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 Les sanglots longs des violons | Intrigue libre

Nikolaïs Werner
L'étrange sous la normalité : Réincarné par l'Archange Rémiel, je suis Adolf Hitler. Je suis le possesseur de Longinus.
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Nikolaïs Werner
L’illusion était pour lui la seule manière de quitter le quartier général de l’Ordre de Thulé. Depuis son passage définitif sur liste noire et sa retraite obligée, Nikolaïs n’avait eu d’autre choix que de s’y plier, en attendant l’heure prochaine de la bataille. La lourde cape habillait son dos et l’ample capuche rabattue sur sa tête lui assurait un anonymat dans le labyrinthe de ruelles qui composaient la marché des Trolls. A sa main, une canne qui lui donnait des allures d’un insignifiant infirme. Ainsi avait-il acquis les derniers préparatifs de la bataille, délaissant à ses hommes de Thulé, le soin de les reconduire au QG. Nulle emplette pourtant, ce matin-là, quand la foule amassée de la communauté de l’Envers s’était figée comme si le jugement dernier venait de sonner. Comme s’il était l’heure et que personne ne pourrait y échapper. Les chuchotis parcourraient la foule et les brides de ce qu’il percevait lui faisaient froid dans le dos et le terrorisait. Entre ce peuple, il se frayait un chemin jusqu’au sujet de leur attention. La crainte prenait forme en son ventre, une boule terrible qui aurait pu l’engourdir et le figer comme les autres s’il n’était mu par l’attachement porté à la déesse, par le désir qui serait déçu de la savoir épargnée de ce massacre. Son cœur s’était mis à battre plus promptement, son attention exacerbée, sa crainte virait à un rouge saturé.

A mesure qu’il approchait, il se faisait moins tendre auprès de ces imbéciles plantés sur place, immobiles et entravant sa pénible avancée vers l’objet de son désarroi. Ses hommes sur les talons comprirent rapidement l’objectif de leur dirigeant, entamant le travail plus proprement que si Nikolaïs avait dû le faire de lui-même. Sa violence s’alimentait de son courroux et lorsqu’enfin il parvint au cercle le plus proche de la scène, entrant dans l’espace vide que personne n’osait violer à l’exception d’un qu’on nommait le Réanimateur, ses jambes se bloquèrent. Ses prunelles d’un vert trépassé la fixaient, elle. Sa mère, sa liée, sa divinité tutélaire. Son esprit explosa à la violence de sa colère, il entrouvrait les lèvres, mâchoire tombante. Sa main se serra sur la canne, à s’en faire blanchir les jointures alors que la fontaine se fissura lentement, l’eau s’échappant pour laver le sol de l’affront, dans un craquement de pierre, long, menaçant… Et qui pourtant n’explosait en mille éclats, comme une rage contenue. Il referma la bouche et ses mâchoires vinrent se serrer l’une contre l’autre. Il n’avait pas pris les médicaments destinés à se calmer… Il ne pouvait compter que sur lui-même et sa force mentale pour ne pas transformer ce fortuit rassemblement en une marre de sang. La tension était palpable, il ferma les yeux, offensé par l’ingratitude avec laquelle Hécate avait été traitée. Salie, traînée dans la boue. L’opprobre était violente et il n’avait même pas besoin d’être paranoïaque pour savoir qu’il était indirectement visé par ce sordide assassinat. Ils savaient. Ils avaient appris.

Nikolaïs ferma les yeux et à l’abri des regards, sous la capuche, ses larmes quittèrent silencieusement ses prunelles pour se noyer le long de ses joues. La haine, le chaos ne faiblirent pour autant. L’illusion qui l’habillait se décomposa en un millier de carrés de lumière déformée, corrompue, distordue. Ces mêmes carrés tels des pixels grandeur nature qui noircissaient et s’envolaient, laissant de lui un visage découvert, un homme soigné et bellement habillé en ce milieu putride, malodorant. Son expression, était dure, fermée, il fulminait et se contenait intérieurement, formant le cœur grondant. L’ébène terrible de la Lance s’était révélé, le métal de la lame se faisait menace sourde. Ils doutaient qu’il puisse posséder Longinus ? Et bien soit ! Tous sauraient ! Les carrés de lumière réfractée ondoyèrent comme un nuage brumeux vers la déité vénérée, l’habillant d’une robe de ténèbres vaporeuses à l’image de ces sculptures grecques. Sa peau se parait d’un éclat de pureté, dissimulant la boue et le sang. Les perles de larmes quittèrent les joues du fils, s’envolant à leur tour pour offrir à son adoration les plus beaux bijoux, les plus précieuses pierreries jamais matérialisées par l’homme : l’amour sincère. Alors qu’il ouvrait les yeux, la salissure honteuse avait disparu de sa mère. Ça n’était qu’une illusion, la façade de ce qu’elle méritait à ses yeux. Il avait rêvé cette robe, ces bijoux, ces boucles impeccables. Il les avait rêvé sans jamais espérer qu’ils ne deviennent son linge mortuaire.

