec Ayzebel et le fameux Morghann Earl… Car elle s’était souvenue du mal que pouvait faire un être humain ignorant à une sorcière…

Encore ébranlée par l’altercation qui avait eu lieu dans la librairie, Lucinda ne put s’empêcher de plisser les yeux un quart de seconde lorsque qu’une de ses rencontres du soir vint lui présenter… Howard Earl. Ces yeux d’un noir d’encre, ce visage qui lui rappelait la colère de son jumeau… Durant un court instant, elle eut l’impression de se revoir quelques jours auparavant… et passa machinalement une main délicate autour de son cou en imaginant vivre le même début de rencontre houleux. Cependant, un simple mot prononcé sur un ton aussi cordial que froid vint très vite lui faire comprendre qu’elle avait affaire à une personne bien différente. Pour sûr, quelque chose lui disait que les frères n'avaient rien à voir l'un avec l'autre.


Monsieur.” répondit d’elle poliment en affichant un très mince sourire sur ses lèvres.  

Entre méfiance et curiosité, la Sorcière se montrait pensive tout en observant le faciès de sa nouvelle connaissance. Un nouveau Earl… Etait-il comme son père ? Ou cachait-il bien son jeu pour être le double parfait de son jumeau ? Quel était son avis sur la question du secret ? Tant de questions qui restaient sans réponse et auxquelles elle comptait bien trouver des réponses pour savoir quelle carte jouer en cette si belle soirée.  

Ainsi, elle saisit un verre d'une main habile sur un plateau qui leur fut présenter, et le porta lentement à ses lèvres avant de reprendre en lançant un regard à l'homme qui venait de les présenter avant de reposer ses prunelles sur le Lord.

"Tant de visages, tant de rencontres, sachez je suis ravie de faire votre connaissance."

Bien sûr, Lucinda était sincère car côtoyer les grandes familles avait toujours fait partie de ses rêves... De plus, ce n'était pas n'importe qui... Futur allié ou ennemi, la Sorcière espérait avoir l'autre jumeau de son côté, à défaut de s'être mis à dos  le premier.


Mar 26 Jan - 23:34
• • • • • •
Howard Earl
L'étrange sous la normalité :
Je suis l'héritier de la branche principale des Earl, je suis un Nécromant et un membre du secret. Je le protège et le soutient. C'est dans mon intérêt.

Tell me More : J'ai un jumeau, Morghann, et je suis le pupille d'Eurynome
PROFESSION : Neurologue
Crédits : Meridya
Messages : 1442
Points : 4017
Howard Earl
Le Sacrifié

Cette femme, on lui en avait récemment rebattu les oreilles. A tel point qu'il devait avouer n'avoir aucune envie de l'épargner. Et pourtant, elle était moins vaine que ces échos ne la voulait, s'il devait en croire les souvenirs de son cadet. Voilà bien la raison pour laquelle il ne l'avait pas renvoyé. Ce qui au demeurant ne l'empêcha pas de trancher : « Ravie vraiment ? Vous m'en voyez surpris, considérant vos récentes mésaventures...  » La courtoisie Earl, taire les secrets de famille mais ne pas hésiter à user des autres. Voilà une bonne rumeur de lancée. Mais ce n'était là qu'un piètre paiement pour la contrariété à son frère causée. Il se devait de le lui infliger, car après tout, Morghann était son seul proche parent et celui sur lequel il veillait. Il aurait pu s'en tenir à cela, ayant sacrifié aux bonnes mœurs lui interdisant, en présence des masses mondaines, d'ignorer une femme de sa qualité. Il aurait pu, mais il ne l'avait pas décidé.

D'un geste royal de la main, il congédia son entourage sans se laisser convaincre par les tentatives avancées pour s'attirer ses bonnes grâces et ainsi assister à la suite de la conversation. Autours d'eux, un vide se créa, tandis qu'il se retournait vers sa proie. « A moins bien sûr que vous ne jugiez ces turpitudes comme suffisamment minimes pour espérer les voir oubliées ?  » Les sombres prunelles héraldiques, à la dureté cruelle, restaient fixées sur elle, leurs disparitions derrière de pâles paupières ne durant que quelques flous instants. Un silence se fit, à nouveau, ponctué, et pourtant par le bourdonnement du reste des invités troublé. Il la jaugeait ouvertement, soupesant ce qu'il voyait et ce qu'il détectait. Grand seigneur, il s’octroyait de son temps, réservant son jugement. Dans son dos, il sentait des regards, ceux qui, avides, tentaient de savoir ce qu'ils tramaient, autant que ceux qui de son attitude, ou de la chance de cette femme prenaient ombrage.

