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 INTRIGUE | Duel glacial (Groupe 10)

La Destinée
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La Destinée

Duel Glacial



Informations générales

Groupe : 10
Localisation : Dans la Chambre du Cénacle - huis clos de glace

Introduction


Suite à l'altercation dans la chambre du Cénacle, les deux figures des camps opposés se livrent un duel de sang. Placés en huis-clos par la glace d'Anthony, les deux bellicistes semblent inatteignables. L'avenir de l'envers se joue en ce lieu. Tous les yeux du monde se tournent vers eux.

Objectifs principaux


- Terrasser son ennemi

Objectifs secondaires


- Libre

Tour de jeu


- Pryam Earl
- Anthony Earl



Lun 21 Nov - 11:50
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Pryam Earl
L'étrange sous la normalité : Je suis Sécrétaire Général du Cénacle, patriarche de la famille Earl.
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Devant l'explosion, le patriarche avait développé un bouclier supplémentaire, sorte de sphère protectrice autour de lui. Les poings contre son torse, tête basse, il admettait que ce maudit "Réanimateur" avait au moins réussi sur un point, où lui avait failli: ses alliés n'interféraient pas à ses volontés. Dire que c'était lui, le Lord aux alliés dissidents, que l'on traitait de tyran… L'ignorance et la bêtise aveuglaient la plèbe.
En attendant, il se sentait bien seul. Plus encore qu'à son habitude. Sa prudence l'obligeait à ne pas connaître le plaisir douillet d'un repos au sein d'un appui soit-disant sûr, et il n'était pas assez hypocrite pour se laisser porter par la foule, à l'instar du meurtrier de ce jour. Grayson l'avait interrompu, son assassin n'était pas là, son écuyer favori non plus, et la belle Victoria devait être en sécurité. Lysander devait être au front… Il était seul. Définitivement seul, pour défendre l'Envers.

Les boucliers retenaient le froid, pourtant il le ressentait tout de même, comme un indicateur de la puissance recueillie par son adversaire. Une âme, une divinité ou un pacte… Par la Faucheuse, si Pryam venait à trouver un individu auquel Anthony devait sa puissance, il était prêt à jurer de s'assurer en personne de son sort.
Le Lord porta son regard de nécromant, de sorcier, sur celui qui se prétendait être de sa Lignée. Le beau menteur… Eut-il été de son Sang, jamais ses ancêtres ne l'auraient reconnu. Il n'était pas comme eux. Et il était indigne, si indigne… Face à face, enfin, débarrassé des milliers de plans qu'il avait dû tracer pour se préparer à l'événement, Pryam découvrait l'effet que cela faisait. Ce que lui inspirait vraiment ce Réanimateur. Il n'aurait su mettre de mots là-dessus, lui qui se moquait tant de ses propres sentiments. Etait-ce de la pitié, du dégoût ? De la colère ? Un peu des trois ?

Il n'était plus question de converser. Anthony avait eu des occasions de converser avec lui. Cette guerre et ce sang versé ne visaient pas à obtenir un rendez-vous avec son prétendu père. Il voulait les offrir en spectacle. Il était dommage que le patriarche ait un autre scénario en tête… Un scénario qui différait sensiblement du sien. Il ne le voulait pas mort, non, un martyr serait bien trop offrir aux Anti. Il voulait le terrasser. Priver ses ennemis du charisme de son chef de file. La tête d'Anthony, il la voulait sous sa botte, implorant la pitié, le pardon, devant tous ceux qui l'avaient suivi. Il voulait voir l'abandon et la peine dans leurs yeux. Ainsi seulement il s'estimerait victorieux.

Mais la victoire ne s'offrait pas à la précipitation. Il fallait prendre son temps, laisser mijoter ce cher Anthony Evans. Qu'il aille perdre son énergie comme il le fallait. Non. Comme Pryam le souhaitait. Le patriarche n'eut pas un geste à faire, pas un mot à prononcer. Ses yeux ne quittaient pas le soit-disant Réanimateur, le maintenant prêt à réagir au quart de tour. Mais avant cela, il prit une profonde inspiration.
Alors, peu à peu, de pâles figures se présentèrent autour d'eux. Elles n'évoquaient rien à Pryam. Mais à Anthony, elles devaient rappeler quelques souvenirs, sombres souvenirs, trop lourds pour être maintenus en une âme. Quelques voix se firent entendre, s'arrachant au silence. Des questions, des "pourquoi ?", des larmes, des suppliques murmurés, quelques cris devenus fous à lier. Ils appelaient, imploraient, réclamaient un instant d'attention, de souvenir. L'oubli était une seconde mort bien trop insupportable pour ceux qui subissaient l'injustice d'avoir voulu vivre.

Et Pryam les regardait. Son sourire était savamment caché derrière son habituel masque de marbre. Il attendit, un peu. Une seconde respiration, lente et profonde. Il allait chercher le corps des morts, et leur soif d'existence. Il allait faire marcher ceux qui ne l'auraient dû, par sa magie. Ils étaient plusieurs dizaines, et ils s'avançaient, dans le dos d'Anthony.

Lun 28 Nov - 22:19
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Le silence, voilà ce qui les entourait, l'absence des sons caractéristiques qui peuplaient le reste de la chambre du Cénacle. Il n'y avait rien d'autre que cette espèce de note unique… le silence, oh oui…. Qui pesait sur eux deux. Pourtant, il constata avec une certaine satisfaction que cela ne ressemblait en rien au silence dont se drapaient les Earls à leur discrétion. Coupés du reste du monde et en particulier de ce qui se jouait à l'extérieur, ils n'y avaient plus pour chacun que son vis à vis, son adversaire. Les hauts remparts d'un gel endurant résisteraient à presque tout ce qu'ils pourraient faire, il en avait l'intime certitude. C'était étrange en un sens, pourquoi était-il aussi certain, aussi catégorique, sur la solidité de son œuvre, alors même qu'ils avaient eut au cours de la dernière heure la preuve que des forces toujours plus gargantuesques et absurdes existaient ? Qui lui disait que Pryam ne se transformerait pas lui non plus en Archon ? En fait il n'en savait absolument rien, la possibilité existait sans doute réellement… mais plus réelle encore, il y avait la certitude qui le faisait se tenir là, droit et décidé, face au sorcier. Non, il n'avait pas à craindre que disparaissent ses murailles. En revanche, tout pouvait advenir à l'intérieur de celles-ci, en bien ou en mal. Tout ce qu'il avait maintenant à faire, c'était de mettre à terre cet homme sinistre qui percluait le monde magique depuis trop longtemps.

Autours d'eux, le froid était terrible, il en était certain, et pourtant, lui ne le ressentait pas. Il avait chaud, comme aux beaux jours d'un printemps longtemps attendu. Le froid ne rampait plus sous sa peau. A la place, il semblait sortir de lui et exsuder alentours, pour jouer en sa faveur. Le froid n'était pas son ennemi, c'était son allié… Il en sentait la croissance, comme s'il avait caressait la corolle d'une fleur géante du bout d'un doigt hésitant. Il était capable de dire comment il s'accrochait au bouclier dressé par son géniteur et comme il le rongeait lentement. Déjà il avançait, bien décidé à prendre la main. Mais il semblait que ce petit plaisir lui avait été mouché au vol.S'arrêtant de nouveau, il fronça les sourcils en observant les alentours, d'abord incapable de comprendre les sons, puis, alors que la compréhension s'infiltrait en lui comme une eau lente, il écarquilla les yeux. La peine, la déception et la désillusion vinrent crisper ses traits et assombrir un regard pourtant d'un bleu lumineux. Son cœur se serra douloureusement devant les visages de ses anciens patients, ceux qu'il n'avait pas pu sauver. Ceux qu'il avait tenté d'accompagner jusqu'au bout et pour lesquels il s'était battu parfois au-delà du raisonnable. Leur détresse, même après la mort, le touchait.

« Je voudrais tant pouvoir vous aider... »

Mais il ne pouvait rien faire. Que restait-il à ces âmes parties pour les halls de la mort ? Rien que le repos éternel. Le repos que Pryam venait de leur refuser.

