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 I see your true colors shining through | Johan

Mary Lynch
L'étrange sous la normalité : Exorciste, je suis la main de Dieu : je porte la Marque de la Miséricorde.
Tell me More : Pupille de l'Archange Gabriel
PROFESSION : Infirmière
Crédits : Olga Krutko
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Mary Lynch
Deux possibilités : la surdité ou la grippe. Ça pouvait frapper les anges, ça ? Non parce que franchement, elle avait tellement hurlé son nom qu'elle avait du lui faire vibrer sa boîte crânienne d'immortel. S'il en avait une. Enfin s'il n'avait pas de crâne, il n'avait pas non plus d'oreilles parce qu'elles ne pouvaient pas tenir toutes seules dans le vide. Élémentaire. Donc c'était la grippe. Sauf s'il n'avait pas non plus de gorge. C'est que c'était mal foutu les anges tout de même. Un bref regard sur sa montre : il lui restait très exactement trois quart d'heure avant d'aller chercher ses enfants à l'école. Parfait, elle allait se confesser. Gabriel devait la renier parce qu'elle était impure, elle avait du commettre des pêchés et devait s'en nettoyer. « Capricieux les anges... » bougonna-t-elle sur le chemin de l'église et se retrouva rapidement assise dans cette boîte en bois. « Je crois que Gabriel me boude... » Elle avait commencé ainsi mais face à l'étonnement du religieux qui l'écoutait, elle lâcha : « Oh... OK, vous êtes nouveau vous. » Grand inspiration et elle lui expliqua son lien avec Gabriel, cette façon qu'elle avait de l'entendre de lui parler, de le sentir. Il lui donnait de bons conseils aussi, même si elle se garda de lui dire que c'était pour exorciser des démons. Puis elle confessa ses péchés en commençant par l'ourson en guimauve qu'elle avait chipé dans les affaires de son fils alors qu'elle était au régime et en terminant par le blasphème proféré sur les anges sur le chemin de l'église. Blanchie, elle regarda sa montre avant de s'écrier qu'elle avait du retard pour ses enfants. Pauvre prêtre. Et dire que c'était son premier jours dans cette ville de tarés. Ça avait fait le même effet à Mary jadis.

Enfants livrés à la maison, confiée à leur nounou le temps qu'elle aille faire des courses et que son mari rentre... Elle passerait le repas avec eux, profitant de la joie d'une famille unie, avant de partir pour sa garde de nuit. Elle avait le sentiments de courir en permanence mais l'un de ses professeurs lui avait dit que le sport c'était bon pour la santé et il avait l'air de savoir ce qu'il disait puisqu'il l'avait prouvé avec tout plein de schémas bien compliqués. Et puis elle faisait un régime. Les rues de Last End étaient désertes cet hiver. Il fallait dire qu'il y avait un fou furieux en cavale dans les environs. C'était à se demander ce que faisait la police franchement ! Ça faisait un mois que ça durait et que personne ne sortait. Il faisait froid aussi, ça n'arrangeait pas les choses mais tout de même ! C'était un peu plus peuplé dans le quartier marchand. Tout un chacun ne sortait que pour se remplir le ventre, mais elle n'allait pas les blâmer : elle était justement en train d'en faire de même. De temps à autres, elle appelait Gabriel, de plus en plus soucieuse à son sujet. Cela faisait combien de temps ? Une semaine ? Ça suffisait à inquiéter la mère poule en elle et à titiller sa rancune. Panier chargé de fruits, de légumes et compagnie, ses pas écrasaient la neige blanche et cotonneuse. Un panier chargé qui tomba au sol. Quelques oranges se firent la malle. Elle était arrêtée net et l'avait fait tombé, bouche ouverte, scrutant les alentours. Cette sensation était tellement étrange. Elle avait l'air d'un animal à l'affût, ne se souciant guère des courses qui gisaient au sol. Il était là, elle le sentait. C'était instinctif, primaire, comme un petit lié à sa mère, ça vibrait en elle, c'était étourdissant. Cette puissance, elle ne l'avait jamais senti avant. Il ne lui parlait que depuis le paradis mais cette fois... Il était sur terre. Le temps sembla s'arrêter lorsque ses yeux bleus s'arrêtèrent sur lui. Ça pulsait comme un cœur, elle en sentait les vagues, les salves répétées. Un rythme marin qu'elle avait l'air d'être la seule à sentir à en juger par les regards d'ahuris que lui décernaient les passants.

Un sourire vint marquer ses lèvres claires et elle s'approcha en trottinant vers lui pour se jeter dans ses bras. Accroché à son cou, elle le câlinait pleine de soulagement de le savoir sain et sauf. A son oreille, elle murmurait son nom, celui qu'elle connaissait de lui, celui qu'elle sentait : « Gabriel... » Elle recula un instant puis lui assena une gifle rancunière : « Ça, c'est pour les sept jours de silence ! J'étais morte d'inquiétude ! J'ai tout essayé ! T’appeler, crier, hurler de vive voix, je viens d'aller me confesser... Je ne savais plus quoi faire... » Et son visage peiné le témoignait. Elle lui en voulait... Et pourtant les anges l'avait marquée de la miséricorde, c'était quand même un comble. « Il t'es arrivé quoi ? » fit-elle d'une voix plus petite et brisée : « Tu ne peux plus m'entendre dans un corps humain, c'est ça ? Ou me parler ? » Puis elle retourna se loger dans ses bras sans la moindre gêne pour l'étreinte affectueusement. Elle se sentait mieux maintenant.

Dim 28 Fév - 19:20
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Johan Rosemary
L'étrange sous la normalité :
“L'ange ne diffère du démon que par une réflexion qui ne s'est pas encore présentée à lui.”

Tell me More : Écuyer des Earls, Archange s'ignorant
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Johan Rosemary

Le couvre-feu était toujours de mise en ville, mais son affiliation à la police et à la famille Earl lui donnaient des passes-droits sur lesquels il ne crachait pas. Comme s'il avait envie de se faire reconduire chez lui comme un malpropre simplement parce qu'il avait envie de profiter de l'air nocturne et de la soirée pour effectuer les quelques achats qu'il nécessitait. Sous ses pas, la neige crissait tandis qu'il avançait, un sac de cuir battant à son flanc, la lanière passée sur son épaule droite des flocons dans les cheveux, fondant rapidement et humidifiant ses boucles sombres. Ils étaient peu, ceux qui bravaient l'extérieur à cette heure et par ce temps, des habitants du quartier pour la majorité, et aucun ne se saluait, chacun allant à son rythme, vaquant à ses affaires sans que cela n'affecte personne. Ainsi étaient les êtres humains, semblait-il, des créatures égoïstes qui ne voyaient qu'eux-mêmes et ne pensaient qu'à eux-mêmes... Mais qui pouvait vraiment leur en vouloir ? Ils étaient à l'égal de leux perceptions et compréhensions. Certes, ils avaient monceaux de défauts, mais ils avaient également des qualités... ténues, c'était parfaitement exacte, mais elles existaient. Mais ce n'était certes pas la vie quotidienne qui s'avérait le meilleur théâtre de ces qualités, aussi les oubliait-on aisément. Ils ne faisaient aucun effort cependant, pour détromper l'observateur. C'était d'ailleurs curieux, car les lieux où vivaient ces ternes populations étaient souvent plus riches et plus flatteuses que ceux qui les avait construites. Comme si les œuvres se dissociaient totalement de leurs auteurs, avec le temps, comme si la magie qu'elles portaient naissait d'elle-même, indépendante....

Oui, il y avait quelque chose d'unique à chaque lieu, et il aimait à l'observer, comme en cette soirée tandis qu'il marchait. Le quartier marchand était particulièrement représentatif du savoir-faire architectural des fondateurs de la ville, et son caractère avait été conservé de façon remarquable, il fallait bien l'avouer. Il n'avait rien d'un spécialiste évidemment, et pourtant il parvenait très bien à définir cette petite touche qui singularisait les lieux... Ce n'était pas aussi remarquable que certains ensemble urbains anciens, mais c'était pourtant unique à sa façon, puisqu'après tout, Last-End était le cœur du Secret en ce monde. Il aimait à en remarquer quelques nuances, quand il avait à faire en ville, cela accompagnait toujours sa journée. Et pour l'occasion, c'était encore plus agréable puisque sa destination était une vieille boutique qu'il visitait régulièrement hors de ses heures d'office. Elle ne payait pas de mine, avec son chambranle craquelé et ses vitres noircies par d'anciennes fumées, mais elle contenait des trésors pour qui voulait bien prêter attention, observer et garder un esprit ouvert. Tout ce que les hommes ne faisaient pas en temps normal. Qu'importait. Discutant devant la porte de la boutique avec le propriétaire, il ne vit nullement la furie approcher, et ne pu donc s'esquiver avant qu'il ne soit trop tard. Prit au dépourvu, il ne put que vaciller, prenant trois pas en arrière et ouvrant de grands yeux devant l'assaut qu'il subissait... « Quoi ? Pardon ?  » Il n'eut pas de réponses, à la place, il eut une gifle, qui lui rougit la joue et lui arracha une exclamation et le laissa plus perdu encore.

Et le pire, c'était qu'on le câlinait encore ! Complètement perdu, incapable de savoir ce qui se passait exactement ou de qui il s'agissait, il échangea un regard de chouette hallucinée avec le gérant du magasin. Celle-là, on ne la lui avait jamais faite ! Qu'est-ce que ça voulait dire ? Et puis... aie, elle avait de la force celle-là ! Sa joue était engourdie... Bras écartés en ne sachant trop que faire du koala accroché à son torse, il essayait de reprendre contenance et trouver ses marques. Qu'était-il sensé faire là tout de suite ? De toute évidence, cette femme se trompait de victime... Il ne savait pas qui était ce Gabriel, mais il était clair qu'il payait à sa place là tout de suite. Enfin payer... c'était un peu étrange, pourquoi l'étreindre et le frapper en même temps exactement ? En plus, elle babillait des propos sans queue ni tête... Pour qui exactement le prenait-elle ? Perturbé, il finit par lui tapoter l'épaule, raide, les sourcils froncés, et prit la parole avec une certaine perplexité, et hésitation bien compréhensive : il ne manquerait plus qu'elle lui gifle de nouveau ! « Euh... Mademoiselle ? S'il vous plait...  » Sans trop savoir comment, il essaya d'échapper à son étreinte, la repoussant fermement mais un peu gauchement. C'était une nouveauté ça, les femmes qui se jetaient à son cou. Depuis quand avait-il un tel effet sur le beau sexe ? Renouvelant la pression sur les épaules de la demoiselle il finit par pouvoir la regarder dans les yeux et reprit, avec plus de conviction : « Ecoutez, je crois que vous vous trompez de personne... alors veuillez reculer  »

Se remettant en ordre avec cette attaque en règle, il la mira de haut en bas tout en poursuivant d'une voix qui marquait encore son questionnement perturbé alors même qu'il essayait de ramener la situation à un niveau raisonnable et compréhensible. « Je ne m'appelle pas Gabriel et je ne sais absolument pas de quoi vous parlez...  » Se ramassant légèrement sur lui-même, il conclut « Je vais oublier la gifle mais vous... s'il vous plait soyez raisonnable. On ne saute pas au cou des inconnus comme ça...  »

Jeu 3 Mar - 19:05
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Mary Lynch
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Mary Lynch
Mary se serait probablement mise à ronronner si elle n'avait pas sentit la raideur de l'homme qu'elle étreignait. Certes, Gabriel, comme beaucoup d'anges certainement, n'était pas très prompt aux sentiments humains et se voir offrir une accolade si sincère ne pouvait que le déstabiliser. Mais elle, elle se sentait bien, alors elle ferma les yeux et profita de sa présence en chair et en os. Elle poussa un soupir en sentant ses mains fermes et mal assurées se poser sur elle pour le faire reculer. C'était son tour de le regarder comme une chouette effarée, clignant des yeux, inondée d'incompréhension. Étrange réaction. Depuis quand la vouvoyait-il ? Et pourquoi feignait-il l'innocence ? Sa mine se figea, consternée, accablée par sa mauvaise foi. Elle le fixait avec l'air de celle qui était la proie d'une mauvaise farce, d'un jeu mal trouvé qui lui tombait dessus et lui donnait des allures d'idiote diplômée en l'art et la manière de se mettre dans une situation inconfortable. Désabusé, son regard se posa sur le commerçant avant de laisser échapper un petit : « Oh. » Simple expression sans intonation qui pourtant semblait montrer le chemin vers un semblant de compréhension soudain de ce qui pouvait créer un blocage pour son mentor. Elle fit un large sourire au propriétaire de la boutique, papillonna de ses yeux de biche : « Bonne soirée Monsieur. » Elle prit la main de Johan et l'embarqua avec elle sans lui demander son avis. « Désolée... Je comprends... Tu ne vas évidement pas crier ta nature d'ange sur tous les toits... C'est un coup à te retrouver avec une file d'attente pour une guérison... Ou une bénédiction... » fit-elle, plus bas, pour lui seulement, se dirigeant vers son panier laissé au sol.

