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 L'heure des retrouvailles | Fin novembre 2015

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Décembre approchait à grand pas et la seule chose auquel Ayzebel pensait était ces vacances avec Morghann. La sorcière avait hâte de se retrouver seule avec lui durant quelques jours, loin des regards et pouvoir agir comme si tout allait bien. Mais rien n'allait bien, rien... Tout cela n'était qu'un faux semblant car depuis qu'Ayzebel avait apprit qu'Anthony était l'homme qui avait tué tout ces gens, la Tenak vivait avec la peur au ventre. Bien que Morghann lui avait assuré qu'il était à présent enfermé, elle ne cessait de l'imaginer franchir la porte de la librairie avec son éternel sourire bienveillant. Tout n'est que tromperie... Pourtant loin d'être naïve, elle avait été plus que faible face à l'humain, lui avait accordé sa confiance, son amitié et pire encore, lui avait offert un journal retraçant toute sa jeunesse. Il y avait là de quoi faire toute une étude psychologique sur le cas d'Ayzebel, bien des choses que l'on pouvait user contre elle. Oui, ces vacances elle les attendaient vivement, simplement pour penser à autre chose en plus du fait de profiter de Morghann.

Quoi qu'il en soit, pour l'heure elle avait une boutique à faire à marcher. Et c'était peu dire puisque Morghann avait déjà entreprit de faire les papiers pour les travaux à venir. Poussant un chariot, Ayzebel saisit la pile de livre qui s'y trouvait. Évidemment, avec les ordres de son nouveau patron, elle avait été obligé de renouveler une partie des livres à vendre... Il faut dire qu'Ayzebel était plutôt du genre vieux jeux, très peu de livre récent était à vendre dans sa boutique, hors les affaires étant les affaires... Il fallait bien faire venir la clientèle. Et quoi de mieux qu'une liste de livre en tête des ventes pour cela ? Ainsi, pas loin de trois étagères avaient été vidée et le contenue remplacer pour de la lecture plus accessible à une clientèle plus jeunes et plus ouverte. Saisissant le livre en tête de pile, la femme observa sa couverture bleu nuit avec un nœud de cravate dessus. Ce roman ne lui disait absolument rien...

« Cinquante nuances... de grey... Connait pas.»

Souffla-t-elle en lisant à haute voix le titre inscrit sur la couverture. Elle esquissa une moue peu enjoué et ouvrit le livre, feuilletant quelques pages. Une histoire d'amour ? Oh c'était bien les histoires d'amours ! Une jeune femme qui aimait la lecture, un amant riche comme crésus et grand adorateur de la dominance.... Tiens, une drôle d'impression de déjà vu, non ? Cela était évidemment le résumé inscrit au dos. La sorcière esquissa un rire soufflé en pensant à Morghann. Comme ne pas penser à lui... Enfin la seule chose auquel Ayzebel n'avait pas pensé, c'est que dans ce livre, la domination était quant à elle mentionner au sens propre du terme. Bref, la limite que Morghann ne franchissait pas. Le regard de la femme glissa sur les pages, les lignes avant qu'elle ne lise à haute voix, une fois encore, curieuse.

« Il décrit un large cercle avec son doigt, m'étire, me distend, sa langue imite ses gestes, elle tourne, tourne elle aussi. C'est trop... Mon corps supplie qu'on le soulage.... »

Quand elle comprit, elle referma le livre d'un coup sec, émettant un claquement. Ok, c'était peut-être un peu trop, même pour elle. La sorcière se racla la gorge avant de glisser les livres sur l'étagère et posa son regard sur le chariot avant de se figer. Quoi ? C'était carrément une trilogie cette chose ? Non mais, y a vraiment des gens qui lisait ça ? Attrapant les livres, elle les fourra avec les autres, une moue écœurer au visage. Qu'avez t-on donc fait de la vraie littérature ? Les bonnes valeurs se perdaient au fil du temps. Quelle déception que sa si jolie libraire devient le refuge de telle obscénités. Grommelant, la sorcière poussa son chariot avant d'entendre le son de clochette de la porte retentir. Sauver par un client ! Ah, non... Une cliente. Ayzebel contourna l'étagère et s'approcha du comptoir avant de se forcer à sourire et souffla.

« Bonjour, Bienvenue chez Noir d'encre, en quoi puis-je vous aider ? »

Le regard de la libraire se leva, se posant sur le symbole lunaire qui venait d’apparaître au dessus de la porte. D'accord, cette femme n'était donc pas humaine. Méfiance donc... Elle fixa à nouveau la cliente et la dévisagea. Une femme magnifique, charismatique et au regard diablement envoûtant. Pourtant quelque chose chez elle fit froid dans le dos d'Ayzebel qui tenta de garder contenance. C'est bizarre, elle avait la sensation de lavoir déjà vu quelque part, mais où ? Là était toute la question. 

Lun 4 Jan - 18:14
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La librairie Noir d’Encre.

Postée devant la bâtisse afin de l’admirer avec un certain dédain, emmitouflée dans un long manteau carmin qui affinait parfaitement sa taille, Lucinda laissa un fin sourire narquois étirer ses lèvres fines. Comment pouvait-elle rester de marbre face à cette pièce maîtresse qu’elle se devait de “posséder” afin d’asséner le premier coup de poignard dans le coeur si noir d’Ayzebel Tenak ? Depuis des jours, elle ne cessait d’y penser, ainsi qu’à son cousin qui devait jouer le rôle principal dans cette affaire.... Ainsi, à force de ressentir l’excitation de la victoire future, la jeune femme avait décidé de faire un détour juste avant d’ouvrir l’antre où elle exerçait son art à la perfection… Juste pour… regarder.  

Mais voilà, une fois devant l’immense porte, et sentant la présence de cette ennemie jurée qui hantait un peu trop ses nuits à son goût, la Sorcière ressentit alors le besoin d’entrer, franchement, afin de se confronter à elle, et vérifier si sa mémoire lui faisait toujours aussi défaut la concernant. Après tout, que risquait-elle ? Rien. Hormis contenir une envie incommensurable de la torturer de différentes façons... Mais cela ne lui posait pas problème. Non. Bien trop enthousiaste à la voir faible et vulnérable, Lucinda était prête à faire taire ses pulsions pour savourer son plaisir... Et quel plaisir.

Ainsi, après quelques secondes de réflexion intense, elle finit par entrer, d’un pas décidé, et ne tarda pas à dévisager toutes les étagères avec une certaine arrogance mal placée. Rien ne l’attirait là dedans, absolument rien. Tout cela transpirait l’ennui et sentait un peu trop le vieux à son goût… Cependant, elle continua sa route et ce jusqu’à percevoir cette fameuse voix qu’elle n’avait pas entendu depuis bien longtemps.  

« Bonjour, Bienvenue chez Noir d'encre, en quoi puis-je vous aider ? »

A la vue d’Ayzebel, Lucinda ne put s’empêcher de lâcher ce genre de petit rire nerveux et désagréable qui débordait de sarcasmes… Alors comme cela, elle ne souvenait pas le moins du monde d’elle… ? Cela se voyait. Dans sa voix, dans ses yeux, son attitude… Elle faisait aussi innocente qu’un pauvre agneau… C’était… si bon mais en même temps si… rageant. Peut-être qu'un échange de haine aurait été préférable en fin de compte... car l'ignorance faisait bien plus mal que tous les mots parfois.

Bonjour… oui. Hm.. Non, je n’ai pas vraiment besoin d’aide en réalité.” finit-elle par lâcher d’une voix énigmatique sans quitter la brune des yeux.  

Elle aurait tant aimé s’approcher, la gifler pour savoir si cela aurait un effet, ou même lui parler de son passé, leur passé… De Damian, de tout. Mais à quoi bon. Rien ne reviendrait aussi facilement. Et puis, il y avait de quoi bien s’amuser… déjà.

En réalité, je venais par curiosité. Un membre de ma famille doit racheter cette libraire, et j’avoue que j’imagine bien autre chose à la place de… tout ça.”  

Fière, le sourire toujours faussement lumineux, Lucinda avait ponctué sa phrase par un geste gracieux afin de désigner tout ce qu’elle considérait comme étant de l’inutile. Cherchant clairement à montrer sa domination en jouant la carte de l’inconnue, elle espérait avoir donné son premier coup à Ayzebel en mentionnant cette affaire d’achat. De toute manière, ses plans se déroulaient toujours comme prévu…

Ou pas.

