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 Les Mains Tachées de Sang | Intrigue [TERMINE]

Diederich Von Schwarzwald
L'étrange sous la normalité : La Force est source de toute vie. Mais elle ne permet pas d'oublier.
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PROFESSION : Inspecteur du Metropolitan Police Service
Crédits : Ewan McGregor
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Points : 3343
Diederich Von Schwarzwald
La magie de Noël. Quel enfant ne s’en souvient pas ? S’endormir le soir, tout en songeant avec envie aux cadeaux que l’on trouverait le lendemain sous le sapin. Tourner dans son lit toute la nuit, car le sommeil ne vient pas, puis finalement sombrer dans l’inconscience. Se réveiller le lendemain, se ruer au pied de l’Arbre, et y voir des paquets aux formes diverses emballés dans du papier brillant.

La magie de Noël. Quel adulte ne s’en souvient pas ? Si l’excitation des cadeaux a disparu, il n’en reste pas moins que cette nuit et ce lendemain possèdent une saveur particulière. Une sorte de doux bonheur. Fragile, mais si agréable. Fragile… Car alors, il suffisait qu’il manque une personne pour que les souvenirs se teintent d’amertume. Une amertume d’autant plus forte que le dernier Noël qu’il aurait pu passer avec sa femme n’avait été qu’une énième nuit au bureau, l’affaire sur laquelle ils enquêtaient demandant tout ce qu’ils pouvaient fournir en termes d’investissement.

Après le traditionnel dîner familial, Diederich était rentré chez lui, dans une petite maison du centre-ville qui lui permettait d’être indépendant et plus proche de son lieu de travail. Là, il s’était longuement tenu debout, près du meuble où se trouvait le petit autel dédié à la mémoire de sa défunte femme. Un cadre contenait une photo la représentant en robe de mariée, et surmontait un petit coffret gravé et doré à l’or fin, qui contenait les cendres de Fanny. Deux bougies étaient disposées de part et d’autres.

********

Son cellulaire sonna. Ouvrant les yeux, Diederich regarda aussitôt par la fenêtre, et vit que le Soleil commençait à peine à poindre. L’écran allumée du téléphone, posé sur la tablette, éclairait une bouteille de Jägermeister ainsi qu’un verre encore rempli au quart. Pressentant les ennuis, il décrocha et écouta la voix pressée. Raccrochant, il vida son verre d’un coup, soupira d’un air las et quitta son canapé. Telle la mauvaise herbe, le Réanimateur faisait à nouveau parler de lui.

Arrivé à l’asile, l’Inspecteur coupa le moteur de sa berline Allemande, et s’approcha à pied de la scène du carnage, le souffle coupé par tant de dévastation. Il n’était pas le premier à arriver sur les lieux, loin de là, et partout, des gens s’affairaient. De nombreuses ambulances étaient garées en rang, leurs portes ouvertes, tandis que l’on alignait des housses noires pleines à côté. Le sol était un mélange de neige fondue, de boue et de sang ; un coloris sorti de la tête d’un artiste fou. Diederich prit un instant pour regarder autour de lui. Quelques curieux se tenaient à bonne distance, sous l’œil vigilant des gardes du périmètre, tandis que des journalistes guettaient le moindre élément sensationnel qu’il pourrait inclure dans leurs éditions. La rapidité avec laquelle ces charognards flairaient l’odeur du sang l’avait toujours étonné.

Ce qui se passait n’était pas sans lui rappeler le massacre du Temple Jedi de Coruscant, bien qu’Anakin et les Clones y avaient mis moins de… Sauvagerie. Ils avaient trop attendu. Ils auraient dû sévir lorsque le Réanimateur était entre leurs mains, car aujourd’hui, plus que jamais, le Secret était en danger. Les types responsables de la "propagande" allaient s’amuser à camoufler tout cela en un événement plus… Conventionnel. Le Cénacle chercherait sans doute des responsables à cet échec retentissant. Et des têtes risquaient de tomber si l’on ne remettait pas rapidement la main sur le fugitif.

Lorsqu’il pénétra dans l’asile, Diederich faillit se croire dans un de ces films montrant des psychopathes massacrant diverses personnes. Certains des murs semblaient repeints de sang, et l’on pouvait voir quelques douilles de balles sur le sol. Des agents étaient déjà en train de photographier cette scène de… Crime. Les corps empaquetés dehors venaient de ces couloirs, et vu la quantité d’hémoglobine, il n’osait pas imaginer dans quel état ils devaient se trouver. Arrivant au niveau de la cellule censée être hautement sécurisée, l’enquêteur s’arrêta. Une partie de la porte et du mur, là où devaient s’enclencher les pênes, avaient disparu, vraisemblablement détruits par une explosion. Et à en témoigner par les débris, celle-ci avait été provoqué de l’intérieur. A l’intérieur, il vit un vêtement blanc aux longues manches et aux lanières de cuir.

On pouvait exclure la complicité extérieure. Si quelqu’un l’avait délivré, cette personne-ci n’aurait pas fait sauter la porte ; et si cela avait été le cas, la porte serait tordue vers l’intérieur, et non vers le couloir. Il aurait été dans son intérêt de s’évader discrètement, à moins de vouloir véritablement marquer les esprits. Ce qui, à la réflexion, serait dans son genre, d’après ce qu’il avait pu en voir. Soudain, un éclat lumineux attira son attention. Regardant vers le sol, parmi les décombres, se trouvait un caillou qui ne pouvait pas provenir des murs. Diederich n’avait aucune connaissance géologique, mais même pour son œil profane, elle paraissait avoir une certaine valeur. Se penchant, il la prit entre ses doigts, et ressentit comme… Un résidu de magie… Presque inexistant, mais néanmoins présent. Etrange. Appartenait-il au Réanimateur ? Ou bien au potentiel complice de son évasion ? Conscient qu’il enfreignait les règlements – mais ayant souvent fait les choses à sa manière – Diederich la glissa dans une pochette plastifiée avant de la mettre dans une de ses poches. Quelque chose lui disait que moins de monde serait au courant de l’existence de cette pierre, mieux ce serait. Et qu’il avait tout intérêt de découvrir ce dont il s’agissait.

********

Cela faisait trois jours, depuis qu’il avait quitté l’asile, qu’il menait ses recherches à propos du mystérieux caillou. Et cela faisait trois jours qu’il ne trouvait rien. Il était allé chez lui, dans la demeure familiale, consulter les quelques livres que les Von Schwarzwald avaient pris lors de leur départ d’Allemagne, et ceux acquis ici : chou blanc il avait fait. Il s’était discrètement renseigné auprès de quelques sorciers de sa connaissance, mais sans plus de résultats. A l’heure qu’il était, il lui restait une solution, hormis celle de demander à consulter les bibliothèques des Earl ou des Sihvonen, qui devaient certainement compter parmi les plus remplies de la ville, voire de tout le pays. Cette solution était de se rendre dans la maison qu’habitait le Réanimateur, où se trouvait peut-être, avec beaucoup de chances, quelques renseignements. Obtenant un mandat de perquisition dans l’heure qui suivit, Diederich quitta le poste et s’y rendit.

La maison était en ville, mais l’Inspecteur était tombé en pleine heure de pointe, et mit plus de temps que nécessaire pour s’y rendre. Lorsqu’il y arriva, il s’autorisa quelques instants de rêverie avant de sortir de sa voiture. Cela serait trop beau si le Réanimateur s’y trouvait, et qu’il remettait le nez dessus. Enfin, au travail ! Sonnant à la porte, il attendit et montra sa plaque ainsi que le mandat à la femme qui vint ouvrir.



« Bonjour, Madame. Je suis l’Inspecteur Von Schwarzwald, du Metropolitan Police Service. Pardonnez-moi de vous déranger à une heure si matinale, mais je dois inspecter votre domicile. »



[HRP : J'espère ne pas m'être trop avancé, que ce soit pour la fin ou le milieu quand je suis à l'asile X,) Pour la fin, si je te bloque pour la réponse, je modifierai, sinon, tu peux venir quand tu veux, soit maintenant, soit lorsque je serai à l'intérieur, comme tu sens :) ]

Mar 19 Jan - 21:22
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Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
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Anthony Earl

Ce n'était qu'après coup, plusieurs jours écoulés, qu'il s'était rendu compte qu'il avait laissé quelque chose lui échapper, lorsqu'il s'était évadé. En soi, ce n'était qu'un petit fragment, trois fois rien... mais pour un esprit alert, c'était déjà bien assez pour mettre la puce à l'oreille, et ainsi le menacer. Evidemment, on tentait de le retrouver, et de percer à jour les plans qu'il avait monté. C'était logique et naturel de la part de ses adversaires. Mais ce n'était pas parce que c'était logique et naturel qu'il devait leur faciliter la tâche. Au contraire, le but était de rendre la traque la plus difficile possible. Donc, il fallait qu'il rattrape le coup. Comment exactement, cela restait à déterminer. Cet homme-là n'avait pas fait partie d'un calcule de ce type, et cette rencontre qu'il semblait devoir forcer ne faisait pas non plus partie de son plan à l'origine. Pourtant, s'il parvenait à le rentabiliser, peut-être ne serait-ce pas une si mauvaise chose. Non, ce serait même une bonne chose.Encore fallait-il trouver le lieu idéal pour provoquer leur rencontre. Hors depuis son évasion, il se devait de faire extrêmement attention....

Immédiatement après s'être tiré de l'asile où il avait été enfermé, Anthony avait été contraint de quitter la ville un moment, afin de perdre ses poursuivants. Il s'était enfermé dans son laboratoire de secours et avait prit le temps de se reposer. De se remettre. Lui aussi avait été secoué. Et puis... après avoir passé trois mois enfermé, il était plus que temps qu'il retrouve de sa dignité. Qu'il puisse se raser, se coiffer... lire et réviser ses prétentions. Et puis entendu, reprendre contact avec ses alliés. Son affirmation, à son frère cadet portée, était pure vérité : il avait des alliés. Mais il avait demandé que l'on attendit avant d'agir, avec raison semblait-il. Pryam ne tarderait pas à frapper, et il préférait être seul lorsque cela arriverait. Cela lui permettrait de s'esquiver plus facilement, tout en préservant ses partenaires de guerre. Ce temps qu'on lui accordait, il n'allait certainement pas le gâcher, il l'utilisait... peut-être, en apparence, n'était-ce que futilité, mais non, lui-même savait ce qu'il nécessitait, ce dont il avait absolument besoin et ce qu'il pouvait s'accorder avec de replonger dans la tourmente.