« Vous êtes… cruel… comment pouvez-vous leur faire ça... »

Sa voix était brisée par la peine qu'il éprouvait, lourde et étranglée, comme s'il retenait un sanglot ou un cri de détresse. La déception et l'incompréhension prirent le dessus sur tout le reste. Il ne comprenait absolument pas comment son géniteur pouvait agir ainsi, arracher ces innocents à la mort douce simplement pour le faire souffrir. C'était répugnant. Oh, il devait être satisfait, ça marchait… mais à quelle fosse noire et saumâtre se condamnait-il après le trépas pour de telles exactions ?

« J'espère que l'enfer vous a réservé un cercle spécial…. père »

Il était tant obnubilé par les âmes des défunts qu'il ne vit pas les cadavres approcher et il fallut que l'un d'eux se brise ce qui lui restait de dents sur son bouclier pour qu'il se rende compte de leur présence. Pour autant, il ne chercha pas à s'échapper, les laissant venir. Eux ne pouvaient rien lui faire tant que son bouclier serait actif. Mais voir les visages de ces malheureux morts inutilement de maladies diverses, parfois même magique sans qu'il puisse jamais le leur dire, leur apprendre la cause réelle de leurs décès… oui, ceux-là sapaient son envie de combattre.

« Relachez-les… qu'ont elles commit comme affront envers vous ? Avoir été mes patients, c'est tout ? Relachez-les bon sang, espèce de lâche ! »


Sam 3 Déc - 9:08
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Il souffrait. Le bel Anthony souffrait, la plaie béante de sa faiblesse saignant abondamment. Un bref instant, Pryam regretta d'être le seul à pouvoir ainsi contempler le grand Réanimateur déjà terrassé par un peu d'émotions. Puis il se souvint que le commun des mortels n'avait pas fatalement les mêmes passions que lui, que le peuple aurait été capable de plaindre cette chétive créature, ce menteur éhonté.
Pour l'heure et pour le Seigneur de l'Envers, la voix brisée d'Anthony était jouissive. Oh comme il aurait aimé le voir pleurer, comme l'enfant capricieux qu'il était. Combien de temps pouvait-il tenir ainsi ? Allait-il s'habituer aux suppliques et lamentations de ce qui avait vécu le dernier souffle de leurs vies entre ses doigts ? Ou leur abandonnerait-il l'intégrité de son esprit ? La nécromancie n'avait pas fait de lui son enfant. Il ne pouvait être Earl.

Pryam aurait eu bien des arguments à lui proposer. D'acerbes pensées lui venaient. Il aurait pu siffler à ce pseudo-Réanimateur combien il était stupide de s'échiner à le nommer Père, quand il n'agissait en rien comme un fils, quand l'idée même de l'être devait sans doute le révulser. Son précieux public était absent. Espérait-il réveiller son instinct paternel ? Quelle grossière plaisanterie. Il le connaissait, pourtant, il avait vu son visage se pencher sur lui, ces frêles instants qui avaient précédé les jeux morbides et expériences froides. Il savait qu'invoquer certains sentiments était vain, auprès du Seigneur de l'Envers. Il y avait en temps pour tout; un pour l'expérimentation, un pour les regrets. Un temps pour tendre sa main, et connaître le refus, et un temps pour n'opposer qu'un mur, inébranlable. Aussi inébranlable que le Secret. Il était debout face à lui au nom de l'Envers qu'il protégeait. Comment aurait-il pu se prétendre dirigeant s'il avait abandonné son rôle pour d'aussi basses considérations que son lien souillé avec cet assassin ?
Si Anthony avait véritablement voulu la miséricorde d'un père, c'était une décision prise des années plus tôt qu'il devait revoir.

Qu'il parle, qu'il parle, ce cher Evans ! Le Lord n'était pas prêt à céder à la tentation de lui renvoyer les mots qu'il méritait. Pas maintenant. Il l'écraserait de paroles lorsqu'il l'aurait mis à terre. Sa tête sous sa botte… Par la Faucheuse, cette vision était toujours aussi délicieuse. Et les lèvres closes de Pryam étaient si insolentes à leur façon, et ce visage de marbre pour toute réponse…  D'autres morts vinrent s'ajouter aux fantômes et, lorsqu'il eut fait le tour de ceux liés à Anthony, il ajouta avec soin les autres, les morts pour rien, ceux qui avaient été au mauvais endroit, au mauvais moment, dans le mauvais camp sans l'avoir choisi. Et il laissait à Anthony le soin d'écouter leurs cris éternels, rendus insupportables par l'éternité qui les martyrisait.
Ce si sensible Anthony allait bien finir par craquer. Il allait bien finir par, enfin, l'attaquer. Lui qui n'avait appris à se blottir dans le chant des morts...

Mer 7 Déc - 21:57
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Et le monstre ne bougeait pas, dépourvut de pitié, dépourvue de droiture ou d'altruisme quelconque. Il voyait ces pauvres âmes comme de simples outils dont user pour arriver à ses fins, et tant pis si elles souffraient. Aucune charité en ce cœur pourri par le pouvoir. Aucune compassion. Il le dégoûtait, lui et cet air suffisant et royal comme s'il marchait sur un tapis rouge. La haine envahie sa bouche comme une bile aigre tandis qu'il l'observait à rester là, silencieux et de marbre. Il le haïssait cordialement, et en l'instant, il eut envie d'oublier l'affirmation fait à sa grand-mère. Qu'Annabelle accepte d'aimer encore cet homme, quant bien même il était son fils, était impossible à comprendre à ses yeux. Qu'il soit son fils ou non, il était un monstre, une créature dangereuse et inhumaine à abattre. Qu'il soit du même sang n'entrait plus en ligne de compte, passé une certaine limite, et ne l'avait-il pas largement franchie depuis le temps ? Pryam ne méritait aucune pitié, aucun pardon à présent. Ce qu'il venait de faire était gratuit et innommable, et cela pourrirait totalement ce qui lui restait d'âme. Tremblant de colère et d'indignation, Anthony résolut de ne pas rester sans rien faire. Si lui n'entendait pas raison, si en son cœur putréfié il ne restait aucune forme de respect pour le repos des morts et les tourments humains, alors il l'arrêterait de force.

« Vous êtes un monstre… Et d'aucun s'étonnent encore de voir le monde magique se soulever contre vous… »

Il grinça les prémices d'un rire amer et cynique, sans cesser de l'observer. En son être intime, la petite voix si forte et si déterminée ne cessait de croître et de l'emplir, lui chuchotant des encouragements et nourrissant sa résolution. Il se devait de l'arrêter. C'était lui la gangrène véritable du monde magique. Sans lui, il serait possible de convaincre le reste du Concordat puis d'enfin œuvrer pour l'égalité des traitements au sein de l'Envers. Cet homme était la maladie, le cancer de leurs peuples. Mais il exciserait ce cancer. Il guérirait l'Envers de cette présence empuantie de morgue et de suffisance. Sans tenir compte des morts qui l'entourait il avança lentement, vers lui se dirigeant.

« Je vais vous vaincre, je le dois. Pour le bien de l'Envers, votre règne va s'arrêter et nous guérirons notre monde de la vilenie que vous avez cultivée. Je vous ai laissé une chance de repentir et vous ne l'avez pas saisit. Il n'y en aura pas d'autres »

Non, c'était hors de question. Il ne pourrait jamais y avoir d'autre chance de salut pour ce monstre. Il n'était pas assez bon pour cela, pas assez sot ou illuminé, pas assez naïf. Il le détruirait, si l'autre ne baissait pas les armes. C'était Pryam qui choisissait sa fin après tout, qui voulait mourir pour cette monstruosité qui avait dévoré toute l'humanité de son être. Ce n'était même pas un meurtre en vérité, c'était simplement une purge, un soin pour un corps malade. N'était-il pas médecin à l'origine ? Et bien il allait exercer à nouveau et quant il en aurait finit, il présenterait à tous la noirceur de l'âme de son père. Plus personne ne pourrait lui trouver d'excuses.

