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 Maître corbeau dans son arbre perché | Terminé

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Il avait poursuivit son chemin après que Prudence l'eut quitté. Mains dans les poches pour les protéger du froid, il avait décidé de continuer d'explorer le parc qui se révélait plus grand encore qu'il ne l'avait envisagé. Il savait les Earls riches, mais s'étonnait tout de même un peu de la taille de la propriété. Ce n'était même plus un parc à ce stade, ça devait carrément pouvoir reloger plusieurs villages d’Afrique confortablement et encore pouvoir permettre de faire un peu d'agriculture. Enfin, lui n'avait pas la main assez verte pour s'y coller mais d'autres trouveraient certainement là une occupation fort agréable et utile. En attendant, il en profitait déjà bien assez pour se balader et continuer de se détendre et de se vider la tête dans le silence naturel des lieux. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le coin n'était pas très passant, ni très vivant, ce qui lui permettait de souffler un bon coup sans le moindre soucis. Il avait déjà parcourut une bonne partie de l'avant du parc, et était finalement retourné vers les tombeaux qui l'avait tout d'abord intéressé. Le problème lorsqu'on se balade sur un terrain criblé de tombeaux, en plein milieu de la propriété d'une famille de nécromanciens, c'est que l'on est rarement à l'abris de se retrouver face à l'inattendu. Tourné autrement, on est rarement à l'abris de tomber nez à nez avec une goule ou deux. Et quand on ne possède pas les capacités pour se défendre contre ce genre de créatures (choses!) mieux vaut être sportif et aimer particulièrement courir. Une affirmation d'autant plus exacte lorsque l'on se trouvait confronté à une véritable meute de goules et pas à un corniaud perdu et esseulé. Si tant est qu'une goule puisse se sentir esseulé. Il ne savait pas, il ne parlait pas la goule.

En revanche ce qu'il savait, c'était qu'il courait bien. Ça avait été une révélation de plus dans cette soirée : malgré son habitude de fumeur, il s'en sortait encore bien quand il s'agissait de piquer un cent mètres pouvant inspirer un athlète en partance pour les jeux olympiques. Dans d'autres circonstances, il aurait pu s'en féliciter. Pour l'instant, il se demandait surtout d'où il avait tiré l'adrénaline nécessaire à l'emporter jusqu'en haut de l'arbre dans lequel il était présentement perché. Installé sur une large branche, il observait les horreurs mortes-vivantes qui tournaient en bas en grattant le sol et en essayant de monter pour le rejoindre. «  Non mais non... les sorties romantiques je les préfères au bord de l'eau et avec des poupées dont les morceaux tiennent bien en place merci beaucoup. Et puis qu'est-ce qui vous attire chez moi ? Je ne me parfume pourtant pas avec du Channel 'senteur de tombeaux'... » Mais évidemment, il ne parlait pas goule, donc il ne pouvait pas se faire comprendre, ni obtenir de réponse. Soupirant lourdement, il fit contre mauvaise fortune bon cœur. Du moins, c'était son intention alors qu'il s'installait confortablement pour profiter du paysage. Sauf que ce fut précisément à cet instant qu'une forme au loin l’interpella. Elle était loin, mais manifestement bipède... ce n'était donc pas une goule, et ça pouvait potentiellement lui venir en aide, vu que tonton Rémiel semblait fort occupé. Il sauta donc sur ses pieds, manqua glisser pour atterrir en bas et fit un grand signe de la main en hurlant à plein poumons. Dans le silence du parc, le cri déchirant sembla se répercuter au point qu'on eut dit qu'il se faisait présentement dévoré vivant....

Dim 31 Jan - 18:12
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Bientôt, il n'aurait plus ce cimetière pour refuge. Bientôt, il serait avec son frère, leur déménagement approchait à grand pas, il n'y aurait que les fêtes à passer et dès le retour de son aîné... Ils retrouveraient leur commune habitation, comme ce fut le cas à l'étranger. Il y avait beaucoup de personne au château à qui cela ne faisait pas plaisir, mais les souvenirs d'Howard l'aidait à se repérer entre les personnes de confiance... Et celles qui ne l'étaient pas. Il voguait avec plus d'aisance chaque jour, s'enfonçant irrémédiablement dans les méandres sournoises de leur famille. Une famille dont il aimait visiter les ancêtres et profitait certainement de ces dernières fois. Les prochaines seraient peut-être plus espacées. Il était même peu improbable qu'il vienne à nouveau ici, sauf par obligation. Pourtant... Au cours de son enfance, il en avait passé des heures, endormi sur le marbre, drogué aux Voix qu'il entendait bien malgré lui. Ça lui faisait étrange, ce silence alors qu'il marchait entre les tombes. Leur murmures lui semblaient si lointains. Il lui fallait de lui même forcer l'oreille pour les entendre. Ça n'était pas comme autrefois... Et pourtant, s'il s'en était plaint au début, il s'y était habitué. Il avait trouvé en son jumeau tout ce qu'il lui fallait et maintenant son esprit lui était lié.

Tendrement, il laissa son âme aller se blottir contre la sienne, comme pour se rappeler que ce lien existait bien, que ça n'était pas un rêve, une illusion. Il le sentait et il le ressentait jusqu'au plus profond de son être. Il aimait venir près de lui, sans avoir rien à lui demander, rien à lui réclamer, juste le temps de profiter d'une étreinte, lui montrer qu'il pensait à lui, une fois encore. Égoïstement, il voulait aussi qu'Howard ne l'oublie pas, sa présence agissait comme une piqûre de rappel. Il s'habituait à faire ce voyage, s'amusant de la distance qu'ils pouvaient couvrir uniquement à la force de leur esprit... En quelque sorte, ça le rassurait. Howard allait bientôt partir et il ne craignait qu'une chose : qu'il soit hors de sa portée. Un cri lui fit ouvrir les yeux alors qu'il s'évadait, en posture de recueil, devant un tombeau. Ça n'était pas n'importe quelle tombe d'ailleurs, c'était celle d'Annabelle, toujours. Ses prunelles noirs cherchèrent qui pouvait bien s'égosiller de la sorte et se figèrent sur une silhouette dans l'arbre. Il se releva, lentement approcha, pas plus pressé que cela. Sa présence l'intriguait et la façon dont il s'y prenait pour endormir l'arbre frappeur d'autant plus. Car... il ne pouvait en être autrement. Il n'aurait pu monter sur cette branche dans le cas contraire.

Alors qu'il approchait, à terre il distinguait des goules que l'homme avait du fuir... Pour sa propre vie. Qui était celui-là ? Un membre du Secret ou un simple humain ? De toutes évidences, à la vue des goules, il était inutile de feinter que le surnaturel n'existait pas alors il éleva une main vers les créatures, ces créatures depuis si longtemps côtoyées, maîtrisées. Tant est qu'il était si facile de les faire soudain couiner, crier à l'agonie la souffrance qu'il leur infligeait, pauvres êtres recroquevillés sous le joug de la douleur. Il ne voulait pas les tuer. Il voulait leur montrer que dans la chaîne alimentaire il était au dessus d'elle et qu'il valait bien qu'elles décampent. Ce qu'elle firent sans attendre dès qu'il les relâcha. Morghann restait à bonne distance de l'arbre et éleva la voix : « Qui êtes-vous ? Que faire vous dans la demeure de mon père ? Et surtout... » Son visage se marqua d'une certaine incompréhension : il ne sentait aucune magie émaner de cet homme-là. « Comment avez vous fait pour grimper là-haut sans le réveiller ? » Sourcil froncé, incrédule, il ne savait s'il devait lui ordonner de descendre aussi vite que possible... Ou le regarder se débrouiller et se débattre entre les branches qui ne tarderaient à se montrer violente.... On avait vraiment pas idée de grimper dans un saule cogneur tout de même.

Mar 2 Fév - 22:30
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Soit il s'agissait d'une princesse Disney d'une nouvelle sorte, soit il s'agissait d'un Earl, pour faire s'enfuir des goules comme ça. Les saletés étaient complètement stupides, mais elles étaient vicieuses, alors à moins de savoir parler la goule, on pouvait se brosser pour les voir fuir. Et Remiel ne répondait toujours pas... Décidément, le vieux devait commencer à être sourd. Ou sénile. Ou éventuellement les deux, souvent ça allait de pair quand on vieillissait. Heureusement donc qu'on venait à son secoure. C'était d'ailleurs, normalement, à cet instant qu'il criait victoire et remerciait son sauveur. Le souci, c'était que ça lui posait des problèmes moraux, que de remercier quelqu'un capable de faire couiner des goules comme ça. Ou de toute autre façon en fait, du moment que ça couinait, une goule, il trouvait ça encore plus suspect. Oui, parce qu'une goule c'était suspect. Les bouts de chair pendouillant, et se détachant, c'était aussi suspect que le sourire d'un chinois. Et qu'on ne lui dise pas que c'était fort de sa part de parler de problèmes moraux... il était un honnête dealeur d'âmes, lui !

Se rasseyant sur sa branche, en faisant attention de ne pas glisser, il soupira et se mit à répondre d'un air pourtant réellement soulagé : « C'est Prudence qui m'a dit que je pouvais me balader... » Non mais c'était vrai en plus, elle avait effectivement finit par lui donner, la permission, en partant et sans l'écrire mais tout de même ! Il n'était pas obligé de préciser qu'il était d'abord entré sans que personne ne l'invite. Ce n'était pas vraiment un mensonge, c'était juste une omission. Et puis il n'avait pas demandé un détail complet de son entrée, juste ce qu'il faisait là. Ça changeait tout après tout ! « Je m'appelle Isha et... » Et il s'arrêta en se rendant compte d'un détail qu'il avait précédemment négligé. Il fallut certes le temps que son cerveau processe ledit détail, mais il reprit ensuite, avec méfiance : « Euh... réveiller qui exactement ? » Ou quoi d'ailleurs. Une énorme goule ? Oh non pitié, que ce ne soit pas une énorme goule... il en avait déjà assez des goules. Mais non, ce n'était de toute évidence pas une goule... il pu le constater rapidement, et même brutalement, lorsqu'une branche vint lui flanquer un coup en pleine figure.

Surpris et déstabilisé, il battit des bras, glissa et se raccrocha à la première grosse branche qu'il eut sous la main. Bras et jambes noués autours du tronc, il essaya de revenir à lui après le choc initial, qui faisait danser des étoiles devant ses yeux. « Non... sérieux ? » Et il n'eut plus le temps de rien dire alors que les montagnes russes commençaient... ça montait, ça descendait, ça essayait de l'écraser, et il devait avoir les cheveux autant que les narines pleins de feuilles. Lui qui n'aimait pas être secoué, il commençait déjà à avoir sacrément le mal de mer... ou de l'air, il ne savait pas bien ce que c'était en fait. Il savait juste qu'il voulait absolument descendre de là.