Pourtant, une fois le pied remit à l'étrier, il ne s'était pas attendu à le voir aller dénicher sa femme. C'était un choix étrange, mais un choix qui l'arrangeait profondément. Personne ne croirait qu'il reviendrait en un lieu pareil, évidemment. Alors il l'avait prit de vitesse. Et elle n'avait pas apprécié. Bien sûr, qu'elle n'avait pas appréciée. Il l'avait abandonné avec leur fille... elle n'avait pas voulue le revoir. Mais elle allait devoir faire avec, malheureusement. Il n'avait pas le choix, pourquoi en aurait-elle eut un, en ce cas ? Tout le monde devait y mettre du sien, après tout. Au moins, la petite n'était pas là, c'était déjà ça... Il n'avait guère eut le choix que de les abandonner, mais il savait déjà que lui faire face aurait été un déchirement quoi qu'il en soit. Il ne fallait pas qu'il pense à tout cela, c'était sur son invité qu'il devait se concentrer. Celui-ci n'allait pas tarder, désormais, et il devait s'assurer que tout se passer pour le mien. Installé dans le salon, il ne pu que sourire en entendant la porte sonner et glissa d'une voix égale à sa femme : « Tu devrais aller ouvrir »

Sans doute, en un autre temps, aurait-il chercher à se racheter sous le regard noir qu'elle lui décocha, mais pas cette fois. Pas à présent. Il se contenta de la laisser sortir de la pièce, fermant les yeux, plongeant en lui-même comme on le lui avait apprit. Là... elle était là, brillante, pulsante comme un cœur, comme un moteur nucléaire, sa puissance presque hors de sa portée. Elle l'exaltait.  Grâce à elle, et à d'autres comme elle, il pourrait se hisser à la hauteur de Pryam et le vaincre. Mais pour le moment, il devait en tester l'efficacité, et délimiter ses propres forces, ses propres possibilités. S'il devait y avoir confrontation, il pourrait alors jauger de ses progrès. Mais ce n'était qu'une option parmi d'autres. Il ne désirait pas véritablement la mort de qui que ce soit, quoi que cet individu soit l'un des serviteurs de son père. Soupirant, il se dirigea vers la cuisine, hors de vue, histoire de se servir un autre café pendant qu'elle conduisait son invité.

***

La femme observa le sorcier avec amertume. Elle hésitait encore, tout en sachant n'avoir aucune issue en dehors de celle que son mari lui avait offerte. « Ne vous excusez pas.... je vous en prie, entrez » Et elle le laissa passer, avant de refermer derrière lui. Elle avait le cœur et l'âme lourde. Elle le guida vers le salon, au bout du couloir, sans un mot et s'arrêta sur le seuil derrière lui, observant son dos, lèvres pincées....

***

Il était là. Installé dans le canapé, une main sur le dossier drapée, un mug de café juché dans la seconde, sombre nectar qu'à l'envie il sirotait. Rien, dans sa posture, dans son attitude ou dans so expression n'indiquait s'il se sentait menacé. Voyant l'allemand s'avancer, il se tourna pleinement la tête vers lui et leva son mug en signe de salutation, un sourire aux lèvres drapé. Ses yeux sombres pétillaient doucement, avouant son amusement. « Bien le bonjour, officier » Prenant le temps d'une gorgée, il savoura le goût du café qu'il avait presque oublié. « Vous voulez une tasse ? Leanne en fait un très bon... » Lourd soupire satisfait « Je crois que c'est ce qui m'a le plus manqué durant mon séjour en asile, le café... » Pouffant de rire, il fit semblant de réfléchir un bref instant, puis rajouta, songeur « En parlant de ça... vous saviez que les restes continuent de se décomposer même après une incinération ? C'est extrêmement nocif que de conserver des cendres chez soi... même si je trouve aussi ironique qu'amusante l'idée de tomber malade par la décrépitude de ce qu'il reste de sa défunte femme... »

Mer 20 Jan - 18:02
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Diederich Von Schwarzwald
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Diederich Von Schwarzwald
La femme n’avait pas l’air ravi de sa visite, mais Diederich ne pouvait pas l’en blâmer. Etre la femme d’un criminel recherché ne devait certainement pas être joyeux tous les jours. A fortiori avec un enfant à charge. Encore une famille brisée, une de plus, comme celles de ceux tombés pour avoir essayé d’arrêter la folie du Réanimateur… Et cela pouvait bien être un simple prélude s’il parvenait à ses fins. Remerciant la maîtresse de maison d’un signe de tête, il entra, et prit la direction du salon qu’elle lui indiqua.

Diederich était venu seul, ce qui n’était pas tellement régulier, mais qui était toléré dans leur… Secteur d’activités. Il s’agissait uniquement d’un travail de recherches, après tout, et même si une autre personne lui aurait permis d’aller plus vite, il n’avait parlé à personne de cette pierre, allant jusqu’à l’omettre de son rapports sur l’asile et à la garder chez lui. Quelle que puisse être cette pierre, elle avait certainement une importance pour le Réanimateur, et il ne pouvait prendre le risque qu’il sache où la trouver. La méfiance était donc de mise. Et pourtant, rien n’aurait pu le préparer à la scène qui se dressa devant lui, au seuil du salon. Comment… Comment osait-il ? Comment osait-il revenir ici tranquillement, alors que tout le Met était à sa recherche ? Quel manque de logique, quelle imprudence ! Aussi serein qu’un Prêtre Catholique, Anthony le regardait depuis son canapé, tenant une tasse de café, semblait-il d’après l’odeur. Son expression interdite n’échappa pas au criminel, et celui-ci sembla même s’en amuser. Il le saluait, comme cela, comme n’importe quel gentilhomme, comme si… Comme s’il n’était rien d’autre qu’un innocent et simple citoyen. Son silence ne le dérangeait guère, car il en venait même à lui proposer du café.

Le sujet qu’il abordé ensuite le remplit de stupéfaction tout d’abord, avant que celle-ci laisse place à une colère sourde qui grondait au fond de lui. Comment osait-il qualifier de "décrépit" la dernière enveloppe matérielle de Fanny ? En un instant, tout lui revint en mémoire, avec autant de force qu’un train lancé à pleine vitesse contre un bâtiment. Le sang et la souffrance. Non, ce qu’il restait de sa femme n’aurait jamais rien de décrépit. Immonde petite pourriture, pensa-t-il, la mâchoire serrée par une rage froide qui devait certainement animer son regard d’un gris bleuté glacial. Prenant une longue inspiration, Diederich se força au calme, conscient qu’ l’autre ne cherchait qu’à le déstabiliser et à lui faire perdre ses moyens. Toutefois, une question trottait dans son esprit. Comment savait-il ?



« Très bien, prononça-t-il enfin, un sourire ironique se dessinant sur ses lèvres. Puisque vous tenez tant à vous comporter avec courtoisie, soit, je ferai de même. »


L’Inspecteur fut interrompu par Leanne, revenue de la cuisine, tenant un plateau sur lequel était posé une tasse de café. La prenant, Diederich la remercia et porta la tasse à son nez, humant le délicieux fumet du breuvage… Et cherchant à y déceler une odeur, n’importe laquelle, qui aurait pu trahir l’ajout d’une substance toxique. Ce faisant, ses yeux fixaient son interlocuteur, observant son visage et ses gestes, l’expression de son regard, un intérêt quelconque qui aurait pu signifier qu’il attendait qu’il boive et tombe empoisonné. Mais non : cet homme était un assassin, qui ne reculait devant rien pour arriver à ses fins, mais l’enquêteur ne le croyait pas capable de recourir au poison. Il était malgré tout encore trop "noble" pour cela. Et s’il se trompait, bah, il avait déjà bien vécu, et Brunhilde permettrait au nom de leur famille de survivre une génération de plus.



« Vous avez raison, dit-il après avoir bu une gorgée de liquide chaud. Dame votre épouse prépare un excellent café. »


Diederich amena une nouvelle fois la tasse jusqu’à ses lèvres, et soupira avec lassitude après avoir avalé.


« Malheureusement, je ne suis pas là pour parler de café, Anthony. Vous nous donnez du mal… Beaucoup de mal. S’interrompant un instant, il reprit. Oh, j’espère que vous ne m’en voudrez pas de ne pas vous féliciter pour votre… Hum… Evasion ? Elle manquait à mon goût de… Prestance. »


Tout en devisant, l’enquêteur s’interrogeait. Il ne pouvait pas aborder le sujet de la pierre, car alors, il risquait de perdre un avantage sur lui. Quant à l’interpeller… Il ne doutait pas de ses capacités propres, mais cela risquait d’être difficile. Les officiers morts à l’asile étaient aguerris, et ils avaient été tués avec tant de facilité… Quant à s’en aller, c’était hors de question. Soit, tant pis. Ce n’était pas comme s’il avait le choix, après tout.


« Je n’escomptais pas vous trouver ici, vous vous en doutez bien. Oh, c’était une qui aurait pu être habile, malgré les risques encourus. Vous devez bien penser que cette maison serait l’un des premiers endroits où nous chercherions des indices quant à l’endroit où vous auriez pu vous rendre. C’est pourquoi je ne vous le proposerai qu’une fois, Anthony. Venez avec moi, et répondez de vos crimes. Vous êtes corrompu par le Côté Obscur, mais pas assez pour mettre en danger votre famille si jamais vous nous contraignez à en venir aux mains. »

Sam 23 Jan - 16:09
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Son sourire s'élargit, le regard toujours plus pétillant. En voilà un sorcier bien docile, était-ce vraiment-là le sang de la grande Allemagne qu'il accueillait ? Pourtant cela lui allait parfaitement, cela lui agréait. Il n'allait certainement pas se plaindre qu'on se montre raisonnable avec lui, surtout dans un moment pareil. «  Préféreriez-vous que je me jette sur vous pour vous tuer ? Je peux si vous voulez, mais nous le regretterions tous deux profondément je pense » Ponctuant sa phrase d'une gorgée de café, il affichant une mine parfaitement heureuse, de celle pleine de bonhomie que l'on pouvait afficher lorsque dans le confort on nageait. C'était d'ailleurs ce qu'il faisait. Pendant tout un trimestre, il n'avait vu que quatre murs blancs, n'avait pu dormir que sur le sol, dans sa camisole... Il n'avait pu boire que de l'eau, et manger de la nourriture qui n'en était pas vraiment. Alors se retrouver là, dans un lieu qui avait été son foyer, avec un café et un canapé, avec une apparence beaucoup plus dignifiée, oui pour lui s'était l'équivalent d'un petit paradis. Si Leanne avait pu ne pas faire la tête, il en aurait été charmé mais il ne fallait pas rêver. Il jouissait de bien plus qu'il ne méritait, alors il pouvait bien lui accorder son amertume et son inimité. Il l'avait bien cherché.

