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 Emmenez-moi au bout...

Elie Mortimer
L'étrange sous la normalité : Mort je suis, Eurynome est mon nom.
Mortels me fuient, ils m'appellent démon.
Belles âmes, venez en mon royaume honni,
Et jouissez de ma ténébreuse nuit.
Avec moi l'Eternité sera vôtre,
Liberté des sens pour mes apôtres.
Mais secrets irrévélés doivent rester chuchotés,
Pour que sécurité nous soit conservée.
Tell me More : Démon de la Mort
PROFESSION : Antiquaire en apparence
Crédits : Tumblr & Howard
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Elie Mortimer

“Toute la vie n'est qu'un voyage vers la mort."
Sénèque


Antiques objets, belles oeuvres d'art perdues, mythiques reliques d'un temps passé, révolu... Il parcourut tout ce bel étalage du passé humain d'un oeil pensif, se laissant aller à ses rêveries nostalgiques, presque lascif. Les pauvres âmes qui erraient dans ce bas monde prenaient-elles conscience des trésors qu'elles délaissaient ainsi en grand nombre ? Prenaient-elles conscience de ces immenses toiles de l'Histoire ainsi contée, de ces pierres gravées qui mille contes vous chuchotaient, de ces pierreries et soieries qui irradiaient d'un lumineux passé, de ces beaux textes d'or et de brun enluminés qui mille histoires vous narraient... Prenaient-elles conscience de toutes ces merveilles que l'Homme avait créées ?

Il en doutait. Et s'en navrait.

Mais les humains étaient ainsi faits.

D'un soupire las et nostalgique, il détourna le regard. Ses mains encore posées sur une oeuvre d'art. Sa dernière trouvaille, sa dernière lubie, une belle statuette, en son genre unique. Une Vierge à l'enfant, douce ironie. Mais il n'avait pu résister à cette sculpture, même lui démon honni. Elle était d'une simplicité parfaite, d'une sobriété presque esthète, mais elle inspirait force et respect. Elle irradiait d'un intense sentiment de paix. La paix, la paix du corps, de l'âme, la paix, telle que la Mort vous l'offrait. Et elle, simple statue, tel un défi à lui de Dieu maudit, semblait le désavouer en promettant dans la vie même de tels bienfaits. Douce ironie. Ou douce utopie. Il la caressa encore un instant, puis dans un soupire, un fin sourire, la recouvrit d'un voile blanc.

Il s'apprêtait à quitter ces lieux, et à se préparer à convoler vers d'autres cieux...

Quand un tintement le sortit de son étrange léthargie. Un visiteur. Dans son antre. A la tombée de la nuit... Un instant il se tendit, sur le qui vive, prêt à riposter. Avant qu'enfin il ne reconnaisse cette aura si désirée. Lui, ici, alors que... il avait cru comprendre qu'il viendrait le chercher dans son logis. Mais soit, qu'importait au fond, le moment semblait arrivé, et il en était réjoui.

D'un pas léger, il vint accueillir son hôte, ce jeune et prodige élève, un fin sourire sur les lèvres, qu'il aurait été difficile qu'on lui ôte.

- Vous, mon jeune ami, déjà ici. Je ne vous attendais pas si tôt je dois l'avouer. Alors l'heure sonne, et le départ nous est compté. L'impatience déjà m'envahit, susurra-t-il de sa voix taquine.

Une impatience d'immortelle, une impatience mutine...

Jeu 11 Fév - 21:02
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Howard Earl
L'étrange sous la normalité :
Je suis l'héritier de la branche principale des Earl, je suis un Nécromant et un membre du secret. Je le protège et le soutient. C'est dans mon intérêt.

Tell me More : J'ai un jumeau, Morghann, et je suis le pupille d'Eurynome
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Howard Earl
Le Sacrifié

Quelques jours lui avaient été nécessaires, pour se remettre de tout ce qu'il s'était passé. Son état physique n'était pas celui qu'il aurait espéré pour ce départ tant espéré... mais au moins tenait-il debout sans vaciller et avait-il récupérer l'esprit que la fièvre lui avait ôté. Et cela le rassurait quelque peu, car après tout, il n'avait nullement voulut se trouver contraint d'annuler leur départ, au contraire, il le souhaitait plus que jamais. De Last-End s'éloigner, s'écarter, pour être capable de se sentir à nouveau libre et en paix... et foncièrement, après tant de turpitudes, il était tout de même reconnaissant de la présence du démon, qui l'empêcherait certainement de broyer du noir dès leur départ. Sans doute un bien étrange bienfait, pour un démon, mais qu'importait ? Tout, en un sens, était étrange dans leurs échanges.ça ne le dérangeait pas, il avait atteint de tels sommets d'étrangeté récemment, que plus rien ne pouvait vraiment le choquer. Au moins pour le moment, puisque personne n'était capable de prédire l'avenir avec une absolue certitude. Mais personne ne le voulait vraiment, il en était persuadé, il y avait certaine chose que le plus simple instinct niait.