« Avez-vous jamais souffert du froid, père ? Avez-vous jamais ressentit cette douleur sourde, s'insinuant en vous, se logeant dans votre chair et vos os, vous alourdissant et compliquant votre souffle, semblant vous engourdir et vous lacérer tout en même temps ? Avez-vous jamais grelotté et tremblé, sentit votre corps se crisper de façon irrépressible en tentant de chasser ce qui se nichait en vous, ce [i]froid|/i]… qui vous ôte lentement votre mobilité, votre vivacité de pensée ? Non je suppose. Vous étiez toujours bien à l'abri dans votre château. Avez-vous jamais questionné mère à ce sujet ? Comment elle avait vécu le froid la première fois qu'elle est sortie nue au jour de Yule ? Non plus, je suppose... »

Il s'interrompit sur une lente et profonde inspiration. Une inspiration contrôlée, comme s'il cherchait à se calmer. Puis, déglutissant, il se redressa de toute sa taille, et il était évident qu'il avait hérité des gènes Sihvonen à cet égard au moins.

« Et bien je vais vous montrer »

La promesse eut pu paraître stupide ou grandiloquente, si ça n'avait été pour la soudaine glaciation alentour. Le froid continuait d'augmenter, rognant la magie comme la pluie rognait la roche, lentement mais sûrement. Le sol se couvrit de gel glissant, sombre mais étincelant tandis que l'air se chargeait de particules glaciales intolérables s'insinuant dans les poumons à chaque souffle. Le froid n'était pas qu'un terme, c'était une réalité presque tangible alentours que l'espace entre eux semblait se solidifier, se vitrifier. Ses yeux s'illuminèrent d'un azure intense alors que les murs eux-mêmes se compactaient, que des stalagmites grandissaient lentement sur le sol et qu'un blizzard hurlant se levait, ombrageux, transformant bientôt les cadavres désarticulés en statues grotesques qui se brisèrent en éclats répugnants.

« Je n'ai pas à faire plus. Je peux attendre. Un an même s'il le faut, avec la bénédiction de Chronos j'y perdrais rien. Votre bouclier ne tiendra pas éternellement face à l'hiver... »


Jeu 8 Déc - 19:44
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Ah, les enfants… Pryam avait-il un jour seulement autant considéré Anthony en enfant qu'en ce jour-là ? Pas son enfant, non. Juste un enfant. Un enfant avec ses utopies, encore éloignées des savoirs adultes qui les brisaient. Un enfant naïf, candide. Un enfant qui aimait les belles histoires, aussi. Les Evans l'avaient assurément laissé s'en abreuver à loisir, des livres, plus ou moins illustrés, des films… De tous ces instants tragiques où les adversaires prenaient le soin d'exposer l'intrigue et les coeurs lors de ce qui pouvait être leur ultime affrontement. Cela se voyait, légèrement.

Non, cela se voyait totalement. Il fallait bien qu'Anthony ait eu une idole, et ç'avait sans doute été un de ces super-héros, asiatique ou américain. L'Anthony de huit ans et demi devait être fier de "l'adulte" qu'il était devenu. Sans doute.
Le Lord, lui, n'en avait que faire. S'il l'avait voulu, il n'aurait eu aucune pitié, aucun sens de l'esthétisme, et aurait purement et simplement coupé la parole du morveux d'un sort bien placé. Ainsi agissait-on dans le monde réel, celui des adultes, ces êtres responsables qui savaient s'occuper de l'Envers, et non des apparences. Pour l'heure, ce n'était pas dans ses objectifs, ni dans ses priorités. Qu'il parle, le "Réanimateur", qu'il parle. Le Seigneur de l'Envers se nourrissait encore de l'image fantasmée de sa victoire à venir. Oh, il l'écoutait, bien sûr, mais ces mots-là ne valaient rien à ces yeux. Ils n'étaient que futile poésie pour esprits sensibles. Sans réelle valeur. Du moins, pas qui puisse valoir un tel discours.

Le froid vint. Pryam le sentit vaguement, comme il ressentait parfois l'hiver, comme une brise fraîche. Il le vit, autour d'eux, comme il semblait s'emparer de chaque fragment de l'air, de chaque fragment du dôme. Le plus évident, néanmoins, restait l'imposante magie qui le composait, sa puissance qui le rendait impérieux. Le froid arrivait en maître d'un royaume qui lui était interdit, où trop souvent on l'enchaînait, le brûlait à l'astre du jour. Ce n'était plus le cas. Libéré, il réclamait sa vengeance, et sa puissance était telle qu'elle érodait le bouclier du Lord. Trop vite à son goût. Ce fou n'avait donc pas menti… Savait-il seulement à quel jeu il jouait ? Le Froid, il ne le connaissait pas. Victoria aurait du maîtriser le froid. Lui… Il était un enfant. Un grand enfant. Avec des jouets trop grands pour lui.
Pour une fois, Pryam l'admit: Anthony n'avait pas tort sur un point. Son bouclier ne tiendrait pas éternellement. Mais était-ce là un souci ? Qu'Anthony s'amuse donc, qu'Anthony s'épuise donc si tel était son souhait. Lord Earl avait mieux à faire que lui tenir compagnie, et s'abîmer ainsi. Il abandonna les fantômes, ne les soutint plus de sa magie. Il joua de cette dernière, et elle le transporta. Le temps de ciller, et son environnement était autre. Le dôme était sagement à ses côtés, ainsi que le froid qui y était enfermé. Son emprise et sa force n'étaient plus. Plus aucune trace. Néanmoins, ce fut avec une moue mécontente que le maître des lieux accueillit une autre constatation: les lieux avaient peut-être été évacués, mais il restait du monde, ici. Des gens qui combattaient… Les pauvres fous. Puisse Anthony avoir pitié de leurs âmes, et parvenir à ne s'en prendre qu'à son véritable ennemi.

Anthony n'allait pas tarder à le rejoindre, par ailleurs. Une fois qu'il aurait compris comment user de ses pouvoirs tous neufs, sans doute. Pryam ouvrit ses sens, guetta autant sa silhouette que son aura. Il armait sa magie, non pour une attaque, mais pour une ferme défense. Il avait vu le froid. Anthony avait eu la bienséance de le prévenir de ce qui l'attendait, et c'était parfait
Toutes ses forces dirigées vers son bouclier, le Lord était prêt. Ceux autour de lui, il s'en moquait. Au sein d'une guerre, mieux valait savoir quels chemins éviter.

Spoiler:

Jeu 15 Déc - 23:13
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Il vit rouge, mais cette fois, il fut incapable de serrer les dents et d'attendre, de se contenir ou de se raisonner. Il voyait rouge, mais voulait voir plus rouge encore. Il voulait voir le rouge de son sang laver les pavés de la chambre du Cénacle. Ce monstre, cet être odieux ne méritait rien mais son comportement dépassait toutes les bornes possibles et imaginables. Concentrant son énergie, il suivit son géniteur hors de la muraille de glace et déboula en glissant sur le piédestal et en manquant tomber par terre. Se reprenant néanmoins en s'appuyant contre l'une des colonnes proches, il darda sur Pryam un regard furieux à l'évidente intention homicide. Autours de lui, le froid s'exsudait comme un lourd soupire, comme une profonde exhalaison venue du fin fond de la terre ou de l'espace, presque tangible autours de la silhouette vibrante d'indignation et de colère. Lentement, la muraille ondoya puis sembla changer de forme, se propageant lentement, grandissant et se tordant comme un être doté de vie, prenant des formes torturées à l'égale des sentiments qui envahissaient le coeur du Réanimateur. Les arrêtes aiguës et les fresques dentelées se dressaient avec cruauté, avec cette silencieuse menace que seul l'hiver le plus profond pouvait invoquer en les âmes humaines, se parant de l'obscurité des nuits profondes et des univers vides et battus par les vents, loin de tout espoir de salut. Les blocs puissants frémissaient pourtant, tremblant sous la colère qui les mutaient et les créaient.