Jeu 4 Fév - 21:37
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Prudence. Morghann roula des yeux. Et bien si Prudence le lui avait accordé, soit. Il aurait peut-être été préférable que la banshee le mette, de mesure égale, en toute connaissance de cause de ce qu'il pourrait trouver par ici. Les goules bien entendu. Mais aussi quelques autres spécimens plus uniques et exotiques. Plus que de le mettre en garde, il aurait été mieux de s'assurer que cet homme envoyé ici en pâture ait les armes pour se défendre... A en juger par sa technique d'esquive des goules, s'essayant très certainement au principe de celui qui trouve une situation pire pour résoudre un problème et s'en retrouve avec deux, cet homme là n'était vraiment pas fait pour affronter les créatures de leur jardin. Et encore moins lorsqu'il s'agissait de botanique. Ce n'était tout de même pas sorcier de voir qu'il s'agissait d'un saule cogneur ! Après mûre réflexion et constatation... En fait non. Il avait l'air d'un saule comme bien d'autres, son écorce était plus noircie que celle de ses congénères et en général, on le distinguait par son agressivité. Une agressivité perdue, étrangement. Pourtant l'arbre n'avait nullement manqué de victimes. Cet idiot qui grimpait dans ses branches pour commencer. Et les goules qui grognaient ensuite à son pied. Morghann s’apprêtait à lui souhaiter bonne chance et à la regarder se faire déboîter la mâchoire et fêler plus d'une côte avant de se porter à son secours comme un chevalier un peu trop faignant. Il fallait dire que la princesse n'avait que peu d'attraits... Mais elle en eut soudain beaucoup plus lorsque donna son nom. Isha. Où avait-il entendu cela déjà ? Une déesse oubliée ? Le personnage d'une belle épopée ? Ou la nouvelle marque de téléphone d'apple ? Morghann laissa sa réflexion se bercer et prit l’hurluberlu dans son arbre en photo... Non, parce que s'il racontait ça à son frère, il n'allait jamais le croire sans preuve.

Le sorcier désigna du doigt l'arbre dans lequel Isha était grimpé pour répondre à sa question, un sourire amusé aux lèvres. C'est qu'il ne s'en était VRAIMENT pas rendu compte ? Il allait avoir une belle surprise et elle ne tarda pas à arriver. Voilà qui était le tout bel arbre agressif à son papa ! Là, c'était plus violent, plus... Cognant ! Une bonne gifle pour réveiller cet Isha, il n'y avait rien de mieux. Et puis ça lui revint. Anthony. Le marché des trolls. Isha Carter. Le sorcier passa toutes les couleurs d'arc-en-ciel, le visage marqué d'effroi. Il banda sa volonté, sentait les traits de magie affluer, répondant à son appel déterminé. Fluides extraordinaires, impalpables et invisibles et pourtant, il les sentait, il les ressentait comme les battements de son propre cœur. Ça pulsait, ça vibrait et à son étreinte, se pliait. Les murmures délétères de l'au-delà lui parvenait, douce mélodie qu'un cœur nécromant enjolivait de bon souhait. Il les appelait, les éveillait, et ses sombres oraisons se formaient. La branche qui tenait Isha s’immobilisait, mais se débattait, comme entravé, Morghann y veillait. Mais il n'était pas temps de s’appesantir sur cette victoire, les autres branches ne tarderaient pas à manifester leur mécontentement. L'humain fut défait de ce à quoi il se retenait. Il était tiré en arrière, à plat ventre, sur le sol enneigé, slalomant entre les tombes comme le numéro un d'une course de ski jusqu'à ce que sa tête vienne effleurer les bottes boueuses du sorcier qui n'avait pas bougé, restant hors de porté de cet arbre et mettant de ce fait Isha à l'abri. D'en haut il le toisait, arquant un sourcil, l'observant pour voir s'il n'était pas trop amoché : « Vous avez pris une sacrée gifle. »

Près de lui, il s'accroupit, observant de plus près... Et puis il lui cala le profil dans la neige sans aucune autre forme de procès. Il n'avait pas de glace sur lui, et ça partait d'un geste bienveillant : « C'est pour ne pas que ça gonfle. » expliqua-t-il comme si c'était évident, quoiqu'un peu violent. « Vous êtes Isha Carter ? » demanda-t-il. Une réponse négative et il le renvoyait illico dans les branches du saule cogneur. On avait pas idée de lui donner de faux espoirs ! « Et moi qui croyait avoir à vous chercher jusqu'au marché des trolls, vous venez vous présenter comme une fleur, c'est très aimable à vous. » Ou comme une feuille. Comme toutes celles qu'il avait dans les cheveux et dans le nez. « Rien de cassé ? » Ton plus empathique, posé.

Dim 7 Fév - 22:34
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Il y avait quand même mieux, comme façon d'être sauvé. Tête la première dans la neige et le sol encore prit par un roulis étrange et malvenu, il essayait de reprendre ses esprits. Depuis quand les arbres avaient-ils si mauvais caractère exactement ? Oui bon il lui avait grimpé dessus sans son consentement, mais il y avait urgence après tout ! Ce n'était pas comme s'il avait eu le choix ! Est-ce que ce vieux grincheux de saule l'aurait comprit ? Evidemment non...Décidément, ce parc était peu coopératif. C'était décidé, il le boudait ! Et avec encore quelques instants, il risquait aussi fort de bouder le sorcier. Parce que c'était bien un sorcier non ? A moins qu'il ne cache ses tentacules... mais non, il l'aurait sentit tout de même si ça avait été des tentacules qui le tirait. Une sacré gifle ? Non sans blague ! Il avait cru que son crâne allait éclater comme une vieille pastèque ! Ça frappait fort les saules de nos jours... un peu beaucoup à son goût. La vieille branche aurait tout de même pu commencer par l'avertir... bon, pas dit qu'il aurait écouté, il ne parlait pas plus saule que goule mais au moins le geste aurait été là !

« Hmhmhmhfffff » Répondit-il diligemment. Et ben quoi ? Ce n'était pas poli de ne pas répondre ! Et il était bien éduqué lui... tapant un peu de la main dans la neige, il finit par se soutenir et les bras et bascula en roulant dans le tapis blanc. De la neige dans l'écharpe, dans le col et les cheveux, il cligna des yeux comme une chouette hallucinée pendant quelques instants puis se passa une main sur la figure et se redressa progressivement. Un os craqua quelque part et il grogna comme un ours en hibernation. Après un moment pensif et lointain, il hocha la tête pour lui-même : « Ouai... c'était mieux que les montagnes russes, je referais bien » C'était décidé, aigris ou pas, il aimait bien ce saule. Par contre, il n'allait pas faire ça tout de suite hein, il fallait du temps pour se remettre. Et il fallait bien qu'il accorde un minimum d'attention au sorcier... non ? C'était tentant tout de même de rester à vaquer à ses pensées comme ça. Surtout que la neige avait une belle couleur dans la soirée. Une couleur qui lui inspirait quelques lignes... une tombe ouverte, un chien impalpable aboyant dans le lointain...

« Ah vous êtes encore là ? » Certes, il était encore là... bon et bien très bien. Se relevant finalement sur ses deux pieds, il se mit à chasser la neige venue le coller en répondant « Oui je suis bien Isha Carter, par contre je ne pensais pas ma célébrité déjà faite » Retirant les feuilles de ses cheveux il l'observant en coin « C'est Max qui vous a parlé de moi ? Non parce que je vous préviens, je ne mange vraiment de gros orteils humains hein... c'est pas la peine d'essayer. Ou alors si vous voulez me les vendre pour lui d'accord mais c'est tout ! »


Mer 10 Fév - 19:02
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Hmhmhmhfffff ? « Je ne connais pas cette partie du corps. » répondit-il de manière assez sérieuse après quelques secondes à essayer de deviner ce qui pouvait bien avoir quatre syllabes mais étant donné que 'mal au crâne' ne comportait que trois sons, il jugea qu'il était sauvé. Agenouillé à ses côtés, il s'épata de cette façon de se relever après la bataille, comme certains soldats qu'on désigne comme héros. Un héros craquant. Non pas dans le sens où il aurait bien passé une nuit avec lui, mais dans le sens où ses os manifestaient leur existence et clamaient leur supplice. Quant aux montagnes russes... La première chose qu'il voulait lui répondre, c'était qu'il était complètement barré mais il était suffisamment bien éduqué pour s'en retenir, quand bien même ça lui brûlait les lèvres. « Je suppose qu'il sera ravi de vous offrir à nouveau un tour de manège à l’occasion. Mais... Très sincèrement, la prochaine fois que vous montez là-haut, prévoyez-vous un moyen de descendre avant où les goules se régaleront des morceaux de cadavre qu'il restera de vous et retomberont au sol. » Morghann se releva, interloqué par la capacité de cet homme à partir dans ses pensées à tout bout de champ, oubliant sensiblement l'intégralité de son environnement. « De toutes évidences, oui. » Il était bien là, en chair et os, il n'y avait pas à douter.

Debout, il lui tendait une main pour l'aider à se relever. « Enchanté, Mr Carter. Je suis Morghann Earl et... Et bien non. La dernière fois que j'ai vu Max, c'était pour lui réparer le nez qu'il s'était cassé en... » Quelle histoire abracadabrante lui avait sortie l'Each Uisge déjà ? Ah oui : « En faisant une rencontre fracassante avec une statue de la Vierge Marie car il n'avait pas eu de meilleure idée que se prendre pour Tarzan dans une église. Le tout serait tombé sur le clavier de l'orgue, créant un concert pour le moins assourdissant qui aurait pu faire croire à toute bonne none qu'elle était descendue en enfer. » Il poussa un soupir éperdu, et reporta son regard sur Isha. « Je ne sais pas ce qui est le plus renversant dans cette histoire : qu'il puisse avoir eu une idée aussi saugrenue ou que le tout ait l'air tout à fait véridique. » A en juger par sa blessure et l'air convaincu de l'équidé. Il haussa finalement les épaules : « Non, ce n'est pas lui qui m'amène à vous. Et je n'ai pas d'orteil en réserve. » Il en avait eu jadis. Dans le bocal à cornichons. Ça n'avait pas plus à Howard. Pas du tout. Mais ses recherches étudiantes étant achevées, il n'avait pas conservé ce genre de condiments, au grand bonheur de son jumeau, assurément.