L'un comme l'autre l'indifférait. « A moins que vous ne souhaitiez me voir intercéder pour vous auprès de mon cadet ? Gardez-vous en... mais soit, venez... vous êtes un petit poisson que de nombreux prédateurs jalousent, en l'instant et je n'aime pas l'indiscrète curiosité  » Et surtout, ce qu'il voulait, c'était du silence. Nouveau geste de la main, il quittait les lieux, le bout de sa canne tintant sur le marbre du sol. Elle était invitée à le suivre, mais il ne l'attendrait pas. Fendant la foule de son pas claudiquant, il rejoignit une salle attenante à celle , immense, de l'assemblée, réservée à l'élite du monde du Secret. Là, les conversations étaient plus étouffées, plus bruissantes, plus discrètes, et chacun s'en tenait à son interlocuteur. Beaucoup mieux, ses oreilles ne tintaient plus, et les fauteuils feraient le plus grand bien à sa jambe amochée. Il déposa sa canne près de lui, s'adossant avec dignité, et lui indiqua le siège face au sien.

« Alors, Madame Bayls ?  » Sa voix égale, composée, comportait une note bien ajustée d'interrogation « Comptez-vous également me froisser durablement ?  » Fort peu probable, évidemment, mais ce qu'il voulait voir, c'était avant tout la portée de son aplomb.

Jeu 28 Jan - 20:36
• • • • • •
Invité
Invité
Le verre toujours emprisonné dans sa main, Lucinda gardait toujours ce mince sourire sur les lèvres… Cependant, son regard un tantinet espiègle avait laissé place à la froideur face aux mots si piquants du frère jumeau de Morghann. Il savait, tout, et contrairement à ce qu’ elle avait pu penser, l’homme se montrait soudain bien plus dangereux que son double. La sorcière n’aurait pu dire si cela était du aux intonations de sa voix, de sa attitude ou sa façon de parler… Mais elle sentait bien qu’elle ne pourrait tricher au jeu des rôles face à lui…  

Toutefois, était-elle prête à dévoiler ses plus sombres secrets en usant de mots clairs et précis ?  

Figée dans une position gracieuse, au centre de cette attention qui, en temps normal, lui aurait procuré des frissons de bonheur, Lucinda paraissait… perdue. Les yeux rivés sur la silhouette d’Howard Earl, elle se mit à mordiller sa lèvre inférieure sans s’en rendre compte… Oh, elle avait longtemps rêvé de ce genre de moment de “gloire personnelle”, cependant… ce n’était pas vraiment comme cela qu’elle avait imaginé entrer dans le cercle fermé qu’elle prisait depuis toujours.

Mais la voix si énigmatique du Lord arriva de nouveau à ses oreilles, la poussant alors à faire un choix au plus vite.  Elle devait fuir, ou affronter ses démons.  


Prenant une bouffée d’air en restant discrète, la Sorcière alla poser délicatement son verre sur un plateau, et se dirigea vers Howard d’une marche impérieuse, la tête haute. Ce ne fut qu’une fois réellement isolée du reste du monde qu’elle laisssa tomber le masque de l’arrogance… car personne ne viendrait les entendre et il n’était pas bon de jouer au jeu du chat et de la souris avec le Lord. Ainsi, elle se fit entendre d’une voix assez douce, juste avant de s’installer sur le fauteuil...

Monsieur, sachez que je ne voulais en aucun cas vous froisser.

C’était la pure vérité, et cela pouvait se lire sur son faciès figé en une expression à la fois pensive et étrangement… triste. Allait-elle devoir expliquer la situation… comme avec Morghann ?

C’est… compliqué.”  finit-elle par lâcher dans un souffle en se levant silencieusement.

Ne souhaitant pas restée assise, elle commença à faire le tour du fauteuil, tout en laissant ses yeux se balader dans la pièce. A vrai dire, elle n’avait que faire de la décoration… Perdue dans ses pensées, elle réfléchissait à une phrase parfaite pour traduire ses sentiments… sans pour autant trop de mettre à nue.  