C'était aujourd'hui qu'ils partaient, un vol nocturne pour lui éviter, au moins en partie, le décalage horaire, et pour leur permettre de profiter de leur première journée sans trop en perdre. Et son état stabilisé lui était donc une victoire dont il était réellement fier. Il était même capable de conduire sans trop souffrir. Mais même cette souffrance, habituelle, connue, lui était un réconfort, car il en avait tant subit que retrouver pour centre de ses soucis ce qui le suppliciait depuis des années lui était un soulagement difficile à cacher. Pour une fois, il acceptait même sans amertume l'aide que sa canne lui prodiguait. Un soutient qu'il releva en poussant la porte de la boutique d'antiquaire que le démon tenait. Deux pas dans la boutique, la porte qui se refermait, et son regard qui, lui, s'attachait aux objets dans l'espace présenté... Il semblait y avoir de tout ici, quoique d'un goût difficile à critiquer. Mais sa contemplation ne dura guère, puisque son hôte apparue rapidement, s'attirant son attention et sa curiosité : il souriait. Mais d'une autre tournure que ce qu'habituellement, il lui connaissait, à moins bien entendu qu'il ne se soit fourvoyé et aveuglé.

Voilà qu'il semblait plus qu'enjoué à l'idée de ce voyage, lui qui pourtant se mettait ainsi en danger. Cela ne le gênait pas, mais il s'interrogeait simplement sur ce qu'il attendrait de leur échappée. Peut-être était-ce simplement du fait qu'il avait gardé leur destination aussi secrète que possible ? Toujours était-il que l'accueil le détendit, alors que depuis quelques jours, il se montrait d'une méfiance renouvelée. Il s'autorisa même à se laisser aller à plus de camaraderie qu'il n'en avait l'habitude : « Oui, j'ai pris la liberté de vous rejoindre ici » Il n'avait plus qu'une envie à présent : être loin, très loin de cette ville. Mais il lui fallait être patient pendant encore un moment, juste le temps du départ. «Je suis déjà passé chez vous, pour récupérer vos effets » Ils étaient donc libres de partir dès qu'ils le voulaient, sachant pourtant que leur vol n'était pas immédiat. Ce qui signifiait qu'il pouvait tout de même se permettre de jeter un coup d'oeil alentours. Rejoignant le démon là où il s'était arrêté, et observa chaque pièce avec attention avant de revenir à lui. S'il avait eut un lieu qu'il pouvait alors appelé 'chez lui', il aurait apprécié s'approprier certaines de ces pièces.

«Vous vous assuriez de vos possessions ? Je comprend... elles sont particulièrement intéressantes » D'un signe discret, il l'invita à l'accompagner à l'extérieur, reprenant avec calme : « Désirez-vous effectuer d'autres appréciations avant notre départ ? » S'il espérait que la réponse soit négative, il n'en fit rien savoir, trop bien éduqué pour cela...

Ven 12 Fév - 18:49
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Elie Mortimer
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Elie Mortimer

Oh, songea-t-il, mi étonné, mi dépité. Son bienfaiteur avait fait venir ses effets ? Lui qui un court instant avait cru pouvoir goûter d'un voyage à nu le bel attrait... Voyager léger, sans rien, juste soi, et improviser... Mais non, visiblement ce petit plaisir-là ne lui serait pas permis. La suave et doucereuse déception monta en lui, l'envahit... avant qu'il ne la laisse finalement s'évader. Qu'importait finalement, il trouverait autre chose pour s'amuser.

Et à cette pensée, son regard se tourna vers son hôte. Vers ce jeune homme, si doué, si savant, de naissance si haute... Oui, bel humain, magnifique petit humain que celui-là. Et il parlait d'une beauté tout autre à celle d'ici bas. Une beauté sensuelle, qui n'avait rien à voir de charnel. Une beauté vive qui irradiait, même à ses yeux d'immortel. Une beauté qu'il aimait contempler, à l'image de ces oeuvres d'arts si aimées. De celle qui vers d'autres hauteurs s'élevaient, qui élevaient les âmes vers d'autres royautés.

- En effet, je les revêtais de leur temporaire suaire. Qu'elles ne puissent être ternies par la poussière de cette Terre.

Il répondit à l'invitation silencieuse, attrapant en un geste sa veste ténébreuse. S'il avait d'autres choses à vérifier ? Oui, mille et unes, assurément. Mais il sentait la mortelle impatience de l'âme à ses côtés, et avait à coeur d'honorer ces sentiments.

- Nul besoin de vérifier d'autres trivialités.  

Un geste discret et quelques démoniaques protections s'élevèrent.

- Je suis tout à vous, de toute autre obligation délivré.  

Un sourire, de ce même sourire qu'à son arrivée, étira ses fines lèvres. Il ouvrit la porte, l'invita à sortir tout en le suivant, et laissa la porte derrière eux en un silencieux déclic se refermer doucement. L'antre d'antiquités s'érigeaient en sombre forteresse. Sous ses dehors sobres et austères, mieux valait ne pas en forcer la herse. A moins de vouloir goûter la colère du démon, ce qui signifierait une folie sans nom.

