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 S'il te plait, ne tache pas la neige de rouge

Meade Camille Alexander
L'étrange sous la normalité : Lorsqu'au matin, je serai humaine,
Je n'aurai pas rêvé, ni sommeillé,
Mes actes ne seront plus qu'une idée,
Aucun souvenir ne traversera mon esprit.
Ne pas savoir est ma malédiction,
Regretter est ma rédemption.
PROFESSION : Étudiante
Crédits : Elle Fanning
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Meade Camille Alexander
L'Altruiste
Patience, elle ne s’était pas précipitée et avait attendue, sans poser de questions à voix haute. Elle s’était tût, ses yeux ailleurs, ne perdant pas l’ouïe. Tournant la tête, le regard frigide se dirigea vers la fenêtre givrée, faisant mine d’être déconcentrée par le mouvement des flocons blancs qui tombaient au sol en colimaçon.  ''Meade? '' La jeune fille ne détourna pas les yeux, son ''Mh?'' Arracha un grognement de frustration à son frère, son sourire acheva sa colère, le faisant quitter agressivement. Meade resta un long moment à fixer le vide alors qu’elle faisait un récapitulatif de ce qu’elle savait, des mots qu’elle avait appris par cœur sans pouvoir les prononcer à voix haute, ni écrire quoi que ce soit.

Le plus naturelle possible, la jeune fille se rendit dans sa chambre et ferma doucement la porte, tenant la poignée afin de ne pas faire de bruit. Elle se dirigea rapidement vers son sac d’où elle sortit le bout de papier abimé qui était resté dans la pochette avant de son sac tout ce temps. Elle s’assura que l’écriture était encore lisible puis le glissa dans la poche de son jeans avant d’enfiler un manteau et un foulard. Camille se heurta rapidement au nez de son père qui demandait des explications pour une sortie si soudaine. La jeune fille se contenta d’un sourire subtil et d’une explication pré-faite : Elle avait oublié un livre à l’université.

La louve trouva rapidement une cabine téléphonique, où elle releva son manteau pour trouver le papier un peu chiffonné.  Son nez trouvant refuge dans son foulard pendant qu’elle composait le numéro, elle dût s’extirper de sa chaleur afin de porter l’appareil à son oreille. La nervosité de Meade baissa d’un cran lorsqu’elle entendit la voix du sorcier répondre. ''Bonjour, C’est Meade. J’ai trouvé quelque chose…’’ La jeune fille jeta un coup d’œil pour être certaine que personne ne l’écoutait, puis repris la conversation ''Une vielle louve qui me serais parente, elle aurait aimé un homme…Et transformée, les choses auraient pris une tournure tragique…Mais ils disent que certains l’ont vu, alors que la louve l’aurait mis à l’agonie, ils l’ont vus ensuite dans last end…Et…Ils sont déjà en train de se préparer à la tuer. ''
Morghann ne pouvait pas venir, même chez une femme qui devrait être ouverte, un Earl pénétrant dans la maison d’un maudit, c’était non seulement fou mais suicidaire. Meade en était consciente, elle ne s’était jamais attendue à ce qu’il l’accompagne, mais lui avait donné l’adresse au cas où les choses tournent mal.

''Ils vont venir cette nuit, je vais la voir maintenant. ''

La jeune fille raccrocha et se dirigea vers London street, passant par les ruelles plutôt que les grandes rues. Elle se retrouva près des quais, là où elle pouvait sentir l’odeur rassurante de la mer. L’air était plus froid, laissant meade se renfermer sur elle-même pour profiter de la chaleur de son foulard sur son visage et ses mains dans ses poches. Avec son capuchon sur sa tête et sa tignasse blonde à l’intérieur de son manteau, on l’aurait difficilement reconnu de loin pour l’accuser de s’être rendue chez la louve. La jeune fille songea qu’elle devrait trouver un livre à ramener à la maison pour valider son mensonge. Ses pas se dirigèrent sur les quais, elle observait à peine les promeneurs encore présent en ce début de soirée, il était difficile de se fondre dans une masse lui ressemblant aussi peu. Des amoureux, des rêveurs et même un artiste et des gens prenant des photos, mais elle marchait sans s’arrêter pour observer, se rendant à un endroit précis.
Meade atterrit devant une petite maison, le genre d’endroit où l’on s’attendait à rencontrer une vielle dame. Quelques dentelles, mais surtout cette impression que la maison était vielle, que la modernité n’avait rien d’une priorité, mais où la chaleur régnait. La jeune fille respira un coup avant de se décrisper et de relâcher ses bras croisés jusqu’à maintenant. Elle cogna trois grands coups, sans violence. Son cœur sauta un battement lorsque la porte s’ouvrit, elle tût sa respiration qui se voulait nerveuse, les yeux grands ouverts.