Il était déjà bien difficile de faire face à la vérité une seconde fois...

Ces... turpitudes, comme vous les avez si bien qualifiées, je ne veux pas les oublier... Ni faire quelque chose pour changer l’avis de votre frère à mon sujet. Je n’ai rien contre lui. Il n’est pas ma préoccupation…

Baissant la tête avec lenteur, Lucinda laissa alors échapper une dernière phrase en fermant les yeux, sans vraiment s’en rendre compte.

même si… je n’oublierai jamais ses mots.

Pour sûr, Morghann l’avait brisée en la mettant face à la vérité… et même si après coup, elle s’en était voulue d’avoir tant parlé, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir… moins oppressée… Cependant, il restait encore un pas à faire. Un dernier pas…

Mais il n’était pas encore l’heure d’y penser.  

Alors, après un long moment de silence, la Sorcière posa un regard sincère sur Howard, pour lui faire part d'une ultime question sur un ton qui ne lui ressemblait pas tant il était empli d’émotion.

Que feriez-vous, si vous saviez une vérité dévastatrice concernant une connaissance très proche de vous par le passé et que vos actes, qui s’étaient voulus protecteurs, avaient fini par tout détruire ?  ”


Allait-il comprendre ? Lucinda en doutait fortement… Elle même avait déjà bien du mal à saisir le sens de ses actes… Toutefois, depuis quelques jours, elle ne cessait d’ouvrir son coeur et son esprit, ce qui venait entacher l’image de cette femme à l’âme vengeresse qu’elle était depuis l’accident. Le faisait-elle consciemment ou non ? Il était bien difficile de répondre à cette question…  car après un nouveau moment de réflexion, la Sorcière passa sa main sur son front en fermant les yeux en s’excusant.

Pardonnez moi. Je vous ennuie sans doute avec tout ça.

Envahie par la culpabilité, Lucinda jeta un oeil vers la porte, puis sur Howard, qui, finalement, la mettait encore plus mal à l’aise que Morghann. Mais il fallait qu’elle règle les soucis de son passé au plus vite pour vivre de nouveau normalement… Et si affronter les Earl devait la faire avancer. Alors elle subirait. Elle le méritait bien après tout.  

Dim 31 Jan - 19:47
• • • • • •
Howard Earl
L'étrange sous la normalité :
Je suis l'héritier de la branche principale des Earl, je suis un Nécromant et un membre du secret. Je le protège et le soutient. C'est dans mon intérêt.

Tell me More : J'ai un jumeau, Morghann, et je suis le pupille d'Eurynome
PROFESSION : Neurologue
Crédits : Meridya
Messages : 1442
Points : 4017
Howard Earl
Le Sacrifié

Prunelles d'obsidienne polie qui jamais ne la lâchait, observant et disséquant le moindre geste, la moindre expression. Quelle image donnait-il donc, à ainsi la mirer, statue algide et froide semblant vouloir la juger, et qui pourtant s'en retenait dans le secret de ses pensées. L'observant sans ciller, il l'apprenait comme l'on apprend une toute nouvelle partition, cherchant à dépeindre sa gestuelle et tout ce qu'elle sous-entendait, le jeu de ses mots et de ses pensées à demi-avouées. Il avait encore en tête les souvenirs et les sentiments de son cadet à l'égard de cette femme controversée... et la différence autant que la ressemblance l'amusait. Elle jouait de sincérité, était-ce calculé, une prise de risques à son égard, ou était-ce naturel, d'une volonté simpliste, celle de rejeter le moindre masque ? Et lui, devait-il seulement récompenser ce risque, l'accepter comme la preuve qu'elle était au moins un peu plus qu'une basse greluche de taverne tournant les talons au premier de ses regards polaires ? «  Voulais ? Est-ce donc que cela a changé depuis le début de notre entrevue ? » C'était aisé de sa part mais parfaitement impossible à résister. Il n'était après tout qu'un homme, avec ses faiblesses ; et quand on lui tendait un baobab pour se faire battre, il était de ceux qui saisissaient le végétal à pleines mains et qui testaient leurs swing.