Mar 5 Jan - 21:57
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Ce rire...
Ayzebel haïssait les gens aussi hautain et sûr d'eux. Silencieuse, la libraire fixa cette femme qui s'approchait. Le sourire de la sorcière disparut doucement alors qu'elle garda son regard rivé sur l'inconnu. Eh bien en voilà une qui n'était clairement pas à sa place ici... Pas besoin d'aide ? Très bien, eh bien qu'elle passe donc commande et vite. Mais non, finalement elle n'était pas non plus là pour la marchandise. Impatiente, Ayzebel garda néanmoins son calme... Cette femme était diablement empathique, cela crevait les yeux. Si seulement elle avait put la jeter hors de son commerce... A coups de pieds dans le derrière, de préférence.

« Dites-moi ce que vous désirez, alors. »

Rien. Juste de la curiosité.... Comment ça de la curiosité ? La sorcière fronça légèrement les sourcils. La méfiance revint brutalement à la charge. Cette femme, vraiment elle ne le sentait pas. Jamais vu auparavant. Ainsi elle faisait partit de la famille d'Alexander Bawns ? C'était bien beau, mais quel rapport avec lui ? Les affaires de monsieur Bawns le cernait lui et uniquement lui. Sauf si évidemment, elle travaillait avec lui, dans quel cas Ayzebel pouvait comprendre cette curiosité. Mais voilà, le comportement de la femme était suspect et hautement déplacé. Ayzebel la toisa froidement et souffla.

« Eh bien madame... Tout ça, comme vous le dites si bien... N'est désormais plus à vendre. Vous pouvez dire à votre cousin de se mettre son chèque profondément dans le derrière puisque la librairie à récemment été racheté par les familles fondatrices. »

Ayzebel se fichait bien d'être correcte ou non, après tout la femme n'était pas là en tant que cliente. La sorcière eu à son tour un petite sourire satisfait aux lèvres alors qu'elle observait l'inconnu à la beauté redoutable.

« Les Earl se sont montré très généreux... Et voyez-vous, je pense que le patrimoine historique de la ville doit-être... Préservé. Cependant, monsieur Bawns comptait raser ma librairie pour construire je ne sais quel bâtiment à la place. Moins choix a dont été très rapide. »

Contournant le comptoir de sa boutique, Ayzebel s'approcha de la femme, effectuant des petits pas lent alors que ses mains se croisèrent contre son ventre Un sourire aussi narquois que celui de la brune se dessina sur les lèvres et la sorcière pencha la tête sur le côté et souffla.

« Et ce monsieur Bawns... Manque t-il donc de courage à ce point pour vous envoyer à sa place... ? J'imagine que vous devez êtes déçue... Surtout en sachant que vous et votre... frère-cousin-ou-je-ne-sais-quoi... Ne faites absolument pas le poids face aux Earl. »

La femme haussa les épaules avec une moue taquine au visage. Son regard en disant long sur la méprise qu'elle avait pour cette femme. Il faut dire qu'elle avait le culot de venir ici et de lui manquer de respect... Un culot qui venait de se retourner contre elle.

« Bien, vous comptez acheter quelque chose ou bien dois-je vous mettre moi-même à la porte ? »

Spoiler:

Mer 6 Jan - 19:16
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Aussi hautaine qu’arrogante, Lucinda se sentait enivrée par ce plaisir que lui procurait la victoire. Le simple fait d’imaginer Ayzebel se décomposer littéralement après ses aveux la faisait trépigner d’impatience… Mais le bonheur fut de courte durée, car contre toute attente, le destin décida d’asséner une bonne claque sur le visage si fier de la Sorcière qui avait osé crier victoire trop vite.  

En effet, son ennemie fut touchée, toutefois, elle lui fit un aveu qui vint tout bouleverser. Pour sûr, elle disait que la librairie n’était plus à vendre à présent car une des familles fondatrices avait réussi à mettre la main dessus. Déglutissant longuement tout en gardant ce faux sourire qui étirait joliment ses lèvres charnues, Lucinda sentit sa mâchoire se crisper. Dévisageant littéralement son ennemie qui continuait de parler comme pour enfoncer le couteau dans la plaie, elle sentait la colère lui ronger doucement les entrailles.

Elle mentait, c’était évident. Elle mentait ouvertement. Ce n’était pas possible. Alexander n’avait pas pu échouer. C’était impossible…

Serrant le poing en tentant de garder son calme face au venin qu’Ayzebel crachait sans cesse, la Sorcière tentait de réfléchir… Mais en vain. Lorsque le nom  de “Earl” effleura ses oreilles fines, son sourire disparut littéralement afin de dévoiler un faciès glacial teinté de dégoût. Alors comme ça, ils avaient décidé de s’allier contre elle. Soit. Alors ce n’était plus le moment de jouer.  

Qu’as tu fait aux Earl, Ayzebel, pour avoir eu cette chance, hein ?

Méprisante, un nouveau sourire narquois sur le visage, et voilà que Lucinda toisait sa pire ennemie comme jamais après avoir usé du tutoiement. Envolée ses envies de curiosité, elle n’avait plus la patience à présent. Peu lui importait de lui servir un discours incompréhensible, maintenant, elle ne souhaitait qu’une chose… Lui faire du mal et piquer sa curiosité à l’aide de mots bien choisis

Petite créature fragile, ils ne savent pas n’est ce pas ? Personne ne sait qui tu es. Personne sauf moi. "

Ponctuant sa phrase par un long soupir sonore, la Sorcière à la chevelure sombre  balada un regard hautain sur la salle… Sentant la rage bouillonner en elle à l’idée de savoir que le bâtiment ne ferait jamais parti de ses “acquisitions”, elle commença à marcher lentement vers la sortie, non sans montrer ouvertement son dégoût.

Finalement. C’est sans doute une bonne chose que mon frère-cousin-ou-je-ne-sais-quoi ne soit pas le nouveau propriétaire de ce… grenier. Rien ne se fait au hasard. Jamais. ” lança t-elle avec sarcasme sans se retourner.    

Peu convaincue par ses propres mots, Lucinda s’imaginait déjà en train de mettre les choses au clair avec Alexander afin de lui faire payer ce moment de honte qu’elle venait de vivre. Cependant, elle n’était pas encore hors de la librairie, et elle espérait que la tension allait monter d’un cran. Juste pour pouvoir commencer à bouger les pièces sur l’échiquier de la vengeance hantait son esprit malade.

Mar 12 Jan - 23:14
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Les paroles de la Tenak avaient fait mouche.
Bien, c'est ce qu'elle voulait. Fou étaient ceux qui sous estimait Ayzebel... Morghann lui ne faisait pas cette erreur malgré la puissance qu'il détenait. Mais il avait apprit à connaître son amante, savait qu'elle pouvait être aussi dur que fourbe, quand la situation l'exigeait. Mais sa famille avait apprit à vivre auprès des plus grand, des plus monstrueux aussi... Ayzebel ne pouvait pas être une petite chose faible... Et bien malgré elle, elle était doté d'une force de caractère aussi piquante qu'efficace. La femme face à elle semblait presque se décomposer. Ah... C'était dur de se voir échouer dans le bizness, n'est-ce pas ? Sauf que sa réaction était tellement forte que la libraire commençait à se demander si tout cela n'était vraiment qu'une affaire commerciale. C'était quoi son problème à cette femme ? Alors quand la belle inconnu prit la parole et changea immédiatement de ton, allant jusqu'à la tutoyer... Ayzebel fronça les sourcils, méfiante, perplexe. Avec tout ce qui était arrivé, elle en avait oublier la présence de Lucinda. Pour l'heure, c'était le réanimateur qui l'inquiétait. Lui, son ami... Un monstre à l'esprit tordu et pervertit.

« Je vous demande pardon... ? Vous vous méprenez... La famille Earl à racheter d'autres boutiques dans les environs pour les préserver des actions de monsieur Bawns.»

Et c'était vrai. Sa relation intime avec Morghann n'avait presque rien à voir là-dedans. Presque... Un peu quand même. Mais Morghann était surtout désireux de préserver cette ville, tout comme l'avait fait ces prédécesseurs avant lui. Un acte tout à fait légitime et louable aux yeux de la libraire. Bien que ce séparer de ses droits sur la boutique avait été vraiment difficile, elle avait fini par s'y faire, voyant ce que cela représentait réellement. Last End devait être préserver, surtout dans un moment aussi difficile où la barrière entre le visible et l'invisible était en danger. Elle avait fini par comprendre, elle l'avait accepter. Et s'en portait beaucoup mieux. Sans compter que grâce à cela, Ayzebel pouvait profiter d'un rythme de vie nettement plus aisé, de plus de temps libre... Bref, sa vie s'était améliorer depuis que Morghann avait reprit les rennes de la boutique.

Pourtant ces pensées furent brisé par l'inconnu qui lâcha de but en blanc connaître la libraire, la comparant à une petite créature fragile. Ayzebel la suivit du regard, plus que méfiante. Au fond d'elle, elle sentait déjà la magie picoter chaque parcelle de son corps, enflammer son sang et engourdir son esprit. Elle ne devait pas perdre le contrôle... Car cette fois Morghann n'était pas là pour lui venir en aide. Elle était seule... Seule face à cette femme qui jouait à un jeu particulièrement dangereux.