''Bonjour…Je m’appelle Meade…Meade Camille Alexander. Je…je souhaiterais en connaître un peu plus sur vous…Me laisseriez-vous entrer? ''

Ven 15 Jan - 6:53
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La Destinée
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La Destinée
Elle contemplait la chute lente des ces flocons paresseux par la fenêtre de sa chambre. De douces heures, jadis écoulées en ce lieu mais à présent, le lit est si vide et elle est si seule. Elle tourne la tête vers l'oreiller à ses côtés. Il ne dort plus ou peut-être qu'au contraire, il dormait à tout jamais. Où qu'il soit, il n'était plus à ses côtés, elle qui laissait sa frêle poitrine se soulever sous un souffle difficile. Elle le rejoindrait bientôt, elle le savait. Ces heures étaient comptées et elle avait le sentiment d'entendre chaque grain du sablier la porter vers la délivrance. Son corps est rude à soulever. Ses muscles ne la tiennent que trop peu et portant, une fois passé cet instant difficile, elle semble s'éveiller à une jeunesse passée. Elle était une louve, une femme forte à travers les années. Elle s'animait qu'un mouvent fluide, un pas lent mais assuré alors qu'elle se préparait pour la journée. Une journée solitaire, dans une maison qui n'était que son tombeau. Elle en prenait pourtant soin. Tout était vieillot, certes, mais pas un grain de poussière ne venait entacher sa maisonnée bien rangée. Elle sursauta lorsqu'elle entendit toquer. Encore cet huissier ? Qu'il aille donc au Diable et lui laisse vivre ses derniers mois en paix ! Il n'y avait pas que la maladie pour la ronger. Il y avait aussi les gens. Elle s'était longuement cachés d'eux, mais ils semblaient la poursuivre avec une adresse redoutable. Elle serait bientôt cernée par les autres loups. Elle ne les aimait pas.

Mais elle aimait ce petit minois, adorablement innocent qui se présentait à sa porte. Assurément, ça n'était pas l'huissier de justice et un instant son visage ridé sembla se détendre. Ses yeux aux teintes noisette la jaugèrent longuement, puis elle avait tressailli à son nom. « N'a-t-on pas idée de m'envoyer un angelot avec une lame en argent ? N'oublies pas de fermer la porter derrière toi, ça coûte cher de chauffer une maison. » Voix grinçante et pourtant, elle lui ouvrait la porte. Pouvait-elle résister à la fougue de la jeunesse ? Quand bien même, pour quoi le ferait-elle quand se présentait à sa porte la douceur de la mort sous le visage de l’innocence ? « Veux-tu un chocolat chaud ou préfères-tu t'offrir tout de suite ton bain de sang ma petite ? » proposa-t-elle, insolente, jusqu'au dernier instant. Dans son ton, on entrevoyait tout un personnage absolument déterminé et d'une franchise sans égal. La femme passa une main dans ses cheveux courts, blancs avant de se rappeler des propos de la demoiselle. En connaître plus sur elle. En voilà une curiosité. Que souhait-elle donc savoir ? Si elle possédait un cœur de loup ou d'humain ? Nul besoin de dissection, elle saurait répondre qu'elle a le cœur des hommes plus que celui des loups : elle haïssait leur cruauté. Elle haussa les épaules avant de se retourner vers la cuisine derrière elle.

C'était un lieu bien modeste, à en juger par la faible qualité de tout ce qui se trouvait ici. Les meubles étaient issus de la récupération, la plomberie des radiateurs était rafistolée de façon artisanale, les livres sur les étagères étaient bien anciens et les photos sur les murs dataient de l'époque des impressions en noir et blanc. Beaucoup représentaient une femme et un homme d'une vingtaine d'années, jouissant d'un bonheur certain. Ainsi qu'une petite fille qui, au gré des photos prenait de l'âge jusqu'à une dizaine d'années. Un chaton noir était lové dans le creux du vieux canapé, les yeux clos. Une vaisselle de porcelaine ancienne ornait une vitrine. Les souvenirs traînaient, s'égrenaient. La vieille femme prit une casserole cabossée sans plus attendre pour y faire chauffer du lait. Et dans deux tasses elle mit une cuillère de chocolat en poudre : « Le chocolat restera à jamais mon plus grand pêché. » marmonna-t-elle, probablement plus pour elle même que pour son invité. L'une des tasses était ébréchée, l'autre avait du perdre son anse dans un accident malheureux. Sans nul doute, qu'elle ne veuille ou non, Meade aurait droit à son chocolat chaud.

Lun 18 Jan - 23:02
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Meade Camille Alexander
L'étrange sous la normalité : Lorsqu'au matin, je serai humaine,
Je n'aurai pas rêvé, ni sommeillé,
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Meade Camille Alexander
L'Altruiste
Cette créature un peu fragile, forte tête, mais tellement attachante. Comment faisait-elle pour vivre aussi vielle? Pour ne pas se faire tuer par les chasseurs lors de la pleine lune, vielle louve qu’elle était. Elle n’avait pas de meute pour l’aider, pas de famille pour la protéger, qu’une vielle dame seule dans une maison qu’elle avait peine à chauffer. Une mine dépitée décomposa le regard de la jeune fille lorsqu’elle entendit les premières paroles sortir de sa bouche. Elle n’était certes pas un ange et ironiquement, puisqu’il en était ainsi elle ne voulait pas la tuer. Elle aurait voulu lui dire, mais il y avait un temps pour chaque chose et ce temps était pour écouter. Meade entra et retira ses chaussures par politesse, avant de doucement fermer la porte. Elle n’eut le temps que d’illuminer de yeux émerveillés, son sourire mourant avant même de naître. Non, c’était trop triste, ils ne pouvaient pas la tuer…Pouvait-elle seulement s’enfuir? Laisser cette maison aux huissiers…Et les maudits cogneraient à la porte d’une maison désertée depuis longtemps.

Elle s’assied sur la petite table de cuisine, voyant la femme préparer un chocolat chaud malgré son manque d’objection muet. La louve avait envie de prendre la vielle dame dans ses bras, mais elle aurait certainement une réaction étrange…Meade esquissa enfin un sourire, désolé, rempli de regrets. Ce n’était pourtant pas ses regrets, pas les siens, ceux de ses frères, de son père, de ses cousins et cousines.
''Et je ne vais pas à l’église’’ prononça-t-elle enfin, à voix basse. Cela aurait été drôle, si toutes deux ne savaient pas le triste destin qui était réservé à la vielle louve. ''Je ne suis pas venue pour vous tuer...Mais mon père prononçait votre nom dans une rage murmurée… Je sais que je trahis les miens, que c’est mal, mais…Je ne me suis jamais retrouvée dans ce sang.