C'était compliqué, à la bonne heure ! Mais tout ce qui se passait dans cette ville damnée était compliqué, depuis les déboires des paysans jusqu'aux conflits des Lords. A croire que personne ici bas ne savait se satisfaire d'une tranquillité consommée. Certes, compliqué s'était, d'autant plus s'il devait jauger de ce qu'il savait et qu'il ne pouvait réellement lui avouer. Il n'était jamais bon de dilapider trop vite la véritable teneur d'une information. En l’occurrence, il était encore plus délicat et dangereux de se dévoiler en publique, et avec une femme qu'il ne classait pas encore avec une certitude affirmée. A défaut, il pouvait au moins clairement se satisfaire qu'elle ne quémande nulle faveur de lui. «  Voilà qui me sied » Cette fois, il ne fit aucun effort pour dissimuler le tranchant de sa voix, cette nuance modulée qui indiquait avec autant de clarté qu'un texte formé qu'il l'aurait sans doute fait sortir du Cénacle à grands fracas si elle avait essayé. Sans le savoir sans doute, bien qu'elle ne tarderait guère à le comprendre, elle gagnait quelques échelons dans son estime. Se voir courtiser à la fin d'influer les décisions et les avis de son frère l'horripilait. Et l'inverse n'était qu'encore moins épargné. Qu'on pense pouvoir lui agréer en se servant de son frère était une erreur pouvant coûter singulièrement cher.

Respectueux du silence que, soudain, elle maintenait, il attendit qu'elle s'exprima de nouveau, sincèrement curieux de ce qu'elle pourrait encore énoncer, de la direction qu'elle voulait se donner. Ce ne fut qu'après sa demande, et d'une voix aussi nette que composée, qu'il répondit : «  Si vos propos m'avaient ennuyé, vous ne les auriez pas achevé » Loin de lui l'idée de lui dissimuler la vérité. Et cette vérité était qu'il n'aurait pas écouté un mot d'elle s'il n'avait pas été, si ce n'était curieux, tout du moins intéressé. Son choix payait. Le menton sur une main, il l'observait sans complexes, le regard franc et sur elle fiché. «  Je la lui dirais » répondit-il enfin, après un long silence. «  Mieux vaux souffrir de la vérité, que de souiller un lien que vous chérissez... ou chérissiez. Car souffrir, vous le devez bien, seule ou accompagnée. La seule différence entre les deux est la justesse de l'aveux et la possibilité que vous gagnerez à reconstruire un dialogue si d'aventure vous deviez le souhaiter » Nouveau silence, comme une ponctuation, le temps pour elle d’appréhender la réponse, de sans doute y penser. Puis à nouveau, le silence se rompait :

«  Vous êtes relativement bien placée pour savoir que ce monde est pavé de trop de mensonges et de secrets... certains sont nécessaires, il faut le reconnaître, mais beaucoup mériteraient d'avoir été mieux pensés. Vos propres mensonges et vos propres secrets font partie d'une cangue qui pèse sur vos épaules... je ne conseillerais à personne de l'alourdir, et à vous non plus. On peut mourir ainsi Madame Bayls, écrasés sous le poids de cette obscurité » Il n'avait pas bougé, mais ses yeux trouvèrent les siens tandis qu'il achevait : «  Vos intentions étaient bonnes, semble-t-il. Quoi qu'elles aient engendrés, vous n'avez pas à les renier »


Lun 1 Fév - 18:39
• • • • • •
Invité
Invité
Isolée du reste du monde aux côtés d’Howard Earl, Lucinda avait l’impression de se trouver en un lieu similaire au célèbre purgatoire… Entre le jour et la nuit, entre la mort et la vie. Ainsi, elle ne voyait pas le temps passé dans cette pièce dont la sécurité la poussait à dépasser ses limites. Personne d’autre ne l’écoutait, ne l’épiait, ou la jugeait. Il n’y avait qu’elle. Elle et le Lord.  

Enfermée dans une bulle de silence, la Sorcière laissait donc son regard danser dans le vide, en pensant à ce sentiment étrange que l’isolement lui inspirait. Cependant, après quelques secondes, la voix énigmatique d’Howard se répercuta entre les murs, pour la tirer doucement de sa transe après un dernier frisson.

Direct, franc, l’homme ne se fit pas prier pour lui dire le fond de ses pensées,à sa façon... sans faire preuve de méchanceté. Bien au contraire… Chaque mot, chaque phrase, était emplie de vérités cachées pour la Sorcière qui se sentait perdue depuis un petit moment.