« Le Cénacle n'a pas l'air de beaucoup vous apprécier et essaie de tenir en laisse une personne qui sait comment défaire son collier. » A en juger par le fait qu'une personne comme le fils non reconnu de Pryam Earl ait pu y avoir accès, causant, certainement, le massacre qu'on connaissait de lui. « Mais, je ne vous cherche pas pour le Cénacle, mon père sait très bien faire cela tout seul. Je viens vous voir à titre personnel. » Ses noires prunelles se posèrent sur les tombes avant de revenir sur Isha. « J'aimerais en apprendre d'avantage sur le sujet, la manière dont cela fonctionne. Si vous êtes disposé à m'éclairer, je vous invite à dîner. La famille est nécromancienne et nous ne sommes assurément pas seuls. » Les tombes sauraient être de vraies pipelettes. Pour certaines. D'autres étaient dignes de confiance. Mais le risque était trop grand. Tant pour Morghann qu'Isha. Un restaurant avec un salon privé serait idéal. Sans attendre, il allait vers l'avant du château où sa voiture était stationnée, s'éloignant du cimetière. « Vous venez ? »

Mar 16 Fév - 12:19
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Il cligna des yeux, sans sembler s'émouvoir de l'histoire à dormir debout qu'on lui narrait et finit par pencher la tête sur le côté, très légèrement, semblant étudier la question sérieusement. Pour finir, il admit, d'un ton docte et perplexe : «  J'ai toujours dis que la Vierge Marie n'avait pas reçut d'éducation. Mais je suis surpris de savoir qu'il a réussit à entrer dans une église. Les forces maléfiques ne sont pas celles que je cotois le plus, je pensais que les créatures de l'enfer ne pouvaient pas entrer dans les lieux saints. Ou alors l'église en question n'était plus sainte... ça peut arriver je suppose, avec ces histoires de prêtres pédophiles... » Geste de la main, comme pour balayer le mauvais goût du sujet abordé. Les querelles du ciel et de la terre ne le concernait pas, ou alors simplement parce que Remiel était là, mais ça s'y arrêtait. Il regardait tout cela de loin, faisait ses affaires de son côté et se contentait de s'étonner quand quelque chose sortait de l'ordinaire. Par contre, si effectivement Max était allé dans une église de prêtres pédophiles, il avait eut de la chance. Pour peu qu'un prêtre sache que c'était un enfant Each, et il ne donnait pas chair de son arrière train... Mais il n'allait pas en faire part à cet homme-là, il le gardait en réserve pour Max ou pour son démon de cavalier, après tout, ils étaient les véritables concernés.

De toute façon, l'autre, le sorcier, semblait avoir de quoi discuter. En un sens, il était curieux de savoir ce qui pouvait l'amener à le connaître, si ce n'était pas Max qui lui avait parlé de lui. Au sous-entendu, il se contenta de cligner des yeux et de chercher dans son manteau sa boite de cigarette, en tirant une et l'allumant pour en tirer une bouffée de nicotine salvatrice. Exhalant la fumée en reposant son regard sombre sur celui qui disait s'appeler Morghann Earl, il laissa un long instant s’égrainer sans paraître préoccupé le moins du monde par le lieu où il se trouvait, ou par le sujet que semblait vouloir aborder son interlocuteur, le laissant s'éloigner. Puis il haussa les épaules et accepta de le suivre, laissant ses traces dans la neige. Il n'accéléra légèrement le pas qu'en voyant l'ombre d'une goule revenir rôder vers eux. Il monta sans se presser, observant même un moment le château sans que ses pensées ne se fassent claires à son sujet. Sur le trajet, il s'étira, clope toujours au bec, et jeta un regard en coin au conducteur. «  Et qu'est-ce qui amène un nécromancien à demander des informations sur les âmes ? Ce n'est pas vraiment commun, hein ? Le fils du grand Pryam qui vient voir un humble dealer.... c'est un peu comme la reine invitée au mariage d'un simple couple civile »

Le fond de la demande ne semblait pas vraiment le déranger, il affichait davantage une expression curieuse et détendue que méfiante, et poursuivit d'ailleurs en soutenant l'idée : «  Il va quand même falloir que vous m'expliquiez comment vous avez eut mon nom et ce que vous voulez faire exactement des informations que vous cherchez. Outre le fait que j'aime les ragots, il se trouve que cela orientera mes réponses... Je ne donne pas la même chose à un camé qu'à un sorcier cherchant à augmenter temporairement ses capacités » Calant un pied contre le coin de la boite de vitesse, il poursuivit «  Et évidemment, en fonction de ce que nous échangeons, je serais peut-être forcé de vous demander un serment inviolable. Vous comprendrez aisément pourquoi je pense » Parce qu'il ne voulait pas que les informations circulent, ou tout simplement qu'on s'en serve à une fin qui serait contraire à son business... c'était ainsi, et puisqu'il avait la chance d'être le plus calé en matière d'âmes en cette ville, il n'aurait aucun scrupule à se servir de son monopole. Mais une pensée parasite vint lui titiller l'esprit, et il ajouta : «  Et si je vous parle de mes affaires, je veux que vous me parliez des vôtres. Vous, les Earl, vous êtes un peu comme une espèce en voie de disparition comme on en voit dans les zoos... disons que je n'ai pas envie de rater l'occasion tant qu'il y en a encore un... »


Jeu 18 Fév - 13:50
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Morghann Earl
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Morghann Earl
La Vierge Marie n'avait pas reçu d'éducation ? Morghann fixa son vis-à-vis, perplexe au possible sur le discours qu'il lui tenait. Puis, il poursuivit sa route. Si Max était l'ami de cet homme... Et bien ils s'étaient bien trouvés. Entre l'un qui se prenait pour Tarzan et l'autre qui blasphémait la Vierge : ils allaient finir par avoir des démêlés avec les anges ces deux-là. Sans compter qu'ils avaient, l'un comme l'autre, déjà le Cénacle à dos. S'ils continuaient dans cette voie, ils se retrouveraient définitivement seuls contre tous. « Très honnêtement... Je pense que Max n'aurait pas fait la différence entre une église et un musée. Il a tout aussi bien pu se rendre à l'un en pensant être à l'autre. Il ne savait même pas comment prendre du paracétamol et se l'est collé sur le nez comme une pommade... » Grand désespoir dans le son de sa voix alors qu'il roulait des yeux. De toute sa vie de médecin, personne ne lui avait encore faite celle-là. Max était un oiseau rare en son genre. Le style qu'on croise dans un zoo en admirant les couleurs du spécimen dans toute leur splendeur. Ou comme le chat d'Howard et le nombre d'idioties à la minute qu'il pouvait produire. Il mentirait s'il disait que ça ne le faisait pas rire. En ces heures tourmentées, il était préférable de s'amuser sur les agissements étranges de Max ou du chat d'Howard que de se noyer dans une dépression sans fond.

Au volant de la voiture, ses prunelles noires fixaient la route avec une attention nécessaire mais il lui arrivait de décrocher par moment pour observer son interlocuteur qui lui parlait. Ses conditions étaient assez honnêtes, Morghann le serait beaucoup moins. Un serment inviolable l'empêcherait de parler, mais son âme liée, à savoir Howard, n'aura fait aucune promesse à ce sujet... Et s'en trouvera parfaitement libre au demeurant. Quant à lui parler des Earl... On ne révélait que ce qu'on voulait bien, les secrets étaient leur bain quotidien, il était aisé de rien en dévoiler et tourner autour du pot, ou bien en dévoiler un comme s'il s'agissait du plus précieux des secrets au monde. Il était près à relever le challenge. « Je ne compte nullement nuire à votre travail. Je laisse au Cénacle ce soin-là et me plierai au serment inviolable si nous devons en arriver là. Indépendamment du serment toutefois, les Earl sont d'habiles gardiens en matière de secret. Si je ne pense pas qu'un serment soit nécessaire, je comprends tout à fait votre volonté et l'accepte. Quant à parler de ma famille... Soit. Je suppose que vos informations en valent le prix. » Les quais du port se dessinaient au loin et se rapprochaient lentement. L'agitation se faisait présente et les piétons turbulents. Mes il devait bien avouer que les meilleurs restaurants se trouvaient là. Surtout ceux qu'il connaissait bien et où il pourrait obtenir un salon privé rapidement.

« Des enfants de Pryam Earl, je suis plutôt la princesse qui a jeté ses jupons et ses talons pour enfiler une paire de baskets et jouer au base-ball. C'est plus pratique pour s'infiltrer dans un mariage du peuple, vous voyez ? » Sourire sur le coin des lèvres alors qu'il prenait un stationnement, amusé à l'idée de voir Howard conserver sa belle robe par vents et marrées. L'idée qu'il ait pu lui-même porter le même accoutrement jadis l'étonnait. La liberté lui avait offert une autre garde-robe. « Je ne suis pas un camé. » Du moins pas en âmes. Il avait d'autres drogues, c'était certain et à tout jamais, en serait malade. Toutefois, il s'étonnait de cette expression atypique. Entre le dealer et le camé, les âmes se consommaient-elles pour planer ? Il s'interrogeait et progressivement se laissait à penser que c'était possible. Et réaliste. « Je ne suis pas non plus un sorcier qui cherche à augmenter temporairement ses capacités. » Anthony l'en avait défendu, Howard avait appuyé. Il n'en avait pas écarté la possibilité mais en l'état actuel des choses, il n'en avait nullement le besoin. Il descendait de la voiture pour se présenter à proximité du restaurant : « Un italien vous convient ? Ils font d'excellentes tagliatelles au calamar si cela vous tente. » Déjà, il parlait au restaurateur et puis rapidement, ils furent conduit en salon privé. Carte entre les mains, il attendait que la serveuse les laisse choisir. Il ferma rapidement le menu et le posa sur la table.