La foule se crispait à la vue des deux fugitifs et s’indignait devant le meurtre éhonté. Les sanglots longs des violons de l’automne blessaient son cœur d’une langueur monotone… N’était-ce alors le signal des alliés prononcé pour sa destruction jadis, et qui aujourd’hui faisait brûler son âme d’une révolte plus cruelle encore. Tout suffocant, et blême, il se souvenait des temps passé où le paganisme avait été assassiné laissant au sol le cadavre d’une feuille morte. Ses lèvres s’entrouvrirent à nouveau, difficilement, laissant passer l’air pour s’écrier une prière à la gloire de La Toute Terrifiante, du grec ancien, haché par son accent guttural et sa douleur, voix grave aux tremblements faits de souffrance. Plus ses larmes coulaient et plus elles disparaissaient par magie pour que le cou, les mains et les cheveux de sa mère soient comblés. Sa voix s’éteignit, un instant, pour qu’il serre les mâchoires. Contenir sa colère… Il avait l’air d’une bombe prête à exploser, qui se contenait et il relevait la tête, fier et fort. Il avait si mal mais refusait de ployer, refusait de céder à leurs actions sournoises : « J’ai cru… J’ai tant cru que les seuls ennemis de l’Envers seraient le Vatican. Mais l’Histoire ne m’a rien appris pour voir répéter les mêmes traîtrises. » Il parlait à ses hommes, le regard vide, mais il était parfaitement audible à qui voudrait bien l’entendre dans sa proximité. « La même gangrène. La même honte. Ils ne sont pas différents… Ils n’ont pas mûri. Des noms changés et les mains plus sales encore que celles de leurs ancêtres. »


Information HRP : Ce RP a lieu en parallèle de celui du Réanimateur. La scène se déroule en un même lieu et un même temps, mais avec des axes différents. Pour l'exercice, vous allez intégrer les éléments et événements du second RP dans celui-ci, et vice-versa, tout en vous concentrant sur les événements singuliers de celui-ci. Par exemple, l'offrande des vêtements d'illusions et la prière de Nikolaïs vont être vus et entendus dans les deux RP, mais seuls les personnes à la proximité de Nikolaïs peuvent entendre les propos qu'il tient en fin de post RP. Bon jeu ♥

Mar 16 Aoû - 23:11
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Elis Sihvonen
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Elis Sihvonen
Cachée au sein de la foule, Elis maintenait ses lèvres closes, et son regard rivé sur la déesse, qu'elle entrevoyait par-dessus l'épaule de cet homme qui lui était passé devant. Son coeur était lourd. Nul besoin d'être lié, de près ou de loin, à celle qui devant eux reposait. Elle était un rappel simple, mais douloureux. Les dieux pouvaient tomber, au même titre que les Hommes, sans espérer l'au-delà dont ces derniers bénéficiaient. Ils pouvaient tomber, et plus facilement encore que certains sorciers. Ces êtres à la puissance délitée, ces êtres qui connurent l'adoration et l'abandon, ceux que priaient les Hommes pour que leur faible esprit trouve en eux la force d'affronter ce monde, ces piliers aussi inébranlables et immortels que de parentales figures… Ils pouvaient disparaître. Pourquoi ? Pour rien. C'était du moins l'impression que donnait la scène. Pas un mot, pas un scandale, juste une déesse tombée, dans le sang souillée, comme une vulgaire mortelle.