Elle lâcha sa main, se baissa pour ramasser les oranges en fuite, une à une. S'occuper l'aider grandement à faire redescendre la pression. Un instant, elle avait vraiment cru qu'il avait raison, qu'elle s'était trompée, qu'il n'était pas celui qu'elle croyait. Sa présence le détrompait. Plus elle le sentait et plus elle était convaincu par son identité. Elle se releva, portant son soc à son épaule, toute sourire : « Tu as choisi un beau garçon. Si je n'étais pas mariée et mère de deux beaux enfants, j'aurais sûrement craqué pour toi. Il était comme ça avant que tu l'habites ou c'est ta nature angélique qui embellis le tout ? Comment tu fais ? Tu n'es pas un peu à l'étroit là dedans ? Je veux dire... Ta voix était surnaturelle pour moi... Alors je m'étais faite à l'idée que tu sois une chose immense et lumineuse, sans trop de forme, tu vois ? Loin de toutes ces représentations pittoresques à la Michel-Ange du petit garçon joufflu, nu comme un ver, et de petites ailes blanches duveteuses. » Elle haussa les épaules et reprit sa main : « Allez viens, il faut que je te présente mon mari et mes enfants. Depuis le temps que je leur parle de toi... Je suis sûre qu'ils seront aussi ravis que moi de faire ta rencontre. Tu aimes le risotto ? Je le fais avec des champignons et de la crème de coco. Avec des morceaux de poulets. Tu aimes le poulet ? Enfin, je veux dire... ça a des ailes comme toi donc je comprendrais que tu n'aies pas très envie de manger tes confrères. Je peux te mettre du jambon à la place, ça t'ira ? » Elle parlait beaucoup ? Évidement. Quand on ne l'arrêtait pas, elle le faisait rarement d'elle même. Elle commençait à l’entraîner avec elle, pleine d'innocence dans son geste jusqu'à se rendre compte de la tête que l'autre tirait : « Tu n'aimes pas le risotto. » conclut-elle alors en toute simplicité. « Ok, pas de soucis, je peux faire un curry. Ou des spaghettis bolo. Les enfants adorent ça. » Il n'avait pas changé de tête.

« Ok, c'est pas le repas qui pose problème. » Elle avait cette manie horrible de réfléchir à haute voix et devenait assez facilement un livre ouvert à qui voudrait bien prendre la peine d'écouter ses propos incohérents. Machinalement, elle prit une orange, l'éplucha et commença à en manger des morceaux, pour se détendre. « Ça ne va pas ? Tu sais, tu peux m'en parler. J'ai pas le divan des psychologues mais je suis infirmière. Je fais un peu le même boulot mais dans l'urgence. C'est quoi ? Tu as le mal du pays ? Tu te sens pas bien dans ce corps ? Tu es préoccupé ? Je veux dire... Si tu t'es incarné, je suppose que c'est parce qu'il le fallait, qu'il y a quelque chose de grave qui va se produire ? Je peux t'aider, tu sais. Toi, tu n'as toujours aidée. » Elle leva sa manche pour lui montrer la marque de la Miséricorde gravée dans sa peau. Une marque en enochien, la langue des anges. Il y avait même fort à parier qu'il soit le seul d'entre eux deux à savoir lire sa véritable signification. « On est liés, je peux t'aider aussi... Enfin à mon niveau de mortelle. » Petit sourire crispé, elle cherchait à le comprendre, voir ce qui ne marchait pas comme il le faudrait.

Sam 12 Mar - 21:55
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Johan Rosemary
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Il n'était pas bien certain de savoir ce qui était le pire en l'instant, le fait qu'elle ne semble pas comprendre, l'air vexé qu'elle arborait ou… le kidnapping dont il fut subitement victime. Avec tout juste le temps d'émettre une onomatopée de protestation choquée, il fut entraîné loin de son interlocuteur véritable, avec lequel il échangea un regard troublé et perdu avant de devoir tourner son attention ailleurs pour éviter de rentrer dans quelqu'un ou de trébucher dans la légère couche de neige à moitié fondue qui rendait le sol particulièrement glissant. Mais enfin qui était donc cette femme pour agir ainsi ? N'avait-elle donc aucune honte ? Aucune éducation ? Certes, il n'était pas exactement objectif puisqu'il avait été élevé chez les Earls, mais quand même ! N'importe qui d'un peu sensé comprendrait qu'on ne pouvait pas s’octroyer un droit sur les gens ainsi ! D'instinct, après la façon courtoise, il aurait volontiers usé de la manière forte, et forcément discourtoise, mais étant ce qu'il était, il se contint et décida d'essayer d'être patient et de lui faire entendre raison. Au vu de son attitude et de ses paroles, il était évident qu'elle était déboussolée, peut-être fragile psychologiquement, et qu'il fallait un peu de doigté pour la faire lâcher prise… dans le cas où elle ne s’avérerait pas en besoin de ses services. Même les membres de l'Envers en avaient besoin, et puisqu'elle parlait d'ange, il semblait évident qu'elle en était une habitante. Le Lord ne l'aurait certainement pas toléré s'il avait laissé une des leurs dans un état de délusion pouvant provoquer un quelconque danger pour le Secret.

Dans cet état d'esprit, il vint se baisser pour l'aider à ramasser les fruits qu'elle avait fait tomber… et puis il fallait avouer qu'il n'aimait pas le gâchis de nourriture. De beaux fruits comme ceux-là, il fallait y faire attention. On ne l'avait peut-être pas privé de nourriture étant enfant, mais on lui avait apprit la valeur de ce qu'il avait. Une leçon pour laquelle il était particulièrement reconnaissant. Reposant le dernier fruit dans son berceau, il l'observa sérieusement, même si dans ses prunelles brillait une lueur perturbée, et encore incrédule. Elle le prenait vraiment pour un ange ? Pourtant il n'avait rien d'un ange ! Mais plus que cela encore, c'était la facilité avec laquelle elle en parlait qui le gênait. C'était un sujet grave, somme toute, dont il ne connaissait pas grand-chose lui-même. Et elle, elle semblait tellement à l'aise avec ! Bon sang… on parlait tout de même d'une entité impalpable mais à l'immense puissance qui prenait possession d'un humain comme d'une vulgaire marionnette ! D'un… monstre, oui, en un sens, c'était tout autant un monstre que les soit-disant dieux, ou les créatures innombrables… ces choses parasitaient les mortels, se nourrissaient sur leurs dos, et sur leurs dos à eux sorciers, et ils mettaient en danger chaque élus doté d'une âme. C'était presque impensable qu'une de ces entités puisse posséder un corps sans qu'on ne lui dise rien. Que le Lord puisse tolérer tout cela… il comprenait, mais cela le dépassait tout de même. Peut-être était-il un peu vexé en plus du reste. Oui peut-être un peu.

Il dû pourtant admettre que l'entendre parler de l'amener voir sa famille l'alarmait de nouveau, à croire qu'involontairement, elle se refusait à ce qu'il puisse retrouver un semblant de sérénité. Déjà, il imaginait la catastrophe que ce serait s'il devait se retrouver au-milieu d'une famille unie et aimante, à se faire présenter comme un ange envoyé sur terre et devant se justifier ou agir comme tel. Non, ce n'était pas possible, il fallait qu'il évite cette situation aussi longtemps que possible, et surtout, définitivement s'il y parvenait. C'était presque une question de vie ou de mort. Il était tellement absorbé par des plans sur la comète pour espérer ne pas perdre de plumes avec une histoire pareille qu'il ne comprit pas totalement ce qu'elle lui énonçait au sujet du menu du soir, posant sur un elle un regard à demi vide. Par un pur hasard, il revint à lui peu de temps après qu'elle se fut rendue compte du vrai problème, du moins cela semblait être ça à sa tête. Il cligna finalement des yeux et se remit à cogiter, avant de répondre avec autant de délicatesse qu'il le pouvait, tout en restant bien dans ses positions. « Madame, je suis vraiment désolé, j'ai l'impression que, vraiment, il y a une incompréhension entre nous. Je me nomme Johan, Johan Rosemary, je suis… je suis au service de la famille Earl. Un écuyer » Elle devait savoir ce que cela signifiait, puisqu'elle était du Secret d'une façon ou d'une autre. Il éleva une main, montra la marque sur sa chair, et reprit :

« Cette marque que vous portez est spéciale, je vous le concède, mais je ne sais pas de quoi il s'agit… et je ne suis pas un ange. Je ne suis pas la personne que vous cherchez, ou attendiez. Je suis désolé de cette méprise. Dites moi, qu'est-ce qui vous a induite à penser que j'étais un ange ? » Faire revenir son intellect, la faire parler pour comprendre son raisonnement et essayer de le défaire lentement, de remettre les choses à leurs justes places. En la faisant davantage parler, il aurait une meilleure idée du cheminement de pensées qui lui avait valut de finir avec une gifle et une étreinte…

Jeu 17 Mar - 23:13
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C'était une catastrophe, un désastre. Un ange dans la famille Earl. Il ne manquait plus que ça. Sérieusement, qu'est ce qui était passé par la tête de Gabriel ?! Il était complètement dingue ! Elle venait de vendre son lien avec les anges à un affidé de la famille Earl ! Dans la débâcle de son esprit, elle inspira et expira lentement. Elle replaçait ses idées, les alignait impeccablement, pour se résumer et synthétiser la situation chaotique dans laquelle elle s'était lamentablement fourrée. C'était un sorcier, affilié à Pryam, dans lequel il y avait un archange probablement un peu sonné. Elle lui avait indiqué son lien avec lui. Il ignorait son nom, ne connaissait que son visage, il était toujours temps pour elle de partir en courant en priant pour que l'autre n'ait pas la bonne idée de la poursuivre. Avec un peu de chance, il l'oublierait et la prendrait pour une cinglée. Avec moins de chances, elle se retrouverait tôt ou tard devant Pryam à devoir tout avouer, et finir en esclave leveur de malédictions à sa solde. Ou mourir. Ça n'était pas comme si elle en avait peur. Les chasseurs et exorcistes côtoyaient souvent le trépas, c'était les risques du métier. Dans son malheur, elle avait le privilège de ne pas lui avoir avoué ses capacités d'exorciste. Il allait peut-être la prendre uniquement pour une excellente croyante, complètement folle des anges. Elle pouvait donc simplement jouer sur cette piste-là.