Anthony se dressa à nouveau, sa haute silhouette couronnée des ténèbres polaires alors qu'il l'étrillait de ses prunelles illuminées. « Vous croyez vraiment m'échapper… ? » La voix était rauque, transmise en un feulement brutal. Non, il ne lui échapperait pas. Il se refusait à être ainsi joué et méprisé une fois encore. Il refusait de laisser encore cet être infâme affirmer être le grand seigneur de cette triste fable. Mains tremblantes, il écarta largement les bras, un geste sec, qui propagea davantage encore les vents arctiques alors que la magie entre eux se tordait. L'attaque, pourtant, avait débuté avant même qu'il ne s'exprima, transformant l'oeuf protecteur dans lequel le roi de la magie s'était retranché en une bulle de glace rongée, le souffle pâle et nécrotique rampant sur les parois en une brume maladive qui étendait des doigts fins et squelettiques en des caresses en lesquelles la mort était une promesse. Image de la souffrance causée, de la faute provoquée, raillerie du pouvoir du patriarche peut-être, ou tout simplement essence des interstices planaires échappée, par le Réanimateur appelée et gonflée de ses sentiments et de sa tourmente, comme de celle du reste des créatures présentes. Elles se mouvaient, spectres éthérés, se tordant en d'atroces contorsions, soufflant la bise dans le corps comme dans le cœur. Elles griffaient, elles frappaient, happaient et criaient, le hurlement d'un vent qui rapidement se levait.

Puis le rugissement du Réanimateur alors qu'il se ruait en avant, la main droite ceinte d'une auréole blanc-bleuté dont les entrelacs et la radiance inspiraient tant l'effroi que la lucidité. Il y eut un impact qui projeta tous les êtres présents à terre ; puis un absolut silence, et une étrange immobilité. Quand la poudreuse se dissipa, avec une lenteur semblant calculée, la disparate assemblée pu contempler l'impensable pourtant arrivé : Anthony Evans avait brisé le bouclier de son père détesté. Un long éclat glacé naissait de la main occultée de l'Oublié, trouant la surface magique et protectrice, et s'empalant profondément dans l'épaule de celui qu'elle était destinée à tuer. Le corps tremblait, frissonnant de l'énergie dépensée, et un instant, la vision se troublait alors qu'il haletait, regardant le condamné dans les yeux, à un bras de lui.

« C'est finit »


Mer 28 Déc - 19:06
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Oh, le vilain petit chenapan qu'ils avaient là ! Dire que le Lord l'avait cru fidèle à ses soit-disant idéaux. Quelle ridicule idée. Mais sans doute serait-il le seul à le réaliser, encore. Foutu peuple aveugle qui ne suivait que les vagues odeurs de bons sentiments, et de récompenses. Il n'y avait que les Siens qui avaient les yeux à peu près ouverts... La voix de Titania lui parvint, distante. Il y répondit hâtivement, aussi pragmatique qu'à son habitude: "Protégez les nôtres. Je m'en occuperai dès que j'aurai terminé." Le masque était de marbre, toujours, mais en lui la colère grondait, et le désir de voir Anthony écrasé par sa fureur était un hurlement de son âme. Il avait brisé ce pour quoi il se battait, s'était battu toute sa vie, l'héritage de ses ancêtres. Oh, bien sûr, le Lord s'y était préparé... Mais quelle préparation pouvait annihiler ce ressenti ? C'était bien plus puissant que la force de l'esprit du nécromant. Et surtout: il ne voulait pas mettre de frein à ce désir de souffrance qui incendiait désormais son âme.
Paré d'amer ressentiment autant que de fureur, le patriarche vit le dôme qui s'était voulu son glacial tombeau se tordre, se métamorphoser, et s'étendre. Il expira un souffle qui devint nuage de buée, regrettant d'ores et déjà la chaleur douillette qui habituellement couvait les mortels et humanoïdes de ce lieu. Ses pensées partirent vers ses alliés, inquiètes et troublées, avant de partir vers un allié en particulier. L'ordre fusa. L'ordre insista, plus brutal, pour faire comprendre que ce n'était nullement un caprice, mais bien une nécessité. Voilà qui était fait. Ou du moins, qui avait intérêt à être fait. Sans cela, le Lord se promettait l'identité de celle qui lui servirait de sac de frappe pour apaiser ses nerfs.

Ce trouble quitta le Lord, tandis qu'Anthony s'amusait encore à s'offrir en spectacle. Il parlait... Mais qu'il attaque ! Qu'ils en finissent !
Le voeu fut exaucé, vite regretté, tant il savait se faire détester. Le patriarche connut le froid, comme jamais il ne l'avait connu. Le froid n'était plus le manteau pâle qui faisait briller Last End. Le froid était une bête, vorace et violente, décharnée par la famine, sans âme et sans esprit. Jusqu'au coeur de ses os, le nécromant en sentit la morsure, les griffes. Le froid était devenu une douleur, puissante au point où sa provenance, extérieure ou intérieure à sa chair, devenait difficile à cerner. C'était une brûlure, qui se moquait éperdument des risibles tentatives humains, de tissu, pour s'en protéger.
Le Seigneur de l'Envers connut la souffrance, physique, qui pourtant ne s'approchait que rarement de lui. Sa première défense fut une pensée pour ce qu'il incarnait, pour tous ces êtres à protéger, pour l'honneur de ses ancêtres souillé par cet Oublié. Il ne pouvait tomber. Ce n'était pas admis, pas par les règles qui l'avaient érigé et façonné. Les Grands Hommes ne tombaient pas, si les Leurs n'étaient pas prêts à tomber avec eux.
Le rêgne des Earl n'était pas terminé, et ne se terminerait pas ainsi. Le Seigneur de l'Envers s'apprêtait à renforcer encore son bouclier, dans l'espoir de se prémunir du froid. Anthony n'essayait-il pas de le tuer ainsi ? Non. Le rugissement qu'il émit dessina son plan dans l'esprit de son adversaire, dessina une riposte. Pryam ne maintint de bouclier que ce qui lui était nécessaire.

Une légère esquive, et l'arme se plantait dans son épaule plutôt qu'en sa gorge. Il émit un cri de souffrance qu'il n'avait pas à surjouer. Sa chair était transpercée, il lui semblait que le froid s'engouffrait en lui, plus virulent encore. La poudreuse se dissipa, et avec elle les ombres rougeâtres qui avaient un instant aveuglées le patriarche. Il ne sentait pas son sang couler, son épaule était devenue une zone entièrement vouée à une douleur glaciale. Son regard croisa celui d'Anthony. Il tremblait. Par la faucheuse, il tremblait ! Ce grand gamin était définitivement de ces grands rêveurs qui ne calculaient pas. Il offrait à son père la victoire, sur un plateau d'argent, peut-être même avec quelques sachets de thé en plus.
Le Lord s'apprêtait à s'en réjouir. Anthony prononça deux mots. Deux simples mots, et le Lord sut que le mot "perfection" n'était pas suffisant pour décrire sa situation. Avait-il encore quoi que ce soit à faire, puisqu'Anthony s'occupait de tout ? De s'épuiser, de crier victoire trop tôt... Il ne lui offrit nulle réponse, maintint l'air haineux et maladif que lui avait apportée l'arme de l'hiver en son bras. Il n'allait pas avoir besoin de mot, pas besoin de geste. Juste besoin de rappeler ces infernaux pouvoirs qui étaient désormais siens. Oui, ils étaient là, attendaient comme des fauves en cage. Et il savait pertinemment celui qui mènerait Anthony à sa perte.
La douleur aidait à ne rien laisser paraitre, autant que l'habitude. Nul ne saurait sa jubilation. Pryam libéra le fauve.