- Je suis tout à vous, cher ami, et maintenant je puis vous suivre. La hâte de découvrir ce que vous me réservez déjà m'enivre.

Sa voix descendit presque d'un octave et menaça de ronronner. Lui qui pourtant nourrissait force méfiance envers tout félidé.

- Ne me dîtes rien, j'aime les surprises, vous le savez. C'est là ce que d'aucuns appelleraient mon petit péché.

Et son sourire s'élargit encore à cette petite allusion. Une petite pique à un certain Haut Seigneur, une énième provocation. Oui, il aimait provoquer, tous, pour tout, et tout le temps. Il s'en était après tout donné les moyens, après mille tourments. Ses pouvoirs, il ne les avait pas volés. Il se les était forgés, au fil de l'éternité. Et même si un tel voyage pourrait paraitre folie, lui qui pressentait nombre d'ennemis, il aimait aussi jouer, chasser, et du danger s'amuser. Placer ses pièces sur ce grand échiquier, pour jouir enfin d'un échec et mat enfiévré.

Et se disant, il ouvrit de lui-même la portière du véhicule qui sagement les attendait. Le sien, comme par magie, s'était volatilisé, parti, rejoindre possiblement son nid, en attendant le retour du maître aimé.


Mer 24 Fév - 22:47
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Howard Earl
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Je suis l'héritier de la branche principale des Earl, je suis un Nécromant et un membre du secret. Je le protège et le soutient. C'est dans mon intérêt.

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Howard Earl
Le Sacrifié

Tout à lui, n'est-ce pas ? Voilà qui pouvait être mal interprété, que se passerait-il donc s'il lui prenait l'envie de tourner cette affirmation pour en profiter ? Oh, peut être que cela ne le gênerait pas, démon qu'il était, et fort heureusement, ce n'était pas ainsi qu'il procédait. Il ne prenait pas le pas sur la volonté d'autres entités, pas par la force du moins, mais par la volonté du principal intéressé... il ne détournait ni ne tordait, n'en ayant pas besoin. Ça n'avait pas de saveur, que d'ainsi suborner. Ce qu'il aimait c'était l'acceptation, la demande même qu'on lui soumettait, l'être pliant volontairement, lui demandant de le posséder. Le seul individu qu'il avait, jusqu'ici, plié de force à sa volonté était un loup-garou mais pour une raison précise et bien trop viscérale pour qu'il l'oublie, ou pour qu'elle s'efface devant son habituelle éthique. Il avait été presque contraint de faire cela. Cette bête ne pouvait être laissée en liberté, sans aucun lien pour l'empêcher de sévir. Et pour ce que la créature lui avait fait, il pouvait bien se le permettre. Le loup l'avait estropié et condamné à passer le reste de sa vie dans la souffrance. Un supplice constant qui rongeait sa volonté et sa santé mentale, qui réduisait ses opportunités, et l'empêchait de vivre sa vie comme il le devrait... Pourquoi aurait-il montré de la pitié envers cet être, avec ce qu'il subissait par sa faute ? Et comment pouvait-on lui demander d'être objectif, lorsque les miasmes de sa douleur l'étouffait ? Quant à Eurynome... oui certes, il voulait le vaincre et l'enchaîner à lui, c'était parfaitement exacte, et il ne pouvait nier son envie de le contraindre. Mais là encore... il avait des raisons de le faire, non ?

L'idée le conduisit à repenser à son frère, et il préféra s'arrêter avant d'aller plus loin, craignant le cheminement de ses propres pensées. Plutôt que de poursuivre sur cette pente dangereuse, il accepta l'invitation du démon qui lui ouvrait sa porte. Dehors, l'air était glacé, la morsure acérée, mais elle ne lui était pas détestable, bien au contraire, elle était agréable et accueillie avec un plaisir consommé. C'était la froideur de la liberté, le vent de l'indépendance et le triomphe de l'impunité. Il était décisionnaire dans son existence, une fois de plus et ne pouvait que le savourer. Subir les événements l'éprouvait. « Si mes prédictions s'avèrent exactes je ne manquerais pas d'être à la hauteur de vos attentes, pour ce voyage... » Pêchait-il par fierté ? Peut-être bien mais il ne pouvait s'en empêcher. Il était sincèrement certain d'avoir réussit à trouver quelque chose qui leur plairait à tous deux. Et qui saurait receler de quoi appâter leurs intellects. « Le moindre des pêchés sans doute » fit-il avec l'ombre d'une certaine tranquillité, que la présence du démon semblait soudain apporter. Qui l'aurait cru ? Après tout, l'infernale entité ne lui était pas affidée, et ses prétentions à son égard étaient... mais pouvait-il vraiment en juger ? Le dernier souvenir qu'il avait de leurs échanges était cette invitation à dîner et l'offre qu'Eurynome lui avait faite. Plus encore que l'opportunité d'un tutorat riche et d'excellence paré, c'était sa promesse de lui offrir une chance d'apprendre à créer qui lui restait et l'avait décidé. Il ne savait pas créer... pourtant, Eurynome lui semblait penser qu'il le pouvait.