** Il a raison… **

Touchée par ses paroles, Lucinda commença à se rasseoir doucement sur le fauteuil qu’elle avait tantôt délaissé pour laisser l’angoisse la ronger. Un bras croisé juste au dessous de sa poitrine, sa main de libre caressant machinalement sa joue, elle observait le Lord qui continuait de parler d’un regard vide, pensif… Ses actes, les mensonges… Le poids qui pesait sur ses épaules, l’envie de tourner la page… Cela était si simple à dire pour celle qui avait choisi de suivre un chemin sombre afin de revêtir un masque qui avait fini par la rendre folle. Cacher ses actes comme une enfant, haïr les mauvaises personnes, suivre des désirs malsains…

Howard avait raison. Elle devait à tout prix se délester de ce fardeau. D’autant plus que la situation s’y prêtait parfaitement. Ils étaient seuls. Entièrement seuls.  

Vous avez raison… Entièrement raison.”  souffla t-elle

Baissant la tête pour passer sa main dans sa nuque, Lucinda serrait les dents… Tant de mots restaient coincés dans sa gorge… tant de pensées se trouvaient enfermées dans son esprit malade. Pourtant, elle devait avouer l’inavouable. Elle ne pouvait plus faire autrement… Cependant, elle devait franchir le pas.

En réalité...

Durant un court instant, la Sorcière eut l’impression que plus aucun son ne viendrait franchir ses lèvres. Figée dans son élan, elle perçut cette voix ignoble qui venait la troubler dans son esprit.

*Non, tais toi.* *Ne dis rien.* *Tais toi *

Les yeux fermés, elle se souvint alors de l’accident, de son comportement, de ce masque qui était tombé… Puis, dans un dernier élan, elle releva la tête pour plonger ses yeux dans le regard abyssal d’Howard, tout en restant recroquevillée dans son fauteuil.

J’ai peur.” articula t-elle non sans douleur.  

C’était fait. Elle l’avait dit. Enfin.

J’ai peur. Peur de revenir vers cette personne. Peur de l’échec. ” susurra t-elle entre ses dents serrées.

Aussi faible qu’une petite fille, Lucinda avait l’impression d’être une proie blessée face à un redoutable prédateur. C’était la première fois qu’elle osait ouvrir son coeur si meurtri, et les sensations qu’elle ressentait étaient… perturbantes. Ainsi, elle jeta un coup d’oeil vers la porte, comme pour s’assurer qu’elle était toujours bien fermée, puis, elle reprit, en parlant dans un souffle.  

C’est pourquoi, j’ai préféré subir, ce poids... Mais.. là  Je ne peux plus.

A bout, les mains aussi moites que tremblantes, la Sorcière prenait sur elle même pour ne pas craquer. Bien trop fière pour laisser les larmes couler sur son visage au teint de porcelaine, elle se contenta de prendre une bonne bouffée d’air, en allant masser délicatement sa nuque bien trop tendue…

Pour vous dire… A côté de cette peur du rejet, les menaces de votre frère à mon égard pour m’empêcher de renouer avec cette personne me paraissent bien futiles... ” finit-elle par dire sur un ton triste et désabusé.

Pour sûr, Lucinda se fichait à présent des mots qui avaient su l’effrayer sur le coup. Après tout, qu’avait-elle à perdre ? Howard avait raison en affirmant que le poids de ses remords allaient finir par avoir sa peau si jamais elle persistait dans sa voie… Et puis, cette discussion venait de changer sa façon de voir le monde… mais aussi d’aborder les choses. Sa venue dans la librairie avait été sa plus grosse erreur, tant elle s’était faite sur un coup de tête… De plus, à cette époque, la Sorcière n’avait pensé qu’à utiliser la manière la plus fourbe et la plus violente pour arriver à ses fins.  

Tout venait de changer. Ou du moins en partie. C’est pourquoi la jeune femme décida de s’enfermer dans le silence à nouveau pour réfléchir… et laisser le temps au Lord de se faire une idée sur la sincérité de ses mots…

Jeu 4 Fév - 12:49
• • • • • •
Howard Earl
L'étrange sous la normalité :
Je suis l'héritier de la branche principale des Earl, je suis un Nécromant et un membre du secret. Je le protège et le soutient. C'est dans mon intérêt.