« Qui êtes vous... ? Je ne vous connaît pas, nous ne nous sommes jamais rencontré. Je m'en souviendrais si c'était le cas.»

On oublie pas un tel regard. Cette femme avait des yeux aussi beau que mauvais. Cela aurait été un mensonge que de dire que le regard noir qu'elle lui avait lancé ne l'avait pas atteinte. Ayzebel n'était pas facilement impressionnable, mais certaines personnes arrivaient à véhiculer des émotions particulièrement forte, auquel cas il était difficile de ne pas le ressentir. Voir impossible, parfois. Ayzebel était doté d'une sensibilité très forte, ce qui lui avait d'ailleurs bien souvent causer des problèmes.

« Rien ne vous oblige à rester dans ce … Grenier. Je vous demande de quitter les lieux avant que je ne téléphone au nouveau propriétaire. Je doute que vous désirez être confronter à un Earl, madame. »

Un nouveau sourire sournois se dessina sur les lèvres de la libraire. Pourtant en réalité, elle n'était pas à l'aise et pas très fière non plus. Elle ne pouvait s'empêcher de repenser à ces paroles que la femme avait eu. Elles se connaissaient.. mais d'où ? Comment ? Qui était-elle ? Alors enfin, son cerveau décida de se mettre en marche, l'image d'Anthony fut balayer avec la peur qu'il avait engendrer, remplacer par un nom... Un seul.

« Lucinda.... »

Souffla la sorcière avant de cesser de respirer. Les secondes qui s'écoulèrent semblèrent être une éternité, comme si le monde avait cesser de tourner. Puis vint la sensation de chute libre, la violence de l'émotion. C'était comme si son corps tout entier hurlait à la vengeance, réclamait son dû pour le mal qui lui avait été fait. Il fallait résister... Il ne fallait... Elle ne le fit pas. Ayzebel ne se sentit même pas maîtresse de ses gestes, agissant à l'instant, aveuglée par la haine, la rage qui rongeait ses entrailles. Dans un élan de folie, elle bondit sur Lucinda, l'attrapant avant de la coller contre une étagère, renversant les lièvre sur le choc puis la jeta au sol. Dans son geste, elle tomba avec, lourdement. La sorcière gémit, se mettant à califourchon sur sa pire ennemie et enserra sa gorge de ses doigts... Comme elle l'avait fait avec Morghann ce jour là au château... Cette violence refoulée... Cette noirceur dans son cœur qui ne réclamait qu'à sortir. Les yeux de la femme se recouvrir entièrement d'un voile noir, opaque alors que dans un ultime élan de rage, l'étranglant aussi fort que possible, elle hurla à son bourreau.

« Tu les a tué !!!!!! »

Il n'y avait aucun mot pour décrire ce qu'elle ressentait. Aucun. Un second cri passa ses lèvres, puissant et presque surnaturel par le son qu'il dégageait. Comme avec Morghann, une fois encore... dans la librairie, les livres furent éjectés des étagères, déchirer sous la force de la magie et même le comptoir en bois s'ébranla avant qu'une partie de s'écroule, laissant tomber au sol tout ce qu'il contenait.

Mer 13 Jan - 13:13
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
PROFESSION : Médecin Légiste
Crédits : Gustavo Krier
Messages : 1331
Points : 3831
Morghann Earl
Elle avait été battue. Cela se voyait encore dans ses yeux rougi alors qu'elle lui parlait. Il était médecin légiste et il ne traitait pas qu'avec les morts. Bien souvent, il s'occupait de vivants ayant traversé une période douloureuse. Il s'armait de patience et d'une certaine empathie mesurée pour parvenir à offrir au tribunal un rapport digne de sa renommée. La Police locale était dépassée. Scotland Yard sur les talons veillait et soutenait. Morghann était des leurs. Il s’apprêtait à dire au revoir et à la reconduire, mais la voix d'une autre femme résonna dans son esprit. Dans ses yeux d'un noir d'ébène, dansait une lumière fantomatique, les restes d'une existence révolue que le nécromancien maintenait dans le monde des vivants pour son propre compte. Elle était pourtant défunte, cette douce amie, et il ne l'avait jamais connue de chair et d'os. Son souvenir seul restait et c'était son souvenir qu'il préservait à ses côtés. Comme il le faisait pour beaucoup d'esprit. Mais assurément jamais autant que celle-ci. Annabelle avait toujours été sa favorite. La première d'entre tous. Elle vivait dans son regard, elle l'avait appelé. Il lui avait demandé de garder Ayzebel, mais une femme était entrée dans la librairie, une femme dont il n'aurait toléré la présence.  La vision du sorcier avait été happée hors de son corps physique, le laissant aveugle un bref instant, pour qu'au travers des prunelles de la défunte Annabelle, il puisse contempler par lui-même ce qui se tramait dans la librairie. * Arrête-la. * Un ordre ferme et posé et puis un second, pas uniquement à Annabelle. *Arrêtez-la.*

Il revint à la situation présente après quelques secondes d'absence qui avaient valu aux Earl cette réputation d'être étrange. Il lui adressa un sourire, prétextant un vertige. Il prenait la voiture.

Dans la librairie, l'ordre premier fut immédiatement suivi d'effet. Annabelle, en nuances de gris sembla se matérialiser et saisit Ayzebel, puisant dans la force magique de Morghann pour la repousser pleinement en dépit de sa frêle taille. Elle avait mis la libraire dos contre un mur et vint tenir son visage entre ses deux mains, plongeant ses prunelles obscures dans les siennes, comme pour l'appeler à la raison. N'était-elle pas devenue son amie ? Celle qu'elle appelait Annie ? Ayzebel entendrait-elle à travers le geste de l'esprit la volonté du nécromancien qui le manipulait ? Peut-être que non. Peut-être ne serait-ce pas assez, du moins, l'Earl en était convaincu, eu égard de la colère dans laquelle la sorcière entrait.

Le second ordre qu'il avait donné ne fut alors pas vain. Petit enfant, fragilisé par trois années retenus aux côtés de sa mère se matérialisa également, flottant au dessus du sol pour se mettre à bonne hauteur. « Maman non... » fit-il, obéissant. La voix enfantine résonna dans la librairie. Voix d'outre-tombe, voix de l'au-delà. Le son était macabre, tellement tremblant, mais sans nul doute Daryn faisait-il de son mieux pour protéger encore sa mère.

Entre Lucinda et Ayzebel, un homme, un esprit s'était dressé, matérialisé, comme autrefois il fut ce qui séparait ces deux femmes. Point de leur discorde et aujourd'hui encore, il se trouvait là, droit, protecteur, bouclier contre la magie que pourrait employer Bayls. Il fixait la styliste la mine déterminée et le corps pourtant affaibli. Sa vie de fantôme, trois années durant, ne lui avait pas fait du bien. La Tenak avait clairement refusé de revoir son mari et son enfant, et Morghann en avait respecté la volonté jusqu'à ce jour, jugeant qu'hélas, il ne viendrait pas à temps pour empêcher ces deux femmes de s’entre-tuer et de mettre à feu et à sang la librairie, au grand damne du Secret que tous s’efforçaient à préserver. Mieux valait calmer le jeu autrement.

Jeu 14 Jan - 21:51
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Il n’aurait jamais du se trouver là. Jamais.  

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Qu’est ce que Lucinda était venue chercher en entrant dans la librairie ? Incapable de répondre clairement à cette question, la sorcière donnait simplement l'impression d'avoir suivi son instinct vengeur. En effet, son esprit étriqué s’était laissé tenter, mais voilà qu'après une petite claque qui lui avait fait ravaler sa fierté, la situation prenait un tournant… intéressant.  

Dès lors que son prénom fut prononcé par Ayzebel, un fin sourire carnassier vint étirer ses lèvres pour illuminer son visage d’une certaine malfaisance. Pivotant sur ses talons pour de nouveau faire face à celle qui semblait retrouver cette mémoire si longtemps perdue, elle planta son regard perçant dans le sien… Le coeur battant à tout rompre dans sa poitrine, Lucinda savait… Oui, elle savait que le moment tant attendu allait arriver… Prête à se lancer, parée à cracher son venin, elle guettait les moindres gestes de son ennemie…  

Cependant, trop obnubilée par le fait de retrouver cette femme qui était à l’origine de sa rage, la Sorcière n’eut pas le temps de réagir et sans comprendre, elle se retrouva violemment plaquée contre une étagère. Secouée, elle tenta d’agripper Ayzebel, mais en vain, cette dernière l’entraîna sur le sol et commença à l’étrangler. Attrapant alors ses poignets, Lucinda se mit à rire, violemment, malgré le souffle qui lui manquait. La folie ayant dépassé la douleur, la jeune femme donnait l’impression d’être possédée tant son ricanement sortait de l’ordinaire. Toutefois, tout bascula à nouveau.