Mer 28 Déc - 22:24
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Il l'avait entre ses mains, à cette merci qu'il ne pouvait plus lui donner sans trahir tout ce en quoi il croyait, sans violer jusqu'à la plus petite valeur qu'il revendiquait. Le triomphe lui pendait eu nez, à quelques misérables centimètres de lui. Il lui suffisait en l'instant d'abaisser légèrement le bras, de réunir sa volonté et de la diriger vers le cœur palpitant de son géniteur, et Pryam Earl cesserait de vivre, rejoindrait la puante cave souterraine à laquelle il ne pouvait manquer d'être condamné pour toutes les exactions commises durant son temps sur terre. Ce n'était vraiment que cela, l'affaire ridicule d'un bref instant, et tout serait terminé, car le Cénacle ne manquerait nullement, à ses yeux, de se rendre une fois débarrassé de son détestable tyran. En fin de compte, tous les autres n'étaient que des outils, des pions plus ou moins ménagés dans le grand jeu que le nécromancien avait joué, rien d'autres. Ils n'avaient pas les épaules et la volonté de convoyer les horreurs nées de ce régime totalitaire. De la même façon qu'il n'y avait eut personne pour porter haut la voix des réprouvés avant lui. Pas même Werner n'avait eut ce courage, cette force-là. Cette impulsion. Il avait été le seul, aussi n'était-ce que pure logique, pur destin en un sens, que ce soit lui qui achève le cycle macabre dans lequel la magie était plongée. C'était presque finit, il ne lui restait que si peu à accomplir, un simple geste, un simple battement de cœur approprié suffirait à cette œuvre, qui n'était après tout pas plus compliquée. Loin était le temps où émettre une simple brise, une simple onde télépathique lui avait été douloureux et épuisant, il avait grandit, son cortex atrophié, handicapé, s'était renforcé. Il sentait la magie, l'énergie brillante et froide comme le toucher de l'espace extérieur, qui pulsait dans ses veines, sous sa peau, engourdissant ses doigts et les faisant légèrement trembler. Oui, chuchotait la bise, oui, maintenant. C'était maintenant qu'il devait le faire. Il n'y avait pas à hésiter, cet être ne méritait plus rien d'autre de sa part, même cette mort serait trop luxueuse…

« Trop bonne pour vous  » fit-il d'une voix qu'il ne reconnaissait pas lui-même, une voix qui n'avait rien à voir avec les sentiments qui se bousculaient dans cette enveloppe friable qui était la sienne. Trop friable. Le son était déconcertant en ses aveux, un drapé composé et neutre, presque détaché, affirmant son observation avec ce quelque chose dans le retombé des mots qui prouvait son incapacité consommée à modifier une chose de toute évidence hors de ses capacités. Les mots étaient édictés sans hâte et sans ce halètement qui aurait dû caractériser l'incroyable puissance qu'il venait de brûler. Une preuve qui n'était ni moins ni plus que sa logique fatigue, pourtant absente en totalité, en ces sons évoqués d'un octave plus haut que celui auquel ses cordes vocales l'avait habitué depuis la fin de son adolescence. Mais ce qui le surpris le plus en sa propre émission fut cette faiblesse du souffle, incompréhensible. Toute la salle avait été le témoin de ses mots, pourtant ils n'avaient pas été bien plus haut qu'un banal murmure, un bruissement passager. Le temps s'arrêta un moment, tandis qu'ils se regardaient, enlacés dans cette mortelle étreinte, père et fils réunis sous l'égide de la guerre honnie. Fils, quel triste mot. Ma parenté était tel un vilain petit secret, à la fois mon plus cher désir et ma plus grande frustration, ma plus grande honte… Venait-il de parler à voix haute ? Il ne le savait, l'impression d'une connexion lui restait, d'un discourt plus que d'un monologue. Sa main libre s'éleva, glacée, serre figée par le froid qui en émanait, perçant sans mal les reliquats de bouclier, les dissipant avec nonchalance avant de glisser le dextre contre la gorge de celui qui lui avait permit de voir le jour. Et ce… par deux fois. Son regard se libéra de sa nuit, l'iris sombre elle-même perdant de sa consistance dans l'étoile lointaine et hautaine qui s'allumait en les orbes cérulées.

« La mort est trop bonne pour vous Pryam. Pour ce que vous avez fait. Même moi je dois bien le leur accorder. Je n'ai pas l'imagination de concevoir une peine à la mesure de votre monstruosité. Il va me falloir abandonner toute idée de justice pour ne vous infliger que ce que les besoins animaux du plus grand nombre ressentent à l'heure présente, tâchez de m'en excuser  »

Il pencha légèrement la tête sur le côté, tel un limier à l'affût d'un bruit quelconque, quand bien même sa proie se trouvait déjà entre ses griffes. Mais ce n'était pas suffisant.

« Rien ne sera suffisant. Tant pis. Tant mieux peut-être, une punition adéquate aurait sans doute auguré un monstre semblable pour parvenir à l'avoir inventé. Ou bien peut-être devrais-je simplement accepter de jouer votre jeu et faire appel à quelqu'un, n'importe qui, pouvant effectivement vous infliger pareil tourment. Peut-être devrais-je accepter un autre monstre, pourvu qu'il soit de mon côté, qu'en dites-vous ?  »

Il secoua légèrement la tête, alors que le crochet d'un sourire caustique venait orner ses traits, les complimentant en une inattendue fluidité, le dotant d'une grâce malveillante que ne laissait en rien deviner les froids yeux d'aigue précieuse. Sa prise changea légèrement sur le corps prisonnier du patriarche, alors que le Réanimateur se redressait, haute silhouette au port soudain plus relaxé, élevant sans mal le corps adulte dans les airs, comme s'il ne semblait rien peser. La prise était pourtant choisie pour ne pas étrangler le sorcier, quoi qu'il ne chercha pas un instant à la rendre confortable ou indolore. Il ne mourrait pas d’asphyxie, c'était certain. Quitte à consommer toute cette farce jusqu'au bout, autant lui planter mon essence directement dans le cœur. La pensée expédia un frisson d'anticipation à peine refoulée le long de sa colonne vertébrale. Un bref instant, la gêne et la honte s'éveillèrent, comme des lueurs d'un phare distant dans la nuit océanique. Et comme les nuages sur le front de mer, ils furent très vite balayés, d'un revers de main à la conscience aiguisée. Il ne méritait nullement sa honte ou ses scrupules. Et s'il cédait intérieurement à ce qui avait fait le pervers plaisir de cet homme tout le long de sa vie au moins une fois, personne n'avait à le savoir, il le porterait et l'assumerait en son âme et conscience. Âme… une âme fait mal, une âme alourdit… cette cangue sur mes épaules, l'a-t-il jamais réellement sentit?. Non, cet homme était sec, défait de toute douceur humaine, quoi qu'il tente de proclamer. Trop facile était le jeu de se parer des langes de l'innocent, mais quand venait le moment de le prouver, ses actes hurlaient sa cruauté.

« Je n'ai jamais voulu votre trône, Howard peut bien l'avoir, ou Morghann, ou même Werner pour ce que j'en ai à faire. Je ne suis pas un souverain, je ne le serais jamais. Ce que je voulais, c'était votre nom. Je l'ai revendiqué ce soir, et peu m'importe que l'on me croit ou non, je l'ai hurlé à la face de l'Envers, ce que je rêvais de faire depuis mes plus jeunes années. Ma satisfaction personnelle me suffit bien assez, ainsi que la certitude que jamais plu vous ne viendrez hanter le monde magique… Il est libre de vous ce soir, et je ferais en sorte qu'il le reste, par tous les moyens possibles  »

Le sourire joua sur ses lippes, tremblant, semblant contenir un rire de bonne humeur, qui réussit tout de même à s'échapper en gagnant ses yeux, les faisant pétiller avec une malice détachée, de celle d'un homme qui voit se jouer une tragédie acide et préfère l'admirer que s'en lamenter. Sa voix portait toujours cette note haute et étrangère qu'il n'arrivait pas à expliquer, mais qui semblait ralentir le tambourinement de son cœur éprouvé et lui faire gagner ce rythme tranquille auquel il était habitué. Pourtant, beaucoup se jouait dans les mécanismes de sa pensée, et une sueur froide perla de son échine, un tremblement dans l'arc des épaules alors qu'il le contemplait toujours, l'empêchant d'user de ses dons pour l'attaquer. Une migraine cataclysmique pointait le bout de son nez, grattant de l'ongle crochu à ses tempes sans qu'il daigne encore s'en préoccuper, trop concentré qu'il était, et sans doute à fort juste raison. Mieux valait ne pas laisser la vipère lui échapper maintenant.