«  N'est-ce pas ? Et c'est loin d'être sa seule qualité, elle est aussi une excellente cuisinière, et elle tient les comptes à merveille » Le regard de la principale intéressée se durcit et son sourire se fit plein d'excuses. Non il ne la brossait pas dans le sens du poils, il était simplement sincère. Elle méritait ces compliments. «  Et puis... » Il revint à son invité «   Elle m'a supporté quinze ans, c'est un exploit inégalé » Un léger rire lui secoua un instant les épaules, plein d'auto-dérision. Oh il se savait un cas difficile et n'arrivait toujours pas à comprendre comment Leanne avait pu s'enticher de lui, alors qu'il n'était qu'un monceau de problèmes irritants. Le laissant boire, il se fit un moment songeur, le regard dans le vide. «  Hm... oui j'imagine. Malheureusement je ne peux pas dire que j'en suis désolé. Tout le contraire même. J'en tire une certaine fierté. Mais ne vous en faites pas je ne vous demande aucune félicitation, je n'en suis pas plus satisfait que vous » Il perdit immédiatement de sa jovialité, son visage se fermant sur un sérieux affecté, une gravité réelle, le noir de son regard semblant se faire abysse sous-marine. « C'est cependant de votre faute, à vous de l’assumer »

Il était parfaitement franc, quoi qu'il manquait d'agressivité. C'était de la lassitude et de la préoccupation que ses traits exprimés. Et une certaine amertume, savamment dissimulée. Tuer n'était pas quelque chose qu'il aimait faire même s'il y était contraint. Il le devait, pourtant il n'en tirait ni plaisir ni félicitée. Bien au contraire. Tuer n'était qu'une délivrance passagère, cela ne pouvait lui servir qu'un temps car combien était-il à parier que les âmes des défunts s'en allaient rejoindre les rangs de l'armée de Pryam ? Il devrait probablement leur faire face, à moins de trouver une alternative. Hm, voilà qui donnait à penser. Une alternative, une libération pour ces âmes aux griffes du puissant nécromancien qu'il avait défié. Revenant à l'allemand, il afficha de nouveau un léger sourire, presque paternel. Un léger soupire força ses lèvres et il secoua doucement la tête en répondant, ses paupières voilées par des cils d'un ébène marqué : «  Vous savez déjà quelle est ma réponse, Diederich. Je ne peux pas accepter » Relevant les yeux sur lui, de la peine dans le regard, il poursuivit :

«  De plus je ne crois pas que vous tenterez de me capturer de force. Je n'ai fondamentalement aucune raison de retenir mes coups, famille ou pas... mais vous si. Non seulement pour Leanne, mais aussi pour les autres. Combien pensez-vous qu'il y ai de personnes dans cet immeuble ? Et combien perdraient la vie, si vous veniez à me défier ? Il y a des femmes, des enfants, des personnes âgées... vous savez que j'ai déjà massacré bien des individus, sans distinction. Il ne m'importe pas de les voir mourir, mais il vous importe, à vous. Vous ne voulez pas avoir leur sang sur les mains. C'est pourquoi je suis là à vous parler » Il mentait. Bien sûr qu'il mentait. Cela lui importait, de tuer ou non des innocents. Mais il avait de toute façon été obligé de porter le manteau d'un fou dangereux et d'un meurtrier. Il devait boire la coupe jusqu'à la lie. Il devait jouer le jeu. Être un assassin que l'on recherchait... «  Je ne doute pas de répondre un jour de mes crimes, mais pas aujourd'hui. Pas avant d'en avoir finit. Pas avant d'avoir sauvé notre monde. Quand ce sera fait, alors je me rendrai, soyez-en certain. Mais jusque là... je ne peux pas. Et je ne laisserai personne me barrer la route »

Posant les coudes sur ses genoux, le mug de café entre les mains, il eut un rire et expliqua «  Je ne suis pas du côté obscure... vous pouvez plutôt me voir comme un jedi gris. Je sais quand il me faut user de violence et quand je dois me retenir... »

Dim 24 Jan - 14:33
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Diederich Von Schwarzwald
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Diederich Von Schwarzwald
Anthony. L'homme semblait manichéen dans sa manière d'accueillir un étranger sous son toit. Être courtois ou être violent. Étaient-ce là les deux seuls choix qu'il croyait possible pour Diederich ? Ce dernier n'avait choisi la deuxième option que dans un respect de la coutume Britannique. Peut-être croyait-il qu'il n'avait agi de la sorte que parce qu'il avait peur de se battre ? Ah, ces Britanniques. Prendre la courtoisie de l’étranger pour de la faiblesse, alors qu’eux-mêmes étaient un peuple courtois, il n’y avait qu’eux pour faire cela.  Décidément, quels gens contradictoires. Malgré le fait qu’il soit lui-même sujet de la Couronne, Diederich n’avait de cesse, comme sa famille, de perpétuer leur culture Germanique. Leur famille et et leur histoire étaient bien trop anciennes pour oublier tout cela.


« Pensez-vous donc qu’il serait si facile que cela de me tuer, Anthony ? demanda l’enquêteur, un sourire ironique étirant ses lèvres. »


A peu de choses près, les deux hommes auraient pu avoir une discussion tout à fait normale. C’est d’ailleurs ce qu’il en ressortait. Mais un observateur averti sentirait la tension dans l’air, les sourires tout sauf naturels, les regards évaluatifs et attentifs que se lançaient l’enquêteur et l’assassin. Cela dit, l'officier devait admettre que ladite tension était majoritairement due à lui-même : la surprise de trouver sa cible en ces lieux conjuguée à ses interrogations quant à l'issue de leur discussion n'étaient certes pas propres à le calmer. Malgré son air détendu, Diederich sentait que l’homme était sur le qui-vive, prêt à bondir à la moindre menace de sa part. Oh, il ne le montrait pas, bien sûr, tout sourires qu'il était, sa tasse à la main, confortablement installé dans son canapé. Mais ses yeux... L'Inspecteur les sentait braqués sur lui, et il avait l'impression que ses moindres gestes étaient vus et analysés. Et il en allait de même pour l'Allemand. Une part de son esprit était concentrée, prête à faire appel à ses pouvoirs magiques. L’Inspecteur voyait en effet mal comment pourrait bien se terminer leur entrevue. Si l’on ajoutait à cela la tension entre les deux époux, émanant de Leanne dont l'air renfrogné ne quittait pas son visage autrement charmant, perceptible même par un aveugle… Quelle journée merveilleuse, pensa-t-il avec lassitude.


« Le mariage est un travail de tous les jours, il est vrai, lâcha-t-il sur le ton d’un présentateur météo. Il était temps en effet de se diriger vers des sujets plus importants, et moins agréables. L’enquêteur nota avec une sombre satisfaction qu’il avait enfin réussi à faire perdre son sourire à son hôte. Un partout, donc, après sa pointe concernant les cendres de sa défunte femme. Il est aisé de rejeter la faute sur nous. Chaque camp accuse l’autre des pires maux qui lui arrivent, et cela depuis la nuit des temps. De même, chaque partie se bat pour une cause qu’elle croit juste, et pour laquelle elle est prête à mourir. Nous n’avions guère d’autres choix que de vous enfermer, pour préserver notre monde. Je doute que, depuis le Moyen-Âge, l’humanité ait changé sa réaction à l’encontre des êtres surnaturels si elle se rendait compte que nous existions réellement. »


Les humains médiévaux, dans leur crainte, avaient certes tendance à brûler les gens à tort et à travers, fussent-ils des êtres surnaturels ou non, mais leur brutalité avait encouragé l’apparition du Secret comme idéologie magique. Et aujourd’hui… Mmmh, il n’y aurait sans doute pas de meilleur moyen de déclencher une guerre civile à l’échelle mondiale, entre les élites souhaitant les utiliser, et les masses populaires divisées entre l’acceptation, la jalousie et la crainte… Non, avec le temps, la nécessité de maintenir le Secret s’était renforcée.

Malgré le fait qu’il s’y attendît, Diederich devait s’avouer qu’il était déçu. Non pas qu’il y attachait un grand espoir, mais la perspective de devoir user de la force pour l’interpeller ne l’enchantait pas, pour les mêmes raisons que celles énoncées par son interlocuteur. S’ils devaient en venir à lutter, le danger pour les résidents serait grand, sans compter le fait que le Secret serait ébranlé devant autant de témoins. Il pouvait à la rigueur user de son pistolet et guider les balles par télékinésie, comme il le faisait à chaque fois, mais ses options offensives seraient alors drastiquement réduites. Vu l’heure, il pouvait espérer qu’il y aurait peu de monde dans l’immeuble, mais effectivement, impossible de savoir combien de mères au foyer, de retraités et d’enfants trop petits pour se rendre à l’école se trouvaient ici. Pouvait-il se permettre un tel coup de poker ? Pouvait-il, sur une simple supposition, risquer la vie de personnes innocentes qu’il avait justement le devoir de protéger ? La réponse était non, bien évidemment. Il ne supporterait pas de vivre avec cela sur la conscience ; recommencer ce qui avait causé la mort de sa femme. Mais il avait aussi l’option du bluff.