« Je suis envoyé par l'un de vos clients. » C'était terriblement honnête. Et tout aussi dangereux, mais il prenait le risque. Il ne pouvait se résoudre au mensonge tout au long de la conversation sinon, ils ne passeraient plus. Or, il voulait des réponses de son interlocuteur, il fallait le ménager. « Il m'a dit que vous seriez l'expert le plus apte à répondre à mes questions. Je m'interroge sur la nature de cette puissance. Quand un humain se présente auprès d'un démon des croisements pour se voir attribuer la puissance d'un sorcier, il en sacrifie son âme. Je me demande quel est le sacrifice nécessaire pour absorber une âme qui n'est pas la nôtre. Et en suivant le même raisonnement, s'il est possible de démunir un sorcier de ses pouvoirs par un bûcher habilement préparé, est-il possible de retirer une âme d'un hôte qui l'use pour le replacer dans son état initial ? Y a-t-il des séquelles ? Je veux dire... Prendre une âme ne peut être la solution miracle. Sans quoi vous seriez en train de dérober le business des démons et vous en auriez quelques uns à vos trousses pour vous éliminer. J'ai cru comprendre que vous aimez le danger mais tout de même... Vous m'avez l'air encore bien vivant. »

Jeu 18 Fév - 22:05
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Max et sa découverte du monde humain, ça le faisait toujours rire, mais il ne se voyait pas vraiment expliquer à ce sorcier que c'était en partie sa faute à lui si l'Each avait de drôles d'idées dans ce genre-là... Mais il était vrai que quand ils étaient ensembles, lui non plus ne se montrait pas très classique dans son approche des petites choses de la vie, comme se coiffer. Preuve en était de la coloration rose qui patientait dans un de ses tiroirs, prête à servir lorsque le moment serait venu pour égayer de nouveau les poils équins de son ami d'enfance. Cela étant dit, il aurait remarqué la différence au mur sur lequel il se serait assommé, donc la question restait... donc il devrait lui poser la question, probablement en menaçant discrètement de rajouter des poix multicolores dans la teinte rose de ses poils. Les poix, s'était terrible ! Beaucoup de gens sous-estimaient la dangerosité des poix. D'ailleurs maintenant qu'il y pensait, il faudrait qu'il pense à prévenir cet homme-là de ne pas en porter... Oui, il fallait bien prêcher un peu la bonne parole, ou il finirait avec un bout en moins, ou totalement gobé par les poix. La conspiration des dessins ronds était pire que le Cénacle, surtout quand on pensait qu'eux-seuls pouvaient préserver l'humanité des chiens. La vie était décidément très compliquée, peut-être devrait-il faire un élevage de poix domestiqués mais à ce moment-là il se sentirait comme Doctor Who avec le Dalek qui bug... quelque chose dans l'idée paraissait vraiment très étrange. Et puis dans quoi mettrait-il ses poix ?

Mais bref, pour l'instant, les poix ça ne concernait fondamentalement que lui, un peu comme la conspiration des Illuminati pour les américains. Pour l'instant, la seule chose éventuellement qui pourrait conspirer, c'était un Earl en voiture. Ça faisait un peu Earl en boite en fait... hm ça se conservait bien dans le liquide approprié, façon petits champignons de Paris ? Vaste question. Comme celle de savoir à quoi un Earl ressemblait en terme de légumes... « Dites vous vous sentez plus brocolis ou champignons ? » La demande n'avait de rapport avec rien dans la conversation, mais il l'avait énoncé avec un sérieux et un intérêt impossible à nier, comme si c'était une information absolument vitale. Et pourtant il n'attendit absolument pas la réponse, alors qu'il enchaînait : « Mes informations valent plus que tout votre château familiale, mais ça les anglais, ça vous passe au-dessus de la tête. Enfin pas littéralement bien entendu, il n'y a pas la place présentement, mais vous me comprenez... » Et il aurait sans doute également comprit qu'il ne faisait pas le moins du monde confiance en sa famille. Ces animaux-là étaient justement ceux dont il fallait vraiment se méfier, du moins individuellement. Professionnellement, ils faisaient du bon boulot, enfin si on omettait le cas de l'entreprise familiale et Anthony, évidemment... Mai bon, il n'allait pas retourner le couteau dans la plaie hein ? Ce serait bien dommage. Lui était neutre de toute façon, ces histoires de révélation du Secret, ça ne l'atteignait que de loin.

D'ailleurs ça n'avait pas l'air de troubler son conducteur, qui parlait base-ball... « Oh je n'aime pas le base-ball, on en a en cours de sport, aux US, ça ne m'a jamais attiré particulièrement. Je préfère le rugby ou le basket... étrange, je sais, les sports en équipe c'est surtout surfait. Après cela dépend, je dirais que vous ne passeriez pas inaperçu en joueur de base-ball là-bas, ici par contre si... ou alors on vous regardera bizarrement. Vous êtes plutôt croquets, vous non ? » Il parlait en étant parfaitement calme, mais ça ne l'empêcha pas de renacler de rire à l'affirmation que lança le sorcier. Pas un camé ? C'est ça, comme s'il ne reconnaissait pas un camé quand il en voyait un. Oh certes, c'était franchement peu visible, lui ne prenait pas de drogue physique ou très peu... mais les camés qu'il rencontrait aussi ne prenaient souvent rien de physique, tout se passait à l'intérieur. Il pouvait en tromper plus d'un, mais pas lui, c'était son métier d'exploiter les faiblesses de ces imbéciles malheureusement... autant que son boulot de Réincarnation de servir de psychologue pour créature en perdition. Pour autant, il ne fit pas de commentaire, son coup d'oeil parlait largement pour lui. Tout comme son sourire paisible. En revanche il voulait bien croire que ce n'était pas la puissance qu'il recherchait... « Je suppose que vous en avez assez grâce à votre jolie lignée ? Enfin je dis cela, mais vous semblez... » Il ne trouva pas le terme adéquat, se contentant d'une moue qui voulait tout dire et rien dire à la fois.

Il y avait quelque chose avec lui. Simplement. Mais les sorciers, ce n'était pas son domaine de prédilection, alors il n'ne aurait pas juré pour autant. Fort heureusement, ils étaient arrivés, et il sortit de la voiture avec plaisir. C'était utile, un véhicule, mais il n'aimait pas la sensation d'enfermement... Surtout que dans une ville aussi petite, il aurait cru trouver d'autres moyens de circuler. « … je ne suis pas certain de vouloir manger un italien, c'est gras ces bestioles, je finirais par ressembler à une adipose. Et puis je croyais que le cannibalisme était interdit ici, outre le fait qu'une fois mangé... ah non » Il se frappa légèrement le front pour signifier qu'il venait de comprendre, et reprit donc « Désolé j'avais mal compris, mais non je ne veux pas d'esclave merci, surtout pas italien, il faut traiter les poils et les couper régulièrement » Il ne l'en suivit pas moi, se doutant qu'il savait ce qu'il faisait. A l'intérieur, et sur le chemin du salon privé, il tourna la tête de droite et de gauche, clignant plusieurs fois des yeux. Une fois seul dans la pièce qu'on leur offrait, il pointa du doigt la salle attenante et bondée : « Dit donc ce sont vos esclaves ? Vous les entretenez avec quel shampoing pour qu'ils aient les toupons aussi brillants ? » Se laissant pourtant installer, il prit le menu qu'on lui tendait, et observa d'un œil détaché : « C'est pour ça que je n'aime pas aller au restaurant... je ne sais jamais quoi prendre »

Il lui fallut plus d'une dizaine de minutes pour choisir, puis, lorsqu'ils furent seuls et que Morghann reprit la parole, lui se mit vaguement à jouer avec une fourchette. Au fur et à mesure, pourtant, il sembla se faire de plus en plus sérieux, son regard sombre beaucoup plus vif, comme si sa chape de nonchalance s'étiolait sous les questions et il finit par lever une main ferme et autoritaire pour lui dire de se taire. L'autre babillait trop loin... »Vous mélangez tout » Il soupira, reposa la fourchette puis se redressa pleinement et consentit à retirer son manteau, puis son écharpe, avant de se poser de nouveau et de lisser l'une des manches de sa chemise ivoirine. « Pour commencer, vous devez absolument comprendre qu'il n'y a rien de semblable entre mon commerce et ce que pratiquent les démons. Le seul lien entre les deux, c'est la marchandise, et encore... » Il pencha un instant la tête en un mouvement peu convaincu. Et encore oui, ce n'était pas au final la même marchandise si on prenait en compte les transformations que sa famille à lui faisait subir à ces âmes. « Pour votre information, j'ai effectivement des démons au cul. J'ai aussi énormément d'alliés et de clients puissants pour me protéger. Ce que l'on vend n'est pas une solution miracle, je vous le confirme, mais les contrats démoniaques ne le sont pas plus... sérieusement, dix ans et des entourloupes à chaque coin de rues ? »

Il haussa les épaules et s'adossa lourdement à sa chaise pour s'installer confortablement et continua : « Pour commencer, on absorbe pas vraiment une âme. En fait, elle cohabite avec la vôtre, à l'intérieur de votre être, mais vous est soumise. Elle peut vous causer des soucis, si vous n'êtes pas vigilant, si c'est la première fois que vous en usez, ou si votre psyché et votre volonté sont fragiles et non préparées, alors l'âme peut échapper à votre contrôle, et souvent, elle cause destruction sur destruction jusqu'à ce qu'on en reprenne le contrôle. Souvent, lorsque j'ai un nouveau client, je lui propose de prendre une assurance spéciale afin d'avoir notre aide si l'âme venait à s'échapper » Il l'observant fixement « L'usage de l'âme-énergie requière certaines caractéristiques, avant toute chose, mais cela ne certifie pas le résultat final, il s'agit simplement de caractéristiques fondamentale pour accepter l'âme en question en soi. N'importe quelle âme ne peut pas être utilisée, sinon vous vous doutez bien que ma famille ne serait pas la seule à frayer dans ce genre de commerce... Et on en arrive à la différence fondamentale entre nous et les démons. Vous voyez, eux ils gobent des âmes non raffinées, ou les expédient en enfer pour les transformer en démons. Ces âmes là sont brutes, on ne les travaille pas. Les nôtres au contraire, sont un produit issu de l'âme initiale. Et tout comme les autres drogues, elles ont effectivement des effets secondaires »

Sourire froid.

