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 Le lac des cygnes | Aneksi

Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
Tell me More : Humain détenteur du secret
PROFESSION : Anciennement professeur d'université de médecine
Crédits : Michael Fassbender - Avatar par Meri
Messages : 147
Points : 2892
Anthony Earl

Le cours d'eau chantait, allègre et paisible litanie, accompagné par instants d'un flot de vent frais qui faisait ondoyer la futaie et danser les tâches solaires sur le sol de brun et de vert coloré. L'atmosphère ambiante était légère, tranquille et il avait l'impression de se laisser flotter sur un nuage impalpable et confortable, savourant la caresse de la brise sur sa peau glacée. Yeux fermés, installé au pied d'un large tronc multicentenaire, il écoutait simplement la symphonie naturelle qui déroulait sa partition tout autours de lui. Et lui, en spectateur reconnaissant, en profitait pour se décharger un peu du poids qu'il traînait jour après jour comme une cangue de tristesse et de regrets. A lentes inspirations, il se noyait dans le parfum de propreté de la nature, s'imaginant simplement sur une falaise, au milieu de nul part, à observer la fière chute de l'eau d'une cascade sauvage sans s'inquiéter du temps qui passait. Le coin plairait sans doute beaucoup à sa fille. Il était plus dynamique que les alentours de Last-End et plus ensoleillé, même si ici aussi le froid semblait avoir conservé ses quartiers. Après de longues heures à sommeiller dans l'ombre de l'arbre, le Réanimateur se redressa et s'étira, soupirant doucement et s'attardant un instant sur les ondoiements de lumière dans l'eau limpide. S'en approchant finalement à pas comptés, il s'installa à croupetons, tandis la main lentement dans l'espoir de s'immerger les doigts dans le courant paresseux. Mal lui en prit, à quelques centimètres, l'eau prit une teinte blanchâtre, puis commença à se solidifier. Encore quelques battements de cœur, et le bras de rivière était gelé…

Voilà une conclusion qu'il aurait pourtant dû prévoir tant elle était évidente. Et pourtant, une faible lueur d'espoir et de naïveté l'avait étreint, dans ce décor idyllique. Pure stupidité de sa part, un enfantillage, mais il ne pouvait s'en empêcher tant sa soudaine malédiction l’incommodait. Tout acte qui concernait le milieu aqueux de près ou de loin était devenu une épreuve presque impossible à réaliser, à tel point qu'il envisageait très sérieusement d'utiliser les produits hygiéniques pour douches sèches. Baissant la tête en grimaçant, il resta là l'espace d'un instant, le temps de se remettre de la déception, puis se releva dans un léger craquement de genoux. « Aie... » Massant la jonction osseuse pendant quelques secondes, l'approche soudaine de celle qu'il avait invité à le retrouver dans cette campagne verdissante transforma le rictus à ses lippes en sourire satisfait et il lança en se redressant, d'un ton léger et presque détaché : « Dois-tu toujours apparaître quand je me couvre de ridicule ? » Mais en vérité, rien ne vaudrait leur première rencontre, et il ne tentait pas même de l'imiter. Se détournant du cours d'eau, il lui fit face, à elle, dame emplumée, donc la parure de pennes à l'ombrage distingué se dissimulait derrière les traits ivoirins et poudrés d'une infirmière par la nature choyée. Temps égrené tandis que, coi, il l'observait, avant de s'avancer enfin jusqu'à elle, et d'un baisemain la gratifiait, gentleman qu'il était. Ils n'étaient peut-être pas sous les feux mondains d'une quelconque soirée, mais ça ne l'empêchait pas de dégager un petit quelque chose qui lui inspirait des manières dignes d'un nantis voyageant sur le Titanic.