« Puisque vous me sembliez tout-à-l’heure bien renseigné sur moi, Anthony, vous devriez savoir que je n’hésite pas à sacrifier des vies pour arrêter des criminels, quitte à vivre avec la culpabilité par la suite. Non, malgré son regard toujours froid, cela sonnait quand même faux à ses oreilles. Impossible que l’homme en face de lui s’y laisse prendre. Il essaya alors un autre angle d’approche. Que vous ne vous souciez pas d’inconnus est une chose. Que tuer des dizaines de gens ne vous fasse pas peur, cela est votre problème. Mais j’ai néanmoins le doute que votre… Votre but soit assez important pour risquer de tuer votre femme. Vous avez beau avoir quitté votre famille, je ne pense pas que vous soyez assez… Assez gris pour risquer de rendre votre fille orpheline. Grandir sans ses parents est une chose horrible, surtout après les avoir perdus de telle manière.
Je suis néanmoins curieux, très curieux. Vous n’êtes pas, je vous le concède, de ces hors-la-loi "communs" qui se fichent du Secret et agissent comme bon leur semble, quitte à le briser par accident. Non, vous poursuivez un but. Et en faisant preuve de beaucoup d’abnégation. Que voulez-vous sauver exactement, Anthony, quand vos actions menacent de faire disparaître dans les flammes tout ce que nous sommes ? Avez-vous donc une telle foi dans le genre humain que vous êtes persuadés qu’ils nous accueilleront à bras ouverts ? Ou bien y a-t-il autre chose, quelque chose de plus… Profond ? »

Mer 27 Jan - 11:07
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Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
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Anthony Earl

Il avait rit un bref instant et son regard avait pétillé plus encore, comme à une bonne blague par un ami envoyée. « Bien sûr que non, Diederich, c'est d'ailleurs pour cela que je m'incluais dans les regrets à l'instant. Je ne doute pas que Pryam choisisse bien les chiens qu'il place au sein du Met » Le mépris du terme choisit était criant, et pourtant, pas un instant son expression amicale et détendue n'avait vacillé. Rien dans le ton de sa voix ou dans ses gestes n'avouait la moindre agressivité que le terme ne pouvait manquer de dénoter. Il ne s'était même pas attardé à le lui faire davantage ressentir ou intégrer. C'était un sobriquet qui s'était simplement, instinctivement, manifesté, comme si c'était-là la seule façon dont il pouvait jamais désigner ce qu'était, ce que représentait, son invité. Ceux qui se soumettaient aux ordres de Pryam Earl n'était rien moins, et rien plus, que des chiens. De vulgaires molosses qu'il utilisait. Des outils qu'il contrôlait. Des âmes damnées, tout juste bonne, aux yeux du patriarche, à mourir dans la fange. C'était là ce qu'il pensait, ce qu'il savait. Sa vérité.

Un bref moment pourtant, sa bonne humeur avait vacillé. Il n'était pas insensible, même si c'était ce qu'il prétendait. Pourtant, le rictus revint bien vite, prenant un moment des tours moqueurs. « Vous accuser de ce qui m'arrive ? Oh non, ce n'est pas ce que j'ai fais, voyons.... mais vous êtes en effet responsables de mon enfermement, et de l'ingérence avec laquelle vous avez sécurisé ma cellule, alors oui ! Vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même. Si vous tendez la main à un chien enragé, il mord. Attendre le contraire serait bien bête » Il se massa lentement l'arrière du crâne « Et puis je n'ai pas l'intention de mourir pour ma cause. En revanche j'ai bien l'intention de faire mourir pour elle, oui. Je veux voir ma victoire, officier... ce n'est qu'ensuite, une fois que je l'aurais contemplée, que je pourrais en toute tranquillité me plier à ma sanction » Pas pour avoir brisé le Secret, car alors, sans nul doute, il n'y aurait plus besoin de sanction pour cela. Mais pour les vies qu'il avait été contraint de prendre au cours de cette croisade. Parce que, quelle que soit la valeur de ses idées, ces vies étaient plus précieuses encore.

Il l'avait affirmé de même à Morghann : il ne prendrait plaisir qu'à la mort d'un seul homme, Pryam. Toutes les autres victimes avaient son respect le plus profond, et sa plus sincère reconnaissance. Pour lui aussi, cet homme, s'il devait l'éliminer. Non... à bien y réfléchir il lui dédierait une pensée de plus, à celui-ci. Pour sa vivacité d'esprit. Son regard se fit plus doux, et plus affectueux. Un long silence s'installa lorsqu'il eut achevé sa tirade qu'Anthony laissa s'étirer, se répandre, en profitant boire boire une longue gorgée alors que son sourire s'élargissait. Déglutissant alors, il soupira lourdement et secoua un peu la tête. « Vous êtes sans doute un homme très bon, Diederich, s'il on exclut votre allégeance... Je pense que je pourrais quelque peu regretter avoir à vous tuer » Sa tasse tinta lorsqu'il la déposa sur la table basse avant de s'adosser de nouveau lentement, confortablement. Son regard retrouva le sorcier, et il poursuivit : « J'ai effectivement foi en le genre humain, un exploit en l'état, mais c'est la vérité. Pas au point de croire qu'ils accepteront la magie sans conditions et immédiatement, mais oui j'ai foi. Ce que je crois, pour simplifier autant que possible ma pensée. C'est que nous perdrons moins à souffrir quelques années le temps que les humains acceptent la vérité, qu'à nous déliter lentement au sein du Secret »

Ses prunelles sombres ne cillaient que rarement, lorsqu'il parlait, en des mouvements tout sauf naturels, comme s'il se forçait à le faire pour humecter ses cornées. « Je ne blâme pas vos croyances et vos avis, et je comprend leurs origines, sachez-le. Mais vous, vous ne pouvez pas savoir ce que moi, je sais, et vous ne pouvez pas comprendre les choses comme je les comprends. Vous êtes au service du Cénacle... vous êtes de ceux qui surveillent les membres de la liste noire, mais pouvez-vous réellement, en toute connaissance de cause, comprendre et compatir à ce qu'ils vivent ? Non. Beaucoup de ces délaissés sont entrain de mourir, lentement, à petit feu, leurs voix étouffée. Le Cénacle se bat pour la majorité des habitants du Secret... » Il eut un sourire doux et amusé « Ne pensez-vous pas qu'il est de bonne guerre que les délaissés aient également leur chevalier ? » Se déplaçant légèrement, il poursuivit « Cela dit, être leur voix n'est qu'une partie de mon objectif. C'est le monde magique tout entier que j'aimerais ouvrir à un meilleur avenir, un véritable avenir. La vie est un cycle, celle de notre monde également. Ce que le Cénacle tente de faire ce n'est ni plus ni moins que de la figer, faire perdurer un état transitoire qui ne permettra à personne d'évoluer ou de s'épanouir!Au titre de la protection, il lui ôte toute possibilité de changement, c'est tout sauf sain... »

Il s'interrompit un moment, et comme à regret, confessa « Qu'est-donc mon bonheur personnel face au besoin de l'avenir ? Si je dois sacrifier ma famille encore une fois je le ferais... »

Jeu 28 Jan - 20:20
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Diederich Von Schwarzwald
L'étrange sous la normalité : La Force est source de toute vie. Mais elle ne permet pas d'oublier.
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Diederich Von Schwarzwald
Diederich serra les mâchoires, en s’entendant traiter de "chien". Oh, le ton avait beau avoir été aimable et courtois, cela n’atténuait en rien le côté péjoratif du mot. Mais il était après tout de monnaie courante d’appeler son ennemi de la sorte, lors d’une guerre. C’était une sorte de… Coutume, s’il osait dire. Et puis, la phrase au complet comprenait une once de flatterie, même si celle-ci était fort bien déguisée.


« Oh, Lord Earl a beau diriger notre monde magique d’une main de fer, les sorciers du Met n’en sont pas pour autant ses… Quel est le terme que vous avez employé, déjà ? Chien ? demanda-t-il de manière purement rhétorique. Nous avons pour mission première de veiller au maintien du Secret, comme ce devrait être la préoccupation de chaque être appartenant à notre univers, Anthony. »


Son interlocuteur était tel un culbuto, qui lorsqu’il était poussé sur le côté, revenait toujours en position verticale. Il en allait de même pour le sourire de son hôte. Celui-ci disparaissait-il qu’il revenait aussitôt, à la moindre occasion. Était-ce le signe d’une remarquable maîtrise de soi ? Ou bien était-ce au contraire une sorte d’armure, de bouclier, derrière lequel il se protégeait des atrocités qu’il commettait ? Rigoler d’un meurtre ou d’un massacre pouvait en effet le rendre moins… Grave, aux yeux de celui qui le commettait. L’enquêteur aurait été ravi d’avoir avec lui un psychologue, ou du moins, une caméra avec laquelle il aurait pu enregistrer l’homme, afin de faire étudier son comportement. Car là était la clef de tout, et certainement, la manière de l’arrêter dans sa course à la destruction. Il avait forcément un point faible, comme tout un chacun, mais le tout était de le trouver. Et c’était souvent le plus difficile.


« Ne vous en faîtes pas, répondit l’Allemand en partant d’un petit rire plus ou moins amusé. Je ne m’attendais pas non plus à ce que vous nous manifestiez de la reconnaissance. Je ne suis pas candide à ce point. Oui, nous avons pris la décision de vous enfermer, de même que nous aurions certainement pris celle de vous exécuter si vous nous en aviez laissé l’occasion. Néanmoins, jamais de telles résolutions n’auraient été prises si vous étiez restés bien sagement dans votre coin. Le clou qui dépasse se fait taper dessus, et malheureusement, vous êtes sorti du tronc, Anthony.
Buvant une nouvelle fois une gorgée de café, il reprit. Il est honorable de chercher à atteindre son but, quel qu’il soit. L’ennui est que le chemin que vous suivez est pavé de sang, et qu’il continuera de l’être si nous n’y mettons pas un terme. Mon devoir d’officier de Police exige que je vous arrête, Sir. Je n’ai guère le droit de vous laisser tuer des gens dont j’ai fait le serment de protéger les vies. Si vous vous rendez après avoir atteint votre objectif, il sera malheureusement trop tard pour tous les morts à venir. S’il reste encore quoi que ce soit à protéger. »



Sa tasse étant vide, Diederich s’apprêtait à la poser sur la table basse lorsqu’une main tenant une cafetière apparut devant ses yeux pour l’emplir de nouveau. Remerciant Leanne, l’Inspecteur ne put s’empêcher de lui jeter un regard curieux. Que pouvait-elle ressentir, elle ? Il ne faisait aucun doute qu’elle devait suivre avec grande attention leur conversation, depuis la cuisine et le couloir. Qu’avait-elle ressentie lorsqu’elle l’avait entendu parler de sa famille, de sa fille. Il y avait en effet dans les propos qu’il avait tenus quelque chose pouvant être perçu comme une menace à peine voilée quant à l’avenir de cette dernière. Et quels pouvaient bien être ses sentiments pour son mari ? Sa sombre humeur n’était-elle qu’apparence ? Y avait-il un véritable ressenti derrière ? Sans doute, mais si des années d’enquête lui avaient bien appris une chose, c’était qu’il ne fallait jamais rien tenir pour acquis. Reportant son attention sur Anthony, l’enquêteur le scruta de nouveau. Il ne pouvait s’empêcher d’être curieux, et de se demander si le Réanimateur allait lui répondre, éclairer quelque peu sa lanterne quant aux raisons de ses agissements. A son sens, l’homme était de ceux qui n’aiment pas rester incompris ou ignorés. Malgré leur côté sanglant, ses actions étaient jusqu’alors toutes spectaculaires, il devait le reconnaître.