Ven 19 Fév - 13:09
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
Tell me More : Jumeau d'Howard - Fils de Pryam
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Morghann Earl
Que dire ? Morghann le fixait d'une manière assez perplexe. Comment pouvait-on être aussi con et aussi brillant à la fois ? Passé l'assaisonnement de légumes où le sorcier avait arqué un sourcil en se demandant s'il avait bien entendu, il manqua d'écraser un piéton sous le coup de la surprise. On avait pas idée de surgir de nulle part. Il poussa un soupir sur la valeur du château : Isha n'avait pas tord, cette bicoque était un vulgaire tombeau d'où son jumeau et lui s'extirperaient très bientôt. La demeure familiale était un symbole et sûrement devait-elle avoir son poids en or mais... Mais pas autant que bien des choses qu'il avait découvert à l'étranger. L'amitié, la joie, la sincérité. Ils n'avaient pas de prix. Le domaine Earl... Et bien, ça n'était qu'un bâtiment. « J'ai pratiqué bien des sports mais... Le croquet, non merci. » Ou alors pour utiliser sa cross pour botter le derrière de la gangrène familiale. Là oui, ça aurait une véritable utilité. Pour le reste, il s'en passerait. Les cancans de ces femmes de bonne famille, leurs dindonneries, et leur pseudo-dignité... Il laissait ces mondanités à son frère s'il pouvait s'y complaire et trouver un bien-être dans sa royauté. Très peu pour le cadet. Il y avait bien été obligé, pour partie, ne pouvant à chaque fois se dérober à ces sports nobles. L'escrime, l'équitation... Et d'interminables repas de famille. Car oui, c'était un sport à part entière. Heureusement, il avait pu goûté à bien d'autres choses au cours de sa vie étudiante. Il en avait bien besoin. Se défouler, être avec des amis avaient toujours été une source de liberté amplement savourée. Et qui lui manquait en un sens aujourd'hui. Il ne pouvait pas se présenter auprès d'un club quelconque à Last End sans qu'on ne le regarde avec des yeux de merlans frits et sans en avoir un retour paternel peu appréciateur de sa mêlée à la plèbe. « Je semble ? » L'interrogea-t-il étonné de cette interruption brusque dans sa phrase. « Les gens cherchent toujours plus de pouvoir, qu'on soit en bas ou en haut de la pyramide. Il n'y a aucun lien de cause à effet. Ceux qui savent se contenter de ce qu'ils ont son rares et les autres bien malheureux. Enfin, je suppose que ça doit faire votre fortune, vous n'allez pas cracher en chœur avec moi dessus. »

Blasé, il l'avait fixé au sujet de l'italien. Un instant, l'espoir lui vint qu'il avait compris... Mais ce ne fut que pour attester d'une idiotie pire que la première. Il ne répondit pas dans un premier temps mais se mit à cligner des yeux comme un ahuri lorsqu'il lui sortit cette histoire de shampoing. « Je... » Que dire exactement ? Qu'il le trouvait complètement barré ? Qu'avec Max il faisait sacrément bien la paire à tel point que s'ils faisaient un concours tous les deux, il ne saurait pas à qui décerner l'award ? « Non, il ne s'agit pas de mes esclaves. Je vous parlais d'un restaurant italien, Monsieur Carter. Vous avez véritablement une imagination débordante. La prochaine fois je préciserai d'avantage ma pensée, cela vous évitera de partir... Et bien, trop loin, je suppose. » Il essayer d'être poli, couronnant son propos d'un sourire qui, bien qu'un peu raide, montrait qu'il lui pardonnait la méprise. Peut-être pourraient-ils discuter un peu plus sérieusement. Étrangement, cela vint progressivement. Il lisait dans ses yeux une maturité grandissante à mesure qu'il parlait des âmes et ne pouvait qu'apprécier ce changement d'état. Il écoutait comme un élève devant son professeur : le cours s'en trouvait être des plus intéressants et instructifs. Il n'en perdait pas une miette. Il imaginait aisément le trafic de drogue de la famille Carter à la manière de ces usines cachées en pleine forêt où les feuilles se trouvaient mélangées à toutes sorte de substances avant d'arriver dans de jolis sachets ou de belles ampoules, prêtes à être consommer. « Des effets secondaires ? Comme ceux des autres drogues ? Perte de poids, troubles de la mémoire, troubles sensori-moteurs, hallucinations, délires de grandeur ou de persécution ? » Sombre, il ajoutait : « Violence ? » Il pensait pour beaucoup à Anthony, s'inquiétait certainement de la violence dont il pourrait être capable lorsqu'il sortirait de son asile. « Anhédonie ? » Surenchérit-il en songeant cette fois aux pertes de plaisir de son jumeau aîné. La cocaïne avait ce genre de conséquences. C'était une pique en un sens : il savait très bien qu'Howard écoutait tout aussi attentivement que lui et comme il était son frère, il aimait beaucoup le taquiner.

« L'âme-énergie s'use, n'est-ce pas ? Un peu comme une pile électrique qu'il faut changer... Combien de temps cela met ? » En d'autres mots, si Anthony rechargeait ses batteries, combien de temps faudrait-il pour qu'il soit à nouveau KO. La première ne semblait pas avoir duré longtemps et expliquait pourquoi il s'était fait attraper. « Et quand on arrive au terme d'une âme... Est-on obligé d'en reprendre une nouvelle ou peut-on s'arrêter là sans en périr ? » L'état dans lequel était Anthony était assez chaotique et alarmant. Son frère avait ôté la prison mortelle qu'il avait infligé à son cœur, usant certainement des toutes dernières ressources en sa possession. Ça n'était pas vraiment le point qui l'inquiétait. Anthony avait accepté de mourir pour sa cause. Il posa ses yeux d’obsidienne un instant sur Isha, pensif avant d'accepter de lui soumettre le fond de sa pensée, ou du moins, une partie. Il se demandait ce qui pouvait pousser une personne à venir auprès de Carter, plutôt que d'aller conclure un pacte avec un démon. Pour une personne qui était prête à mourir pour une cause qui lui était chère, qui ne craignait pas ces démons puisqu'elle savait la mort au bout du chemin... Pourquoi choisir la puissance instable d'une âme plutôt qu'une puissance stable comme celle d'un pacte avec un démon ? Ça ne faisait aucun sens... Sauf si... « Est-ce qu'un humain qui se paie le luxe de votre service peut obtenir une puissance capable... D'égaler quelqu'un comme... » Son père ? Non, il ne pouvait pas cracher le secret ainsi. « Moi ? » Il l'avait dit lui-même : sa lignée avait fait sa puissance. Il avait ouvert les yeux sur son existence avec entre les mains la puissance héritée de ces ancêtres, c'était là, la solution miracle. Morghann n'était contraint en rien. Ni par un démon, ni par une âme turbulente. Il était libre, plus libre que son premier ancêtre ayant conclut un pacte funeste. Son geste avait été un gage pour l'avenir. Un héritage. Et s'il était possible d'arriver au niveau de cet héritage... Avec une âme ? Ça remettait beaucoup de choses en question, notamment sa capacité ou celle d'Howard à éliminer Anthony s'il devenait trop ombrageux.

Sam 20 Fév - 14:35
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Et bien il en avait des questions décidément. En fait, il avait, du moins il lui semblait, autant de questions à poser qu'il y avait de feuilles sur un arbre. S'il s'était présenté en client au sein de son établissement, il aurait été le type de personne qu'il aurait orienté vers de la marchandise particulière, répondant uniquement aux questions qu'il jugeait productives. Mais ils n'étaient pas dans son magasin, et il y avait peu de chances qu'il lui achète quoi que ce soit... oh, si la tendance se confirmait, quelques générations et sans doutes y aurait-il des Earls chez lui, mais il ne serait plus là pour le voir. Pour le moment donc, il lui faisait la leçon, en essayant de lire entre les lignes des questions qu'il lui posait pour découvrir exactement ce qui le poussait dans un sujet aussi délicat et aussi sombre. N'avait-il, après tout, autre chose à faire ? D'autres chemins à emprunter ? Bien sûr que oui, mais ce n'était pas de ces voies là dont lui s'occupait, donc... il répondait. Mais il y aurait des choses auxquelles il ne pourrait pas répondre, et elles risquaient d'arriver plus vit que prévu. « La violence peut apparaître aisément. Les âmes usées pour de l'énergie sont souvent des âmes bourrées de colère, dont les miasmes contaminent. Même quelqu'un d'extrêmement discipliné, à la volonté de fer, sera envahit lentement. Cela prend plusieurs âmes, ou alors un long moment avec une seule... plus l'âme reste et plus elle peut contaminer. C'est un symptôme commun » Il l'observait toujours avec sérieux, bras croisés, enfoncé au fond de son assise « Il est également possible de voir apparaître une certaine apathie... une fatigue du corps et de l'esprit, si l'on consomme beaucoup d'âmes en peu de temps» Il attendit un instant, observant ses réactions avec intérêt, jaugeant de ce qu'il voyait comme s'il observait un feuilleton télévisé. Puis, quand il jugea que c'était le bon moment, il reprit : « Cette fatigue peut être passagère. Mais elle peut également être permanente, un épuisement de l'être interne. Une fracture peut se créer, chez certains utilisateurs, plus ou moins large, plus ou moins violente. Le corps sera... amélioré, en un sens. Les réflexes, la force, la vitesse sont sensiblement améliorés. Les nerfs sont extrêmement stimulés, très sensibles, chez certains, leurs émotions sont complètement troublées, ce qui devrait être une petite contrariété devient un incendie. Ceux qui avant savaient se contrôler deviennent sensibles.... » Sa voix était lente lorsqu'il expliquait, posée « Parfois la douleur est moins ressentie, ou plus du tout. D'autres fois, l'individu devient douillet, un souffle de vent le fait hurler de douleur. Voilà les symptômes les plus communs » ça ne voulait pas dire qu'il s'agissait des seuls symptômes, mais c'était effectivement ceux qu'on retrouvait le plus. Les autres, il les garderait pour lui... Ce ne serait certainement pas bon pour son business et quoi qu'il veuille il y avait peu à parier qu'il en arriverait à... ça.

Il se redressa finalement, prit la carafe d'eau et se servit un verre, avant de se rasseoir de tout son long, affalé sur sa chaise mais le regard vif ne quittant pas un instant son vis à vis, les traits figés dans une expression simple et calme, détachée. Ses yeux cillaient à intervalles réguliers tandis qu'il reprenait, sans se presser. « L'âme que l'on utilise pour sa force s'use, oui. Sa durée de vie dépend de plusieurs variables. La principale étant évidemment l'usage qu'on en fait... plus on l'utilise souvent et plus vite elle s'épuise. Ensuite tout dépend de la personne. Mais dans l'écrasante majorité des cas, on peut s'arrêter sans en périr... il faut simplement surmonter l'addiction, elle est rapide à apparaître. Parfois une seule prise suffit » Ce qui préservait son commerce évidemment. Il avait besoin que ses drogués reviennent, sinon ils mettraient la clef sous la porte. Il devait les rendre accros, alors il maximisait les chances de l'addiction en raffinant l'âme... « Vous imaginez bien que notre intérêt n'est pas que cette addiction soit lente. Comme pour toute les drogues, on peut s'en tirer, mais il faut énormément de temps et de travail sur soi... » Jusqu'au dernier moment il avait évité la question la plus brûlante. Volontairement, délibérément, il avait refusé de parler de ce qui le reliait à son commerce. Parce que le reste mettrait en lumière sa réponse comme rien d'autre ne pouvait le faire. Mais aussi, tout simplement, parce que la réponse était dangereuse pour tout le monde, même s'il commençait sensiblement à y voir plus clair dans ce qu'on lui demander d'élucider. Il attendit encore, l'observant toujours, cherchant le petit signe qui lui indiquerait que c'était le moment de répondre. Malheureusement, quand il le vit, le repas arriva et il se redressa, redevenant un instant lui-même. Prenant sa fourchette, il la planta dans les pâtes fumantes et se prit une grosse bouchée qu'il goba avec appétit. Pendant plusieurs longues minutes, il s'en tint à se remplir le ventre, le laissant volontairement sur le feu. Ça ne semblait pas le déranger, même si ça ne semblait pas l'amuser non plus. Il relâcha sa fourchette un moment pour re saler son plat, croqua encore quelques bouchées avant d'émettre un son et de reprendre enfin le fil de la conversation.