Son silence montrait qu'elle taisait ce qu'elle savait et en un sens, la trahissait, aussi reprit-elle la parole sans plus tarder : « Je le sens... C'est... difficile à expliquer, c'est une sensation, comme si tu avais une aura qui émanait de toi et qui n'a rien d'humain, tu vois ? Je sais que c'est toi, nul autre, parce que je t'ai beaucoup côtoyé. Tu es un peu comme un ami dont je connais le bruit des pas par cœur, le rythme de ta respiration ou simplement l'ambiance laissée par ta présence. » Elle releva ses yeux azurés vers les siens, cherchant à jauger son degré de croyance envers ses propos. Elle était peinée de devoir s'expliquer. Tout avait toujours été intuitif entre eux, mais, de toutes évidences, l'homme qu'elle avait en face d'elle était une coquille habitée par Gabriel, une coquille qui ne comprenait rien de ce qui se passait. « Je sais que c'est difficile à entendre, à croire... Que je ne t'apporte comme preuve uniquement mon ressenti et que ça ne te suffit pas, que tu ne peux le vérifier par toi même. Je jure te dire la vérité, je ne... saute pas au cou des gens d'ordinaire, mais toi j'étais contente de te trouver... Incarné. J'avais l'habitude d'entendre ta voix. Ta vraie voix. Pas celle des humains, celle que nos oreilles de mortels ne peut entendre à moins d'avoir été choisi pour cela. Tu m'avais choisie. Mais je ne t'entendais plus, je craignais t'avoir froissé ou que tu avais décidé de ne plus me suivre mais en fait... Tu t'es incarné il y a une semaine et ton élu te fait des misères. » Elle lâcha un rire presque soulagé à cet idée. Les ennuis n'étaient pas terminés, mais au moins, elle se satisfaisait de savoir que ça n'était pas de sa faute.

« Je m'appelle Mary... » fit-elle alors prudemment. Avec un prénom pareil, elle ne prenait pas trop de risques. « Tu es un sorcier, n'est-ce pas ? C'est peut-être cela qui pose problème à Gabriel. Ne t'offusques pas mais... Tu es impur. Au sens biblique du terme. Ton sang, celui de la famille que tu sers, est sali par une puissance démoniaque. Es-tu croyant ? As-tu seulement foi en Dieu, Johan ? » Ton plus maternel de celle qui essayait de décortiquer la situation, telle une mère penchée sur son enfant qui vient de faire un mauvais cauchemar ou serait en proie à une vilaine maladie. « J'avoue ne pas savoir pourquoi il t'a choisi mais... Si je le sens à toi, c'est que tu lui as dit oui. C'est que tu as accepté sa présence. Alors peut-être n'es-tu pas suffisamment pieux... Tu as été te confesser ? Tu es vierge ? » Elle le fixa un instant avant de réaliser que ce n'était peut-être pas la question à lui poser : « Oh... Oublies. Il faudrait peut-être te purifier, t'emmener chez un exorciste, tu ne crois pas ? » Il était chez un exorciste en quelque sorte, mais elle se gardait bien de le lui dire. Elle avait toujours la possibilité d'appeler ses amis chasseurs, de l’assommer et de l'enfermer dans une cave, et l'exorciser de force... Mais elle n'avait pas très envie de se frotter aux Earl. Elle pourrait étudier la question en fonction de la manière dont il réagissait, mais elle y réfléchirait à deux fois avant de se lancer.

Dim 20 Mar - 14:14
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Johan Rosemary
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Elle avait l'air catastrophée, et vraiment pas dans son assiette. Il n'était pas habitué à faire ce genre d'effet à qui que ce soit, encore moins si elle était de l'Envers. En règle générale, on l'abordait avec une certaine sérénité, et de l'ouverture, de la tranquillité… de la confiance en fin de compte, puisqu'il était au service d'une famille fondatrice, serviteur du Cénacle. Pourquoi l'aurait-on craint ? Et pourtant il semblait que cette femme s'était vue là avouer un secret qui l'affolait, et cela le déséquilibrait encore davantage. Il ne savait pas sur quel pied danser, et ne savait pas non plus comment avancer. Hors il lui serait difficile d'aider cette jeune femme qui semblait particulièrement perturbée… Silencieux à présent, il la laissait absorber et décider de la façon dont elle réagirait. Mieux valait qu'il ne pousse pas trop loin en une seule fois, car dans ce genre de cas, ses patients ne pouvaient souvent pas supporter d'en apprendre trop d'un coup. Alors il attendait, guettant les réactions qui lui permettrait d'en savoir davantage sur la température et les possibilités qu'elle lui laissait. De toute évidence, elle voulait cacher quelque chose, quoi par contre c'était plutôt difficile à deviner et il n'était pas doué à ce jeu-là. Deviner. Analyser par contre, il y arrivait très bien, c'était d'ailleurs pour cela qu'il avait accepter d'aider la police, en plus du fait que cela servait à sa famille d'adoption. Se voulant le plus rassurant possible, il se refusa à faire trop sentir l'inquisition de sa curiosité et lui offrit un sourire apaisant. Du moins espérait-il qu'il l'était ? Ça aurait bien été sa veine qu'elle le trouve encore plus effrayant comme ça.

Et puis finalement, après un long moment délicat et piqué de malaise, elle parla enfin et il cilla en l'écoutant. La situation n'en devenait d'ailleurs que plus perturbante. N'importe quel illuminé pouvait parler de magie et de forces surnaturelles, ce n'était pas très compliqué, mais il était bien plus compliqué de s'aventurer sur ce terrain et d'avoir l'air logique. Même s'il n'y connaissait pas grand-chose en anges, ça n'avait pas l'air complètement farfelu que ce qu'elle lui racontait là. Bon c'était encore pire puisqu'elle le prenait pour un ange, mais ça, il pouvait éventuellement essayer d'en faire abstraction en se rappelant qu'elle n'allait certainement pas très bien. Et puis il fallait bien dire… que tout le monde, même au Vatican, n'entendait pas les anges. Hors cette femme affirmait haut et fort pouvoir entendre la voix d'un ange et échanger avec lui ? C'était rare, ça il le savait… et ça intéresserait forcément le lord Earl. Peut-être pouvait-elle même être utile pour protéger les créatures, en écoutant ce que les anges se disaient pour prévoir leurs frappes par exemple ! Il faudrait qu'il lui en parle absolument ! Et puis même si elle était perturbée, c'était une formidable occasion d'étudier les effets psychologiques de la présence angélique auprès des mortels, cela aussi pouvait servir par la suite. On désinformait bien, alors pourquoi ne pas prêcher à l'envers ? Mais s'il en parlait au Lord, il était presque certain qu'il n'aurait plus l'occasion de l'approcher et de l'étudier. Il pouvait se tromper, car il ne pouvait savoir ce que Pryam pensait mais cela paraissait tout de même fort probable. Hors cela l'attristait de perdre l'occasion d'en savoir plus et d'apporter une véritable valeur à sa famille d'accueil.

Oui, mieux valait attendre. Il ouvrit la bouche pour essayer d'en placer une quand elle se mit à le questionner et il s’étouffa à moitié, offusqué et les joues se colorant sensiblement. «Certainement pas !  » claqua-t-il plus sèchement qu'il ne l'aurait tout d'abord voulu. Mais c'était sa faute à elle, comment osait-elle lui poser de telles questions sans avoir honte ? On n'interrogeait pas les gens sur ce genre de domaines enfin ! Est-ce que les membres de l'église n'étaient pas sensés être plutôt prudes et respectueux ? Se reprenant néanmoins, il se força au calme et poursuivit d'un ton plus neutre : «Ecoutez… Mary…. Je pense que je le saurais si j'avais un ange en moi. Et comme vous l'avez fort bien compris, je suis sorcier, ce qui signifie qu'une rencontre avec un exorciste ne serait pas vraiment bonne pour ma santé…  » Il inspira profondément, expira de même, et se détendit finalement, bien que difficilement. C'est qu'il était choqué et vexé quand même…. « Je ne pratique pas activement la magie car les lois du Cénacle sont claires à ce sujet, autant que les lois de mes maîtres, mais ça ne veut pas dire que je ne veux pas de mes pouvoirs ou de ce que je suis. Je n'ai aucun jugement personnel à l'égard de vos croyances, comprenez-le bien...  » Il l'observa avec attention en proposant une solution qui lui venait en-tête sur l'instant, au moins pour voir sa réaction et au pire pour la convaincre : « Vous dites que ce sont des sensations qui vous disent que je suis un ange, c'est cela ? Et bien peut-être vos perceptions sont-elles faussées ? J'ai été victime d'un accident surnaturel voilà quelques jours, il est possible que cela ait des répercussions inattendues  »

Avec un sourire un peu forcé mais qu'il espérait courtois, il laissa un instant passé avant de conclure : « Vous comprendrez également que je ne peux pas vraiment vous laisser me haranguer ainsi… normalement je devrais vous signaler auprès du Lord et du Cénacle, mais je comprend qu'il y ait pu y avoir méprise, et si vous n'avez aucune mauvaise intention, au moins pour le moment, je vous laisserais partir sans rien dire  »


Mar 22 Mar - 20:58
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Mary Lynch
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Mary Lynch
Le voir s'empourprer comme une vierge effarouchée la fit doucement sourire bien qu'elle ne fut gênée pour lui. Elle ne pensait pas déclencher, sur lui, cet effet. Il le démentait et tout dans son comportement affirmer le contraire. Il était plus aisé de le cacher, cela apportait un confort certain, un rempart contre la réalité. Le fait était qu'au moins, sur ce côté, il était pur... Il aurait été difficile pour elle de lui rentre sa virginité. Lui ôter c'était simple et facilement envisageable. Lui rendre, c'était autrement plus impossible. Elle se mordit la lèvre inférieure, les bras droits, mains jointes, se dandinant lentement sur place en espérant que le sujet passe. Et il passa, son interlocuteur ne manquant pas de réfuter et s'offrant le don d'omniscience au passage. Beh bien sûr, c'était elle qui faisait une erreur de perception mais lui était tout à fait capable de percevoir qu'il n'y avait aucun ange en lui, que cette expérience surnaturelle qu'il avait vécu affectait ses perceptions à elle et nullement celles du sorcier. Innocence candide, ou refus catégorique, il niait. Elle pouvait le comprendre, ça n'était pas anodin que d'être possédé, aussi angélique puisse être la dite possession. Il fallait s'effacer au profit de son hôte, oublier ses propres désirs, et voir sans jamais pouvoir agir. Quant à la vision péjorative qu'il avait d'une rencontre avec un exorciste... Et bien, il en avait une juste devant lui et s'en sortait remarquablement bien. Elle était probablement plus clémente que d'autres, en proie à sa marque pleine de miséricorde. Elle prenait le temps d'analyser ces êtres de l'envers avant de leur apporter, parfois, la délivrance. Elle se garda de le lui souligner, mais son sourire apparu à l'écoute de ses réponses montrait combien elle en savait plus qu'elle ne le devait. Elle aurait du s'en cacher : il lui faisait remarquer à juste titre que le contenu de leur conversation aurait pu être rapporté au Cénacle. Elle se mit finalement à rire en secouant la tête de gauche à droite. Un rire qui aurait pu paraître enfantin s'il ne venait d'elle.

« Au moins, sous forme humaine, tu as un semblant d'humour. » lâcha-t-elle en roulant des yeux. Orange épluchée, elle en avala un quartier, grimaçant quelque peu à l'acidité du fruit dans sa bouche. Elle haussa finalement les épaules, laissant échapper un long et profond soupir à mi-chemin entre le désespoir et la tristesse : « Je comprends. C'est plus facile pour toi de penser que je suis celle qui a un problème plutôt que de remettre en cause tes propres perceptions. Probablement agirais-je de la même manière. La première fois que j'ai entendu Gabriel, j'ai fait ma sourde plusieurs semaines et j'ai tenté de poursuivre ma vie comme si de rien n'était, puis j'ai cru devenir folle. Personne d'autre que moi ne l'entendait. C'était frustrant de ne pas avoir de réponses, de se sentir différente, décalée. Un peu comme si j'avais été frappée d'une schizophrénie persistante. C'était comme si je vivais dans un autre monde que j'étais la seule à percevoir et personne ne pouvait m'aider. » Mauvais souvenir que ses débuts. Elle secouait la tête négativement avant d'avaler un nouveau quartier d'orange pour oublier. Elle avait de la chance d'avoir un métabolisme qui accepte à ce point ses sauts d'humeur et ses accros avec la nourriture. « Et puis j'ai regardé les faits. Je les ai regardé en face. J'ai vu ce que je faisais et les conséquences bien réelles que cela pouvait avoir. Ça, ça n'était pas dans ma tête et d'autres pouvaient le voir. Alors, je l'ai accepté. C'était ainsi, j'avais été choisie pour accomplir une mission de Dieu, une mission des anges. Une mission dans laquelle Gabriel me guidait. » Elle ne lui parlerait probablement pas du contenu de sa mission, ne voulant pas que cela alerte le Patriarche Earl, aussi précisa-t-elle : « Une mission que n'est en rien contre ton Lord, si cela peut t'apaiser. C'est une mission de Miséricorde. » Un pardon pour les âmes damnées, maudites souvent contre leur gré, pour des actes dont ils étaient coupables et pour lesquels ils appelaient à la rédemption et à la délivrance.