Levant élégamment la tasse, dans une manière de remercier Anthony pour ce qui pouvait être reçu comme une sorte de compliment, Diederich l’écouta attentivement. Il y avait une part de vérité, dans ce qu’il disait. Seul un imbécile persisterait à le nier. Et il ne doutait pas que, si jamais il avait l’occasion d’exposer son point de vue aux êtres qu’il disait défendre, lesquels étaient forcés de vivre très souvent dans l’ombre, beaucoup se rangeraient derrière lui. Il était fort possible que, dans les années à venir, si ce n’était plus tôt, une guerre civile éclate dans le monde magique. Il ignorait comment était la situation dans les autres pays, mais il savait qu’il y avait de nombreux opposants au Secret à travers le monde. Il manquait de recul sur ces choses-là, étant toujours sur le terrain, l’Allemand en convenait. Mis à part les discussions d’ordre "politique" qu’il avait quelquefois avec son père, Diederich n’avait jamais assisté, et encore moins participé, aux débats du Cénacle. Oh, il devrait s’y mettre un jour, étant le Premier Héritier de sa famille, et donc appelé à succéder à son géniteur, mais jusque-là, il estimait être beaucoup plus utile au sein du Met.



« Vous auriez fait un redoutable homme politique, Anthony, dit-il avec un hochement de tête appréciateur, après que l’homme eut fini de parler et que l’enquêteur eut digéré ses paroles. J’ignore si je mérite d’être qualifié de "très bon", car mes mains ne sont pas immaculées non plus. D’autant plus que je suis loin, très loin, d’éprouver ne serait-ce que la moitié – que dis-je, le quart ! – de la foi que vous témoignez aux humains. Nombre d’entre nous ont été menacés par la folie destructrice des Hommes lorsqu’ils suspectaient notre existence réelle, il y a de cela bien des siècles.
Quant au reste… Mmh, c’est justement la raison de ce que je vous ai dit à l’instant. Vous savez parler, en faisant appel tant à la raison qu’aux sentiments. En effet, vous avez raison : je n’ai pas la prétention de savoir les dessous de la politique du Cénacle, ni toutes les raisons qui les motivent. Et certes, j’entends bien que nombreux sont les êtres à souffrir de cette classification par listes, et là encore, je le reconnais, j’ignore ce qu’ils vivent réellement. Mais beaucoup sont incapables de vivre normalement ; ils sont trop différents pour cela. Voire horrifiants. Si vous révélez leur existence, alors que même les films d’horreur humains ont du mal à les dépeindre réellement, ils seront les premiers touchés. La peur poussera  la population non-magique à détruire tout ce qu’elle ne comprend pas.
Il est facile pour moi de dire cela, car je suis après tout du bon côté de la barrière, mais j’estime préférable, et de loin, le sacrifice d’un petit nombre d’individus pour en sauvegarder la plus grande partie. Sur ce point, je dirais que nous sommes semblables, vous et moi,
dit-il en accompagnant ses paroles d’un rire sans joie, avant de redevenir sérieux. Nous différons juste sur la composition du petit nombre en question.
Vous prônez le Changement à grande vapeur, et je suppose que l’on peut voir le Cénacle comme de durs Conservateurs. Mais nous avons survécu des siècles durant, des millénaires, grâce à cette institution. Et tout au long de cette période, les mentalités n’ont eu de cesse d’évoluer. Cette révolution que vous appelez, et souhaitez mener… Ce qu’elle amènera dans la douleur pourrait être amené dans la douceur si vous laissez le temps faire les choses. Qui sait si dans trois cents ans, la magie et le rationnel ne coexisteront pas ? Que sont de malheureux siècles par rapport à notre univers ? Toute greffe peut être rejetée brutalement, tandis qu’une mutation, qui se fait sur une durée plus longue, est moins sujette à ces risques. »



Plongeant son regard dans le sien, l’Inspecteur fixa le Réanimateur, tandis qu’un sourire désabusé se dessinait sur ses lèvres.


« Enfin… Vous êtes un idéaliste, Anthony, et j’aurais grand mal à vous persuader de renoncer à votre lutte. Notez que cela vous rend plus admirable, en un sens, à mes yeux, malgré notre évidente opposition. Mais je vous en conjure, réfléchissez-y. Si ce n’est pour votre famille, faîtes-le pour le monde pour lequel vous vous battez, et dont vous pourriez causer la destruction. »

Dim 31 Jan - 14:10
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Anthony Earl
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Anthony Earl

Il avait écouté sans émettre le moindre son, toujours sans ciller, l'observant de ses sombres prunelles comme si rien d'autre ne pouvait exister. Les paroles de l'officier lui faisait un drôle d'effet. Un effet auquel il ne s'était nullement attendu. Qu'il n'avait pas prédit. C'était... étrange, il ne savait pas exactement ce que c'était qu'il ressentait. Une sensation diffuse mais agréable, quelque chose sur lequel il ne mettait certes pas de mots réels et clairs, mais qui le satisfaisait. Peut-être se fourvoyait-il complètement, c'était toujours possible... mais il avait l'impression qu'il y avait enfin un homme au sein des forces du Cénacle qu'il pouvait respecter. En un sens, ça le rassurait, si c'était bien la vérité. Que ses adversaires ne sont que des imbéciles de vendus, aux âmes abandonnées entre les griffes de son terrible père. Mais n'était-ce pas justement un piège de la part de son père ? Pryam ne pouvait-il être derrière cette visite et ces paroles ? Habile marionnettiste désirant tenter d'introduire un vers dans ses rangs, et le doute dans son cœur, pour espérer le faire de nouveau plier ? A cette pensée et malgré un sourire qui ne vacillait pas, ses yeux se serrèrent et se firent glaciales pendant un bref instant. Oh s'il était un test de la part de Pryam, il risquait fort de se fâcher, cette fois.

«  Oui, Diederich, je suis idéaliste » Quelque chose, dans son ton pourtant courtois laissait pourtant la place à un tranchant à peine dissimulé. «  Vous ne pourrez me persuader. Je le sais d'avance... Néanmoins, j'accepte de jauger de vos paroles » Il se releva, vif et les mouvements fluides malgré ses mois d'enfermement. Le besoin de bouger un peu se faisait sentir, et il fit quelques pas dans la pièce, s'approchant de l'un des meubles, sur lequel se trouvait un portrait de sa fille. Une jolie petite fille aux longs cheveux sombres et à la peau pâle, mais dont les yeux bleus avouaient son état de simple humaine, répudiée par les pouvoirs des nécromants, tout comme lui... Le souvenir lui tordit les tripes mais il ne cessa pas de surveiller du coin de l'oeil son invité. Lui aussi pouvait offrir un test à qui prétendait de lui s'approcher. En un sens, il aurait aimé que le sorcier tente quelque chose, la simple idée que sa fille serait comme lui, rejetée et exilée, méprisée, lui donnait envie de démolir le château des Earls à mains nues. Il serra les dents, encore silencieux, et s'apprêtant pourtant à reprendre la parole. «  Je ne prétends pas que vous soyez sans tâches. Je ne le pense pas. Mais vous serez toujours meilleur que moi, en tout cas » Un rictus ironique se dessina librement et sans qu'il n'essaye de le dissimuler.

«  Néanmoins il y a une chose sur laquelle vous émettez un jugement totalement erroné. Et si j'accepte de considérer vos mots, acceptez de considérer les miens : ces créatures que vous qualifiez d'horrifiantes, d'incapables de vivres en société... elles ne sont pas telles que vous imaginez. Certes, certaines sont parfaitement inhumaines et bien loin de ce que sont les autres créatures adhérentes au Secret, mais ce n'est pas parce qu'elles sont différentes et lointaines qu'elles méritent d'être laissées à mourir et traitées comme des monstres. Tout ne tourne pas autours des êtres humains et de leurs façons de voir le monde. Tout ne tourne pas autour de la normalité telle que nous, humains, la concevons et cela n'a pas à être ainsi. Je pense que chaque être vivant est capable de le concevoir, vous aussi... et je ne pense pas qu'ils seront détruits » Se détournant du portrait, il lança un regard amusé à l'allemand. Il ne le blâmait pas cependant, malgré tout. Sa réaction et ses mots étaient naturels pour un homme tel que lui. Plus que normal même. Cela ne signifiait pas qu'il ne fallait pas changer évidemment mais... mais il ne lui jetait pas la pierre non plus. Il n'en avait ni le droit ni l'envie.

«  Vous disiez n'avoir aucune notion de politique n'est-ce pas ? Voudriez-vous en avoir ou préférez-vous ne pas ouvrir cette boite de Pandore ? » Se rasseyant, il n'attendit pourtant aucune réponse «  Mais en réalité, vous ne pouvez refuser. Être venu ce soir vous empêche de faire marche arrière. Vous devez apprendre certaines choses si vous voulez réellement préserver quoi que ce soit. Alors voilà ce que je vous propose : mon petit secret contre cette pierre que vous avez dissimulé à vos collègues.... » Ses yeux pétillèrent, scintillant. Il était très curieux de la réponse.  