« Mais je ne peux qu'avouer que je me sens désormais plus proche de vous. Je crois que je comprend le plaisir que vous pouvez consommer à ce genre de rapport de force… tenir… le lien vital d'un être entre vos mains, attendant votre bon vouloir pour se rompre… je crois que je pourrai presque l'apprécier  »

Peut-être l'avait-il déjà fait, d'ailleurs, par le passé... L'idée arrêta un instant son souffle en une tremblante exhalaison, si discrète pourtant que seul son géniteur pu la sentir, faisant s'échouer sur le visage bistre la caresse glaciale de ses entrailles. Il y eut un moment de flottement pendant lequel ils restèrent là, immobiles, s'observant dans les yeux, alors que les prunelles hivernales, si semblables à celles de sa mère, et pourtant si singulières, s'ombraient d'une marque curieuse, qui sur l'instant n'aurait su être déchiffrée. Puis sa poigne s'affirma. Il le regarda lentement avant de se pencher plus près encore, posant les lèvres contre son oreille pour y déposer ses confessions, en sa volonté qu'elles l'accompagne vers le décès.

« Tu essayes de les retourner encore contre moi… les jumeaux ? Tu n'y parviendras pas, je ferais ce qu'il faut pour ça. Si tu savais comme je les ai détesté, quand j'étais enfant, et même adolescent. J'ai haïs leur existence, leur magie, leur lien. J'étais jaloux et en un sens je le suis encore. Je suis jaloux que tu essayes de les récupérer mais pas moi…. Mais penses-tu donc que je te les laisserais ? Je te les prends parce que je les veux avec moi, ils sont mes frères, mais peut-on vraiment me blâmer de vouloir te faire ressentir le même abandon que tu m'as infligé ? C'est un joli bonus à tout cela. Ils étaient tout ce que je voulais. Ils avaient tout ce que je voulais. Je vais tout prendre et tu ne pourras pas m'en empêcher. Peut-être même demanderais-je à l'un d'eux de ramener ton esprit pour quelque temps, un simple écho, juste pour que tu puisses regarder. Tu m'as abandonné, tu m'as torturé, tu m'as humilié… tu m'as détruit et tu ne m'as rien laissé alors que je n'aurai voulu que ton acceptation. Je n'ai pourtant plus qu'une chose que je veux de toi, à présent… et tu vas me la donner tout de suite  »

Il serra, lentement, délicieusement, la sensation de la chair ployant lentement sous ses doigts d'acier était délicieuse et apportait une vague de nostalgie. Une nostalgie qui le figea, puis, en un instant, lui ait lâcher l'homme et reculer…


Mar 3 Jan - 20:32
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Le patriarche n'avait pas souri, mais le coeur y était. Ah le beau comédien ! La mort, trop bonne pour lui… Des palabres, qui n'auraient pu parler qu'à un public ignare. Le Lord savait exactement ce qui retenait Anthony de le tuer. Une idée plus simple, plus égoïste: sa propre conservation. Anthony savait que la mort du corps royal ne serait celle de son âme, vouée à transiter dans le corps de son assassin. L'âme de ce dernier ? Un détail. N'était-il pas plus important de conserver l'existence d'un être plus pertinent et indispensable à ce monde ? Celui qui protégeait l'Envers, face à celui qui le déchirait ?

Les iris d'obsidienne du Lord restaient accrochées à cet enfant qui, de toute évidence, ne devait pas même savoir ce qu'il voulait réellement faire en ces lieux, en cette situation. Il était là, l'Homme que ses ennemis avaient choisi de suivre: il était là, et il ne savait pas même que faire de ce symbole qu'il avait promis d'écarter. Le peuple était-il donc si sot, ou si désespéré ? Il était là, cet enfant, qui enfin révélait l'enjeu véritable de cette pseudo-guerre, de ces vains morts. Vouloir le nom des Earl, quand bien même il les exécrait. Par quelle réflexion tordue l'Oublié s'était-il imaginé que de tels tourments lui donneraient enfin le nom tant désiré ? La logique voulait qu'en ce genre de situation, on cherchât à se faire apprécier de celui qui pouvait lui offrir le trésor tant envié. Comment, par les damnés, les Evans avaient-ils éduqué ce grand garçon ?

Les doigts s'enfoncèrent dans sa chair, Pryam ne broncha pas. Les doigts se retirèrent de sa chair, Pryam eut un sourire satisfait. L'image demeura brève, néanmoins, peut-être uniquement visible par ce cher Anthony. Le Réanimateur reculait. Son bourreau se moquait de savoir pourquoi. Il se jeta sur lui, le prit à la gorge, de son bras qui n'avait été malmené, de sa magie soigneusement conservé. Il tordit le cou de cet enfant tant aimé, vers la scène autour d'eux. Son cri ne tordit pas les traits de son visage, mais sa colère fendait les airs comme le venin d'un serpent.

"- Regarde-les ! Regarde-les, 'Réanimateur !' " Mépris. Ce soit-disant être humain qu'il tenait entre ses doigts était le fruit d'un mélange sordide d'orgueil, d'égoïsme et de stupidité. Pour cela, aux yeux du patriarche, il ne valait rien. Plus intéressante était la fange du marché des trolls. "Regarde le nom que tu envies, et regarde ta vengeance ! Elle est dans le sang de l'Envers, des dieux et des sorciers !" Il concentra son énergie, sa magie, sa puissance, dans sa main et son bras. Lorsque sa chair devint tout juste incapable de contenir autant, il laissa le sort éclater le barrage qui le retenait. Il projeta le visage d'Anthony au sol, de toutes ses forces. N'avait-il pas un bouclier, ce charmant enfant des neiges ? Qu'il éclate, ce bouclier, et avec lui, le joli nez de ce minois qui avait su charmer les ennemis des Earl !

De ce même sort qui avait jeté Anthony à terre, le patriarche l'y maintint. Il avait quelque chose à faire. Voyez cela comme un fantasme non-sexuel. Il y tenait absolument, oh oui, oh que c'était jouissif… Sa botte vint s'appuyer sur la joue du Réanimateur, y appuyer son poids. Alors plus rien ne contint le grand sourire ravi du Seigneur de l'Envers. Là était la place de celui qui avait osé souiller la gloire des ancêtres. Ah, s'il avait pu lui cracher au visage ! Le souci étant que l'éducation ayant fait son oeuvre, Lord Earl n'était pas même sûr de savoir correctement cracher. Qu'à cela ne tienne. Il avait beaucoup, beaucoup plus intéressant à faire.

"- Excuse-toi." Il savait néanmoins la tendance de cet insolent à ne pas obéir tout de suite. Qu'à cela ne tienne, il restait des arguments. Des arguments morts, des patients qui se lamentaient, et qui seraient sans doute ravis de dépenser leur éternité en bonne compagnie. Le maître des Morts les appela à lui, pour les projet, comme on jette quelque cadavre pestérifié, vers l'esprit d'Anthony. N'était-ce pas là une compagnie des plus agréables ? Ces morts seraient toujours là pour lui, pour lui rappeler qui il était, puisqu'il semblait tant y tenir. "Excuse-toi !" L'ordre avait fusé, à nouveau, plus fort, plus impérieux. La voix imposante du patriarche résonnait, dans tout l'amphithéâtre.

Mar 10 Jan - 20:21
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
C’était beaucoup plus que ce que son cœur aurait pu supporter. L’un était son père, l’autre était son frère. S’il n’avait d’autre désir que de leur tendre à chacun une main, les voir s’entre-tuer dépassait ce qu’il pouvait tolérer, son cœur, ses entrailles se tordaient dans une sensation d’agonie. Il aurait voulu rester de marbre, les laisser dans ce combat qui était le leur, se mettre à l’abri, écouter sa raison et son jumeau qui cherchait tant à le protéger. Ne lui avait-il promis d’accepter le fourreau d’Excalibur ? De rester sain et sauf et lui laisser la satisfaction de le savoir toujours à l’abri ? Que faisait-il alors ici, peau glacée par l’hiver qui émanait de son aîné ? N’avait-il hurlé la négation amère ? « Père ! Cessez ! »

Genoux à terre, il repoussait le pied monstrueux de son père avec force de magie en soutien. S’il avait eu du mal à déglutir quand Pryam lui avait avoué les tortures qu’il avait infligées à Anthony, les voir là, sous ses yeux, dans cette dimension si réelle qu’elles étaient insoutenables, ne lui permettait pas de pouvoir simplement les accepter. Morghann prit le visage ensanglanté de son frère entre ses mains et il sentait très nettement ses doigts brûler au contact si froid de sa peau. La douleur saisissait ses nerfs et devenait lancinante dans ses bras sans qu’il ne parvienne à le relâcher. « Cesse cela ! Je ne sais pas ce que tu fais, mais ça ne va pas du tout. Tu es en train de tout détruire ! » Le raisonner ? Le pouvait-il encore ? Anthony avait-il encore la moindre emprise sur cette âme-énergie qu’il consommait et qui le consumait dans un même temps ?