Elle était un autre rappel, pas moins douloureux. Elle était une figure de femme, aux multiples enfants, qui se voyaient désormais orphelins. Elis devinait que cet homme devant lui, qui lui faisait ses offrandes, comme pour accompagner l'ultime voyage, devait être un de ses fils, un de ses élus. Ressentaient-ils, tous deux, la même chose ? Oh, l'autre n'avait sans doute pas la peur d'Elis de perdre celui qui lui était le plus cher. Il n'avait sans doute pas ce sentiment, ce "encore" qui donnait l'impression que le monde tombait en miettes de sang entre leurs doigts. Mais ressentait-il ce "non" impérieux qui avait traversé Elis, aux premiers instants ? Cette difficulté à envisager que les lois qui maintenait l'univers de façon cohérente puissent tolérer le départ d'une mère ? Ce refus ferme, sincère et franc, du fond de l'âme, de reconnaître et d'accepter que ce soit possible ? Avait-il ce sentiment d'injustice ? Et celui de la peine, celles qu'aucun mot ne consolait ? C'était la peine du "jamais plus", des beaux souvenirs qui se scellaient, devenaient inaccessibles au futur. La page se tournait, les rêves s'éteignaient, les convictions mourraient.

Elis peinait à s'infliger la scène sans songer à sa mère. Elle peinait à songer à sa mère, à pâle visage, à son sourire et es manières, sans songer ensuite à sa mort. Elle peinait à songer à la mort sans transposer sa peur sur sa divinité. Ses mains se joignirent sur son coeur et, les yeux fermés, tête baissée, elle pria pour Loki, pour qu'il ne lui arrive rien, qu'il prenne soin de lui, et fasse attention. Au bout de sa prière, quand les larmes glissèrent du bord e sa joue, la voix de l'orphelin se fit entendre. Tant de colère… Et le mot "Vatican". Ce mot honni qui ravivait la haine de la cadette des Sihvonen, ce mot sur lequel elle crachait, qui à lui seul représentait son chagrin, son envie de protéger, son envie d'en découdre. Ce fut ce mot qui l'éveilla à nouveau et, délicatement, la poussa à agir. Elle espérait que le seul geste de s'approcher, le seul son de sa voix suffiraient à se faire remarquer de cet homme. Le reste, elle s'en moquait. Par ailleurs, elle ne fit pas porter sa voix au-delà de lui.

"- Ne tombons pas dans le piège. Il est aisé de se tourner vers un prétendu ennemi pour laisser le véritable nous attaquer dans le dos. Le Vatican ne demande sans doute que cela." Malgré sa bonne taille de Sihvonen, la présence d'Elis restait petite, à côté de cet homme si charismatique. Elle serait volontiers passée pour une écuyère, enveloppée dans cette cape sombre qu'elle revêtait pour ne pas imbiber ses habits de l'odeur des trolls. Sa capuche rabattue sur sa tête, protégeant ses cheveux, ne laissait entrevoir que ses lèvres, et le bout de son nez. Peut-être une part de ses larmes également. Mais ces dernières étaient bien plus visibles dans cette espèce de pâleur dans sa voix. "Plus que jamais, les dieux ont besoin de nous, et de notre soutien. N'y a-t-il pas un membre de sa famille vers lequel votre divinité aurait aimé vous voir vous tourner…?"

Mer 24 Aoû - 22:02
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Nikolaïs Werner
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Nikolaïs Werner
La voix, dans son dos, le surprit. Non pas qu’il ne l’ai pas vue, mais parce qu’elle n’était pas celle de l’un de ses hommes de l’Ordre de Thulé. Une Sihvonen de surcroît. Il l’observait, par dessus son épaule, ce nez, ces lèvres étaient bien ceux de cette famille mais ces larmes. Les alliés des Earls ne pleureraient pas les victimes des nécromanciens. Pourquoi était-ce différent ? Irrité au plus profond de lui-même, il aurait voulu envoyer valser même les douces paroles de la sorcière. Des paroles qui, malgré la jeunesse de son hôte, étaient emprunts d’une sagesse singulière et vivace. Des paroles pleines de sens mais Nikolaïs n’était pas dans un état d’esprit pour les accepter. Il se retourna vers elle et lui saisit le menton pour l’observer. Sa poigne était ferme, dure, rien qu’une personne ayant grandi parmi les viking ne puisse avoir l’habitude. Il sentait les larmes sous la pulpe de ses doigts et dans les traits de son visage vit un prénom et un nom, une divinité sous-jacente. Nikolaïs savait beaucoup de choses, avait appris beaucoup de nom avant de poser ses valises à Last End. S’il avait relevé son visage pour la reconnaître, il n’avait toutefois pas exposé ce faciès à tous. Austar l’aurait tailladé de toucher de la sorte son enfant. Et à coups de hache bien entendu. « Comment remplace-t-on une mère ? Comment reconstruit-on des liens qui se sont irrémédiablement tissés et ont été arrachés de façon aussi brutale et lâche ? » La question n’était pas anodine. Nikolaïs savait parfaitement qu’Austar était veuf. La demande n’en était que plus violente et brutale, à l’image de sa propre douleur. « Comment peut-on ne pas s’insurger contre les monstres qui commettent un tel acte ? Avez-vous pardonné… ? » Sa main tremblait, se serrait sur la mâchoire. S’il continuait ainsi, il risquait de la lui briser. Un élan de maîtrise de soit, il la relâchait, le regard pas moins vindicatif pour autant, mordant, à l’affût tel un serpent.