Dim 31 Jan - 19:39
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Diederich Von Schwarzwald
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Diederich Von Schwarzwald
Poursuivre un idéal en faisant fi du reste. Combien de gens, de nations, l’avaient fait ? Depuis que le monde était monde, les idéaux de certains avaient guidés les autres. Des idéaux de paix, de gloire, de domination, … Ou, en l’occurrence, la préservation et la levée du Secret. Et, à chaque fois, il n’y avait eu qu’un seul moyen d’empêcher la réalisation de ces mondes rêvés. Les combattre, dans le sang, les larmes et la douleur. A chaque fois, deux conceptions s’affrontaient avec fracas, dans un duel non moins violent que les luttes entre Dieux. Les mots seuls n’arrêteraient pas le Réanimateur, il était insensé de l’espérer.

Lorsque son interlocuteur, dans un mouvement inattendu, se leva vivement du canapé où il était assis, Diederich se crispa instantanément, prêt à réagir à la moindre menace. Sa tension fut telle qu’un léger courant d’air traversa la pièce, faisant remuer les feuilles des quelques plantes qui s’y trouvaient. Fort heureusement, il avait repris contenance suffisamment vite pour éviter de commettre un acte regrettable. Car oui, ce café était trop bon pour être gaspillé de la sorte en se répandant par terre. Mais nulle goutte n’avait chuté hors de la tasse, même s’il s’en était fallu de peu, très peu. Buvant une gorgée supplémentaire afin de réduire le volume de liquide, ses yeux suivirent son hôte, debout près d’un meuble, et visiblement plongé dans la contemplation d’un portrait qui représentait une fillette mignonne, et au visage heureux. Cette photographie était plus ancienne que celle qu’ils avaient dans leurs dossiers. Cette dernière ne possédait pas cette aura de bonheur qui semblait jaillir de celle présente dans le salon.

Reprenant l’offensive de leur joute verbale, Anthony rebondit sur ce que l’enquêteur avait dit juste avant. Oui, l’Allemand avait une vision qui pouvait sembler très hiérarchisée de la société magique, où les sorciers occupaient effectivement une place de premier ordre, juste après les Dieux dont découlaient en partie leurs pouvoirs. A vrai dire, ses origines nationales avaient quelque peu une responsabilité à cela. Deutschland und Hexenmeister über alles. L’Allemagne et les Sorciers par-dessus tout. Etait-il lui-même un monstre, d’être en quelque sorte, pour citer le terme employé par le Réanimateur, le chevalier de cette "cause" ? Etait-il immoral de sa part de préférer le sacrifice de quelques-uns à celui de nombreux autres ? Non, non, ces choix existeraient toujours. Mais il avait en partie raison. Même si, dans le sens où l’Inspecteur concevait les choses, cette distinction serait toujours utile pour la préservation du Secret. Le Secret exigeait cette distinction ! Comme il lui avait dit, il était tôt, trop tôt pour se mêler aux humains normaux. Malheureusement pour elles, les créatures de la Liste Noire devaient continuer à vivre comme elles le faisaient. Si la normalité conçue par l’Homme ne devait pas être considérée comme centrale, elle n’en était pas moins celle adoptée par le plus grand nombre. Et quand bien même le nombre ne légitimait pas cet état de fait, il avait la force de l’imposer. Mais ce que l’enquêteur ne comprenait pas, c’est d’où il tirait cette certitude quant à la réaction peu ou prou pacifique des humains lorsque le monde de l’Envers leur serait découvert.

Et puis, la bombe tomba. Aussi rapide que la foudre, aussi inattendue que la défaite de l’Allemagne, aussi dévastatrice que la Blitzkrieg. Cette fois, Diederich ne put cacher son étonnement tandis que son regard ne lâchait plus son interlocuteur. Avait-il bien entendu ? Lui proposait-il un marché ? Et puis, comment pouvait-il savoir qu’il possédait la pierre, lui et pas un autre ? Non, le pourquoi n’avait aucune importance. Depuis le début, Anthony laissait clairement entendre qu’il savait plus de choses qu’il ne le devrait, également le concernant lui, l’Inspecteur. Aucune importance, bien que troublant. Mais ce qui en avait, en revanche, c’était bel et bien ce qu’il allait dire. Au fond de lui-même, l’Allemand savait que sa réponse aurait dû être simple et prompte à sortir. Et pourtant… Il hésitait.

Tic tac tic tac, faisait l’horloge. Son devoir aurait exigé de lui qu’il se lève et refuse un tel marché, et reparte avec la pierre ou, s’il ne pouvait le faire, la détruise. Il s’agissait d’une preuve, mai surtout, de quelque chose dont leur ennemi devait avoir grand besoin, car il ne l’aurait pas mise sur la table des négociations s’il en avait été autrement. Protéger et servir. Protéger le Secret nécessitait cette destruction. Mieux valait une arme incomprise mais détruite, qu’une arme connue et braquée contre soi. Sa loyauté envers le Secret et envers les Earl ne devait souffrir d’aucune concession avec l’ennemi.

Tic tac tic tac, faisait l’horloge. D’un autre côté, il n’y avait pas de plus grand pouvoir que le savoir. Tous les autres n’étaient qu’illusions, tours de prestidigitateur. Et cette connaissance pourrait bien lui être utile pour continuer cette lutte, et avoir une chance de l’emporter. Le fait que cette vérité soit énoncée par son adversaire n’en diminuait pas la valeur. Mais quelle donc pouvait être l’importance de ces choses qu’Anthony promettait de lui apprendre s’il acceptait ce marché ? Non, il ne se jouerait pas de lui. Mais cette connaissance serait dangereuse. Valait-elle le risque ? Le prix à payer ne serait-il pas trop élevé ? Là encore, la question était la même : qu’était donc cette damnée pierre, et à quoi lui servirait-elle ?

Tic tac tic tac, faisait l’horloge. Avait-il réellement le droit de prendre cette décision ? Avait-il le droit de mettre en danger tous ce que ses ancêtres avaient fait, dans un passé proche comme lointain, pour préserver la Famille Von Schwarzwald de l’extinction ? Avait-il le droit de poignarder en secret la "confiance" que les Earl plaçaient en eux, confiance qui les avaient sauvé au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ? S’il donnait cette pierre en échange de ces informations, il se rendrait coupable d’une trahison, il n’y avait aucun doute à cela. Et cette trahison se paierait cher, il n’en avait aucun doute. Mais il n’était après tout qu’un individu, un simple individu, même s’il était le Premier Héritier Von Schwarzwald. Il pourrait toujours s’arranger pour que les siens ne soient pas inquiétés par la vindicte de Lord Pryam Earl.

DONGGGGGGgggggg. DONGGGGGGgggggg, fit l’horloge, sa sonnerie grave résonnant dans tout le salon. Diederich avait toujours marché près de la frontière entre le Côté Clair et le Côté Obscur de la Force, surtout depuis la mort de sa femme. Mais à son sens, le meilleur moyen de lutter contre les Seigneurs Siths était de les comprendre, afin de mieux les détruire. Après tout, ne l’avait-il pas affirmé plus tôt à Anthony, bien que différemment ? Ne lui avait-il pas dit qu’ils étaient semblables ? Seules leur allégeance et leur idéologie les séparaient. DONGGGGGGgggggg, continuait de sonner l’horloge. L’enquêteur devait se l’avouer à lui-même. Sa simple hésitation était une réponse en soi. Il voulait savoir. Il en avait besoin. Les policiers n’avaient-ils pas le devoir de collecter chaque parcelle d’information pour mener à bien leurs enquêtes ? Il pourrait bien trouver le moyen de retourner cette connaissance contre Anthony afin de l’arrêter un autre jour. Seulement… Combien de morts y aurait-il encore d’ici-là ?

Non, ce qu’il s’apprêtait à faire n’était pas une trahison. Il était parfois nécessaire de passer des compromis détestables afin d’atteindre un but bien plus grand. Si préserver le Secret signifiait le tourment éternel, qu’à cela ne tienne. Son esprit était suffisamment tourmenté, il pouvait bien sacrifier ce qui ne l’était pas. S’il laissait son âme dans ce combat, il aurait protégé ce qui méritait de l’être. Glissant sa main droite, lentement, dans la poche de son costume, Diederich la ressortit fermée sur quelque chose. Lorsque ses doigts se déplièrent, une pierre se mit à flotter au-dessus de sa paume, tournant comme s’il la contemplait. De son autre main, il fit un étrange geste circulaire, et aussitôt, l’air qui les entourait, lui et Anthony, sembla se solidifier un instant, avant de retrouver sa consistance normale. Plus un son ne parvenait cependant de l’extérieur, et ceux qu’ils émettaient depuis l’intérieur de cette bulle semblaient comme absorbés.



« N’ayez crainte, je nous ai juste… Isolé acoustiquement de l’extérieur. Ce qui sera dit ici ne sortira pas de ces murs. Il s’agissait peut-être d’une précaution superflue, mais nul n’était jamais assez prudent. Quelle étrange petite pierre. Je n’ai certes eu que deux malheureux jours pour enquêter sur elle, mais j’ai fait chou blanc jusqu’à présent. Je lui pressens une place importante dans votre plan, mais j’ignore laquelle. L’enquêteur regarda une dernière fois la pierre, avant de la faire léviter jusqu’au milieu exact de la ligne imaginaire qui séparait Anthony et Diederich, en "zone neutre". C’est une manœuvre fort habile. Je l’aurais détruite sans hésiter si vous aviez tenté de me la prendre de force, mais… Je suis curieux. Que peut-elle valoir ? Je commets peut-être une grave erreur, en acceptant votre proposition. Mais peut-être pas.
Je pense néanmoins que vous vous doutez que j’essaierai par la suite de tourner ce secret à mon avantage pour vous arrêtez, Anthony. Malgré ce que vous pourrez m’apprendre, nous ne serons jamais du même côté,
dit-il sur un ton presque désolé. La vieille noblesse Allemande était restée très attachée aux anciennes coutumes, et parmi celles-ci, celle de traiter tout adversaire avec honneur, quel qu’il puisse être. Alors soit, puisque le vin est tiré, je le boirai. »


[HRP : J'espère que tu auras assez de matière pour répondre, j'ai fait un post très centré sur les pensées ^^" Si souci, dis-le moi, je verrai pour le reprendre]

Mar 2 Fév - 14:41
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Anthony Earl
L'étrange sous la normalité : “Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. ”
Tell me More : Humain détenteur du secret
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Anthony Earl

Ainsi, il buvait l'aloès de la vérité... Voilà qui forçait plus encore son respect, en un sens. Il s'était attendu à le voir refuser de traiter avec un 'ennemi', fuir ce que son instinct devait lui dicter, se borner à boire les paroles du Cénacle sans rien chercher par lui-même. Et voilà que l'allemand le détrompait. Que pouvait-il encore espérer ? Quelle plus belle offrande pouvait-on lui céder ? Un sourire posé, mais reconnaissant, vint orner ses lèvres, et quelque chose dans le gel qu'avait prit ses yeux s'effaçait. « Je ne craignais rien » Les paroles, calculées, et pourtant sincère, étaient graciées d'un ton de circonstance, sa voix vibrante mais uniforme tandis qu'il piquait une conscience qui s'offrait volontairement. « Je vous fais confiance, Diederich, je savais que vous ne m'attaqueriez pas » Pas seulement parce que cet officier semblait être, réellement, un homme d'honneur malgré une méfiance encore languissante. Mais également parce qu'il n'avait vraiment aucun intérêt à l'agresser maintenant. Son intérêt, c'était d'apprendre de lui.... de s'instruire, et de lever une partie du voile qui pesait sur sa conscience, son entendement.