Elle sortit de son sac une liste de courses et écrivit au verso du papier chiffonné son numéro de téléphone portable avant de le lui tendre : « Tiens. » souffla-t-elle en lui laissant : « Tu... N'es pas obligé de m'appeler si tu n'en as pas envie mais si... Tu te poses des questions sur ce que tu fais de façon anormale, si tu ne trouves, comme moi autrefois, pas de réponses, fais-le. Je n'aurai pas forcément des solutions mais je connais Gabriel, je connais les anges. » Se mordant les lèvres, tendue et gênée et finit par avaler un nouveau quartier d'orange pour s'occuper. Elle n'avait pas envie de le perdre de vue, ni lui faire d'avantage peur en insistant plus clairement. Elle se sentait tiraillée entre deux désirs et ne pu résister à ses craintes : « On est même pas obligés de parler d'anges, si tu veux, juste... Aller boire un café et... » Si elle n'était pas mariée et mère, on aurait pu le prendre pour un plan de drague foireux. Ou pour une tentative désespérée de se faire un ami. « Discuter. » Très rapidement, elle enchaîna en parlant si précipitamment qu'on comprenait à peine son propos : « Enfin si tu veux, je ne veux pas te forcer, t'obliger. Tu as le droit de dire non. C'est complètement nul de se faire inviter à boire un verre par une inconnue rencontrée trois minutes plus tôt. Je comprends, je ne me vexerai pas. Enfin, j'en serai triste. Pas au point de me suicider. La vérité c'est que... » Voix suraiguë, timide, les deux index opposés se rencontrant à plusieurs reprises dans un geste empoté : « J'ai pas envie de te perdre de vue... »

Elle leva sur lui ses clairs yeux alertes et suppliants et dans un même temps, elle s'en voulait de lui imposer sa présence inconnue. Elle s'inquiétait pour lui, lui et son déni, puisqu'elle avait vécu le même quelques années plus tôt.

Mer 30 Mar - 21:50
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Johan Rosemary
L'étrange sous la normalité :
“L'ange ne diffère du démon que par une réflexion qui ne s'est pas encore présentée à lui.”

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Johan Rosemary

Elle riait de lui. Elle se fichait littéralement de lui… et lui ? Il s'empourprait sensiblement, une fois de plus, fronçant les sourcils et lui lançant un regard sombre. Il n'appréciait pas trop que l'on se moqua ainsi de lui, encore moins en pareilles circonstances. Non il n'appréciait pas, mais il appréciait encore moins qu'elle lui parla ainsi, bien qu'évidemment il lui fallait s'y attendre. Une personne en plein délire n'était pas toujours… délirante, en le sens qu'elle n'était pas d'apparence folle, tels que les clichés et l'esprit collectif l'admettait. Les individus atteints de troubles manteaux pouvaient tout aussi bien paraître logiques, rationnels et bref parfaitement sains, des individus comme n'importe quels autres. Ces personnes parvenaient à sembler cohérentes et elles s'auto-persuadaient autant qu'elles pouvaient persuader les autres… mais elles n'en restaient pas moins des personnes fragiles psychiquement. Et mieux valait ne pas trop se prendre à leurs jeux. Pour elle c'était une réalité et elle ne pouvait en douter, pas de cette façon, sans doute pas maintenant. En fin de compte il serait certainement inutile d'essayer simplement de la convaincre, il fallait toujours plus que cela pour permettre de ré-équilibrer une psyché perturbée. Mais pour celle-ci, ça risquait d'être plus dur encore que pour la gente moyenne… parce qu'au milieu de ce dont elle se persuadait avec tant d'entêtement, ou tant de sincérité, il y avait tout de même assez de vérité pour cimenter efficacement le tout. Il y avait cependant aussi des indices de ce qui pouvait avoir construit son état actuel. Ne parlait-elle pas de schizophrénie ? D'un autre monde, et d'une voix qu'elle seule entendait ? Cela pouvait effectivement exister, dans l'Envers, mais rien ne lui indiquait non plus que c'était effectivement ce qui lui arrivait à elle, d'autant qu'entendre la voix d'un ange était… rare. Du moins était-ce ce qu'on lui avait enseigné. Démêler un tel écheveau ne serait certainement pas une mince affaire, et en un sens il n'était pas tout à fait certain de vouloir s'y coller. En même temps, pourtant, il ne pouvait guère l'ignorer. Et il y avait plus profond encore… « Le problème, mademoiselle, c'est que ce dont vous vous réclamez… est purement subjectif. Je comprend que pour vous ces valeurs soient importantes, mais vous l'avez dit vous-même… vous êtes en mission pour les anges, hors les anges ne nous apprécie que disparus » Et il ne pouvait en tout état de cause se fier à de telles affirmations. Il ne pouvait pas réellement croire qu'on leur accorde miséricorde, ou si c'était vrai, ce n'était pas celle dont ils avaient besoin. Ce n'était pas une miséricorde dans leur langage à eux. Il ne pensait pas qu'elle l'affirme en mal, du moins ce n'était pas l'impression qu'elle lui donnait, mais ça ne la rendait pas moins une ennemie au fond. Et il espérait ne pas avoir à regretter son choix de ne pas la dénoncer. S'il venait à le regretter alors il devrait sans doute lui-même être jugé pour ce qu'il avait fait. Il le faudrait. C'était ça la justice, non ?

Mais la justice, non… peut-être pas tout à fait la justice, mais au moins l'équité, serait de pouvoir lui offrir le bénéfice du doute, plutôt que de la condamner, simplement parce qu'elle était de l'autre camp. C'était cette raison, plus que tout le reste, qui lui fit accepter le papier qu'elle lui tendait. Pourquoi il l'acceptait surtout sans se poser de questions, et sans discuter davantage. Et au moins, il saurait comment la débusquer s'il le fallait. Ce n'était pas si mal… Un léger sourire perplexe et un peu gêné, un peu tendu, lui ourla les lèvres : « Une sainte et un païen qui discutent comme deux personnes civilisées ? On va faire la une… » Croisant les bras, il affirma sans péremption « En plus, vous qui vous fichiez de moi, si vous n'aviez pas dit être mariée j'aurais pu prendre ça pour un flirt...Vous faites vraiment tout et son contraire » Mais s'il était encore froissé, il n'était pas excédé et son numéro le détendait en fait pur moitié. Elle avait l'air aussi douée pour les relations que… et bien encore une fois que beaucoup de personnes dysfonctionnelles. Puis le malaise revint. Mine de rien, qu'est-ce qui se passerait si on le voyait avec elle ? Qu'est-ce que le Cénacle en dirait ? Il aurait des ennuis ? Est-ce qu'elle était sur liste noire ? Il n'en avait pas la moindre idée, puisqu'il n'était pas assez élevé hiérarchiquement parlant pour connaître d'autres positions de la liste à part les plus évidentes. Deviner où avait finit le Réanimateur n'était pas compliqué, deviner si cette fille était de celle que l'on recherchait activement était bien plus compliqué. Il aurait pu demander, à Pryam, notamment, mais il se compliquait la tâche en voulant garder sa présence pour lui. C'était d'ailleurs la seule certitude approximative qu'il avait : si elle était connue, alors on devait la surveiller et il était déjà dans les ennuis, si elle ne l'était pas, alors il n'était pas menacé dans l'immédiat. « Mais… euh… je suppose qu'on peut oui. Je ne sais pas vraiment de quoi on pourrait discuter, mais oui... » Il avait beau être psychologue, ce n'était pas pour cela qu'il avait tenir une conversation condamnée depuis le début sans problèmes. Ça c'était plutôt à la charge des charismatiques, des chefs de soirées… lui était un cérébral, et élevé par une famille qui n'était pas particulièrement loquace. Ça ne pouvait rien donner d'exceptionnel. Regardant de droite et de gauche, il essaya de chercher un lieu où ils pourraient effectivement s'asseoir. N'en trouvant aucun, il préféra éviter de rester planté comme un piquet : « Je pense qu'il faudrait euh… bouger, aller ailleurs. Il n'y a rien ici et on encombre le passage » Ils étaient surtout extrêmement visibles. Et ça l'angoissait légèrement. L'invitant d'une main, d'un bras levé, il prit la direction du bout de la rue, inverse à celui dont il venait, dans l'idée de rejoindre l'une des rues marchandes dont les magasins étaient encore ouverts à cette heure-ci. Il n'était pas certain qu'ils trouvent quoi que ce soit en raison du couvre-feu mais ça ne coûtait rien d'essayer.

Alors qu'ils marchaient, il lui décocha un regard en coin, et se creusa légèrement la tête pour trouver un sujet de conversation, et se hasarda à demander : « Et que faisiez-vous dehors ce soir ? Vous ne savez pas qu'il y a un couvre feu en ce moment ?» Qu'est-ce qui la poussait à contrevenir à cette mesure de sécurité « Vous ne savez pas qu'il y a un meurtrier en fuite en ce moment ? » Tout de même, ange ou pas… elle était en danger, comme tout le monde évidemment. Mais ça n'en restait pas moins dangereux…

Sam 16 Avr - 4:34
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Mary Lynch
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Mary Lynch
Mary s'était mise à marcher à ses côtés, portant contre elle son sac de courses. La rue était étroite, pavée sous la fine couche de neige. Elle aimait ce quartier marchand, il avait un caractère, une histoire. Elle s'était mise à rire lorsqu'il traita d'une entente cordiale entre une sainte et un païen, trouvant l'image si loin de la réalité : elle n'était qu'une sainte se promenant avec son tuteur angélique. C'était qu'il ne le voyait pas ainsi et il avait tord. Tant pis, elle ne protesta pas outre mesure, elle resta même sur son idée à lui : « Cela changera des mauvaises nouvelles qu'on lit sans cesse dans la presse. On s'étend en long et en large sur le Mal, sur les horreurs et sur les vices. Il serait bon de lire autant de vertus qu'il y a de pêchés. »

Le projet des anges était assez clair. Protéger l'humanité. Mary se mordit la lèvre inférieure : les sorciers ne faisaient pas partie de cette humanité-là, pas avant d'avoir été purifiés. Il étaient comme des vêtements sales qu'il fallait laver si on voulait pouvoir les utiliser. En cela, il n'avait alors pas tord : les anges le voulait disparu. Elle aussi, si on voulait aller en ce sens. Mais pas lui. Lui était l'hôte de Gabriel, peut-être comprendrait-il tôt ou tard qu'ils n'étaient en définitive pas dans des camps si opposés que cela. Comment lui dire ? Comment expliquer à un sourd ce qu'il ne pouvait entendre ? Le temps ferait probablement les choses, c'était l'hypothèse qu'elle désirait tester, savoir où elle les mènerait. Pour l'heure, elle était rassurée, elle avait retrouvé Gabriel, ou du moins, pour moitié. Elle savait dans quel hôte il se trouvait, il n'y avait plus qu'à le garder à l’œil. Elle se contenta de hausser sombrement les épaules. « Les anges ont leur projet et je ne suis pas un ange. Si j'accepte leur mission, je reste moi. Je suis l'humanité qu'ils n'ont pas, la capacité, qui leur fait défaut, à ne pas percevoir le monde uniquement en noir et en blanc. C'est pour cela que j'ai été choisie. Pour sélectionner dans ce qu'ils voient noir, ce qui peut être sauvé et être blanc. » Lever les malédictions, exorciser du mal. Des actes pour faire venir la lumière. « Tu n'es pas mon ennemi Johan. Quant à ton Lord... Il est bien trop inatteignable pour que je puisse le sauver. Je ne suis pas de taille à l'affronter, je ne m'y risquerai pas. D'aucune manière. Je peux te l'assurer. » Et il y avait de l'assurance dans ses propos. Il n'avait pas envie de se frotter à lui le moins du monde.