« Pour en venir à votre véritable question : les âmes les plus puissantes que je possède sont bien plus fortes que vous. Mais tout le monde ne peut pas les utiliser. Pour user d'une âme puissante, il faut que la vôtre supporte le choc. Un humain normal mourrait, désintégré de l'intérieur par la puissance d'une arme comme celle-là. Mon but n'est pas de tuer ma clientèle au premier achat. Ni de faire exploser le quart du marché d'ailleurs... »

Dim 21 Fév - 20:10
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Pourquoi se sentait-il à ce point en colère ? Visage de marbre, yeux d'un noir poli, brillants. Il demeurait sous le masque familial hérité et en lui, pourtant, il sentait ce courroux le dévorer. Et pour quoi ? Pour lui ? Pour son frère, celui que sa parenté lui avait jusqu'alors caché ? Il n'osait l'envisager et peinait pourtant à se cacher de lui-même. Anthony allait être détruit et il avait du mal à le tolérer. Jour après jour, mois après mois. Il ne serait qu'un lambeau mis en pièce par l'âme qu'il consumait et qui le consumait en contre-partie de ses bons services. Il allait être dévoré, cela prendrait plus ou moins de temps et il se perdrait dans la violence. Perdrait-il de vue son objectif premier pour ne semer que le chaos sur son passage ? Il était en colère contre cet homme qui lui faisait face et qui lui parlait des symptômes contraignants à la cohabitation d'une autre âme comme s'il s'agissait de la météo ou du dernier match de foot. Un tel détachement... Il mourait d'envie de lui planter son couteau dans la gorge, sa fourchette dans l'estomac et d'extraire ses yeux à la petite cuillère. Comment pouvait-on être à ce point indifférent ? Pourvu que ça rapporte à son business et le reste n'avait plus aucune importance ? Remettre entre les mains d'un homme une bombe et tant pis pour les dégâts qu'occasionnerait ce kamikaze ? N'était-ce pas tout bonnement ce qui s'était produit avec Anthony ? Dormait-il seulement bien de le savoir ? Oh oui il dormait bien ! A n'en pas douter ! Il voulait lui raser les cheveux et les lui faire manger jusqu'à ce qu'il s'étouffe avec, lui trancher les orteils et les lui enfoncer dans le gosier. Ce monstre !

Son visage ne se peignait qu'aucune expression, si ce n'était un sourire à peine esquissé, les yeux fixes, attentifs... Mais dans sa tête, il l'avait déjà tué de 35 manières différentes, rivalisant toutes en douleur et agonie. Il détestait Last End, son innocence y était assassinée de jour en jour sans la moindre pitié, lui qui avait pourtant savouré les embruns près des falaises, la puissance du nexus où ils se trouvaient. Sa route croisait celles de tant d'êtres, aussi abjects les uns que les autres. Le voile sur ses yeux tombait, s’émiait, et sa tour d'ivoire était en ruine. Son cœur également. Il aurait voulu partir, quitter cette ville de fous tant qu'il lui restait encore un peu de cette foi en l'humanité. Tant qu'il n'était pas encore totalement corrompu et noirci par cette laideur, ces insanités. Tant qu'il rêvait encore, et que du plaisir et du bonheur coulaient en ses veines. Il ne le pouvait pas. Il ne voulait pas le laisser en arrière, ici, dans ce cirque d'abominations. Il ne l'aimait que trop pour cela. C'était sa faiblesse, sa chaîne. Il cédait à sa propre destruction consentie, il l'avait acceptée. Il lui avait demandé, il l'avait supplié et il lui avait accordé de rester à ses côtés. Il demeurait dès lors, aussi droit qu'il le fallait, à fixer Isha Carter, ankylosé, tandis que des rats lui dévoraient, bouchée de chair par bouchée de chair, les entrailles. « Je vois. » Il leur vendait leur arrêt de mort en échange de quelques mois en compagnie du pouvoir et sa folie dévorante. Bien joué, il avait trouvé un sacré enfoiré quand même. Son frère aîné avait des relations très contestables. Un manque d'éducation sûrement. Trainer avec des dealers... Et dire qu'il était en train d'en faire autant. Si seulement, ce n'était qu'un dealer ! La plus part des dealers faisaient du profit sur des gens qu'ils tuaient. Mais cet Isha ne faisait pas que détruire sa clientèle. Il mettait en danger le secret et surtout, la population dans sa globalité. Il donnait des armes à des gens qui perdraient la raison, rongé par l'âme qu'ils consumaient. Il donnait des bombes à des kamikazes ! Non vraiment, il avait trouvé la perle rare de la catégorie inconscient béat avec option suicidaire. Car oui, à agir de la sorte, il se tirait une balle dans le pied et Morghann n'avait qu'un seul vœu : qu'il soit l'une des victimes de ses propres bombes. Ce jour-là, ça serait la fête à la morgue. La chemise tomberait et il la ferait tourner au dessus de sa tête en dansant joyeusement devant son cadavre.

Heureusement qu'Isha ne voyait pas tout ce qui se passait dans sa tête mais... Il plaignait Howard. Il semblait toutefois y avoir un espoir, un sevrage, complexe, il faudrait probablement quelques années mais si ça pouvait sauver Anthony et le sortir du bourbier dans lequel il s'était fourré. Il connaissait les drogues, il les côtoyait à sa manière mais dans son erreur, il ne mettait en jeu que sa propre vie, sa propre santé. Celle d'Howard également en un sens mais... Anthony, c'était plus dangereux que cela. Sans un mot de plus, il avait entamer son propre plat, trouvant encore vingt autres façons de mettre un terme aux jours d'Isha. L'autre laissait sa question en suspens, il le savait. Ça l'amusait probablement. Morghann pas le moins du monde. Il montra toutefois beaucoup de patience : il avait encore besoin de réponses à ses questions. Il lui cracherait ses quatre vérités ensuite s'il en sentait toujours le besoin. Heureusement que ces tagliatelles étaient bonnes ! L'explication qu'on lui donna ne fit que le conforter dans sa crainte. Anthony n'avait rien d'un humain normal. Il était un oublié, un homme qui avait le sang de la famille Earl et de la famille Sihvonen dans les veines, un homme qui aurait pu être aussi puissant que lui s'il avait été gracié par la nécromancie. « Et de faire exploser la moitié de Last End non plus je suppose. Ça nuirait grandement à vos affaires si la population de ce nexus était réduite de moitié, n'est-ce pas ? Ça doit faire... Moitié de bénéfices ? Ça doit dépendre des quartiers touchés, mh ? Si le château des Earl est totalement rasé, ainsi que ses habitants, ça ne changera pas vos petites affaires. Sans les têtes du Cénacle, ça sera même plus facile pour vous. Mais passons et prenons la possibilité que ça puisse réduire vos bénéfices de moitié. Vous avez chez vous des âmes capables de rivaliser avec ma magie et je suppose que ce n'est pas pour les regarder grandir en leur donnant à manger comme des poissons dans un aquarium. Votre but est de trouver quelqu'un capable de les supporter et à qui les vendre alors je me demande... Quel genre d'inconscient êtes vous ? Le genre à fermer les yeux sur les dégâts que peuvent causer l'usage de de vos marchandises ou le genre un peu dérangé à tendances destructrices qui a envie de voir un beau feu d'artifices ? » Il laissa sa question en suspens quelques secondes, le temps de poser sa fourchette au creux de son assiette avant de reprendre : « Ou alors, vous êtes un petit génie et vous avez un plan B ? Que faites-vous lorsqu'un de vos clients... Devient un danger pour votre propre business ? Vous l'avez dit vous même, ces âmes-énergie peuvent rendre violent et instable une personne parfaitement saine initialement alors... Qu'est ce qui empêcherait cette personne de détruire une partie de la ville ? Intervenez-vous ? Intervenez-vous... A temps ? Ou une fois l'irréparable sous vos yeux ? »

Ses prunelles noires se posèrent sur lui, comme s'il le jaugeait, comme s'il mesurait son niveau de folie ou sa capacité à réagir dans le cas d'une telle urgence ? Il s'était installé en Angleterre comme une fleur depuis quelques mois. Ce genre de catastrophe n'avait pas encore eu lieu, mais si ça venait ? « J'en viens à ma dernière question... En cas de défaillance de votre part, que ce soit par manque d'intérêt sur les conséquences ou par incapacité, comment désamorcer la bombe ? Est-il possible de retirer l'âme soumise ? De l'assommer ? Comment ? Quels risques ? Quelles conséquences ? »

Jeu 25 Fév - 18:18
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Oh... sentait-il là un peu d'inimité ? Ce ne serait guère étonnant évidemment. Le commerce qu'il pratiquait n'avait rien d'engageant, il ne serait pas le premier à se sentir irrité par ses paroles. Peut-être se trompait-il également, c'était toujours possible, mais en règle générale, c'était un tout ou rien avec ses interlocuteurs. On ne pouvait pas les blâmer, son commerce aussi répondait à cette règle. Il était très difficile de trouver un juste milieu avec une marchandise aussi délicate et prompte à la violence et à l'excès. C'était aussi pour cela que sa famille était la seule à faire commerce des âmes à l'heure actuelle. Le savoir faire nécessaire, le doigté et l'expérience ne pouvaient s'inventer, c'était là des valeurs ajoutées que la lignée à laquelle il appartenait dans cette vie avait développée. Celles-là, et un moral d'acier face aux détracteurs comme aux camés. Il le fallait, un peu trop d'empathie et s'était la ruine du commerce autant que de la santé et de tout ce qui allait avec. Sans doute n'était-ce pas très humain, et très égoïste, mais tant pis, la vie était ainsi faite. Et il s'amusait assez de voir ceux qui le jugeaient... personne n'était blanc après tout, et souvent, ceux qui se permettaient de juger étaient aussi ceux qui avaient le plus à se reprocher.