L’esprit divaguant suite au manque d’oxygène, la sombre Styliste ne vit pas vraiment ce qui avait poussé son ennemie à se détacher d’elle. La vue troublée, la douleur revenant au galop suite à son moment de transe passée, la jeune femme se mit à tousser, les mains autour de son cou bien marqué. Envolé le sourire, à présent, Lucinda affichait une mine haineuse qui allait parfaitement avec ses cheveux en pagaille qui lui donnaient un air de folle furieuse.  

Alors… toi…” gronda t-elle gravement en tentant de se relever difficilement à l’aide de l’étagère renversée.  

Une fois hissée sur ses jambes, la Sorcière se tourna pour faire face à Ayzebel… Cependant, ce ne fut pas sa silhouette qui lui apparut en premier, mais celle d’un petit garçon qu’elle avait connu…  

Comme électrisée, Lucinda resta paralysée face à la vision de l’être fantomatique. Mise à nue, aussi faible et vulnérable qu’une petite fille face à un monstre, elle commença à trembler, sans pouvoir quitter le gamin des yeux…

*Il n’aurait jamais du se trouver là. Jamais. *

Ainsi, elle se répétait cette phrase, inlassablement… sans bouger, alors que sa conscience lui hurlait de fuir. Mais elle ne pouvait pas… car il représentait ce remord terrible qui la rongeait lorsqu’elle repensait à l’accident, cette faiblesse qu’elle voulait garder pour elle.  

*Il ne devait pas mourir. Pas comme ça.*
jesuisdésolée” susurra t-elle tout bas sans pouvoir se contrôler.

Fermant les yeux pour ne plus à avoir cette image dans la tête, Lucinda essayait de chasser les souvenirs du passé pour essayer d’avancer et fuir définitivement cet endroit… Se souvenant alors de sa honte récente puis des sentiments qu’elle ressentait pour Ayzebel, la Sorcière rouvrit les yeux pour fixer le sol parsemé de livres en tout genre.

Elle devait fuir. Et vite.  

Dim 17 Jan - 14:39
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La tuer... C'est tout ce qu'elle voulait.
Il n'y avait plus de peur ni de culpabilité. Probablement plus aucune trace d'humanité... L'esprit brouillé par ses propres ténèbres, Ayzebel était focalisé sur la vie de Lucinda se brisant entre ses doigts. Et elle serrait... Si fort... Si fort ! Toujours plus fort ! Jusqu'à ce qu'une force la tire loin du corps de sa rivale, la plaquant contre une étagère qui laissa échapper quelques livres. Poussant un cri de rage, Ayzebel s'agita alors que les mains froides de Annabelle saisirent son visage. Le vert de ses yeux n'était plus qu'un vide noir... On aurait presque put la prendre pour une Earl ainsi... Et malgré la présence de sa bonne amie, cet esprit bienveillant... Rien y fit, la rage était plus forte que tout, guidé par un désespoir trop longtemps refoulé. Il lui fallait de l'aide, c'était une certitude. Elle se sentait incapable de reprendre pied, pas d'elle-même en tout cas....

C'est alors que la voix de Daryn résonna. Le regard de la libraire glissa immédiatement sur la silhouette du petit garçon qui flottait au dessus du sol. Malingre, triste... Alors c'est ça qu'elle avait fait enduré à son enfant ? Voilà à quoi ressemblait son esprit décharné et malade... La violence de cette vision la terrifia au plus haut point. Ayzebel entrouvrit la bouche, haletante en fixant la vision de son fils avant de chercher à se défaire de la poigne de Annabelle. Morghann... C'était Morghann. Lui seul pouvait faire cela. Lui pouvait le lui faire subir... La sorcière gémit, reculant avant que son dos ne heurte le mur près de la porte d'entrée, son regard aussi sombre que l'encre scrutant les esprit qui tentaient de lui venir en aide.

« Non.... »

Supplia t-elle Daryn puis Annabelle. Qu'ils s'en aille!Tous ! La libraire en avait même oublié la présence de Lucinda qui semblait tout aussi perturbée. Alors un troisième esprit apparut... Damian. Son aspect était tout aussi inquiétant que celui de l'enfant et Ayzebel poussa un cri de puissant, fermant les yeux et plaqua ses mains sur ses oreilles. Elle refusait de les voir, refusait de les entendre... La douleur de les savoir là était plus forte encore que la rage qu'elle éprouvait en présence Lucinda. Mal, elle avait mal... horriblement mal. Respirer devenait une épreuve éprouvante et déjà, Ayzebel plaqua sa main sur sa poitrine, laissant ses doigts remonter jusqu'à sa gorge.

« Je... Je n'y arrive pas... »

Souffla t-elle d'une voix brisé alors que le noir dans ses yeux persistait. La noirceur... Elle pouvait la sentir se propager dans son corps, comme un feu dans ses veines, un venin qui la gangrenait. Poussant un râle de douleur, la libraire assise au sol se débattit, agitant les jambes vainement

« C'est en moi... c'est en moi, je le sent.... »

Elle gémit encore avant qu'elle ne pousse un second cri. La Tenak n'avait plus la force de résister face à la vision qui s'offrait à ses yeux. Quel coup bas de la part de Morghann... Essoufflée, Ayzebel se laissa tomber au sol, sa tête heurtant durement le carrelage de la libraire alors que ses yeux, ouvert restait figés sur la silhouette des trois esprits. Catatonie. Son corps était immobile, sa respiration à présent plus lente. Cependant elle était consciente... à demi seulement. Bine qu'il ne s'agissait pas là d'une sortie astrale, c'était comme si son esprit était ailleurs. Elle ne voulait plus voir, plus entendre, ne plus être là... Mais bloqué dans son propre corps que Morghann avait scellé. Présente et absente à la fois... L'émotion trop intense, magie déversée excessivement, noirceur dévorante.... Impossible de tenir, Ayzebel avait simplement abandonné. Il n'y avait qu'à espérer que Morghann arrive... Et vite.

Lun 18 Jan - 20:37
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Le Lord se trouvait divisé entre suffisance et dnavrement. Il avait pu maintenir Ayzebel en retrait et contre toute attente, c'est une Lucinda figée qui faisait face à son sbire de l'au-delà. Il avait voulu détourner la libraire de l'intruse, c'était un succès. Probablement un peu trop. Il s'y était attendu, la Tenak tenait cela pour sujet sensible et émotif et lorsqu'il était exposé, c'était une souffrance d'envergure qui se manifestait. Il tâchait d'observer la scène aussi souvent qu'il le pouvait : il n'était pas aisé d'abandonner sa vision quelques secondes alors qu'on se trouvait au volant d'une voiture. Il prenait ce risque, lorsque la circulation lui permettait. Deux autres ombres fantomatiques apparurent aux côtés de Lucinda pour la saisir fermement et l'empêcher de nuire. Deux gardes du corps contre une femme, elle pourrait toujours tenter de se défendre, ses actes seraient vains... Quant à la magie... Il aurait fallu qu'elle soit habile en l'art de la nécromancie pour les atteindre mais elle ne l'était. Il la gardait, laissant Daryn, l'enfant curieux, s'approcher de celle qui lui avait ôté la vie. Damian et Annabelle s'étaient penchés sur Ayzebel pour vérifier son état. Ils avaient l'air inquiets, Morghann l'était moindrement car il savait de quoi il s'agissait. Il était médecin légiste et les états de choc étaient courants dans sa profession. La situation stabilisée, il poursuivait sa route, assuré que rien ne devrait être bouleversé.

Il entra dans la librairie quelques minutes plus tard et referma la porte derrière lui. La salle était sans dessus dessous, les livres jonchaient le sol et de nombreuses étagères étaient renversées. Il scella la porte et une fumée noire sembla la calfeutrer, barrer toute entrée ou sortie, protéger le Secret. Ça n'était pas passé loin d'un coup d'éclat cette fois-ci et suivre aux âffres du Réanimateur, ç'aurait été inconvenant. L'ambiance devenait oppressante, par les morts, ils étaient gardés. Ses boots boueuses s'engageaient entre les livres d'un pas lent et mesuré. Ses noires prunelles se posèrent un instant sur Lucinda, aussi lisse que des pierres polies, aussi froides que la réputation des Earl le voulait. Il était un Lord, fils de patriarche, issu de l'union des deux plus grandes familles de Last End, il n'avait pas le droit de se jeter aux côtés d'Ayzebel, quand bien même il le désirait avec ardeur, car il n'aurait pas été digne de son nom et de son titre. Sa tenue vestimentaire était déjà une offense suffisante : jean et boot n'étaient relevés que par une chemise sous une veste en cuir. Ça n'avait rien du costume parfait qu'on pouvait attendre de sa famille... Mais les habitants de Last End s'étaient habituée au cadet. Il détourna son regard, s'approcha de la libraire et posa un genou à terre, les deux mains sur ses tempes, cherchant après son esprit barricadé. « Ayzebel. » appela-t-il gravement. Il aurait du la nommer Mademoiselle Tenak, en d'autres circonstances. Mais il n'était, à ses côtés, là, pas le Lord mais le médecin, aux soins d'une personne qui avait besoin qu'on l'appelle par son prénom.