« Comment vas-tu ? » lui demanda-t-il d'une voix douce, l'amusement dansant encore dans l'ombrage de son visage. Et bien quoi ? Il était peut-être un tueur psychopathe aux yeux du monde mais il n'en restait pas moins qu'il avait reçu les bases éducatives en courtoisie. S'intéresser à son bien être était aussi naturel que de respirer, à ses yeux, car après tout n'était-elle pas son alliée ? N'était-ce pas d'ailleurs plus légitime encore, sachant qu'il la faisait se déplacer en ces lieux éloignés ? Non content de pallier à son incivilité, il y trouvait également son compte car si elle n'allait pas bien, il lui faudrait se montrer d'autant plus diplomate et charmeur… Des coups de bec, il en avait déjà reçu une fois et ça faisait plus mal qu'on ne le pensait. « C'est un bel endroit, tu ne penses pas ? Il me plaît, j'ai l'impression de pouvoir oublier mes soucis, ici… Si on omet les quelques traces de passages humains, ce pourrait être un lieu coupé du monde, où une autre dimension, encore préservée. Est-ce que ça ne serait pas fantastique ? » Voix lointaine, rêveuse, regard pensif, plongé dans un ailleurs irraisonné. Nostalgie griffant des traits plus marqués que lors de leur précédente rencontre, plus froids, plus figés. Il semble vieillit et l'amertume s'exsude de son être comme un chant languissant. « J'aimais bien emmener ma fille dans des lieux comme celui-ci… à défaut d'aller à l'étranger, on s'évadait dans la campagne, on s'inventait des histoires fantastiques. Sur l'instant, je me prenais au jeu, et ensuite je regrettais… ça me rappelait ce que je ne pouvais lui révéler…. Je me sentais comme le pire des déchets »

Un soupire sec et sensiblement tremblant, et il s'affaissa légèrement sur lui même, abattu. L'expiration laissa place à un silence mitigé qui dura plusieurs longues minutes avant qu'il ne secoue la tête et ne reprenne, chagrine aspiration lassée à sa voix : « J'aurais aimé pouvoir construire une cabane dans les bois. Tu sais, à la main, moi-même… près d'une montagne, le vieux rêve de gosse » Un léger rire plein de dérision lui échappa « Je ne sais même pas si je serais capable de me débrouiller seul en pleine nature, en fait » Nouveau silence, puis l'ébauche d'une poursuite de sa diatribe, immédiatement étouffée. Une hésitation, sans doute palpable, avant qu'il ne se tourne une fois de plus, le regard terne et désolé, contrition évidente dans sa posture et son entrée. Il en venait enfin à parler de ce qui le préoccupait à l'heure actuelle, après avoir dérivé comme à son habitude sur d'autres sujets. « J'ai merdé, Aneksi. Sur toute la ligne. Et j'ai besoin de toi, vraiment… Tout seul je ne vais pas y arriver. Je peux bien affirmer ce que je veux, jouer les fiers à bras, la vérité reste la même… sans toi, je n'irais pas loin…. Je sais que j'ai l'air d'un gosse qui appelle sa mère, et franchement, je l'assume… Je n'ai pas l’intention de voir mes idéaux… NOS idéaux, mourir simplement parce que je ne peux pas admettre mon incapacité à redresser la barre... » Et il accompagna l'aveu d'un ample mouvement de bras, accueillant critique et réponse comme elles viendraient.

Jeu 14 Juil - 21:50
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Avec lucerne s'évaporait l'obscure houppelande obsidienne, le ciel quittait sa tendre nitescence et les nippes de ses atours nocturne pour la douce danse éternelle des sphères célestes, du nadir au zénith. L'air était clair, frais. Le lieu possédait sa pureté originelle comme peu de chose à présent. Il luisait, lueur dans l'abime éternel, âpre lumière dans la vague inconséquente de créature belligérante. A l'instar des plus belles créations du monde il ne fallait pas les désirer, ni vouloir se les accaparer. La réalité était souvent trop dure à supporter, à appréhender pour un intellect malheureusement souvent quelconque.
Joyaux perdus.
La magie comme cet endroit était des choses qu'il fallait gouter de prime abord avec parcimonie. L'excès de beauté pouvait transcender jusqu'à la mort. Nonobstant, la perfection devait se mériter et ne pas se prendre comme une médication frileuse. La vie était impitoyable, la réalité plus encore. Les plus méritants survivraient, a contrario l'humanité damnée se purifierait de sa plèbe. Il y aura des innocents qui paieront le prix de la vérité, mais quelles actions passées ou présentes pouvaient se targuer de ne pas avoir eu sa part d'innocents lâchés dans les feux sacrificiels d'une cause?
Aucunes.
Juste ou non, l'intérêt n'était pas là. Aneksi ne se targuait pas d'être la voix de la raison, mais celle du retour à l'originel du monde. Elle cherchait l'équilibre, celui du passé, l'époque où chacun pouvait être ce qu'il était et non soumis au totalitarisme d'une dictature. Sombres illuminés, ils étaient atteints du désir de grandeur. Ils se perdaient et leur fin était inéluctable. A toute courbe ascendante il y avait un maximum et inévitablement un minimum, pour avoir atteint le pinacle de leur pouvoir, les sorciers ne pourraient que chuter plus bas que terre, tels les dieux qu'ils eurent raillés depuis des siècles. Ils étaient condamnés, elle le souhaitait et aiderait à cette fin.
Vaste mascarade, c'était un songe dans les délires de la mort qu'ils ouvraient sous leur pas.