« Je ne vous ferais pas l'offense de vous affirmer que vous faites le bon choix. Il n'y en a pas. Mais je suis davantage satisfait de vous voir accepter, soyons honnêtes » Accompagnant sa diatribe vint une mimique de dérision amusée, et connivente. Pourtant, il adopta rapidement une expression plus sérieuse qui détendait ses traits, lui donnant un autre aspect. Ainsi, il avait l'air plus mûr, et plus adulte, plus posé et ferme... plus digne également. « Je sais que vous tenterez de tourner ce que vous allez apprendre à votre avantage et à celui de votre cause, c'est bien naturel. Mais je doute que vous y parveniez... » En réalité, il doutait fortement que cela serve le Cénacle, qu'un de ses fervents défenseurs apprenne une vérité que beaucoup taisaient. S'il fallait être absolument honnête, cela desservirait même fortement ces dirigeants tyranniques, que de voir ces informations diffusées. Et si lui était perçu par la population comme un meurtrier et un fou dangereux, qu'il fallait enfermer, ce n'était nullement le cas de l'officier. Au contraire. En cela, Diederich serait un merveilleux héraut...

« En fait, cette pierre ne vaut rien à l'égard de mon plan » C'était dit presque brutalement, soudainement, de cet air pourtant nonchalant. Il élabora pourtant : « Elle n'a pas de valeur marchande, elle n'a pas de puissance particulière, et elle ne m'aidera en rien. En fait, la voir détruite m'aurait tout autant agréé. En revanche, pour vous, cela change certainement beaucoup de choses... votre morale et votre étique en sont sauves, en un sens. Réjouissez-vous ! » Et pourtant, lui-même n'avait pas tant l'image d'un homme en pleine réjouissance. Rien n'indiquait vraiment ce que lui même ressentait. Y avait-il d'ailleurs quoi que ce soit à afficher ? « Mais laissons cela de côté. J'ai dis que je vous parlerais de politique, pas de cette pierre » Bien sûr que non, il n'allait pas lui parler de la pierre. De toute façon, Pryam devait déjà fortement se douter de ce qu'il utilisait pour pouvoir échapper à ses sbires. Mais... en un sens il ne se sentait simplement pas de le lire dire. Il n'avait pas envie de le lui dire, vraiment pas. C'était simplement un caprice de sa part, mais un caprice auquel il cédait.

Penchant légèrement la tête sur le côté, il l'observa pensivement. Le marché qu'il lui avait proposé semblait l'avoir perturbé, et mit à l'épreuve. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête exactement ? Il était curieux... Non, il fallait être honnête, il n'était pas simplement curieux, il était littéralement bouillant. Si seulement il avait été sorcier, ou créature, télépathe satisfait... mais non. Il devait subir cette curiosité sans moyens de la satisfaire. « Allons... que puis-je donc vous révéler » Oui, il aurait voulut connaître ses pensées, diablement même « Peut-être pourrais-je commencer par le plus évident, et en un sens, le plus drôle : vous dites que nous ne pourrons jamais être dans le même camp, n'est-ce pas ? Et bien techniquement, nous sommes en fait déjà dans le même camps » Il n'avait révélé cela qu'à une personne à l'heure actuelle mais... il le ferait officiellement dans quelques temps, alors cela valait sans doute bien la peine qu'il lui tende cette perche, rien que pour voir sa réaction. « Voyez-vous, si je devais jauger de vos allégeances, vous devriez être à mon service... »

Il se releva sur cela, vers lui s'avança, s'arrêtant en face de lui, proche, assez proche pour que l'impact de ce qu'il annoncerait prenne tout son sens « Vos services de police me connaissent sous le nom d'Anthony Evans, mais il se trouve que je me nomme en réalité Anthony Earl... » Et il eut un petit geste un peu théâtral, amusé « Tada... » L'observant toujours, et plus intensément encore, les yeux pétillant sourdement il poursuivit d'une voix basse, comme une confession, alors même qu'ils étaient protégés « Peut-être devrais-je commencer par vous laisser me dire ce que vous pensez de ceci... Par droit de sang vous me devez allégeance, puisqu'à Pryam je succéderais si mon héritage je venais à réclamer publiquement. Il ne pourrait m'en empêcher. C'est pour cela qu'il a voulu me détruire, m'effacer. Mais je suis encore là. Et peut-être que je réclamerais ce qui devrait être mien... ou peut-être pas. Leurs façons me dégoûte.... »

Secouant lentement la tête, son regard s'égara sur la pièce près d'eux : « Que pourrais-je donc vous dire... saviez-vous que le Codex qui renferme nos règles, qui scelle la magie en ce qu'elle est à Last-End... était illisible ? Personne, pas même le grand nécromant n'est capable de le lire. Alors dites moi, Diederich, si personne ne peut lire les règles, qui peut dire ce qu'elles sont réellement ? » Regard appuyé, entendu « Qui peut vraiment dire ce que le Codex renferme, lorsque la tradition orale peut être si aisément manipulée.... »

Mar 2 Fév - 20:59
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Diederich Von Schwarzwald
L'étrange sous la normalité : La Force est source de toute vie. Mais elle ne permet pas d'oublier.
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Diederich Von Schwarzwald
Choix. Cinq petites lettres, si insignifiantes que l’on avait du mal à croire qu’elles puissent être porteuses de conséquences terribles. Même la sonorité de ce mot était douce, sans ennui, tranquille. "Destruction" avait au moins le bon goût d’être composé de sons durs, menaçants. "Mort", plus court, n’en semblait pas moins menaçant, roulant comme le tonnerre. Mais ces considérations linguistiques étaient bien loin de son esprit, alors qu’assis dans le fauteuil faisant face au canapé, l’Inspecteur regardait attentivement l’homme avec qui il venait de passer un marché. Il ne pouvait pas retourner en arrière, cela était sûr. Il s’était trop avancé. Aussi, que le vin soit de la piquette ou un grand millésime, il devait trinquer et vider son verre.

Silencieusement, Diederich leva un sourcil sceptique. Il lui était difficile de croire que cette pierre soit sans valeur, pas forcément mercantile, mais pour cet homme. S’il l’avait eu en sa possession, et s’il tenait à la récupérer, alors elle devait compter pour quelque chose. Quoi donc ? Il n’en savait rien. Malgré son envie d’en savoir plus à ce sujet, l’Allemand hocha la tête lorsqu’Anthony parla de poursuivre. Après tout, il l’avait cédé volontairement, de même que le droit d’en savoir à son sujet plus par le biais du Réanimateur. De toute manière, s’il devait apprendre ce dont il s’agissait, il le saurait un jour. Peut-être pas de manière agréable, mais tant pis.

Continuant de l’écouter attentivement, l’enquêteur leva un peu plus son sourcil. Que voulait-il dire en déclarant être dans le même camp que le sien. Cela était impossible. Tous deux étaient opposés. Et malgré le respect que lui inspirait Anthony, Diederich ne pourrait jamais être à son service. Et le fait qu’il soit un Earl ne… Attendez, un Earl ?! Une lueur d’étonnement passa dans ses yeux tandis qu’il regardait son interlocuteur qui s’était avancé jusqu’à lui. Hohoho, voilà qui devenait intéressant. Et qui, si cela était bel et bien vrai, risquait de poser effectivement problème aux Von Schwarzwald s’il revendiquait son héritage. Vassaux des Earl, ils devaient loyauté et obéissance au Patriarche ainsi qu’à son héritier direct. Pryam encore en vie, l’allégeance était aisée à orienter, mais s’il mourrait… Il leur faudrait choisir un camp.

Cependant, il semblait que cette révélation d’envergure n’était qu’un hors-d’œuvre, goûteux, certes, mais juste une mise en bouche n’ayant d’autre but que d’introduire le plat principal. Diederich réprima un rire juste à temps. Par Njörd, il s’inquiétait d’être considéré comme traître uniquement à cause du marché qu’il avait conclu, mais il eut aussitôt la certitude que ces seules révélations, cette seule connaissance de secrets interdits, suffiraient à persuader Pryam de le tuer. Un long silence s’installa tandis que son cerveau enregistrait soigneusement ce qui venait d’être dit. Seul le bruit du liquide qui coulait se fit entendre tandis qu’il avalait les dernières gouttes de son café tiède.