L’une de ses mains glissait à son col qu’il saisissait rudement, la traînée de sang qu’il avait laissée sur la joue d’Anthony lui témoignait que ses paumes de main avaient pris cher. « Mon frère, calme toi, tu vas tous nous tuer... » Ça n’était pas démesuré que de le croire eu égard du gel qui entamait sa peau, le brûlait, l’irradiait. Ses mots s’étaient éteint dans une supplique, ses yeux trahissaient la terreur de ce qu’ils voyaient venir comme un évident trépas. Mais son père, dans son combat plein de rage, l’avait-il seulement vu jusqu’alors ?

(RIP Morghann XD)

Mer 11 Jan - 14:36
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Imrinn MacLéod
L'étrange sous la normalité : La Bête du Gévaudan
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Imrinn MacLéod
Quelle était cette folie ?

Le sang battait aux tempes du loup alors qu'il galopait à en perdre haleine. Il ne sentait pas le givre crisser sous ses pattes. Il ne voyait pas le gèle couvrir sa fourrure sombre et la poudrer d'un manteau de mort immaculée. Il ne sentait pas le froid qui nimbait sa gueule d'un châle de buée éphémère et n'entendait plus les cris au delà des couloirs qu'il remontait à toute vitesse. Sa conscience humaine s'effritait à chacune de ses foulées, abattue par l'impensable de la situation qui imprimait sa rétine comme un fer chauffé à blanc. Le patriarche menaçait sa propre descendance. Le père soufflait la vie de ses propres enfants. Le sang d'Imrinn bouillait de colère et d'indignation malgré le linceul hivernal qui drapait la Chambre du Cénacle.

Quand elle vint à franchir son seuil, la créature amassa les postérieurs sous elle et banda les muscles pour effectuer un bond colossal. Sous elle, le dallage se fissura. Galvanisée par son élan, elle n'eut aucun mal à avaler les derniers mètres qui la séparait de sa cible. Ce fut avec la force d'un obus de tank qu'elle percuta le bouclier de Pryam Earl, son hurlement animal vint faire l'écho de sa charge tandis que le sol sous le Lord se brisait et qu'un cratère se formait tant l'impact fut violent. D'un saut plus mesuré, le loup recula, conscient qu'une proximité plus longue lui serait dangereux.

Immense, il se tenait devant Pryam. Massif, il était la Bête du Gévaudan. Ses iris à présent d'ambre rouge brûlaient de cette faim inextinguible propre à ses légendes. Ses crocs se lustraient d'une bave moussé par la rage qui lui étreignait alors le cœur. Poils hérissés, oreilles plaquées en arrière, le monstre se dressait ostensiblement face au Lord. La force de son être suintait depuis ses griffes qui labouraient le marbre comme du papier, jusqu'aux muscles qui tremblaient sous sa fourrure. Il était l'engeance d'un orgueil insensé : il était le bâtard de sorcier et d'Alpha maudit. Ouvrant la gueule, la créature ancra sa position en venant se mettre directement au dessus de Morghann et Anthony, les ombrant de sa haute silhouette.

« - Protéger votre progéniture... RrrRRrr … Contre toute menace... telle est ma promesse... et ainsi je respecterai mon serment même si je dois me dresser face à vous ! »

Les mots sortaient de la gorge animale à grande peine, entrecoupés de grondements inarticulés. La conscience du sorcier vacilla, manqua de s'essouffler mais la voix du jeune Lord, ses appels paniqués et l'odeur de son sang furent comme autant d'ancres lancées à la berge de sa volonté. S'ébrouant, Imrinn hurla avec une colère terrible :

« - Quelle est cette folie !? Par les Dieux... Qu'êtes-vous devenus !? Nous étions jadis les gardiens du Secret, ceux qui veillaient à ce que jamais l'Envers ne soit menacé ! Nous étions la promesse d'une vie meilleure à toutes les âmes et toutes les créatures qui nous avaient désigné !!! C'est cela... Le Cénacle est l'esclave du peuple, non l'inverse ! Nous sommes ses agents, ses débiteurs !!! Il n'existe aucun dirigeant sans son peuple... et sans dirigeant, le peuple ne sait où se rendre ! Tout cela n'est qu'un équilibre, un accord obtenu sur la promesse de nos noms, sur l'honneur de nos serments !!! Notre puissance se doit d'être au service des faibles, car ceci est notre responsabilité ! Nous devions combattre les ennemis de l'extérieur, notamment l'Église, tout en préservant nos cœurs de la corruption d'une arrogance puérile !!! Pryam Earl, comment avez-vous pu sombrer si loin dans l'orgueil et l'égocentrisme !? Comment... avez-vous pu contribuer à la déchéance du Cénacle !? »

Il se massa au dessus des deux enfants, ignorant le gèle qui franchissait enfin la défense rêche de sa fourrure pour mordre sa chair. Il baissa la tête pour couvrir les deux silhouettes au regard d'ébène du patriarche anglais. La haine et le mépris brûlaient dans les orbes d'ambre de la Bête qui continua après avoir brièvement reprit son souffle :

« - Autrement... Répondez-moi : Comment peux-t-on cracher ainsi à l'appel de son propre sang, de sa propre chair !? Anthony devrait être le plus précieux de vos fils... »

Il gronda sourdement.

« - Jadis nous chérissions ces enfants dépourvus de magie ! Leur espérance de vie, leur fragilité... tout cela les rendait si précieux car nous avions conscience que ces pauvres âmes ne nous survivraient pas. Existe-il un chagrin plus grand pour un père que d'enterrer ses propres enfants... !? Dites moi : Que s'est-il passé pour que vous veniez à renier votre descendance !? Ne voyez-vous pas ce que votre arrogance à provoqué !!! Ne voyez-vous pas ce que votre aveuglement a créé !? »

Il ferma un instant les yeux, le chagrin poignant son cœur las de tous ces siècles d'existence. Lentement, il se redressa et fit un pas pour se tenir entre le Secrétaire du Cénacle et ses deux fils. Il bomba le poitrail et tonna de sa voix impérieuse :

« - S'en est assez. Au nom des Macléod dont je suis le doyen et en cet instant le seul représentant, j'accuse vos actes d’ingérence  envers le Cénacle et ses principes ! Je demande la révocation de votre titre de Secrétaire Général du Cénacle et l'institution d'un  nouveau vote ! »

L'accusation résonna longuement sur les murs de la Chambre.

(RIP Imrinn ! XD)

Lun 16 Jan - 18:29
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Pryam Earl
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Pryam Earl
Patriarche Earl
Le patriarche sentait son sang bouillir malgré la morsure du froid. Colère, fureur, haine,. Quel autre sentiment était-il censé porter en lui, quand le monde entier paraissait s'acharner à vouloir lui ôter, à vouloir détruire, ce qu'il aimait, ce pour quoi il s'était toujours battu ? Car un Anthony, un fou, un Oublié, avec son armée, c'était une chose. Son propre fils, le sang de son sang, celui qu'il avait porté contre son coeur, c'en était une autre. Il était là, le genou à terre, devant lui, le visage d'Anthony entre ses mains, pâle d'innocence, alors qu'il venait de briser tant la crédibilité qu'il aurait pu avoir en se détachant d'Anthony que l'image d'autorité qu'il aurait aimé imposer.
Et tout l'Envers était ingrat, et tout l'Envers était contre lui. Sots, fats. S'ils s'imaginaient que les mains qui tenaient le pouvoirs l'abandonneraient pour leurs beaux yeux ! Ah qu'ils allaient être déçus ! Car sentant sa plus précieuse possession en danger, Pryam Earl s'y accrochait de plus belle, y plantait ses griffes. L'Envers était à lui, sa régence était sienne, le Cénacle son outil et sa précieuse possession. Ses cauchemars les plus ardents n'imaginaient pas même qu'il en soit séparé. Il aurait détruit chaque créature et chaque dieu de ses propres mains, si cela lui avait davantage assis son pouvoir.