S'installant à la place du conducteur, puisqu'il s'agissait de son véhicule, il déposa sa canne contre la portière refermée et sortit les clefs. Contact enclenché, il laissa Elie s'installer à son aise puis reprit la route, ne forçant pas sur la vitesse pour s'éviter une douleur trop intense. Peu à peu, les rues étroites du quartier marchand laissèrent place aux rues et avenues plus larges des nouveaux quartiers, puis aux voies démultipliées qui quittaient Last-End vers le reste de l'Angleterre, et vers l'Aéroport. Les lueurs défilaient comme des rubans étranges et luisants, et la voiture ronronnait sur la voie rapide. Il ne quittait pas la route des yeux, pour leur éviter un accident, et bien qu'il soit silencieux son langage corporel parlait pour lui. Plus ils s'éloignaient et plus il se détendait, plus son solennel visage perdait de sa raideur, ses mains sur le volant semblaient moins crispées et le voile constant sur son regard se leva quelque peu. Alors qu'ils arrivaient enfin, le sorcier rompit enfin son silence : « Le trajet ne durera pas longtemps. Un peu plus de deux heures » Ils auraient droits à un salon privé, pour éviter de devoir attendre dans les grands halls d'embarquement qui mettrait ses nerfs à rudes épreuves. Cherchant une place proche de l'entrée pour se garer il poursuivit. « Il y a quelque que je voudrais que nous rencontrions, sur place, durant notre séjour. J'ai déjà prévu un rendez-vous avec lui dans deux jours, le temps de profiter de notre arrivée » Et aussi parce que la personne en question n'avait pas pu se libérer auparavant.

Trouvant finalement une place, il effectua la manœuvre sans se presser, et arrêta l'engin un fois correctement garé. Il ouvrit la porte, sortit avec milles précautions et récupéra sa canne avant de fermer la porte et de se diriger vers le coffre. Reposant sa canne, il parvint à sortir les deux valises réduites contenant leurs effets pour le voyage et une fois chacun d'eux avec ses biens, ferma l'intégralité du véhicule, prenant la tête pour guider Elie vers les halls... Ils furent bientôt installés, tranquillement, les grandes fenêtres donnant sur les pistes de décollage baignées dans la pénombre de Décembre. L'ambiance feutrée lui convenait davantage, et leur solitude soudaine le rendit prompte aux questionnements. « Je souhaiterais vous interroger sur un sujet bien précis... » Son regard trouva le sien rapidement « Vous êtes certainement le plus à-même de m'éclairer sur cela, puisque vous frayez avec les âmes régulièrement » Il rendit son lien avec Morghann imperméable pour un moment, du moins plus que la distance qu'il maintenait habituellement, et poursuivit : « Je sais qu'il est possible de suborner une âme... mais qu'en est-il de son intégrité lorsqu'elle n'est pas retirée à une personne ? Si une âme encore présente dans un corps humain subissait des dégâts normalement irréversibles... mais que cette personne, en tout état de cause, n'en périssait pas... qu'est-il possible d'attendre de la part d'une telle créature ? Et même s'il venait à être miraculeusement guérit, des séquelles... une inclinaison à la violence qui persisterait ? »

La question était extrêmement sérieuse... et d'autant plus sérieuse qu'elle concernait son principal soucis à l'heure actuelle : son frère.


Dim 28 Fév - 15:21
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Elie Mortimer
Un fin sourire ne quitta pas ses lèvres durant tout le voyage. Il écoutait les mots de son compagnon d'un temps, et songeait que ces mortels l'amusaient toujours autant. Etre à la hauteur de ses attentes ? Voilà qui était un orgueilleux apanage. Un orgueil digne d'un Earl. Tout était dit, signé dans le Livre d'Elie.

Il ne répondit point, se laissant conduire et guider, son regard errant sur les sombres luminosités, alors qu'ils voguaient au loin. Loin, loin, de Last End et de ses sombres Secrets, loin, loin, de ce no man's land et de ces viles apprêts. Oui, loin, loin, si loin que peut-être ne reviendraient-ils jamais ? Non, songea-t-il, soudain nostalgique, ce loin humain n'était pour lui qu'un « moins près ». Trop près encore, pas assez loin, pour le funeste destin qu'il incarnait alors. Les contrées humaines étaient si délicieuses mais si étriquées, si pernicieuses, si confinées... Il ne pouvait même pour un temps espérer échapper à son sinistre rôle. Un rôle qu'il aimait tant, auquel il s'agrippait, qu'il ne pouvait quitter. Un rôle qui était sien, qui était son essence même, qu'il ne pourrait fuir dans d'obscures fumeroles, quand bien même il en aurait eu la volonté.

Lui non ne pouvait fuir, songea-t-il, avec une once de résignation et de sombres fiertés. Mais lui ? Lui, si jeune humain, si bel âme tourmentée, qui de Last End semblait si éprouvé ? Pourquoi ne fuyait-il pas, quand on voyait ce que la distance déjà déliait sur ce beau visage ? Mille et une expressions qui jusque-là avaient été figées, défilant presque aussi vite que le paysage... du moins pour quiconque savait observer ce beau masque ciselé.