« Eh bien, eh bien, eh bien… Si je m’attendais à cela. Maintenant, une importante question se posait : devait-il ou non le croire ? Ces révélations remettraient beaucoup de choses en cause, si toutefois elles s’avéraient vraies. Oh, je sais, pourquoi aurais-je passé ce marché si je n’étais pas disposé à croire ce que vous me diriez ? N’eussé-je pas été policier, je ne me serais pas posé de questions. Néanmoins, le propre de mon métier est de tourner et retourner chaque information dans tous les sens afin d’en extraire la vérité.
Je vais plutôt retourner la question. Pourquoi m’auriez-vous menti ? Les raisons ne manquent pas : diviser ses adversaires pour mieux les vaincre est l’une des plus vieilles stratégies au monde. Si vous retourniez "les chiens de Pryam" contre leur maître ; cela n’en serait que bénéfices pour vous. Jeter le trouble obscurcirait notre jugement. »



Diederich poursuivit sa réflexion intérieurement. Etrangement, ce qui le perturbait le plus concernait le Codex. De mémoire, aucun Von Schwarzwald au cours des siècles ne l’avait vu. Si jamais cela avait été le cas, il n’y en avait en tout cas plus une seule trace. Nul n’était admis à voir le Codex. Le Cénacle gardait et appliquait les préceptes dudit Codex. Mais… Quis custodiet ipsos custodes ? Qui veillait au fait que les décisions du Cénacle étaient conformes aux écritures sacrées ? Avec horreur, l’Allemand comprit qu’illisible ou non, personne n’avait ce pouvoir de vérification. Mais jusqu’à présent… Le Cénacle avait démontré son efficacité pour protéger le Monde de l’Envers, alors cela avait-il une importance ? Sans doute, sans doute, seulement… Seulement, il venait toujours un temps où la nécessité faisait loi. Tout comme les Allemands et les Soviétiques usaient de propagande pour gouverner, il était parfois nécessaire de mentir, ou d’enjoliver la vérité, pour atteindre un plus grand but.


« Quant au Codex, Anthony, allez-vous m’annoncer que vous avez trouvé un moyen de le lire ? Surtout que je me pose une question… Comment pouvez-vous savoir cela ? Oh, ne prenez pas ma suspicion pour un manque de… Hum… Confiance, mais c’est la source de cette information qui lui permettra d’acquérir de manière indéniable sa véracité.
Si un simple test ADN pourrait me prouver votre ascendance, il en va tout autrement pour le Codex. Alors, je vous en prie, dîtes-moi de quelle manière le fils banni des Earl pourrait avoir connaissance de ce potentiel état de fait ? »

Dim 7 Fév - 11:22
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Anthony Earl
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Anthony Earl

L'expression douce, et doucement amusée, il le laissa s'exprimer, tourner et retourner les informations qu'il lui tendait pour en faire le tour, en tester la saveur... avait-il troqué sa sécurité pour du vent ? Non. Il savait que les révélations qu'il lui faisait valaient bien le risque. Quand pourtant il s'adressa de nouveau pleinement à lui, et non plus en s'auto-questionnant, Anthony s'autorisa à pouffer. Décidément... était-ce vraiment une déformation professionnelle ou bien le lavage de cerveau qu'on lui avait fait subir ? «  Non, je n'ai pas trouvé le moyen de le lire. Mais je sais qui peut le faire. Le seul problème c'est qu'il risque plus facilement de nous manger tous que de nous aider... ce qui est bien dommage  » Quoi qu'en y pensant, il y avait peut-être moyen de le persuader.... non ? Non en vérité, il en doutait. Celui-là était bien trop déterminé et sur ses positions fixé. Dommage, mais pas insurmontable. Il avait en vérité une autre idée pour contourner l'épineux problème de la langue. «  Mais apaisez-vous, je comprend parfaitement votre position, je comprendrais même que vous manquiez de 'confiance' comme vous le dites. Je sais qui je suis et ce que cela signifie pour vous  » Il soupira un instant, et se massa la nuque avec un embarras sincère «  De mon propre chef, je prendrais le risque de vous le dire mais hélas je ne peux pas. Ce n'est pas si simple. J'ai dû effectuer un serment inviolable pour obtenir ces informations, et vous savez parfaitement ce que cela signifie. Tant que la statuette du serment est entière, je suis magiquement lié et ne peut rien vous dire à ce sujet  »

Effectuant toujours un lent mouvement des doigts, des ongles contre la fine peau de sa nuque, pensivement, il expliqua : «  Et puis, c'est compréhensible. Les risques que j’encourrais à vous révéler cette information sont trop grands, même si cela me permettrait de fonder pleinement mes affirmations. Je crains que vous ne deviez compter que sur ces simples mots, ou bien enquêter par vous-même pour découvrir comment et pourquoi... mais...  » Revenant légèrement à lui en relevant la tête, il lui décocha un sourire aussi bien chaleureux que lassé «  c'est votre métier après tout, non ? Enquêter. Je suis certain que vous ferez cela très bien  » Il eut un geste qui indiquait son incapacité à lui répondre davantage. Mais fort heureusement, il n'en avait pas finit avec les révélations et ce qu'il voulait transmettre ne souffrait nullement d'être en permanence remis en cause. Il aurait tout le temps de cela ensuite, sans le moindre doute. Il voulait bien même lui accorder autant de temps qu'il le pourrait pour effectuer ses inquisitions... Viendrait pourtant un moment où il lui faudrait agir, il faudrait qu'il poursuive son avancé, et peut-être même plus tôt que tout le monde ne voulait bien le penser. «  Le Codex... il ne contient pas JUSTE les véritables règles. Il est sensé être le socle de la magie, l'objet permettant de conduire le flux primal venu du noyau sous la ville pour que celui-ci soit accessible aux membres du Secret. C'est le Codex qui rend ce lieu, cette ville, si particulière...  »

Le problème des Secrets... c'était que quand on en était les gardiens, on pouvait en faire ce qu'on voulait. On pouvait tout aussi bien l'utiliser à des fins égoïstes, et corrompues. On pouvait tout aussi bien tout changer, et qui pouvait réellement dire si c'était vraiment sain ou non ? Quand on était prit dans le flot et que l'on ne connaissait que cela, comment pouvait-on réellement être sûr ? Lui-même ne savait pas jusqu'où la corruption courrait, il ne pouvait que tenter de l'imaginer en sachant ce qu'il savait. «  Ne trouvez-vous tout de même pas étrange que personne n'ait pu voir un tel objet depuis des générations ? Qu'aucune transparence n'existe, au moins au sein du Secret, sur les tests, les expériences et les ajustements qu'on lui apporte ? Qui en tire vraiment de la force, son flot est-il réellement accessible ? De Secret en secrets, on finit fatalement par ne plus être que des moutons suivant tranquillement un berger sans se poser de véritables questions. Personnellement, mon hypothèse sur la question...  » Et son regard sembla soudain se transformer en pierre «  C'est que le Secret ne sert réellement qu'une poignée d'individus. Une raison de plus venant étayer mes affirmations sur sa levée... à petites doses, une certaine invisibilité peut éventuellement servir, je vous l'accorde, mais ce n'est plus à petites doses et il existe tellement de questions sans réponses que je n'aurais pas assez d'une vie pour toutes les compter  »

Et là-dessus, il se tut, croisa les bras un instant avant de reculer et d'attraper la petite pierre d'un geste vif. «  Vous avez votre entrée dans les concepts des hautes instances, je prend mon dû, ne m'en voulez pas... et à présent, Diederich, vous allez devoir me laisser, il n'est pas bon pour vous comme pour moi de demeurer ici trop longtemps. Je ne voudrais pas que vous soyez désavoué...  » Il était sérieux, cela ne lui servirait à rien. Pire, il s'était volontairement créé une faiblesse en sa personne, en même temps qu'une fabuleuse opportunité. «  Si vous désirez me revoir et que vos intentions ne sont pas agressives, alors je viendrais. Mais pour l'instant croyez-moi, il faut partir...  »

Lun 8 Fév - 19:40
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Diederich Von Schwarzwald
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Diederich Von Schwarzwald
Des secrets. Toujours des secrets. Certains pouvaient sembler futiles, tandis que d’autres, au contraire, étaient lourds de conséquences s’ils venaient à être ébruités. Et Anthony venait de lui en apprendre un potentiellement dangereux. Si son appartenance à la Famille Earl pouvait expliquer l’obsession de Pryam pour le retrouver, entre autres, le véritable séisme en attente concernait le Codex. Si son illisibilité s’avérait réelle, et qu’elle était ébruitée, alors le Monde de l’Envers tremblerait violemment, au risque que ses fondations soient détruites.

Enquêter. Oui, il allait enquêter, quitte à sortir de sa juridiction pour cela. Telle une partie d’échecs endiablée, chacun s’efforcerait de ravir les pièces de l’autre et de bloquer son Roi le premier. La défaite signifierait la fin d’un monde, ou celle d’un idéal. La seule différence était qu’il était susceptible d’y avoir plus de deux camps dans cette lutte, a fortiori si chacun s’efforçait de faire prévaloir ses intérêts sur ceux des autres. Et lorsque le dernier coup serait porté…

Levant les yeux sur son interlocuteur, Diederich s’interrogea sur l’identité de la personne avec qui Anthony avait passé son serment inviolable. Elle ne devait sans doute pas être humaine, car seul le Patriarcher Earl pouvait avoir de telles connaissances, et il ne devait sans doute pas les partager. Non, il fallait chercher parmi les créatures multiséculaires, voire millénaires. Un Démon ? Ou bien une Divinité ? Un Être Originel, peut-être ? Le seul indice que lui avait donné son hôte, volontairement ou non, était que celui possédant les capacités de lire le Codex avait un goût pour la chair humaine. Mais cela pouvait constituer une base de départ solide, s’il arrivait à s’en servir.



« N’importe quelle institution possède des secrets, Anthony. Dont certains ne doivent être dévoilés à aucun prix. Si, dans le cas où vous réussiriez à accomplir vos objectifs, je ne doute pas que vous serez obligés d’en garder quelques-uns.
Mais je reconnais que votre hypothèse est intéressante. Ce ne serait pas la première fois qu’une telle chose arriverait, je vous l’accorde. Néanmoins, vous comprendrez que je ne peux y adhérer. Pour le moment, tout du moins, avant de commencer mon enquête. Après, eh bien… Seul l’avenir nous le dira.



Il n’y avait rien d’autre à répondre. Anthony lui avait donné de nombreuses informations, qui pour la plupart avaient soulevé d’importantes interrogations, à l’instar des découvertes scientifiques qui amenaient chacune de nouvelles problématiques. Se levant, Diederich tendit la main à cet homme si profond, si différent de celui qu’il imaginait.


« Nos chemins se recroiseront certainement, Anthony. J’ignore s’il est sage de vous remercier pour vos informations, mais… Merci. Auf Wiedersehen, Herr… Earl. »


Levant son sort acoustique, l’enquêteur salua brièvement l’homme de la tête, ainsi que sa femme lorsqu’il passa devant elle en sortant de la maison. Il devait désormais lever de nombreux voiles.

Sam 20 Fév - 12:11
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Les Mains Tachées de Sang | Intrigue [TERMINE]
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