« Lorsque le Graal sera découvert, ce sera la fin des Temps Aventureux et le sort qui sera réservé à Pryam Earl ne dépendra pas de moi. » Elle porta sur lui son regard azuré un instant : « Tu vois, rien à craindre de ma part. C'est plutôt de toi qu'il devrait avoir peur. » Elle était des plus honnêtes. Le combat de Pryam Earl face à un Archange du Seigneur promettait d'être épique. Mais il ne pouvait l'imaginer. Non, pour le moment, il devait ce dire que c'était elle qui était l'ennemie dont il fallait se méfier. La vérité, c'était qu'il ne promenait dans la fosse aux serpents et qu'un jour il se réveillerait avec un appétit monstre. Il ne resterait que la fosse. Et plus aucun serpent.

Elle regarda finalement son panier et les couleurs chatoyantes des fruits et légumes qui le composaient et lit un geste de la tête pour ne désigner. « Je fais mes courses. Ce tueur en série ne m'empêchera pas de nourrir mes enfants. Vous savez, on ne met pas un couvre feu à chaque pleine lune et pourtant une horde de loup-garous incontrôlables font autant de dégâts, sinon plus que cet homme. » Un soupir, la mine assombrie par de douloureux souvenirs, raison de sa venue à Last End. L’écosse lui manquait. Les Anglais avaient une mentalité qui ne lui convenait pas forcément, mais ici était sa place, son combat. Ici était sa mission et puis... Elle n'avait plus rien là-bas. « Ne croyez pas que je sois téméraire ou... Complétement inconsciente du danger que cela représente. Je sais à quoi ressemble un bain de sang. Mais si le Réanimateur veut me tuer, il me tuera, que ce soit de jour ou de nuit, avant ou après le couvre-feu. Je doute cependant qu'il s'agisse de ces objectifs, en fait. » Elle orienta son regard ver lui, tâchant de marcher d'un pas prudent dans la neige. « Les gens qui sont venus à l’hôpital, lors de l'évasion du Réanimateur, m'ont dit qu'ils avaient été épargnés. Que le fugitif les avait vus et ne les avait pas tués. Je ne suis pas experte en criminologie mais s'il ne les a pas tué, c'est qu'il avait des cibles et ils n'en faisaient pas partie. Un peu comme les kamikazes djihadistes, ils ont un but dans leur folie, tu ne crois pas ? » demanda-t-elle, replaçant songeusement l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.

« Tu est aussi dehors, d'ailleurs. » lui-fit-elle remarquer avec un sourire espiègle : « Tu te ris du danger. Il plane pourtant d'avantage sur toi que sur moi... Toi, l'écuyer de la famille Earl. » Cette affaire inquiétait autant l'Envers que la communauté des chasseurs et des exorcistes et beaucoup avaient apportés leurs idées, leurs hypothèses, leurs théories. Les détails ne manquaient pas d'être soulevés comme la liste des victimes, le récit des survivants, mais aussi les propos tenus devant le juge qui avait valu au Réanimateur un aller simple pour l'asile. Ceux qui n'avaient pas conscience du Secret n'avaient pas pu comprendre mais pour les autres, il semblait clair qu'Evans veuille révéler à tous le Secret et Mary était de ceux qui le souhaitait également. Brusquement, elle changea de sujet, rebondissant sur ce que le mot 'écuyer' lui évoquait : « C'est quoi un écuyer chez les Earls ? Je veux dire... les écuyers sont au service de chevaliers. Les chevaliers font serment de protéger la veuve et l'orphelin et jurent fidélité à Dieu. Je n'ai pas l'impression que cela corresponde vraiment aux Earls. » railla-t-elle. C'était presque ironique que cette famille se réclame de détenir des écuyers à l'instar des protecteurs du Christianisme. Elle se mit à rire : « Il doit avoir de l'humour ton Lord, non ? Je ne l'ai jamais rencontré. Il est du genre à faire ce genre de jeu de mot biblique ? » Elle ne pensait pas à mal. Elle n'était toutefois pas très certaine que Johan le prenne bien mais elle ne lui laissa pas vraiment le temps de réagir : elle venait de se greffer et ventouser à la vitrine d'un chocolatier fermé pour la nuit. Ses yeux pétillaient devant les créations de l'artisan.

Dim 24 Avr - 11:55
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Johan Rosemary
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Johan Rosemary

Y avait-il seulement assez de vertus en ce monde pour rivaliser ? Il n'était qu'un jeune homme, vivant dans l'ombre de sa famille d'adoption, qui était loin d'avoir tout vu du monde et pourtant le peu qu'il en voyait ne l'encourageait pas à un optimisme forcené. Ne répondant pas, il ne rumina pas longtemps cet état de fait, ne pouvant rien y changer. On ne pouvait rien changer à cet état de fait, ils étaient ce qu'ils étaient. Ce qu'il fallait, c'était déjà vivre dignement, se satisfaire de ce que l'on pouvait avoir et faire. Il était tellement sceptique… il l'avait toujours été, même avec la magie, alors avec la religion ? « Vous pensez qu'ils voient le monde en noir et blanc ? » C'était bien possible, mais c'était quoi le noir et le blanc pour eux ? Est-ce qu'un meurtrier humain valait mieux qu'une créature innocente selon eux ? Certainement… et dans un autre sens, ça ne pouvait être vraiment le noir et le blanc comme eux tous le percevait, que dire de l'inquisition par exemple ? C'était de ces questions dans lesquelles il se perdait sans réussir à vraiment ordonner l'ensemble de ses idées. Peut-être parce qu'il les prenait à cœur ? « Vous êtes quelque peu raisonnable alors. Et vous sauvez tout le monde par cette raison » Le lord avait bien autre chose à faire que de perdre son temps avec des batailles inutiles. Il avait tout un monde à diriger. Déjà que le Réanimateur opérait des troubles inutiles par sa folie… si les anges s'y mettait, ce serait pire encore. La communauté en pâtirait. Mais Pryam Earl rétablirait l'ordre, avec l'aide de tous, il en était certain. C'était un homme doué et bon.

« Moi ? Pourquoi moi ? » A cause de son histoire d'archange ? Mais il n'en était pas un… et Pryam saurait certainement le reconnaître ! Il pourrait le lui demander, se fier à son savoir, sa sagesse. Pryam pourrit l'aider., c'était une certitude. Dès qu'il le pourrait, il lui parlerait de tout cela. Mais comment faire sans la mentionner elle ? Car si il ne disait rien sur elle, comment ferait-il pour convaincre son maître et père de substitution qu'il n'était pas totalement fou ? Car qui d'autre qu'un fou pourrait se penser du jour au lendemain archange en étant sorcier ? Avant d'aborder le sujet, il lui faudrait bien penser à ce dilemme-là car il pouvait lui causer de graves soucis. Pour l'instant, il ne voyait absolument pas comment il pouvait réussir cet exploit. Ne pas paraître fou avec une telle demande était presque impossible. Et il ne voulait toujours pas se résoudre à parler d'elle à quelqu'un pour le moment car si elle ne voulait pas s'attaquer aux Earls… eux n'auraient sans doute pas de tels scrupules. Et s'il ne ferait que son devoir en la dénonçant, il ne voulait pas non plus la jeter en pâture au Cénacle si elle n'était vraiment pas coupable. « Vous ne pouvez pas savoir ce qu'est l'objectif d'un fou dangereux. Un instant ils vous épargne, et l'autre ils décident de changer d'avis. Fiez-vous à ce que vous voyez à un moment et vous ne vivrez pas très longtemps, si vous traquez au service de l'église vous devriez le savoir, non ? » Les créatures pouvaient aussi agir ainsi après tout. « En plus, qui vous dit que vous n'êtes pas aussi son ennemie… vous devriez faire attention »

Il lui jeta un regard grave et réprobateur « Je travaille avec la police » Qu'est-ce qu'elle croyait exactement ? Certes il était là pour ses affaires personnelles, mais il n'en restait pas moins qu'il restait affilié à la police et qu'il pouvait se trouver aussi utile, dehors à cette heure-ci si le besoin s'en faisait sentir. Ce n'était pas son plan initial, mais sa façon de prendre tout à la légère et de jouer les profilers l'agaçait. Qu'est-ce qu'elle croyait ? C'était elle qui était en faute et qui prenait des risques et elle pensait se dédouaner simplement en le prenant en exemple mais ça ne fonctionnait malheureusement pas comme ça… « La vérité hélas, et sans doute vous est-elle étrangère… est que moi, je n'ai qu'une utilité limitée pour ceux que je sers, comme vous venez de le dire je ne suis qu'écuyer. Ce qui signifie que je peux être remplacé, et je mourrais avec satisfaction pour ma famille. Contrairement à vous. Ne pensez-vous pas que vous êtes un tantinet plus importante pour les vôtres que moi pour les miens ? Ce n'est pas tous les jours qu'un ange a un élu, du moins ça paraît logique » Non, définitivement il n'aimait pas cette façon de fonctionner. Je le fais parce que toi tu le fais ? Quelle genre de logique était-ce là ? Elle était… comme une enfant, insouciante, exubérante, beaucoup trop candide… Pouvait-elle vraiment être au service des anges avec un esprit pareil ? Ils étaient des êtres mauvais, assoiffés de sang et meurtriers, injustes et oppresseurs. Elle était énervante, outrageante, mais elle n'avait pas mauvais fond. Alors il ne comprenait pas bien…

Il ouvrit la bouche pour poursuivre mais n'en eut pas le temps et il la laissa baver en soupirant lourdement. En fait, il avait l'impression d'être son exacte opposé et recula légèrement. Les Earls étaient bien meilleurs que des chevaliers parce que personne ne leur avait imposé le code de conduite qu'ils avaient adoptés. Du mois était-ce ce en quoi lui croyait. Un moment, il la laissa rêver, puis vint se rapprocher en regardant lui aussi les sculptures en chocolat. D'une voix fatiguée il brisa le silence : « Ma mère est une mère porteuse sorcière, elle enfante au sabbat pour des hommes voulant un héritier. Mon père est venu une fois seulement, a couché avec elle et est parti. Il devait venir me reprendre quand je serais né mais il a changé d'avis. Et m'a abandonné. Le clan de ma mère n'acceptant pas les garçons j'étais seul et destiné à la mort d'une manière ou d'une autre. Ou à une vie misérable dans tous les cas, mais le Lord m'a prit à son service. En échange de la promesse d'être un serviteur de sa famille quand je serais grand, il m'a donné absolument tout ce qu'un enfant pouvait rêver d'avoir. Un toit, de la chaleur, de la nourriture, des habits… une très bonne éducation. J'avais d'excellents résultats, j'aurais pu intégrer n'importe quelle grande université et il m'aurait payé l'entrée comme s'il était mon père » Il y eut un léger silence puis il hocha la tête « En fait je l'ai toujours considéré comme mon père. Lui offrir ma loyauté n'était qu'une évidence, loin d'être cher payé pour toutes ses bontés »

Il tourna légèrement la tête vers elle, puis soupira de nouveau en secouant la tête « Je ne suis pas un sorcier puissant, mon sang est souillé, et faible. Je n'ai aucune grande lignée, je n'avais même pas de nom de famille à réclamer. Et malgré tout cela, il m'a accepté et offert une place respectable et aisée. Il m'a offert un nom de famille rien qu'à moi. Pour moi, il vaut n'importe quel chevalier de légende. Je ne suis qu'un exemple parmi tant d'autres... » Se redressant finalement il recula et montra la vitrine « Elles sont jolies, prenez-en une pour vos enfants, ça leur fera certainement plaisir. J'ai toujours imaginé ma mère m'en offrir une » Se détournant il amorça de continuer à marcher le long de la rue. Un verre lui ferait certainement du bien, en fin de compte. S'il trouvait un bar d'ouvert évidemment. Ce qui n'était pas certain avec le couvre-feu. « Alors ? Vous venez ? »

Dim 8 Mai - 12:26
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Mary Lynch
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Mary Lynch
Si les anges voyaient en noir et blanc ? Mary avait opiné du chef de façon affirmative. Le bien, le mal étaient pour eux des notions assez bien définies et tout ce qui était lié de près ou de loin à Lucifer était le mal tel que Dieu l'avait spécifié. Il l'avait fait choir, il l'avait rejeté. Cela devait être triste d'être un ange. Ne jamais s'interroger sur la nature profonde de chaque être. Elle avait ri lorsqu'il lui avait signalé qu'elle se trouvait d’ôtée de raison. Ne la prenait-il pas pour une folle au contraire ? Elle et son histoire d'ange. Il fallait avouer que c'était assez abracadabrant... Mais il y avait des personnes de l'Endroit qui réagissaient mieux que lui à la nouvelle. Des croyants principalement qui voyaient là, enfin, un peu de bonté et de bonheur en ce monde. Les anges avaient belle image. La réalité était autre. La réalité, bien des gens de l'envers la connaissaient et ce n'était pas un aussi joli tableau.