« Si Loki venait à tomber, vous contenteriez-vous simplement de vous tourner vers Thor ou Odin ? N’y aurait-il pas, en vous, en votre nature, une incohérence dérangeante ? L’allégeance n’est pas une variable qui peut être remplacée. Elle s’impose comme une évidence et tout le reste serait une erreur. Elle était les ténèbres et les ténèbres m’ont depuis longtemps englouti. J’ai versé le sang qui était nécessaire pour eux. » Il serra ses mâchoires l’une contre l’autre, avec une telle ardeur. Il inspirait difficilement et les larmes qui coulaient sur ses joues. « Je n’oublie pas mon ennemi. C’est eux qui l’ont oublié... » Sa voix passa de murmure à cri envers la foule : « C’est eux qui l’ont oublié ! C’est eux qui organisent notre entre-tuerie ! C’est eux qui déclenchent la tension, la révolte sous-jacente à leur hégémonie sordide ! Entendez-moi, sorciers qui vous croyez à l’abri, bien au chaud pendant que vos divinités périssent ! Vous qui les regardez agoniser en vous disant que ça n’a aucune influence sur vos pouvoirs ! Que vous pouvez rester sur votre piédestal, là-haut, tout en haut, intouchables ! Voyez comme vous êtes faibles ! Voyez comme vous n’êtes rien ! » Il le sentait dans ses veines, la magie disparue. « Un pacte me liait à Hécate. Son trépas a emporté les pouvoirs qu’elle me concédait ! Voyez Sihvonen, Von Schwazwald, MacLéod, Amasis… Oh comme vous pourrez tomber si bas… Oh si bas… Châtié pour votre insouciance et votre frivolité, votre désintérêt monstrueux, votre hypocrisie. Vous qui croyez fuir le joug des Dieux… Oh voyez comme dans leur mort ils peuvent vous offrir le coup de grâce ! » La rage perlait dans ses paroles, la haine et la violence… Mais aussi et surtout la douleur. La nouvelle se rependrait comme une trainée de poudre...

Sam 3 Sep - 19:08
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Elis Sihvonen
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Elis Sihvonen
La main put venir sur son menton sans qu'elle ne bouge, tant elle ne voyait en lui à cet instant qu'un camarade de peine. Son avis changea néanmoins bien vite. Une étincelle de rage passa dans son regard, comme un éclair. La jeune femme appréciait fort peu qu'on lui rende des paroles pour une fois altruiste par un couteau remué dans la plaie. Cet homme la connaissait, et usait de ces connaissances pour la blesser. Qu'il ne soit pas surpris si sa réaction était à la hauteur.
Bien sûr qu'elle avait elle aussi posé ces questions, et nul doute qu'elle les aurait crachées au visage de quiconque aurait voulu la consoler. Au nom de cela, elle ne pouvait néanmoins tolérer que d'autres la malmènent. Elle revit, malgré elle, les instants passés seule, dans sa chambre, blottie près d'une bougie, les joues humides, laissant passer la peine, songeant tous ces mots qui ne prenaient de sens qu'en ces instants. Quand reviendrait-elle ? Quand se reverraient-elles ? Pourquoi elle ? Pour effrayer Austar ? Idiots du Vatican ! Rien n'effrayait Austar, rien. Ils auraient dû le savoir. Mais leurs têtes devaient être bien trop emplies de ce fameux dieu unique capable de prendre toute la place. Elis revoyait, malgré elle, les dernières images de sa mère, celles qui n'auraient pas dû appartenir à sa mémoire, le jour où ses funestes hommages avaient été rendus. Le coup porté par Nikolaïs ne pouvait qu'attendre sa cible. Qui était-il, pour infliger une deuxième fois le malheur à celle qui aurait pu être de son côté ?