J’ai entendu parler de l’homme que vous avez aimé, de ce qui s’est passé. Je sais qu’il a été vu dans la ville...J’ai besoin de savoir, comment a-t-il survécu? ''

Elle posa les yeux sur les photos, se laissant émerveiller devant ces vieux portraits. Les photos d’époque avaient quelque chose de plus authentique, loin des logiciels de retouches, des fouilles sélectives dans les plusieurs clichés, des artifices. Noir et blanc, parfois teinté de brun et de beige…Ils étaient rares et capturaient des moments qui ne se retouchaient pas. Ses yeux s’arrêtèrent sur la jeune fille, où il n’y avait plus de portrait jusqu’à la fin de l’enfance. Meade fronça les sourcils, un air mélancolique au visage. Cette maison transportait trop de tristesse pour une créature aussi vielle et fragile.

''…Vous pourriez vous enfuir? Partir de last end, ils ne vous chasseront pas loin de l’envers, vous n’êtes pas une menace pour eux si vous n’êtes pas ici…’’

Sa voix disait, s’il vous plait, comme se demandant plus que convainquant qu’ils ne la chasseraient pas. Elle détestait cette image dans son esprit de la vielle dame pourchassée par les loups avant qu’elle ne puisse quitter la ville…

Ven 22 Jan - 7:45
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La Destinée
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La Destinée
Un sourire s'accentua sur les lèvres fragiles. Sa peau ridée se tendait dans une expression amusée, celle d'une grand-mère qui, devant ses petits enfants, s’apaisait de leur présence, de leur bonheur. Ils étaient le réconfort d'une vieille dame. Eux seuls permettait de croire en cet avenir qui ne saurait être vu... Elle avait le même sentiment à l'égard de cette petite. Elle aurait pu être sa petite-fille et elle avait tendance à la regarder comme telle. « Ceux qui vont à l'église perdent leur temps. Il y a bien longtemps que le Seigneur ne nous écoute plus et que de rédemption, nous ne connaîtrons jamais. C'est une illusion... Certaines illusions font du bien. » Elle haussa les épaules. La désillusion faisait alors bien plus mal. Elle remuait le lait dans la casserole pour qu'il ne colle pas eu fond, d'un mouvement lent. Elle lui tournait le dos, sans vraiment de crainte si ce n'était la mort qui planait à ses côtés. Tout au long de ces années, elle vivait avec. Ce ne sortait pas de l'ordinaire.

« M'enfuir... » répéta-t-elle, l'esprit lointain avant de reprendre : « M'enfuir où ? L'envers n'est pas qu'à Last End. Il est dans le monde entier, caché sous le normal comme une souris dans son trou. L'envers est tremblant et le trou si visible qu'il suffirait à quelques personnes de le montrer du doigt pour que les chats y plongent leur patte griffue. » C'était ce que faisait le Réanimateur et qui causait de grand fracas. « Je suis un danger, où que je me trouve et ici, j'ai vécu. Ici, je l'ai vue grandir. » Elle ne précisa pas de qui elle parlait. Ça n'était pas important et probablement cela n'intéresserait pas la jeune femme qui se présentait à elle. Non, ce qui intéressait la fille Alexander, c'était tout autre chose : l'objet de sa condamnation. La raison de son silence et de sa vie cachée. Une expression pleine de reconnaissance, une reconnaissance triste saisissait son visage. Elle la fixa un instant, sans mot dire puis reprit : « Tu es inconsciente du risque que tu prends en venant ici. Ce n'est pas mal, c'est impardonnable. Mieux vaut pour toi que cela ne se sache jamais. » Elle avait l'air de parler en connaissance de cause, sans pour autant s'éterniser sur le sujet. Le lait en venait à l’ébullition et elle le versa dans deux grosses tasses. Elle en approcha une, posée sur la table de bois, vers le petite louve, puis une devant elle. Elle s'assit à une chaise, songeant sans doute que Meade en ferait de même.

« Aussi bonnes puissent s'avérer être tes intentions... Je ne pourrai te transmettre ce que je sais... Car c'est ce que je sais qui me met en danger. Il craignent que je le transmette mais la vérité... La vérité est plus égoïste que cela. Je n'avais qu'un seul usage à tout cela. » Elle ne termina pas non plus sur ce sujet là, laissant planer à chaque fois un silence, l'ombre d'un secret. « Pour être honnête, ma petite, je ne saurais le transmettre à une personne de mauvaise intention, par crainte que cela n'engendre des conséquences néfastes. Et je ne saurais le transmettre à une personne de bonnes intentions car ce serait comme... Transmettre une marque mortelle, une condamnation. Miséricorde, comment pourrais-je condamner un être pur à une mort certaine ? Ils veulent me tuer pour ce que je sais. Et ils tueront tout ceux qui savent. Comprends-tu ? Comprends-tu que qui que tu sois... Je ne peux te confier cela ? » Elle prit une gorgée du chocolat chaud, ses pensées s’adoucirent mais son regard azuré s'évadait comme si elle était déjà morte. Elle y avait songé, très longuement à répandre ce secret, cette solution, ce qu'elle avait trouvé au milieu du désespoir... La rendre célèbre à un point tel qu'il n'aurait plus été possible pour les loups de tuer qui que ce soit qui sait à moins de terrasser l'entièreté de la population de l'envers. Elle y avait renoncé, assurément par lâcheté et par égoïsme... Mais maintenant que son heure était venue... Devait-elle emporter dans sa tombe ses secrets ou devait-elle condamner cette jeune femme ?