Son regard n'avait pas quitté l'homme qui lui faisait face, et aucune expression notable n'était venue troubler son attitude posée et tranquille, même sous l'assaut encore contrôlé. Oui, cet homme était amusant. Il l'aimait bien. Bon ça s'expliquait aussi par le fait qu'il lui payait le repas. Repas qu'il reprit d'ailleurs une fois de plus tandis que l'autre poursuivait. Ces pâtes étaient décidément trop bonnes pour être gâchées. Entre deux bouchées, il consentit néanmoins à répondre : «  Malheureusement il vous faudra plus qu'un repas pour me faire parler de ça. Et en plus vous n'avez pas encore remplit un quart de votre part du marché... je vous rappelle que je suis curieux moi aussi ! » Il s'arrêta, bu une gorgée, puis termina son repas à grandes bouchées enthousiastes avant de soupirer de contentement et de s'adosser à sa chaise en attendant le dessert. Un bras sur le ventre bien plein, il reprit «  Pour le reste... sachez que les camés ne sont pas ma seule clientèle, je vend également des âmes aux démons et à certaines créatures et divinités. Ce sont souvent ces individus là qui m'achètent les âmes les plus puissantes, parce qu'ils savent les apprécier. Pourquoi donnerais-je de la confiture à un cochon, hein ? »

Les humains, et les camés particulièrement, n'avaient absolument aucune idée de ce que la raffinerie d'âmes demandait, le travail que cela représentait et l'art qu'il mettait là-dedans. Les créatures elles en avaient une meilleure idée. «  Les humains ne représentent que dix pour-cents de ma clientèle, c'est presque ridicule...Mais je n'interviens que si je pense qu'il y a véritablement un danger. J'ai le monopole, il ne m'est pas difficile de choisir ma clientèle au départ, ceux qui ne craqueront pas en une fois... je les évalue à chaque achat et lorsqu'ils deviennent dangereux, je m'assure qu'ils soient suivis par mes hommes. Je pratique depuis longtemps, je sais quand leur volonté va lâcher, je ne me suis jamais trompé, et si j'ai un doute je ne vend pas. Ou alors, je m'arrange pour empoisonner l'achat histoire d'être certain que la seule personne qui mourra sera l'épave en question » Il se redressa en voyant la serveuse les débarrasser de leurs assiettes, n'ayant tout de même pas eut conscience qu'autant de temps avait passé. Se servant un autre verre d'eau, il s'humecta les lèvres et fit jouer l'objet entre se doigts en continuant sans se presser particulièrement : «  Comme je l'ai dis, ce n'est pas bon pour mon commerce de voir quoi que ce soit exploser. Donc oui, on intervient... même si cette ville n'est pas aussi juteuse en opportunité qu vous semblez le penser »

Il se mit à se balancer un peu sur sa chaise, avec un début de sourire «  Donc si je résume bien : la personne qui vous fait me poser ces questions m'a acheté au moins une âme, elle est humaine, et possiblement en mauvais état... » Il reposa les pieds de la chaise avec un léger cloc et se pencha un peu en avant. «  Vous savez, si vous ne voulez pas payer mes informations, vous pouvez toujours tuer la personne en question... ça arrête en général le problème de façon définitive » Il eut un geste des mains, les relevant comme pour un hold-up «  Mais c'est vous qui voyez ! Moi ça ne me change pas grand chose... il y a peu de chance que je vous révèle quoi que ce soit sur les procédés qui vous intéresse, votre prix devrait être princier pour me délier la langue... donc je pense que je vais me contenter de faire mon boulot comme d'habitude, et d'arrêter cette personne lorsque le moment sera venu »

Sam 27 Fév - 18:20
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Morghann Earl
L'étrange sous la normalité : Enfant cadet du Patriarche Earl, il est un héritage refusé, s'extrayant de la nécrose gangrénée de sa famille.
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Morghann Earl
Son interlocuteur lui refusait une réponse. Il se trouvait alors à cette limite bien trop peu franchissable vers le secret et le savoir-faire des Carter. Le sorcier poussa un soupir avant de vider son verre. Voilà que les choses commençaient à se corser et le plaçait devant une porte verrouillée. Bien, il allait falloir trouver où frapper... Du moins essayer. Rien n'était totalement garanti sur ce point, mais il tenterait, il ne pouvait se contenter de s'avouer vaincu sans avoir au moins tenté sa chance. Il ne le lâchait pas du regard, ses obsidiennes plantées sur son visage et ce semblant de désinvolture. « Vous n'êtes pas aussi curieux que vous le dites puisque vous ne m'interrogez nullement. » Ça n'était pas faute d'avoir eu le temps. Combien de temps l'avait-il fait poireauter avant de lui répondre tout à l'heure ? Le temps d'avaler les trois quarts de son assiette. Donc, il avait eu amplement le temps et il n'avait pas saisi sa chance, Morghann l'avait prise pour lui. « Sollicitez moi, je répondrai. » Dans la mesure du possible. Mais Isha devait bien savoir ce qu'étaient les secrets de famille, lui aussi, puisqu'il lui faisait blocus. Ses paroles le laissaient septique. Qui était-il pour se croire à ce point infaillible ? Pouvoir juger des gens, leur puissance, leur parenté, leur potentiel, leur fragilité ? Un humain, rien de plus. Quand bien même il avait l'appui de quelques grands de ce monde, il ignorait certainement beaucoup de Last End, plus encore que Morghann. Et ses chers amis n'étaient pas présent tout à l'heure, lorsqu'il avait failli y laisser sa peau sur le saule cogneur. C'était bien la grande décoration d'un vendeur. Vanter les mérites, occulter les défauts. Se croyait vraiment infaillible ou camouflait-il ses bavures sous de si assurés propos ?

Il laissa l'assiette de son repas partir au profit de son dessert. Sa cuillère s'enfonçait lentement dans la pâtisserie. Tuer Anthony ? S'il l'avait voulu, il l'aurait fait lors de son interrogatoire. Il ne désirait nullement que son frère périsse. S'il allait aussi profondément dans le sujet, ce n'était que parce qu'il voulait entrevoir la possibilité d'échapper à cette fatalité. Il la voyait, mais Isha lui coupait la chique sous le pied. Ça l'agaçait. « Quand le moment sera venu... » fit-il bas, répétant son propos avant de poursuivre : « Je l'espère. Pour vous. » Ça n'était qu'une menace, pour moitié. Il espérait sincèrement qu'il puisse enrayer la catastrophe mais... N'avait-elle pas déjà eu lieu ? Anthony n'avait-il pas commis quelques massacres pour lesquels il était aujourd'hui condamné ? Et ce, avec la puissance de l'âme qu'il avait auprès d'Isha achetée ? « Il est existe un Secret qui couvre l'envers aux yeux du commun. Un fossé nous sépare d'eux. Ils sont persuadés de détenir des vérités, avec toute la science, leurs théories, leurs démonstrations. Mais vous et moi savons tout a fait qu'il ont tord, n'est-il pas ? Un objet peut tout à fait voler sans carburant, sans aérodynamisme, sans magnétisme, rien... Seulement ma volonté. Mais ils sont persuadés du contraire. Un autre fossé sépare les familles Earl, Sihvonen ainsi que le Cénacle du reste de l'envers. Vous êtes persuadé de détenir des vérités, Monsieur Carter, que je sais tout à fait fausse, de la même manière que je suis persuadé de certaines vérités que mon père sait pertinemment erronées. » Il avait pris Howard pour seule parenté fraternelle depuis 35 années avant que le voile ne soit levé. « Vous venez de si loin, et vous ignorez beaucoup. Vous n'êtes ici que depuis une poignée de mois et vous débarquez au beau milieu de cette fosse aux serpents avec vos bombes, persuadé de pouvoir tout contrôler et pourtant... Pourtant il y a eu 48 morts à Last End et quelques personnes encore disparues à ce jour, n'était-ce pas le moment d'intervenir ? Ça n'était pas assez. Vous avez pourtant vendu une âme à Anthony Evans... Le Réanimateur. »

Voilà donc le client dont il parlait. Il levait le voile sur ce qui l'amenait, cessant de tourner autour du pot, il était temps que son interlocuteur sache de quoi il était question. « Alors dites-moi plus exactement, c'est quoi votre quota avant d'intervenir ? 50 morts ? 100 ? Vous n'aviez pas remarqué que votre client n'avait pas supporté ? » C'était faux. Anthony avait parfaitement supporter. Il voulait s'assurer qu'Isha ne lui vendrait pas d'autre âme. Il se mit à rire, presque de bon cœur en achevant sa pâtisserie avant de reprendre. « Enfin, c'est du passé tout ça. Il est derrière les barreaux à présent et de ce que j'en ai vu, l'âme soumise est épuisée. Tant qu'on ne lui fournit aucune nouvelle batterie, il n'y a pas de raison de s'en faire et tout ira pour le mieux mais... » Mais il n'en était pas persuadé. « Mais il m'a annoncé son évasion. C'est drôle, non ? Il a du mal à marcher. Vous imaginez un évadé rampant au sol comme un serpent, parvenir à maîtriser le personnel de l'asile, la police locale et Scotland Yard. Je crois qu'on tient le film d'action de l'année. » Il raillait, plus agacé par cette idée qu'enjoué. « Non.. Pour parvenir à ce miracle, il faudrait qu'il soit fourni. Vous croyez qu'il faut combien d'erreur pour que mon père cesse de vous tolérer. Vous l'avez dit vous même, quand on ne sait pas quoi faire un problème, il suffit parfois simplement de l'éliminer. Vous avez probablement des démons aux trousses et des personnes pour vous protéger. Mais vous et moi savons une chose de certaine : vous étiez seul sur le saule cogneur. Et si je ne vous avais gracié, la police serait en train de contacter votre famille pour qu'elle organise vos funérailles. Vous n'êtes pas intouchable, votre marché non plus. Vous vouliez un second tour de montagne russe et on vous l'offrira, sans ceinture de sécurité. Frisson garanti, terreur mortelle. » Son ton n'était toujours pas celui de la menace. Il voulait des infos sur sa famille en voilà : bienvenue dans la dictature ! « Ne croyez pas que vos activités fonctionnent aujourd'hui uniquement parce que vous êtes futé. C'est sûrement le cas, mais c'est surtout parce que vous n'êtes pas la priorité numéro un du Cénacle. L'ennui... C'est que si Evans meure comme vous le suggérez, et bien la priorité numéro un n'en est plus une et il sera possible de s'occuper des autres traîtres. Vous en partie. Au fond, vous avez fourni les armes à un terroriste. » Il haussa les épaules : « Mais ça... Mon père l'ignore. Je ne lui en ai pas touché un mot. Pas encore. Mais très honnêtement, si Evans m'a annoncé son évasion, c'est que vous l'avez fourni une nouvelle fois, d'une façon ou d'une autre. Une erreur est pardonnable. La réitérer, ça devient de la complicité. Est-ce que la pérennité de la trêve que le Cénacle a consenti pour vous est un prix suffisamment princier à vos yeux ? » Morghann ne parlait pas uniquement de l'antenne de Last End, mais du marché des âmes dans leur globalité. Si ce marché était capable de mettre en périr le Secret... La famille Carter deviendrait une priorité. Isha avait sûrement des alliés haut placés... Mais Pryam également. Et Morghann avait appris à ne pas le sous-estimer.