- J'espère que vous n'escomptez pas me vendre à quelque ennemi dévoué, susurra-t-il d'un ton cynique.

Vieille paranoïa qui soudain se rappelait à lui, fidèle compagnie inique.

- Même si cela serait sans doute une surprise qui ne manquerait pas d'intérêt.

Oh certes, il aurait pu assouvir sa soudaine curiosité en lisant dans cet esprit tout ce qu'il désirait. Mais... Mais il n'avait jamais apprécié se défaire de tout plaisir par de telles facilités. Surprise il aimait, surprise il conserverait. En restant aux aguêts.

Il suivit docilement son jeune ami, sans offrir à ce dernier tout signe d'aide honnie. Il savait le jeune homme bien trop fier, Earl jusqu'au bout des ongles quand bien même il s'en récriait. Compassion étant déjà un mot inconnu de son vocabulaire, il nourrissait de plus un certain respect pour cet esprit qui contre son corps bataillait. Il était alors un spectateur assidu, de patience ingénue... et attendait, sagement, dans l'ombre, que sa belle proie s'essouffle, de douleur dans cet immense gouffre, avant d'offrir une main de providence sombre. Il suivit donc, et pas un mouvement d'aide ne fit. Son regard clair offrit, attentif et tout ouï.

- Ah les âmes, susurra-t-il, son sourire se faisant presque carnassier.

Pour un peu on aurait pu croire que ses lèvres se pourléchaient.

- Douces et belles âmes... Ces essences si somptueuses et si fragiles, contre le péché si talentueuses, et à la corruption si dociles...

Une totale contradiction en soi, et pourtant c'était là selon lui leur meilleure définition. Il laissa un léger silence planer, hésitant un instant à apporter réponse à cette étrange question. Pas si étrange toutefois, quand l'on songeait aux sombres sceaux qui avaient frappé les deux jumeaux, eux qui avaient encore voulu défier toute loi.

- Si une âme blessée, immortellement blessée, venait à subsister dans un corps, qui son dernier souffle aurait voulu garder encore ? Ce qu'il en adviendrait ?

Un autre sourire, cette fois plus sombre, la Mort dans toutes ses Ombres, sur ses lèvres s'étire.

- La folie incarnée. La lucidité fugace. Une toile délitée, un tableau qui s'efface. Une personnalité qui s'échappe, dans de lointaines contrées s'évanouit, s'étiole au fil de la folie, pour ne plus exister que dans les yeux d'en face.

Il plongea alors son propre regard dans celui du jeune homme, tout sourire s'effaçant, tentant de saisir ce qui pouvait agiter cette âme-là. Et ce qui, lui, démon princier et puissant que l'on nommait Eurynome, ne l'agitait pas... sentiments, peurs infinies, colères et impuissances réunies, dans un maesltrom d'émotions que jamais il n'avait compris. Et que pourtant de son immortelle avidité il poursuivait à l'infini.

- Cette âme se détruit, déchirée, altérée, se délite au fil du temps éthéré, pour peut-être, un jour, ne plus du tout exister. Violence, oui, possiblement. Et tout autre sentiment qui était secret à cette âme-là. Une telle créature contre-nature finalement... mourra.

A moins que...

Et le sourire revint, avide, cupide, qu'il ne tenta pas même de cacher à l'humain.

- A moins que, susurra-t-il, dans un chuchotement fragile.


[HJ : Si souci, bien entendu n'hésite pas... avec... toutes... mes... excuses pour ce si long retard.... *air de petit démon contrit*]

Ven 8 Juil - 0:28
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Il était pendu à ses lèvres, spectateur impuissant d'une Pythie sinistre, à l’affût d'une terrible augure par sa propre culpabilité cultivée. Connaître l'étendue du désastre l'étrillait et le glaçait tout à la fois, deux parts de lui s'affrontant pour la suprématie de sa logique, en un embrouillamini inextricable, y comprit pour lui-même. Il lui fallait savoir, mais une humaine lâcheté l'empêchait d'affirmer cette volonté de tout son être le laissant pantelant, à la recherche d'une sentence qui ne pourrait que lui déplaire, et le condamner, ne pouvant toutefois s'en détourner. Il lui fallait savoir, il lui fallait écouter. Et ce qu'il entendait à présent confirmait ses frayeurs les plus profondes, nourrissant honte et aliénation. Impossible de ne pas se sentir profondément délictueux pour avoir causé de tels torts à son cadet. Profondément frappé par les conséquences de son geste, il en restait glacé, frappé par une foudre pétrifiante tant l'horizon s'ouvrant à Morghann lui semblait soudainement cataclysmique. Avait-il réellement provoqué pareille violation, pareille infamie ? Quel impensable crime avait-il commit ? Déglutissant sur une salive tenant soudainement bien plus du ressac amer que de la sécrétion naturelle, il se força à ne pas afficher son trouble plus que ce n'était déjà fait, se refusant à ployer quant bien même il serait sans nul doute évident au démon qu'il était effectivement touché. Un doute brusque émergea pourtant, comme une forme divergente de protection. Et si la créature face à lui mentait ? Et si de lui, il se jouait ?  N'était-ce pas envisageable, qu'il pince la corde sensible de son inquiétude pour noircir le portrait qu'il dépeignait ?