Nulle réponse. Au sort il apposa les runes magiques qui d'un blanc pur appelait son être mieux qui ne le ferait la médecine. Le processus était plus doux, plus lent. Elle reviendrait à elle. Les runes formaient une auréole autour de l'ange endormi, le genre de couronne qui orne les anciennes gravures et peintures de l'église, en coiffe des saints. Il se releva, maintenant le sort avec minutie. Il la rencontrait, enfin, cette diablesse dans un corps de princesse. Il l'avait beaucoup observée de loin, sans jamais l'approcher, comme un bon flic en traque : n'était-il pas au service de Scotland Yard ? Il en savait probablement beaucoup sur elle, et elle, certainement moins sur lui. Il la toisait sans un mot, s'avançant jusqu'à sa proximité. « Daryn, vas prendre soin de ta mère, veux-tu ? » fit-il alors pour l'enfant resté là, à observer, les yeux comme des billes, intrigué par ce qui se passait et dont il ne saisissait qu'à peine la moitié. L'esprit s'exécuta non sans venir murmurer quelques mots à son oreille. « Lucinda Bayls. » Ton posé, détaché, froid. « Je déplore d'apprendre que l'homme qui a l'audace de prendre possession du cœur même de la ville fondée par mes ancêtres vous est lié par le sang. Je vous aurais gracié de cette parenté mais vous en semblez fort prompte à l'agréer. Dois-je en conclure, Madame, que vous complaisez à vous dresser contre les Earls ? »

Il peinait à garder son calme. Cela touchait à Ayzebel et conserver son sang froid n'était pas dans ses intentions naturelles. Il porta une main à sa gorge. Il aurait désiré achever le travail de son amante, mais il ne le pouvait. Pas pour le moment. Les pions pouvaient toujours être dressés après une première erreur. Mais une seconde et il lui faudrait l'éliminer. Il ne l'étrangla donc pas, ce fut même d'une nécromancie blanche qu'il usa. Guérisseur, il levait ses marques bleuâtres, indignes en société. Il n'aurait voulu que Lucinda se présente en martyr. Ses doigts caressait son cou, une douceur professionnelle plus qu'affectueuse, présente toutefois. « Comment osez-vous vous présenter en mon antre pour y semer les graines du Chaos ? » Il gronda sourdement, laissant entrevoir le spectre d'une dangerosité mortelle. La pureté de sa famille lui octroyait tant de pouvoir qu'en un claquement de doigt, il aurait pu souffler sa vie. Aussi claqua-t-il des doigts, elle conserva sa vie. D'autres esprits étaient apparus, murmures et chuchotements d'outre-tombe, et ses dociles esclaves obéissaient à l'ordre donné mentalement. Ils rangeaient. Petit à petit, ils relevaient les étagères et bientôt remettraient les livres en place. Morghann ne laisserait aucune trace de cette altercation.

« Vous êtes une jeune femme pleine de talents et de possibilités. Vous auriez tord de dépenser en vengeance, Madame Bayls. Vous pourriez tout perdre, j'y veillerai personnellement. » Il la fixa, longuement, si proche qu'il aurait pu lui briser la nuque. Il en mourrait tellement d'envie, tant qu'il ne le cachait qu'à peine dans ses derniers propos : « Je vous détruirai, je vous arracherai lambeau par lambeau les joies de votre existence, je vous terroriserai, vous n'aurez que mon visage en cauchemar et vous en tremblerez. Ne jouez pas, Madame Bayls. » Son regard se vida d'émotions, un souffle bas, il répéta : « Oh non... Ne jouez pas... » Ce serait un jeu bien funeste.

Il se détourna, contempla la jeune femme entre les bras fantomatiques d'Annabelle. Il révoqua Damian et Daryn, debout, droit, près. « Ayzebel. » appela-t-il à nouveau, froid et sec. Une autorité héréditaire à laquelle la libraire avait déjà été confrontée. Il aurait voulu l'étreindre, la rassurer, la consoler. En lieu et place de cela il lui servait son impartialité cruelle.

Mer 20 Jan - 20:04
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Le moment qu'elle avait redouté était arrivé. Mais pourquoi avait-il fallu que ce soit un Earl...

_____________________

Emprisonnée dans un cauchemar, Lucinda n’arrivait plus à bouger… Coincée tel un rat dans cette librairie qui n’était autre que le fief d’Ayzebel, il lui était impossible de réfléchir calmement tant les souvenirs du passé venaient la hanter. Torturée par le remord, blessée par sa faiblesse, tourmenté par la vérité, chahutée par ses sentiments, elle se contentait de fixer le sol avec des yeux ronds, en attendant tout simplement… la fin.

Toutefois, le comportement de celle que la Sorcière était venue narguée de façon puéril vint tout chambouler. Envahie par la noirceur face aux fantômes dont la simple présence venait de lui infliger mille souffrances, Ayzebel avait craqué… Psychologiquement et physiquement. Face à cette vision d’horreur de sa “pire ennemie” en plein tourment, Lucinda qui n’avait pu s’empêcher de lever les yeux, sentit son coeur manquer plusieurs battements.

Non. C’était impossible. Il ne fallait pas. Elle ne devait pas la quitter avant de savoir.  

C’est alors que son regard pétillant d’angoisse tomba sur une silhouette qu’elle n’avait pas réussi à identifier tant la présence de l’enfant l’avait perturbée et coupée du monde pendant quelques minutes… Cette silhouette qui était le point de départ de toute cette histoire… Cette silhouette qui paraissait trop apaisée pour refléter l’être humain abject qu’il avait été… Cette silhouette qui se dressait naturellement entre elle et Ayzebel…

Damian.

Peur, rage, animosité, souffrance… Tant d’émotions se mélangèrent dans l’esprit instable de la Sorcière face à celui qui était mort par sa faute. Pourtant la seule qui vint la faire rugir à la vue de son spectre près de la libraire inconsciente fut.. la haine.

ELOIGNE TOI D’ELLE !”  

Prête à foncer sur lui dans un acte de violence, Lucinda fut alors coupée dans son élan par l’arrivée une tierce personne bien en vie. Sans doute une des dernières qu'elle aurait souhaité voir.  Morghann Earl.  

** oh non c’est pas vrai **

Laissant échapper un gémissement en fermant ses yeux baignés de larmes qui contrastaient tellement avec son faciès figé par la colère, la Sorcière ne pouvait plus être la femme qu’elle était chaque jour. Pas après ce qu’il venait de se passer. Ainsi, elle se figea à nouveau, dans son coin, consciente qu’elle allait devoir s’expliquer… Mais elle ne voulait pas. Non, elle ne voulait pas lui dire la vérité. Elle ne pouvait pas. Pas à lui.

Et pourtant, lorsque le regard abyssal du Lord vint se poser sur elle, Lucinda fut incapable de dire un mot. Son comportement était si déroutant, ses mots si piquants et glaçants, qu’elle n’arrivait pas à détacher son regard larmoyant de son visage si... froid.

Ainsi, elle se contenta de passer ses mains le long de son cou redevenu d’un blanc laiteux… jusqu’au moment où l’homme décida de la piquer au vif en la menaçant suite à ses envies de… vengeance.  

Vous en comprenez rien.” gronda t-elle silencieusement en baissant le regard.
** non, il ne faut rien dire.**

Commençant à trembler violemment, Lucinda porta ses deux mains à ses tempes… Cherchant alors Damian qui n’était plus là, puis tombant sur le corps d’Ayzebel, elle commença à marmonner des choses qui donnaient l’impression de ne pas avoir de sens.

C’était lui… depuis le début. Je ne voulais pas. Il l’aurait brisée. Il ne devait pas y être.

Damian. Ses paroles. Ses actes. Ses projets. Ses découvertes. L”Amnésie d’Ayzebel, son ignorance.  

VOUS NE COMPRENEZ RIEN ! IL LUI AURAIT BRISE LE COEUR!! ” se mit-elle à hurler à Morghann avant de se laisser tomber violemment sur les genoux.