Frémissante, ses flancs palpitaient d'anticipation tel l'animal qu'elle était dans les tréfonds de son être. La montée en conscience fut une bénédiction comme une malédiction. Mais, pour l'heure, son esperite vibrait. Le souffle ample et fébrile, auréolé de buée laiteuse, son faciès lunaire aux courbes rondes et douces planait au-dessus du décor l'entourant. Pour impérieuse qu'elle fut, son expression présente s'adoucissait face à la perspective proche qu'elle attendait. A mesure que ses foulées s'abattaient, faisant craquer la neige en écho sourd sous chacune des impulsions de ses pas, ses traits devenaient tendres. Elle voyait, plus loin, le galbe d'Anthony se dessiner. Il ployait en direction de l'eau, geste anodin, pourtant elle aurait dû rester sereine. Mais ce qu'elle vit lui fit froncer les sourcils de mécontentements et sa langue produisit un son s'apparentant à un sifflement sec, en entrant en contact avec ses dents.
Onomatopée, elle était signe d'un déplaisir évident.
Ses ongles longs se crispèrent soudainement sur le morceau de feutrine pendant mollement par-delà son bras. Mâchoires, serrées de façon succincte mais intense, tel un pec voulant se refermer sur l'étreinte de son déplaisir. Pourtant, elle avançait, Aneksi continuait.

Elle arriva jusqu'à se stopper à un simple pas de lui. Rien, dans sa posture, dans son attitude ou dans son expression n'indiquait si elle éprouvait un agacement quelconque face à la manifestation magique faites il y a quelques instants. Elle affichait une mine parfaitement heureuse, de celle pleine de bonhomie que l'on pouvait afficher lorsqu'on nageait dans le confort et la joie la plus profonde. Elle était de miel, l'air sucré et pétillant de malice, alors qu'elle plantait en direction d'Anthony ses mires claires.
Ce n'était comédie aucune qu'elle affichait, ou pas totalement, car son bonheur de le revoir était réel. Cependant, elle ne voulait pas jeter un froid à ces retrouvailles qui sonnait pourtant l'esquisse d'une défaite. Ainsi dans la quiétude où seul les paroles d'Anthony brisait le silence, elle affichait le sourire tendre et plein de fierté que pouvait porter une mère sur son enfant après un temps d'absence. Cet homme était la preuve que les sorciers n'étaient pas qu'obscurité, pourtant il avait tant subi de ce qui aurait dû être ses paires. La métamorphe ne répondait pas aux interrogations de ce dernier, il parlait et elle le laissait faire. Aneksi redécouvrait la personne se tenant face à elle tout en l'écoutant d'une façon aiguë. Ce fut les dernières paroles de celui-ci qui furent les plus déchirantes, cet appel à l'aide montrait sa déchéance. Il n'en pouvait plus et elle le voyait. Son expression se fit moins joyeuse, elle répondait à son appel et le souhaitait ardemment depuis longtemps. La corruption des âmes qu'il utilisait pour pallier à son absence de pouvoir magique le rongeait. Il n'était plus celui qu'elle avait connu par le passé. Les changements physiques étaient déjà profondément marqués et elle s'en inquiétait...
Aussi, vite, elle n'aurait pas cru que ce fut si rapide sur lui... Mais vu le peu de contrôles qu'il semblait avoir, la Métamorphe comprenait.
Son bras libre monta, à l'instar de la main le prolongeant. Paume vers les cieux, ce fut en coupe que la pulpe de ses doigts vint s'apposer contre la courbe de la mâchoire du réanimateur. Son pouce vint caresser la joue, légèrement plus creuse que lors de leur dernière rencontre, elle redessina délicatement le bas du visage de l'oublié.

Tu en auras mis du temps à m'appeler mon cher Anthony. Sa voix veloutée s'était exprimée dans un souffle.