« Tu n'y arriveras pas seule... Jamais. Et la personne à qui tu le diras sera aussi condamnée. Tu empruntes une voie pleine de sang plus encore, plus que tu n'en as jamais connu. Le tien... celui de ceux que tu aimes... » Ses yeux parcoururent les cadres photos dans n silence religieux. Sur le bout de ses lèvres, on devenait une prière au Seigneur. Celui-là même dont elle savait qu'il ne répondrait jamais. « Tu es si jeune. Il est trop tôt pour toi de trépasser, de t'occuper de ce genre de chose. Moi, je n'ai plus grand chose à perdre. Je n'ai plus rien. Même le souffle de ma propre vie s'étiole, seconde après seconde. Je n'ai plus rien à moi... Ce que j'avais est hors de leur portée... Alors, dis-moi... Pourquoi ? Pourquoi veux-tu savoir ? » Elle secouait la tête de gauche à droite comme si ce qu'elle savait n'était digne d'aucun intérêt et n'avait pas la moindre valeur en comparaison du sacrifice que cela réclamerait.

Mar 26 Jan - 22:52
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Meade Camille Alexander
L'étrange sous la normalité : Lorsqu'au matin, je serai humaine,
Je n'aurai pas rêvé, ni sommeillé,
Mes actes ne seront plus qu'une idée,
Aucun souvenir ne traversera mon esprit.
Ne pas savoir est ma malédiction,
Regretter est ma rédemption.
PROFESSION : Étudiante
Crédits : Elle Fanning
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Meade Camille Alexander
L'Altruiste
Elle ne savait pas à quel point elle avait besoin de savoir, comme elle avait besoin de respirer, elle avait besoin d’air. La louve eut envie de courir, pour s’aérer les poumons, faire battre son cœur si fort qu’elle était certaine d’être humaine, ou au moins presque humaine. Quelque chose serra son cœur bien plus qu’il ne s’étouffait lorsqu’elle courait, cette vielle louve allait mourir et n’allait rien faire pour y remédier. Meade sentait qu’elle avait trop à apprendre d’elle, elle aimait ses frères mais jamais elle ne se sentait proche d’eux, de leur violence aveugle et de leur agressivité. Elle était tout ce qu’elle n’avait jamais eu comme modèle, ce qu’elle aurait voulu voir comme grand-mère ou comme mère. Obéir, elle ne voulait pas obéir…

La jeune fille avait l’impression d’entendre parler d’une enfant, son enfant…Qui serait morte à présent? Ou alors loin, beaucoup trop loin, qu’en était-il de son amant? Si elle ne voulait pas lui dire, eux, savaient peut-être. Les mots de la vielle louve frappaient la plus jeune en plein cœur, autant cela était touchant que trop dur et brusque. C’était impardonnable, elle se l’était dit à elle-même, comme si cela pouvait la déculpabiliser d’en être consciente, mais l’entendre de la bouche d’un autre loup, pour la première fois, c’était tout autre chose. Silencieuse, elle souffla sur le chocolat qui venait d’être posé sur la table, devant elle. Ses petits yeux bleus observaient la femme à qui elle laissait la parole, incertaine de ce qu’elle pouvait dire. Pouvait-elle parler des Earl? De son alliance avec Morghann? Meade fronça les sourcils lorsque la femme laissa de nouveau en suspens un indice bien mince.

Cela devenait beaucoup plus sérieux qu’une série d’expériences et d’études. Était-elle prête à aller jusque-là pour trouver un remède? Et le sorcier, serait-il prêt à l’aider aussi loin? Lorsqu’elle saurait, il serait trop tard pour lui demander, s’il la laissait seule, elle serait déjà abandonnée à son sort. Peut-être était-ce le moment de faire demi-tour, d’aller chercher un livre à l’université et de faire comme si rien ne s’était jamais passé…Et puis les morts continueraient de s’accumuler jusqu’à ce qu’elle ne soit plus que démence.
''Je ne suis pas seule. '' Prononça-t-elle enfin. Oui elle aurait pu se lever, silencieuse et quitter la maisonnée maintenant. Mais quelque chose lui disait, tout au creux d’elle, que comme l’avait dit la vielle dame, ce n’était pas mal. Impardonnable, certes, mais des créatures sanguinaires qui dévoraient, inconscients du sang, la nuit tombée. Elle était l’un deux, mais même si son futur devait être éloigné des siens, ça ne pouvait être pire, peut-être pas mieux, mais pas pire que le reste de sa vie à obéir, répandre le sang et sombrer dans la folie sans avoir seulement essayé de vivre autre chose.

''Je sais, je sais, je n’ai pas la prétention de comprendre, la réaction qu’ils auront, mais je sais que je risque de mourir et j’ai tellement tué…’’


Elle baissa les yeux, une expression bien mélancolique s’encrant sur son visage. Tristesse, elle se sentait mal, tellement mal de ne pas seulement connaître leurs visages, leurs noms. Si seulement ils n’étaient pas innocents…

''Il faut que je sache, pour tous ceux que j’ai tué et ceux que j’ai fait agoniser des heures avant qu’ils ne trouvent la mort. Je me suis alliée avec quelqu’un, quelqu’un qui n’est ni un ami, ni un ennemi. Un Earl…Je sais, je sais que c’est impardonnable, il m’a proposé de chercher un remède, pour ceux qui agonisent et dont les blessures ne guérissent pas. Je dois savoir, il faut que je sache, parce que je ne peux pas supporter d’avoir toutes ces morts sur la conscience sans même me souvenir de les avoir tués. Ils ne peuvent pas m’enlever ceux qui j’aime…Parce qu’ils se limitent aux maudits qui sont les miens. Je les aime mais je ne peux pas continuer ainsi, il me faut un autre chemin…’’


Sans lever la tête, la petite louve leva les yeux, emplis de tristesses et suppliants. Elle souffla un ''S’il vous plait’’ en croisant le regard de la vielle louve.