Dim 28 Fév - 17:50
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Ah... Alors c'était Anthony qui lui avait parlé de lui ? Bizarre... Ce n'était pas vraiment comme si le Réanimateur lui faisait une bonne publicité, même s'il avait fait une affaire en lui vendant ses premières âmes. Il n'aurait certainement pas parié sur lui si on le lui avait demandé. Mais soit, en fin de compte cela ne changeait rien, il le traitait comme n'importe lequel de ses clients. Attrapant son smoothie, allant avec le gâteau au chocolat à cœur fondant, il sirota à la paille sans quitter son interlocuteur des yeux, la petite ombrelle de papier et de bois bien plantée dans la petite boule de glace au-dessus du mélange. Par moment, il gobait des petits morceaux de gâteau, ne semblant pas outre mesure inquiété par les propos qu'on lui tenait... Oh, il l'avouait sans la moindre honte, à chaud, il était très convainquant, ce Earl, et il donnait un bel effet à ses paroles, même lui en aurait été convaincu. Oui mais voilà, les choses étant ce qu'elles étaient, et malgré le doute intrinsèque que pouvait déclencher un tel échange alors même qu'il savait déjà que son vis à vis était partiellement à côté de la plaque, il ne pouvait s'empêcher de dévisser ses lèvres de la paille, de lui sourire le plus posément du monde, en omettant le léger vacillement de sa volonté et le doute subit qu'il avait pu lui causer, et lui répondre un « Non  » parfaitement mesuré. Et il lui tendit son smoothie comme si de rien n'était « Une petite goutte ?  » Comment ça s'était complètement illogique ? Qui a dit que tout cela devait avoir une logique ? Ce n'était pas logique qu'il partage son smoothie ! C'était le sien après tout ! Si Morghann en voulait un, il n'avait qu'à en commander un ! Et ses doutes eux, étaient-ils logiques ? Bah qui avait envie de s'arrêter à ses doutes quand il était question de smoothie ? Evidemment que les doutes étaient légitimes. Pas logiques, mais légitimes. Comme de boire un smoothie.

« Mes affaires, et celles de ma famille, sont comme vous l'avez si justement fait remarqué entre nous et votre père. N'ayant aucune notion concernant les affaires en question, ce dont vous venez de témoigner sans que j'ai besoin de vous tirer les vers du nez, vous comprendrez bien que vos paroles n'ont guère de valeur. Pour ne pas dire aucune  » C'était précisé sans la moindre méchanceté, avec un détachement simple, celui d'un homme traitement d'une affaire commerciale comme il en existait des milliers. Terminant le contenu du smoothie, il retira la petite ombrelle et la posa sur sa serviette avant d'attaquer sa glace. « Mais c'est vrai vous m'avez sauvé la vie. D'ailleurs si vous vous repassez notre conversation je n'ai jamais prétendu être intouchable, j'ai juste dis que j'avais de bons alliés. Et je vous suis reconnaissant croyez-le bien, d'ailleurs c'est la raison pour laquelle je n'irais raconter à personne, et entendons nous bien, surtout pas votre père, le contenu de notre discussion, qui l'intéressera pourtant certainement je n'en doute pas un instant  » Ce n'était pas une menace, pas plus une agression, mais c'était la vérité... parce que, quoi que cet Earl là puisse affirmer, il était tout autant un étranger que lui, nouvellement installé. Jusque là, il n'en avait pas été certain, mais c'était chose faite désormais. Il était plein d'imagination et décalé, mais certainement pas stupide... Il ne l'avait pas été dans sa précédente vie, il ne l'était pas plus aujourd'hui. Pas le choix, le milieu duquel il était venu ne le permettait pas. En revanche, il lui permettait de garder son aplomb devant cet homme qui espérait lui forcer la main. Hélas, il faudrait passer par la caisse pour ce qu'il voulait savoir... s'il parvenait à le convaincre.

En attendant, pour saluer l'effort réel qui venait d'être fait pour espérer le contraindre, il comptait bien lui donner quelques autres indications : « Pour votre information, je suis vendeur d'âmes, pas passe-murailles, ce qui signifie que, quoi que ce soit que ce cher monsieur Evans compte faire, il le fera sans mon aide. Je la lui aurait fournie si j'avais pu et s'il m'avait bien payé, mais en l'état s'est physiquement impossible...  » Il termina sa glace, et se mit à jouer avec l'ombrelle qu'il finit par mettre dans ses cheveux, très fier de son acquisition. « Quand à votre affirmation au sujet des meurtres, je vous la rend : ils n'ont pas été commis par le pouvoir d'une âme. Je ne vois franchement pas pourquoi je ferais dans l'altruisme. Si les hommes du Cénacle ne savent pas se débrouiller c'est leur problème et certainement pas le mien à moins que je ne sois menacé...  » Non désolé on ne pouvait pas non plus lui demander de faire le chevalier blanc en armure rutilante. Il aidait les créatures quand il le fallait certes, mais il n'était pas un âme charitable pour autant. Sa principale raison d'être réincarné était tout de même de remettre chaque chose à sa juste place. Il n'y parvenait pas tout le temps, c'était fort vrai, mais personne n'était parfait. Et non, il n'avait pas à aider les hommes du Cénacle dans une banale affaire de meurtres. Du moins... pas tant que Pryam Earl ne le payait pas pour ça. Sur cette pensée il se releva. « Je vous remercie pour le repas, ce restaurant est vraiment agréable.... je pense y revenir une fois ou deux. Mais pour l'instant je pense que l'on en a terminé... S'il vous vient l'envie de marchander n'hésitez pas à passer au marché, je ne vais nul part. Et bon courage avec Evans. Il m'a l'air déterminé, sacré type  »

Dim 28 Fév - 21:09
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Morghann Earl
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Morghann Earl
Un non. Morghann ne s'y était pas véritablement attendu. Du moins, pas de cette manière aussi détachée et paisible. Tout en cet homme l’exécrait et vinrent se rajouter à sa liste des 35 manières différentes de le tuer une autre flopée de semblables, bien que plus cruelles encore. Son visage de marbre l'avait sauvé une fois de plus de l’écœurement qui aurait pu le marquer face à cet échec cuisant. Il avait joué et il avait perdu. L'être capricieux en lui ne pouvait s'en satisfaire, il rongeait son frein et arqua un sourcil en démonstration de son semi-étonnement. Un sourire toutefois s'étira sur ses lèvres contrariées lorsqu'il traita d'affaires entre les Carter et Pryam. Pauvre petite chose... il ignorait encore que le bon roi qui lui accordait clémence allait tomber. Comme c'était regrettable. Ce monde n'était décidément qu'un immense pari sur la vie ou la mort et l'homme qui lui faisait face pariait pour la vie. Morghann était persuadé, de son côté, de détenir le pari gagnant, à son inverse, funeste et désolant. Qu'adviendrait-il ? Cela serait entre les mains d'Howard, il n'avait aucune idée de la propension que cela pourrait avoir et s'il y en aurait seulement une mais voir cet Isha Carter se perdre en des croyances erronées lui plaisait tant qu'il ne daignait pas le détromper pour le moment. Il préférerait voir sa tête lorsque la vérité lui exploserait en face et il donnerait n'importe quoi pour en être l'heureux témoin.

Ce qui le dérangeait était de ne pas avoir sa réponse dès maintenant. Pouvoir retenir son frère, celui qui dans un asile enfermé ne tarderait à s'échapper, déversant en son sillage le sang leurs communs ennemis, affidés de Pryam. Il aurait du s'en réjouir : le tapis rouge pour son jumeau serait dressé et il n'aurait plus qu'à l'emprunter avec toute la majesté qui était sienne. Une part de lui ne pouvait l'accepter à en savoir qu'Anthony serait sacrifié, détruit et peut-être même plus encore. Il aurait voulu l'arrêter sans avoir à souffler sa vie. Il n'avait rien fait pour lui, rien fait pour être son frère, Howard avait raison sur ce point. Mais il n'était pas écrit que ce soit à Anthony de faire ce premier pas. En dépit de sa fierté bafouée par cette conversation infructueuse, c'était la déception qui le saisissait, celle de n'avoir trouvé la solution qu'il désirait. Elle existait, il en était à présent certain : ce Carter ne lui aurait nullement vendu à un prix aussi exorbitant quelque chose qui n'existait aucunement, à moins de se voir décapiter sans aucune forme de procès une fois le pot au roses découvert. Une lueur d'espoir, en lui, s'allumait et de toutes les raisons qu'il avait de détestait Isha, la plus virulente était de lui avoir ôter la possibilité de mettre un terme à tout cela. D'être hors de la capacité de désamorcer la bombe lorsqu'elle exploserait.

L'envie se fit sentir de l'inviter à répandre auprès de son père l'information que Morghann avait cachée. Il était même prêt à lui offrir la date de l'évasion pour que Pryam y place autant d'hommes, de sbires, qui mourront de la main du Réanimateur. En lui, toutefois, quelque chose coupa son ardeur, un semblant de raison. Il n'était nullement profitable de jeter de l'huile sur le feu. Il préviendrait lui-même son père, quand cela serait opportun et avant que la langue d'Isha ne soient graissée par quelques monnaies sonnantes et trébuchantes. Une part de lui même pensait d'ailleurs que son père avait du imaginer cette possibilité, cette explication, sans que Morghann n'en ait à lui souffler la solution. Son silence se poursuivait et de son regard abyssal, il le fixait. Il n'était pas passe-murailles, il s'en étonnait. Il y avait toujours une manière ou un autre de contourner un obstacle et la magie aidait pour beaucoup. Et s'il avait raison, alors il l'en félicitait : il ignorait toutefois le moyen dont Anthony allait user pour s'échapper, mais si ce n'était les âmes alors... Il priait pour que ce ne soit pas pire encore. Il fallait une certaine abnégation de soi-même pour en venir à user des âmes... Anthony était capable de pire, Morghann le savait. Isha ne faisait que souiller une évidence : son frère n'était pas déterminé, il était fanatique envers sa propre cause.

Anthony n'avait pas usé de l'âme pour proférer ses massacres, cette explication faisait écho aux mains non souillées dont lui parlait Anthony. Cela semblait soudain être une évidence hors du commun, qui lui avait échappée. L'horreur l'en frappait et ses yeux se baissaient alors qu'Isha se levait. Accablé, il lâcha un calme et cordial : « A bientôt Monsieur Carter. Passez un bon Noël. »

Sam 12 Mar - 20:01
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