Tell me More : J'ai un jumeau, Morghann, et je suis le pupille d'Eurynome
PROFESSION : Neurologue
Crédits : Meridya
Messages : 1442
Points : 4017
Howard Earl
Le Sacrifié

Oui, il avait raison. Il avait très souvent raison, en réalité, mais personne ne l'écoutait assez, alors qu'il avait tant à donner. Oh certes, il n'avait pas raison tout le temps. Et ça dépendant des individus. Pour certains, comme Elie Mortimer, il voulait bien accepter d'avoir tort. Mais c'était une de ces rares exceptions venant confirmer une règle maintes fois affirmée. Pour autant, il ne le lui martela pas, préférant entendre ce qu'elle avait encore à dire puisqu'elle ne semblait pas encore au bout de sa confession.... à croire qu'il allait devoir apprendre à se vêtir d'une toge et se trouver un confessoir où siéger. Distraitement, il se questionna tout de même sur les raisons qui la poussait à ainsi se livrer. C'était son air paternel, ou bien sa chaleur naturelle qui produisait pareil effet ? Il allait falloir qu'il perce ce mystère dès qu'il le pourrait, cela l'intriguait tout de même assez. Et cela pouvait porter à conséquences. Qu'on ne vienne pas trop le prendre pour le bureau des lamentations tout de même. La seule raison qui lui interdisait de le lui faire remarquer, c'était qu'elle avait au moins le bon sens de paraître véritablement et profondément abattue.

Mais cette femme n'avait vraiment de cesse de l'étonner : en réalité ? Parce que c'était pas la réalité qu'elle lui servait jusqu'à présent ? Douces divini... à oui non, il n'était pas en grâce auprès des divinités. Doux démons donc, et tant pis pour le paradoxe. Quoi que l'on pouvait éventuellement se poser la question, selon le point de vue. Elie pouvait sans doute être doux au touché après le rasage qu'il semblait parfois éviter.... il lui faudrait vérifier. Très sérieusement. Il repoussa néanmoins cette considération ô combien philosophique tandis que son interlocutrice relevait le regard pour accrocher le sien, qu'il lui offrait avec fermeté. Prunelles fichées dans les siennes, il l'écoutait toujours sans se fendre de la moindre expression même contrariée. Difficile aveu que celui qu'elle venait de lancer. Elle avait peur ? C'était compréhensible. Mais en même temps, cette femme avait, semblait-il, le don de l'intriguer et de l’irriter en même temps, en dosant juste ce qu'il fallait de bon sens et de naïveté pour le titiller sans le pousser à bout. Pour ça, il la détestait. Pour son humanité, il voulait bien la respecter. Paradoxe primaire.

Après un long moment, il répondit : « Vous auriez été bien sotte de ne pas avoir peur. Cela prouve, encore, que vous teniez vraiment à ce lien quel qu'il soit. Que sont quelques menaces ? Si votre lien veut vous rejeter après votre aveu alors soit, mais vous aurez au moins lavé votre conscience et rétablit la vérité. Et cette césure s'effectuera naturellement, par la principale concernée. Et si cette personne accepte au contraire votre contrition et vos paroles alors qui pourrait vous reprochez à tous deux de vous retrouver ? » Certes, on parlait de son frère, mais même lui devait apprendre à jauger de son implication dans une affaire. Il ne lui en voudrait pas plus que pour le reste. Peut-être pas du tout, en réalité. « Vous auriez dû le faire bien plus tôt... Au point où vous en êtes, cela semble être votre dernière chance. On ne peut pas vraiment dire que confier ses peines à un Lord Earl soit la solution la plus saine en ce monde. Sauf évidemment quand on veut se réconcilier avec un mort. Mais votre compagnon, ou compagne, n'est pas mort, n'est-ce pas ? »

Non... il en doutait. Il était curieux de savoir de qui il s'agissait. Mais ne le lui demanderait pas. Après tout... ça ne le regardait pas. Son regard inquisiteur continua de la parcourir dans le silence, qu'il finit néanmoins par briser pour conseiller : « Madame, si vous désirez réellement côtoyer les hautes instances, je ne saurais que trop vous conseiller de vous servir de vos peurs comme de vos plus précieuses armes. Une compagne de tous les instants que ne s'effacera jamais, mais sur laquelle vous pourrez compter. Il y a bien peu de choses dont vous ne vous méfierez pas en ces lieux.... votre peur est l'une d'elle, votre capacité à avoir peur votre plus grande preuve d'humanité... »

Dim 7 Fév - 19:21
• • • • • •
Invité
Invité
Plus calme, Lucinda se laissait porter par les paroles du Earl en laissant progressivement ses états d’âme de côté. Les larmes ayant disparu, les tremblements étant maîtrisés, elle commençait à relever la tête, fièrement mais sans être arrogante pour autant. Bien au contraire.