En transe, égarée, enfermée dans une bulle dont elle ne pouvait pas fuir, Lucinda se mit à parler, les yeux fermés, d’une voix brisée par les sanglots haineux qu’elle contenait et les sentiments si longtemps refoulés qui allaient avec.

Damian, il savait, il savait pour elle… Il voulait partir avec, la laisser seule… Il a dit des choses.
Relavant le visage pour discerner le Earl, la Sorcière reprit en tremblotant toujours aussi fort.

Il l’a qualifiée de tous les noms. Les plus horribles. Je voulais qu’il comprenne qu’il n’avait pas le droit de la briser. Elle ne savait pas. Elle ne sait toujours pas.”  grogna t-elle d’une voix plus grave.

Pour la première fois depuis l’accident, Lucinda laissait entrevoir la triste réalité qu’elle s’efforçait de garder pour elle. Ainsi, elle avait fini par montrer sans le vouloir que les liens qui l’unissaient à Ayzebel étaient bien plus… complexes. Car oui, elle tenait à elle bon sang, à sa façon, depuis toujours. Peut-être même trop. C'était étrange.

Prenant soudain conscience qu’elle en avait trop dit, la Sorcière finit par se taire en regardant dans le vide.  Toujours par terre, de nouveau perdue face à cette situation bien trop complexe, elle avait l’impression d’en avoir trop dit, et ne savait plus quoi faire pour échapper à cet endroit qu’elle détestait encore plus que d’habitude.    

Mar 26 Jan - 23:22
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La neige.
C'est ce qu'elle voyait. Des milliers de flocons qui tombaient doucement sur une forum plongé dans la pénombre. Pas le moindre souffle de vie dans les environs, pas le moindre bruit. Rien que la nuit, le froid et le silence. Tout était paisible... Plus de peine, plus de douleur, plus de peur. Debout dans la clairière, Ayzebel en avait oublier jusqu'à la raison de sa présence ici. Loin de tout, loin de tous. Elle était là, immobile à fixer la neige tombé, savourant un silence grandement mérité.

Ayzebel.

L'écho d'une voix, un murmure lointain qui résonna dans les environs. Cette voix elle la connaissait, mais d'où ? Qui ? La sorcière ne réagit pas pour autant, peu encline à quitter ce calme auquel elle aspirait depuis trop longtemps. Les méandres de son esprit était sans doute le seul endroit où elle pouvait trouver la paix. Là, dans cette illusion de décor hivernale, dans cette foret loin de l'humanité et de ses vices. Pourtant malgré le froid, une douce chaleur emplit son être alors qu'une lueur, au moins brilla faiblement.


___________________________________

La librairie n'avait jamais semblé si sombre tant l'énergie négative emplissait la pièce. Accroupis près de sa mère, Daryn observait son visage figé mais détendu, ses yeux ouvert et fixé sur le vide. L'enfant obéissait sagement au nécromant, gardant le silence tendit que son paternel faisait face à Morghann et Lucinda. S'il n'avait pas déjà été mort, son expression et son silence aurait fait de lui le coupable par excellence. Il ignorait la colère et les larmes de la sorcière, se contentant de la fixer froidement alors que sa voix résonna faiblement.

Je ne méritais pas la mort...
Mon fils non plus...
Rien n'excuse ton geste...
Deux vies volées, pour un cœur brisé...

L'homme à l'allure maladif posa son regard bleu sur le Earl. A quoi bon mentir, Damian savait qu'un jour, il aurait fini par savoir la vérité.. ce qu'il ne voulait pas, c'était qu'Ayzebel la connaisse... Il savait qu'elle ne la supporterait pas, leur mort avait déjà été une épreuve qu'elle avait à peine surmonter... Alors prendre connaissance de sa trahison... Ce serait la jeter sans scrupule dans la gueule des ténèbres.

J'ignorais ce qu'elle était...
Puis j'ai trouvé ce journal dans ses affaires...
J'ai cru à la folie, des hallucinations.... Une secte peut-être....
Puis j'ai commencé à voir des choses...
Des objets qui bougeaient seuls lorsqu'elle dormait...
Des mots qu'elle prononçait dans son sommeil...
Alors j'ai cherché... Et j'ai trouvé...
Sorcière qu'elle était....

L'esprit se déplaça doucement, s'élevant dans les airs, détournant son faciès pâle du nécromancien pour fixer sa compagne catatonique.

Je n'ai pas compris...
Je ne l'ai pas compris elle...
Peur, dégoût et colère...
Pour tout ce qu'elle m'avait caché...
J'ai voulu partir... Emmener Daryn avec moi...
Loin d'elle... Pour nous protéger...
La voiture à quitter la route...
Puis la mort est survenue...
Nous sommes resté accrocher à elle...
Pour le pardon... la culpabilité...

Damian baissa le visage, fermant les yeux. Secret révélé, honte exposée. Son gardien, ce nécromant... savait à présent la terrible vérité. L'humain qu'il était n'avait pas accepté ce que sa femme était, lui qui avait, jusqu'à sa mort, ignoré le prix du secret. Mais dans la mort, accroché à elle, la voir vivre, apprendre à connaître ce monde irréel auquel elle appartenait, lui avait fait comprendre ce partit qu'elle protégeait.

A présent je sais...
A présent je comprend...
La magie est présente...
Elle ne fait pas d'elle un monstre...
Et vous non plus nécromant...
Je sais maintenant que le secret qu'elle dissimulait...
N'était pas ce qu'elle était...
Mais de préserver ce monde auquel vous appartenez....

Et dans un dernier souffle, brisé par sa honte et sa propre douleur, Damian disparut, se dissimulant aux yeux des deux sorciers.

___________________________________

La lumière n'était plus très loin. La sorcière se frayait un chemin hors du sentier, ses bottes s'enfonçant dans la neige doucement dans un crissement répétitif. Plus elle approchait, plus la chaleur s'intensifiait. Et enfin, la lumière fut là, un halo assez grand pour laisser passer un adulte, comme une porte. Une porte de sortie vers la réalité.

Ayzebel.

Dans un froncement de sourcil, la femme fixa la lumière qui éclaire son visage, l'éblouit et la force à lever un bras pour s'en protéger. Cette voix... Oui à présent elle la reconnaissait. Elle pouvait voir un visage, des yeux sombres, le souvenir de tas d'étreintes, des baisers....

« Morghann.... »

Non, elle n'appartenait pas à ce monde sombre et froid. Il l'attendait, là-bas. Elle se souvenait à présent, le choc et la douleur en voyant son fils, puis son mari. Sans hésitation, elle se jeta dans la lumière. L'aveuglement laissa bientôt place à la vision d'un sol parquet et d'un petit visage penché vers le sien. Daryn sourit doucement, dardant ses yeux bleu sur sa mère qui le fixa un instant, en silence.

Maman... Il faut se lever maintenant...
Tatie Lulu est venu te voir...
Et le gentil monsieur aussi...
Lèves-toi maman...

Un souffle passe les lèvres d'Ayzebel alors que ses paupières se ferme, s'ouvrent... Le retour à la réalité est étrangement dur, comme si elle venait de passer des années loin de ce monde. Pourtant, machinalement et sans joie, elle trouve la force de se relever, fixant le duos de sorciers avec un air morne alors que l'enfant se lève et flotte jusqu'à Lucinda. Contrairement à son père, lui sourit. Dans son innocence il ne sait rien, ne comprend pas... Il sait juste qu'il est mort et que de loin, il veille sur sa mère.

Au revoir Tatie...
Reviens me voir...

Sa petite bouille se tourne vers Morghann, toujours ce petit sourire aux lèvres puis lève une main qu'il agite doucement puis à son tour, disparaît, laissant les trois vivant seul dans la pièce. Ayzebel se relève doucement, titubant et fixe Lucinda d'un regard glaciale, pointant vers elle un doigt menaçant.