« A moins que? » grinça la voix presque sévère, la ligne de ses sourcils se fronçant alors qu'il l'examinait sans guère cacher sa soudaine méfiance. Le sous-entendu était évident, et il ne faisait que conforter son idée. Pourtant, Elie n'avait auparavant pas eu besoin de pareille aubaine pour tenter de lui soutirer l'objet de ses convoitises. Et il ne lui semblait pas de ces charognards opportunistes. Il ne lui avait jamais ainsi semblé. « A moins que ? » répéta-t-il une seconde fois, avec plus de douceur cette fois, miel trompeur tandis que son expression se faisait plus avenante, que ses traits se détendaient. De l'ombre d'un sourire paré, il reprit, sans cette tension régalienne qui l'avait soudainement raidit. « A moins que je ne vous prie de m'apporter votre aide et qu'un pacte soit alors conclut ? Et que voudriez-vous de moi, en ce cas ? Mon âme, celle que vous semblez tant apprécier ? » Léger mouvement de la tête, à peine suggestif, de l'ourlet d'un sourcil accompagné   alors même qu'il poursuivait, la voix de tranquillité forcée. « Mais si je suis alors dans le vrai, et que ce soit ma propre immortalité que vous convoitez, je ne puis que vous prévenir que vous cherchez là une piètre récompense à un labeur plus symbolique que vous ne pourriez le penser. Une âme, une fois ôtée, qu'est-ce ? Des souvenirs, une identité, une puissance certes, mais de cela vous jouissez déjà. Ce que vous recevriez alors ne serait guère intéressant, guère plus qu'une source de puissance en plus, semblable à toutes les autres »

Pendant un bref instant, il sembla qu'il pouffait de rire, d'un geste presque imperceptible, un simple sursaut du torse et une légère contraction des lippes, l'ébauche bien vite happée par la reprise de sa réponse. « Vous avez plus de goût que cela, n'est-il pas ? » D'un bref silence, il ponctua la diatribe, avant de glisser, presque affectueusement, se refusant à davantage afficher son trouble « Vous n'avez toutefois pas répondu à ma question dans son entièreté. A l'aune de vos révélations, je me permet donc de la reformuler. Ce trépas inexorable ne pourrait-il être enrayé, disons… par l'intervention d'une divinité, par ses pouvoirs ? » Le miracle opéré avait-il une force quelconque ou n'était-ce qu'une illusion pour le leurrer ? Mais puisqu'ils en étaient à mêler d'autres préciosités à leur échange, il s'accorda l'idée de lui offrir un prix qu'il n'avait sans doute guère était accoutumé à recevoir de la part de ceux qui venaient le supplier. La vérité. « J'ai déchiré l'âme de mon frère. Un accident qui m'a coûté, autant qu'à lui. Alors que je pensais ne plus rien pouvoir faire pour l'aider dans son supplice, coupable que j'étais, une présence est venue à moi, divine sans aucun doute, car quelle autre l'aurait fait ? Sans doute s'attend-elle à ce que je lui sois redevable et c'est parfaitement exacte. La force qui m'a traversé, la magie subitement attribuée, qui coulait au travers de moi sans que je puisse la contrôler, mes gestes par elle dictés… elle a, je pense, effacé la brèche. C'est du moins ce que j'ai pu sentir, mais je traite fort peu avec les âmes. Vous en revanche, en avez l'habitude. Alors dites-moi, prince, se trouverait-il effectivement quelqu'un qui vous fasse concurrence en ce monde ? »

Un geste de dénégation vint pourtant troubler le caractère de la discussion, tandis qu'il faisait remarquer, sensiblement chagrin à l'idée « Vous auriez bien davantage à jouir de mon âme si elle restait là où elle se trouvait, n'est-ce pas là la vérité ? Auprès de vous je peux, tantôt me faire respectable sujet, tantôt, et nous en sommes tous deux conscients, adolescents, puisque vous seul semblez encore posséder la légitimité de m'appeler un enfant. Vous subissez mes fantaisies, en cela, mais la vôtre est de m'accepter. Voudriez-vous réellement que j'hypothèque ce qui fait de moi ce que vous appréciez, pour que, dans quelques dix années, vous l’absorbiez, quand vous pourriez l'avoir indéfiniment après mon trépas s'il venait à survenir, ou auprès de vous, dans son enveloppe légitime pour l'éternité... » Et s'il se toquait de vouloir le dévorer, comment lui refuser à lui de briguer son trône, sa place convoiter ?  