Et ce loup, cette maudite bête, qui glapissait bêtement sa sénilité ! Allaient-ils tous, un à un, venir au-devant de lui, présenter leur traîtrise ?  Cela signifierait alors qu'Anthony était victorieux. Pas besoin de vivre, pour cela. Si ses idées lui survivaient, implantées en l'âme de chacun, et si chacun sujet de l'Envers s'imaginait que le Cénacle n'était plus leur allié… Alors ce grand fou avait gagné. Cela ne serait le cas. Par le feu en lui, le patriarche s'en assurerait. Que nul n'aille s'imaginer un père plus protecteur que lui. Que nul n'aille s'imaginer que la vie était plus aisée pour qui mal y pensait.
Sa main, liée à son épaule valide, se leva. Une force invisible prit Imrinn à la gorge, l'enserrant suffisamment pour ralentir son sang, le soulevant subtilement au-dessus du sol. Un grognement, et des perles de sang quittaient l'épaule du sorcier pour venir flotter là, juste devant les yeux du loup. Bientôt, le sang alentour parut former quelques sphères, qui vinrent autour d'Imrinn, de la même façon. La voix du patriarche, amplifiée par la magie, couvrit les sons alentours, le givre qui, se formant, craquelait sombrement.

"- Voici ce qu'apporte Anthony. Voici ce qu'apportera le bris du Secret, entre ses mains d'utopiste. Est-ce vraiment lui que vous désirez protéger, MacLéod ? Alors prenez le soin de compter nos morts." Le sang parut se projeter sur Imrinn, éclaboussant sa fourrure, imprégnant ses yeux… Jusqu'au coeur de la rétine, à vrai dire. Oh, le loup pourrait ciller, autant qu'il le voudrait. Toujours il verrait le sang perdu pour l'Envers. "Dressez-vous encore face au Cénacle, face à l'Envers, et je vous évincerai. Restez fidèle à l'Envers, et je vous protèg-ÉCARTEZ-VOUS !"

Il avait senti la magie alentour, depuis un moment. Il savait que l'heure était venue, qu'ils n'avaient plus le temps de parler. Sa magie projeta avec soin Imrinn plus loin, ainsi que tous les êtres autour d'Anthony, sur un bon périmètre. Quand au fou qui avait voulu s'agenouiller près d'Anthony, il le prit dans ses bras, nonobstant la douleur qui l'irradia, et le maintint contre lui, le protégeant de son corps et du bouclier de toute son énergie, tandis qu'il tournait le dos à leur destin.

(RIP tout le monde =D)

Mar 17 Jan - 21:15
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Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
Tell me More : Humain détenteur du secret
PROFESSION : Anciennement professeur d'université de médecine
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Anthony Earl

Il avait été sonné à l'impact magique, ayant trop baissé sa garde pour parvenir à se protéger à temps, et peut-être n'en avait-il cure également. Comme il ne semblait pas avoir entendu quoi que ce soit des paroles de Pryam Earl, trop occupé à regarder… autre chose, trop occupé à regarder… en lui. Plus rien n'avait d'importance, en dehors de l'infâme et terrifiante réalisation qu'il avait faite et qui l'occupait bien assez pour ne pas vouloir, ou pouvoir, s'occuper de ce qu'il avait conduit jusqu'ici. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, et pourtant il avait l'impression qu'il battait au ralentit. Ses yeux s'ouvraient sur autre chose que la scène de panique devant lui. Les sensations se firent distantes, alors qu'il était projeté au sol, notant le fait avec détachement, l'esprit lointain. Devant lui se tenait une silhouette qu'il connaissait sans connaître, l'observant de cet air détaché et délicatement amusé et réprobateur, le regard d'un père ou d'un mentor devant un enfant turbulent.

Tu ne vas pas te lever ? Tu veux que je t'aide?

Le voulait-il ? Il savait avoir été aidé à présent, jusqu'à cet instant, jusqu'à ce qu'il prenne conscience de ce qui se passait, et ce qu'il avait provoqué sans le vouloir. Pas la guerre, pas la panique, pas le discrédit qui frappait à présent son père… mais lui. Cette silhouette devant lui. Ses pensées étaient lues, il n'en avait pas le moindre doute, en voyant le sourire s'élargir sur les lèvres de l'autre. Et pourtant, il ne parvenait pas à être totalement méfiant à son égard. Le temps sembla s'étirer, puis se contracter violemment. Les gémissements des morts lui parvinrent soudain et lui serrèrent une foie de plus le cœur, alors que des larmes coulaient le long de ses joues, cristallisant rapidement à même une peau devenue glaciale. Non… non pas ces voix, pas eux. Pas encore. Pourquoi faisait-il cela ? Pourquoi s'en prendre à eux alors qu'il l'avait lui, qu'il pouvait se soulager sur lui ?

La nausée lui vint et il hoqueta, mais lorsque Morghann le libéra, ce fut du sang qu'il vomit en grande quantité, sans comprendre d'où il venait. Ainsi, le coup de Pryam l'avait touché à ce point… ? Allait-il mourir tout de suite ? Vacillant, il s'effondra une nouvelle fois, de côté, et se roula en boule, les mains sur les oreilles. Non, pas elles… pas ces voix… La glace alentours se répandit, plus violente, plus cruelle, comme en réponse au besoin de soulagement de son maître, cherchant à empaler les fantômes impalpables. Sanglotant doucement, il n'entendit rien des suppliques de son frère, mais, élevant des yeux rendus fous, en chuchota une lui-même, d'une petite voix d'enfant terrifié par le monstre dans son placard : « S'il te plaît… fait les taire...sauve les…. » Les âmes que son père avait arraché au repos, il fallait les sauver.

Je peux les faire taire moi...

Sur le coup, il l'avait presque oublié. Relevant un regard aveugle à tout le reste, il rata totalement l'intervention d'Imrinn, qui aurait pourtant dû le conforter dans ses positions, et l'emplir d'admiration. Il le rata totalement, trop occupé à mesurer la promesse qu'on lui faisait, et à souffrir… puis, ses lèvres ouvertes et sanguinolentes s'écartèrent et soufflèrent son acceptation. Immédiatement, la force, la puissance, vint l'emplir de nouveau, faisant luire ses yeux et son corps tout entier alors qu'il se relevait, d'abord à genoux, mains aux sol, puis totalement. Son esprit s'engourdissait pourtant à la place de son corps, alors que sa conscience s'élevait et que son âme se fissurait sans que la douleur ne l'atteigne plus. Non, il ne ressentait plus de souffrance, chassant les voix qui martelaient en lui avec autant de calme et de fermeté que de délicatesse.

Fronçant un instant les sourcils, il contempla le sorcier qui lui tournait le dos, accroupit au dessus de Morghann Earl. Un mépris détaché se peignit sur son visage, s'effaçant un moment alors qu'il contemplait les alentours, le loup qui se redressait en secouant la tête… Le parfum de la malédiction lui arracha l'ombre d'un sourire caustique, avant qu'il ne prenne enfin la parole, d'une voix multitonale, tout à la fois baryton, basse, alto et soprano, les sons en léger décalé les uns des autres, de sorte que l'ensemble semblait sensiblement tinter ou produire un écho. « Une piètre malédiction que celle-là, vous vous faites vieux, Messire Earl » Secouant un instant la tête, il la releva, inspirant profondément l'air brûlant de gel, écartant les bras, semblant embrasser l'atmosphère.

« Lorsque le frère s'opposera au frère, que le sang des pairs coulera... » récita-t-il, semblant chantonner l'antique texte, tandis que la lueur en ses paumes devenait plus intense, terriblement nocive. L'air fut soudainement saturé de magie, l'air ondoyant de reflets dorés, le Nexus remontant vers celui qui le commandait désormais. Un battement de cœur plus tard, la lueur et le froid devenaient insupportables, se répandant librement avec une cruelle douceur, une implacable détermination. Tous s'effondraient, inconscients…  


Dim 22 Jan - 20:49
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