Elle le laissa répondre mentalement à sa propre question. Pryam pouvait le craindre lui parce qu'il était un archange et lorsqu'il se réveillerait, elle n'était pas tout à fait certaine que Pryam y survive. Du moins, le pensait-elle, elle et sa fervente croyance envers Dieu et ses anges. Son petit sourire en coin s'effaça, pas tout à fait certaine qu'il s'agisse d'une bonne opportunité que de retourner sur ce terrain-là. Elle n'avait pas envie qu'il se referme alors qu'il commençait à s'ouvrir. Puisqu'il ne savait pas qu'il était un archange... Il serait au moins son ami. Ce serait un bon début, un moyen de partir sur des bases saines, quelque chose sur quoi il pourraient fonder une certaine confiance. Peut-être que les choses évolueraient d'elles même. Pour l'heure, elle n'avait pas envie de le laisser tomber. « Oui, je viens, j-juste une minute. » Téléphone en main, elle semblait regarder par la fenêtre au dessus de la chocolaterie fermée pour le couvre-feu : « Hm... Bonsoir... Je... Je suis désolée de te déranger je suis consciente qu'il y a un couvre-feu mais je suis devant et je... » Gênée, elle regarda Johan en trépignant sur place. Quelques secondes plus tard, un homme ouvrait la porte de la boutique où elle s'engouffra, ressortant assez rapidement avec deux paquets. Un gros pour ses enfants de toutes évidence et un autre qu'elle tendit au psychologue alors que la boutique se refermait derrière elle. « Tiens, c'est pour toi. Un conseil : ne le regarde pas dans les yeux, sinon tu n'arriveras jamais à le manger. » railla-t-elle en lui adressant un clin d’œil. Son conseil transpirait d'expérience : « Je n'ai jamais eu le cœur de manger ce lapin en chocolat autrefois après l'avoir trop admiré. Et pourtant, Dieu sait combien je suis gourmande. C'était comme si... Sous cette carapace de chocolat, il y avait un ami. Alors si je le mangeais, je le perdais tout simplement. » Étrange comme l'histoire se répétait. Johan était son nouveau lapin en chocolat.

« Je l'avais gardé tellement longtemps sur la table de chevet qu'un beau jour... Il n'était plus là. C'était l'un de mes frères qui l'avait mangé. Je l'ai boudé pendant quelques semaines pour ça. » Et maintenant elle regrettait d'avoir perdu ces semaines quand elle savait qu'il n'était plus de ce monde. Peut-être aurait-elle du en profiter suffisamment. Si les frères et sœurs étaient, semble-t-il, faits pour se chamailler, il n'en demeurait pas moins vrai que ces disputes étaient source de regrets. Elle haussa les épaules et poursuivit sa marche. Tout était fermé. La ville était terrorisée par Evans et cela sonnait étrangement pour Mary. Le danger était tout le temps là d'habitude. Evans ou pas. Et il n'y avait pas ce couvre-feu. Au croisement avec une petite ruelle qui descendait, elle aperçut les lumière d'un petit café qu'elle aimait bien : « Oh, regardez Monsieur le Policier. On dirait qu'on dirait qu'on a de la dissidence par ici aussi. » railla-t-elle, moqueuse avant d'ajouter en l'entrainant avec elle : « Viens, c'est une chance ! » Prudemment, elle descendit la ruelle avant d'entrer et se mettre au chaud. Ils s'installèrent à une table isolée, l'endroit était quasi désert. Elle put enfin se délester du poids de son sac de courses et réclama un chocolat chaud lorsqu'on leur demanda ce qu'ils désiraient.

Elle le contempla un instant en silence – chose qui était très rare chez elle, et pour le coup, quasi-suspect – avant de faire finalement ce qu'elle savait très bien faire : ouvrir la bouche. « Ton Lord, il est un petit peu comme ton héros. Un sauveur. Et bien des parents voudraient avoir ses images pour leurs enfants. Je le voudrais pour les miens. Je ne peux pas me contenter de savoir et regarder le sang couler sans rien faire. C'est dangereux. Je le sais. Je ne le sais que trop bien. » La lueur vacillante de ses yeux montrait combien elle ne mentait pas sur ce sujet. Elle avait pleinement conscience de ce que pouvait faire un loup-garou à la pleine lune. Le sang de sa famille coulait encore sur son cœur, même après des années. « Evans ou un vampire, quelle différence ? » fit-elle avec un sourire en coin. Elle n'avait pas prévu d'avoir des enfants. Elle les aimait de tout son cœur et elle savait aussi que si elle venait à mourir, elle créerait en eux le même manque qu'elle avait en elle. Assurément. Mais elle n'arrivait pas à partir simplement de Last End, raccrocher. C'était stupide. Elle s'en rendait bien compte. Et elle pouvait encore moins partir depuis que Gabriel l'avait choisie pour élue et qu'elle avait accepté cette mission. [color=cornflowerblue][font=Georgia]« C'est pour ça que tu... N'as pas eu de relation ? » demanda-t-elle pour changer visiblement de sujet : « Je veux dire, tu as peur d'avoir des enfants et ne pas y arriver ? Les abandonner et qu'ils n'aient pas la chance que tu aies eue ? » Celle de trouver ce Sauveur que représentait Lord Earl. « Tu as essayé de retrouver ta mère ? Tu es dans la police, tu n'as pas enquêtée ? »

Ven 20 Mai - 14:46
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Johan Rosemary
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“L'ange ne diffère du démon que par une réflexion qui ne s'est pas encore présentée à lui.”

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Johan Rosemary

Mais qu'est-ce qu'elle faisait encore, celle là… Décidément, elle allait vraiment l'empêcher d'avancer et le faire tourner en rond ! Peut-être qu'elle le faisait exprès, tout simplement. Elle cherchait à le faire sortir de ses gonds, c'était forcé. Elle allait finir par y arriver d'ailleurs. Expirant sèchement, il s'arrêta de nouveau, croisa les bras. Qu'est-ce qu'elle faisait encore ? Tapotant des doigts sur son bras, il regarda à la ronde pour observer la rue presque déserte et qui se désertifiait plus encore. Non vraiment. Et en voyant la boutique s'ouvrir, il cru tomber des nues. Non mais ils étaient sérieux là ? Vraiment ? C'était un bon sang de couvre feu ! On n'ouvrait pas comme ça à n'importe qui sous prétexte d'un coup de téléphone… Elle cherchait décidément à le rendre dingue oui. Ah mais non, ça n'allait pas se passer comme ça ! Ce marchand-là, il allait le signaler, c'était vite vu. Fumant intérieurement, il tourna en rond le temps qu'elle réapparaisse et il s'approcha, ouvrant déjà la bouche pour l'admonester de son comportement. Une nouvelle fois pourtant, elle l'empêcha de s'exprimer… ça aussi c'était à croire qu'elle le faisait exprès. Il referma la bouche en soupirant et rentra légèrement la tête dans les épaules en la voyant approcher. Elle faisait son shopping comme ça, en mettant des gens en danger ? Et bon sang qu'est-ce qui était si important que ça ne puisse attendre la journée suivante ? Ce n'était pas une question de vie ou de mort tout de même, si ? Et puis qu'est-ce qu'elle faisait-là ? Qu'est-ce qu'elle lui tendait ? Il recula légèrement en l'observant attentivement, avec une certaine méfiance mais surtout perturbé… Il n'y comprenait rien du tout. Elle… elle lui offrait un lapin en chocolat ? Pourquoi ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? « Un… un lapin en chocolat ? Pourquoi ? » Il n'était pas trop sucreries. Et on ne lui en avait certainement jamais offert. Il s'était offert un ou deux carrés à l'occasion, pour au moins goûter et ne pas mourir ignorant, mais il n'était pas un fervent adepte de ce genre de choses. Oh il n'était pas entièrement anti-sucre, mais les effets des composants du chocolat le laissait perplexe.Et puis bon il y avait meilleur pour la santé.

« Dès demain, n'espérez plus trouver cela » fit-il gravement mais sans agressivité, au sujet du café. Une fois signalés les lieux seraient surveillés plus étroitement. Ce n'était que pour leur protection et pour le respect des lois et décrets. Il s'installa néanmoins. Raide. Il ne prit rien. A la place, il l'observa sans rien dire pendant un long moment. Elle était tellement différente de tout ce qu'il connaissait. Ils étaient comme chien et chat. Et il n'était pas à l'aise avec cela. A la fin de la tirade, il eut un soupire désabusé. « Je n'ai pas le droit de chercher à savoir, ce ne serait pas bien... » Une part de lui aurait forcément voulu, mais la majorité de son être votait contre, par simple logique. « La famille de ma mère n'accepte pas les hommes, elle les rejette. De plus, j'ai une famille d'accueil qui me traite admirablement bien, ce ne serait nullement faire honneur à leur générosité et leurs règles. Et puis pourquoi irais-je chercher ma mère de sang, puisque j'ai une mère adoptive ? » Certes, au moins pour savoir à quoi elle ressemblait, faire un lien… si en un sens, il le voulait, mais ce qu'il venait d'énoncer n'en était pas moins vrai. Il croisa de nouveau les bras, s'adossant pleinement à son dossier. Il n'était pas tout à fait certain de comment il devait se sentir et penser, lorsqu'il s'agissait de sa mère. Ce n'était pas un sujet douloureux, mais c'était un sujet grave. « Et non, je n'ai pas de relation car je me réserve pour mon épouse. Ça aussi c'est une règle. A défaut d'offrir une grande force magique et un nom prestigieux, j'offre une personne qui lui sera entièrement dédiée. En plus de ce que je sais faire. C'est tout ce que j'ai » Ce n'était pas beaucoup, mais il n'avait rien d'autre. Alors il fallait s'en contenter. Et il espérait que sa compagne saurait l'apprécier, à défaut de l'apprécier lui. Il n'était pas encore prêt à avoir des enfants, ni à se marier, mais ça viendrait en son temps. « J'aurais un enfant quand le moment sera venu et que je pourrais assurer son avenir. Et j'espère qu'il bénéficiera aussi de la chance de servir les Earls. »

Sam 28 Mai - 18:07
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Mary Lynch
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Mary Lynch
Champion ! Un instant, Mary avait voulu le féliciter pour cette brillante analyse du corps chocolaté mais se retint, se contentant d’acquiescer de la tête avec un sourire radieux pour lui faire comprendre que oui, c’était un cadeau pour lui. S’il avait ensuite envie de l’offrir aux enfants de la famille Earl ou à ses écuyers, que grand bien lui fasse, cela permettrait de me pas gaspiller au cas où il se décidait à ne pas dévorer la bête. Mary se contentait de la satisfaction de lui avoir fait un cadeau… Et de celle de voir débarquer son énorme tasse de chocolat chaud surmonté d’un chapeau de chantilly qui lui arrachèrent mille éclats dans les yeux. « C’est presque un chef d’œuvre, ça serait un crime de briser cela... » contenta-t-elle auprès de Johan, observant la tasse sous toutes ses coutures, visiblement ravi. Gourmande ? Oui, assurément. Si bel et si bien qu’elle commença à justifier son futur crime : « En même temps, ça a l’air tellement bon et la chantilly va finir par fondre si je ne m’en empare pas… Et ça aura l’air d’un truc tout raplapla… Ça serait quand même triste de la manger. Mais... » Elle planta sa cuillère dedans pour mettre à son dilemme intérieur qu’elle avait lamentablement extériorisé. Elle dégusta la première bouchée de crème dans un ‘mhh’ étouffé. Plaisir coupable, et dire qu’elle était censée incarner les vertus. Son péché certain était celui de la gourmandise. « Tu ne prends rien ? » réalisa-t-elle enfin en fixant l’espace vide devant Johan avant de finalement hausser les épaules. C’était son choix. Et ses choix l’étonnaient de plus en plus. Non pas qu’ils soient mauvais, ils étaient surprenants et loin de l’idée qu’on pouvait se faire de la Sorcière dans les Livres de l’Inquisition.