Nul ne remplaçait une mère, et il n'était pas question de cela. Il était question d'honorer ce que l'on avait aimé. Cet idiot à l'accent germanique le comprendrait sans doute plus tard. Elis ne prit pas la peine de répondre à ses premières questions, se contentant de ce regard sombre lancé par ses yeux clairs. Du reste… Elle faisait confiance aux sbires de Pryam pour lui expliquer comment ne pas s'insurger contre les monstres du Cénacle. S'il tenait à la vie de chacun, ils avaient besoin de cette entité. Ils avaient besoin de pouvoir la modeler, pour qu'elle ne soit plus ennemie des dieux, mais protectrice. Une utopie de grand rêveur, une utopie qu'Elis n'aurait le temps de rendre réelle avait d'être devenue immortelle. En attendant, elle comptait bien sur les autres amis des dieux, ceux qui, davantage, avaient l'étoffe des héros.

Sa mâchoire fut enfin libérée des doigts sales de cet homme. Si Loki venait à tomber, une partie d'elle tomberait également. Un préambule à la mort. Bien sûr, elle se tournerait vers Thor, ou Odin. Bien sûr, cela demanderait du temps, et en rien ils ne sauraient ne serait-ce qu'imiter le dieu filou. Mais ce ne serait pas là ce qu'elle leur demanderait. Elle n'était pas une simple chevalière, elle était une alliée qui pouvait trouver tout son intérêt, bien utilisée. Si pour l'heure, son jeune âge ne permettait pas encore de le réaliser pleinement, elle espérait que le temps ferait son oeuvre.
Le voilà, l'Etranger, qui se tournait à nouveau vers la foule. Avait-il tant besoin d'elle ? Comment Hécate avait-elle pu choisir au nom des ténèbres un homme qui avait tant besoin de lumière ? À moins que ce ne soit l'effet de sa mort ? Brr. Elis ne préférait même pas s'imaginer avec l'obligation de dire sans cesse la vérité. Le mensonge, c'était l'oeuvre de sa vie ! Il allait vraiment falloir choyer Loki, pour que jamais l'hérésie de sa mort n'advienne.

Nikolaïs parvint néanmoins à capter l'intérêt de la sorcière par la suite de ses mots. Oh… Alors les pouvoirs des sorciers disparaissaient quand leurs divinités tutélaires mouraient ? Ce fut plus fort qu'elle: Elis eut un petit rire. Amusée, et ravie. Enfin ! Voilà qui allait peut-être faire réfléchir ces égoïstes de politiciens ! Ah, il était bon, le bougre. Et si, au final, c'était lui, le fameux héros qui protégerait les dieux ? Elis attendit sagement qu'il ait terminé, ou qu'il se tourne à nouveau vers elle, pour murmurer:

"- Je doute qu'Austar Sihvonen ait pu oublier ses véritables ennemis. Mais puisse le Cénacle vous entendre." Quoi qu'il advienne, elle serait ravie de rapporter à son père la nouvelle. Malgré ses précédentes larmes, elle avait réussi à se montrer provocatrice. Juste assez pour que l'on puisse douter de la nature de ses paroles, sarcasme ou sincérité. Pouvait-elle se permettre une autre attitude, se sachant épiée par les larbins du grand monde ?
Un cri retentit. L'attention d'Elis se porta sur ce dieu qui hurlait au mensonge. S'il disait vrai ou non ? Il eut été possible que tout ne soit que pièce montée. La scène seyait tant au discours anti-secret… Mais en ce cas, où aurait été la véritable Hécate ? Et surtout: pourquoi les divinités n'auraient-elles pas été mises au courant, afin de jouer le jeu ? Celul-là délirait, de toute évidence… Elis en aurait sans doute la confirmation ou non par son père. Son regard revint sur cet Homme, sur l'Etranger. À nouveau, elle parla, sans juger qu'il était nécessaire d'user d'un geste ou d'une voix plus fote: "La survie des dieux… Est-ce là votre but premier ? Ou n'est-ce que la chute du Cénacle ?" Quand elle put constater qu'elle avait étée entendue, Elis ajouta, un ton plus bas: "Que comptez-vous faire si vous obtenez cette dernière ? Cela ne ramènera pas la foi."