L'éclat compatissant de ses claires agates se mua et devint dur. L'étreinte de ses carpes se durcit sur la chair de l'homme, sans en égratigner le derme.

Assied toi auprès de moi, s'il te plait.

Elle lui indiqua d'un signe du menton une souche se trouvant un peu plus loin. Elle-même s'y dirigea après avoir rompu le contact entre eux. C'était plus du domaine de l'ordre implicite que de la supplique de courtoisie. Elle s'inquiétait pour lui et la créature millénaire voulait discuter. Anthony avait fait suffisamment et l'heure n'était pas venu pour eux de partir pour Last End.
La pointe de ses souliers vernis forma à nouveau des traces dans la poudreuse de ce lieu sauvage, il était magnifique mais était loin de celui de sa naissance. Lentement son corps se ploya pour s'assoir sur la souche de bois, ses mains se croisèrent sur ses genoux.

Tu aurais aîmé le lac où je suis née et où la conscience humaine nous est venue à ma soeur et moi. Il était splendide à l'aune de celui-ci, mais magnifié d'une façon qu'on ne trouve pas à cette époque-ci. L'humanité a retiré beaucoup à la nature avec sa montée au pouvoir. Elle soupira.
Malheureusement, il n'existe plus à présent...
Elle jeta un coup d'oeil appuyé en direction de l'homme.
Comme beaucoup de choses et si nous ne nous agitons pas davantage beaucoup d'êtres et de lieux disparaitrons.
Les carpes ayant caressé légèrement le visage d'Anthony se levèrent à nouveau, se tendant en sa direction en appel.

Oui. Tu as merdé comme tu l'as si bien dit. Oui, tu reviens auprès de moi comme auprès d'une mère.
Je t'ai laissé faire, espérant que tu réussisses ton entreprise, que notre souhait commun devienne réalité. Mais je n'aurais pas dû le permettre quand je te revois revenir ainsi. Non pas seulement en perdant, mais comme quelqu'un à bout de son énergie, en étant dévoré de l'intérieur par les âmes que tu utilises.

Elle s'interrompit un instant.
Tu as beaucoup trop tardé. Oui. Tu t'es obstiné au point de commencer à te détruire.


Mar 26 Juil - 15:37
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Anthony Earl
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Anthony Earl

La caresse était une manne et un coup de fouet, lui rappelant par sa douceur tout ce qui, en Aneksi, le touchait, le mettait à nue dans ses affects perturbés dont il ne lui avait jamais rien dissimulé. La simple sensation de sa main délicate le délitait, défaisait sa volonté et lui insufflait l’irrépressible envie de s'enfouir contre elle pour extérioriser la peine et l'amertume vibrantes qu'il ressentait. L'ombre d'un effleurement venait de briser son endurance comme aucune des tentatives du Cénacle ne l'avait fait, venait de mettre fin à la résilience de sa volonté comme s'il ne s'agissait que d'un fétu de paille. Et la secousse de son chagrin et de son sentiment d'impuissance secouait les fondations de sa raison, alors même que ses yeux restaient secs et ternes, dotés à présent de cette étrange noirceur qui caractérisait sa famille de sang, l'empreinte de la magie chuchotant dans le sang Earl, et qui lui avait été refusé à la naissance. Ses épaules eurent un brusque sursaut et se tendirent, comme s'il était, tout à la fois, prêt à s'éloigner d'elle pour ne plus subir le sentiment, l'impression, qui lui retournait les entrailles en l'instant. A la place, il lui effleura le dos de la main de ses propres doigts rugueux et marqués, grossiers en comparaison de la grâce de son dextre. Et malgré l'abattement, il ne pu que sacrifier à une pointe d'admiration devant la magie qui permettait de construire des corps humains aussi ressemblant, dans les moindres détails. La suivant en silence, il songeait à ce que cela pouvait bien signifier, pour la véritable humanité. En la voyant s'asseoir, il marqua le pas, grimaça légèrement… « Tu vas salir ta robe » marmonna-t-il, penaud, avant de l'imiter et de s'installer à ses côtés. Lui se fichait un peu de se salir, mais pour une obscure raison, cela le gênait qu'elle s'y abaisse. Elle n'avait sans doute pas été couverte d'autant de fluides sales que lui dans les derniers mois. Et l'idée même était absurde.