« Tu attaches beaucoup d’importance aux devoirs et à la loyauté. » souffla-t-elle, bas, levant le nez de son chocolat chaud. « Tu es probablement plus pieux que bien des croyants de l’Église, avec une religion… Disons… Différente mais qui prône des valeurs similaires. Devoirs, respect, honneur. C’est peut-être la raison pour laquelle Gabriel t’a choisi. Ta foi, même si elle n’est pas tournée vers Dieu, est forte et précieuse. » En définitive, il y avait pas mal de rapprochement à faire entre ce que prônait l’Église et le mode de vie de la tête du Cénacle. Leur mode de vie tel que l’exprimait Johan était des plus respectables. Mary, elle-même, ne lui arrivait pas à la cheville et cédait à ses péchés. Elle n’était pas une exorciste comme on pouvait en rencontrer au Vatican. Elle n’avait pas été destinée à l’Église, elle avait été une chasseuse avant d’accueillir le livre de prières. Johan avait aussi ses péchés, cette manière de se détourner du véritable Seigneur. Mary ne put s’empêcher de songer combien Gabriel devait aimer ses élus imparfaits. Il n’avait pas choisi des enfants de chœur. « On avait dit qu’on ne parlait pas d’anges. » se corrigea-t-elle avant de reprendre sur un autre sujet même si c’était difficile pour elle de discuter avec cet homme dont elle était persuadé qu’il s’agissait d’un archange, son archange lié. Ils avaient souvent eu des échanges sur la manière d’appréhender la foi, de la répandre… Elle n’avait jamais songé parler avec lui de son enfance ou de son mariage.

« Est-ce que tu sais montrer à cheval ? » demanda-t-elle comme si elle sortait soudainement ça de son chapeau. Pas tant que cela. Sa famille avait un haras, autrefois, avant qu’ils ne soient égorgés par un loup-garou. « Ça fait quelques années que… Et bien que je n’ai pas fait une promenade. » Depuis la perte du haras, ça allait sans dire. L’idée même d’affronter à nouveau ses bêtes à quatre pattes l’effrayait et elle craignait de faire ressurgir une peine enfouie et étouffée… Mais si le pas devait être franchi, c’était avec son archange qu’elle désirait le faire. « Enfin, avec la neige en ce moment, ça risque d’être compliqué avec les chevaux mais… Disons, au printemps. Les alentours de la ville nous changerait les idées  et… » Et elle ne savait pas. Elle en avait envie mais en était terrorisée, elle était bien moins craintive devant un vampire tout de crocs sortis. Affronter les fantômes de son passé semblait pire que d’aller explorer une maison hantée. « Si tu préfères qu’on fasse autre chose, on peut. Je suis bête, je ne te propose que ce que j’aime. Ce n’est pas comme ça que ça marche... » se fustigea-t-elle. Le lapin au chocolat, un peu de temps dans un café, à promenade à cheval… « En fait, j’ai un peu de mal à te cerner… A trouver ce que tu aimes, ce qui te ferait plaisir, ce que… Nous pouvons partager sans que l’un ou l’autre ne s’ennuie et je… te trouve d’un patience remarquable à mon égard alors que je crois que tu n’aimes pas les lapins en chocolat ni ta présence ici. » Il était charitable avec elle et probablement n’avait-il que pitié de cette pauvre folle qui l’avait accostée dans la rue. « C’était plus intuitif entre toi et moi… Avant. » Quand il était un ange. Elle ne se posait pas toutes ces questions, elle avait le sentiment de le le connaître et d’être connue. Refaire connaissance était pénible et lui rappelait à chaque seconde combien Gabriel lui manquait. Dans un même temps, elle ne voulait pas laisser l’hôte s’enfuir et lui échapper complètement. Peut-être devait-elle laisser au temps son action. Peut-être Gabriel se réveillerait-il de lui-même… Mais si non ? S’il était bloqué dans son hôte ? Ça ne marchait pas exactement comme ça d’ordinaire et elle ne pouvait qu’hésiter sur l’idée selon laquelle Gabriel était en péril sans en être certaine. Devait-elle sonner les cloches du Vatican ?

Mar 5 Juil - 16:28
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Johan Rosemary
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Johan Rosemary

Il secoua brièvement la tête pour confirmer qu'il ne prenait rien, ce n'était pas trop son type et puis il était trop tard de toute façon à son goût pour boire quoi que ce soit de sucré ou de caféiné. Installé contre le dossier de la chaise, il croisa les bras, une jambe en équilibre sur l'autre genoux, l'observant déguster son chocolat. Et bien, au moins une qui se faisait plaisir. En un sens, ça, ça ne le dérangeait pas vraiment. C'était un domaine neutre. Bien qu'il ne voulait pas particulièrement s'avancer sur le sujet de la religion, il ne pu s'empêcher d'avoir un sourire en coin. « Peut-être est-ce également que chez moi, on ne m'apprend pas à toucher les enfants de chœurs impunément »  Il ne croyait pas du tout à cette histoire d'élection par un archange, mais par contre il admettait sans mal que l'éducation qu'il avait reçu valait bien celle de l'église. Son maître était comme un dieu pour lui en un sens. Et ses valeurs étaient effectivement réelles et appréciables. Quand on voyait les scandales liés à l'église chrétienne, entre autre, ou les terroristes qui tuaient au nom de l’islam… Chez eux, le Cénacle empêchait de telles choses. « Ce n'est pas grave » finit-il par lui accorder. Maintenant qu'on ne le prenait plus à rebrousse poils, il était moins tendu. Et puis elle avait admit que la famille Earl faisait les choses bien donc il ne pouvait plus vraiment lui en vouloir. Ses maîtres étaient les plus importants. Tout le reste était secondaire. Et vu que la suite se trouva fortuitement lié à cela d'une autre façon, il ne pouvait qu'accepter de répondre à ses questions. Qu'elle se montre curieuse ne lui déplaisait pas en soi tant qu'elle ne marchait pas sur les limites de ce qu'il pouvait tolérer. Mais là ce n'était pas le cas et cela lui donnait en plus l'occasion d'exprimer encore la fantastique enfance qu'il avait pu avoir. « Oui, je sais effectivement monter. Toute la famille Earl sait monter, ils ont des écuries personnelles avec de superbes bêtes. Au départ je ne faisais que m'en occuper, puis Dame Victoria a voulu que je m'occupe de sa monture en promenade alors elle m'a fait apprendre. C'est un sport que j'aime beaucoup » Même si se faire jucher à l'âge de onze ans sur un pur sang élevé pour la guerre lui avait collé une terreur bleue la première fois...Il ne possédait pas de bête qui soit sienne, car seuls les membres de la famille avaient ce droit, mais il pouvait monter certains chevaux, notamment afin de leur permettre de se dépenser.

Désormais il souriait avec plus de facilité « C'est vrai que pour la neige, la plupart des chevaux seraient dérangés et pourraient se faire mal. Si j'avais pu emprunter deux bêtes des écuries royales je l'aurais fait, Dame Victoria possède de magnifiques bêtes venant tout droit de Scandinavie, de Finlande il me semble. Ce sont des chevaux habitués à la neige et au gel qui ont les sabots sûrs. Malheureusement je n'ai pas le droit. Mais au printemps, oui évidemment » L'idée lui plaisait. Les chevaux étaient des animaux spectaculaires et il les aimait beaucoup. Enfin sauf quand il manquait se faire mordre évidement. Il poursuivit sans sembler s'énerver « Et en fait je ne mange pas de chocolat… Enfin, il serait plus juste de dire que je n'en ait jamais mangé, ce n'est pas le genre de met qui se retrouve dans la famille que je sers. Ce qui tombe relativement bien, je n'ai pas vraiment la dent à sucre. C'est une délicate attention, cela dit » Il y eut un moment de silence, alors qu'il contemplait les environs puis il soupira et se força à poursuivre. Parler autant n'était pas non plus dans ses habitudes mais il n'allait pas le lui dire. Le château était un lieu de silence et d'étude avant tout. « J'aime beaucoup cuisiner, par contre. Et lire. C'est un de mes passe-temps favoris. J'aime bien jardiner aussi mais je n'ai pas vraiment le temps de m'occuper de la terre et le domaine est trop énorme de toute façon pour une seule personne. J'entretiens juste quelques plantes d'intérieur et pour la cuisine. Tu… aimes la cuisine aussi non ? Enfin même si ce n'est pas le cas, je peux cuisiner et tu peux me servir de cobaye » Il avait tout d'abord apprit la cuisine pour servir, comme tout le reste, mais c'était devenu une passion dès l'instant où il avait comprit à quel point le soin et l'amour que l'on mettait dans les plats pouvaient être appréciés. Son répertoire était plutôt basé sur du salé, mais il y avait une vaste gamme et il l'avait un peu dilué avec quelques desserts pour complaire à la dernière née de la famille. Leah était un peu plus amatrice de sucre que les autres et l'influence d'Howard, sans doute, lui offrait la possibilité de l'entretenir dans la limite du raisonnable. « J'aime bien dessiner aussi. Je ne suis pas trop mauvais. C'était une de mes passions quand j'étais plus jeune mais un métier lié à l'art aurait été moins utile à la lignée alors j'ai préféré choisir la psychologie, qui était ma seconde passion »

Il redevint silencieux, cherchant de toute évidence ce qu'il pouvait aimer d'autre. En même temps, c'était moins simple de l'expliquer que de s'y adonner, on ne remarquait pas toujours consciemment ce qui plaisait quand on le vivait. « Là comme ça je crois que c'est tout… en même temps beaucoup de mes hobby sont en fait des parties de mon travail auprès de la famille Earl alors… enfin… » Il secoua légèrement la tête, haussa les épaules et admit défaite «  Et toi ? Si tu me parlais de chevaux c'est que tu aimes monter ? Il y a une écurie qui se trouve en campagne, à une heure de route. Je peux t’emmener y jeter un œil si tu veux à défaut de te montrer celle de mes maîtres »

Jeu 14 Juil - 21:33
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Sa première réplique lui arracha un sourire. Il était certain que quelques prêtes avaient quitté la belle ligne tracée par Dieu, loin des lois des tables de Moïse. « Des imposteurs et des monstres. » cracha-t-elle en songeant à ses propres enfants. Eux non plus n’étaient pas des enfants de chœur, mais elle avait veillé à ce qu’ils aient une éducation correcte et orientée vers le respect de l’autre. Elle n’avait jamais été pleinement chrétienne, du moins pas depuis sa naissance. Le religion lui avait ouvert la voie vers le calme que nécessitait la colère qui l’avait tant hantée. Elle retrouva toutefois son sourire lorsqu’il lui parla des chevaux et ceux qui logeaient dans les écuries de la famille nécromancienne. Assurément, ce devait être de belles bêtes. Elle imaginait leurs muscles robustes se mouvant aux grès de leur pas ferme et assuré, leur haute stature, aussi noble que le titre de Lord devait l’être.