Sam 10 Sep - 19:54
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Moïra Ní Éireann
L'étrange sous la normalité : Sous mon masque froid, je suis immortelle. Mes mains si délicates sont plus puissantes qu'elles ne le semblent. La magie m'habite et j'habite la magie.
PROFESSION : Membre du Conseil d'Administration d'un groupe bancaire et directrice du musée des civilisations
Crédits : Diana de Luin-Tinuviel (Deviantart), graph de Meri
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Moïra Ní Éireann
Le murmure avait couru, enfant furtif qui de l’ombre était né, jusqu’à parvenir jusqu’à elle, entrainant sans qu’elle n’y songe ses pas hésitants vers la foule entassée, délaissant sans y prendre garde toute œuvre entreprit plus tôt pour ne plus s’intéresser qu’à cette froide rumeur, qu’à ce souffle glacial qui grimpait le long de ses côtes, s’incrustait dans sa chair, se fondait en elle. Ne laissant qu’un corps coi, qu’un regard chagrin. Cette sensation, là, ce gel qui s’incruste, insidieux, en dépit des lainages qui couvrent le corps. Et celle-ci, qui de la colère fait naitre un ardent brasier dévorant les badauds alentours, les indésirables curieux.
L’endroit n’était pas de ceux qu’elle fréquentait assidûment, mais en ce jour, Moïra n’avait pu faire autrement. Elle avait eu besoin de voir, de croire en ce qui ne semblait qu’odieux mensonge, ignominie sans nom, scandaleux sacrilège. Et les bruissements alentours enflaient, crevaient le silence respectueux qui auraient dû honorer la défunte. Défunte. Oui, c’était ce qu’elle était, la déesse grecque. Hécate, qui de la splendeur hellénique n’était plus qu’une poupée pâle au visage tâché de sang, œuvre macabre qui pour tout cadre n’avait que de la fange. Oh, triste, triste ironie, que celle d’un être porté aux nues terminant son existence dans l’infamie bourbeuse.

Elle releva les yeux, un instant, reniant cette évidence honnie, se détournant des cris et des larmes de ceux qui pleuraient cet être aimé. Un sourire triste, un peu bancal, fleurit sur ses lèvres tandis qu’elle songeait douloureusement à ce qui de certitude s’imposait : les divinités périssaient, s’effondraient comme de simples mortels. Par-delà l’idée même du délitement, il y avait ce fait, sommaire, indéniable, banale presque. Cruel, aussi, surtout. Et Hécate était morte. L’avait-elle aimé ? Non. Haïe ? Pas davantage. Leur première rencontre avait été de celles qui font naitre des braises ardentes, de celles créent étincelles et déplaisir. Les années avaient passé, adoucissant leur rivalité, les rapprochant non comme deux amies mais plutôt ainsi que des collègues s’appréciant. Oui, c’était cela. Elle l’appréciait. L’avait apprécié. Elle, leurs discussions, leurs confrontations ; leurs similitudes et leurs différences. Ce qu’elle était, ce qu’elle représentait. Une ombre du passé, un fragment d’une histoire perdue, comme elle, comme nombre de leurs semblables.

Eclair noir, mouvement décidé et limpide ; le pan de son manteau s’envola doucement tandis que la Mórrígan se détournait, fuyant, pour la première fois peut-être, ce champ de mort et de désolation. Non, elle se refusait à voir dans ce funèbre spectacle l’annonce de sa propre fin ; non, elle ne garderait pas pour tout souvenir de la déité trépassée celui de son agonie achevée. Un artifice, oh, ce n’en était certes pas un ; mais devait-elle demeurer à contempler ce qui n’était source que douleur pour autant ? « Tais-toi, arrête ! Arrête-toi, il suffit, silence ! » Rêvait-elle de crier à celui, non, ceux, qui hurlaient leur désespoir. Que ces cris finissent et que le calme revienne ! Nul ici n’avait besoin d’être témoin de la douleur d’autrui !