Jeu 28 Jan - 4:29
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La Destinée
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La Destinée
Le balancier de l'horloge faisait résonner un tic-tac dans toute la pièce. De longues secondes s'étaient évaporées alors qu'Emily observait la jeune femme qui lui faisait face. Elle était touchée, probablement était-ce sa faiblesse devant ces yeux-là. Elle était une grand-mère et Meade une charmante petite enfant à qui elle mesurait difficilement ses possibilités de lui refuser quoique ce soit. L'horloge sonna au mythique carillon de Big Ben annonçant les 11 heures du matin d'un son dramatique, comme si les dernières heures de la vieille louve s'écoulaient à une vitesse folle. Elle tendit sa main ridée, un peu tremblante avec l'âge pour venir caresser la douce joue de la petite blonde. Ce geste maternel et affectueux prenait pour but le réconfort. Cette douleur dont elle parlait... oui, elle la connaissait si bien. Tellement bien, elle en avait été rongée et aujourd'hui... Aujourd'hui elle était une bien faible chose pour y changer quoique ce soit. « Un Earl. » répéta-t-elle à la fois amusée par cette alliance hors des normes et effrayée à la fois. Qui sait ce que pouvait bien désirer un Earl ? Il n'était pas impossible d'exclure un vœu purement égoïste mais qui était-elle pour en juger ? N'avait-elle pas elle-même était mue d'une volonté égoïste ? Toutefois, elle pouvait la mettre à garde, à défaut de la détourner : « Un Earl a été blessé à la jambe il y a quelques années. Howard Earl, le fils du patriarche Pryam. Il n'est pas à exclure que l'Earl avec qui t'es alliée ne cherche qu'à obtenir les bonnes grâces de cet héritier pour qu'à la succession, il ait une place d'honneur. J'ignore quelle sont ses motivations... Mais prends garde à ce que les gens sont capables de faire pour le pouvoir. Je ne voudrais pas que de pures intentions te desservent car.. Des sacrifices, tu devras en faire. Tellement. Il ne faut pas qu'au terme, accablée et détruite, tu perdes jusqu'au fruit de tes recherches parce qu'elles te seront volées. »

Elle laissa son regard azuré se poser sur elle longuement, appuyé. « N'oublies pas non plus qu'il n'y a pas qu'une seule voie vers la rédemption. Guérir le mal déjà fait est un chemin. Prévenir du mal à venir en est un autre. Tu peux choisir de marcher dans l'un ou l'autre, mais aussi... D'emprunter les deux si tu le souhaites. » Son regard sembla s’effacer, s'évader vers des souvenirs du passé. Elle semblait savoir très exactement de quoi elle parlait. N'avait-elle pas fait que regarder en arrière plutôt que de s'orienter vers l'avenir ? N'avait-elle pas été sourde à son appel ? Elle s'en sentait tellement coupable... Et avait tellement été certaine qu'une seule et unique voie pouvait exister. Si tant est qu'elle existe, longuement elle avait douter, mais... Sans nul doute le désespoir l'avait guidée au delà de la raison. Elle poussa un soupir avant de poursuivre. « Pour être honnête, la découverte a été plus un concours de circonstances. Et je ne sais pas vraiment ce qu'il y avait de particulier à ce mélange... Même si j'en ai quelques idées. » Elle inspira et entreprit de s'expliquer : « Les maudits peuvent se transformer en dehors des pleines lunes. Nous sommes par défaut rythmés par la lune, mais nous pouvons rompre ce cycle par la volonté, par le désir de se transformer, plutôt que d'attendre le mois suivant que cela vienne à défaut. Beaucoup en usent pour pouvoir être la bête au moment le plus opportun, à des fins bénéfiques ou destructrices. » Elle l'avait fait. Choisir de se transformer après s'être enfermée, pour ne plus commettre de meurtres, enfermer la bête. Elle avait fait ce choix très jeune. Ça avait été sa première erreur au sein de la communauté des loups.

« Et d'autres subissent la bête, à la pleine lune, sans jamais l'anticiper. La première fois, c'était la toute première fois  qu'elle se transformait volontairement. Alors je suppose que le jour où on le décide initialement, le venin de nos morsures est chargé d'une sorte... De magie ? Je ne sais pas vraiment... Je sais seulement qu'il est différent. Et utile sur le chemin que tu comptes suivre. » Elle haussa ensuite les épaules : « Il peut y avoir aussi d'autres explications. Elle s'est transformée la nuit de son vingtième anniversaire. Je l'avais enfermée depuis près d'un an à chacune de ses transformations à la pleine lune pour qu'elle cesse de pleurer les morts au petit matin. Ça lui faisait beaucoup de mal... La bête en cage la laissait déboussolée et... Faible au réveil mais... Elle voulait continuer. Elle refusait qu'on la laisse sortir. Elle s'était purgée du sang sur ses mains. » Ses yeux azurés avaient rougi et s'étaient chargés de larmes, au point qu'elle en baissa la tête, le nez au dessus de son chocolat chaud. Elle vint en boire une gorgée, pour soulager ses maux. « Vois par toi-même comme le secret que je possédais n'ai pas véritablement très clair. Ils me chassent pour quelque chose qu'ils croient que je possède... mais je ne sais pas vraiment. Première transformation, le vingtième anniversaire, la purge du sang... Trois conditions à réunir... Ou non. Peut-être qu'une seules ou deux sont nécessaires. Peut-être les faut-il toutes. Je n'en ai aucune idée. Je sais juste que ce jour là ça a marché et qu'il a été sauvé... Mon mari. Elle l'avait sauvé. »