En définitive, ils avaient plus de choses en commun qu’elle ne le croyait. L’équitation et la cuisine en incroyables piliers. « Avec joie ! » fit-elle à l’évocation de servir de cobaye à ses créations culinaires. « Tu dois être excellent… Je veux dire que la famille Earl doit avoir un palais délicat et des exigences assez serrées. » C’était le moins que l’on puisse dire. L’aristocratie savait aisément se parer de goûts de luxe. Elle acheva son chocolat chaud avant de sauter sur ses deux pieds, visiblement encline à aller voir les chevaux ! Elle appela son mari pour lui faire par de son infidélité de ce soir, mais devant les fesses de Johan, tout le monde craquait, même Pryam Earl !

Le trajet en voiture fut comblé de partage de recettes de cuisine, d’astuces culinaires. Mary avait une telle passion et une telle conviction dans son discours que ses yeux en pétillaient de joie. Il était certain qu’elle n’aurait jamais parlé de ce genre de choses avec Gabriel. Pas le moins du monde, au final, elle appréciait la présence de Johan, en lui-même, pour ce qu’il était indépendamment de l’hôte qui l’habitait. C’était un garçon bien éduqué, même trop bien éduqué, les idées claires bien que raides et inflexibles au sujet de sa famille d’adoption.

Une boule, dans son ventre s’était soudain faite sentir en observant l’écurie, comme s’il s’agissait d’un souvenir douloureux, comme si elle avait vu un fantôme, s’interrompant au milieu de sa phrase avant de l’achever plus calmement. Elle avait peur. Peur d’entrer là et de découvrir des cadavres, ceux de sa famille défunte. « En… En fait je ne sais pas si c’est une bonne idée. » fit-elle, visiblement pas dans son assiette. Oui, elle lui sortait ça comme une fleur après qu’ils aient fait communément une petite heure de route ! Triturant les mèches de ses longs cheveux, témoignant de son stress, elle observait les contours des écuries. C’était un beau haras, pas aussi grand que celui que sa famille tenait autrefois en Écosse.

Finalement, brusquement, elle mit sa main sur la poignée de la portière, l’ouvrant pour descendre dans un : « Allons-y, il faut y aller. » Discours contraire, elle rassemblait ses forces autant que son esprit, comme avant un combat avec une créature qu’on chasse. Elle savait qu’elle pouvait y passer… Mais elle avait aussi appris à en faire abstraction pour aller de l’avant. La Terre ne sera jamais purifiée des impies si tout le monde demeure immobile. L’odeur de la paille, du foin et du crottin lui empli les narines, lui arrachant des larmes sans sanglots, coulant sans qu’elle n’y prenne garde sur ses joues. Ses pas la guidait, plus qu’elle n’avançait d’elle même, vers les box, contemplant ces bêtes adorées qui se dessinaient plus habillement à mesure qu’elle approchait. Cela faisait longtemps… Si longtemps.

Devant l’un des étalons, elle resta contemplative, s’approchant de lui d’un pas lent, terrorisé et pourtant, elle n’avait aucune raison de l’être. Claquement de langue, main tendue, l’animal répondait à l’appel et Mary put lui flatter l’encolure. « Mes parents tenaient un haras. J’ai appris à monter très tôt. Et maintenant, ça doit faire deux ans que je n’ai pas réessayé. » Le pourquoi était clair pour elle, pour d’autre la raison s’avérait absurde. Les propriétaires du haras ne se manifestaient devant la présence d’étranger. Ils devaient avoir l’habitude que des visiteurs viennent caresser les montures.

Mary enjamba d’un geste habitué la haute porte du box avant de grimper à cru sur l’animal avec une trop grande aisance pour un être lambda, ses bras encerclant le cou, ses jambes venaient englober le ventre de l’animal partiellement. Sa tête reposait dans sa crinière, elle fermait ses yeux dans cette position de koala et ses larmes avaient cessé de couler. Elle était bien, elle aurait pu s’endormir ici. L’odeur et les son lui suffisaient pour qu’elle se remémore une enfance. « Mon favori avait une robe isabelle comme celui-ci. Avec des taches brunes sur la croupe. Ça lui allait bien. Mes grands frères me disaient que j’avais choisi un cheval têtu comme une mule et qu’on ne pourrait rien en faire. » Un sourire, un rire, les yeux toujours clos : « C’est vrai que c’était une mule, j’ai eu beaucoup de mal à le dresser et quand je suis partie faire mes études d’infirmière, le bougre ne se laissait monter par personne d’autre. J’étais trop loin pour le travailler comme il le faudrait. » Elle embrassa la crinière à plusieurs reprises, débordant d’affection, cherchant du réconfort, visiblement.

Elle posa ses yeux finalement sur Johan et poussa un soupir : « Ça fait bizarre de te voir et de sentir la présence de Gabriel en même temps. » fit-elle sur un ton qui ressemblait à celui d’un lendemain de cuite. « Je ne sais pas quoi faire pour toi… Si tu ne veux pas de lui, tu peux lui dire ‘non’. Le renvoyer au paradis plutôt que… De le laisser comme ça. Je ne comprends pas… Il n’aurait pas du s’incarner en toi si tu ne l’avais pas accepté… Si tu n’étais pas prêt… Il y a quelque chose qui cloche... » Le sujet la tracassait terriblement. Plus elle l'observait et plus qu'elle s'inquiétait pour son archange.

Dim 31 Juil - 19:57
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Johan Rosemary
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Johan Rosemary

Il hocha la tête avec gravité, mais aussi une touche de candeur admirative et enfantine dont il ne s'était jamais défait. Oh que oui, ils avaient des palais délicats. C'était tout un rituel, que d’accommoder les lords et ladies. Le chef de la cuisine, bien plus âgé que lui, avait une fois expliqué qu'avant l'union entre Pryam et Victoria Earl, préparer le repas était bien plus aisé, puisqu'il suffisait de piocher dans les gammes classiques anglaises. Mais avec l'entrée du sang Sihvonen au sein du château, il avait fallut réadapter la carte des plats et trouver comment convenir à la fois à la noblesse anglaise et à l'héritière du sang du nord, qui maniait sa maisonnée d'une poigne de fer. « Oui » finit-il par dire à voix haute, même s'il avait déjà acquiescé « En particulier Lady Victoria » Mais ce n'était pas un mal. Cela seyait parfaitement à une grande dame, et c'était normal. Cela obligeait le personnel à donner le meilleur de lui-même. Aucun membre de la maisonnée n'était de toute façon du genre à se plaindre du travail donné, ils étaient spécialement choisis pour leur zèle et leur sens du devoir… pour prendre soin de cette famille qui se dévouait pour le Secret. Mais la démonstration de ses talents culinaires, ce serait pour une autre fois. S'il lui avait proposé d'aller effectivement visiter ce centre équestre, il n'avait pas sous-entendu que ce serait ce soir, aussi essaya-t-il de l'arrêter avant qu'elle n'appelle sa famille (qui est-ce que ça pouvait être en dehors de sa famille). Trop tard pourtant. Bon, prendre la voiture par ce temps en en soirée ne lui plaisait pas trop, il n'aimait pas les routes accidentées, mais il fallait bien faire avec.

Il resta très attentif, durant le trajet, dépassant rarement les 80 kilomètres heures, 70 quand il se permettait de répondre au babillage de la femme qui l'accompagnait. Sa voix était calme, posée, et il répondait sans se forcer, mais de façon très concise, sans se perdre en anecdotes. Lorsqu'ils s'enfoncèrent davantage dans la campagne, il se fit moins causant, pourtant, plus prudent encore jusqu'à voir le ranch au bout de la route de terre. Il allait prendre la parole pour lui demander d'aller ouvrir le grand portail lorsqu'elle l'interrompit et l'entendre soudain douter lui fit ouvrir de grands yeux, un peu ahuris. « Pardon ? » Pourquoi aussi subitement ? Quel était le souci ? Là vraiment il ne comprenait pas. Fronçant les sourcils, il aurait poursuivit si une des employées n'avait pas vu la voiture et n'était venu lui ouvrir. La remerciant par geste, il redémarra et pénétra à l'intérieur, puis se gara près des voitures encore présentes. Une fois le véhicule à l'arrêt complet, il observa sa compagnonne de voyage en attendant de savoir si elle allait s'expliquer davantage sur son soudain scrupule. Mais non, pas d'explications, juste un nouveau revirement d'avis. Et lui était perplexe. Se passant cependant de jouer les tribunaux inquisiteurs, il décida de la suivre, en espérant qu'elle n'allait pas encore changer d'avis. Pourtant à mesure qu'ils avançaient, elle l'inquiétait de plus en plus. Qu'est-ce qui lui prenait ? Mains dans les poches, restant quelques pas derrière elle, et l'observant en fronçant les sourcils. Il était évident qu'elle avait peur, mais la raison de cette peur lui était parfaitement obscure. Elle avait eut une mauvaise expérience avec un cheval ?

Pourtant en la voyant faire, ça ne paraissait pas concorder. Elle était à l'aise, ainsi perchée sur la bête. Lui s'adossa contre la porte du box, toujours silencieux, l'écoutant se confier en sachant que c'était certainement la meilleure chose à faire, et pourtant qu'elle retombe sur le sujet de sa pseudo grâce angélique lui fit détourner le regard avec un soupire. Un instant, il faillit tout simplement la renvoyer paître mais décida simplement de ne pas répondre. A ses yeux les choses étaient claires, le problème, c'était qu'il n'était pas l'hôte d'un ange. A la place, il alla chercher le matériel nécessaire à harnacher l'un des cheveux et entra dans un autre box. S'occupant de préparer la monture, il ressortir avec elle après un moment et jeta un nouveau coup d'oeil à Mary : « Allez, dépêchez vous, on va faire un tour... »

Dim 7 Aoû - 15:51
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Mary Lynch
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Mary Lynch
Mary se mordit la lèvre inférieure en le voyant se détourner. Elle descendit de la monture, après de si nombreuses étreintes où elle noyait son chagrin. Dieu, comme il ressemblait à son compagnon d’autrefois. Il avait bien un caractère différent, plus docile, ça ne rendait pas l’instant moins tendu. L’animal était magnifique et se laissa harnacher sans discourir, comme s’il était habitué. Il devait l’être, assurément. Il était typiquement le genre de monture qu’on débourrait pour l’équitation de loisir et qui était habitué au manège. Rejoignant Johan avec le cheval qu’elle avait adopté pour la soirée, ils purent monter dans le manège. Un assez grand manège d’ailleurs. Cela ferait de l’heure un plaisir certain. Elle monta en scelle avec une aisance qu’elle avait déjà démontré, flattant l’enclore de la monture pour le féliciter, se montrant plus dure, telle une ferme maîtresse en cas de désobéissance. Les chevaux échauffés, le galop fut un régal qu’elle savoura comme un plaisir trop longtemps réprouvé. Et malgré le bonheur certain à partager ce moment avec Johan, elle ne pouvait que trop sentir son cœur se fendre à ses souvenirs douloureux, à cette raison pour laquelle elle n’était pas montée depuis si longtemps. Debout sur ses étriers, suivant le mouvement de la bête comme si ça lui était aussi naturel que de marcher, Mary ressentait la liberté, repoussant au loin les ténèbres qui l’avait vu basculer chasseresse. Elle avait passé une bonne soirée et ne saurait que trop remercier Johan pour cela. C’était un garçon avec un bon fond. Elle n’avait pas trouvé de solution pour Gabriel. Tant que l’écuyer ne reconnaîtrait pas l’évidence qu’elle essayait de lui inculquer, il ne pourrait se montrer coopératif. Le temps ferait probablement son action.Elle savait où son archange se trouvait... Elle ne devrait pas le perdre ainsi. Du moins, l’espérait-elle.

Dim 21 Aoû - 15:04
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I see your true colors shining through | Johan
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