C’était.. différent.

Sans comprendre pourquoi, la Sorcière sentait une force étrange brûler au creux de ses entrailles. Une force qui lui redonnait l’envie de mettre un terme à toute cette histoire, menaces ou non… Une force qui balayait la noirceur de son âme et rendait l’avenir un peu plus clair.

Une force qui allait la pousser à aller vers Ayzebel Tenak avec les bonnes armes en main cette fois.  

Fermant les yeux un instant pour écouter la fin du discours d’Howard, Lucinda commençait à établir un plan dans son esprit pour une approche directe, mais amicale… Cependant lorsque le Lord finit par dire les mots “compagne”, la jeune femme se reconnecta rapidement à la réalité pour se sentir… gênée.  

** Non non… c’était ma… **

Si elle n’avait pas eu la peau aussi blanche que neige d’origine, ses joues auraient clairement montrer une teinte très différentes d’un coup. Pour sûr, il y avait méprise total sur le lien qu’elle entretenait avec la sorcière. Ce dernier n’avait été qu’amical par le passé…. Puissant aussi, peut être même un peu trop d’ailleurs pour aller jusqu’à élaborer un plan pour se venger de l’homme qui l’aurait fait souffrir… Mais là n’était pas la question, même si le coeur de Lucinda battait un peu trop vite à son goût.  

Alors, elle finit par secouer la tête de façon imperceptible, comme pour chasser ses idées bizarres, puis reporta son attention sur les dernières paroles du Lord… Côtoyer les hautes sphères, se servir de sa peur… C’était intelligent, même très habile… Toutefois, la jeune femme n’avait pas la tête à penser à cela, même si l’idée avait toujours été très exitante. Non… A vrai dire, elle ne pensait plus qu’à une chose à présent…

Clôturer le chapitre de son passé, afin d’avancer dans le présent et pouvoir préparer l’avenir.  

Vos mots sont… tellement emplis de vérité… Je ne les oublierais pas.” lâcha t-elle finalement sur un ton léger tout en regardant le vide…

Pour sûr, cette rencontre au combien étrange avait fini par la pousser à avouer ses fautes… Grâce à Howard Earl, elle se sentait prête à faire le premier pas…  

Merci pour vos paroles, Monsieur, mais aussi pour avoir eu la patience d’écouter mes… lamentations… et mes confessions…”  avoua t-elle, un brin gênée, en se levant lentement...

Dans un dernier geste de respect, Lucinda inclina légèrement la tête pour ponctuer sa phrase comme pour témoigner d’une reconnaissance éternelle. Car oui, elle lui était redevable, et ça, elle n’allait pas l’oublier. Ainsi, elle fit quelques pas vers le Earl, tout en prenant soin de garder ses distances, par politesse, puis finit par joindre ses mains afin de lancer une dernière phrase sur un ton des plus sérieux.  

Sachez que je considère que… j’ai une dette envers vous… Alors, si un jour vous avez besoin de mon aide, peu importent les raisons, je saurais être présente, et cela restera entre vous, et moi. Je vous en fais le serment. ”  

Loin d’être la jeune Sorcière hautaine et arrogante qu’elle était, Lucinda avait fait preuve d’une parfaite sincérité sans détacher son regard des pupilles abyssales du Lord. Pas de sourire, ni de moue espiègle, elle affichait un air solennel que peu de personnes avaient eu la chance d’admirer.

Howard Earl avait su l’aider… Elle ne pouvait se contenter de simples remerciements.
Pas Elle.

Lun 22 Fév - 21:44
• • • • • •
Contenu sponsorisé

• • • • • •
 
Au jeu des mondanités
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Weird Tales ::  :: Refuges aux pensées :: Archives de RP :: Septembre - Décembre 2015-