Dim 31 Jan - 13:55
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Meade Camille Alexander
L'étrange sous la normalité : Lorsqu'au matin, je serai humaine,
Je n'aurai pas rêvé, ni sommeillé,
Mes actes ne seront plus qu'une idée,
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Ne pas savoir est ma malédiction,
Regretter est ma rédemption.
PROFESSION : Étudiante
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Meade Camille Alexander
L'Altruiste
Ses yeux soucieux se levèrent avec son visage au contact de la main de la vielle louve, une caresse, petite attention, mais un réconfort qui s’installait en son cœur, autant que la tristesse de la savoir morte dans les prochaines heures. Elle ne voulait pas qu’elle meurt, elle voulait l’aider, la sortir de ce huis clos. Après tout, la scène de cette tragédie ne tenait-t-elle pas qu’à un verrou? Nul besoin de clef, elle n’avait qu’à pousser la porte, à sortir d’ici, à essayer de s’enfuir, au moins essayer. Les mises en gardes de la louve ne tombèrent pas dans l’oreille d’une sourde, elle pouvait à tout moment décider qu’elle ne révélerait pas ce qu’Emily lui dirait, le garder pour elle, être la seule à savoir qu’elle savait. Mais c’était trop difficile, elle ne pouvait pas savoir et ne rien faire…

''L’Earl en question est le frère de celui dont vous parlez…Je me doute qu’il voudra le soigner et…Je ne pourrais lui reprocher. ''


C’était plus que normal que de vouloir aider ceux qu’on aime. Et voilà que Meade, elle, trahissait les siens. Était-ce une cause assez importante pour ce sacrifice? Étais-ce un amour assez grand pour être un sacrifice…Meade hocha la tête, n’opposant aucune objection, mais ne se positionnant pas sur la question. Elle n’avait peut-être pas beaucoup de temps pour réfléchir mais elle avait encore moins de temps en la présence de la vielle louve.

Puis elle se fit plus attentive, lorsqu’enfin arriva les explications, la recette qu’elle cherchait. Des choses qu’elle savait déjà, qu’on lui avait apprises et d’autres plus nébuleuses, laissées dans une compréhension plus ou moins précise jusqu’à ce que la femme arriva au mot de la fin. Meade ne s’était jamais transformée d’elle-même, elle en aurait eu l’occasion plusieurs fois mais elle avait préféré garder son énergie pour la pleine lune et ne pas donner d’espace à sa louve, pas plus que ce qu’elle ne pouvait empêcher. Elle pouvait le contrôler, chose qui était rare, qui la rassurait…Meade analysait les informations, tentant de les retenir par cœur. Il n’y avait rien de compliqué à retenir lorsque la vielle louve en faisait le résumé, vingtième anniversaire, première transformation et purge…La troisième circonstance l’effrayait, comment pouvait-elle cacher cela à son père?

''Mais…elle l’a mordu? Et cela l’a sauvé? …Est-elle vivante, aujourd’hui? Et, votre mari? ''


Les derniers mots se voulurent plus délicats, plus doux, timide et à voix basse, elle n’osait pas poser la question, à présent. Et s’il ne s’agissait que d’une morsure, pouvait-on recueillir le venin en quantité suffisante? C’était limité, il n’y en aurais jamais assez pour tous les blessés que les loups faisaient…Il n’y avait pas des centaines de loups adolescents prêts à se purger pendant un an pour extraire leur venin une nuit arrivée.

''Emily… Ne mourrez pas ici, ils vont venir cette nuit, je ne veux pas vous laisser à votre mort…L’Earl à qui je viens en aide, il n’aura pas cette information, ni le remède sans moi. Si je lui demande de vous aider à vous enfuir…ou à vous cacher… ne vous laissez pas mourir…Laissez-moi essayer d’empêcher ce massacre. ''


Elle se mettait en danger en faisant cela, si la vielle femme n’était pas là à leur arrivée, elle serait coupable, puisqu’elle avait pour seul alibi un livre qu’elle n’avait pas encore trouvé. Mais elle ne voulait pas la voir disparaître, juste après l’avoir rencontré, cette inconnue qui lui inspirait bien plus que ses propres frères un modèle à suivre. Elle les aimait, mais devenir comme eux…

Mer 3 Fév - 1:54
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La Destinée
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La Destinée
« Morghann Earl... » fit la vieille louve, songeuse. Elle ne connaissait pas grand chose de ce garçon-là. Lui et son jumeau ne revenait qu'à peine de l'étranger. S'il s'était agi d'un autre Earl, elle aurait pu mettre Meade en garde contre ses travers mais... Pas pour ce cas-ci. Elle n'avait plus qu'à espérer pour qu'il ait de bonnes intentions. Sauver son frère était une bonne piste. Emily laissa ses pensées traîner en buvant une nouvelle gorgée de chocolat chaud. Au fond d'elle-même, elle devait bien l'avouer : avoir la visite de cette petite lui faisait un bien fou. Il y avait trop longtemps que l'innocence n'avait pas frappé à sa porte. Sa fille était loin, pour la protéger. Son mari n'était plus et la solitude pesait sur ses épaules. Alors, l'annonce de la venue de la mort cette nuit n'était un mal qu'elle refusait. Elle l'avait accepté, elle se sentirait libérée mais ce n'était pas l'avis, le désir de la jeune louve. Emily lui adressa un sourire plein de reconnaissance : « Ma douce, je suis une vieille dame. Si ce n'est eux qui m'emportent, ce sera la maladie ou l'âge. Je n'ai plus personne. Je me lève chaque matin, mais il y a quelques mois déjà que je ne vis plus. Je n'ai rien à perdre et il me tarde de retrouver son époux. » Son ton était doux, elle haussa les épaules comme si peu de choses lui importait à présent et c'était le cas.