Coi, il l'écoutait parler, bercé par la douceur et le chant de sa voix, tentant d'imaginer ce qu'elle lui dépeignait. Elle n'avait pas tord, quand elle disait que les humains avaient fait du mal à la nature, et effacé une partie de sa splendeur. Mais, sans doute trop perclus d'utopisme qu'il était, il pensait que la principale raison qui rendait le monde moins beau, moins attrayant, c'était le voile sur le regard de l'humanité. Et s'ils acceptaient seulement de regarder, et de réellement voir les splendeurs naturelles qui subsistaient même après les ravages commis, alors ils pourraient prendre conscience que certaines choses devaient être protégées. De la même façon qu'il était persuadé que la magie trouverait sa place, en fin de compte, dans la lumière du monde. Un lourd soupire lui fendit le corps alors qu'elle exposait sa présente faiblesse, chassant ces songes dorés, et il mit quelques longs instants à répondre après qu'elle se fut tue. Lorsqu'il le fit, néanmoins, sa voix était lourde de lassitude, et lacée d'une détermination d'animal blessé : « Oui… oui je suis rongé de l'intérieur. Mais en soi, ce n'est pas si important, Aneksi, s'il faut que je meure pour notre cause, je mourrais. Je ne suis qu'une petite vie humaine, comparé à quelque chose de plus grand et de plus précieux. Dans l'absolue, je suppose que je mourrais bien au bout du compte. Simplement… pas avant » Et à cela, sa voix s'étrangla légèrement, le forçant à faire césure et à reprendre son souffle, yeux fermés, rassemblant son courage pour poursuivre et compléter : « Pas avant d'avoir réussi. Je ne peux pas me le permettre, pas à moins que quelqu'un ne reprenne le flambeau,pas sans l'assurance d'un héritage, de laisser à quelqu'un, un autre fils de sorcier, le flambeau de notre combat. Il faut que ce soit un fils de sorcier. Ce sont eux qui ont initiés tout cela, c'est à nous de poser la première brisque de la rédemption et de l'unification »

La diatribe sembla l'assommer de nouveau et il baissa la tête, prenant d'un bras, appuis sur des jambes, et posant la tête contre la cuisse de la métamorphe, assit plus bas qu'elle, il pouvait presque s'installer en son giron mais n'osait, malgré la proximité déjà avouée. Il n'en avait pas finit, peut-être l'avait-elle sentie, car elle ne rétorquait pas encore. Loin de refuser la possibilité de s'épancher, il poursuivit donc, d'une voix rendue légère par l'épuisement. « C'est ironique non ? Je suis assez fort pour peut-être vaincre mon père, et en même temps, je suis à bout de force. Cette âme me tue, et… je crois que je n'ai pas fait grand-chose pour l'en empêcher. La culpabilité, l'acceptation. Sans doute des erreurs, sans doute ma faiblesse, mais ça n'en reste pas moins la vérité, les faits. Je ronge l'âme d'une enfant de neuf ans comme un charognard dans l'espoir de mettre fin aux exactions de Pryam, au mal qu'il propage par son règne, et j'ai le sentiment d'être aussi condamnable que lui… Pour faire valoir notre cause, je me noircis autant que lui l'est, alors que j'avais juré ne jamais vouloir lui ressembler. Et… je ne sais plus si je dois continuer dans cette direction. J'ai déjà promis à mon frère d'éviter de tuer des innocents si je le pouvais, mais l'innocence est aussi biaisée que tout le reste dans cet univers » Il n'osait même pas la toucher davantage, de peur de ne pouvoir contrôler ses gestes, ou simplement de peur de la blesser elle. Elle qui l'écoutait se plaindre alors qu'il aurait dû poursuivre son combat. « Une fois je lui ai dit… de les rassurer, que ces hommes et ces femmes n'étaient pas morts en vain, qu'ils servaient à un futur meilleur. Mais c'est pour moitié de l'hypocrisie. En quoi le futur leur importe, ils sont morts… ils avaient des familles, eux aussi, et probablement des choses à accomplir…. » Et pourtant, son ton était vide de culpabilité, bien que la peine y soit présente. Doucement, comme une faute, il avoua : « Et pourtant je suis prêt à continuer, à faire tous les sacrifices, justes ou injustes qu'il faudra… mais pas sans toi pour me guider... »

Mar 2 Aoû - 11:15
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