HRP : Il est très bien ton post coeur

Sam 30 Juil - 11:41
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Elie Mortimer
L'étrange sous la normalité : Mort je suis, Eurynome est mon nom.
Mortels me fuient, ils m'appellent démon.
Belles âmes, venez en mon royaume honni,
Et jouissez de ma ténébreuse nuit.
Avec moi l'Eternité sera vôtre,
Liberté des sens pour mes apôtres.
Mais secrets irrévélés doivent rester chuchotés,
Pour que sécurité nous soit conservée.
Tell me More : Démon de la Mort
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Elie Mortimer
Il aimait voir le doute ainsi semé. Il aimait voir l'âme humaine si vivement s'agiter. Il la sentait là, en face de lui, se torturer, sans qu'il n'ait eu nul besoin de la titiller. Elle le faisait bien assez elle-même, cette âme-là, si belle et si... si... humaine. Qu'il les enviait. Oh oui, qu'il les enviait. Et ces pauvres êtres qui ne semblaient guère prendre la mesure de la richesse qu'ils possédaient ! Les inconscients.

Il ne put qu'esquisser un vague sourire amer quand l'autre poursuivit. Avec de belles hypothèses, si justes et si fausses à la fois. Comme il le connaissait si bien... et si mal aussi. Mais après tout était-ce si étonnant venant d'un humain ? Même venant de celui-ci ? Qui parmi les errants mortels pouvait se targuer de comprendre les entités démoniaques et autres apparentés ? Qui, réellement, pouvait pleinement les comprendre, le comprendre, lui, Mort, Eurynome, Prince démon ? Personne en vérité. Tel était son lot, sa solitude, tout au long de ces éons...

- Vous semblez m'avoir bien mal compris, jeune ami , répondit-il d'un ton suave, où le danger rôdait soudain toutefois.

Ce doux ronronnement si trompeur, qui semblait apaiser ses proies avant qu'elles ne s'emprisonnent dans ses filets. Un ronronnement qui ne duperait pas celle-ci, car il lui laisserait entendre les rugosités toutes d'amertume et de déception mêlées.

- Votre âme est un attrait, certes, pour un démon tel que moi. Je ne m'en suis jamais caché, et ne vous ai jamais dupé à ce sujet-là. Mais si votre âme je convoite et courtise avec tant d'assiduité, qui vous dit que je souhaite vous la ravir de façon si précipitée ? Vous, vous aussi, vous n'avez donc pas encore compris ce qui par dessus tout m'attire, et ma curiosité avive ? Vous, parmi tous...

Oui, déception que celle-là.

Il laissa un léger soupir lui échapper, avant de poursuivre, d'un ton calme et posé.

- J'aime les âmes oui, pas seulement pour la puissance qu'elles apportent. Puissant déjà je suis en effet, vous l'avez dit. Non, je n'ai pas, pas réellement, besoin de cela pour ma... survie.

Quelle ironie que même Mort doive penser à sa survie au royaume des Enfers.

- Non, si je convoite tant les âmes... ce n'est pas pour leur puissance mais pour leur essence. Pour tout ce qu'elles charrient, tout ce qu'elles transportent. Ces eaux vives de tant de sentiments vrais, de... pure humanité. Les âmes que j'aime, que je convoite, que je chéris, sont des âmes par leur expérience d'une grande beauté. Et ces âmes-là... doivent vivre, elles doivent suivre le cours de leur vie. Mort ne viendra ensuite les cueillir que lorsque le sablier du temps se sera écoulé, que quand l'heure aura sonné. Pas avant. Ce serait péché.

Il laissa un doux sourire flotter, avant de relever ses orbes claires sur le jeune homme.

- De vous, je veux tout cela. Je veux que vous viviez, grandissiez. Et que le temps venu, vous choisissez, oui choisissez, de me rejoindre dans mon éternité. Je veux que vous ayez le choix. Je veux que vous m'offriez tout cela... en toute conscience, de votre propre voix.

Oui, voilà ce qu'il chérissait. Et lui, jeune impudent, entre tous, aurait dû le comprendre déjà. Il ne masqua nullement la vive étincelle de regret qui brula au fond de ses prunelles d'acier.

- Un pacte oui, je pourrais apprécier possiblement si l'on me faisait telle demande. Ou possiblement non. C'est que, voyez-vous je suis démon , fit-il tout en penchant légèrement la tête de côté, un faux air taquin voilant ses traits aquilins. Qui peut donc savoir ce que je m'apprête à réclamer en offrande ? Un pacte oui, possiblement. De vous ou d'un autre. Du concerné, de cet hôte. Son âme ? Hum... Pas forcément. Peut-être juste une promesse... d'exaucer un de mes souhaits quand le temps viendra, quand son Glas sonnera. Ou peut-être rien, je pourrais... juste comme cela.

Ses paroles furent soulignées d'un geste ample de la main, qui balaya l'air devant lui, dans une légère brume nuit. Après tout, si une telle aliénation le desservait, il était bien capable d'intervenir sans rien réclamer. Sans rien demander en apparence du moins, son paiement se faisant sur bien d'autres plans, non visibles pour des humains. Il laissa un léger silence planer, avant de finalement répondre vaguement aux questions posées.

- Oui, une telle entité peut très certainement exister. Je peux ne pas être le seul à vous convoiter , susurra-t-il d'une voix nonchalante.

Maudite divinité. Il avait fallu qu'elle choisisse ce moment-là pour se manifester...