Lui, elle le reconnaissait, malgré son agitation, en dépit de son visage souillé de larmes. Il était donc là, à pleurer comme tant d’autres, cet enfant de la Folie. Elle le fixa en silence, écoutant son fiel s’écouler de chacune de ses paroles, contemplant la Souffrance à l’état pur. Quelle singulière vision que celle qu’il offrait ! Un instant, il ressemblait à un insecte que le malheur agitait, se débattant dans un invisible tube de verre qu’elle, scientifique improvisée, pourrait contempler, pour détailler cette facette nouvelle que lors de sa visite elle n’avait pu découvrir. Il pouvait donc aimer, de tout son être ; aimer… à la folie.

-Oh non, cela ne ramènera ni la foi ni le respect que chaque déité pouvait jadis inspirer. Mais de sa douleur il ne fait qu’une arme de plus, dans son aveugle obsession haineuse il cherche encore à justifier ce combat qu’il appelle à mener.

Sa voix douloureusement posée s’adressait à la jeune inconnue qui venait de parler, et pourtant son regard n’était tourné que vers Nikolaïs. Oasis paisible parmi la foule agitée, elle s’était figée, se moquant du lieu, se moquant du lieu ; avec, à la lisière de ses pensées, le souvenir amer de ces yeux éteints.

Mar 20 Sep - 16:45
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Nikolaïs Werner
L'étrange sous la normalité : Réincarné par l'Archange Rémiel, je suis Adolf Hitler. Je suis le possesseur de Longinus.
PROFESSION : Peintre
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Nikolaïs Werner
Les ténèbres le fuyait, lui qui avait déjà perdu la lumière. Quel étendard, quelle paix retrouver quand il était égaré entre deux feux qu’il avait adoré de tout son être ? Quel autre refuge que le Chaos, la Destruction, la perdition ? Quel autre refuge de la folie et la douleur ? Il était un humain. Un homme égaré. L’ancien dictateur fermait les yeux, entendait la foule s’agiter, craindre, répandre la nouvelle qu’il portait. Il inspirait, tâchait de retrouver son calme. Il ne devait pas perdre son sang froid au milieu de la foule. Longinus en main, il aurait fait un massacre et si sa nature Chaotique l’appelait, il était doté d’une raison et d’une force mentale assez solides pour résister à ce sournois appel. Il ouvrit les yeux, les baissa sur la petite Sihvonen qui venait de exprimer, les levant sur il déité à laquelle il avait rendu visite sous peu. Les lèvres fermées, il la regardait avec une intensité dévorante. Il avait été en retard, le jour où il avait été voir Morrigan. Il aurait du se tourner vers elle plus tôt, avant Howard. Elle l’aurait plus aisément recadré dans son combat qu’en étant la tutelle de son rival. Il baissa à nouveau les yeux sur Elis : « Puisse Austar ne jamais oublier autant que moi. » Il se perdait, par sa propre haine, sa propre douleur, la retournait contre les Earls, contre Pryam et sa progéniture plutôt que de la garder maintenue contre le Vatican. En cela Morrigan avait terriblement raison, il ne devait que trop se méfier de lui-même pour ne pas virer de cap. Là était ce qu’attendaient les Anges de lui.

L’un de ses hommes vint au rapport à son oreille, en langue allemande. Les hommes de la section spéciale du Cénacle arrivait sur les lieux. La guerre ne devait pas avoir lieu ici. Il était l’heure pour lui de se retirer. Un geste fluide de la main et il se drapait de noir, le capuche retombait sur sa tête alors qu’il répondait à Elis : « Je mènerai la guerre contre le Vatican et retournerai au Sidh. » Là était sa seule mission en ce monde, la raison de son retour. Le reste n’était que de la haine, ses propres travers humains, son orgueil et ses erreurs. Il releva son regard vers Morrigan, serrant les mâchoires : « Que votre Héros m’y envoie donc lorsqu'il en sera capable. » Tournant les talons, il marcha vers le Réanimateur pour prendre dans ses bras sa mère. Elle aurait des funérailles à sa hauteur, il en faisait serment. « Ils arrivent, retirez-vous. » S’il tenait à la vie. Nikolaïs, oui. Tant que le Vatican existait, il aurait une raison de vivre. Il disparut dans le chaos de la foule, ses hommes avec lui.

Mer 12 Oct - 21:29
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