Elle retira de son cou un collier doré, auquel pendant un médaillon épais, qui, en deux, s'ouvrait. En son écrin, deux photos siégeait. L'une d'un homme, l'autre d'une femme d'une trentaine d'années. Elle les tendit à la jeune louve, son regard azuré ne lâchait pourtant leur deux visages. « Mon mari a survécu, oui... Elle l'avait sauvé. Il a continué de vivre ici avec moi, en pleine connaissance du danger que cela représentait. Nous nous cachions, nous étions discrets. Il est décédé il y a quelques mois. Je me sens seule ici... » Son regard s'élevait sur les poutres de sa demeure, observant le vide qui l'entourait, avant de se poser sur Meade, un sourire triste aux lèvres. « Emma... » fit-elle en désignant la jeune femme dans le médaillon. « C'est ma fille. Elle est en vie, oui... Et loin d'ici pour sa propre sécurité. Loin de moi pour la protéger. » La femme était blonde, des yeux très clairs comme sa mère, un visage calme et souriant. « Tu me peux pas m'aider ma petite. Je ne te mettrai pas plus en danger que je n'ai mis ma propre fille. Tu en sais déjà suffisamment trop pour se risquer à compromettre d'avantage ton avenir. Je veux que tu réussisses. Mais pour cela tu dois rester en vie et en dehors de tout soupçon. Sois sage, je suis une vieille femme. Ma mort te sera d'avantage profitable que ma survie » Elle lui adressa un sourire qui se voulait rassurant quand bien même elle ne comptait pas décamper d'ici. S'ils la tuaient, cela laisserait une marge à Meade, ils oublieraient cette histoire de curabilité et elle pourrait agir en paix.

« Elle n'a pas mordu mon mari. J'ai été récupérer son venin comme on récupère celui des serpents. Je ne craignais que peu, la seule chose que le corps des loups ne peut soigner, c'est l'argent. D'ordinaire, je la laissais dans sa cage pour la nuit mais ce soir là, je suis entrée avec elle, je l'ai enchaînée. J'ai prélevé peu, le temps que les chaînes tiennent... Et je suis sortie. L'Earl qui est ton allié pourra, avec sa magie, probablement d'avantage te... Museler pour en prélever plus. Vous n'aurez droit qu'à un seul essai, une seule nuit. » Elle termina sa tasse de chocolat chaud et se leva pour aller la nettoyer dans l'évier. S'occuper les mains l'aidait à accepter son sort. Son regard azuré observait la neige tomber. La ruelle était vide. Elle poursuivit : « Emma s'y connaissait mieux que moi en chimie. Elle a fait plusieurs essais, plusieurs mélanges. Elle a utilisé son sang, il me semble, puisque nous sommes immunisés à notre propre venin... Et des plantes. Des plantes aux vertus magiques : ton sorcier devrait trouver cela aisément. Je l'espère. » Car elle, elle ne les connaissait pas ces plantes là. C'était Emma qui avait eu la main là dessus et elle avait trouvé.

Jeu 4 Fév - 14:17
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Meade Camille Alexander
L'étrange sous la normalité : Lorsqu'au matin, je serai humaine,
Je n'aurai pas rêvé, ni sommeillé,
Mes actes ne seront plus qu'une idée,
Aucun souvenir ne traversera mon esprit.
Ne pas savoir est ma malédiction,
Regretter est ma rédemption.
PROFESSION : Étudiante
Crédits : Elle Fanning
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Meade Camille Alexander
L'Altruiste
Le visage de la petite louve se voila à nouveau de tristesse, à peine rencontré et déjà elle s’éteignait. Elle ne devrait pas s’endeuiller de sa mort, Emily était une inconnue, mais Meade n’arrivait pas à concevoir son départ, pas tout de suite. Elle ne pouvait pas arriver et repartir en si peu de temps, elle ne pouvait juste pas mourir. Meade se tut, sachant que les paroles de la femme étaient la voix de la raison. Elle baissa doucement la tête, acceptant cette vérité, l’enrageant. On l’avait prévenue, Morghann l’avait fait et même la vielle dame qu’elle avait devant elle. Elle pourrait certainement se laisser aller à la folie, cesser de se soucier des morts, laisser aller…Mais c’était précisément ce qu’elle ne voulait pas devenir, même si c’était douloureux de prendre conscience.