« Je vais te tuer. »

Mer 27 Jan - 14:23
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Son visage calme s'accrochait au faciès larmoyant de Luncinda. Il la trouvait... Instable et en son for intérieur, il ne pouvait que se méfier de ce qu'elle pourrait faire, de manière imprévisible. Il n'y aurait rien toutefois qu'il lui soit impossible de contrer, sa fierté Earl le lui confirmait. Il n'en demeurait pas moins soupçonneux. De marbre, il demeurait toutefois, trop habitué à masquer ses craintes et ses doutes. Lorsqu'enfin vinrent les explications, le nécromancien arqua un sourcil. Non pas que ça lui avait échappé, c'était une attitude parfaitement mesurée, dévoilant une outrance sur son noble nom jetée. Il ne comprendrait rien, le prenait-elle alors pour un idiot, un simple d'esprit : « Vraiment ? » Longuement, il s'attarda, glacial, suffisamment pour lui faire entendre qu'il n'aimait guère l'insinuation. Elle partait déjà avec un handicap et semblait vouloir se briser un autre membre. Il ne savait s'il devait en rire ou en pleurer pour elle, de miséricorde souverain. Il la laissa poursuivre, sans la couper, sans la retenir un seul instant dans sa chute. Il la toisait, sans sentiments doté, laissant la compréhension vers lui venir et d'un nouvel éclairage observer cette affaire. Étrange histoire que voilà et assez inattendu renversement, qui causait bien d'autres tourments. D'un geste de la main, il rappela Damian et vers lui lentement orienta un regard méprisant. Comment avait-il osé lui cacher ? Comment avait-il osé ne pas lui avouer, à lui, son maître, qui en ce monde le maintenant ? Comment avait-il osé, contre lui se dresser, quand il avait voulu tourner le dos à Ayzebel, alors que lui-même, de son vivant, avait fait bien pire ? Comment avait-il osé, face à lui, se positionner en victime, alors que de culpabilité il était grandement affligé et que rien de tout cela n'aurait eu à se produire si, et seulement si, il avait été raisonnable, s'il avait pris le temps de se poser et de mettre les choses à plat ? En lieu et place de cela, il avait préféré courir au loin, fuir, comme un lâche, une biche effrayée !

Des aveux il formula enfin, mais il était trop tard pour que Morghann lui pardonne aussi aisément. Il ne le pouvait. « Ne croyez pas que cette affaire se termine sur vos mots, Damian. Vous avez sali le lien pur qui nous uni. Vous m'avez trompé et votre faute vous coûtera. » Il le révoqua. L'obligeant à quitter ce monde, pour le moment. Il le congédiait, mots tranchants, nets, assurés. Son regard, sur Daryn, s'adoucit. D'un fin sourire, brisant le marbre de son visage il le gracie avant qu'il le disparaisse à son tour. Daryn était un peu l'enfant qu'il avait lui-même perdu et dont l'esprit lui avait échappé, de telle sorte qu'il n'avait pu garder Andrew à ses côtés. La présence de Daryn le consolait, en un sens. Son sourire s'effaça lentement après la disparition de l'enfant. Ses noires prunelles sur Ayzebel se posaient, observant sa fébrilité sans avoir le loisir de se jeter vers elle pour la soutenir. Il envoya un fantôme, pour ce faire, à défaut de lui-même. Il était navré de l'état dans lequel il l'avait plongée, il en serrait les dents. Lorsqu'elle évoqua son désir de meurtre, il ne put que la dissuader de façon impersonnelle : « Je ne crois pas. Non. Je n'ai pas préservé votre existence pour vous voir vous confondre dans le sang et la violence. Rentrez chez vous, vous avez besoin de repos, vous feriez un bien piètre assassin. » C'était claqué, impérieux. C'était l'ordre de celui qui ne voudrait entendre aucune contestation, aucune protestation. Il la fit accompagner d'une poignée de fantômes, dont Annabelle, sa chère grand-mère. Lentement alors, il revint à Lucinda, laissa Ayzebel quitter les lieux. Il prit son temps, la fixant en silence, patient, jusqu'à ce qu'ils soient vraiment seuls. Pour occuper le temps il avait fait venir une chaise et de télékinésie, il usa pour ramasser la sorcière à terre, avec une douceur de gentleman éduqué, et l'y asseoir. Il la relevait dans sa dignité sans pour autant lui octroyer le droit de lui échapper. Il n'en avait pas fini avec elle. D'un pas lent, il avançait, laissant le fil de ses pensées se poursuivre. Il traçait de ses empruntes invisibles un cercle autour d'elle, prédateur autour d'une proie trop aisée. Il se faisait rapace, sans qu'on ne sache à quel moment il fondrait sur elle... peut-être même ne le ferait-il pas.

« Tuer l'homme qu'elle aimait fait-il une différence singulière avec une séparation de vivant ? Comment vouliez-vous qu'il comprenne alors que d'une mort vous l'infligiez ? La plus part du temps, les défunts s'en vont d'en l'au-delà et restent figés à jamais dans leurs comportements et leurs idées. Ils ne peuvent évoluer que s'ils sont maintenus, à coups de souffrance, dans le monde des vivants, par une personne elle aussi en souffrance. En un sens... Vous semblez avoir réussi votre mission. Il a compris et la seule volonté qu'il m'a énoncée lorsque je l'ai rencontré était de protéger son épouse. » Il marqua une pause avant de venir face à elle : « Mais vous ne pouviez le prévoir. Vous l'aviez condamné à mort, pas à sa fortuite rédemption. Et surtout, je m'interroge sur les bénéfices que cela a pu apporter à Ayzebel. Les bénéfices que vous souhaitiez par cet acte. Vous l'avez brisée. A défaut de lui, vous avez endossé ce rôle. Et vous avez emporter la vie d'un enfant de surcroît. » Loin de s'arrêter, il remua le couteau dans la plaie, railleur : « Quelle minutie, quelle perfection dans vos actions. Soyez assurée que les Earl ne réclameront pas vos services eu égard de ce fiasco. Honte à vous, Madame. » Il poussa un soupir puis l'interrogea, reprenant sa marche cyclique : « Comment peut-elle ignorer cela ? Que lui avez-vous infligé en extra ? Une amnésie ? »

Sam 30 Jan - 12:52
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Je vais te tuer.

La phrase d’Ayzebel eut l’effet d’un coup de poignard pour Lucinda… Alors, elle attrapa sa veste au niveau de sa poitrine, elle l’enserra le plus fort possible en fermant les yeux. Pourquoi fallait-il que tout cela continue, encore et encore ?  Totalement prisonnière de cette librairie infâme, elle aurait aimé pouvoir se téléporter chez elle, dans son manoir, pour y rester enfermée jusqu’à la fin de ses jours, seule... avec ses tissus et son mannequin de bois.  

Toutefois, contre tout attente, Morghann se montra plutôt ferme avec la Sorcière dont la noirceur était devenue effrayante mais aussi avec Damian… Oh… elle aurait tant aimé se délecter de ce moment si attendu, mais son état ne lui permettait pas d’être pleinement consciente de ses actes. Ainsi, elle resta à sa place, jusqu’à ce que le Lord finisse par la positionner sur une chaise, avec une douceur déroutante qui contrastait avec la force de ses mots.  

Car oui, l’homme avait beau se comporter en parfait gentleman, il n’était pas dupe pour autant. Alors il se lança dans une analyse de la situation… à sa façon.  

Chaque mot avait l’effet d’une claque et chaque phrase venait briser la carapace dans laquelle Lucinda s’était réfugiée pour y rencontrer sa folie.  Mise à nue, face à ses démons, la Sorcière ne pouvait absolument pas reculer, ni nier les faits qui lui étaient reprochés… Cependant, dès lors que Morghann vint l’accuser d’avoir effacer la mémoire de son ancienne amie, elle réagit, en laissa échapper un mot d’une voix brisée.

Non !

Certes, elle avait tué Damian, et le petit dont elle refusait de dire le nom. Oui, elle s’était enfermée dans une bulle malsaine après avoir appris qu’Ayzebel l’avait… oubliée. Mais non, elle n’avait rien fait pour ça. Bien au contraire.  

C’est elle ! C’est elle…. qui s’est infligé ça ! Pour… m’oublier… C’est pour ça… c’est pour ça que... je veux qu’elle se souvienne “ lâcha t-elle entre ses dents en laissant les sanglots se faufiler dans ses paroles.

Envahie par la colère et la souffrance, Lucinda finit par enfouir son visage entre ses mains, pour y déverser ses larmes en laissant les pleurs l'étreindre franchement. Au pied du mur, face à un ennemi qu’elle ne pouvait affronter en jouant sur ses fourberies, elle commença à raconter son histoire, en allant positionner ses mains sur ses temps, les yeux rivés sur le sol.  

Cela ne vous ai jamais arrivé… de… de tenir à une personne... si fort… au point de faire n’importe quoi… n’importe quelle folie… n’importe quels… actes… pour son bonheur ?”  

Relevant ses yeux emplis de larmes pour les poser sur Morghann, Lucinda affichait un visage ravagé par l’émotion. Oh, elle avait tenu, et tenait encore à cette femme pour qui elle avait sans doute fait la plus belle robe de mariée de sa carrière… Mais ce lien  Les lèvres tremblantes, elle se mit à renifler bruyamment avant de reprendre en regardant les étagères tant faire face au Lord et ses prunelles lui paraissait… douloureux.  