- Quant à parler de concurrence...

Elle ne l'avait jamais été, jamais véritablement. Du moins pas jusqu'à maintenant.

Il ne put toutefois finir et répondre plus en avant, qu'on vint toquer à la porte. Un homme en uniforme entra pour les informer que leur embarquement était imminent.

- Mais on nous attend, en l’occurrence.



Ven 12 Aoû - 23:53
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Howard Earl
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Le Sacrifié

Avait-il réellement mal comprit ? Qu'est-ce qui empêchait le démon de se rétracter, inexpugnable qu'il était dans ses pensées ? La probité ? En avait-il seulement ? N'était-ce pas plutôt de sa pique qu'il se frustrait ? D'être dévoilé ? Car après tout, ne lui confiait-il pas là exactement le miroir de ses propres hypothèses précédemment évoquées ? Mais au fond, peu importait en soi, car en effet, il n'y avait nul moyen de vérifier, il ne comptait pas tenter le Diable en forçant l'esprit du prince démon de sa télépathie, surtout quand il ne s'agissait vraiment pas de son meilleur atout. Souriant plus ouvertement, il se redressa à son propre rythme « Certes » Il s'avança le premier, suivant la direction par l'employé indiquée. Ils ne prenaient pas un avion de ligne classique, mais un appareil de taille plus réduite, à la compagnie sensiblement moins nombreuse mais également sensiblement plus étudiée. Aussi, dans les couloirs tandis qu'ils se déplaçaient vers l'appareil, il ne craignit nullement de reprendre la parole, car dans le brouhaha ambiant, qui donc viendrait écouter une conversation si isolée ? «  Je doute toutefois qu'il me 'convoite' à votre aliénation. Oui, il m'a offert l'occasion de réparer les dégâts que j'ai provoqué… ce n'est pas cela qui me détournera de nos… discussions, de nos interactions » Non, il doutait que ce fut là l'idée que cette potentielle divinité pouvait avoir cultivé. Ses intentions lui étaient encore flous, il ne s'en inquiétait pas, toutefois, car quoi qu'elle puisse désirer, il n'était pas de ceux qui se laissaient si aisément charmés, preuve pouvait sans doute être apportée par Eurynome lui-même, mais l'idée que le démon puisse être jaloux le flattait stupidement. Il le reconnaissait. Pourtant était-ce si stupide que cela d'être flatté d'obtenir l'attention d'une créature qui se pensait supérieure aux humains ?

«  Mais vous me trouverez sceptique à l'idée de vous voir réaliser quoi que ce fut sans rien en retour. L'abnégation ne nécessite-t-elle pas une sensibilité aux affects d'autrui ? Une empathie. Ou bien est-ce justement en l'espoir de cultiver, de développer vos propres émotions, qui vous pousse à vouloir vous entourer d'âmes mortelles infusées de leur propre essence…  » Etait-il un collectionneur de cet acabit, ou bien était-ce encore différent, un autre intérêt, peut-être tout simplement pour flatter son ego en se comparant à ces mortels désincarnés ? Non, il n'était pas si vain. «  Ou bien est-ce simplement la fascination de l'antiquaire devant la dernière création de Dieu ? La fascination d'un expert devant une création qu'il apprécie » Car pour agir comme il le faisait, Eurynome appréciait les mortels, c'était indubitablement vrai. Peut-être était-il même le seul démon pouvant réellement clamer aimer les mortels pour ce qu'ils étaient, à ce stade. Mais n'était-ce pas ce qu'était Mort en un sens ? Curieux vraiment, il l'était, de ce demander ainsi si Eurynome n'était pas déchu pour cette fascination bien plus que pour une quelconque rébellion, lui qui semblait aspirer tant que cela à trouver l'essence la plus humaine possible. Il n'ajouterait pourtant en aucun cas Morghann à son haras. De cela, il comptait s'assurer. Pour garder son frère à l'abri mais… sans doute également pour conserver Elie uniquement pour lui. «  Dites moi donc, je vous en prie, ce qui vous saisit tant en ces âmes. Ce qui vous pousse à vouloir les abreuver jusqu'au trépas prédestiné. Dites-moi donc, mon bon ami, ce qui vous fascine tant, en elles »

Ils avaient marchés, ils étaient presque arrivés, même avec son claudiquement qui les ralentissaient. Sa voix était rythmée pour ne produire aucun blanc involontaire, aucun silence immérité. Sur le pas de la porte de l'appareil, il se tourna sensiblement vers lui, lui offrant un regard égal, un brin expectatif et pourtant tranquille en cette attente volontaire : «  Voudriez-vous les ressentir, ces sentiments, cette humanité ? » Question soufflée, avant qu'il ne franchisse enfin le seuil, relevant la jambe avec précaution, puis se laissant guider vers leurs deux places réservées. Leur alcôve était vide, en dehors d'eux, aussi Howard s'autorisa-t-il à déposer sa canne et étendre sensiblement la jambe, laissant tout de même bien assez de place à Elie pour que celui-ci s'installe à son tour.

Sam 20 Aoû - 22:05
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