Silencieusement, elle écouta l’histoire de la vielle dame, les yeux soucieux, un peu tristes, puisse-t-elle profiter de ces premiers et derniers instants. Elle aurait aimé lui donner une raison de vivre, l’accompagner, la faire sentir un peu moins seule. Ce qui faisait le plus mal, c’est qu’elle avait raison : La mort de la vielle louve profitait à la plus jeune. Elle détestait et maudissait cette idée que sa mort soit à son avantage.
Elle répéta doucement ''Emma’’ dans un murmure lorsque la louve eut terminé de parler. ''Emma, je sais qu’elle vous est chère, que vous vouliez la protéger, me permettriez-vous de la joindre? Un numéro de téléphone ou juste une adresse courriel, je ferai du mieux que je peux pour ne pas entrer dans sa vie, pour ne pas la mettre en danger…Si nous n’avons qu’une chance, je ne veux pas la rater parce que la formule est mauvaise, ou épuiser le venin d’essais. ''

Sa voix se voulait presque suppliante, elle aurait voulu promettre, mais il fallait être réaliste, elle ne le pouvait pas. Elle ne pouvait pas prévoir ce que les siens feraient et malgré sa bonne volonté, même si elle y
mettait tous les efforts du monde, il y avait bien des choses qu’elle ne pouvait empêcher.

''J’ai peur…de la manière dont ils mettront fin à votre vie. J’ai peur qu’ils n’infligent plus de mal et de souffrance qu’il n’est nécessaire…’’
murmura-t-elle la tête à moitié enfouie contre son chocolat chaud, les lèvres contre la tasse. Elle prit une gorgée, sentant la chaleur réconfortante dans sa gorge.

Mer 10 Fév - 1:31
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La Destinée
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La Destinée
En son for intérieur, Emily se sentait triste d'avoir à briser les espoirs de la petite louve qui lui faisait face. Lui annoncer que sa mort était probablement la meilleure chose qui puisse lui arriver n'était pas une mince affaire d'autant plus qu'elle le disait à quelqu'un qui avait la volonté au cœur de sauver des vies... Mais pas la sienne. Emily était convaincue d'être ce sacrifice nécessaire pour en sauver d'autres. Elle avait déjà tant tué que c'était pour elle, enfin, le juste châtiment qui tombait. A la demande au sujet d'Emma, Emily resta de marbre, songeuse à cette idée. Elle tremblait pour sa fille. Elle avait jadis assez souffert pour se voir rebattre les oreilles avec cela, à nouveau. Elle avait pris un autre chemin, une voie plus lumineuse, et elle avait tourné la page. La vieille louve ne pouvait que ce satisfaire de cette fin heureuse... une fin dont tous les maudits en rédemption voudraient être privilégiés... Ils le pourraient si seulement... Ils savaient. Devait-elle alors replonger son propre enfant dans de bien sombres cauchemars ? Au moins, que cela puisse se passer autrement. Il y avait peut-être moyen de ne pas souffrir au fond. C'était un passé révolu pour elle, un avenir peut-être pour Meade.

La louve termina sa tasse de chocolat chaud. Elle en boirait jusqu'à la nuit, elle le savait. C'était bon pour oublier. Elle se leva finalement et revint avec un petit carnet et un crayon. L'écriture était tremblante mais... C'était un numéro de téléphone qu'elle inscrivait. Celui de sa fille bien aimée. Un numéro par cœur appris pour n'en jamais laisser la moindre trace traîner. C'était la première fois qu'elle le notait. Elle arracha la page et la tendit à Meade, la laissant reposer sur la table. « Fais-en un juste usage. » Elle ignorait ce qui la poussait à lui faire à ce point confiance. Peut-être sa candeur... Ou le simple fait que ses longs cheveux blonds lui remémoraient son propre enfant. Elle retourna faire chauffer du lait chaud. Oui... Elle n'osait songer à la manière dont cela se passerait cette nuit-là. Elle en avait des frissons et des sueurs froides dans le dos. Dos à Meade, occupée par la gazinière, elle entrouvrait ses lèvres sèches pour inspirer lentement : « J'ai peur aussi ma petite... » Confia-t-elle finalement « Tu devrais y aller... Ne pas trop laisser ton odeur ici. Je vais aérer quand tu seras partie. Prends soin de toi. » Elle ne la regardait pas, elle lui tournait toujours le dos. Ses yeux se gorgeaient de larmes qui ne coulaient. Pas encore. Pas devant la petite. « File. »

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Seize heures sonnaient à la grande horloge. Elle ne l'avait pas entendu rentrer, peut-être à cause du carillon. Elle se faisait vieille, elle avait jadis eu une bonne ouïe... Mais son odorat n'avait jamais failli. Ses yeux azurés quittèrent son énième chocolat chaud pour se poser sur lui, sur cet homme à qui elle souriait, avec une certaine tendresse et assurément... De la reconnaissance. Il arrivait presque à temps, quelques heures de plus et il se serait fait doubler. La main gantée de cuir se leva, en elle, logeait une arme un feu munie d'un silencieux. Les larmes coulaient enfin sur ses joues ridées jusqu'à ses lèvres qui murmurait un loué « Merci... » La balle en argent vint se loger dans son cœur, spasme de douleur qui lui fit renverser son chocolat avant qu'elle ne s’effondre en avant.

Ses pas, sur le parquet, résonnaient. Il ne resta pas longtemps, juste ce qu'il fallait pour la mission qu'il accomplissait. Il ouvrit les fenêtres et le froid de l'hiver s'engouffrait. Dans les ombres il partait, laissant derrière lui ce corps dont la tête reposait sur la table, baignant dans un mélange de sang et de chocolat.

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Deux heures du matin, passé. Meade ne dormait, les remords la rongeaient ? L'angoisse ? La peur ? La colère, peut-être ? Des pas devant sa porte, un chuchotement qu'elle put entendre distinctement : « Un chasseur l'avait déjà butée. » Les deux antagonistes se déplaçaient et puis ce fut de nouveau le silence.

Mer 10 Fév - 17:13
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S'il te plait, ne tache pas la neige de rouge
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