Je sais… Je sais que je que j’ai fait est mal mais… je ne voulais pas les tuer. Damian devait juste avoir peur… et comprendre… qu’il ne pouvait pas fuir sa femme comme ça... Pas après ce qu’il avait dit… Il… il lui mentait… Elle… Je ne voulais pas la voir souffrir…  A cause de lui… Je ne l’aurais pas supporté… Mais je n’ai rien… rien pu contrôler. C’était… trop tard.” s’étrangla t-elle.

Enfouissant de nouveau son visage dans ses mains pour craquer, Lucinda se mit à trembler… Faire face à la vérité… Voyager dans ses souvenirs… Elle avait l’impression que quelque chose la tuait à petit feu de l’intérieur et que rien ne pouvait l’arrêter. Cela lui faisait si mal d’avouer tout ça… Mais le pire… oui le pire était de parler d’Ayzebel et de se rappeler du lien complexe qui les liait. Elle avait été comme une soeur pour elle, une partie de sa vie, et une meilleure amie…  


Je… n’avais pas le droit… de lui faire ça… Pas à elle… Elle était… si importante… pour moi… Cela lui a fait… tellement mal… Alors, elle… elle a touché… à sa mémoire…”  finit-elle par haleter entre deux sanglots avec difficulté...

Le souffle court, Lucinda avait l’impression de se noyer dans ses larmes sans pouvoir y faire quelque chose… Fatiguée, épuisée, éreintée… Elle renvoyait l’image d’une femme perdue, éprouvée par la vie, dont l’âme avait été aspirée par un sort tant elle tanguait à présent sur sa chaise en regardant le vide. C’était fini...  Elle avait tout dit… même si l’envie de répéter inlassablement qu’elle était désolée la rendait folle…  

Alors, elle resta là, sur sa chaise, à attendre son jugement après des aveux qui venaient de franchir la frontière de ses lèvres pour la première fois.

Dim 31 Jan - 20:40
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
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Morghann Earl
Sans se brusquer, sans aller trop vite, il l'observait, elle qui se rétractait dans sa douleur. Une douleur qu'il pouvait comprendre. Il était assurément le plus humain de tous les Earl. Le meurtre était une erreur, un dérapage, un plan qui avait mal fonctionné et qui avait engendré plus de mal que de bien. Un plan qui partait d'une bonne intention initialement et qui avait fini en cauchemar au terme, tant pour Ayzebel, que pour Lucinda. La fin de cette histoire n'avait rien eu du happy-ending et en lui, il s'en trouvait contrarié. Une erreur pouvait causé bien des dommages et c'était ce à quoi les Earls étaient confrontés au quotidien. Il ne pouvait que comprendre sa blessure et n'avait comme conseil que le devoir de poursuivre et de marcher droit. « Je vois. » conclut-il au bout d'une réflexion silencieuse.

« Si elle est chère à votre cœur, peut-être devriez-vous entendre le sien. Vous souffrez. Mais elle souffre également. » Et elle avait suffisamment souffert. Elle avait retenu deux fantômes à ses côtés et son geste aurait pu s'avérer funeste. Retenir des défunts n'est jamais bon. Nombreux étaient ceux qui craquaient et s'attaquaient aux personnes qui ne s'accrochaient que trop à eux pour les laisser partir. Il reprit sa réponse, une voix calme et posée : « Oui, Madame Bayls. Oui, je tiens à une personne si fort au point d'accomplir n'importe quelle folie pour son bonheur... Pour son bonheur. » Et rien que le sien. Le reste n'avait plus d'importance si à Howard il offrait la lune, décrochée des cieux pour la lui apporter. Mais il ne saurait faire passer son propre bonheur avant... Ou s'en trouverait très égoïste. « Votre venue ici n'est pas orienté vers son bonheur. Elle vous a refusé, il y a trois ans, et vous en tremblez. Votre présence ici est égoïste. Vous n'êtes là que pour calmer les contractions insupportables de votre cœur. Mais vous l'oubliez. Vous oubliez sa volonté. Son vœu a été de vous écarter. Comment osez-vous vous offrir le droit de la contrer quand bien même vous dites l'aimer ? »

Il reprit sa marche, rodant autour d'elle, comme un prédateur à l'affût, prêt à mordre. Il voulait la terroriser. Il voulait faire en sorte qu'elle ne s'oppose jamais à lui, jamais à l'ordre qu'il allait lui imposer. Son nom l'y aidait pour beaucoup. Son attitude achèverait le reste. « Je vous interdis formellement de remettre les pieds ici, je vous interdis de la revoir, je vous interdis de la contacter par quelques moyens que ce soit. Elle est loin d'être prête pour affronter cela. » Il posa ses mains sur le dossier de la chaise pour se pencher en avant et lui faire face. « Votre plaie... Ne se pansera pas à ses dépens. Si cela doit se faire, ce sera lorsque je l'aurai décidé, lorsque je l'aurai jugé adéquat. N'essayez surtout pas d'y faire défaut : je la surveille et à présent, je vous surveillerai aussi. Vous n'aurez nulle part où aller pour vous cacher de mes fantômes. Vous avez osé vous présenter ici : assumez-en les conséquences. Tant que vous restiez loin, vous n'étiez pas un danger. Votre venue a été une erreur. Une nouvelle erreur. » appuya-t-il. Il se redressa, se détourna.

« Partez. » Il lia un esprit à ses côtés, qui disparut à la vue... Mais il était toujours là, Morghann le sentait et il suivait Lucinda jusque dans sa propre salle de bain à présent. « Je ne veux plus vous voir. » Avant qu'elle ne s'en aille, il ajouta : « Et prévenez cet homme de votre famille que Last End appartient à ses fondateurs. Mon acquisition est une piqûre de rappel. Il ne voudra pas que nous en arrivions à la punition, lui et tout ceux qui marchent en son sens, n'est-ce pas ? » Question rhétorique, elle n'appelait aucune réponse.

Mar 2 Fév - 20:42
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Morghann Earl l’enfonçait. Encore. Et Encore. Ses mots étaient si vifs et poignants que Lucinda, dans un état pitoyable, ne pouvait les contrer. La situation jouant clairement en sa défaveur après son acte aussi stupide qu’irréfléchi, la Sorcière savait pertinemment qu’elle n’était pas en position pour dire ou faire quoique ce soit. Elle devait subir, et réfléchir ; prendre les claques données afin d’en tirer un enseignement pour avancer.

Alors elle restait là, plantée sur sa chaise, à subir les coups de poignards du Earl… en silence. Figée, autant par la peur que par l’angoisse, elle fixait l’homme de ses prunelles lumineuses en contenant les sanglots qui n’auraient fait que la rendre encore plus minable. Car oui. En cet instant précis, Lucinda Bayls n’avait plus rien de la femme sophistiquée et intelligente qu’elle était. Ravagée, poussée à bout par sa folie, elle avait craqué…  

Ainsi, elle ne fit aucune objection lorsque Morghann lui ordonna de ne plus approcher Ayzebel… et elle ne retint pas non plus l’insistance étrange dont il faisait preuve… Insistance qui… en temps normal, aurait su éveiller sa curiosité…  Mais l’heure n’était pas franchement aux commérages, ni aux analyses subtiles des liens qui pouvaient bien exister entre telle ou telle personne. Non… A présent, Lucinda ne pensait qu’à une chose. Fuir. Fuir loin de cette librairie, d’Ayzebel, de Morghann, et de ces fantômes du passé…  

Alors, lorsque la dernière question du Lord vint claquer à son oreille, la Sorcière baissa la tête, comme pour montrer sa soumission face à cette punition qu’elle venait de prendre… puis, sans dire un mot, elle se leva lentement de sa chaise pour rejoindre la sortie d’un pas lent mais contrôlé. Elle avait joué… Elle avait perdu…

Toutefois.. pouvait-elle considérer que son intervention idiote avait été un échec ?  

Une fois enfermée et en sécurité entre les murs de sa demeure, la Sorcière ne cessa de se poser cette question. Le visage toujours aussi ravagé par l’émotion, le regard hagard, elle resta un moment, face à son miroir, à s’observer mais aussi à ressasser les paroles du Earl...

Ayzebel allait-elle avoir le déclic ?
Morghann avait vu juste en elle, devait-elle continuer ?
Le poids qui pesait sur ses épaules pouvait-il être allégé ?
Etait-ce bien utile de continuer de jouer sur le mensonge ?

Cette voix intérieure qui représentait sa folie lui conseillait toujours de suivre le chemin qu’elle avait choisi après l’accident… Cependant, après cet entretien qui avait viré au drame, cette… fameuse conscience venimeuse ne semblait plus avoir le dessus… A croire que Lucinda commençait à entrevoir une solution face à ce problème qui portait le nom d’Ayzebel Tenak…

Ven 5 Fév - 22:26
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L'heure des retrouvailles | Fin novembre 2015
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